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25 janvier 2021

Gödel : Mon article 1: Gödel et ses démons anticipent le problème de Turing?


L'I.A. se prend le mur de Gödel
L'I.A. se prend le mur de Gödel
C'est un danger invisible mais intrinsèque aux intelligences artificielles : il est impossible de savoir avec certitude si elles feront bien ce qu'on leur a appris. Théorisée grâce aux travaux du logicien Kurt Gödel, cette "indécidabilité" menace, selon Roman Ikonicoff, l'avenir même des IA[...] Le théorème d'incomplétude de Gödel (photo) démontre que la plupart des systèmes formels peuvent formuler des énoncés corrects qui ne sont ni démontrables ni infirma-bles dans le système : des énoncés "indécidables"
Je relis avec attention le livre de Pierre Cassou-Noguès et j'en donne ici "ma lecture", car mon questionnement sur les dangers de l'intelligence artificielle et les crises que l'humanité est en train de vivre, avec en particulier, la crise sanitaire qui s'est déclenchée en 2020 m'amènent à me réinterroger sur la signification des théorèmes de Gôdel et de sa folie dont on a tant parlé. (voir aussi l'article de mon blog "Le cerveau numérique et le danger du transhumanisme" et l'avis de Philippe Guillemant dans NEXUS "La principale finalité de la vaccination n'est pas sanitaire").
https://monblogdereflexions.blogspot.com/2012/12/conscience-quantique-nouvelle-science.html#.W8zOwWgzaWs:    (Entretien de Patrice Van Eersel avec Jean Staune) "La modernité est partie d’un Yalta métaphysique : aux religieux le ciel, aux scientifiques la terre ; entre les deux, un rideau de fer. Mais voilà qu’une fissure, provoquée par les physiciens du début du siècle, s’élargit maintenant à d’autres disciplines – neurologie, sciences de l’évolution… – et menace de tout remettre en cause. Réenchantement ou confusion ? Nouvelles Clés tente un bilan, et interroge Jean Staune – tête chercheuse de talent".
https://monblogdereflexions.blogspot.com/2016/03/le-reenchantement-du-monde.html#.YAXPNuhKiWs: "Paul Valéry, pressentant la catastrophe où menait le nazisme, constatait dès 1939 une "baisse de la valeur esprit". Aurait-il pu imaginer dans quel état de déchéance généralisée tomberait l'humanité quelques décennies plus tard - là où nous en sommes?" C'est ainsi que commence le livre "Réenchanter le monde"
1) Les Démons de Gödel Logique et folie, présentation par Pierre Cassou-Noguès
"Kurt Gödel (1906-1978) fut sans doute l’un des plus grands logiciens de l’histoire. Son théorème d’incomplétude, publié en 1931, est peut-être la proposition mathématique la plus significative du XXe siècle. Il a bouleversé les fondements des mathématiques et fait l’objet de commentaires philosophiques sans fin et d’exploitations abusives sans nombre. Gödel ne publiera que peu pendant la cinquantaine d’années qui suivront. Mais il laissera des milliers de pages de notes philosophiques inédites
On connaissait déjà les excentricités de la vie de Gödel, qui, craignant d’être empoisonné, mourra quasiment d’inanition. Ses notes, décryptées et étudiées ici pour la première fois en français, révèlent une pensée encore plus surprenante. Elles montrent que Gödel croyait aux anges comme au diable – parmi bien d’autres étrangetés. Il tente au cours des années de constituer ces idées bizarres en système logiquement cohérent, dont l’analyse éclaire d’un jour nouveau ses découvertes mathématiques. Cette apparente « folie » d’un esprit génial pose de redoutables questions sur la nature même de la pensée logique. L’auteur de cet essai les aborde sans hésiter à y impliquer sa propre subjectivité, sous forme de courtes fictions fantasmées. Un livre aussi inquiétant que stimulant.".
2) Le logicien fou.
Dans la premier chapitre de son livre; Pierre Cassou-Noguès présente Gödel comme le "logicien fou". Il prend place à une époque où la logique est déjà mathématique en y produisant des résultats d'une portée exceptionnelle qui prennent un sens qui dépasse le seul domaine de la logique mathématique. L'exemple le plus connu est le théorème d'incomplétude. C'est, selon Pierre Cassou-Noguès, un point d'inflexion dans l'histoire intellectuelle. Tel qu'il peur être reformulé avec les machines de Turing, c'est dit-il un moment comparable au cogito cartésien. Depuis Descartes, ce fameux "je pense donc je suis" est, jusqu'à nous, un énoncé par rapport auquel toute philosophie doit prendre position ou se situer dans la perspective qu'elle se donne, tout comme le théorème de Gödel et les machines de Turing. "C'est" dit Cassou-Noguès "une nouvelle image de l'esprit, une nouvelle formulation de la question des limites de la pensée et de son rapport à une transcendance". Gödel se reconnait avoir établi en logique en logique une proposition philosophique, "peut-être la première proposition rigoureusement prouvée à propos d'un concept philosophique". En fait, Gödel n'a pratiquement rien publié de ses notes philosophiques, peut-être parce qu'il n'obtient pas  le système rigoureux qu'il espérait. Il est a t-il dit que sa philosophie est contraire à l'esprit du temps. Il est par ailleurs convaincu que les philosophes doivent craindre l'esprit du temps. "Je suis" dit-il "prudent et je ne rends publiques que les parties de ma philosophie qui se prêtent le moins à la controverse". Mais pour Cassou-Noguès, ce n'est pas seulement parce que la philosophie de Gödel est trop originale dans son milieu et son temps; c'est qu'elle est "folle". Gödel est fou. le reste des chapitre 1 à 4 de la partie I du livre décrit assez longuement cette folie qui va de la peur des gaz de son réfrigérateur (de 1941 à 1945) à celle d'être empoisonné. Il est de fait qu'à certaines périodes, Gödel lit plus de livres de médecine que de logique ou de philosophie.
3) Hyperrationalité, Monadologie, hyper sensibilité.
          3-1) hyper rationalité. On peut dire de Gödel qu'il est fanatiquement rationnel (voir p. 39: I chap.6).  Il y a différentes façons de se faire "fou" avec logique et philosophie. La première, la plus simple, est d'appliquer sans restriction cette rigueur à la vie quotidienne. Il suffit d'user de nos moeurs, nos habitudes, nos nos opinions (qui ne sont pas toujours cohérentes),  sans concession pour se comporter "comme un fou".  Mais celui-ci semble avoir gardé toute sa raison et sa "folie" ne se manifeste qu'au regard d'une paresse d'esprit d'une inertie qui nous entraîne à suivre des moeurs absurdes. c'est dans cette irrationnalité; explique Cassou-Noguès que Wang voit l'origine de cette bizarrerie de Gödel. "être fanatiquement rationnel n'est plus rationnel". Par rationalité, Gödel n'est pas allé à l'enterrement de sa mère, ce que son frère lui a reproché. "pourquoi donc aurais-je dû passer une demi-heure sous la pluie devant une tombe ouverte?" Sa mère n'est plus de ce monde, mais selon les convictions du logicien, dans un autre monde où elle est absorbée dans les mathématiques et ne se soucie donc guère  de ce qui se passe à l'enterrement et de ses "restes". En refusant de risquer de s'enrhumer, est-il ou non raisonnable, est-il ou non fou? Difficile de trancher!  De même, Descartes, dans "le discours de la méthode", se demande dans quelle mesure appliquer la science, ou la raison; aux affaires de la vie, puisqu'il faut n'admettre que des propositions certaines, qui s'appuient sur une certitude qui échappe à tout doute. Mais en attendant, dans la vie, que faire en attendant? Descartes se propose au contraire de "d'obéir aux moeurs et coutumes de son pays".  [...] suivant les opinions les plus modérées et les plus éloignées de l'excès, qui fussent communément reçues". Gödel, lui, hésite, en qualifiant la maxime cartésienne de "peut-être?". C'est qu'il reconnait le risque que la logique appliquée à la vie ou, comme le rapporte Hao wang, que "l'hyperrationalité risque de rendre "fou" et peut-être, si Descartes a raison, c'est une véritable folie" (qui s'écrit alors sans guillemets). 
 
Hao wang est l'auteur de  "A Logical Journey: From Gödel to Philosophy": [Hao Wang (1921-1995) was one of the few confidants of the great mathematician and logician Kurt Gödel. A Logical Journey is a continuation of Wang's Reflections on Gödel and also elaborates on discussions contained in From Mathematics to Philosophy. A decade in preparation, it contains important and unfamiliar insights into Gödel's views on a wide range of issues, from Platonism and the nature of logic, to minds and machines, the existence of God, and positivism and phenomenology.

The impact of Gödel's theorem on twentieth-century thought is on par with that of Einstein's theory of relativity, Heisenberg's uncertainty principle, or Keynesian economics. These previously unpublished intimate and informal conversations, however, bring to light and amplify Gödel's other major contributions to logic and philosophy. They reveal that there is much more in Gödel's philosophy of mathematics than is commonly believed, and more in his philosophy than his philosophy of mathematics. Wang writes that "it is even possible that his quite informal and loosely structured conversations with me, which I am freely using in this book, will turn out to be the fullest existing expression of the diverse components of his inadequately articulated general philosophy."]

         3-2) Monadologie et hypersensibilité de Gödel.
L'hypocondrie de Gödel, sa peur des maladies, des gaz... est sans doute en réalité, selon Cassou-Noguès, une peur métaphysique, celle de l'infiniment petit et de la vie autonome de ces petites choses que nous ne connaissons pas. La maladie n'est en fait rien d'autre qu'une rupture dans l'harmonie précaire qui lie nos cellules. Que l'une d'entre elles "décide" (en quelque sorte) de vivre sa vie ou de former une colonie autonome, et elle prend notre vie. Ce sont ces petites choses que Gödel craignait, ou plus exactement, des choses plus petites encore...  On a dit que Gödel a développé, à force d'exercices, une hypersensibilité qui lui permettait de saisir d'infimes modifications dans son environnement. C'est pourquoi il était si attentif aux gaz et à toutes sortes d'odeurs qui échappaient à son entourage. Dorothy Morgenstein (photographe), invitée chez les Gödel, raconte comment Kurt, en entrant dans l'appartement, a immédiatement décelé une souris morte derrière un placard. Gödel a apparemment mis au point un entraînement sensoriel, quelque chose comme une prière ou un exercice religieux et cultivé une sorte d'ultra-sensibilité.
Les sens de Gödel étaient doués d'une acuité exceptionnelle? Légende ou vérité? La seconde hypothèse donnerait un fondement sensible et empirique à sa peur d'une vie autonome des petites choses. En tout cas, on la retrouve dans sa métaphysique. Ainsi Gödel dit à Wang: "ma théorie est une monadologie avec une monade centrale (Dieu). Elle est comme la monadologie de Leibniz dans sa structure générale." "Les monades sont, un peu comme les cellules d'un corps, des individus, qui constituent les choses visibles et chacune possède une vie, une expérience intérieurs, une conscience qu'elle peut développer  Non seulement les êtres vivants, mais les choses elles-mêmes, ce caillou dans l'air que je respire, sont tout entiers constitués de ces monades". "Pour Leibniz, les monades sont spirituelles en ce sens qu'elles ont conscience, expérience, pulsion du côté actif et contiennent des représentations du côté passif La matière est également composée de telles monades [...] mais un électron, un morceau de pierre, a également des expériences". Pour Leibniz, tous les corps, dont le notre sont pris dans un chaos. Et il faut un principe régulateur. C'est Dieu. Pour lui, "chaque chose a été crée par Dieu dans un but déterminé. Rien n'a été créé sans but." Dieu n'a donc pas besoin d'intervenir après la création, les monades continuent de former le monde stable que nous connaissons. Gödel y voit il est vrai quelques erreurs, ou du moins une certaine incomplétude dans la création divine, qui laisse sa place au chaos et au diable, mais dans l'ensemble, on peut dire que Dieu a bien fait les choses. La vie des monades est régulées et la peur de l'infiniment petit se résout dans l'infiniment grand. 
 
4) Le monde de l'esprit.
La peur qui hante Gödel a sa contrepartie dans le monde de l'esprit. En effet, le monde de l'esprit n'est pas simple, mais il forme un véritable monde intérieur avec une multiplicité tout comme le monde extérieur (le monde visible?). "On suppose toujours que ce qui se passe "dans l'âme ", (c'est à dire la monade", est quelque chose de simple à voir, de la même façon que l'état d'un atome est décrit par son lieu (sa localisation) et son mouvement [...] Mais en réalité le degré de complication est le même que celui du monde entier". Dans le cadre d'une monadologie, le monde entier se reflète dans la monade et donc l'esprit comporte autant de perceptions qu'il y a de petites choses dans le monde, perceptions qui ne se distinguent pas en elles-mêmes. C'est  seulement par leur assemblage qu'elles constituent nos pensées distinctes, comme les monades constituent les choses visibles dans le monde et elles peuvent se développer sans que nous en ayons conscience, mais qui peuvent changer à certains instants le cours de nos pensées. Nous ne maîtrisons pas et ne comprenons pas tous ces facteurs qui ne semblent pas dépendre des impressions extérieures. Ils ne sont pas non plus causés par l'environnement, mais d'où sortent-ils alors? Gödel pense qu'il viennent du regroupement et de la cristallisation de toutes les pensées infimes qui constituent le fond de notre esprit mais que nous ne remarquons pas. 
Si le cours de nos pensées n'est jamais maîtrisé, alors en quel sens est-ce bien moi qui pense si je ne me reconnais pas dans le cours de mes pensées et si je ne les comprends pas? Peut-on imaginer qu'un ange ou un démon réussisse à infléchir ce mécanisme ou se loger dans ces complexes que forment ces petites perceptions? Gödel, lui, prend au sérieux ces hypothèses fantastiques. Il y a toujours une risque, qui lui, n'a rien de fantastique, Nous vivons avec nos habitudes, une pensée presque mécanique mais dont nous décidons le cours, au moins en partie. Mais ce cours de la pensée n'est que la surface et s'appuis sur un fond de pensées inaperçues que nous ne connaissons pas et dont nous ne pouvons jamais être certains qu'il n'est pas sur le point de se dérégler et d'entrer dans le plus grand chaos. Un chaos de pensées absurdes ou monstrueuses, que nous ne pourrons pas arrêter, multitude de pensées hétérogènes, qui ne signifient plus rien et se succèdent sans suite. Le risque de folie, s'il est ici dans le monde de l'esprit, correspond à celui du chaos dans le monde des chosesIl faut croire en un Dieu qui a réglé ces deux mondes et qui garantit le monde extérieur contre le chaos et le monde intérieur contre la folie. Et encore, ce Dieu n'a réglé l'univers que de façon incomplète. Pour Gödel, il reste des brèches ouvertes en ce qui concerne l'esprit, des interruptions dans le fonctionnement normal de l(esprit humain, qui donnent lieu aux rêves et et ouvrent la porte aux démons
5) Rien n'est laissé au hasard.
Dieu a créé chaque chose dans un but déterminé, chaque être, en lui donnant une nature telle qu'il réalise de lui-même ce que Dieu attend de lui. Il n'y a donc pas de hasard dans l'univers de Gödel. 
Pierre Cassou-Noguès note que dans une lettre, Ernst G. Strauss, un assistant d'Einstein dit que "Gödel utilisait pour observer le monde un axiome intéressant: à savoir que rien de ce qui arrive n'est accidentel ou n'est simplement dû à la stupidité (des hommes)". Si vous prenez cet axiome au sérieux, toutes les théories étranges auxquelles Gödel croyait deviennent absolument nécessaires. J'ai essayé de plusieurs fois discuter avec lui, mais il n'y avait pas d'issue. De cet axiome, toutes théories suivaient."  Gödel n'est pas loin, à première vue du grand physicien, dont il reprend le mot célèbre "Dieu ne joue pas aux dés avec le monde, c'est à dire rien dans le monde ne se fait par hasard". Cependant Gödel donne à cet axiome une signification plus forte que ne le fait Einstein. Non seulement les événements ont des causes physiques et sont causes eux-mêmes de nouveaux événements, mais ils ont un sens littéralement surnaturel. Dieu a injecté dans le monde un maximum de sens, en donnant aux mêmes événements des valeurs multiples.
C'est surtout à propos de la politique dont l'analyse était pour lui comme un "hobby", que Gödel s'attache à interpréter ce sens de événements. Ce qu'il y cherche, ce sont en réalité des coïncidences qui alimentent son appétit pour le "mystérieux". Ainsi remarque t-il, "n'est-il pas remarquable que la mort d'Einstein survienne près de 14 jours après l'anniversaire des 25 ans de l'institut? [...] etc". Ces coïncidences révèlent une sorte d'harmonie, une mise en ordre de notre monde, qui dépasse le règne de la physique et dépend de ce que Gödel appelle de façon énigmatique "la structure du monde" ou des "lois de structure" du monde. Ainsi il tente de lire dans la politique et parfois dans l'histoire de l'humanité: "Il y a deux séquences de 4  étapes: 1)judaïque, 2) babylonienne, 3) perse, 4)grecque; 1') première Chrétienté (romaine), 2') Moyen Age, 3') capitalisme), 4') communisme. Il y une surprenante analogie entre les deux séquences, dans les dates etc. Les périodes de la seconde séquence sont trois fois plus longues que celles de la première. [...] La similitude est beaucoup plus grande qu'on pourrait le croire. Il y a des lois structurelles qui ne peuvent pas être expliquées par les causes."  Gödel n'explique pas le pourquoi mais peu importe, tout ceci est plus instructif rapporté au monde de Gödel qu'à l'histoire de l'humanité. Il y a un principe de surdétermination  dans ce monde. Gôdel ne nie pas la possibilité d'une explication par des causes, physiques ou autres; mais cette explication doit se compléter par une ou plusieurs interprétations  qui dégagent le sens de événements. Ce principe de surdétermination inscrit ces événements dans plusieurs registres signifiants. Dieu dépose dans les événements du monde de multiples sens, autant que ceux-ci peuvent en supporter. Il est comme le rêveur devant son rêve, qui surdétermine les figures de son rêve en leur donnant ce même maximum de sens.
L'axiome de Gödel, que rien dans le monde n'est laissé au hasard, a un statut ambigu. 
D'un côté, il répond à ses peurs, et avant tout, à celle de l'infiniment petit. En réglant l'univers, Dieu nous assure contre le chaos dans l'extériorité et contre la folie dans notre esprit. Tout dans le monde est signifiant. C'est cette recherche d'une signification cachée, secrète, que Gödel applique à la politique comme à sa propre vie où des mots équivoques d'un collègue trahissent pour Gödel l'empoisonnement qu'il redoute. Cependant ces "théories étranges" dépendent d'un postulat métaphysique d'origine Leibnizienne et qui a une portée scientifique: toute chose a une raison et peut donc s'expliquer. c'est une manifestation de l'optimisme rationaliste de Gödel, il n'y aurait en fait rien qui échappe à la connaissance, rien que l'esprit ne puisse formuler et soit susceptible d'une confirmation ou d'une réfutation. Dans cette hypothèse, les coïncidences qu'il recherche seraient des phénomènes à expliquer et qui pourraient l'être plus simplement par la causalité divine?. 
6) Dans quel monde vivons-nous?
Jonh W. Dawson, qui a écrit Logical-Dilemmas parle des notes du journal de Dorothy Morgenstein où son époux, Oscar Morgenstein  note que parler avec Gödel, c'est "immédiatement être plongé dans un autre monde" où il y a "trop de complots". Dawson conclut son ouvrage en disant que la paranoïa de Gödel l'a enfermé dans un monde illusoire mais logiquement inattaquable. Sa paranoïa est le point culminant de sa recherche d'une vision du monde consistante (cohérente), aussi complète que possible et pourtant d'un point de vue de celui qui l'examine de l'extérieur, absurde. Or, et c'est un thème que Gödel aborde dans ses cahiers, que nos croyances, les postulats qui déterminent notre monde, nous enferment dans une image du monde qui peut être fausse, et pourtant indépassable (Il pense que l'homme peut ne pas venir de lui-même facilement à la connaissance tient vraisemblablement à ce qu'il a développé dans son enfance et en partie de façon inconsciente, un système de croyances fausses et n'arrive pas à les dépasser. Il serait alors intéressant de constituer le modèle d'un tel système de croyances fausses mais stable). Sa conclusion est que "la méthode alors pour le fondement de la connaissance est la psychanalyse." [...] Cela permettrait de mettre en évidence la source de ces croyances fausses mais stables, sans les contredire de front, mais plutôt en en dévoilant le caractère conditionné et par conséquent, accidentel."  Gödel (doute-t-il de la réalité de son propre système?) prend alors la monadologie de Leibniz comme exemple d'un système stable "irréfutable". Le monde y est composé d'atomes spirituels; il n'y est donc pas tel que je le perçois (Les atomes dont la science dit qu'ils sont énergie d'abord, ne sont-ils pas monades?.) Si je prends à la lettre le texte de Leibniz, dit Cassou-Noguès, "je n'ai même aucun contact avec les monades qui m'entourent, je me contente de rêver d'un monde d'apparences, illusoire, mais qui partage certaines propriétés de structure avec l'univers des monades". En fait, rien ne me force à penser que je rêve, mais rien non plus ne m'interdit d'adopter cette hypothèse des monades et en ce sens la monadologie a un aspect irréfutable alors même qu'elle elle est peut-être fausse. Alors, l'alternative serait: ou bien la monadologie en laquelle croit Gödel est fausse et ce dernier vit dans l'illusion, ou bien c'est le monde phénoménal avec ses apparences, qui n'est qu'un rêve, une image fondée sur une réalité qu'elle n'exprime pas de façon adéquate ... Et alors il faudra, un jour, nous réveiller. Gödel a pu comparer cette vie "semblable à celle de l'enfant dans le ventre de sa mère (est-ce qu'eux-aussi rêvent d'une réalité?".  
Mais le "réveil" n'est pas simplement ouvrir nos yeux, yeux qui ne sont capables de voir que des formes et des couleurs et jamais des monades. "Se réveiller" ce sera sans doute se retrouver dans un autre monde (après la mort, car la possibilité d'un "réveil dans cette vie", qui serait l'expérience d'une réalité autre, reste une question?). C'est sans doute pourquoi Gödel pose la possibilité d'autres mondes qui doubleraient le notre (comme celui les mondes parallèles) ou qui le contiendraient, (comme l'univers de la monadologie). Est-ce un autre effet de sa paranoïa? En tout cas, cela introduit déjà, des les années 1940, le thème de nombreuses histoires de science-fiction Seulement, pour Gödel, il ne s'agit pas d'ue histoire, mais d'une possibilité philosophique, sérieuse. 
7) Gödel est-il "fou" ou seulement leibnizien?
Cassou-Noguès a parlé jusque là de Gödel "fou" où sa "folie" exprime sous une forme sublimée les peurs du logicien, mais pense qu'on présenter une objection; Gödel est peut-être 'fou" dans la vie (il a certaines difficultés dans des situations quotidiennes et un comportement parfois hors du commun. Mais en philosophie, il n'est pas "fou" (au sens où on dit généralement "c'est un fou"), il est seulement leibnizien. En effet, Gödel reprend les thèses de Leibniz, qu'il adapte à la logique de son époque en les complétant par 
d'autres thèses, qui semblent avoir une origine dans la philosophie médiévale. Le fait de reprendre ces considérations venant d'autres siècles au 20ème siècle en modifie considérablement la portée et de plus Gödel écrivit aux Etats-Unis il y un environ 40 à 50 ans. Mais que dirait-on actuellement de ce type de conversation du type de celles citées par Pierre Cassou-Noguès en page 52? par exemple: "Mon collègue fouille dans ses tiroirs. Il parcourt les étagères sans le trouver. Si je lui suggère qu'il peut l'avoir prêté et qu'il me réponde "non, il y a un esprit dans cette pièce, c'est une force invisible qui m'empêche de trouver cet article ... et si à la fin, il me dit: c'est le diable Je viens de prouver son existence à partir du théorème d'incomplétude de Gödel. Et j'ai peur qu'il m'emporte". 
Je continue de lire avec beaucoup d'attention et d'intérêt Cassou-Noguès, lorsqu'il continue ses explications en avouant " [...] j'appartiens à l'esprit du temps tel que Gödel le caractérise. J'ai comme on dit, mon bon sens et ne peux pas croire un instant à l'existence des anges ou à celle des démons ni à aucune autre de ces thèses fantastiques. Pourtant, en tan que j'appartiens à l'expression du temps, je suis convaincu que des thèses philosophiques doivent être "sérieuses" et au moins, pour pouvoir être tenues pour vraies. Or les thèses de Gödel débordent largement le domaine de ce dont j'accepte de me laisser convaincre, le domaine dont j'accepte de discuter [...] Ces thèses sont d'emblée absurdes, hors du domaine de ce que je peux, dans l'esprit du temps, envisager. Cela dit, tout en restant dans l'esprit du temps, l'absurdité des thèses de Gödel ne signifie pas, me semble-t-il, qu'elles soient dépourvues d'intérêt, ou disons, que le théorème d'incomplétude, dans un contexte raisonnable, ne puisse impliquer l'existence du diable. [...] 
Personnellement, je partage et comprend ce point de vue et ce genre de questions m'intéresse aussi. Gödel, qui a des peurs dans la vie quotidienne, réussit à les exprimer dans sa philosophie et donc à les faire coïncider avec certaines thèses de la philosophie classique et à les lier avec des résultats logiques, interprétés selon des selon des principes qui semblent acceptables. Mais à quoi tient cette coïncidence que faut-il en penser et conclure? Faut-il penser que Gödel déforme la philosophie classique, la logique et tous les principes de sens commun pour y faire rentrer ses propres peurs? Faut-il reconnaitre que ce complexe commun de philosophie, de logique et de bon sens se prête à cette expression de la "folie" et qu'il contient celle que Gödel ne fait qu'y  révéler? "Et à la limite sommes-nous tous "fous",  sans vouloir nous en rendre compte et en refoulant cette folie sous le couvert d'un esprit du temps  vaguement matérialiste"? Mais une autre hypothèse serait que que Gödel soit un "fou" particulièrement habile qui dénature la philosophie pour y loger sa "folie". Mais pouvons-nous  saisir comment et dans quelle mesure il le fait et mieux cerner et définir cette "folie"? C'est pourquoi Cassou-Noguès dit de façon vague que Gödel est fou sans chercher une caractéristique médicale mais seulement la façon dont elle s'exprime en philosophie ou en logique. C'est ce qui l'intéresse et qu'il cherche à définir. Voyons la suite.
8) La métaphysique de Gödel dans "Des fragments".
"En philosophie, Gödel n'a jamais obtenu ce qu'il cherchait: une nouvelle vision du monde, avec ses constituants de base et les règles de leur composition" Dans ce texte publié par Hao wang sinon écrit du moins relu par Gödel, on lit son ambition philosophique, mais en même temps son aveu d'échec. L'ambition est de transformer la philosophie. 
Celle-ci doit, en premier lieu, devenir une véritable théorie, comme les théories scientifiques, définissant les notions primitives, comme les monades qui déterminent les constituants du monde, les relations qu'elles entretiennent et qui sont fixées dans des axiomes. Il s'agit de transformer ce domaine du discours vague en uns science, une discipline rigoureuse, au domaine défini et aux raisonnements normés, tout comme Newton semble l'avoir réalisé en physique, où les spéculations sur la nature, qui appartenaient aux philosophes, sont devenues une science. 
En deuxième lieu, la seconde transformation concerne son domaine que Gödel entend déplacer de la matière vers l'esprit. Et ceci contrairement à l'esprit du temps, empêtré dans ses préjugés matérialistes. Il entend "spiritualiser" la matière, puisque les choses ne sont faites que de monades. Cela donne alors la possibilité d'inclure dans le domaine de la philosophie la référence à d'autres esprits, Dieu, les anges et ... d'autres mondes.
Ce projet qui semble faire de la philosophie une science fantastique est au coeur de l'opposition de Gödel au cercle de Vienne, qui dit que "la philosophie n'a rien à dire sur le monde". Carnap (membre du cercle de Vienne et le plus célèbre représentant du positivisme logique) rapporte une conversation avec Gödel en 1943 sur la possibilité de développer une "théorie de la métaphysique religieuse", une théorie exacte qui partirait de concepts comme "Dieu", "l'âme", "les idées", et qui serait comparable à la physique théorique qui rattache des entités qui ne pas observées directement, comme des particules insaisissables; à des énoncés observationnels décrivant des expériences. Carnap est sceptique devant ce projet. De telles théories sont mythologiques pourquoi faire intervenir Dieu? La psychanalyse explique comment l'idée de Dieu nous vient du rapport au père dans l'enfance dit en substance Carnap. Mais Gödel répond "je ne crois pas. Dans tous les cas, il faut tenter une telle métaphysique religieuse". Et c'est ce qu'il se propose les années suivantes. 
La métaphysique telle que Gödel l'envisage a donc deux sources: al science, dont elle doit prendre la forme, et une religiosité qu'on peut dire fantastique. 
Mais Gödel n'aboutit pas et cette philosophie rigoureuse ne se trouve pas dans les notes qu'il nous a laissé. On ne trouve que des remarques, notes, passages courts, mais qui ne font pas système. Gödel est bien conscient qu'il ne laisse que ces remarques et il conseille Wang pour la présentation de ses notes. Et peut-être s'en satisfait-il quand il écrit à sa mère:  "Les aphorismes sont à mon goût. J'aime tout ce qui est court [...]". 
 
Terminons cet article sur la "folie" de Gödel en évoquant le fantastique ou le mystérieux. "Il y a d'autres mondes et d'autres êtres rationnels d'une espèce différente et plus élevée [ que l'espèce humaine]. C'est la 4è  sur les 14 thèses que Gödel présente à Wang comme les fondements de sa métaphysique; d'autres mondes, d'autres intelligences. Ce n'est pas à des mondes au sens d'extra-terrestres de la science fiction qu'il faut se référer, mais de mondes parallèles qui ne sont pas situés dans l'espace et le temps de notre monde et auxquels nous n'accéderont que dans une vie future. Ils sont habités par des intelligences supérieures, anges et démons et sans doute ces sortes de fantômes que nous deviendrons dans l'après-mort terrestre. Gödel emploie le terme mystérieux pour parles des êtres bizarres, Dieu, anges, démons, fantômes qui n'existent pas sur le même mode que nous humains. 
Le prochain article, "La réalité des objets immatériels" sera consacré au platonisme de Gödel.
https://journals.openedition.org/philosophiascientiae/661 (On Gödel’s “Platonism” par Pierre Cassou-Noguès)
https://journals.openedition.org/philosophiascientiae/661 (On Gödel’s “Platonism” par Pierre Cassou-Noguès)
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/01445340500112124 Cet article est une discussion des arguments de Gödel pour une conception platoniste des objets mathématiques. Je passe en revue les arguments proposés par Gödel dans différents articles et je les compare à des documents non publiés (tirés de Nachlass de Gödel). Mon argument est que les arguments ultérieurs de Gödel visent simplement à établir que la connaissance mathématique ne peut pas être expliquée par une analyse réflexive de nos actes mentaux. En d'autres termes, il y a à la base des mathématiques des données dont la constitution ne peut être expliquée par une analyse introspective. Cela ne veut pas dire que les mathématiques sont indépendantes de l'esprit humain, mais seulement qu'elles sont indépendantes de nos «actes et décisions conscients», pour reprendre les propres mots de Gödel. Des objets mathématiques peuvent alors avoir été créés par l'esprit humain, mais si c'est le cas, le processus de création ne peut pas être complètement analysé et reproduit. Une telle thèse est plus faible que certaines des déclarations que Gödel a faites sur son réalisme conceptuel. Cependant, il est prouvé que Gödel a sérieusement envisagé cette thèse faible, ou une position dépendant uniquement de cette thèse faible.
https://philitt.fr/2015/04/20/fondation-du-cogito-cartesien-subjectivisme-et-entree-en-modernite/: Fondation du cogito cartésien : subjectivisme et entrée en modernité
Retour sur GÖDEL.
https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/01445340500112124 Cet article est une discussion des arguments de Gödel pour une conception platoniste des objets mathématiques. 
http://interlivrehypertexte.over-blog.com/article-la-psychose-de-kurt-godel-l-incompletude-et-lacan-122254429.html: La psychose angélique de Kurt Gödel (Lacan et le théorème de l'incomplétude [...] Gödel établit son théorème d'incomplétude peu après la mort de son père, en 1929. Ce théorème est son annonce de paternité: s'installe un délire à bas bruit, alors qu'il enseigne. Son directeur de thèse meurt en trois mois, encore un père à qui il ne pourra dire au revoir. Il se sent sombrer. Il fera appel aux Anges pour suppléer au trou de la théorie des ensembles, cette base mathématique du XXè siècle, et « la rendre cohérente » (c'est-à-dire psychotique), rêve de David Hilbert. Lacan : la psychose est un essai de rigueur, qui tend à annuler tous les non-sens de la logique. Gödel est un pionnier de la science du réel, en tant qu'impossible lacanien.
  • Kurt Gödel et son panthéon démoniaque : vers un autre théorème sinthomatique ?canalu.tv/video/universite_de_bordeaux/les_theoremes_de_godel_fin_d_un_espoir.3954  LES THÉORÈMES DE GÖDEL : FIN D’UN ESPOIR ?EN 1931, KURT GÖDEL (1906 - 1978) DÉMONTRAIT, DANS UN ARTICLE RÉVOLUTIONNAIRE, QU'UN SYSTÈME D'AXIOMES COHÉRENT ET SUFFISAMMENT EXPRESSIF EST SUSCEPTIBLE DE GÉNÉRER DES ÉNONCÉS DONT LA VALIDITÉ NE PEUT ÊTRE DÉMONTRÉE DANS LE CADRE DES RÈGLES MÊMES QUI GOUVERNENT LA FORMULATION DE CES ÉNONCÉS ET LEURS DÉDUCTIONS. APPAREMMENT TRÈS TECHNIQUE, CE THÉORÈME BOULEVERSAIT LA PHILOSOPHIE DES MATHÉMATIQUES, ET EN PARTICULIER LA VIEILLE QUESTION DE LEUR "FONDEMENT". JEAN-MARC DESHOUILLERS SE PROPOSE ICI DE DÉCRIRE L'AVANT ET L'APRÈS GÖDEL EN RETRAÇANT L'HISTOIRE DES THÉORIES MATHÉMATIQUES DEPUIS ARISTOTE ET EUCLIDE JUSQU'AU RENVERSEMENT RÉVOLUTIONNAIRE DES FONDEMENTS MATHÉMATIQUES INDUIT PAR LE THÉORÈME D’INCOMPLÉTUDE. LA CONFÉRENCE A ÉTÉ DONNÉE À L'UNIVERSITÉ VICTOR SEGALEN BORDEAUX 2

INCOHÉRENCE & INCOMPLÉTUDE

 

Tous les scientifiques croyaient pouvoir mettre le monde en théorèmes, en déduction, en raisonnement sans faille... Comme on pratique en mathématique ordinaire (géométrie, par exemple). Jusqu'à l'arrivée de Gödel! En 1931, il démontre que:

 

Il se peut que dans certains cas, on puisse démontrer une chose et son contraire.

 

INCOHÉRENCE

 

Il existe des vérités mathématiques

 qu'il est impossible de démontrer.

 

INCOMPLÉTUDE

https://journals.openedition.org/noesis/1661: Gödel : des théorèmes d’incomplétude à la théorie des concepts, voir la critique de Carnap
https://journals.openedition.org/noesis/1661. Gödel : des théorèmes d’incomplétude à la théorie des concepts
https://fr.wikipedia.org/wiki/Preuve_ontologique_de_G%C3%B6del: La Preuve ontologique de Gödel est un argument formel de logique modale du mathématicien Kurt Gödel (1906-1978) pour l'existence de Dieu. L'idée de l'argument remonte à Anselme de Cantorbéry (1033-1109) et a été reprise par Gottfried Leibniz (1646-1716
https://interstices.info/alan-turing-du-calculable-a-lindecidable//  Alan Turing : du calculable à l’indécidable
https://www-apr.lip6.fr/~manoury/Autre/g.pdf: Une écriture du théorème d’incomplétude de Kurt Gôdel ¨ P. Manoury 2005 Le paradoxe du menteur comme paragon du théorème De l’aveu même de son inventeur, la preuve du théorème d’incomplétude de Gôel [3] reprend, dans les termes de la logique mathématique, la forme du paradoxe du menteur
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00332089/document: Gödel: Leibniz and ”Russell’s mathematical logic”
https://www.science-et-vie.com/technos-et-futur/l-i.a.-se-prend-le-mur-de-godel-51845  L'I.A. se prend le mur de Gödel. C'est un danger invisible mais intrinsèque aux intelligences artificielles : il est impossible de savoir avec certitude si elles feront bien ce qu'on leur a appris. Théorisée grâce aux travaux du logicien Kurt Gödel, cette "indécidabilité" menace, selon Roman l'avenir même des IA
https://philitt.fr/2015/04/20/fondation-du-cogito-cartesien-subjectivisme-et-entree-en-modernite/Fondation du cogito cartésien : subjectivisme et entrée en modernité
Théorème d'incomplétude de Gödel L'un des buts de Hilbert, au début du XXè s., était de créer des théories mathématiques formelles, c'est-à-dire avoir :
un ensemble de règles qui permettent d'écrire des formules.
un ensemble d'axiomes, c'est-à-dire de formules vraies (à comprendre : que l'on pose comme vraies).
un ensemble de règles d'inférence, c'est-à-dire de moyens de tranformer une formule en une autre, de sorte que l'on puisse à partir de théorèmes ou d'axiomes en déduire de nouveaux. Tout cela devait être assez précis pour qu'un automate puisse réaliser les déductions mécaniquement. L'idée d'Hilbert était que les mathématiciens ne se laissent plus aveugler par leur intuition. Par exemple, en géométrie, il est tentant de se conforter à l'observation, et le 5ème axiome d'Euclide : " Par un point, il passe une parallèle à une autre droite et une seule" semble évident. Pourtant, au cours du XIXè s., Lobachevsky notamment a réussi à construire des géométries ne respectant pas cet axiome.
Un système formel (au sens précédent) est dit consistant si on ne peut pas démontrer une formule et son contraire. Il est dit complet si pour toute formule du système formel, il existe un processus de transformation qui permet de prouver qu'elle est vraie ou fausse.
Théorème : (incomplétude de Gödel)
Tout système formel consistant, et susceptible de formaliser en son sein l'arithmétique des entiers, est incomplet.
Aucun système formel consistant, et capable de définir l'arithmétique des entiers, ne peut prouver sa propre consistance.
La première partie du théorème de Gödél dit qu'en particulier, il existe des énoncés sur les entiers dont on ne sait pas démontrer, à partir des seuls axiomes de la logique construisant les entiers, s'ils sont vrais ou s'ils sont faux. Par exemple, jusqu'à un passé récent, personne n'avait réussi à démontrer la conjecture de Fermat. Celle-ci stipule que pour tout entier n supérieur à 2, il n'existe aucun triplet d'entiers x,y,z tels que  xn+yn = zn. .Alors que pour n=2, il existe des valeurs évidentes de x,y,z, par exemple (3,4,5), les mathématiciens ont eu beau chercher, ils ne trouvaient aucune solution à l'équation pour n>2. Ils ont donc cherché à démontrer qu'il n'y avait aucune solution, certains y ont même passé leur vie, sans résultat. Or, précisément, d'après le théorème de Gödel, il était possible que cette conjecture soit vraie mais indémontrable, autrement dit, que ce soit un axiome à rajouter à l'arithmétique des entiers. Beaucoup de mathématiciens ont alors abandonné leurs travaux … jusqu'à ce que Andrew Wiles, en 1995 parvienne enfin à démontrer la véracité de cette conjecture. L'axiome était en réalité un théorème ! C'est dans la théorie classique des ensembles qu'on peut trouver des exemples concrets de propositions indécidables, par exemple l'axiome du choix ou l'hypothèse du continu.
La deuxième partie du théorème donne elle une réponse au 2ème des 23 problèmes qu'Hilbert avait énoncés en 1900 : peut-on prouver la consistance de l'arithmétique en utilisant seulement les axiomes de l'arithmétique?
Hao Wang (1921-1995) was one of the few confidants of the great mathematician and logician Kurt Gödel. A Logical Journey is a continuation of Wang's Reflections on Gödel and also elaborates on discussions contained in From Mathematics to Philosophy. A decade in preparation, it contains important and unfamiliar insights into Gödel's views on a wide range of issues, from Platonism and the nature of logic, to minds and machines, the existence of God, and positivism and phenomenology.

The impact of Gödel's theorem on twentieth-century thought is on par with that of Einstein's theory of relativity, Heisenberg's uncertainty principle, or Keynesian economics. These previously unpublished intimate and informal conversations, however, bring to light and amplify Gödel's other major contributions to logic and philosophy. They reveal that there is much more in Gödel's philosophy of mathematics than is commonly believed, and more in his philosophy than his philosophy of mathematics.Wang writes that "it is even possible that his quite informal and loosely structured conversations with me, which I am freely using in this book, will turn out to be the fullest existing expression of the diverse components of his inadequately articulated general philosophy."The first two chapters are devoted to Gödel's life and mental development. In the chapters that follow, Wang illustrates the quest for overarching solutions and grand unifications of knowledge and action in Gödel's written speculations on God and an afterlife. He gives the background and a chronological summary of the conversations, considers Gödel's comments on philosophies and philosophers (his support of Husserl's phenomenology and his digressions on Kant and Wittgenstein), and his attempt to demonstrate the superiority of the mind's power over brains and machines. Three chapters are tied together by what Wang perceives to be Gödel's governing ideal of philosophy: an exact theory in which mathematics and Newtonian physics serve as a model for philosophy or metaphysics. Finally, in an epilog Wang sketches his own approach to philosophy in contrast to his interpretation of Gödel's outlook.

Calculabilité les trois Thèses: 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A8se_de_Church: La thèse de Church — du nom du mathématicien Alonzo Church — est une thèse concernant la définition de la notion de calculabilité. Dans une forme dite « physique »1, elle affirme que la notion physique de la calculabilité, définie comme étant tout traitement systématique réalisable par un processus physique ou mécanique, peut être exprimée par un ensemble de règles de calcul, défini de plusieurs façons dont on a pu démontrer mathématiquement qu'elles sont équivalentes. Dans sa forme dite « psychologique », elle affirme que la notion intuitive de calculabilité, qui est liée à ce qu'un être humain considère comme effectivement calculable ou non, peut également être exprimée par ces mêmes ensembles de règles de calcul formelles.
http://math.univ-lyon1.fr/~caldero/rapportMartinet-automates.pdfLa thèse de Church propose comme modèle de calcul les machines de Turing. 
https://journals.openedition.org/philosophiascientiae/769Les deux formes de la thèse de Church-Turing et l’épistémologie du calcul
https://culturemath.ens.fr/content/la-th%C3%A8se-de-church-turingLa Thèse de Church-Turing  Bien que ses développements l’aient conduit au-delà de ces premières intentions, la théorie de la récursion a pour but d'étudier les fonctions (mécaniquement) calculables.
Calculabilité et décidabilité :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Calculabilit%C3%A9Théorie de la calculabilité ou de la récursion: domaine de la logique mathématique et de l'informatique théorique. La calculabilité cherche d'une part à identifier la classe des fonctions qui peuvent être calculées à l'aide d'un algorithme et d'autre part à appliquer ces concepts à des questions fondamentales des mathématiques. Une bonne appréhension de ce qui est calculable et de ce qui ne l'est pas permet de voir les limites des problèmes que peuvent résoudre les ordinateurs. Mais la notion de calculabilité ne se limite pas aux fonctions. On peut parler également de nombres calculables (réels ou complexes)
https://perso.telecom-paristech.fr/bellot/INF340/001.pdf: CALCULABILITE DECIDABILITE THESE DE CHURCH PRINCIPAUX RESULTATS • La notion de calculabilité effective est fondamentale en informatique et en mathématiques modernes. • On dit que « quelque chose » est effectivement calculable s’il existe un procédé quelconque mais automatisable permettant de l’obtenir.
https://interstices.info/alan-turing-du-calculable-a-lindecidable/: Alan Turing : du calculable à l’indécidable. Alan Mathison Turing, imagine un concept de machine théorique et établira une correspondance entre les notions de calculable et de programmable sur cette machine imaginaire, ainsi qu'avec celle de décidabilité.
https://londmathsoc.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1112/plms/s2-42.1.230: Turing 1936: Sur des nombres calculables, avec une application au problème d'Entscheidungs (proceedings of the london mathematical society)
pages 10 et 11: Les bois sont hantés Georg Kreisel  et Kurt Gödel
Mémoires biographiques des Fellows de la Royal Society 
https://rtraba.files.wordpress.com/2015/06/kreisel_kurtgoedel.pdf (KURT GODEL 28 April 1906-14 January 1978 Elected For. Mem. R.S. 1968 BY G. KREISEL, F.R.S.)

https://www.edge.org/conversation/verena_huber_dyson-g%C3%B6del-and-the-nature-of-mathematical-truth-ii  (GÖDEL ET LA NATURE DES MATHÉMATIQUES VÉRITÉ IIUne conversation avec Verena Huber-Dyson [26/07/05] )
 
 
Le problème de Turing
wikipedia.org -Alan Turing
quarante-deux.org -Harry Harrison & Marvin Minsky : le Problème de Turing

wikipedia.org -Test de Turing
lemonde.fr/sciences -Réussite contestée d'un ordinateur au légendaire test de Turing
sites.google.com -TPE sur l'intelligence artificielle
https://interstices.info/alan-turing-du-calculable-a-lindecidable/Calculabilité au sens de Turing Revenons maintenant aux fonctions calculables : Turing montra, en 1937, que la classe des fonctions calculables, au sens de Church, était équivalente à la classe des fonctions programmables sur les machines imaginaires qu’il avait conçues. En son hommage, ces dernières sont connues depuis sous le nom de machines de Turing.
La notion de fonction calculable au sens de Turing suggère fortement l’existence d’une procédure de calcul, puisqu’elle assimile ces fonctions à celles qui sont exécutables sur une machine de Turing. Certes, les machines de Turing sont d’une complexion étrange et bien abstraite, qui fait fi des limitations de temps et d’espace, ce qui interdit toute réalisation physique de l’une d’entre elles. Mais à chaque instant, leur fonctionnement fait appel à un nombre fini de règles de calcul parfaitement définies et intelligibles, que nous pourrions nous-même exécuter sans difficulté. Les fonctions calculables au sens de Turing sont donc toutes calculables au sens intuitif.
Des fonctions non calculables
Il existe donc aussi des fonctions qui ne sont pas calculables par un moyen purement automatique. On peut se demander s’il s’agit de fonctions « pathologiques », des monstres qui ne servent à personne, ou bien s’il y a des fonctions utiles qui ne sont pas calculables. Il y en a ; en fait beaucoup de fonctions utiles ne sont pas calculables. On peut en citer deux qui sont utiles et qui sont simples à décrire : vérifier qu’un programme s’arrête quelles que que soient ses entrées ; prouver qu’une formule logique est un théorème.
Certains programmes entrent parfois dans des boucles de calcul dont ils ne peuvent plus sortir. C’est la hantise des étudiants en programmation, et c’est aussi une belle bourde pour un programmeur. Imaginons la fonction qui analyse le texte d’un programme quelconque et détermine si ce programme s’arrête pour toutes les entrées possibles. Elle résout un problème crucial, mais elle n’est pas calculable purement automatiquement pour tous les programmes.
L’autre fonction concerne la logique. Formaliser un problème à l’aide de formules logiques (quel que soit, il existe, implique, et, ou, non…) est censé aider à le résoudre, mais cela conduit invariablement à tenter de démontrer des théorèmes. Il serait vraiment très commode qu’une fonction qui prend une formule en paramètre et détermine si elle est un théorème soit calculable. Cependant, ce n’est pas le cas, et beaucoup d’autres fonctions qui sont très utiles ne sont pas calculables non plus.
Ne pas confondre « non-calculable » et « mal défini » Machine de turing: villemin.gerard.free.fr -machine de turing: logique et intelligence artificielle



https://www.amazon.fr/D%C3%A9mons-G%C3%B6del-Logique-folie/dp/2020923394: les Démons de Gödel. Logique et folie
http://www.guillemant.net La physique de demain
https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=Ck4iY9fFrC8Faut-il avoir peur de l'intelligence artificielle ? Philippe guillemant par Bob Bellanca, guillemant.net/index.php?cate=conferences
 
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25 janvier 2021

Une approche de la conscience

 

L'ÉPANOUISSEMENT DE LA CONSCIENCE HUMAINE - Eckhart Tolle

L'ÉPANOUISSEMENT DE LA CONSCIENCE HUMAINE - Eckhart Tolle

En préambule à mon article "Une approche de la conscience, voici une introduction au livre dont j'entame la lecture {https://www.amazon.fr/nouve Une nouvelle vision de la conscience par Willis Harman:]
 "Nous subissons l'une des plus profondes transformations de l'histoire : un changement structurel des croyances de la société occidentale. Aucun pouvoir économique, politique ou militaire ne peut se comparer à celui d'un changement sur le plan des idées. En modifiant délibérément leur vision de la réalité, les gens changent le monde", Willis Harman. "L'oeuvre de Willis Harman est un superbe témoignage de l'esprit humain dans le monde postmoderne. Une nouvelle vision de la conscience constitue l'un des meilleurs et des plus provocants exposés sur le rôle fondamental de la conscience dans l'évolution de l'humanité", Ken Wilber, auteur d'"Une brève histoire de tout (voir son approche intégrale)". 
On y découvre en page 30: [...] "La civilisation moderne ne craint plus la mort: Elle serait ne des premières civilisations au monde à proclamer qu'il n'y a absolument rien après la mort. Et nous serions aussi la première civilisation à enseigner la peur panique de la mort, qui est souvent déguisée sous des discours de "sécurité".  Un des changements majeurs de la civilisation transmoderne qui se construit sera la redécouverte de l'évidence de la vie après la mort. Ce qui changera beaucoup de choses. [...]". 
Le livre est présenté en introduction par MARC LUYCKX GHISI, auteur de " LE CHANGEMENT DE PARADIGME : https://www.jocelinmorisson.fr/2014/07/10/marc-luyckx-ghisi/ "
http://www.thedarwinproject.com/loye/loye.htmlDavid Loye est le fondateur et le développeur initiateur et le facilitateur du projet Darwin et des futurs programmes d'apprentissage à distance et de construction théorique de Great Adventure.
 
https://www.commentarymagazine.com/articles/lewis-coser/the-open-and-closed-mind-by-milton-rokeach/  Ce livre qui fait réfléchir suit la tradition de classiques modernes comme Escape from Freedom d' Erich Fromm et The Autoritarian Personality de TW Adorno, et al . En étudiant la psychologie des personnes qui détiennent des systèmes de croyance dogmatiques, Rokeach cherche à développer des critères par lesquels un esprit «fermé» peut être valablement distingué d'un esprit «ouvert».
 
 
Mon article "Une approche de la conscience"
 
https://www.youtube.com/watch?v=OJyeu07RFFA&feature=player_embedded  Michel Bitbol - Comment Fonctionne La Conscience ?
 
 
Introduction à l'article: Cet article comporte de nombreux liens qui sont le résultat de mes recherches. Voici tout d'abord quelques liens pour se familiariser avec la conscience et la physique quantique.
 
http://www.actu-philosophia.com/Entretien-avec-Michel-Bitbol-autour-de-La-519Entretien avec Michel Bitbol : autour de "La conscience a-t-elle une origine ?" (partie 1) ( référence à Erwin SchrödingerQu’est ce que la vie ? De la physique à la biologie)
https://noosphere.princeton.edu/
Le projet Global Consciousness Project Corrélations significatives dans les données aléatoires La conscience cohérente crée de l'ordre dans le monde Des interactions subtiles nous relient les uns aux autres et à la Terre voir https://noetic.org/
https://www.les-philosophes.fr/intelligence-artificielle.html:Liste de livres
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/dernieres-nouvelles-de-la-physique-218612?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+%28AgoraVox+-+le+journal+citoyen%29: Dernières nouvelles de la Physique Quantique, introduction de la conscience dans l’équation par Zevengeur (son site)
agoravox.fr/actualites/societe/article/intelligence-sans-conscience-n-est-218107Intelligence sans conscience n’est que ruine de l’homme
agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-mecanique-quantique-mene-au-218819La mécanique quantique mène au sacré et au religieux par Bernard Dugué
agoravox.fr/tribune-libre/article/dernieres-nouvelles-de-la-physique-218612Dernières nouvelles de la Physique Quantique, introduction de la conscience dans l’équation
par Zevengeur
zerhubarbeblog.net/2019/11/07/principes-de-conscience/ Principes de conscience?
7 NOVEMBRE 2019 PAR VINCENT VERSCHOORE
http://www.integralworld.net/visser148.htmlla théorie moderne de l'évolution est catastrophiquement incomplète (the work of Stuart Kauffman)
https://zone-7.net/articles/le-projet-de-conscience-globale? Le Projet de Conscience Globale, né en 1998, est un effort collectif d’ordre international impliquant un nombre toujours grandissant de chercheurs (actuellement au-delà de 75 scientifiques de renom provenant de plus de 41 pays) et ayant pour but d’explorer la possibilité de valider scientifiquement, à l’aide de générateurs de chiffres aléatoires, l’existence d’une conscience collective humaine ainsi que ses « sautes d’humeur
https://www.huffingtonpost.fr/bobby-azarian/neurosciences-la-nouvelle-theorie-de-la-conscience-est-empreinte-de-spiritualite_b_8212678.html?Neurosciences: la nouvelle théorie de la conscience est empreinte de spiritualité SCIENCE - Il semblerait que nous entrions dans une période inédite de l'histoire de l'Homme et de la science: une époque où mesures empiriques et raisonnements déductifs peuvent nous fournir des informations d'ordre spirituel.
https://www.cielterrefc.fr/vers-un-monde-transrationnel/lesprit-au-dela-de-la-matiere-en-parcourant-les-sciences/: L’Esprit – Au-delà de la matière -en parcourant les sciences avec Jean Staune Une nouvelle approche révolutionnaire de la science suivi de le détail de la grande  étude de Jean-Michel Thomasson sur son blog effectuée du 26 juin 2012 au 6 novembre 2013
https://www.epochtimes.fr/memoire-residerait-cerveau-20761.html La mémoire résiderait-elle hors du cerveau ?
https://www.visionsanstete.com/liens-internet:
pierre cassou-nogues.com/: "professeur au département de philosophie à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, mon travail concerne les relations entre Imaginaire et Raison, et le problème d’une expression philosophique, qui utilise la fiction pour fonder une perspective spéculative et se donner les moyens d’une critique du contemporain".
https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/cosmologie-hawking-multivers-buzz-fake-news-70583/?utm_content=futura&utm_medium=push&utm_source=wonderpush&utm_campaign=wonderpush: (Il se produit actuellement, et d'abord dans les médias anglo-saxons, un véritable buzz autour du dernier article scientifique de Stephen Hawking, présenté comme révolutionnaire et fournissant un moyen de tester l'existence d'univers parallèles. La communauté scientifique doit s'étrangler et estimer se retrouver parfois quasiment devant une fake news. Bien que brillant et fort intéressant, l'article en question est en effet à des années-lumière de ces affirmations)
Mon article "conscience quantique, nouvelle science, nouvelle spiritalité/ Interwiew de Jean Staune par Patrick Van Eersel (La modernité est partie d’un Yalta métaphysique : aux religieux le ciel, aux scientifiques la terre ; entre les deux, un rideau de fer. Mais voilà qu’une fissure, provoquée par les physiciens du début du siècle, s’élargit maintenant à d’autres disciplines – neurologie, sciences de l’évolution… – et menace de tout remettre en cause. Réenchantement ou confusion ? Nouvelles Clés tente un bilan, et interroge Jean Staune – tête chercheuse de talent.)
https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/comment-donner-une-conscience-a-un-ordinateur-2392/: Comment donner une conscience à un ordinateur ?
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/comment-le-cerveau-elabore-t-il-la-conscience_103268
https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/comment-donner-une-conscience-a-un-ordinateur-2392/: "Comment donner une conscience à un ordinateur ? Le chercheur le plus connu du monde dans le domaine de la conscience dit que les machines pourraient un jour devenir conscientes d’elles-mêmes. la réponse à ces questions pourrait se trouver dans la trame constitutive de l’univers. La conscience, pense-t-il, est une propriété intrinsèque de la matière, tout comme la masse ou l’énergie. Organisez la matière de la bonne façon, comme dans le cerveau mammifère, et tada ! on peut ressentir".
https://monblogdereflexions.blogspot.com/2012/12/conscience-quantique-nouvelle-science.html#.W8zOwWgzaWs:    (Entretien de Patrice Van Eersel avec Jean Staune) "La modernité est partie d’un Yalta métaphysique : aux religieux le ciel, aux scientifiques la terre ; entre les deux, un rideau de fer. Mais voilà qu’une fissure, provoquée par les physiciens du début du siècle, s’élargit maintenant à d’autres disciplines – neurologie, sciences de l’évolution… – et menace de tout remettre en cause. Réenchantement ou confusion ? Nouvelles Clés tente un bilan, et interroge Jean Staune – tête chercheuse de talent".
https://monblogdereflexions.blogspot.com/2016/03/le-reenchantement-du-monde.html#.YAXPNuhKiWs"Paul Valéry, pressentant la catastrophe où menait le nazisme, constatait dès 1939 une "baisse de la valeur esprit". Aurait-il pu imaginer dans quel état de déchéance généralisée tomberait l'humanité quelques décennies plus tard - là où nous en sommes?" C'est ainsi que commence le livre "Réenchanter le monde"
 
Mon article "une approche de la conscience:
 
1) La conscience avec Frank Hatem.
http://www.hatem.com/cognition.htm (hatem frank: l'origine de l'esprit)
http://www.hatem.com/cosmogenese.htm (La première explication complète de l'origine de l'espace-temps et de l'énergie universelle à partir du NEANT à chaque instant. )
http://lapressegalactique.com/2017/12/05/pourquoi-et-comment-la-conscience-cree-lunivers/   (POURQUOI ET COMMENT LA CONSCIENCE CRÉE L’UNIVERS) Publié par Frank Hatem DSD le 5 Déc, 2017 dans CHRONIQUES,
http://axial-media.over-blog.org/tag/la%20metaphysique%20de%20f.hatem/ (AXIALMEDIA - UN COURS EN MIRACLES Rien d'irréel n'existe  Rien de réel ne peut être menacé  En cela réside la paix de Dieu)
http://www.domichab.com/article-102744-les-revelations-continuent-hate.html#  (Les révélations continuent F HATEM Ven. 31 Juil. 2015 PENDANT LES TRAVAUX VIBRATOIRES, LES RÉVÉLATIONS CONTINUENT Publié par Frank Hatem DSD le 31 juil, 2015 dans CHRONIQUESFrank HatemHYPERSCIENCE,MANCHETTES |)

2) RESUME DE L'HYPERSCIENCE Frank HATEM et Léon Raoul HATE
 
https://www.youtube.com/watch?v=0XfZBOaNIvg   (Interview de Frank Hatem par David Bouquet le 13 septembre 2017 pour Fréquence Protestante. Frank Hatem y parle du cheminement qui, depuis l'enfance, l'a amené à comprendre l'origine et la nature de la conscience, de l'esprit, de l'énergie universelle, et par suite de "Dieu", en s'appuyant sur les travaux de son père Léon Raoul Hatem sur l'énergie magnétique et l'atome.)http://efleury.fr/le-cerveau-a-pas-desprit/ :"Les neurosciences s’appuient sur l’imagerie cérébrale et les nouvelles techniques de biologie moléculaire permettant de voir le cerveau en action (RMN, PET, débitmétrie cérébrale  et scanner). Un marqueur biologique est injecté dans le corps, puis il est possible de le détecter au niveau du cerveau. Ce marqueur se fixe à certains endroits et pas à d’autres. Si ce marqueur a des propriétés neurochimiques particulières (spécificité pour les récepteurs à la sérotonine par exemple, on en déduit que les zones cérébrales sur lesquelles il se fixe, répondent à ces propriétés (la localisation des récepteurs à la sérotonine devient possible dans le cerveau).
De là, les neurosciences ont le projet de trouver « la clé des processus d’apprentissage, des comportements sociaux, des dysfonctionnements neurologiques et mentaux », selon Gérald Edelman, président du colloque de Paris sur « La biologie de la conscience. Neurosciences, neuropsychiatrie, cognition », en avril 2002. Erhenberg repère un « programme faible », les neurosciences ne veulent pas sortir des limites de la neurologie classique. Et un « programme fort », les neurosciences souhaitent expliquer « l’esprit ». Les neurosciences pourraient en faire la « théorie ». Elles permettraient de nous connaître enfin : « Appréhender le cerveau est indispensable afin de nous comprendre nous-mêmes ». Il serait possible d’établir une neurobiologie de la personnalité. Ce programme a un enjeu pratique, professionnel et thérapeutique. Le mouvement des neurosciences a un grand succès, reconnu par l’attribution du prix Nobel de physiologie et de médecine à Erik R. Kandel en 2000. L’ambition n’est rien de moins que de trouver « la pénicilline de la maladie mentale » !)

http://www.hommes-et-faits.com/Dial/spip.php?article255 (Les fondements neurologiques de la conscience, des émotions et de la mémoire selon A. Damasio Les hypothèses qui avaient cours jusqu’au seuil des années 90 laissaient entendre que le cerveau serait un superordinateur doté de milliard de connexions que la science finirait par décrypter. Il n’était pas envisageable, d’une que les émotions entrent dans le ballet en y jouant un rôle important parallèle à la raison, deux que la dualité corps/esprit soit aussi mise à mal....Damasio propose aux chercheurs psychologues, sociologues et neurologues d’adopter un positionnement holiste)

3)  La nature de l'esprit avec Matthieu Ricard 
 
Matthieu Ricard
 
Lisons Matthieu Ricard sur le site vipassana.fr/:

"Lorsque l'esprit s'examine lui-même, que peut-il apprendre sur sa propre nature? La première chose qui se remarque, ce sont les courants de pensées qui ne cessent de surgir presque à notre insu. Que nous le voulions ou non, d'innombrables pensées traversent notre esprit, entretenues par nos sensations, nos souvenirs et notre imagination. Mais n'y a-t-il pas aussi une qualité de l'esprit toujours présente, quel que soit le contenu des pensées ?

Cette qualité, c'est la conscience première qui sous-tend toute pensée et demeure tandis que, pendant quelques instants, l'esprit reste tranquille, comme immobile, tout en conservant sa faculté de connaître. Cette faculté, cette simple « présence éveillée », on pourrait l'appeler « conscience pure » car elle peut exister en l'absence de constructions mentales.

Continuons à laisser l'esprit s'observer lui-même. Cette « conscience pure », ainsi que les pensées qui surgissent en elle, on en fait indiscutablement l'expérience. Elle existe donc. Mais, hormis cela, que peut-on en dire? Si l'on examine les pensées, est-il possible de leur attribuer une caractéristique quelconque? Ont-elles une localisation? Non. Une couleur? Une forme? Non plus. On n'y trouve que cette qualité, « connaître », mais aucune autre caractéristique intrinsèque et réelle. C'est dans ce sens que le bouddhisme dit que l'esprit est «vide d'existence propre».

 
https://excerpts.numilog.com/books/9782081330085.pdfLe livre, Michel Bitbol, la conscience a t-elle une origine (des neurosciences à la pleine conscience, une nouvelle approche de l'esprit)
http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2016/06/21/33994293.html#utm_medium=email&utm_source=notification&utm_campaign=eveilphilosophie (partie III La conscience est-elle produite par le cerveau? entretien de Michel Bitbol (avec Katia Kanban), Il vient du site actuphilosophia)
http://www.actu-philosophia.com/Entretien-avec-Michel-Bitbol-autour-de-La/ (Entretien avec Michel Bitbol : autour de "La conscience a-t-elle une origine ?" (partie 3))
http://www.implications-philosophiques.org/recensions/recension-la-conscience-a-t-elle-une-origine/: La conscience a t-elle une origine - Recension
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article520 (Entretien avec Michel Bitbol : autour de "La conscience a-t-elle une origine ?" (partie 2)) mardi 11 février 2014par Katia Kanban
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article519 (Entretien avec Michel Bitbol : autour de "La conscience a-t-elle une origine ?" (partie 1))
http://bouger-la-vie.com/blog/patrimoine-genetique-et-epigenetique/ (bruce lipton: patrimoine génétique et épigénétique, vers le nouvel humain?)
https://www.outerplaces.com/science/item/4518-physicists-claim-that-consciousness-lives-in-quantum-state-after-death (Physicists Claim that Consciousness Lives in Quantum State After Death avec helen demetriouet  esophoria.org/spiritual-gold-rush-2016)
http://truththeory.com/2015/12/05/quantum-theory-proves-that-consciousness-moves-to-another-universe-after-death/(la physique quantique prouve que la conscience migre vers un autre monde après la mort) 
http://www.espritsciencemetaphysiques.com/solide-energie-physique-quantique.html (Rien n’est solide & tout est énergie : des scientifiques expliquent le monde de la physique quantique)
http://www.anunnakicouncil.com/ (annunaki earth concil)
http://www.esophoria.org/category/blog/channelings/ (esophoria mystery school channelling)
http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2014/01/28/29062170.html (Voici un texte de Matthieu Ricard sur la nature de l'esprit qui est dit ici être "conscience pure ")
http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2011/01/31/20272094.html (A quoi ressemble la nature de l'esprit ? Voilà très clairement exprimée la vérité de la nature de l'esprit) 
https://www.facebook.com/Physique-quantique-et-spiritualit%C3%A9-1548534395402741/ (Physique-quantique-et-spiritualité)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dzogchen (Dzogchen "grande plénitude », « grande perfection » ou « grande complétude », est un ensemble d'enseignements et de techniques d'éveil spirituel du bouddhisme tibétain)
http://energyfanatics.com/2014/06/24/consciousness-thought-create-change-reality/  (Do Consciousness and Thought Create and Change Reality?)

4) Conscience et Univers
L'esprit quantique est une hypothèse qui suggère que des phénomènes quantiques, tels l'intrication et la superposition d'états, sont impliqués dans le fonctionnements du cerveau et en particulier, dans l'émergence de la conscience. Cette hypothèse part du principe, controversé, que la physique classique et son déterminisme ne peut totalement expliquer la conscience. Ses fondements théoriques ont été posés dans les années 1960 en sciences mais depuis ses partisans ne sont pas encore parvenus à la démontrer.
Cette théorie n'en est qu'à ses débuts, elle a pourtant le soutien de Roger Penrose et de Stuart Hameroff. Karl H. Pribram et Henry Stapp ont, de leurs côtés, proposé une variante.
Fotis Kafatos et R Nadeau Conscious of the Universe

philosophie.pagesperso-orange.fr -ORIGINE DE L'ESPRIT QU'EST-CE QUE LA CONSCIENCE ?

youtube.com -la conscience est-elle une composante de l'Univers (Dominique Laplane)
 

 
wisisco.com -conscience de l'UNivers
scaruffi.com -conscience quantique
https://www.bellesalternatives.fr/deux-illustres-scientifiques-disent-que-la-conscience-ne-peut-pas-mourir-elle-retourne-a-lunivers/?utm_sq=foqn4o8you&utm_source=Facebook&utm_medium=social&utm_campaign=Anonymous+France (Deux illustres scientifiques disent que la conscience ne peut pas mourir : “Elle retourne à l’Univers” dr stuart hameroff (microtubules et conscience quantique), qu'est-ce que la conscience?), (la vie après la mort par michio kaku)
consciencequantique.com -La vie est une offrande par Alain
inexplique-endebat.com -Quantique et conscience: que sait-on vraiment de la réalité
neotrouve.com -Physique Quantique : entre Science et Conscience
cquantique.com -Parce que vous êtes les créateurs de votre réalité!
elishean.unblog.fr -L'important c'est la rose et la conscience
tarotpsychologique.wordpress.com -La spiritualité de Jung
Mon commentaire dans tarotpsychologique Merci de faire ce rappel à propos de Jung. J’apprécie beaucoup les aspects que Jung a mis en évidence (synchronicité, spiritualité, aspects complémentaires de l’être humain, animus et anima…). Je crois qu’il avait traduit ce que nous a appris la physique quantique et que peu de physiciens ont pu mesurer, si ce n’est que la non-localité finit par être acceptée, même si elle n’est pas vraiment comprise.
paris.fr -Genèse 4, un récit fondateur de l’imaginaire occidental
teilhard.org -la physique quantique et la pensée de Theilhard de Chardin
tarotpsychologique.wordpress.com -Et si les coïncidences avaient un sens ?
chemindevie.net -viens prendre place au coeur de ma conscience
     Comme un voyage que nous avons entrepris depuis des millénaires, nous voulons tous dans notre existence devenir des êtres conscients. Mais sommes-nous prêt à rencontrer toutes ces réalités et surtout notre propre réalité? Nous souhaitons tous avoir la clarté du cristal pour comprendre comment nous créons chaque événement, chaque rencontre, chaque situation de notre vie. Mais acceptons-nous d'être bousculés au plus profond de notre être pour que la conscience se révèle à nous ?
Nous aspirons tous aux changements, à vivre heureux, à réaliser nos rêves et à vivre en santé. Comment y arriver avec certitude ? Comment lever le voile qui nous empêche d'avoir une vision globale de notre vie et de l'ensemble de la création. Est-vous prêt à ce que la Vie vous invite ? Alors, venez prendre place au cœur de la conscience.   

5) Bernard d'Espagnat.
http://www.asmp.fr/fiches_academiciens/textacad/espagnat/12-05-22_PhysiqueQuantique&Realite.pdf  (Physique quantique et réalité la réalité c'est quoi ? Bernard d'Espagnat)
 

 

https://www.youtube.com/watch?v=pdLyBf_rPvU (Notre corps est plein de nous-mêmes, pure Connaissance)

https://www.youtube.com/watch?v=WxQkJI6MPlE (étienne klein:qu'estce que l'objet?)
vidéo:
https://www.youtube.com/watch?v=qucidc9oFXs (la science aux confins de la conscience partie 1)
https://www.amazon.fr/Voyage-aux-confins-conscience-dexploration/dp/2813209694 (Voyage aux confins de la conscience : Dix années d'exploration scientifique des sorties hors du corps : le cas Nicolas Fraisse)
https://www.youtube.com/watch?v=WfjVImPNuag (étienne klein: l'origine de l'univers est t-elle pensable? contestation des bogdanov à la fin)
http://www.foicatholique.com/2016/01/est-ce-que-seule-la-connaissance.html (est-ce que seule la connaissance scientifique est une véritable connaissance?)

6) Sylvie-Dethiollaz -Voyage aux confins de la conscience et Nicolas Fraisse

Voir les liens; 
https://www.btlv.fr/pepite-de-btlv-nicolas-fraisse-sorties-corps.html: Diffusion : 13/02/2019 | La pépite Btlv : Nicolas Fraisse « Les sorties hors du corps »
Je cite: "Nicolas Fraisse est infirmier, il possède depuis l’âge de 6/7 ans, la capacité de sortir de son corps. Cette faculté lui permet de visiter de nombreux lieux qu’il connait, ou non… Un ouvrage a été écrit sur son cas, écrit par Sylvie Déthiollaz et Claude Charles Fourrier : « Voyage aux confins de la conscience » paru aux Editions GuyTrédaniel. Celui-ci lui a valu une grande renommée et de nombreuses interventions télévisées comme dans l’émission « Salut les terriens » ou encore « C’est au programme ».
Nicolas Fraisse pratique les soins énergétiques, les visions à distance, la clairaudiance et possède également la possibilité de vivre plusieurs décorporations par jour.
Avec le soutient et l’aide d’une scientifique et d’un psychotérapeute, il a pu étudier et comprendre plus profondément ces phénomènes depuis une dizaine d’années.
Sylvie Déthiollaz est docteure en biologie moléculaire. Après des études à l’Université de Californie à Berkeley, elle fonde le centre Noêsis à Genève pour proposer une structure d’accueil et d’écoute des vécus extraordinaires, et aussi pour mener une recherche scientifique sur ces thèmes. Noêsis est devenu en 2012 l’Institut suisse des sciences noétiques (ISSNOE), au sein duquel elle collabore avec le psychothérapeute Claude Charles Fourrier.
Claude Charles Fourrier est psychothérapeute. À l’âge de vingt-cinq ans, le vécu d’une expérience extrême l’a conduit à la nécessité d’un suivi thérapeutique et analytique. Engagé depuis dans une démarche de développement personnel continue, ponctuée d’autres expériences d’EMC, il en vient naturellement à la relation d’aide. Depuis 2004, il a rejoint le centre Noêsis".
http://messagesdelanature.ek.la/le-cas-extraordinaire-de-nicolas-fraisse-p1263792Conscience de l'homme Le cas extraordinaire de Nicolas Fraisse
https://fr.wikipedia.org/wiki/Institut_suisse_des_sciences_no%C3%A9tiquesL’Institut suisse des sciences noétiques est une fondation reconnue d’utilité publique vouée à l’étude scientifique et comparative des états modifiés de conscience non-ordinaires (EMC), au décryptage analytique des expériences de mort imminente — désignées par les acronymes EMI ou NDE pour near-death experience — auxquels s’ajoute le déchiffrement contextuel des perceptions extrasensorielles (PES) et des phénomènes de décorporation (out-of-body experience ou OBE).
http://consciencesansobjet.blogspot.com/2012/06/sylvie-dethiollaz.html: Toute conscience est conscience de quelque chose. Parler de "conscience sans objet" est-ce alors parler pour ne rien dire ?
https://hypno-therapie-humaniste-paris.fr/aux-limites-de-la-conscience-avec-sylvie-dethiollaz/: Aux limites de la conscience avec Sylvie Dethiollaz
https://sciencepost.fr/2017/02/chercheurs-etudient-experiences-de-sortie-corps-humain/: Des chercheurs étudient les expériences de “sortie du corps humain”
http://www.guillemant.net La physique de demain
https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=Ck4iY9fFrC8Faut-il avoir peur de l'intelligence artificielle ? Philippe guillemant par Bob Bellanca, guillemant.net/index.php?cate=conferences

https://books.openedition.org/editionscnrs/419?lang=frChapitre premier. La préhistoire et l’imagination conditionnée
https://www.amazon.fr/R%C3%A9inventer-sacr%C3%A9-nouvelle-science-religion/dp/2844549713/ref=sr_1_1?qid=1568790466&refinements=p_27%3AStuart+Kauffman&s=books&sr=1-1Réinventer le sacré : Une nouvelle vision de la science, de la raison et de la religion
https://rcf.fr/spiritualite/et-si-nous-entendions-vraiment-l-evangile: L'Évangile n'est ni une morale, ni un catéchisme, ni une sagesse. Il est "bonne nouvelle" car il vient nous dire ce que vivre veut dire. Encore faut-il l'écouter et se laisser déranger. livres; l'évangile inouïl'évangile n'existe pas encore



http://www.georisques.gouv.fr/articles/le-document-dinformation-communal-sur-les-risques-majeurs-dicrim : Le document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM)
https://germinallejournal.jimdo.com/%C3%A9volution-1/la-fin-du-n%C3%A9odarwinisme/LA FIN DU NÉODARWINISME UN OPPORTUNITÉ POUR DÉPASSER DIALECTIQUEMENT LA CONTRADICTION GÉNÉTIQUE DARWINISME
https://www.edilivre.com/mag/frontwidget/preview/book/id/864752/: la question de dieu histoire d'une décadence
https://www.youtube.com/watch?reload=9&reload=9&v=CSVmxrri2RY&feature=shareCAUSE#1: PHILIPPE GUILLEMANT, LA DOUBLE CAUSALITÉ, LE TEMPS, LE HASARD… ET LA SCIENCE
http://www.guillaume-delaage.com: Les origines secrètes de l'humanité
https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-mecanique-quantique-conduit-206835: la mécanique quantique conduit à une révolution philosophique
https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: sur le livre de lee smolin rien ne va plus en physique
http://media.automatesintelligents.com/biblionet/2014/oct/univers_est_il_unique.htmlL'Univers est-il unique ? Ou non ?Et notre cerveau, quel est-il ? Présentation de 3 ouvrages Aurélien Barrau
Des univers multiples. A l'aube d'une nouvelle cosmologie Carlo RovelliEt si le Temps n'existait pas Roberto Mangabeira Unger et Lee SmolinThe Singular Universe and the Reality of Time

Autres liens:
https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=Ck4iY9fFrC8: Faut-il avoir peur de l'intelligence artificielle ? Philippe guillemant par Bob Bellanca, guillemant.net/index.php?cate=conferences
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1510: D'où vient l'intelligence humaine? La dialectique auto-organisée de l’individu et de la collectivité, du corps et du cerveau, des émotions et de la pensée, de l’inconscient et du conscient, de la logique et de l’imaginaire, du lent et du rapide
https://www.cielterrefc.fr/vers-un-monde-transrationnel/lesprit-au-dela-de-la-matiere-en-parcourant-les-sciences/: L’Esprit – Au-delà de la matière -en parcourant les sciences avec Jean Staune Une nouvelle approche révolutionnaire de la science suivi de le détail de la grande  étude de Jean-Michel Thomasson sur son blog effectuée du 26 juin 2012 au 6 novembre 2013

https://www.youtube.com/watch?v=6k7vZ6lMgwY (la télé de lilou macé: L'UNIVERS CONNECTÉ: La Solution de masse holographique et la Source de la Conscience NASSIM HARAMEIN)
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article519 (Entretien avec Michel Bitbol : autour de "La conscience a-t-elle une origine ?" (partie 1)
http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article520 (Entretien avec Michel Bitbol : autour de "La conscience a-t-elle une origine ?" (partie 2)mardi 11 février 2014, par Katia Kanban)
http://www.normalesup.org/~sage/Reflexions/Sciences/ESespriMatie.pdf (l'esprit et la matière: [le texte de SCHRÖDINGER démarre p. 189, étant précédé d’un texte de M. BITBOL] Pages 239-243 l’esprit conscient vit en dehors du monde qu’il produit....)
https://arxiv.org/ftp/physics/papers/0304/0304038.pdf (quelques réflexions sur la réflexion du monde de Shrödinger -Connaître le Réel ne peut être uniquement l’œuvre solitaire de la science, mais doit être surtout le travail incessant et infatigable du mental. )
https://www.contrepoints.org/2014/08/12/176882-intelligence-le-pessimisme-culturel-derwin-schrodinger (intelligence: le pessimisme d'erwin shrödinger)
http://www.rfi.fr/emission/20160219-schrodinger-physicien-pensee-philosophie-quantique-esprit-matiere (l'esprit et la matière. voir l'audio: comment comprendre la pensée de shrödinger?)
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00005190/document (Réseaux causaux probabilistes à grande échelle : un nouveau formalisme pour la modélisation du traitement de l’information cérébrale Vincent Labatut)

http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/conscience-et-physique-quantique-147238 (par bernard dugué: conscience et physique quantique avec hameroff et penrose)
http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1571064513001188 (hameroff et penrose: La conscience dans l'univers : Un examen de la théorie du 'Orch OR')

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/le-cerveau-quantique-175053 (le cerveau quantique)
http://boutique.arte.tv/f10932-pouvoirs_cerveau_deux_parties
http://www.elishean-aufeminin.com/la-memoire-akashique-pr-ervin-laszlo/ (erwin lazlo: le champ et la mémoire akashique)
elishean.fr -La mémoire résiderait-elle hors du cerveau?
elishean.fr -La Naissance de la Conscience dans L’Effondrement de L’Esprit – Partie 1/3
elishean.fr -La Naissance de la Conscience dans L’Effondrement de L’Esprit – Partie 2/3
elishean.fr -La Naissance de la Conscience dans L’Effondrement de L’Esprit – Partie 3/

http://www.lilaluz.net/2017/02/science-conscience-et-etrete-un-voyage-de-la-conscience-par-laurence-baranski.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail (Science, Conscience et Etreté : un voyage de la Conscience par Laurence Baranski Publié le 14 février 2017 par LilaLuz)

http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2017/02/01/34878573.html#utm_medium=email&utm_source=notification&utm_campaign=eveilphilosophie (dialogue entre le bouddhisme et les neurosciences matthieu ricard et wolf singer)
http://www.rencontres-perspectives.fr/Ricard_Singer_Andre.htm (Conférence de Matthieu Ricard, Wolf Singer et Christophe André le 11 janvier 2017)
L'universalité des signes:
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=1824060737835543&set=gm.1476364182382956&type=3&theater

https://academic.oup.com/nar/article/37/4/1011/2410406  L'évolution darwinienne à la lumière de la génomique  (Des modèles d'évolution simples et non adaptatifs expliquent certains de ces universaux, suggérant qu'une nouvelle synthèse de la biologie évolutive pourrait devenir réalisable dans un avenir pas si lointain)


25 janvier 2021

Bertrand Vergely et son Traité de résistance pour le monde qui vient

 

 
Voir l'article dans mon autre blog: 

 

Bertrand Vergely et son Traité de résistance pour le monde qui vient

" Le principal but de la vaccination n'est pas d'ordre sanitaire ", selon Philippe Guillemant, Docteur et ingénieur physicien, spécialiste d'Intelligence Artificielle exerçant au CNRS. " Ce problème-là est peanuts à coté du choix de société qui se trouve devant nous, qu'une politique de gouvernance mondiale semble avoir déjà fait à notre place.

https://monblogdereflexions.blogspot.com

 

 
 
« Le principal but de la vaccination n’est pas d’ordre sanitaire », selon Philippe Guillemant, Docteur et ingénieur physicien, spécialiste d’Intelligence Artificielle exerçant au CNRS. « Ce problème-là est peanuts à coté du choix de société qui se trouve devant nous, qu’une politique de gouvernance mondiale semble avoir déjà fait à notre place. Le principal but de la vaccination est de parvenir à une normalisation du port d’identité numérique par chaque citoyen. Aucune loi ne pourrait empêcher l’implémentation des algorithmes correspondants, mais seulement en interdire l’usage. La question de savoir si nous allons effectivement rentrer dans ce nouveau monde, ou pas, va donc dépendre du niveau d’acceptation du vaccin. Mais je le répète une fois de plus, mon avis est qu’on n’entrera pas dans ce nouveau monde. » 
« La principale finalité de la vaccination n'est pas sanitaire », par Philippe Guillemant – Nexus
NEXUS.FR
« La principale finalité de la vaccination n'est pas sanitaire », par Philippe Guillemant – Nexus
« Le principal but de la vaccination n’est pas d’ordre sanitaire », selon Philippe Guillemant, Docteur et ingénieur physicien, spécialiste d’Intelligence Artificielle exerçant au CNRS. « Ce problème-là est peanuts à coté du choix de société qui se trouve devant nous, qu’une polit...Le traité de résistance pour un monde qui vient est paru en janvier 2017 avant la crise sanitaire qui sévit depuis début 2020. On est donc en plein dans le monde qui vient qu'évoque Bertrand Vergely. Et les remarques et positions de Philippe Guillemant  ont attiré mon attention et méritent qu'on y réfléchisse. Il explique que la question de savoir si nous allons effectivement rentrer dans ce nouveau monde, ou pas, va donc dépendre du niveau d’acceptation du vaccin. Mais je le répète une fois de plus, mon avis est qu’on n’entrera pas dans ce nouveau monde. 
Il me semble qu'on soit actuellement en plein dans le monde qui vient dont parle Bertrand Vergely (le livre a été écrit en 2017). Philippe Guillemant parle d'un choix de société et d'un monde avec la normalisation du port d'identité numérique par chaque citoyen et d'implémentation des algorithmes correspondants. J'y vois la perspective du transhumanisme et de ses dangers, que j'ai évoqués dans l'article de mon blog : "Le cerveau numérique et le danger du transhumanisme
 
Serait-ce aussi, enfin la fin de l'ère chrétienne, ère des Poissons, le début de l'ère du verseau, que d'aucuns situent en 2020? Souvenons-nous enfin des paroles attribuées à André Malraux "Le 21è siècle sera spirituel ou ne sera pas!"
 
 
2) Bertrand Vergely (né en 1953 fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Vergely)
est un essayiste français. Il est normalienagrégé de philosophie, professeur en khâgne et est aussi théologien orthodoxe2.

En 2010, dans son ouvrage Retour à l'émerveillement, il rappelle qu’en grandissant, l'enfant perd sa capacité d’émerveillement dans sa confrontation aux contraintes et à la dureté de l'existence. Devenu adulte, il s'oriente alors vers l’idéalisme, « une manière d’intellectualiser le rationnel, en réduisant la réalité à un concept », ou vers le matérialisme, «contre-pied triste et tragique de l’idéalisme, qui dément toute explication intellectuelle », en négligeant généralement une troisième voie, qui constitue la base de l'attitude philosophique : l’émerveillement5.

En 2011, B. Vergely résume ainsi sa démarche : « J’ai écrit des ouvrages dans trois directions. 1°) La vulgarisation de la philosophie et l’histoire de la philosophie. 2°) Des réflexions sur les expériences-limites de la mort, de la souffrance et du mal. 3°) Des ouvrages sur le bonheur et la foi. »6

En janvier 2013, il se déclare opposé à la loi sur le « mariage pour tous » dans son texte Le mariage gay ou la dictature de la confusion7,8.

En mai 2015, à l'occasion de la sortie de son ouvrage La Tentation de l'homme-Dieu, il livre sa réflexion sur les problématiques de notre société « postmoderne ». Exprimant sa position sur la réforme des collèges, il considère que la République « va tourner le dos à ses propres valeurs9 ».

En 2018, dans son ouvrage Obscures lumières - La révolution interdite, il voit dans les Lumières une religion plus obscurantiste que le christianisme qu'elles ont voulu remplacer. Pour lui, la Révolution française, au lieu de supprimer la soif de pouvoir, l'a déplacée d'une expression cléricale vers une expression laïque ; elle a instauré « une idolâtrie, celle de l'homme total contrôlant la nature et l'homme par la raison humaine. Au xviiie siècle cette idolâtrie débouche sur la Terreur, au xixe siècle sur le nihilisme intellectuel, au xxe siècle sur le totalitarisme »10.

Le 13 avril 2018, Bertrand Vergely participe à un colloque sur les « nouvelles attentes écologiques »11, avec les frères de la Communauté Saint-Jean.

 
3) Traité de résistance pour un monde qui vient, Descriptif sur le site   https://www.cultura.com/traite-de-resistance-pour-le-monde-qui-vient-tea-9782368905029.html:

"Dans cet essai vif et stimulant, Bertrand Vergely dénonce l'ère post-totalitaire dans laquelle nous vivons, un mélange de socialisme et de libéralisme, qui paralyse les consciences en étouffant la pensée au mépris des fondements de notre humanité.
Bertrand Vergely propose une réflexion stimulante sur notre société qui mêle idéologie bien-pensante et consommation en poursuivant comme but une consommation qui pense bien et une bonne pensée qui consomme. Il s'appuie sur le texte retentissant de Vaclav Havel paru en 1978, Le pouvoir des sans pouvoirs, dans lequel ce dernier pressentait la fin du communisme mais aussi ce qui allait advenir : le post-totalitarisme qui nous gouverne aujourd'hui, ce mélange d'idéologie et de consommation apparu dans les années 80 avant la chute du mur de Berlin.
Dans ce Traité de résistance à l'usage du monde d'aujourd'hui, Bertrand Vergely pose au lecteur trois questions fondamentales : qu'avons-nous fait de l'amour, prenant l'exemple emblématique du mariage pour tous ? Que faisons-nous de la société, c'est-à-dire sur quoi repose notre pacte social aujourd'hui ? Enfin, quelle est notre conception de l'Homme ?
Pour le philosophe, la seule voie envisageable face à ce post-totalitarisme est de vivre pour la vérité, comme les poètes qui disent ce qui vient du plus profond d'eux-mêmes. Il défend avec ardeur un modèle de société dans lequel les gouvernements fondent leurs actions sur le vrai et non le pouvoir et l'argent."

[Václav Havel né le 5 octobre 1936 à Prague et mort le 18 décembre 2011 à Hrádeček, est un dramaturgeessayiste et homme d'État tchécoslovaque puis tchèque.

Durant la période communiste, il est une des figures de l'opposition à la République socialiste tchécoslovaque en tant que membre de la Charte 77. En 1989, il est une des figures de proue de la révolution de Velours, qui met un terme au régime communiste. Il est ensuite président de la République fédérale tchèque et slovaque de 1989 à 1992, puis président de la République tchèque de 1993 à 2003. Politicien atypique, généralement estimé comme une « personnalité extraordinaire » dans son pays1, il est souvent appelé le « président-philosophe » et sa vie a été qualifiée d'« œuvre d'art » par l'écrivain Milan Kundera.[...] Après l'invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes soviétiques en 1968, qui marque la fin du processus de libéralisation du Printemps de Prague, Václav Havel n'a pas abandonné ses convictions, dont il trouvait inspiration dans les écrits de Jan Patočka et de Martin Heidegger, comme de nombreux dissidents tchèques de son époque. Il a été président du Cercle des écrivains indépendants, puis membre actif au sein du club des Sans-parti engagés. Son engagement lui coûte une censure de ses pièces : en 1971, ses pièces sont interdites. En 1974, il travaille dans une brasserie. La communauté internationale remarque ce dissident, notamment en raison de sa lettre ouverte adressée au président Gustáv Husák, en 1975, où il dénonce la situation de la société et la responsabilité du régime politique. Il est perçu dès lors comme un représentant de l'opposition intellectuelle tchécoslovaque. En tant que citoyen, il proteste contre l'oppression intense qui marque ce que la gauche au pouvoir nomme la « normalisation ». En 1977, il est l'un des cofondateurs, et l'un des trois porte-paroles de la « Charte 77 », une organisation de défense des droits de l'homme en Tchécoslovaquie. Son action le mène en prison à trois reprises : il y passe au total près de cinq ans, entre 1977 et 1989. Il y écrit, en 1978, un essai, « Le Pouvoir des sans-pouvoir », dans lequel il analyse les mécanismes de la mauvaise raison d’État qui prive selon lui les citoyens ordinaires de toute capacité d'influer sur le cours réel de leur vie : mécanismes qui conduiraient à la résignation des individus et aussi à leur démission morale, stérilisant en fait la dynamique sociale. Derrière cette analyse, il veut démontrer la force de la résistance morale et de la vie. Cet essai obtient un impact non seulement chez les dissidents tchécoslovaques, mais aussi dans les mouvements d'opposition des autres pays socialistes.

Le 9 décembre 1988 il est invité, avec huit autres dissidents, à un petit-déjeuner avec le président français François Mitterrand. Il est arrêté le 9 janvier 1989 pour un rassemblement interdit en mémoire de Jan Palach, et est condamné le 21 février, à neuf mois de prison. Il est finalement libéré le 17 mai après avoir purgé la moitié de sa peine [...]

5) Le pouvoir des sans-pouvoir: ababord.org/Le-pouvoir-des-sans-pouvoir.

['La mort de Václav Havel, annoncée en même temps que celle de Kim Jong-Il qui l’a éclipsée, est probablement emblématique du sort de cet homme de théâtre devenu président. Plutôt que de s’attarder à son bilan présidentiel, assez contestable, il est intéressant de se pencher sur sa « carrière » de dissident et sur son apport à la compréhension du totalitarisme.

Car il me semble que c’est à cet égard que se situe l’essentiel de la contribution de Havel pour comprendre des enjeux qui sont encore partiellement les nôtres. Il sera, avec Patocka, un des initiateurs de la Charte 77, ce qui le mène à quelques reprises en prison sous le régime « communiste ».

Son texte politique le plus connu est certainement «  Le Pouvoir des sans-pouvoir  » dans lequel il explique le projet des dissidents, un projet qu’il situe plus sur le plan éthique que politique. Cette volonté de se situer sur le plan de l’éthique est liée à son analyse de la perversion et de la confiscation du politique par les appareils communistes dans les pays de type soviétique. Mais rien ne nous empêche de l’infléchir dans un sens politique.

Ce texte présente beaucoup de similarité avec le pamphlet de La Boétie, le Discours de la servitude volontaire, qui voyait dans le soutien tacite de la population la principale force des régimes tyranniques. Ainsi, Havel définit les pays post-totalitaires et les conditions de la lutte politique dans ceux-ci. Opposant le mensonge du régime en place et la vie dans la vérité, il montre que le régime se soutient essentiellement par l’idéologie.

La vie dans la vérité, c’est le refus de collaborer avec le pouvoir en place de quelque façon que ce soit. Un tel refus est d’abord le fait d’individus, mais il peut donner lieu également à une action concertée qui rend possible la recomposition de la société civile en dehors de l’État (ça ressemble au modèle contre-hégémonique de Gramsci) sur la base de la responsabilité civique, une notion proche de la thématique de la solidarité de Patocka ou du souci du monde chez Arendt.

Mais l’apport des dissidents d’Europe de l’Est, et singulièrement de ceux regroupés dans la Charte 77, c’est de nous montrer quel rôle politique peut jouer la revendication des droits de la personne. Au-delà de la distinction classique entre droits formels et droits réels, la revendication des droits nous montre que ceux-ci prennent vie dans leur revendication. En effet, la plupart des pays, y compris ceux de l’ex-bloc soviétique, ont souscrit à la Déclaration universelle des droits de l’Homme (sic). En même temps, ces droits, s’ils ne restent que des mots inscrits sur une feuille de papier, n’ont aucune signification. En revendiquant des droits auxquels leurs gouvernements avaient souscrit, ces dissidents faisaient la preuve que l’on peut ébranler un régime en démontrant, d’une part, l’inadéquation entre ses paroles et ses actes (la vie dans la vérité opposée aux mensonges du pouvoir) et, d’autre part, la dimension proprement politique de la mise en œuvre de ces droits dans l’action collective de contestation. Ainsi, les droits sont porteurs d’une dynamique poussant à leur élargissement et à leur mise en œuvre effective.

À Patocka, Havel emprunte deux idées essentielles. D’abord, sa critique du totalitarisme ne débouche pas sur une apologie de la démocratie libérale (subjectivité autonome et autofondatrice), mais sur la reconstruction du lien social de concitoyenneté, entendue au sens de responsabilité partagée pour le monde. Cela l’amène, ensuite, à définir la politique et la démocratie comme fondées sur la « problématicité » de la coexistence humaine. Loin du « y’a qu’à… » et de la simplicité, voire du simplisme, il met en évidence la complexité de la coexistence humaine et donc la nécessité de la démocratie afin de chercher, par la confrontation des points de vue et la délibération, à s’orienter dans le monde en gardant à l’esprit notre faillibilité. À la communion du totalitarisme, il oppose donc la solidarité polémique.

Sa compréhension de la dissidence ne réside donc pas dans le martyre individuel, mais dans une action concertée qui permet de montrer la nature idéologique des régimes post-totalitaires en même temps que l’autoréférentialité du pouvoir et de la loi, ce qui explique le recours à la légalité comme instrument de terreur. Cela permet également de recourir aux engagements internationaux auxquels le pouvoir a souscrit pour le démasquer et pour montrer que la loi ne peut être confisquée par un corps social et doit appartenir à tous. Finalement, cela permet de cultiver l’autonomie (la distinction) et la solidarité.

L’évolution des pays d’Europe de l’Est, dont la République tchèque, dans la période qui a suivi la chute du mur de Berlin a pris une autre voie. Mais la dissidence, en misant sur le lien de concitoyenneté, en valorisant la délibération publique et l’engagement citoyen, a partiellement orienté le sens de nos luttes actuelles. C’est ce Václav Havel qu’il convient de garder présent dans nos luttes."]

 
http://www.guillemant.net La physique de demain
https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=Ck4iY9fFrC8Faut-il avoir peur de l'intelligence artificielle ? Philippe guillemant par Bob Bellanca, guillemant.net/index.php?cate=conferences
 
 
Bibliographie
Collection Essentiels philosophie10
  • Aristote ou l'art d'être sage
  • Grandes interrogations de la connaissance (Les)
  • Grandes interrogations esthétiques (Les)
  • Grandes interrogations morales (Les)
  • Grandes interrogations philosophiques (Les)
  • Grandes interrogations politiques (Les)
  • Hegel ou la défense de la philosophie
  • Heidegger, ou l'exigence de la pensée
  • Kant, ou l'invention de la Liberté
  • Nietzsche, ou la passion de la vie
  • Petit précis de philosophie grave et légère
  • Petite philosophie du bonheur
  • Philosophes anciens (Les)
  • Philosophes contemporains (Les)
  • Philosophes du Moyen Âge et de la Renaissance (Les)
  • Philosophes modernes (Les)
  • Philosophie (La)
  • Platon
Autres collections
  • Petite philosophie du bonheur, Pause philo
  • Dictionnaire de la philosophie (Le), Les dicos essentiels Milan
  • Petite philosophie grave et légère, Pause philo
  • Petite philosophie pour les jours tristes, Pause philo
  • Pour une École du savoir, Milan, 2000, 224 p. (ISBN 2745900153)
Livres
  • 1995 : Platon, Milan
  • 1997 : Les philosophes modernes, Milan
  • 1998 : Le dico de la Philosophie, Milan
  • 2002 : Les philosophes anciens, Les essentiels Milan
  • 2003 : Aristote ou l'art d'être sage, Milan

 

25 janvier 2021

Le cerveau numérique et le danger du transhumanisme

 

1) Google et Ray Kurzveil: va-t-on vers le transhumanisme? 

 
Je cite:
"Du point de vue mondialiste, comment gérer un cheptel de 7,5 milliards d’humains groupés en communautés claquemurées dans leur droit et la virilité de leur ethos ?
Le transhumanisme apporte une solution en diluant les différences, en automatisant la reproduction et surtout en réduisant l’être humain à une donnée chiffrée.
Google est l’agent pathogène de cette mutation.
Le projet : créer l’intelligence artificielle qui dirigera le monde au nom d’une utopie cybernétique conforme à l’universalisme moral.
De l’École de Francfort aux conférences Macy, les tentatives de dislocation des souverainetés populaires et des permanences anthropologiques sont récurrentes.
La gauche libérale américaine est désormais dépositaire de cet intégrisme de l’indétermination : abolition de la citoyenneté, abolition des frontières politiques et intimes, … le monde est liquide, ouvert à la reprogrammation permanente.
Le transsexuel et le migrant incarnent la fluidité post-identitaire ; mutants volontaires, improbables zombies dénués d’appartenance, ils sont les bons élèves voulus par Google.
La reprogrammation de la nature humaine passera par l’intelligence artificielle et le big data… avec l’appui inconditionnel de l’appareil d’Etat américain"
 
"[Le 26 février, le projet de DNAVision visant à décoder l'intégrale du programme Génétique a été le thème abordé par Laurent Alexandre, président de DNAVision, dans Good Morning Business, avec Stéphane Soumier, sur BFM Business.]"
francetvinfo.fr/monde/ameriques/video-google-veut-repousser-les-limites-de-l-espece-humaine_790131.html :
 VIDEO. Google veut repousser les limites de la vie On le sait, Google règne en maître sur Internet. Ce que l'on sait moins, c'est que la firme high-tech de la Silicon Valley veut aussi repousser les limites de l'homme et faire reculer la date de sa mort. Ainsi a-t-elle recruté Ray Kurzweil, un informaticien spécialiste de l'intelligence artificielle très célèbre outre-Atlantique. Selon ce dernier, grâce à des micro-robots, notre corps sera bientôt capable de se réparer tout seul. "Dans vingt ans, notre cerveau sera directement relié à un cerveau synthétique virtuel et notre pensée deviendra un mélange de pensée biologique et non biologique", déclare-t-il.
Notre corps robotisé, notre conscience reprogrammée pour l'immortalité, ces étonnantes ambitions de Ray Kurzweil alimentent les rumeurs autour de Google. Lentilles de contact pour surveiller le diabète, pilule capable d'anticiper l'apparition d'un cancer... "Google peut-il résoudre la mort ?", titrait récemment le magazine Time.
"Le business de Google, c'est le contrôle des gens"
La santé est en tout cas au cœur des préoccupations de Google. Dans son centre expérimental Google X, la firme travaille avec des géants de l'industrie pharmaceutique. Elle a aussi investi dans un laboratoire spécialisé dans la recherche d'anticorps, un autre spécialisé dans le décryptage des gènes et une filiale dédiée à la lutte contre le vieillissement.
Le business de Google étant basé sur la collecte de données personnelles, quelle est la nature de son intérêt sur le terrain médical ? "Le business de Google, c'est l'information sur les gens, c'est le contrôle des gens, c'est la maîtrise des gens", commente Axel Kahn, ancien membre du Comité consultatif national d'éthique.

-Ray Kurzweil, le salarié de Google qui veut terrasser la mort

Employé par Google pour plancher sur l’intelligence artificielle, Ray Kurzweil, icône mondiale du transhumanisme, estime que d’ici quelques décennies l’homme sera immortel. Une vision loin de faire l’unanimité dans les rangs des scientifiques. Une vision loin de faire l’unanimité dans les rangs des scientifiques.
Ray Kurzweil estime que l’innovation technologique exponentielle permettra de vaincre la mort et donnera naissance à terme à des machines plus intelligentes que les humains. Une vision loin de faire l’unanimité dans les rangs des scientifiques.
Il  pense ne pas avoir besoin d’épitaphe. Cet inventeur, auteur, et « futuriste » est convaincu que l’homme, grâce aux progrès exponentiels de la technologie, va devenir immortel dans une poignée de décennies.
 
https://monblogdereflexions.blogspot.com/2012/12/conscience-quantique-nouvelle-science.html#.W8zOwWgzaWs:    (Entretien de Patrice Van Eersel avec Jean Staune) "La modernité est partie d’un Yalta métaphysique : aux religieux le ciel, aux scientifiques la terre ; entre les deux, un rideau de fer. Mais voilà qu’une fissure, provoquée par les physiciens du début du siècle, s’élargit maintenant à d’autres disciplines – neurologie, sciences de l’évolution… – et menace de tout remettre en cause. Réenchantement ou confusion ? Nouvelles Clés tente un bilan, et interroge Jean Staune – tête chercheuse de talent".
https://monblogdereflexions.blogspot.com/2016/03/le-reenchantement-du-monde.html#.YAXPNuhKiWs"Paul Valéry, pressentant la catastrophe où menait le nazisme, constatait dès 1939 une "baisse de la valeur esprit". Aurait-il pu imaginer dans quel état de déchéance généralisée tomberait l'humanité quelques décennies plus tard - là où nous en sommes?" C'est ainsi que commence le livre "Réenchanter le monde"
 

2) Homo Deus, le livre de Yuval Noah Harari : Une brève histoire de l'avenir

[fr.wikipedia.org/wiki/Homo_Deus_:_Une_br%C3%A8ve_histoire_de_l%27avenir?fbclid=IwAR2qNpaVew6qP1LPnh494g_9F84Z3nWNnP5U4UW_q2m_0EsplpT8AcIECe]: Homo Deus, une brève histoire de l'avenir

"Pour faire un citoyen il n'y a plus besoin d'un être humain, un robot peu faire office de citoyen : c'est là où je dis qu'il y a disparition de l'homme"

Bertrand Vergely, la fin programmée de l'humain a-t-elle commencé?
RCF.FR
Bertrand Vergely, la fin programmée de l'humain a-t-elle commencé?
Rester humains face aux algorithmes - Padreblog
PADREBLOG.FR
Rester humains face aux algorithmes - Padreblog
 
      2-1) Voici un résumé par wikipedia de ce livre qui donne lui aussi des pistes sur l'avenir de l'humanité (voire du transhumanisme) qui se profile en ce début de l'ère du verseau. Présentation du livre:
Homo Deus : Une brève histoire de l'avenir est un livre de Yuval Noah Harari publié pour la première fois en hébreu en 2015. Traduit en plusieurs langues, il se lit en anglais dès 2016 et en français aux éditions Albin Michel dès septembre 2017.
Introduction : le nouvel ordre du jour humain
L'auteur se pose la question de savoir quelles vont être les priorités de l'humanité au cours du 3e millénaire. L'histoire nous apprend le caractère imprévisible à long terme des aspirations humaines. Mais il est probable que les grands projets de l'humanité au xxie siècle soient d'atteindre l'immortalité, de trouver la clé du bonheur et d'ainsi hisser l'homme au rang de dieu. Mettre des mots sur ce possible avenir est indispensable si l'humanité veut influencer un tel scénario
Partie 1 : Homo sapiens conquiert le monde
Chapitre 2 : l'Anthropocène. Au cours de l'anthropocène, l'homme, grâce à son intelligence a asservi le monde animal. L'auteur pose la question de savoir si des ordinateurs dépassant les hommes en intelligence et en puissance pourraient traiter les hommes de la même façon que les hommes traitent les animaux.
Chapitre 3 : l'étincelle humaine. Les humains ont créé des entités intersubjectives, comme les dieux, les nations, les entreprises; ce sont des fictions qui dominent les hommes et le monde.
Partie 2 : Homo sapiens donne sens au monde
Chapitre 4 : les conteurs. Les fictions permettent aux hommes de coopérer entre eux, mais au xxie siècle, avec les biotechnologies et l'informatique, les fictions peuvent devenir de plus en plus puissantes. Elle pourront modeler les corps et créer des mondes virtuels, contrôlant davantage l'existence des humains.
Chapitre 5 : le couple dépareillé. Les religions sont des fictions qui ont permis d'assurer le pouvoir sur les hommes en transformant des jugements éthiques en énoncés factuels, obscurcissant la connaissance. La science en recherchant la vérité recherche le pouvoir.
Chapitre 6. l'alliance moderne. La modernité est la conséquence de l'alliance entre la science et l'humanisme.
Chapitre 7 : la Révolution humaniste. L'humanisme est devenu la religion du xxe siècle, elle est scindée en trois grandes branches ː l'humanisme libéral (ou libéralisme), l'humanisme socialiste et l'humanisme évolutionniste.
Partie 3. Homo Sapiens perd le contrôle
Chapitre 8 : la bombe à retardement au laboratoire. Les neurosciences du xxie siècle indiquent que les décisions humaines, le libre-arbitre, sont le résultat de processus électro-chimiques du cerveau. Les chercheurs arrivent à la conclusion qu'il n'y a pas d'individus libres.
Chapitre 9 : le grand découplage. Au cours du xxie siècle, la machine va devenir plus performante que l'homme et va se substituer radicalement aux humains. Les seuls métiers qui vont rester sont ceux où le remplacement de l'homme par une machine n'est pas rentable. Se pose alors la question de l'avenir de ces humains devenus inutiles, face à une élite aux pouvoirs améliorés.
Chapitre 10 : l'océan de la conscience.
Chapitre 11 : la religion des data. La puissance des systèmes de gestion de données et la multiplication des capteurs d'acquisition de données, font que les systèmes informatiques ont des performances meilleures que celle des humains. Des systèmes algorithmes non conscients mais hautement intelligents savent mieux que vous ce qui est bien pour vous. Cette gestion des données pourrait être le système qui mette l'Homme sur la touche.
Homo Deus : Une brève histoire de l'avenir — Wikipédia
FR.WIKIPEDIA.ORG
Homo Deus : Une brève histoire de l'avenir — Wikipédia
Homo Deus : Une brève histoire de l'avenir est un livre de Yuval Noah Harari publié pour la première fois en hébreu en 2015. Traduit en plusieurs langues, il se lit en anglais dès 2016 et en français aux éditions Albin Michel dès septembre 2017.
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BERNARDGEORGES.FR
Intelligence et conscience artificielles – FAIRE AIMER L'AVENIR
2-2) Je viens de terminer le livre de Yuval Noah Harari Homo Deus (Une brève histoire du futur).
La première partie de la dernière page de conclusion est une constatation pessimiste pour moi, qui pose le problème évoqué dans le livre de Naccache, "perdons-nous connaissance?". Cela va dans le sens de la peur qui domine le monde en ce moment. Nous verrons que la deuxième partie de la conclusion laisse un espoir.
1) La science converge sur un dogme universel, suivant lequel les organismes sont des algorithmes et la vie se réduit au traitement des données.
2) l'intelligence se découple de la conscience [https://bernardgeorges.fr/.../difference-entre.../]Citations:
"-Etre intelligent c’est, entre autres, être capable de détecter et de comprendre des émotions. Et aujourd’hui, on sait très bien, de l’extérieur, programmer des robots pour détecter et analyser des émotions de manière beaucoup plus fine que ne le font des êtres humains.
-La conscience, c’est la capacité à éprouver des émotions. C’est la capacité à se constituer comme étant différent des autres, à constituer sa propre identité, au travers des interactions que nous développons avec les autres, au travers des émotions que nous développons dans ces interactions, émotions que nous intériorisons sous forme de sentiments, et par-dessus lesquels nous construisons un système de pensées. Etre conscient, c’est à la fois ressentir et penser. Ressentir et penser sont des verbes de la conscience. Ce ne sont pas les verbes de l’intelligence. La conscience, c’est quelque chose de réflexif. La conscience, c’est l’intelligence de soi."
3) des algorithmes intelligents pourraient bientôt nous connaître mieux que nous-mêmes.
 
31décembre 2021 Passage en ce que certains présument être l'an 2 de l'ère du verseau: En commentaires, je citerai quelques passages de "Homo-Deus" qui ont retenu mon attention. En premier lieu, page 36, on lit; "Le développement à vitesse V de domaines comme le génie génétique, la médecine régénérative et les nanotechnologies nourrit de multiples prophéties toujours plus optimistes. Certains experts croient que les humains triompheront de la mort d'ici 2200, certains parlent même de 2100. Kurzveil et de Grey sont encore plus confiants. Ils soutiennent qu'en 2050 (30 ans!), quiconque possède un corps sain et un solide compte en banque aura une chance d'accéder à l'immortalité en trompant la mort de décennie en décennie. Tous les 10 ans, [...] nous ferons un séjour dans une clinique pour y subir une transformation qui nous guérira de nos maladies, mais régénèrera aussi nos tissus en décomposition et améliorera nos mains, nos yeux et notre cerveau. Entre deux hospitalisations, les médecins auront inventé pléthore de nouveaux médicaments d'extensions et de gadgets [...] En vérité, ils seront a mortels plutôt qu'immortels. ...". (Apparemment, on commence plutôt mal si on se réfère à la crise sanitaire actuelle).
Pour commenter ce passage, je vais me référer à Lionel Naccache (voir wikipedia: Lionel Naccache, né le 27 mars 1969 est neurologue, professeur des universités-praticien hospitalier (la Pitié-Salpétrière) et spécialiste des neurosciences cognitives). Son livre "perdons-nous connaissance?" mérite une lecture attentive. Perdons-nous le sens de ce qu'est la connaissance alors que nous nous autoproclamons "société de la connaissance?" Aujourd'hui, la connaissance ne fait plus plus peur à personne, alors que depuis 3 000 ans notre culture occidentale n'a cessé de la décrire vitale et dangereuse (Dieu n'a t-il pas dit "mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras Annik de Souzenelle corrige en disant "tu muteras" au lieu de "tu en mourras".
2-3) La deuxième partie de la conclusion du livre Est plus nuancée. Les trois processus que nous avons vu précédemment soulèvent trois questions qui doivent rester à l'esprit pour alimenter notre réflexions sur la question du sens.
 
1) Les organismes ne sont-ils réellement que des algorithme, et la vie se réduit-elle au traitement des données?
2) De l'intelligence ou de la conscience, laquelle est la plus précieuse?
3) Qu'adviendra-t-il de la société, de la politique et de la vie quotidienne quand les algorithmes non conscients mais hautement intelligents nous connaîtront mieux que nous nous connaissons?
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Est-ce ce qui se passe en ce début de l'ère du verseau?
« Nous vivons une bifurcation, un changement d’ère »
J'ère du verseau et les grands bouleversements: De 0 après JC à nos jours, les humains ont vécu à l'ère des Poissons. Il va sans dire que la transition actuelle est tout aussi spéciale, puisqu’elle marque la fin d'une période de près de 26 000 ans. Pour les 2000 prochaines années, nous vivrons à l'ère du Verseau. Le début officiel de l'ère du Verseau fut pour certains le 11 novembre 2011, tandis que d’autres fixent cette date beaucoup plus tard (certains la fixent en 2020). Selon certains philosophes, les grandes périodes de notre histoire seraient déterminées par l'alignement du Soleil Étant donné qu'il s'agit d'un cycle de 2000 ans, de nombreux changements sont à prévoir, quelle que soit la date exacte de son commencement
La transition vers l'ère du Verseau sera une période de grands bouleversements
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La transition vers l'ère du Verseau sera une période de grands bouleversements
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cnetfrance.fr/news/l-internet-du-futur-sera-quantique-et-voici-a-quoi-il-ressemblera-39906889.htm#:~:text=T%C3%A9l%C3%A9portation%20quantique,et%20partag%C3%A9e%20dans%20des%20qubits. L'internet du futur sera quantique
https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_12/a_12_p/a_12_p_con/a_12_p_con.htmlQu'est-ce que la conscience?

Bonne année 2021 "an 2 de l'ère du verseau?"
Redonnons sa place au "sujet" (et moins à l'objet de la connaissance) avec l'espérance que l'être humain unique que nous ne devons cesser d'être s'épanouisse plus. Ce serait aussi le visage au sens que lui donnait Emmanuel Levinas. Pour Lionel Naccache "l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises"(voir l'article de mon blog: https://monblogdereflexions.blogspot.com/.../article-5...
Cette année 2021 sera très certainement une année de la peur comme 2020.
Comme je l'ai exprimé dans mes publications précédentes, en faisant référence au livre de Lionel Naccache, "perdons-nous connaissance?"; C'est à dire perdons-nous le sens de ce qu'est la connaissance alors que nous nous autoproclamons "société de la connaissance?" Aujourd'hui, la connaissance ne fait plus plus peur à personne, alors que depuis 3 000 ans notre culture occidentale n'a cessé de la décrire vitale et dangereuse (Dieu n'a t-il pas dit "mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras Annik de Souzenelle corrige en disant "tu muteras"
En fait, nous avons remplacé une peur millénaire par de nouvelles peurs, ceci malgré une science triomphante qui semblait-il devait tout expliquer et résoudre. Jadis, on avait autant peur de la mort que de nos jours. Mais elle faisait partie de la vie .Maintenant, l'ombre du transhumanisme fait rêver d'un monde où le développement à vitesse V de domaines comme le génie génétique, la médecine régénérative et les nanotechnologies nourrit de multiples prophéties toujours plus optimistes. Certains experts croient que les humains triompheront de la mort d'ici 2200, certains parlent même de 2100. Kurzveil et de Grey sont encore plus confiants. Ils soutiennent qu'en 2050 (30 ans!), quiconque possède un corps sain et un solide compte en banque aura une chance d'accéder à l'immortalité en trompant la mort de décennie en décennie. Tous les 10 ans, [...] nous ferons un séjour dans une clinique pour y subir une transformation qui nous guérira de nos maladies, mais régénèrera aussi nos tissus en décomposition et améliorera nos mains, nos yeux et notre cerveau. Entre deux hospitalisations, les médecins auront inventé pléthore de nouveaux médicaments d'extensions et de gadgets [...] En vérité, ils seront a mortels plutôt qu'immortels. ...". On n'en n'est pas encore là, mais la mort semble ne plus devoir être acceptée alors que nous sommes encore impuissants devant les risques qui menacent l'humanité , que ce soient des virus, les risques dûs aux changements climatiques, les autre maladies.
La peur devient de plus en plus prégnante. Ainsi que le note Lionel Naccache, notre "société de la connaissance" autoproclamée, une société de l'information qui se prend à rêver d'être ce qu'elle n'est pas (encore?).actualise les menaces existentielles que la connaissance continue à faire peser sur les fictions-interprétations-croyances que nous sommes. Pour résoudre ce paradoxe, Naccache pense qu'on peut maintenant faire l'hypothèse que nous sommes portés à confondre la connaissance avec l'information, aux dépend du sujet: nous réduisons l'expérience de la connaissance (qui présuppose le sujet et sa transformation) au seul objet informationnel Y qui devient alors la support de cette expérience "subjectivité". La connaissance est alors réduite aux informations qui en sont l'objet et la transparence devient un objectif revendiqué, puis nécessaire, voir ultime. D'où la confusion entre société de la connaissance et société de l'information. Et cette confusion permet également de comprendre pourquoi nous ne faisons pas usage des "mauvaises solutions" des temps passés que nous avons évoquées dans mon article 2

Intelligence artificielle et conscience autres liens. 

Interview de Philippe Guillemant par Bob Bellanca 15 mars 2019 (on semble encore loin de la conscience)
intégralité par la chaine BTLV:
 

http://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_12/a_12_p/a_12_p_con/a_12_p_con.html#varela: qu'est-ce que la conscience? En 1994, à la première conférence sur la conscience de Tucson, en Arizona, le philosophe David Chalmers proposa pour sa part de distinguer les difficultés que pose l’étude de la conscience en deux types de problèmes distincts : les « problèmes faciles » et le « problème difficile » de la conscience. (voir enaction: https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89naction)
https://monblogdereflexions.blogspot.com/2012/12/conscience-quantique-nouvelle-science.html#.W8zOwWgzaWs: "La modernité est partie d’un Yalta métaphysique : aux religieux le ciel, aux scientifiques la terre ; entre les deux, un rideau de fer. Mais voilà qu’une fissure, provoquée par les physiciens du début du siècle, s’élargit maintenant à d’autres disciplines – neurologie, sciences de l’évolution… – et menace de tout remettre en cause. Réenchantement ou confusion ? Nouvelles Clés tente un bilan, et interroge Jean Staune – tête chercheuse de talent".
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1510: D'où vient l'intelligence humaine? La dialectique auto-organisée de l’individu et de la collectivité, du corps et du cerveau, des émotions et de la pensée, de l’inconscient et du conscient, de la logique et de l’imaginaire, du lent et du rapide
https://www.cielterrefc.fr/vers-un-monde-transrationnel/lesprit-au-dela-de-la-matiere-en-parcourant-les-sciences/: L’Esprit – Au-delà de la matière -en parcourant les sciences avec Jean Staune Une nouvelle approche révolutionnaire de la science suivi de le détail de la grande étude de Jean-Michel Thomasson sur son blog effectuée du 26 juin 2012 au 6 novembre 2013
http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2016/06/21/33994293.html#utm_medium=email&utm_source=notification&utm_campaign=eveilphilosophieun entretien de Michel Bitbol (avec Katia Kanban), auteur d'un ouvrage très important sur la conscience paru en 2014
https://www.amazon.fr/conscience-BORDEL-Entre-humour-sagesse-ebook/dp/B0779CL1PM:: Et la conscience BORDEL: Entre humour et sagesse
https://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence_artificielle. Ce que wikipedia nous en dit
L'intelligence artificielle (IA) est « l'ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence »1. Elle correspond donc à un ensemble de concepts et de technologies plus qu'à une discipline autonome constituée. D'autres, remarquant la définition peu précise de l'IA, notamment la CNIL, la définissent comme « le grand mythe de notre temps »2.
Souvent classée dans le groupe des sciences cognitives, elle fait appel à la neurobiologie computationnelle (particulièrement aux réseaux neuronaux), à la logique mathématique (sous-discipline des mathématiques et de la philosophie) et à l'informatique. Elle recherche des méthodes de résolution de problèmes à forte complexité logique ou algorithmique. Par extension elle désigne, dans le langage courant, les dispositifs imitant ou remplaçant l'homme dans certaines mises en œuvre de ses fonctions cognitives3.
Ses finalités et son développement suscitent, depuis toujours, de nombreuses interprétations, fantasmes ou inquiétudes s'exprimant tant dans les récits ou films de science-fiction que dans les essais philosophiques.
Définition
Le terme « intelligence artificielle », créé par John McCarthy, est souvent abrégé par le sigle « IA » (ou « AI » en anglais, pour Artificial Intelligence). Il est défini par l’un de ses créateurs, Marvin Lee Minsky, comme « la construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que : l’apprentissage perceptuel, l’organisation de la mémoire et le raisonnement critique »a,4. On y trouve donc le côté « artificiel » atteint par l'usage des ordinateurs ou de processus électroniques élaborés et le côté « intelligence » associé à son but d'imiter le comportement. Cette imitation peut se faire dans le raisonnement, par exemple dans les jeux ou la pratique des mathématiques, dans la compréhension des langues naturelles, dans la perception : visuelle (interprétation des images et des scènes), auditive (compréhension du langage parlé) ou par d'autres capteurs, dans la commande d'un robot dans un milieu inconnu ou hostile.
Même si elles respectent globalement la définition de Minsky, il existe un certain nombre de définitions différentes de l'IA qui varient sur deux points fondamentaux5 :
  • les définitions qui lient la définition de l'IA à un aspect humain de l'intelligence, et celles qui la lient à un modèle idéal d'intelligence, non forcément humaine, nommée rationalité ;
  • les définitions qui insistent sur le fait que l'IA a pour but d'avoir toutes les apparences de l'intelligence (humaine ou rationnelle), et celles qui insistent sur le fait que le fonctionnement interne du système d'IA doit ressembler également à celui de l'être humain et être au moins aussi rationnel.
Historique: Histoire de l'intelligence artificielle.
Historiquement, elle trouve son point de départ dans les années 1950 avec les travaux d'Alan Turing, qui se demande si une machine peut « penser ». Le développement croissant des technologies informatiques(puissance de calcul) et des techniques algorithmiques (notamment l'apprentissage profond ou deep learning) ont permis la réalisation de programmes informatiques surpassant l'homme dans certaines de ses capacités cognitives emblématiques : le jeu d'échecs en 1997, le jeu de go en 2016 et le poker en 2017.
L'une des origines de l'intelligence artificielle se trouve probablement dans l'article d'Alan Turing « Computing Machinery and Intelligence » (Mind, octobre 1950)6, où Turing explore le problème et propose une expérience maintenant connue sous le nom de test de Turing dans une tentative de définition d'un standard permettant de qualifier une machine de « consciente ». Il développe cette idée dans plusieurs forums, dans la conférence « L'intelligence de la machine, une idée hérétique »7, dans la conférence qu'il donne à la BBC 3e programme le 15 mai 1951 « Les calculateurs numériques peuvent-ils penser ? »8 ou la discussion avec M.H.A. Newman, Sir Geoffrey Jefferson et R.B. Braithwaite les 14 et 23 janvier 1952 sur le thème « Les ordinateurs peuvent-ils penser ? »9. L'autre origine probable est la publication, en 1949, par Warren Weaver de son mémorandum sur la traduction automatique des langues10 qui suggère qu'une machine puisse faire une tâche qui relève typiquement de l'intelligence humaine.
On considère que l'intelligence artificielle, en tant que domaine de recherche, a été créée à la conférence qui s'est tenue sur le campus de Dartmouth College pendant l’été 195611 à laquelle assistaient ceux qui vont marquer la discipline. L'intelligence artificielle se développe ensuite surtout aux États-Unis à l'université Stanford sous l'impulsion de John McCarthy, au MIT sous celle de Marvin Minsky, à l'université Carnegie-Mellonsous celle de Allen Newell et Herbert Simon et à l'université d'Édimbourg sous celle de Donald Michie. En France, l'un des pionniers est Jacques Pitrat.
Toutefois le sujet de l'intelligence artificielle est un sujet dont les bornes peuvent varier. Par exemple, la recherche d'un itinéraire était considéré comme un problème d'intelligence artificielle dans les années 1950, alors que depuis que des applications sont dotées d'algorithmes pour résoudre ces questions la recherche d'itinéraires n'est plus considérée comme de l'intelligence artificielle12.
https://www.dunod.com/sites/default/files/atoms/files/Feuilletage_355.pdf:: Max Tegmark Notre Univers mathématique En quête de la nature ultime du Réel
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/information-realite-fondamentale-163860 (Information, Réalité fondamentale de l’Univers… ? par Vincent Verschoore (son site)
http://www.astrosurf.com/luxorion/astro-outils6.htm: nos outils pour sonder l'univers, l'informatique VI)
nominalisme problème des universaux universaux
https://www.persee.fr/doc/phlou_0776-555x_1921_num_23_89_2264: Le nominalisme de Guillaume Occam. La théorie de la relation
http://noosphere.princeton.edu/: Projet de conscience globale: corrélations significatives dans des données aléatoires La conscience cohérente crée l'ordre dans le monde Des interactions subtiles nous lient les uns aux autres et à la Terre Lorsque la conscience humaine devient cohérente, le comportement des systèmes aléatoires peut changer. Les générateurs de nombres aléatoires (RNG) basés sur le tunneling quantique produisent des séquences totalement imprévisibles de zéros et de uns. Mais lorsqu'un grand événement synchronise les sentiments de millions de personnes, notre réseau de GNA devient subtilement structuré.
http://noosphere.princeton.edu/dean/wtc0921.html; Analyse du projet Global Consciousness du 11 septembre 2001 Dean Radin Après une analyse de trois mois de données GCP, je conclus qu’une anomalie statistique associée à la date, à l’heure et au lieu général des attentats terroristes du 11 septembre 2001 a également été mise en évidence. quelques heures avant que les événements largement visibles se déroulent.
http://www.infinitude.asso.fr/Le_Messager/82/Im82_21-25.pdf: eben alexander neurochirgugien: les preuves du parasis (il raconte sa NDE)
https://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/l-esprit-au-dela-des-neurones-une-explication-de-la-conscience-et-de-la-liberte_sh_30191L’esprit au-delà des neurones. Une explication de la conscience et de la liberté L’esprit au-delà des neurones. Une explication de la conscience et de la liberté Benjamin Libet
https://le-cercle-psy.scienceshumaines.com/l-esprit-au-dela-des-neurones-une-explication-de-la-conscience-et-de-la-liberte_sh_30191: Benjamin libet: l’électroencéphalogramme montre que le cerveau s’était mis en action 200 millisecondes avant que la personne en ait pris conscience. Autrement dit,  l’action d’appuyer sur le bouton s’est passée en trois temps : 1) Mise en route d’une activité cérébrale ; 2) Intention consciente ; 3) Action. Or, si la mise en route a précédé la conscience, cela signifie que la conscience est en partie illusoire : le cerveau décide avant que la personne en ait conscience !
https://www.youtube.com/watch?v=w-flWm6RrcsLothar Schafer The Infinite Potential of Quantum Physics Interview by Iain McNay
https://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Woeseun microbiologiste américain, pour ses travaux de phylogénie moléculaire du vivant et pour la définition, en 1977, du domaine Archaea
http://www.jeanstaune.fr/les-cles-du-futur.html: Dans cette synthèse exceptionnelle, fruit de quinze années de recherches, Jean Staune dessine les contours du monde de demain et livre à chacun d'entre nous les clés pour s'y adapter. Un ouvrage essentiel, résolument optimiste, nourri de dizaines de rencontres avec ceux qui développent les idées et inventent les pratiques d'une nouvelle aventure humaine.
http://wasdarwinwrong.com/kortho13.htm: Darwin s'est-il trompé?
https://www.nss-journal.org/fr/articles/nss/pdf/2009/02/nss9207.pdf: Dossier Évolution et créationnisme La théorie de l’évolution a-t-elle une structure ?  conclusion: La théorie des équilibres ponctués s'avère à même de supplanter très largement la théorie néodarwinienne.L’enthousiasme de Stephen Jay Gould est néanmoins à modérer par la résistance du néodarwinisme, sous l’angle d’autres disciplines biologiques.
http://www.uip.edu/blog/le-defi-du-structuralisme-au-darwinisme4967863: le défi du structuralisme au darwinisme par M A Denton (voir https://en.wikipedia.org/wiki/Quinarian_system)
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2651812/: Darwinian evolution in the light of genomics Eugene V. Koonin*le stade génomique pourrait constituer un changement radical par rapport au néo-darwinisme. du darwinisme classique. voir ses critiques du néodarwinisme
https://fr.wikipedia.org/wiki/Anne_Dambricourt-Malass%C3%A9: Anne Dambricourt Malassé est une paléoanthropologue française,
https://academic.oup.com/nar/article/37/4/1011/2410406 Darwinian evolution in the light of genomics Eugene V. Koonin Les études de génomique évolutive montrent que la sélection naturelle n'est que l'une des forces qui déterminent l'évolution du génome et qu'elle n'est pas dominante quantitativement, alors que les processus non adaptatifs sont beaucoup plus marquants qu'on ne le soupçonnait auparavant.
 les théories de l'évolution. 
ou
.
http://eveilphilosophie.canalblog.com/archives/2016/06/21/33994293.html#utm_medium=email&utm_source=notification&utm_campaign=eveilphilosophie (entretien de Michel Bitbol autour de "la conscience a telle une origine (avec Katia Kanban), auteur d'un ouvrage très important sur la conscience paru en 2014. L'entretien est difficile (très) mais intéressant (très)Il vient du site actuphilosophia
http://www.implications-philosophiques.org/recensions/recension-la-conscience-a-t-elle-une-origine/ (Michel Bitbol La conscience a-t-elle une origine ? Des neurosciences à la pleine conscience : une nouvelle approche de l’esprit)
http://bouger-la-vie.com/blog/patrimoine-genetique-et-epigenetique/ (bruce lipton: patrimoine génétique et épigénétique, vers le nouvel humain?)
http://www.inexplique-endebat.com/article-recherches-sur-le-cerveau-mystique-65176196.html    (Le Cerveau Mystique, est un documentaire (0h52) qui s'intéresse aux recherches scientifiques concernant l'activité neurologique du cerveau face aux phénomènes psychiques, de méditation, d'influence sur le corps...

http://blogs.scientificamerican.com/cross-check/world-s-smartest-physicist-thinks-science-can-t-crack-consciousness/ (World's Smartest Physicist Thinks Science Can't Crack Consciousness String theorist Edward Witten says consciousness “will remain a mystery”)
http://www.echosciences-grenoble.fr/communautes/atout-cerveau/articles/l-etat-du-cerveau-post-numerique (L'Etat du Cerveau Post-Numérique)
http://www.echosciences-grenoble.fr/membres/laurent-vercueil (Laurent Vercueil Je contribue à 1 communauté Docteur en Médecine, Spécialiste en Neurologie Docteur en Neurosciences Responsable de l'unité des Explorations Fonctionnelles du Système Nerveux au CHU de Grenoble Membre de l'équipe 9 de l'unité INSERM 836 à l'institut des Neurosciences de Grenoble)

http://darknessclosesin.ning.com/group/artificial-intelligence-in-the-new-age/forum/topic/show?id=4506165%3ATopic%3A1325923&xg_source=msg (New DARPA Program Aims to Facilitate Training Through Nerve Stimulation)
http://futurism.com/scientists-make-an-algorithm-that-designs-quantum-experiments/ (Scientists Make an Algorithm That Designs Quantum Experiments)
http://www.esthersternberg.com/ Dr Esther Steinberg)
https://www.nlm.nih.gov/changingthefaceofmedicine/physicians/biography_309.html (Changing the face of medecine: Dr Esther Steinberg)
http://u821.lyon.inserm.fr/_annuaire/display.php?id_name=123 (Antoine Lutz chercheur en neuro-sciences)
https://crnl.univ-lyon1.fr/index.php/fr/Accueil/ERC-Brain-Mindfulness-A.-Lutz (Dr. Antoine Lutz, Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon)
http://www.lavie.fr/famille/psy/antoine-lutz-j-ai-conduit-les-premieres-experiences-sur-le-cerveau-meditant-07-02-2013-36151_417.php (Antoine Lutz : "J'ai conduit les premières expériences sur le cerveau méditant")
http://www.andrewnewberg.com/research/Andrew Newberg: Professor and Director of Research Myrna Brind Center of Integrative Medicine | Thomas Jefferson University and Hospital)
http://www.andrewnewberg.com/ (Dr. Andrew Newberg is a neuroscientist who studies the relationship between brain function and various mental states)
http://www.issr.org.uk/meet-issr-members/member/?member_id=153 (William Grassie received his doctorate in religion from Temple University and his bachelor’s degree in political science from Middlebury College). 
http://www.huffingtonpost.com/william-grassie/ (William Grassie is the author of The New Sciences of Religion: Exploring Spirituality from the Outside In and Bottom U)
http://rhubarbe.net/2016/03/25/a-la-recherche-du-code-neural/ 5A la recherche du code neural)
http://www.futura-sciences.com/videos/d/interview-nee-intelligence-artificielle-2570/ (L’intelligence artificielle naît en 1956 lors d'une conférence faisant suite à un article d’Alan Turing, cryptologue ayant réussi à casser le code de la machine Enigma durant la seconde guerre mondiale. Cet article, intitulé « Computing Machinery and Intelligence », propose de définir l’intelligence d’unordinateur grâce à un simple test — baptisé plus tard test de Turing.

Quelques  autres liens: 
https://www.futura-sciences.com/sciences/dossiers/astronomie-infini-mysteres-limites-univers-574/page/9/
https://www.ledifice.net/7045-3.html (avant le big bang)
https://jeanzin.fr/ecorevo/sciences/bogdanov.htm: L'illusion de l'origine -bogdanov-
http://www.arsitra.org/yacs/files/article/38/introduction_conscience.pdf
http://consentino.unblog.fr/
sciencesetavenir.fr/fondamental/trinh-xuan-thuan-le-vide-est-la-matrice-de-tout_23515
https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/220418/relation-entre-lespace-temps-et-le-monde-quantique
https://fr.wikipedia.org/wiki/Renormalisation
https://www.dailymotion.com/video/xazeo6: Le cerveau mystique

https://www.bellesalternatives.fr/deux-illustres-scientifiques-disent-que-la-conscience-ne-peut-pas-mourir-elle-retourne-a-lunivers/?utm_sq=foqn4o8you&utm_source=Facebook&utm_medium=social&utm_campaign=Anonymous+France (Deux illustres scientifiques disent que la conscience ne peut pas mourir : “Elle retourne à l’Univers” dr stuart hameroff (microtubules et conscience quantique), qu'est-ce que la conscience?), (la vie après la mort par michio kaku)
consciencequantique.com -La vie est une offrande par Alain
inexplique-endebat.com -Quantique et conscience: que sait-on vraiment de la réalité
neotrouve.com -Physique Quantique : entre Science et Conscience
cquantique.com -Parce que vous êtes les créateurs de votre réalité!
elishean.unblog.fr -L'important c'est la rose et la conscience
24 janvier 2021

Postface Le mystère du satellite Planck. Qu'y avait-il avant le Big Bang? postface

uilg.be/blog/wp-content/uploads/2016/06/Tentative-de-synth%C3%A8se-comprendre-le-Big-bang.pdf: Tentative de synthèse, 3 minutes pour comprendre la grande théorie du Big Bang (des frères Grichka et Igor Bogdanov)
monblogdereflexions.blogspot.com/2012/03/mes-liens-pour-les-articles-au.html#.XcreUFdKj4Y: les liens pour les articles rubrique "au commencement du temps"
tel.archives-ouvertes.fr/tel-00001502/document Thèse de Grichka Bogdanov FLUCTUATIONS QUANTIQUES DE LA SIGNATURE DE LA METRIQUE A L’ECHELLE DE PLANCK
tel.archives-ouvertes.fr/tel-00001503v1/document Thèse de Igor Bogdanov ETAT TOPOLOGIQUE DE L’ESPACE-TEMPS A L’ECHELLE ZERo
mondialisation.ca/ce-qua-revele-le-satellite-planck-sur-la-creation-de-lunivers-miracle-ou-hasard/5358636:  Ce qu’a révélé le satellite Planck sur la création de l’univers: Miracle ou hasard?
Par Chems Eddine Chitour
admiroutes.asso.fr/larevue/2014/149/mms.pdf: PRINCIPES D’UNE 2ème MÉCANIQUE QUANTIQUE par Mioara Mugur-Schächter
Mioara Mugur-SchächterMioara Mugur-Schächter facebook
fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Igor_et_Grichka_Bogdanoff/Sources: Discussion:Igor et Grichka Bogdanoff/Sources (
jeanzin.fr/ecorevo/sciences/bogdanov.htm: l'illusion de l'origine
sciences.blogs.liberation.fr/2010/10/15/un-document-accablant-pour-les-bogdanov/
http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?bibcode=1931MNRAS..91..483L&db_key=AST&page_ind=7&plate_select=NO&data_type=GIF&type=SCREEN_GIF&classic=YES: Article de Georges Lemaïtre de 1927 cité par les Bogdanov en page 345 dans "la pensée de Dieu": Un Univers homogène de masse constante et de rayon croissant rendant compte de de la vitesse radiale des nébuleuses extra-galactiques.(c'est à dire le Big Bang).
hal.archives-ouvertes.fr/hal-00859966/document: Spinorial space-time and privileged space direction (I) Luis Gonzalez-Mestre

[Liste d'astronomes et astrophysiciens russes   fr.wikipedia.org/wiki/Liste_d%27astronomes_et_astrophysiciens_russes
Histoire des sciences : personnalités, de 1900 à nos jours: universalis.fr/classification/histoire-des-sciences/histoire-generale-des-sciences/histoire-des-sciences-personnalites-de-1900-a-nos-jours/]

1) Commençons par quelques rappels sur mon article: Le mystère du satellite Planck -Avant le Big Bang

Pages 105 à 129 chapitre 8: l'Univers est-il rond? Ces rappels seront utiles pour la suite notamment dans le chapitre 2-1: Ces dernières interrogations se posent en particulier à propos de la courbure de l'espace  et de son rôle cosmologique avec une incidence directe sur le rôle de l'énergie noire et l'existence même de cette dernière.



     Page 106: le premier a avoir soulevé la question concernant la topologie de la Terre est Bernhard Riemann. Page 107: il présente devant ses pairs son mémoire d'habilitation (extrêmement difficile) que lui a choisi Carl Friedrich GaussPage 108: Il présente l'hypersphère à 3 dimensions qui servira de modèle à Einstein et dont Max Born dira:que "c'est l'une des plus grandes idées sur la nature du monde qui ait jamais été conçue". Page 109: Une deuxième idée de Riemann est que rien n'empêche la sphère qui représente l'Univers de changer de rayon! Il parle représentation possible de l'espace-temps en expansion (avec 100 ans d'avance). Page 110/111: Que nous dit-on sur la forme de l'Univers? Que l'espace à  dimensions est plat, ce qui prend le contre-pied des idées de Riemann et d'Einstein. Sur le site de Planck, on peut lire: "Le modèle utilisé ici est le modèle de concordance qui suppose un espace plat. Si on recommence l’exercice d’ajustements des paramètres cosmologiques en ajoutant un paramètre de courbure, on constate que notre espace doit être justement plat (ce qui n'a rien à voir avec sa forme mais signifie que sa géométrie est euclidienne). L’hypothèse est précisément vérifiée puisqu'on mesure un paramètre de courbure compris entre -0.01 et +0.01.
 "Quant à la géométrie, l'espace est plus plat que jamais." Mais disent les Bogdanov, la réalité des chiffres, celle des données exploitables conduisent à une interprétation différente du discours officiel. Elle prend le contre-pied de ce que martèlent depuis 2013 les équipes du satellite Planck: l'espace à 3 dimensions, selon les Bogdanov, ne peut pas être rigoureusement, exactement plat. Cela semble aussi déraisonnable que d'affirmer que la Terre est plate.
Pages 112 à 118: La forme de l'Universdensité et densité critique. Que disent WMAP et Planck? Pour que l'espace à 3 dimensions soit exactement plat, comme les commentateurs l'affirment, il faudrait que le paramètre densité soit = 1 (le paramètre de densité est défini comme étant le rapport de la densité d'énergie correspondant à la densité critique d'énergie. Ce paramètre est noté avec la lettre grecque \Omega  et est donc défini par {\displaystyle \Omega \equiv {\frac {\rho }{\rho _{\rm {c}}}}}.). Est ce la cas? Non. Les frères Boddanov citent le résultat de 9 ans d'observations WMAP: https://arxiv.org/abs/1212.5226 (https://arxiv.org/pdf/121 2.5226.pdf). Dans la table 1, on voit que le paramètre densité n'est pas égal à 1 mais à 1.037.

Et qu'en dit le satellite Planck? Voir résultats 22 mars 2013:   https://arxiv.org/abs/1303.5076  (https://arxiv.org/pdf/1303.5076.pdf): l'espace à 3 dimensions n'est pas plat, mais comporte une légère courbure.

Et en France? (page 116). Sur le site du laboratoire "astroparticule et cosmologie" de l'université Paris-7, on peut lire: "Sur les plus grandes échelles (de l'ordre de 60° sur le ciel) les fluctuations de température observées, tant par COBE que par WMAP, sont plus faibles que prévues. Il est possible de ce soit juste un effet de variance cosmique, c'est-à-dire qu'il n'y a pas assez de zones de cette taille dans le ciel pour fournir un échantillon statistiquement significatif. Il pourrait alors simplement s'agir d'un hasard, une fluctuation statistique sans signification particulière. Mais plusieurs équipes y ont vu une indication d'une taille finie de l’univers. La position du premier pic acoustique est compatible avec un univers spatialement plat (courbure Omega_k=0), mais la valeur préférée par l'ajustement est en fait légèrement positive (Omega_k=0.02±0.02), donnant un univers fermé mais de taille nettement plus grande que la partie visible de l'univers (l'intérieur de l'horizon).   https://www.apc.univ-paris7.fr/APC_CS/fr/le-fond-diffus-cosmologique-cmb
D'un espace plat, on est donc irrésistiblement ramené à un espace à courbure >0, c'est à dire un espace fermé... Déjà, le 17 sept 2004, les frères Bogdanov avaient demandé à Georges Ellis, si les résultats de WMAP étaient bien en faveur d'un espace à courbure >0. La réponse par mail a été "Oui c'est correct, quoique beaucoup de gens résistent à cela." Il a coécrit l’ouvrage intitulé The Large Scale Structure of Space-Time avec Stephen Hawking).
Récapitulons, Pages 118 à 121: La courbure >0  de l'espace à 3 dimensions implique que l'Univers est nécessairement "fermé"; un peu comme la Terre est fermée sur elle-même. Mais quelle est la topologie de cet espace fermé on dit "compact" (compacité)? Revenons à une caractéristique de notre espace. Il ne présente nulle part de déchirures, il est lisse et sans trous (sans failles de l'espace-temps). On dit qu'il est simplement connexe. Matts Roos, dans Introduction à la cosmologie, rappelle, à la page 264, sans états d'âme, pour citer les Bogdanov, que "notre Univers est simplement connexe." La notion de simple connexité raffine celle de connexité : là où un espace connexe est simplement « d'un seul tenant », un espace simplement connexe est de plus sans « trou » ni « poignée ».
Page 119: Dans l'article de mars 2013 (https://arxiv.org/abs/1303.5076) relatif à la topologie de l'Univers, les quelques deux cent signataires sont d'accord pour dire: "Les modèles d'espace-temps les plus simples sont globalement isotropes et simplement connexes".   (http://planck.caltech.edu/pub/2013results/Planck_2013_results_26.pdf: "Thus marginalized, the limits on the radius Ri of the largest sphere inscribed in topological domain (at log-likelihood-ratio ∆lnL > −5 relative to a simply-connected flat Planck best-fit model) are: in a flat Universe, Ri > 0.92χrec for the T3 cubic torus; Ri > 0.71χrec for the T2 chimney; Ri > 0.50χrec for the T1 slab; and in a positively curved Universe, Ri > 1.03χrec for the dodecahedral space; Ri > 1.0χrec for the truncated cube; and Ri > 0.89χrec for the octahedral space. The limit for the T3 cubic torus from the matched-circles search is, consistently, Ri > 0.94χrec at 99 % confidence level."
Page 120: Selon les Bogdanov, il est tout aussi raisonnable de penser que notre Univers n'a pas de bord (cf le modeèle de Hartle Hawking qui propose par ailleurs «L'univers est né sans Dieu»).
Que peut-on tirer de tout cela? Que vraisemblablement notre espace à 3 dimensions est un espace fermé sans bord et simplement connexe (c"est à dire sans trous). Alors, quelle est la seule forme possible?
Page 120: C'est une réponse fascinante, nous disent les Bogdanov, qui représente un des plus hauts sommets des Mathématiques. Elle a été donnée par Poincaré et sera examinée dans les pages suivantes. Il faut ici rappeler que la sphère à 3 dimensions est le modèle adopté par Riemann et Einstein, ce qui incite à penser que le choix de la sphère est "le bon"?
Page 121/122: La conjecture de PoincaréC'était une conjecture mathématique du domaine de la topologie algébrique portant sur la caractérisation d'une variété particulière, la sphère de dimension trois ; elle fut démontrée en 2003 par le Russe Grigori Perelman. On peut ainsi également l'appeler « théorème de Perelman ».Elle dit:"Un espace à 3 dimensions, fermé, sans bords et simplement connexe est nécessairement une sphère à 3 dimensions.
Pages 122 à 125: La légende de Grigory Parelman. Le mystérieux mathématicien vit reclus en compagnie de sa vieille mère à Saint Pétersbourg, non loin des quartiers dans lesquels Friedmann aimait à se promener en compagnie de son turbulent élève, Georges Gamow. Il se révèle vite un prodige. En 1982, à l'âge de 16 ans, le voilà médaille d'or des Olympiades internationales de mathématiques avec le score de 42/42. Il soutient sa thèse à 24 ans et se lance à corps perdu dans des travaux vertigineux avec alexandre alexandrov, un autre géant des mathématiques. qui a passé sa thèse sous la direction de Vladimir Fock, lui-même élève, avec Gamow, du grand Friedmann. Mais, dès 1995, il commence à battre en retraite face aux honneurs, alors que Princetown et Stanford lui font des offres à prix d'or. Il préfère retourner dans son pays natal, la Russie, refuse tout en bloc, puis c'est le silence. il ne publie plus rien pendant 7 ans.  Jusqu'au jour où, en 2006, il pose sur   arXiv (https://arxiv.org/pdf/math/0610903.pdf) un court article de 39 pages. C'est la conjecture de Poincaré et sa preuve.





Page 126:  Depuis sa victoire spectaculaire, Perelman s'est s'est de nouveau muré dans le silence. En août 006,  il s'est vu offrir la médaille Fields et dans la foulée, le grand prix de d'un million d'euros de la Fondation Clay en 2010. Inébranlable et irascible, le Russe a haussé les épaules et claqué la porte à toutes les récompenses , à toutes les offres, argent et voyages compris. Et bien entendu, pas question d'interviews. L"énigmatique mathématicien proclame qu'il n'a besoin de rien...Il semble aujourd'hui, que tel Rimbaud renonçant à la poésie pour toujours, Perelman ait tourné à jamais le dos aux mathématiques. Quand à la sphère à 3 dimensions, elle nous apparaît désormais, en citant frères Bogdanov, comme "l'objet le plus naturel et le plus pur de tout l'Univers". 
Page 127: Mais ici, il faut attention! Contrairement à la sphère à 3 dimensions imaginée par Einstein, dans l'approche des Bogdanov, L'hypersphère représentant l'Univers n'est pas fixe. Pourquoi? Parce que, tout comme un ballon, qui est une sphère à deux dimensions, est le bord d'un espace à trois dimensions, notre sphère à trois dimensions est le bord de l'espace-temps, qui lui, a quatre quatre dimensions. Cela signifie que cette autre dimension ne peut être autre chose ... que le temps. Et c'est pour cette raison qu'à chaque instant, la sphère tridimensionnelle représentant notre espace de tous les jours change inéluctablement de rayon. Ceci permet de comprendre pourquoi notre Univers est en expansion. 
Page 128: Remarque: un modèle fermé concurrent évoquant cette cette sorte de "sphère à facettes". est ce qu'on appelle le "dodécaèdre". « L'Univers est-il fini, illusoire, conforme à l'espace dodécaédrique de Poincaré ? »:   C'est l'hypothèse que soutient l’astrophysicien J.-P. Luminet.[3] (voir dans le chap. III -L’Espace dodécaédrique de Poincaré 'Une hypothèse sur la forme globale de l’Univers". Ce modèle (voir aussi irfu.cea.fr) est défendu depuis des années par un petit groupe en France: "Se fondant sur la possibilité que l’espace ait une courbure positive, et en calculant certains modes vibrationnels de l’espace pour simuler le spectre de puissance, certains auteurs de la présente étude [réf. 2] avaient déjà proposé en octobre 2003 que la topologie multi-connexe de l’espace dodécaédrique de Poincaré (PDS, figure 1) était favorisée par les données de WMAP, au détriment de l’espace simplement connexe, plat et infini stipulé par le modèle de concordance. [...] Vivons-nous réellement dans un espace dodécaédrique de Poincaré ? Des contraintes expérimentales futures pour ou contre le modèle seront certainement nécessaires, mais les indices en faveur d’un signal topologique PDS dans les données WMAP s’accumulent. Pour faire avancer le débat, les futures données du satellite européen Planck Surveyor (lancement prévu en juillet 2008) sont attendues avec impatience."
Mais il semble, selon les Bogdanov que ce  modèle soit peu réaliste et se trouve aujourd'hui disqualifié par les observations, celles de Planck en particulier. Il affirme, de façon arbitraire , que notre espace est multiconnexe et il n'a été décelé dans le rayonnement fossile ni la trace des facettes, ni celles des cercles tant espérées par les auteurs de ce modèle. A suivre donc! (le blog de Jean-Pierre Luminet).
Si jusqu'ici, la balance semblait pencher vers un Univers plat, c'est que la courbure de la sphère susceptible de représenter l'espace à trois dimensions est infime. Et, en raison de son expansion, le rayon présumé de notre Univers observable est d'environ 50 milliards d'années-lumière. Nous sommes bel et bien dans un Univers presque plat, mais pas exactement plat. La conclusion est donc sans détour:  "Si nous prenions la route droit devant nous, au terme d'immense cercle, nous finirions par revenir à notre point de départ." Mais il est impossible de visualiser la forme de cet Univers rond. Au lieu d'être, comme la Terre, une surface à deux dimensions courbée dans la troisième dimension, (Il faut préciser que l'intérieur de la sphère ne fait pas partie de la sphère), notre espace ordinaire (l'Univers) doit être vue comme une surface à trois dimensions courbée dans une quatrième dimension. Autrement dit, nous existons non pas sur, mais dans la surface à trois dimensions de la sphère. D'où l'impossibilité de la voir depuis l'extérieur. Mais la conclusion qui semble solidement établie, c'est que de même que la Terre est ronde, l'Univers tout entier est rond. Comme on l'a vu en page 120, La position du premier pic acoustique est compatible avec un univers spatialement plat (courbure Omega_k=0), mais la valeur préférée par l'ajustement est en fait légèrement positive (Omega_k=0.02±0.02), donnant un univers fermé mais de taille nettement plus grande que la partie visible de l'univers (l'intérieur de l'horizon).

2) Le mystère du satellite Planck: "ma lecture" de la postface par Luis Gonzalez-Mestres.

     2-1 Questionnement?
fig. 1 fr.wikipedia.org/wiki/Boson_de_Higgs
Les deux disciplines connexes que sont la "physique des particules" et la "cosmologie" s'efforcent de scruter à la fois la structure profonde du temps, de l'espace et de la matière et l'origine ultime de notre Univers. 
Mais alors les questions émergent. Les particules dites "élémentaires" sont-elles vraiment élémentaires? Comment l'Univers a-t-il émergé y a-t-il eu "quelque chose" avant le Big Bang? Faut-i modifier la description standard de la naissance de l'Univers? Les lois de la physique telles que nous les connaissons restent-elles valables à l'échelle de Planck ou cèdent-elles la place à des lois plus fondamentales dont nous ne percevons que des images approximatives? Et, quelle que soit la réponse, quelle est l'origine ultime des lois de la physique? ... Ou encore, si la particule découverte au CERN en 2012 s'avérait être un boson de HIGGS différent de celui du modèle standard des interactions électro-faibles, à quelle interaction pourrait-il correspondre? De quel champ scalaire serait-elle l'expression?
Et pour interpréter les données de Planck ou d'AMS (spectromètre magnétique Alpha et voir La spectrométrie de masse par accélérateur ( AMS )), faut-il chercher des solutions qu-delà du cadre existant en osant entreprendre une nouvelle démarche théorique et phénoménologique? Ces dernières interrogations se posent en particulier à propos de la courbure de l'espace (dont je viens de rappeler les commentaire que cela m'a inspiré au chapitre 1) et de son rôle cosmologique avec une incidence directe sur le rôle de l'énergie noire et l'existence même de cette dernière.

     2-2 Energie noire, matière sombre et géométrie.
Fig. 2 public.planck.fr contenu-univers
Avant Planck : données de WMAP et des supernovae essentiellement.

Avec Planck 2013 : données de Planck, WMAPACTSPT pour le rayonnement fossile et quatre jeux de données pour les oscillations acoustiques baryoniques
Poursuivons la lecture de cette postface présentée par Luis Gonzalez-Mestres avec les résultats de Planck dont les Bogdanov écrivent: "La collaboration Planck" présente d'emblée l'analyse de ses résultats en termes du modèle ΛCDM (Λ pour la constants cosmologique source de l'énergie noire, et CDM, cold darm matter, pour la matière sombre dite froide (lente par rapport à la lumière)."  C'est le modèle cosmologique du Big Bang paramétré par une constante cosmologique notée par la lettre grecque Λ et associée à la matière noire froide. Il est souvent appelé modèle standard du Big Bang, Un autre enjeu majeur serait d'expliquer la valeur mesurée de la constante mesurant le rapport entre les vitesses relatives des galaxies et leurs distances, la constante H (constante de Hubble). Les Bogdanov, notent qu'il serait plus équitable d'attribuer conjointement la paternité de la loi de Hubble-Le Maître (anciennement loi de Hubble) à Knut Lundmark (1889 - 1958), Georges LeMaître (ce qui est maintenant le cas), et Edwin Hubble. En effet, "intéressé par la structure de l'univers proche, il assimilera suffisamment de relativité générale pour tenter de tester observationnellement le modèle cosmologique de Willem de Sitter (désormais appelé univers de de Sitter) en confrontant l'équivalent de la loi de Hubble (qui n'avait pas encore été écrite en tant que phénomène lié à l'expansion de l'Univers) aux amas globulaires du voisinage de notre Voie lactée".) Voir notes du bas de la page 187.
note 1: Knut LundmarkLa détermination de la courbure de l'espace-temps dans le monde de Sitter
note 2; George LeMaîtreUn Univers homogène de masse constante et de rayon croissant rendant compte de la vitesse radiale des nébuleuses extra-galactiques  [http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1927ASSB...47...49L&defaultprint=YES&filetype=.pdf]
note 3: Hubble, EdwinUne relation entre la distance et la vitesse radiale parmi les nébuleuses extra-galactiques (pnas.org/content/15/3/168)
Dans l'analyse basée sur le modèle ΛCDM,considéré comme modèle standard par la collaboration Planck, la valeur de H est avec, pour l'essentiel, des apports (qui s'ajoutent) de l'énergie sombre (énergie noire) (69,2%). de la matière sombre (25,9%). La matière ordinaire, du type de celle que nous pouvons percevoir, compterait pour moins de 5%. Ainsi, le terme lié à la courbure de l'espace serait très petit, ce qui amène la collaboration Planck à écrire: "Quant à la géométrie, l'espace est plus plat que jamais." Mais sait-on ce que c'est que la matière sombre et l'énergie noire? Sabine Hossenfelder a diffusé une vidéo [https://backreaction.blogspot.com/2019/11/what-is-dark-energy.html?fbclid=IwAR0qFFKg8jO9wiOeeUf37BMg2wgQUUjvN3LHaez9Qboobj71VnkoaDI-y7s] qui  explique le problème: "Qu'est-ce que l'énergie noire? Quelle est la différence entre l'énergie noire et la matière noire? Qu'est-ce que l'énergie noire a à voir avec la constante cosmologique et la constante cosmologique est-elle vraiment la pire prédiction de tous les temps? À la fin de cette vidéo, vous saurez". J'avoue que même après cette vidéo, je ne sais toujours pas. 
Par contre, on peut noter les recherches sur la détection de la matière sombre galactique avec un extrait du livre XXIV Conférence internationale sur la physique des hautes énergies (pp.1222-1228) où sont mentionnés les Détecteurs Cryogéniques: Statut et Perspective  par Luis Gonzalez-Mestres et D. Perret-Gallix. Ces derniers ont  inventé un détecteur de cette matière sombre, le bolomètre luminescent ou bolomètre scintillant actuellement utilisé par l'expérience cresst au laboratoire souterrain de Gran SassoL’expérience CRESST recherche directement les particules de matière noire par diffusion élastique des noyaux. Les noyaux sont dans l'absorbeur d'un détecteur cryogénique, capable de détecter la faible énergie du noyau en recul qui a été frappée par une particule de matière noire entrante (Voir aussi Développement de bolomètres luminescents et détecteurs de lumière...et Contribution au développement de détecteurs bolométriques (1995-2010) par Pierre de Marcillac). Avec Luis Gonzalez-Mestres, souhaitons "la meilleure réussite aux expériences de détection directe de ces possibles nouvelles particules (« WIMPs? », même si pour le moment la circonspection lui semble devoir être la règle dans la mesure où aucune expérience dans les grands accélérateurs n'a pu à ce jour les mettre à l'évidence."

Quant à l'énergie noire dans sa version actuelle, elle a été introduite pour tenter d'expliquer diverses observations astrophysiques, notamment l'accélération de l'expansion de l'Univers   (augmentation de la valeur de H avec le temps) détectée au tournant du xxie siècleMais un tel rajout était-il la meilleure option, a fortiori sous la forme d'un objet aussi mal compris que la constante cosmologique? La question a déjà été évoquée avec Sabine Hossenfelder,  mais si comme le confirme le site futura-sciences.comL'existence de la matière et de l'énergie noires est consolidée, "Nous avons une nouvelle physique qui reste problématique. Malgré tout, les données de Planck sont toujours un peu en tension avec les données des supernovae SN Ia en particulier, quand il s'agit de déterminer la valeur de la constante de Hubble et donc la vitesse d'expansion de l'univers et la nature de l'hypothétique énergie noire". [...] CE QU'IL FAUT RETENIR: Les résultats définitifs des analyses des données de la mission Planck concernant le rayonnement fossile viennent d'être publiés et ils consolident encore plus le modèle standard en cosmologie, c’est-à-dire celui décrit par les fameuses équations déduites des équations de la relativité générale via une métrique de Friedmann-Lemaître-Robertson-Walker (FLRW).
En l’occurrence, c'est celle d’un espace-temps de géométrie homogène, sans anisotropie ni rotation mesurable et sans courbure spatiale à la précision des mesures là aussi.
L'univers contiendrait bien de la matière noire, qui ne semble pas pouvoir être formée de neutrinos stériles et posséderait une vraie constante cosmologique dont la nature reste là aussi inconnue.
Si les données de Planck sont toujours favorables à l’existence d’une phase d’inflation et permettent de faire le tri entre les différentes théories proposées pour la produire (certaines des plus simples restent en lice), il n’y a toujours pas de détection des fameux modes B de la polarisation du rayonnement fossile spécifique à l’inflation et qui en serait une preuve très convaincante.
Malgré tout, les données de Planck sont toujours un peu en tension avec les données des supernovae en particulier quand il s’agit de déterminer la valeur de la constante de Hubble et donc la vitesse d’expansion de l’univers et la nature de l’hypothétique énergie noire.
Les deux déterminations diffèrent d’environ 7 % alors que les incertitudes des deux méthodes sont estimées à 1 ou 2 %. Visiblement quelque chose cloche même s'il ne faut pas s’attendre à une révolution future de notre modèle cosmologique standard que l’on continue à appeler un modèle de concordance étant donné justement l’accord entre les diverses mesures concernant ses caractéristiques.
De la nouvelle physique est donc peut-être cachée quelque part à moins que ce ne soit une erreur pas facile à déceler mais bien réelle dans les mesures comme ce fut le cas avec l’affaire des neutrinos transluminiques."

Dans futura-sciences.com il est dit aussi que La valeur de la fameuse constante de Hubble, reliée à l'accélération du cosmos observable, n'est pas la même selon qu'on la déduit des observations du rayonnement fossile ou des supernovae. L'introduction d'une nouvelle physique basée sur la théorie des cordes pourrait éliminer ce désaccord en rendant l'énergie noire variable." et plus loin, "On pouvait toutefois tenter de modifier l'explication apportée à l'accélération récente de l'expansion de l'univers observable. Rappelons que cette accélération peut faire intervenir de l'énergie noire mais ce n'est nullement une nécessité, de sorte que découvrir que l'énergie noire n'existe pas ne remettrait pas en cause l'attribution du prix Nobel de physique aux découvreurs de cette accélération, Adam Riess, Brian Schmidt et Saul Perlmutter" [...] Toutefois, une équipe de cosmologistes vient de publier un article disponible en accès libre sur arXiv qui apporte une solution à l'énigme des mesures de Planck et Hubble en remettant en cause ces idées (Il s'agit de L'énergie noire précoce (EDE) qui se comporte tôt ou tard comme une constante cosmologique ( z≳ 3000), puis se dilue comme un rayonnement ou plus rapidement peut résoudre la tension de Hubble. Dans ces modèles, l'horizon sonore au découplage est réduit, ce qui donne une valeur plus grande du paramètre de Hubble 
H0déduit du fond de champ cosmique à micro-ondes (CMB). [...] "En pratique, ces champs se comportent comme une vraie constante cosmologique au début de l'histoire du cosmos observable mais cette constante ne l'est plus ensuite et elle évolue dans le temps. [...]Comme on l'a dit, c'est bien le cas, mais cela ne suffit pas pour en conclure que nous avons résolu l'énigme, d'autant plus que plusieurs scénarios d'axiverse sont possibles. Les cosmologistes travaillent donc pour obtenir de nouvelles prédictions testables qui feraient la différence entre les modèles et qui permettraient de les départager dans un avenir plus ou moins proche. Les chercheurs pensent en particulier aux flots de nouvelles données que devraient fournir le LSST et le satellite Euclid.[...] CE QU'IL FAUT RETENIR
Personne ne sait vraiment quelle est la cause de l'accélération de l'expansion du cosmos observable qui a débuté il y a quelques milliards d'années. Elle se décrit dans le modèle cosmologique standard par une constante cosmologique qui ne change ni dans le temps ni dans l'espace. On peut l'étudier avec des mesures de la constante de Hubble et l'expliquer en introduisant la notion d'énergie noire.
Hubble et Planck fournissent des valeurs divergentes, ce qui suggère qu'il faut remettre en cause la description de la constante cosmologie mais ça n'est pas simple. Il semble qu'une constante cosmologique variable dans le temps, produite par de nouveaux champs de particules scalaires, venant notamment de la théorie des supercordes, élimine cette divergence tout en conservant les succès du modèle standard en cosmologie. 
Une solution? ---> Une nouvelle théorie unifie matière noire et énergie noireUn physicien de l’université d’Oxford a peut-être résolu l’une des plus grandes questions de la physique moderne, au sein d’une nouvelle étude réunissant matière noire et énergie noire en un seul phénomène : un fluide qui possède une masse négative. Cette nouvelle théorie étonnante pourrait également confirmer une prédiction faite par Einstein il y a 100 ans. [...] "L’existence de matière négative avait déjà été exclue, car les scientifiques pensaient qu’elle deviendrait moins dense à mesure que l’Univers se dilaterait, allant à l’encontre des observations suggérant que l’énergie noire conserve sa densité avec le temps. Cependant, les recherches de Farnes appliquent un « tenseur de création », qui permet de créer en permanence des masses négatives."
Nous avons vu précédemment qu'à propos de l'énergie noire, Luis Gonzalez-Mestres s'est posé la question: "Mais un tel rajout était-il la meilleure option, a fortiori sous la forme d'un objet aussi mal compris que la constante cosmologique?" "Et si la solution principale résidait tout simplement dans une meilleure description de l'espace et du temps au niveau le plus fondamental?" - se demande-t-il ensuite. Y compris en ce qui concerne le rôle de la courbure de l'espace dans l'évolution de l'Univers.

Ainsi, sur le site mediapart.fr/scientia/blog on peut lire: "Cosmologie : l'indispensable débat" - "Quel est l'état actuel de la Cosmologie suite aux observations récentes ? Notre article « Un nouveau blog de Cosmologie » sur le blog La Science au XXI Siècle, faisant état de la création du blog Cosmologie de Luis Gonzalez-Mestres, souligne le caractère exceptionnel du « contexte actuel où les données nouvelles, les inconnues et les interrogations apparaissent de nature à bousculer profondément des certitudes installées sur l'Univers primordial »." 

     2-3) Alors, Vers une nouvelle cosmologie?
Pour lire cette postface par Luis Gonzalez-Mestres concernant les cosmologie et surtout les spineurs que connais mal, j'ai sélectionné, pour m'aider à comprendre, les sites suivants:
 - blogs.mediapart.fr/cosmologie/blog
Wikipedia: Les spineurs constituent un espace de représentation du groupe SU(2)1. Un spineur d'ordre un de l'espace tridimensionnel est un couple {\displaystyle (\alpha ,\beta )} de nombres complexes transformé en un couple {\displaystyle (\alpha ',\beta ')} par une rotation des coordonnées d'un angle \theta  autour d'un axe de vecteur unitaire {\displaystyle {\textbf {u}}} par la matrice {\displaystyle U({\textbf {u}},\theta /2)}2 :
{\displaystyle U({\textbf {u}},{\frac {\theta }{2}})=\left({\begin{array}{cc}\cos {\frac {\theta }{2}}-iu_{z}\sin {\frac {\theta }{2}}&-(iu_{x}+u_{y})\sin {\frac {\theta }{2}}\\(-iu_{x}+u_{y})\sin {\frac {\theta }{2}}&\cos {\frac {\theta }{2}}+iu_{z}\sin {\frac {\theta }{2}}\end{array}}\right)}
  • où {\displaystyle u_{x}}{\displaystyle u_{y}} et {\displaystyle u_{z}} sont les composantes cartésiennes du vecteur unitaire {\displaystyle {\textbf {u}}}.
Cette matrice définit une rotation dans l'espace des spineurs.
Mécanique quantique SPIN
phymatheco.pagesperso-orange.fr/Spineurs 
Quelques éléments de base sur mes groupes SO(3), SU(2), SL(2,c)

La théorie de l'électron de Dirac et les nombreux travaux qui lui ont fait suite ont conduit au constat que les particules dites de "spin 1/2 (moment angulaire = constante de Planck/  2\pi ) telles que le proton, le neutron, l'électron, le muon, les neutrinos, les quarks...ne perçoivent pas le temps et l'espace de la même façon que nos expériences de laboratoire courantes. 

"Leurs fonction d'onde quantiques, des spineurs à deux composantes complexes, changent de signe par une rotation de 360°, qui pourtant, est supposées rétablir exactement l'état initial dans notre vue conventionnelle de l'espace". 
[Pour un vecteur, une rotation de 360 degrés redonne le même vecteur ; par contre, pour un spineur, une rotation à 360 degrés transforme le spineur en son opposé. Il faut une rotation de 720 degrés pour qu'un spineur retrouve ses coordonnées initiales ; cette propriété modélise celle du spin en physique quantique].
[royalsocietypublishing.org/doi/abs/10.1098/rspa.1928.0023 La théorie de l'électron de Dirac: du 1er fev 1928]. Rentrons maintenant dans le monde des spineurs.


          2-3-2) Le monde des spineurs-
La physique théorique, et en particulier la mécanique quantique, analyse les propriétés de la matière à travers des symétries et des groupes de symétrie qu'elle relie à des lois d'invariance et de conservation. Dans l'article Les Principes d’invariance et lois de la nature d’après Weyl et Wigner, ces derniers écrivent: "nous entendons montrer que les principes d’invariance interviennent de manière essentielle pour caractériser les lois de la nature en physique" . Le théorème de Noether "exprime l'équivalence qui existe entre les lois de conservation et l'invariance du lagrangien d'un système par certaines transformations (appelées symétries) des coordonnéesDémontré en 1915 et publié en 1918 par la mathématicienne Emmy Noether à Göttingen, ce théorème fut qualifié par Albert Einstein de « monument de la pensée mathématique » dans une lettre envoyée à David Hilbert en vue de soutenir la carrière de la mathématicienne.
Il est abondamment utilisé aujourd'hui par la physique théorique, où tout phénomène est abordé, chaque fois que possible, en matière de symétrie d'espace, de charges électriques, et même de temps." 
C'est ainsi que l'invariance des lois de la physique par rapport à des translations de l'espace conduit à la conservation de la quantité de mouvement. Il en est de même du moment angulaire, associé aux rotations (qui devient en mécanique quantique --->).. Et, lorsque les spins demi-entiers sont pris en considération, au groupe standard des rotations d'espace, qui, conformément à notre intuition quotidienne, fait tourner les figures et les vecteurs autour d'une droite, appelée axe, et selon un certain angle, se substitue le groupe spécial SU(2) agissant sur les spineurs. Ce dernier "contient deux fois" le groupe des rotations et en constitue une extension. A la transformation d'identité du groupe de rotations de l'espace ordinaire, correspondent deux transformations de SU(2). Dans l'espace ordinaire, l'identité est une rotation de 360°, mais comme on l'a vu au chapitre 1-3-1) avec la théorie de l'électron de Dirac, pour un vecteur, une rotation de 360 degrés (qui est alors l'identité) redonne le même vecteur; par contre, pour un spineur, une rotation à 360 degrés transforme le spineur en son opposé. Il faut une rotation de 720 degrés pour qu'un spineur retrouve ses coordonnées initiales; cette propriété modélise celle du spin en physique quantique.
[Matrice de rotation dans wikipédia pour l'espace ordinaire: "En mathématiques, et plus précisément en algèbre linéaire, une matrice de rotation Q est une matrice orthogonale de déterminant 1, ce qui peut s'exprimer par les équations suivantes : QtQ = I = QQt et det Q = 1, où Qt est la matrice transposée de Q, et I est la matrice identité"]

Un spineur est formé de deux composantes complexes ξ=( ba)  sur lequel agit le Groupe spécial linéaire complexe SU(2) qui est explicitement :

{\displaystyle {\text{SU}}(2)=\left\{{\begin{pmatrix}\alpha &-{\overline {\beta }}\\\beta &{\overline {\alpha }}\end{pmatrix}}:\ \ \alpha ,\beta \in \mathbb {C} ,|\alpha |^{2}+|\beta |^{2}=1\right\}}.
Il est difféomorphe à la 3-sphère par l'application suivante :
{\displaystyle {\begin{array}{rcl}\varphi :S^{3}\subset \mathbb {R} ^{4}&\to &{\text{SU}}(2)\\(a,b,c,d)&\mapsto &{\begin{pmatrix}a+\mathrm {i} b&-c+\mathrm {i} d\\c+\mathrm {i} d&a-\mathrm {i} b\end{pmatrix}}.\end{array}}}
Le difféomorphisme φ transmet la multiplication de SU(2) à S3 : cela donne la multiplication  des quaternions. SU(2) est donc isomorphe au groupe des quaternions unitaires. Comme les quaternions représentent les rotations dans l’espace à 3 dimensions, Les matrices suivantes forment une base de {\mathfrak {su}}(2)  
:{\displaystyle \mathrm {i} \,\sigma _{x}={\begin{pmatrix}0&\mathrm {i} \\\mathrm {i} &0\end{pmatrix}}}   {\displaystyle \mathrm {i} \,\sigma _{y}={\begin{pmatrix}0&1\\-1&0\end{pmatrix}}}    {\displaystyle \mathrm {i} \,\sigma _{z}={\begin{pmatrix}\mathrm {i} &0\\0&-\mathrm {i} \end{pmatrix}}}
(où i est « l’unité imaginaire »). Les matrices \sigma  (dites « matrices de Pauli ») sont souvent utilisées en mécanique quantique pour représenter le spin des particules.
Agissant sur les deux composantes complexes du spineur ξ=  ( p n), une transformation de SU(2) laisse invariant le carré du module du spineur (la somme des modules au carré de ses deux composantes). Le carré du module d'un nombre complexe (égal au carré de |z|={\sqrt {a^{2}+b^{2}}}.) est à son tour la somme des carrés de deux nombres réels dont il est formé (partie réelle et partie imaginaire). Il s'agit donc de sélectionner les transformations linéaires qui laissent invariante la somme a2+b2+c2+d2. Sont exclues ici toutes les transformations qui consistent à multiplier simultanément tous les spineurs par un même facteur de phase complexe. Ces transformations forment elles-mêmes un groupe séparé. Une transformation de SU(2) peut alors d'écrire sous la forme =exp[i/2(θxσx+θyσy+θzσz)]. Le symbole exp désigne définit la fonction exponentielle définie à partir du nombre e  et on définit l'exponentielle d'une matrice par une simple généralisation de la série de puissances habituelle.
Les axes x , y, z, correspondent à trois directions de notre espace conventionnel. θx, θy, θz sont les paramètres angulaires de la rotation. σx, σy, σz sont les trois matrices de Pauli, développées par Wolfgang Pauli, et qui forment, au facteur i près, une base de l'algèbre de Lie du groupe SU(2).
Elles sont définies comme l'ensemble de matrices complexes de dimensions 2 × 2 suivantes: . :
\sigma _{1}=\sigma _{x}={\begin{pmatrix}0&1\\1&0\end{pmatrix}}     \sigma _{2}=\sigma _{y}={\begin{pmatrix}0&-i\\i&0\end{pmatrix}}     \sigma _{3}=\sigma _{z}={\begin{pmatrix}1&0\\0&-1\end{pmatrix}}
(où i est l’unité imaginaire des nombres complexes).
Si on prend θx = θy = 0, alors la transformation U devient une rotation R(θz) d'un angle θautour de l'axe z. Pour une rotation de 360° (θz), on obtient R(2π)= 
[ -100-1]. Un spineur change de signe sous l'effet d'une telle rotation; comme on l'avait vu au début de ce chapitre. Mais qu'en est-il des vecteurs de notre espace quotidien? A partir d'un spineur tel que  ξ=( ba) et de trois matrices σil facile de construire les trois composantes Vx, Vy, Vz d'un vecteur par de simples contractions matricielles. Par exemple, (formule 1):  Vz = ξconjuguéσzξ | α |² - | β |² où ξconjugué est le spineur hermitique conjugué de ξ.   ξconjugué = ( α* β* ), α*et β* étant les complexes conjugués de   α et β  [soit respectivement (a - ib) et (c - id)].
 
Nous voyons donc qu'un vecteur doit être invariant par une rotation de 360° qui change pourtant le signe d'un spineur. En effet, même si α et β changent de signe dans la formule 1 qui précède, ce n'est pas le cas de Vz car | α |² - | β |² reste inchangé. Les spineurs des particules élémentaires incarnent donc une vue de l'espace "plus fine" que  les vecteurs de notre géométrie quotidienne. Mais si le spineur contient 2 nombres complexes, donc 4 nombres réels, n'est-il pas normal d'associer au temps la quantième composante? se demande Luis Gonzalez-Mestres. Et c'est ce qu'il va faire, comme va le voir dans le chapitre suivant.
          2-3-3) Spineurs et modèle de cosmologie Par Luis Gonzalez-  Mestres   [https://arxiv.org/abs/hep-ph/9610474].
Dans ce schéma cosmologique, le module au carré du spineur ξ, on a: | ξ |² =   ξconjuguéξ = | α |² + | β |², qui est invariant par rapport aux transformations de SU(2) donc par rapport aux rotations de l'espace. C'est le module | ξ | ou de manière plus générale une fonction de | ξ | qu'il est alors possible de choisir en tant que variable temporelle. Et si, se demande à nouveau Luis Gonzalez-Mestres, le véritable espace-temps cosmologique était basé sur cette structure spinorielle que "voient" les particules élémentaires? A la différence de notre description courante qui utilise 4 nombres réels (le temps et 3 coordonnées d'espace), un spineur d'espace-temps comporterait 2 composantes complexes avec 2 nombres réels associés à  chaque nombre complexe. Depuis 1996, Luis Gonzalez-Mestres a proposé l'usage à l'échelle cosmologique d'un tel espace-temps spinoriel, possible "reliquat" de l'avant-big bang [voir https://arxiv.org/pdf/hep-ph/9610474.pdf:
Implications physiques et cosmologiques d'une classe éventuelle de particules capables de voyager plus vite que la lumière]: "Si l'invariance de Lorentz n'est qu'une propriété approximative d'équations décrivant un secteur de la matière au-dessus d'une échelle de distance critique, la vitesse de la lumière c ne sera pas nécessairement la seule vitesse critique dans le vide. Il peut exister des secteurs supraluminaux de la matière liés à de nouveaux degrés de liberté non encore découverts expérimentalement. Les nouvelles particules ne seraient pas des tachyons: elles pourraient ressentir différents espaces-temps minkowskiens avec des vitesses critiques bien supérieures à c et se comporter cinématiquement comme des particules ordinaires, à l’exception de la différence de vitesse critique. Nous présentons une discussion sur les implications physiques (théoriques et expérimentales) et cosmologiques possibles d'un tel scénario, en supposant que les secteurs supraluminaux se couplent faiblement à la matière ordinaire"]. Le temps cosmique t, l'âge de l'Univers  est, dans cette approche, le module (dans le sens de généralisation de longueur ou de taille) du spineur, ou une fonction du module, par exemple le carré de ce module. Notre espace à un temps donné correspondrait à l'ensemble des spineurs ayant même module. la seule échelle physique disponible serait celle des temps, qui devient de fait celle des distances effectives. Dans cet espace-temps spinoriel, la loi de Hubble, H(t) = 1/t (v = H_0 d\;) est automatiquement obtenue sans apport d'énergie noire, à la différence du modèle standard, et avant introduction de la matière conventionnelle, d'une échelle de distances, de la gravité, d'une vitesse critique, de la gravitation...C'est un résultat satisfaisant du point de vue observationnel et phénoménologique puisque les analyses récentes de Planck suggèrent une valeur proche de 0,96 pour le rapport H x t. Mais contrairement aux équations de Friedmann conventionnelles, le terme associé à la courbure de l'espace permet de produire à lui seul une valeur de H pratiquement identique à celle qui est observée. La loi H(t) x t = 1 est alors purement géométrique. C'est le reflet d'un équilibre profond entre la géométrie de l'espace-temps et et une matière (ou pré-matière) primordiale qui dominerait alorsla structure interne du vide physique qui est l'état fondamental de la matière (énergie du point zéro) et dont l'apparition aurait précédé le Big Bang. [voir blogs.mediapart.fr: Pré-big bang, vide et cosmologies non-cycliques et Pré-big bang, physique fondamentale et cosmologies non-cycliques].  C'est ce qui a amené Luis Gonzalez-Mestres à émettre la conjecture: "sauf pour d'éventuelles petites corrections, la relation H(t) = 1 constitue la limite asymptotique de l'expansion de l'Univers lorsque le temps cosmique t tend vers l'infini" (voir Planck data, spinorial space-time and asymptotic Universe).

C'est ainsi qu'il est possible d'interpréter l'accélération observée de l'Univers sans recourir à l'énergie noire conventionnelle. La matière ordinaire, une fois crée (dans l'après-Big-Bang?), la matière ordinaire oppose une résistance (par la gravitation) à ce processus préexistant d'expansion de l'espace en ralentissant l'expansion. Mais au fur et à mesure que sa densité diminue, cette réaction de résistance s'affaiblit et la géométrie initiale redevient le facteur dominant et le produit H x t tend à se rapprocher de la valeur géométrique  H x t = 1, ce qui correspond à la valeur observée (environ 0.96). Quant à la relativité, elle reste ici valable pour la matière ordinaire dans la limite de basse énergie et à des échelles pas trop éloignées de l'observateur. C'est le cadre global à l'échelle de l'Univers qui change dans cette nouvelle description de l'espace-temps envisagée par Luis Gonzalez-Mestres . Cet espace-temps spinoriel cosmique permet de définir pour chaque observateur une direction d'espace privilégiée. Cette propriété, associée à la violation de parité peut sans doute conduire à des signature cosmologiques (invalidée depuis?) observables,susceptibles d'être contenues dans les données de Planck.
Mais cette limite asymptotique de H X t = 1 n'interdit pas l'existence de formes d'énergie noire dont le poids diminuerait en même temps que la densité de matière. Ce serait le cas d'approches où la théorie quantique des champs standard ne serait qu'une approximation à basse énergie d'une dynamique plus globale.Les particules dites "élémentaires" sont-elles autre chose que des excitations de ce qui est appelé "(podcastscience.fm:vide" ou   (wikipedia.org/wiki; Vide, mais dont on sait qu'il n'est pas vide. Voir plus de détails avec la conférence pour le Nobel de Yoichiro Nambuprésentée par Giovanni Jona-Lasinio et intitulée Spontaneous symmetry breaking in particle physics: un cas de fertilisation croisée. Voir aussi arxiv.org/pdf/1110.2253.pdf: "The beginnings of spontaneous symmetry breakingin particle physics"). Le vide peut aussi être vu comme un nouveau continent à explorer: "Le vide quantique, étant rempli de quelque chose, pourrait selon cette définition ne pas appartenir à notre univers. Il pourrait par exemple constituer la matière première à partir de laquelle notre univers a été créé il y a 13.5 milliards d’années. Si ce vide est dimensionnellement plus grand que ce que l’on perçoit, avec au moins une dimension d’espace supplémentaire, alors rien ne s’opposerait à l’existence d’autres univers voisins du notre".

Tout ceci est une raison (de plus) pour dépasser les modèles standards habituels comme le modèle ΛCDM pour lequel Zevengeur explique: « ΛCDM », grandeur et décadence du modèle standard de la cosmologie, parce que (je résume), il a subi plusieurs "sauvetages". On a d'abord assisté à un sauvetage N° 1 suite à un premier un problème concernant l'homogénéité puis un second problème concernant la platitude: Afin de sauver le modèle standard, le physicien Alan Guth a imaginé en 1975 une période très brève d’expansion fulgurante de l’Univers à une vitesse largement supérieure à celle de la lumière: théorie de l’inflation cosmique.  Vient ensuite un sauvetage N° 2  avec la découverte de la masse manquante due à un Troisième problème: (stabilité des galaxies), un Quatrième problème: courbure de l’espace au voisinage des amas. Un  Sauvetage N° 3 en catastrophe du modèle standard est provoqué par un Cinquième problème: l’accélération de l’expansion. Pour expliquer cette accélération, les cosmologistes ont inventé un nouveau terme, celui d’Énergie Noire.

La cosmologie basée sur un espace-temps spinoriel n'est sans doute qu'un exemple parmi d'autres d'alternatives possibles aux schémas et modèles de type ΛCDM, pour lesquels il est concevable d'accepter la prise de risques qui peut faire avancer la science. Ici, Luis Gonzalez-Mestres .rappelle que si la question de la structure de l'espace-temps est essentielle, celle de la possible évolution de ces propriétés dans l'Univers primordial l'est également. C'est le sujet qui a été abordé Par les frères Igor et Grichka Bogdanoff dans leurs thèses (Thèse de Grichka Bogdanov,Thèse de Igor Bogdanov) voir chapitre suivant 2-3-4.
Pour terminer ce chapitre voici d'autres alternatives: 
 
backreaction.blogspot.com/2019/11/what-is-dark-energy.html?fbclid=IwAR0qFFKg8jO9wiOeeUf37BMg2wgQUUjvN3LHaez9Qboobj71VnkoaDI-y7s: Qu'est-ce que l'énergie noire? Quelle est la différence entre l'énergie noire et la matière noire? Qu'est-ce que l'énergie noire a à voir avec la constante cosmologique et la constante cosmologique est-elle vraiment la pire prédiction de tous les temps? À la fin de cette vidéo, vous saurez. Sabine Hossenfelder

.wikipedia.org/wiki/Cosmologie_non_standard: Cosmologies non-standard
astronomia.fr/seminaires/annee1213/nouvelleCosmo.php: Cosmologie alternative.
astrosurf.com/luxorion/cosmos-alternatives.htm: Les cosmologies alternatives.
wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_MOND: La théorie de la dynamique newtonienne modifiée (Modified Newtonian dynamics) ou théorie MOND est une théorie physique, adaptée de la mécanique classique, proposée pour expliquer le problème de la courbe de rotation plate des galaxies spirales. Elle constitue une alternative au concept de matière noire, dont l'existence n'a toujours pas pu être mise en évidence(voir aussi bonnetbidaud.free.fr/ce/cosmo2006/pdf/Cosmo2006_CE439p46b_nocover.pdf)
trustmyscience.com/nouvelle-theorie-unifie-matiere-noire-energie-noire/: Une nouvelle théorie unifie matière noire et énergie noire.
wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_cosmologique_bi-m%C3%A9trique: modèle cosmologique bi-métrique
Vers une nouvelle physique?
1) consentino.unblog.fr/2016/10/27/attention-lacceleration-de-lexpansion-non-confirmee/:
L’accélération de l’expansion de l’Univers NON confirmée?!… 24 octobre, 2016 mario cosentino
phys.org/news/2016-11-theory-gravity-dark.htmlLa nouvelle théorie de la gravité pourrait expliquer la matière noire.
(cette « RÉVOLUTION » nos conceptions concernant l’ ESPACE, le TEMPS et la GRAVITE risquent de changer de façon RADICALE. Les nouveaux PARADIGMES de la NOUVELLE COSMOLOGIE DE DEMAIN POURRAIENT ÊTRE LES SUIVANTS:
PARADIGME N°1:LA THÉORIE DE L’INFORMATION »
Notre Univers fonctionnerait avec un « ORDRE SOUS-JACENT » qui nous serait invisible.Cet « espace sous-jacent » utiliserait des « bits » ou des « qubits ». Pour aller à l’essentiel nous sommes de plus en plus de scientifiques pour dire que notre Univers fonctionnerait COMME UN GIGANTESQUE ORDINATEUR…
PARADIGME N°2: LA GRAVITATION DE NEWTON MODIFIÉE PAR LA THÉORIE DE L’INFORMATION
PARADIGME N°3: LA MATIÈRE NOIRE)
consentino.unblog.fr/2016/10/27/attention-lacceleration-de-lexpansion-non-confirmee/: Attention, l'accélération de l'expansion de l'Univers NON confirmée

2) genci.fr/sites/default/files/PETAFLOPS_JM_ALIMI.pdf: Astrophysique, raisons d'être du calcul haute performance? (en.wikipedia.org/wiki/Fine-tuned_universemodified gravitySomes aspects of modified gravity modelsModified gravity theories and recent constraints)

3) futura-sciences.com/sciences/actualites/energie-sombre-energie-noire-quasars-revelent-ils-nouvelle-physique-38137/: Énergie noire : les quasars révèlent-ils une nouvelle physique ?

4) hal.archives-ouvertes.fr/hal-00165345/document: Le problème de la constante cosmologique

5) phys.org/news/2016-11-theory-gravity-dark.html: La nouvelle théorie de la gravité pourrait expliquer la matière noire (arxiv.org/abs/1001.0785 ou en.pdf: https://arxiv.org/pdf/1001.0785.pdf): Sur l'origine de la gravité et les lois de Newton par Erik P. Verlinde.

consentino.unblog.fr/« Crise En Cosmologie »: Une Convergence Des « Signes Annonciateurs » Nous Indiquent Que « Quelque Chose » De Spectaculaire Devra Étre Annoncée Très,Très Prochainement 29 novembre, 2019
Une autre vision est celle de Laurent  Nottale, qui pourrait concilier relativité et mécanique quantique?
luth.obspm.fr/~luthier/nottale/arloidechelle.pdf: Relativité d'échelle, non différentiabilité et espace-temps fractal

sboisse.free.fr/science/cosmologie/rel_fractale.phpLa théorie de la relativité fractale, ou encore de la relativité d'échelle, a pour but de mettre un terme à l'opposition traditionnelle relativité-mécanique quantique. Cette approche change profondément notre cadre de pensée.
          2-3-4) Et l'inflation? ... L'approche des frères Bogdanov. 
Comme on l'a vu à plusieurs reprises et au chapitre précédent avec le sauvetage N° 1, c'est pour s'affranchir du problème des horizons que la cosmologie standard a recours à ce mécanisme ad hoc, phase incroyablement accélérée de l'accélération de l'expansion de l'Univers juste après le Big Bang. Mais il s'avère en réalité que les modèles d'avant-Big Bang peuvent permettre d'échapper à ces difficultés de manière plus naturelle. comme par exemple, si des constituants ultimes de la matière avaient pu avoir une vitesse critique très supérieure à celle de la lumière, comme l'explique Luis Gonzalez-Mestres  dans https://arxiv.org/abs/astro-ph/9601090 [version.pdf: arxiv.org/pdf/astro-ph/9601090.pdf]  (Implications cosmologiques d'une classe possible de particules capables de voyager plus vite que la lumière): "Nous discutons des possibles implications cosmologiques d'une classe de particules "superluminales" ( qui ne seraient pas des tachyons) dans un scénario dans lequel: a) l'invariance de Lorentz n'est qu'une propriété approximative des équations d'un secteur de la matière; b) il existe plusieurs vitesses critiques de la matière dans le vide. Le scénario Big Bang et l’évolution de l’univers très ancien, ainsi que la structure à grande échelle, peuvent être fortement influencés par les nouvelles particules. Ce serait le cas aussi si l'expansion significative de l'Univers avait pu avoir lieu avant la formation de la matière conventionnelle".
D'où l'intérêt d'étudier explicitement les modèles possibles de l'avant-Big Bang contenant une dynamique nouvelle, différente de celle qui régit la physique standard des particules. Je partage l'avis de Luis Gonzalez-Mestres qui exprime et souligne, contrairement à "l'opinion dominante", qu'une "approche pionnière dans ce domaine a été construite dans les années 1990 avec les thèses des frères Bogdanov Igor (1) et  Grichka (2), avec un scénario novateur: la transformation d'une métrique (généralisation d'une mesure de distance) de l'espace-temps initialement de type euclidien 'le temps contribuant à la métrique de la même manière que l'espace) qui devient, à la fin de l'évolution, la métrique standard de la relativité (avec le Big Bang?)". En relativité restreinte, avec la métrique de Minkowski, [{\displaystyle (\Delta s)^{2}=-c^{2}(\Delta t)^{2}+(\Delta x)^{2}+(\Delta y)^{2}+(\Delta z)^{2}}] , le carré de l'intervalle d'espace-temps, qui généralise la notion de distance s'exprime par les carrés des différentielles des coordonnées d'espace (x, y  z) et de temps (t): ds² = c² dt² - dx² - dy² - dz² (une différence Δ tend vers 0 elle devient la différentielle d). On voit donc que dans la relativité, les coordonnées de temps et d'espace apparaissent avec des signes opposés. On dit qu'il s'agit d'une pseudo-métrique de signature{\displaystyle (-+++)}

Ce type de scénario, qui correspond à une préoccupation de longue date des deux frères, rend possible de concevoir une évolution de l'Univers primordial qui rend superflu le mécanisme habituel de l'inflation. Dès le départ, leur modèle introduit un champ scalaire "moteur de la fluctuation de la métrique". Ce champ présente-t-il un rapport avec le boson de Higgs? se demande Luis Gonzalez-Mestres. Et il poursuit: Le modèle original illustre une propriété plus générale où la métrique de la relativité générale apparaît comme l'aboutissement cosmologique d'un vaste éventail de situations où le début de l'Univers a pu être régi par une autre métrique de l'espace-temps. Avec une métrique euclidienne (+, +, +, +), soit [ds² = -[(dx4)²+(dx)²+(dy)²+(dz)²] au lieu de  ds² = c²dt²-(dy)²-(dy)²-(dz)²] avec dx4 = ict comme dans une métrique lorentzienne] appliquée à la cinématique des particules, le vide pourrait émettre spontanément des particules. Il deviendrait instable, ce qui tendrait à modifier la cinématique d'origine et avec elle la métrique (euclidienne d'origine) dans la nouveau vide. En effet, si l'énergie et l'impulsion obéissaient à la loi qu'on connait E²=p²vc²=m²vc(²)² (où E est l'énergie, p l'impulsion, vc une vitesse critique et m la masse de la particule), le vide pourrait générer spontanément, sans dépense d'énergie, un nombre infini de particules avec l'impulsion pvc. Ce qui est la cause de son instabilité, nous dit Luis Gonzalez-Mestres qui, déjà en 1996, avait proposé la possibilité de l'existence de particules, les superbradyons qui, de même, ont pu dominer l'Univers primordial, être instables et censées se désintégrer à terme par émission spontanée de particules ordinaires ("l'effet Tcherenkov dans le vide). ["Les superbradyons sont des particules hypothétiques avec masse et énergie réelles et positives, mais dont la vitesse critique dans le vide c' serait très supérieure à la vitesse de la lumière c[1]. Ils pourraient être les constituants ultimes de la matière. À la différence des tachyons, qui restent dans le cadre de la relativité restreinte, les superbradyons violent l'invariance de Lorentz standard. Ils peuvent obéir à une nouvelle symétrie de l'espace-temps : par exemple, une invariance de Lorentz modifiée avec c' à la place de c. Les particules actuellement considérées « élémentaires » (quarksleptonsphoton...) seraient en réalité des excitations d'un « vide » matériel, état fondamental formé à partir de la matière superbradyonique. La possible existence de cette famille de particules supraluminales a été envisagée pour la première fois par Luis Gonzalez-Mestres, physicien au CNRS, en 1995." voir aussi Vide Superbradyonique Et Enchevêtrement Quantique]. Et de surcroît, dans l'Univers primordial, après la formation de la matière conventionnelle, la production de particules ordinaires, avec c comme vitesse critique, aurait été très largement favorisée par la cinématique (voir la note 1 page 203: avec une équation du type E²-p²vc²=m²vc(²)² et v beaucoup grand que c, l'impulsion d'un super-bradyon de très haute énergie serait très inférieurs à celle des particules ordinaires de la même énergie. Ces dernières disposeraient alors d'un espace des phases (domaine des valeurs des paramètres) beaucoup plus grand). Il en résulterait une nette hégémonie de la production de ces particules. La structure de l'espace-temps et la cinématique des particules qui caractérisent la relativité restreinte conventionnelle semblent donc constituer la solution naturellement stable pour l'aboutissement de l'évolution initiale de l'Univers dans divers scénarios. C'est aussi valable dans les cosmologies nouvelles susceptibles de se substituer au Modèle standard et à l'inflation cosmique standard dont nous avons évoquées au chapitre 2-3-3. En même temps, de telles cosmologies peuvent avoir laissé des traces dans l'Univers actuel (comme les superbradyons fossiles, les signatures cosmologiques) susceptibles d'être mises en évidence par les voies expérimentale et observationnelle. 
 
Dans le scénario des frères Bogdanov, l'approche cosmologique comporte dès le départ "une courbure positive de l'espace proche de celle générée par mon espace-temps spinoriel" écrit Luis Gonzalez-Mestres écrit ce dernier. Cette courbure serait donc antérieure au Big Bang conventionnel et pourrait vraisemblablement donner lieu selon lui à des modèles avec une relation entre la constante H et l'âge de l'Univers analogue à celle exposée dans ses travaux. Il pourrait même y avoir de possibles réalisations concrètes de l'insertion de la relativité générale dans ces géométries plus globales préexistantes!
 
          2-3 5) Dernier chapitre de la postface du livre Le mystère du satellite Planck: Qu'y avait-il avant le Big Bang ? par Luis Gonzalez-Mestres: L'avenir...
Citons à nouveau Luis Gonzalez-Mestres: "Ce moment exceptionnel ne marque pas la fin des interrogations, mais bien au contraire une période de questionnements sans précédent. Un avenir de nouvelles explorations, de création intellectuelle et aussi de controverses plus que jamais utiles, qu'il s'agisse de la cosmologie ou de la physique des particules."
Des données atypiques de Planck fourniront peut-être l'occasion d'identifier (et étudier) des signatures dans les observations, susceptibles d'être rattachées à des approches alternatives ou d'avant-Big Bang comme celles d'Igor (1) et  Grichka (2)de l'espace-temps spinoriel de Luis Gonzalez-Mestres, des superbradyons [arxiv.org/abs/0905.4146]  ou de toute autre tentative pour sortir des sentiers battus. Un quatrième axe de recherche mérite d'être pris en considération, outre les missions WMAP et Planck et la recherche d'une éventuelle matière sombre galactique. Il s'agit de la détection des rayons cosmiques d'ultra-haute énergie [voir el.archives-ouvertes.fr]. Luis Gonzalez-Mestres en a proposé l'analyse à des fins de vérification des principes fondamentaux de la physique (relativité, mécanique quantique...) dans son article Rayons cosmiques de haute énergie et tests des principes de base de la physique En regardant l'échelle de Planck et au-delà. Pour ce qui concerne de possibles vérifications de la vérité, il rappelle que le New York Times a évoqué sa proposition originale parue dans nytimes.com/2002/12/31/science/interpreting-the-cosmic-rays.html[À la fin des années 1990, le Dr Luis Gonzalez-Mestres du Centre national de la recherche scientifique en France et, indépendamment, les théoriciens de Harvard, les docteurs Sheldon Glashow et Sidney Coleman, ont proposé qu'une petite violation de la relativité autoriserait les rayons cosmiques de haute énergie. pour échapper à la limite d'énergie GZK sur le voyage. '' Le ciel nous envoie-t-il un signal? '' A demandé au printemps dernier le Dr. João Magueijo, théoricien à l'Imperial College London]. J'apprends ici par Luis Gonzalez-Mestres, dans la note 2 page 206, que "L'ouvrage de Lee Smolin, "rien ne va plus en physique" attribue à tort au prix Nobel Sheldon Glashow et à Sidney Coleman mon idée originale suggérant qu'une très faible violation de la relativité restreinte avec un repère local privilégié pour produire des effets observables dans le spectre des rayons cosmiques d'ultra-haute énergie (Alors que le travail de Glashow et Coleman est largement postérieur au texte de Luis Gonzalez-Mestre). Pour compléter, voir l'article du 14 avril 1997: arxiv.org/abs/physics/9704017 [arxiv.org/pdf/physics/9704017.pdf].
Ainsi les rayons cosmiques d'ultra-haute énergie peuvent être sensibles à une nouvelle physique générée à l'échelle de Planck, voire au-delà (ou plutôt en deçà?). Dans l'article du New York Times,  dennis-overbye évoque des "doutes sur la relativité", mais "pourrait-on raisonnablement parles d'invalidation de la théorie si un petit écart s'avérait détectable à des énergies 100 milliards de fois supérieures à l'énergie au repos du proton? se demande Luis Gonzalez-Mestre. La relativité restreinte resterait valable dans un très vaste domaine expérimental. L'objectif serait alors de déterminer et de comprendre un cadre plus fondamental dans lequel les principes de la physique pourraient trouver leur origine. 

L'approche des frères Bogdanov est une possibilité dans laquelle la relativité et la mécanique quantique sont générées par l'évolution d'Univers plus primordial. Les superbradyons, quant à eux, ne seraient pas censés satisfaire aux lois de la mécanique quantique au-delà de l'échelle de Planck. Le défi de l'avenir, c'est percer l'origine ultime de notre Univers et des lois de la physique que nous connaissons. Qu'y avait-il avant la matière ordinaire? La notion même de Big Bang peut-elle être appliquée à la formation de cette matière, ou est-ce la suite d'un processus déjà en place avant le temps de Planck, mécanisme dont Georges Lemaître estimait déjà en 1931 que "la mécanique quantique empêche de considérer la notion de temps avant qu'un "nombre suffisant de quanta" ne soit formé dans l'Univers? (idée qui a longtemps prévalu). [voir LeMaître: Débat entre science et foi]

Luis Gonzalez-Mestre rappelle dans cette postface que Grichka et Igor Bogdanov avancent une hypothèse intéressante: il s'agirait, pour l'essentiel d'information. Un chose est certaine, c'est que quelque soit le modèle de pré-Big Bang (où il est question d'entropie), le théorème de Shannon relie entropie et information. Et à son tour, la physique statistique fait de l'entropie une fonction de la température. Il en résulte que l'évolution de l'Univers vers une température de plus en plus basse s'est accompagnée de la libération d'une quantité croissante d'information. 

Conclusion. 
En conclusion de cette postface je rappelle les quelques commentaires par lesquels j'ai conclu ma lecture de Le mystère du satellite Planck. Qu'y avait-il avant le Big Bang? (Pages 177 à 184: Conclusion):
Mais reste le grand mystère. D'où vient le Big Bang? Pourquoi s'est-il brusquement au coeur du néant il y a 13,82 milliards d'années? Comment se fait-il qu'il soit si bien réglé au millionième de degré près? Et d'où viennent ces mystérieuses anomalies et cette incompréhensible "tâche froide" dans l'hémisphère sud? En 1990, les Bogdanov avaient écrit dans un dialogue portant sur "Dieu et la science" qu'il est possible d'appréhender l'Univers comme un message exprimé dans un code secret, une sorte de hiéroglyphe cosmique que nous commençons tout juste à vérifier. A plusieurs reprises, G. Smoot a écrit que le rayonnement fossile fait irrésistiblement penser à une sorte de "code" qu'il a appelé "ADN cosmique". Cependant, le secret de ce code n'existe pas ici. Si on espère en trouver quelques fragments, c'est avant la naissance de l'univers, comme nous l'avons vu, qu'il faudra aller chercher, avant le Big Bang. Lorsque les Bogdanov ont évoqué pour la première fois cette idée en 2004 dans "avant le Big Bang", ils ont déclenché une véritable tempête.  Mais aujourd'hui, face aux limites du modèle standard, de nouvelles voies se dessinent et invitent à chercher la solution du mystère de l'Univers avant sa naissance matérielle.
Qu'y avait-il avant le Big Bang? Ce qui est certain, c'est qu'à cette époque mystérieuse, que George Gamow appelle "l'ère de Saint Augustin" la matière n'existait pas encore, pas plus que le temps et l'espace. Qu'y avait-il de l'autre côte du Mur de Planck, et y avait-il quelque chose? En fait oui. On ne peut non pas en retrouver la trace, mais le reflet indirect l'image en ombre chinoise, au coeur de la première lumière. C'est ce que les frères Bogdanov appellent "l'information initiale". Autrement dit les quantités physiques et mesurables qui jaillissent à l'instant du Big Bang. (l'énergie de l'éclair primordial, sa température, etc) leur paraissent provenir d'une quantité numérique qui existaient avant le Big Bang. En somme, avant les choses palpables, (mesurées en kilos ou en degrés) il existait quelque chose d'impalpable, qu'on ne pourra jamais toucher: l'information.On mesure celle-ci à l'aide d'une unité, les bits.

https://blog.syti.net/index.php?article=471
Mais alors, quel est le lien possible entre matière et information? Commençons par faire un détour en 1944 par une des plus importantes conférences de Max Planck, le fondateur de la Mécanique quantique. Celle-ci porte sur la nature de la matière: "j'ai consacré toute ma vie à la science te l'étude de la matière, et je peux dire ceci en conclusion de mes recherches sur les atomes: Il n'y a pas de matière colle telle. Toute la matière est originaire et n'existe que par les vertus d'une force qui cause les particules d'un atome à vibrer et qui soutient tut ce système atomique ensemble. Nous devons supposer derrière cette force l'existence d'un esprit conscient et intelligent. Cet esprit est la matrice de toute matière" (La nature et la matière (discours à Florence, Italie, 1944;tiré des archives de l’histoire de Max Plank, Rep. 11 N°1797).
En profitant de l'élan de Planck, comment passe-t-on de l'information à la matière? Revenons à un principe formulé par le mathématicien américain Rolph Landauer (1927 – 1999), physicien expert de l'information, compagnon de pensée de cet autre immense théoricien qu'était Claude Shannon. C'était un physicien qui a travaillé pour IBM. En 1961, il démontre que lorsque de l'information est perdue dans un circuit irréversible, elle devient de l'entropie et une quantité associée d'énergie est dissipée en chaleur. Ce principe s'applique au calcul réversible, à l'information quantique et au calcul quantique. Une de ses citations célèbres est : « L'information est physique » (C'est un principe physique relatif à la limite théorique basse de consommation d'énergie d'un système physique de calcul. Il affirme que « n'importe quelle manipulation logique irréversible d'information, telle que l'effacement d'un bit ou la fusion de deux voies de calcul, est accompagnée d'une augmentation de l'entropie en degrés de liberté non-informationnels de l'appareil de traitement de l'information ou de son environnement. Il établit que le niveau d’énergie minimal nécessaire pour effacer un bit d'information, connu sous le nom de limite de Landauer :kT ln 2 »). 
Ce lien entre matière (entropie) et information été prouvé avec éclat en 2012 où une équipe de recherche de l'Université d'Augsbourg a apporté la preuve expérimentale que tout dégagement  d'énergie implique implique l'effacement irréversible d'une certaine quantité d'information. Pour certains, ce principe est tellement important que c'est peut-être l'un des plus importants de ce début de XXIè siècle. C'est en tout cas ce qui permet aux Bogdanov d'aller plus loin dans l'exploration de ce qui a pu se passer avant le Big Bang.
Reposons-nous maintenant la question: D'où vient l'énergie colossale qui qui soudain se déverse sur le vide primordial il y a 13,82 milliards d'années? Quelle est la source de cette énergie dont nous voyons la formidable trace dans le rayonnement fossile? Le principe de Landauer permet aux frères Bogdanov de risquer une conjecture, qui est à la base de leurs thèses et hypothèses. Comme nous l'avons vu, de nombreux  chercheurs considèrent aujourd'hui qu'au tout début du Big Bang, à l'instant de Planck, le cosmos doit être considéré comme un système en équilibre thermique. Dans ce cas, si on applique le principe de Lanfaueril est plausible de considérer que cette formidable énergie thermique du début pourrait de l'effacement irréversible, ou plus exactement de la conversion d'une information qui, peut-être a existé avant le Big Bang. En même temps, cela pourrait expliquer pourquoi l'entropie, même si elle est faible, n'est pas nulle au moment du Big Bang, contrairement à ce qui pourrait se passer avant le Big Bang., au voisinage de la singularité initiale.


   



















liens:
mathematique.coursgratuits.net/calcul-spinoriel/index.php: Calcul spinoriel. 
universalis.fr/encyclopedie/espace-temps/8-espace-temps-et-formalisme-mathematique/ Avec t=ict au lieu de t, on obtient ds² = - [(dx4)²+(dx)²+(dy)²+(dz)²] au lieu de  ds² = c²dt²-(dy)²-(dy)²-(dz)

drgoulu.com/2007/02/07/le-temps-une-4eme-dimension-imaginaire/#.XeGWBuhKj4Y: Le temps, une dimension imaginaire

jeanzin.fr/ecorevo/sciences/bogdanov.htm  l'illusion de l'origine et temps imaginaire

blogs.scientificamerican.com/cross-check/multiverse-theories-are-bad-for-science/?amp&fbclid=IwAR1jKObT-vd5iZadcmPFN2CEnT5XqBQSHbYZ1yjR9KAtgWfihVg1-RcJC9ULes théories multivers sont mauvaises pour la science .Les nouveaux livres d'un physicien et d'un journaliste scientifique établissent des défenses agressives mais finalement peu convaincantes des multivers Par John Horgan 25 novembre 2019

Réalité et EPR: fr.wikipedia.org/wiki/Paradoxe_EPR: [...] Si, sans perturber en aucune manière l'état d'un système, la valeur d'une quantité physique de ce système peut être prédite avec une probabilité égale à 1, alors il existe un élément de réalité correspondant à cette quantité physique.
journals.openedition.org/bibnum/826L’argument de Einstein, Podolsky et Rosen Franck Laloë

Référence(s) : Albert Einstein (1879-1955), Boris Podolsky (1896-1966), Nathan Rosen (1909-1995). « Can Quantum-Mechanical Description of Physical Reality Be Considered Complete? », Physical Review, vol. 47, pages 777-780 (1935).arxiv.org/pdf/1801.09768.pdfLa contextualité figure de l'étrangeté quantique
arxiv.org/abs/1511.03190Test sans lacune significative du théorème de Bell avec des photons intriqués
zerhubarbeblog.net/2012/02/06/intrication-quantique-base-adn-de-la-vie/Intrication quantique, base ADN de la vie? 6 FÉVRIER 2012 PAR VINCENT VERSCHOORE
zerhubarbeblog.net/2016/08/30/vers-une-theorie-quantique-objective/Vers une théorie quantique objective? 30 AOÛT 2016 PAR VINCENT VERSCHOORE
https://www.microsoft.com/en-us/research/project/tuva-richard-feynman/?from=http%3A%2F%2Fresearch.microsoft.com%2Fapps%2Ftools%2Ftuva%2Findex.html#!1-physical-law conférences de Feynman (project TUVA cf Bill Gates)
https://arxiv.org/pdf/hep-th/0212058.pdfDirac’s Magnetic Monopoles (Again) R. Jackiw

blogs.mediapart.fr Direction d'espace privilégiée et espace-temps spinorielDirection d'espace privilégiée et espace-temps spinoriel 29 AOÛT 2013 PAR SCIENTIA
blogs.mediapart.fr ESPACE-TEMPS SPINORIEL ET DIRECTION D'ESPACE PRIVILEGIEE : ANTECEDENTS ET PREDICTIONS  

blogs.mediapart.fr Planck, BICEP2 et l'espace-temps (I)  (arxiv.org/abs/1303.5083: Résultats 2013 de Planck. XXIII. Isotropie et statistiques du CMB)
blogs.mediapart.fr/scientia/blog/240814/cosmologie-lindispensable-debat-i
Planck data, spinorial space-time and asymptotic Universe).
blogs.mediapart.fr: direction d'espace privilégiée.
blogs.mediapart.fr: Biceps2, cosmologie, espace-temps, matière sombre
blogs.mediapart.fr: Pré-big bang, vide et cosmologies non-cycliques voir pos.sissa.it/134/479/pdf
Pré-big bang, physique fondamentale et cosmologies non-cycliques
Direction d'espace privilégiée et espace-temps spinoriel  
ESPACE-TEMPS SPINORIEL ET DIRECTION D'ESPACE PRIVILEGIEE : ANTECEDENTS ET PREDICTIONS  
Planck, BICEP2 et l'espace-temps (I) (espace-temps spinoriel de Luis Gonzalez-Mestres) .   (arxiv.org/abs/1303.5083: Résultats 2013 de Planck. XXIII. Isotropie et statistiques du CMB)
blogs.mediapart.fr/cosmologie/blog/070915/vide-physique-superbradyons-et-intrication-quantique-i

agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-science-et-la-philosophie-193195: La science et la philosophie entrent dans l’ère de l’information par Bernard Dugué

Le livre de Bernard Duguéiste-editions.fr/products/linformation-et-la-scene-du-monde L'information et la scène du monde De la philosophie à la science, l'univers des formes et des communications
bdugue.typepad.com: S'il y a une vie après la mort, la physique en donne  une explication
agoravox.fr/actualites/technologies/article/h-e-la-matiere-n-existe-pas-tout-n-130658: H (Ψ) = E Ψ : La matière n’existe pas ; tout n’est que forme et énergie par Bernard Dugué (son site) 2013
agoravox.fr/tribune-libre/article/dernieres-nouvelles-de-la-physique-218612: Dernières nouvelles de la Physique Quantique, introduction de la conscience dans l’équation
par Zevengeur

agoravox.fr/tribune-libre/article/information-realite-fondamentale-163860Information, Réalité fondamentale de l’Univers… ? par Vincent Verschoore
zerhubarbeblog.net/2019/12/01/de-lunivers-spatial-a-lunivers-causal/: De l'Univers spatial à l'Univers causal par  VINCENT VERSCHOORE
zerhubarbeblog.net/2011/08/17/physique-de-lunivers-au-dela-de-lespace-temps/  Physique de l’Univers: au-delà de l’espace-temps?  PAR VINCENT VERSCHOORE
zerhubarbeblog.net/2017/01/15/gravite-entropique-contre-matiere-noire/:Gravité entropique contre matière noire. 15 JANVIER 2017 PAR VINCENT VERSCHOORE
sciencetonnante.wordpress.com/2011/06/06/la-gravite-une-force-emergente-dorigine-entropique/La gravité, une force émergente d’origine entropique ?
blogs.futura-sciences.com/barrau/2017/03/13/la-gravitation-est-elle-emergente/LA GRAVITATION EST-ELLE ÉMERGENTE ? 13 MARS 2017 AURÉLIEN BARRAU [...] Mais la forme d’émergence particulière que je veux évoquer dans ce billet est différente. Elle est thermodynamique arxiv.org/abs/gr-qc/9504004 (l'équation d'état d'Einstein) arxiv.org/abs/1611.02269 (Gravité émergente et univers sombre Erik P. Verlinde)

doublecause.net/index.php?page=Conference_Institut.htm: Le point de vue d'un physicien sur la conscience? De la physique de l'information aux deux fonctions de la conscience: enregistrement du présent et configuration du futur par Philippe Guillemant


backreaction.blogspot.com/2019/11/what-is-dark-energy.html?fbclid=IwAR0qFFKg8jO9wiOeeUf37BMg2wgQUUjvN3LHaez9Qboobj71VnkoaDI-y7s: Qu'est-ce que l'énergie noire? Quelle est la différence entre l'énergie noire et la matière noire? Qu'est-ce que l'énergie noire a à voir avec la constante cosmologique et la constante cosmologique est-elle vraiment la pire prédiction de tous les temps? À la fin de cette vidéo, vous saurez. par 
https://backreaction.blogspot.com/2019/11/how-can-we-test-theory-of-everything.html?fbclid=IwAR0pn067HVsVZaPVsC7nMmawCASvwNFqf-seVM06uWunxUxHd7qnRgIqS1kComment pouvons tester une théorie du tout? par 
lapth.cnrs.fr/pg-nomin/taillet/dossier_matiere_noire/matiere_noire4_mond.php: La matière noire, 
Modification de la Dynamique Newtonienne : MOND

trustmyscience.com: Inflation cosmique et modèles alternatifs : une nouvelle méthode permettrait d’enfin les départager
trustmyscience.com: Une nouvelle théorie unifie matière noire et énergie noire
zevengeur.wordpress.com: Histoire de l'Univers partie , naissance et topologie

zevengeur.wordpress.com: Le mur de la quantique (Le modèle du congrès de Solvay)
zevengeur.wordpress.com: Histoire de l'Univers partie 2 Introduction à la physique fondamentale (pour les nuls)
zevengeur.wordpress.com: Mille milliards de soleils
zevengeur.wordpress.com: Histoire de l'Univers partie 4 Le modèle standard de la physique
zevengeur.wordpress.com: Histoire de l'Univers partie 3 Qed Vous avez dit Qed?
zevengeur.wordpress.com: Le vide quantique un nouveau continent à explorer
zevengeur.wordpress.com: Instant zéro, la plus grand mystère de l'Univers
zevengeur.wordpress.com; Dernières nouvelles de la conscience dans l'équation:    (https://arxiv.org/pdf/quant-ph/9903047.pdf: choix retardé)

consentino.unblog.fr/2016/10/27/attention-lacceleration-de-lexpansion-non-confirmee/:
L’accélération de l’expansion de l’Univers NON confirmée?!… 24 octobre, 2016 mario cosentino
phys.org/news/2016-11-theory-gravity-dark.html: La nouvelle théorie de la gravité pourrait expliquer la matière noire.
(cette « RÉVOLUTION » nos conceptions concernant l’ ESPACE, le TEMPS et la GRAVITE risquent de changer de façon RADICALE. Les nouveaux PARADIGMES de la NOUVELLE COSMOLOGIE DE DEMAIN POURRAIENT ÊTRE LES SUIVANTS:
PARADIGME N°1:LA THÉORIE DE L’INFORMATION »
Notre Univers fonctionnerait avec un « ORDRE SOUS-JACENT » qui nous serait invisible.Cet « espace sous-jacent » utiliserait des « bits » ou des « qubits ». Pour aller à l’essentiel nous sommes de plus en plus de scientifiques pour dire que notre Univers fonctionnerait COMME UN GIGANTESQUE ORDINATEUR…
PARADIGME N°2: LA GRAVITATION DE NEWTON MODIFIÉE PAR LA THÉORIE DE L’INFORMATION
PARADIGME N°3: LA MATIÈRE NOIRE)

genci.fr/sites/default/files/PETAFLOPS_JM_ALIMI.pdf: Astrophysique, raisons d'être du calcul haute performance? (en.wikipedia.org/wiki/Fine-tuned_universemodified gravitySomes aspects of modified gravity modelsModified gravity theories and recent constraints)

futura-sciences.com/sciences/actualites/energie-sombre-energie-noire-quasars-revelent-ils-nouvelle-physique-38137/: Énergie noire : les quasars révèlent-ils une nouvelle physique ?

hal.archives-ouvertes.fr/hal-00165345/document: Le problème de la constante cosmologique

phys.org/news/2016-11-theory-gravity-dark.html: La nouvelle théorie de la gravité pourrait expliquer la matière noire (arxiv.org/abs/1001.0785 ou en.pdf: https://arxiv.org/pdf/1001.0785.pdf): Sur l'origine de la gravité et les lois de Newton par Erik P. Verlinde.

Les modèles cosmologiques  Calcul spinoriel 
 youtube.com/watch? v=XJDOcnk8GFYETAT KMS          mathworld.wolfram.com
Igor Novikov et Andreï Dorochkevitch Arno Allan Penzias et à Robert Woodrow WilsonGégory Chaitain    Steve Carlip    Vahe Gurzadyan    Zee  Quantum Field Theory in a Nutshell
Edward Witten  Sidney Coleman Jonh Mather.  Noam Chomsky (son blog noam-chomsky.fr)
Victor J. Stenger et Dieu, l'hypothèse erronée Comment la science prouve que Dieu n'existe pas    Mioara_Mugur-Schächter    Max Planck    Claude Shannon       Dr. João Magueijo         Vaé Zartarian     doublecause.net Vahe: Zartarian.   Le site de Vahe Zartarian: co-creation.net/index.html     Philippe Guillemand
 jean-paul-baquiast.fr : Jean-Paul Baquiast - pour un principe matérialiste fort
Le visage de Dieu article 3)  LeMaître: Débat entre science et foi
La thermodynamique   La théorie de l'information     entropie et information.
 A mathematical theory of communication par Shannon  .    état Kubo-Martin-Schwinger   Temps imaginaire   Mur de Planck
Théoriciens de l'état KMS: Rudolph Haag, Marinus Winninck, Minoru TomitaMasamichi Takesaki
entropologie.fr/2019/07/newton-lagrange-legendre-hamilton-poisson-et-les-autres.html?fbclid=IwAR2xkicbvxcOL1LviBO8R8a9GguzaXqu6apBI-qETkvffHYhTWFmUDv8XYk:  L'homme quantique: Newton, Lagrange, Legendre, Hamilton, Poisson et les autres...
Les modèles cosmologiques   Modèle standard de la cosmologie   modèle ΛCDM   
« ΛCDM », grandeur et décadence du modèle standard de la cosmologie    modèle bi-métrique   Constante cosmologique ou Λ    matière noire (ne pas confondre avec l'énergie noire)
podcastscience.fm/vide     wikipedia.org/wiki/Vide      Vide Superbradyonique Et Enchevêtrement Quantique     Les superbradyons --->(arxiv.org/abs/0905.4146)

Gravitation quantique: https://www.facebook.com/notes/%D8%A7%D9%84%D9%81%D9%8A%D8%B2%D9%8A%D8%A7%D8%A1-%D9%88%D8%A7%D9%84%D8%B1%D9%8A%D8%A7%D8%B6%D9%8A%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%8A%D8%AF-%D9%88%D8%A7%D8%AD%D8%AF%D8%A9/gravitation-quantique/136190359793734/?pnref=story

en.wikipedia.org/wiki/List_of_space_telescopes; Liste des télescopes spatiaux 

 
Autres liens pour "le mystère du satellite planck": Quelques pages du livre
aphadolie.com/2017/04/13/les-freres-bogdanov-et-le-pr-luis-gonzales-mestres/Les frères Bogdanov et le Pr Luis Gonzales-Mestres
blogs.mediapart.fr/scientia/blog/140412/biographie-de-luis-gonzalez-mestres-cnrs-candidat-au-comite-national-de-la: Biographie de Luis Gonzalez-Mestres (CNRS), candidat au Comité National de la Recherche Scientifique et le blog de Luis Gonzalez-Mestres
blogs.mediapart.fr/cosmologie/blogLe blog cosmologie
blogs.mediapart.fr/scientia/blog/110414/bicep2-cosmologie-espace-temps-matiere-sombre-i: BICEP2, Cosmologie, espace-temps, matière sombre... (I)
blogs.mediapart.fr/cosmologie/blog/100215/planck-bicep2-et-lespace-temps-iiPlanck, BICEP2 et l'espace-temps (II)
public.planck.fr/resultats/207-geometrie-de-l-espace-et-contenu-de-notre-universMission Planck -Géométrie de l'espace et contenu de notre Univers
cortecs.org/cours/cours-le-brouet-science-a-religion-degre-0-de-lepistemologie-cas-hawking-bogdanov-etc/ Science & religion – Cas Hawking, Bogdanoff, etc. 12/10 2010  Richard Monvoisin
fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_de_Hartle-Hawking: Le modèle de Hartle-Hawking, nommé d'après James Hartle et Stephen Hawking (aussi appelé modèle d'Univers sans bord), est une proposition concernant l'état de l'univers avant l'ère de Planck. C'est une fonction d'onde de l'Univers calculée à partir de l'intégrale de chemin de Feynman
fr.wikipedia.org/wiki/Spectrom%C3%A8tre_magn%C3%A9tique_Alpha: spectromètre magnétique alpha : caractériser les particules et antiparticules des rayons cosmiques.
trustmyscience.com/stephen-hawking-pourquoi-son-dernier-article-n-est-pas-revolutionnaire/ L’univers sans bord : le modèle de Hartle-Hawking
https://www.mondialisation.ca/ce-qua-revele-le-satellite-planck-sur-la-creation-de-lunivers-miracle-ou-hasard/5358636: Ce qu’a révélé le satellite Planck sur la création de l’univers: Miracle ou hasard? «Ce que je vois dans la nature est un grand dessein que ne nous pouvons comprendre que de manière imparfaite, et que doit remplir une personne qui réfléchit avec un sentiment d’humilité…Albert Einstein

L'inflation en débat?
zerhubarbeblog.net/2019/12/01/de-lunivers-spatial-a-lunivers-causal/: De l'Univers spatial à l'Univers causal 1 DÉCEMBRE 2019
zerhubarbeblog.net/2017/01/15/gravite-entropique-contre-matiere-noire/: Gravité entropique contre matière noire. 15 JANVIER 2017 PAR VINCENT VERSCHOORE

monblogdereflexions.blogspot.com/2011/05/dossier-la-mysterieuse-energie-noire.html#.Xe_gLehKj4Y: Dossier la mystérieuse énergie noire

pourlascience.fr/sd/cosmologie/linflation-cosmique-en-debat-6462.php: cette théorie qui est au cœur de la cosmologie moderne souffre de sérieuses difficultés.
https://www.pourlascience.fr/sd/cosmologie/linflation-va-t-elle-faire-pschitt-9861.phpL'inflation va-t-elle faire pschitt ? Les dernières mesures de Planck ainsi que des problèmes théoriques mettent à mal l'idée d'inflation, pourtant défendue par nombre de cosmologistes. Le temps des nouvelles idées est venu !
hal.archives-ouvertes.fr/hal-00165345/documentLe problème de la constante cosmologique
consentino.unblog.fr/2016/10/27/attention-lacceleration-de-lexpansion-non-confirmee/Attention, l'accélération de l'expansion de l'Univers NON confirmée
phys.org/news/2016-11-theory-gravity-dark.html: La nouvelle théorie de la gravité pourrait expliquer la matière noire
https://trustmyscience.com/nouvelle-theorie-unifie-matiere-noire-energie-noire/Une nouvelle théorie unifie matière noire et énergie noire
https://www.pourlascience.fr/sd/cosmologie/le-cinquieme-element-cosmique-4276.php: Le cinquième élément cosmique Un champ d'énergie invisible, la quintessence, domine depuis peu l'évolution de l'Univers, et en accélère l'expansion.
https://www.cairn.info/revue-de-metaphysique-et-de-morale-2004-3-page-413.htm: Les nouveaux défis de la cosmologie moderne par Gabriele Veneziano
https://www.livescience.com/axion-found-in-weyl-semimetal.html?utm_source=Selligent&utm_medium=email&utm_campaign=10419&utm_content=20191122_LS_Essentials_Newsletter+-+adhoc+&utm_term=2973335&m_i=8UY8R8%2BoW8m0z_rskHf45%2BA12z4AAaPc4W6cImZs3TLsozPRxLt4836jcFi4RNsLGqBjRhKIsdMMwH2pBF8aBZs_dezwfaLe8mLes physiciens ont enfin vu les traces d'une particule recherchée depuis longtemps, l' axion , une particule insaisissable qui interagit rarement avec la matière normale. Il a été prédit pour la première fois il y a plus de 40 ans mais n'a jamais été vu jusqu'à maintenant. Les scientifiques ont suggéré que la matière noire pourrait être composée d'axions
http://www.planetastronomy.com/special/2006-special/bnf-veneziano-6mai2006.htm: CONFÉRENCE «D'OÙ VENONS NOUS ? OÙ ALLONS NOUS? Les grands défis cosmologiques du 21ème siècle» Par Gabriele VENEZIANO Professeur au collège  Organisée par le laboratoire APC Quai François Mauriac Paris 13ème. le samedi 6 Mai 2006
https://arcea-cesta.ovh/index.php/voyages-visites-spectacles/albums-photos-du-site/8-assemblee-annuelle-2003/detail/54-assemblee-annuelle-2003?tmpl=component: À l’assaut du mur de PLANCK Vers l’origine de l’Univers par Pierre Laharrague
https://www.scienceetfoi.com/ces-theories-scientifiques-qui-predisent-des-infinites-d-univers-condamnent-elle-l-existence-de-dieu/: Ces théories scientifiques qui prédisent des infinités d’univers condamnent-elles l’existence de DIeu ?
https://arcea-cesta.ovh/index.php/voyages-balades-visites-spectacles/albums-photos-du-site/8-assemblee-annuelle-2003/detail/60-assemblee-annuelle-2003?tmpl=component: De zéro à l'infini
Une brève histoire de l'Univers par Pierre Laharrague
http://irfu.cea.fr/dap/Phocea/Vie_des_labos/Ast/ast.php?t=actu&id_ast=3475: Les défauts du fond diffus de l'univers sont-ils réels ? [...] En utilisant cette méthode plus performante, les astrophysiciens ont constaté que le défaut de la "tache froide" disparaissait en grande partie et redevenait compatible avec les fluctuations statistiques générales du signal.. 
futura-sciences.com/sciences/dossiers/astronomie-infini-mysteres-limites-univers-574/page/9/: Singularités et temps zéro : comment décrire l'univers ?
http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/logphil/oeuvres/russell/philo1.htm: Bertrand Russell  Problèmes de philosophie (1912) 3. Nature de la matière

https://www.ipht.fr/Docspht//articles/t07/223/public/cours2007.pdf : COURS cosmologie et fluctuations primordiales
https://forums.futura-sciences.com/discussions-scientifiques/13508-fluctuations-signature-de-metrique-kms-mq-origine-de-l-espace-temps-bogdanov-2.html : Fluctuations signature de la metrique,KMS,MQ et origine de l`espace-temps (Bogdanov)
https://www.ledifice.net/7045-3.html:  Avant le Big Bang. 22 Octobre 2002 l'étrange " Affaire Bogdanoff ".Arkadiusz Jadczyk International Institute of Mathematical Physics  (la site Site : http://www.alchymie.net n'existe plus)
http://le-cera.com/lorigine-lavenir-monde-apprend-science/: L’origine et l’avenir du monde… Que nous apprend la Science ? Compte rendu de la 60ème rencontre du CERA du vendredi 25 septembre 2013. Présentation des frères BOGDANOV par Patrick RABILLER
http://www.scilogs.fr/complexites/mort-de-la-loi-de-moore/: La loi de Moore est-elle morte ? Existe-il une loi de Moore "universelle" ?
unamur.be/sciences/philosoc/revueqs/textes-en-ligne/rqs_181_4_etats_stationnaires Quand fallait-il abandonner la théorie de l’état stationnaire ?
www.nasonline.org/publications/biographical-memoirs/memoir-pdfs/coleman-sidney.pdf:  S i d n e y c o l e m a n 1 9 3 7 – 2 0 0 7 A Biographical Memoir by h o w a r d g e o r g i
https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/813574/filename/These_D_Girard.pdf : Cosmologie observationnelle avec le satellite Planck : extraction du signal astrophysique des données brutes de l’instrument HFI et étude de l’effet du rayonnement cosmique. Damien Girard
https://www-n.oca.eu/elena/Porque04/Cappi-Porquerolles-Screen.pdfhistoire de l'univers 
http://www.integralworld.net/reynolds20.html EVOLUTION INTÉGRALE: UNE PHILOSOPHIE NÉO-PÉRENNE BRAD REYNOLDS
https://www.philomag.com/lactu/dialogues/le-temps-existe-t-il-et-si-oui-combien-28384 Les physiciens Lee Smolin et Carlo Rovelli ont longtemps travaillé ensemble avant de diverger sur le problème de la nature du “temps”. Pour le premier, le “temps” existe vraiment. Pour le second, nous avons plutôt affaire à plusieurs couches de temps. Un désaccord qui ranime l’un des plus vieux débats de la métaphysique mais aussi nos émotions devant le futur et la mort.
tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/162559/filename/THESE.pdf: Le squelette de l'Unuvers, un outil d'analyse des grandes structures Thierry Sousbie
lemonde.fr/sciences/article/2019/11/27/des-scientifiques-ont-detecte-dans-notre-galaxie-un-trou-noir-qu-ils-ne-savent-pas-expliquer_6020779_1650684.html : Des scientifiques ont détecté dans notre galaxie un trou noir qu’ils ne savent pas expliquer LB-1 a une masse 68 fois supérieure à celle du Soleil, une bizarrerie qui pourrait signifier qu’il n’a pas été créé par une supernova.

Symboles et représentations:
math93.com/index.php/histoire-des-maths/les-symboles-menu
https://fr.wikipedia.org/wiki/Table_de_symboles_math%C3%A9matiques
http://villemin.gerard.free.fr/Referenc/Outils/AOUTILS/Symboles.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Module_d%27un_nombre_complexe
http://villemin.gerard.free.fr/Wwwgvmm/Type/aaaCompl/PuisReel.htm
https://www.lexilogos.com/grec_alphabet.htm
a2  d2  {\ displaystyle \ omega = {\ begin {bmatrix} \ phi \\\ chi \ end {bmatrix}} \,} ( p n)  ( p n)    alphabet grec: α  β θ  σ ξ  Δ     π π     θxσx+θyσy+θzσz    θxσx+θyσy+θzσz
A=   [-100-1]  [2035]     -100-1](  [ -100-1

brian greene la réalité cachée

https://www.quora.com/Is-there-any-evid siècles avant eux ence-of-a-multiverse-1 : y a t-il des preuves d'un multivers page 32 et 520: Einstein, Eddington et l'éclipse de 1919:   https://www.nature.com/articles/d41586-019-01172-z  [https://arxiv.org/abs/0709.0685 https://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/0709/0709.0685.pdf]

https://arxiv.org/pdf/1811.03058.pdf : Albert Einstein and the fifth dimension. A new interpretation of the papers published in 1927 Giulio Peruzzi∗ Alessio Rocci† July 17, 2019

Jaume Garriga , Alexander Vilenkin : Beaucoup de mondes en un  arxiv.org/abs/gr-qc/0102010  (arxiv.org/pdf/gr-qc/0102010.pdf) et https://arxiv.org/abs/0809.4257 (https://arxiv.org/pdf/0809.4257.pdf)

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24 janvier 2021

Le mystère du satellite Planck: Qu'y avait-il avant le Big Bang ?



.mondialisation.ca/ce-qua-revele-le-satellite-planck-sur-la-creation-de-lunivers-miracle-ou-hasard/5358636: Ce qu’a révélé le satellite Planck sur la création de l’univers: Miracle ou hasard? Par Chems Eddine Chitour

Le mystère du satellite Planck. Qu'y avait-il avant le big bang?

 

amazon.fr/myst%C3%A8re-satellite-Planck-avait-avant/dp/2212557329:

Le mystère du satellite Planck:

 Qu'y avait-il avant le Big Bang ?

pseudo-sciences.org/Les-freres-Bogdanov-science-ou-fableLes frères Bogdanov : science ou fable ?
uilg.be/blog/wp-content/uploads/2016/06/Tentative-de-synth%C3%A8se-comprendre-le-Big-bang.pdf: Tentative de synthèse, 3 minutes pour comprendre la grande théorie du Big Bang (des frères Grichka et Igor Bogdanov)
monblogdereflexions.blogspot.com/2012/06/au-commencement-du-temps-4-9-partie-2.html#.XcrcdldKj4Y: Au commencement du temps mon article 4-9 = ma "lecture" du livre des Bogdanov (et les liens vers tous mes articles)
monblogdereflexions.blogspot.com/2012/03/mes-liens-pour-les-articles-au.html#.XcreUFdKj4Y: les liens pour les articles rubrique "au commencement du temps"
tel.archives-ouvertes.fr/tel-00001502/document Thèse de Grichka Bogdanov FLUCTUATIONS QUANTIQUES DE LA SIGNATURE DE LA METRIQUE A L’ECHELLE DE PLANCK
tel.archives-ouvertes.fr/tel-00001503v1/document Thèse de Igor Bogdanov ETAT TOPOLOGIQUE DE L’ESPACE-TEMPS A L’ECHELLE ZERO
mondialisation.ca/ce-qua-revele-le-satellite-planck-sur-la-creation-de-lunivers-miracle-ou-hasard/5358636:  Ce qu’a révélé le satellite Planck sur la création de l’univers: Miracle ou hasard?
Par Chems Eddine Chitour
admiroutes.asso.fr/larevue/2014/149/mms.pdf: PRINCIPES D’UNE 2ème MÉCANIQUE QUANTIQUE par Mioara Mugur-Schächter
Mioara Mugur-SchächterMioara Mugur-Schächter facebook
fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Igor_et_Grichka_Bogdanoff/Sources
https://jeanzin.fr/ecorevo/sciences/bogdanov.htm: l'illusion de l'origine
http://sciences.blogs.liberation.fr/2010/10/15/un-document-accablant-pour-les-bogdanov/
fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Igor_et_Grichka_Bogdanoff/Sources: Discussion:Igor et Grichka Bogdanoff/Sources (

http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?bibcode=1931MNRAS..91..483L&db_key=AST&page_ind=7&plate_select=NO&data_type=GIF&type=SCREEN_GIF&classic=YESArticle de Georges Lemaïtre de 1927 cité par les Bogdanov en page 345 dans "la pensée de Dieu": Un Univers homogène de masse constante et de rayon croissant rendant compte de de la vitesse radiale des nébuleuses extra-galactiques.(c'est à dire le Big Bang).
hal.archives-ouvertes.fr/hal-00859966/document: Spinorial space-time and privileged space direction (I) Luis Gonzalez-Mestres

Autres liens pour "le mystère du satellite planck": Quelques pages du livre
aphadolie.com/2017/04/13/les-freres-bogdanov-et-le-pr-luis-gonzales-mestres/Les frères Bogdanov et le Pr Luis Gonzales-Mestres
blogs.mediapart.fr/scientia/blog/140412/biographie-de-luis-gonzalez-mestres-cnrs-candidat-au-comite-national-de-la: Biographie de Luis Gonzalez-Mestres (CNRS), candidat au Comité National de la Recherche Scientifique et le blog de Luis Gonzalez-Mestres
blogs.mediapart.fr/cosmologie/blogLe blog cosmologie
blogs.mediapart.fr/scientia/blog/110414/bicep2-cosmologie-espace-temps-matiere-sombre-i: BICEP2, Cosmologie, espace-temps, matière sombre... (I)
blogs.mediapart.fr/cosmologie/blog/100215/planck-bicep2-et-lespace-temps-iiPlanck, BICEP2 et l'espace-temps (II)
public.planck.fr/resultats/207-geometrie-de-l-espace-et-contenu-de-notre-universMission Planck -Géométrie de l'espace et contenu de notre Univers
cortecs.org/cours/cours-le-brouet-science-a-religion-degre-0-de-lepistemologie-cas-hawking-bogdanov-etc/ Science & religion – Cas Hawking, Bogdanoff, etc. 12/10 2010  Richard Monvoisin
fr.wikipedia.org/wiki/Mod%C3%A8le_de_Hartle-Hawking: Le modèle de Hartle-Hawking, nommé d'après James Hartle et Stephen Hawking (aussi appelé modèle d'Univers sans bord), est une proposition concernant l'état de l'univers avant l'ère de Planck. C'est une fonction d'onde de l'Univers calculée à partir de l'intégrale de chemin de Feynman
fr.wikipedia.org/wiki/Spectrom%C3%A8tre_magn%C3%A9tique_Alpha: spectromètre magnétique alpha : caractériser les particules et antiparticules des rayons cosmiques.
trustmyscience.com/stephen-hawking-pourquoi-son-dernier-article-n-est-pas-revolutionnaire/ L’univers sans bord : le modèle de Hartle-Hawking


Cet article est consacré à quelques note et commentaires sur ma lecture du livre:

Pages 15 à 28: Introduction page 25: le mystère du satellite planck: Le 21 mars 2013, au siège de l'ESA, George Efstathiou,  l'un des membres les plus influents de la mission Planck, (fr.euronews.com/2013/03/21/le-satellite-europeen-planck-perce-certains-mysteres-du-big-bang) a déclaré: "il  est possible que l'univers ait connu une phase avant le big bang".

Page 26: Marc Kamionkowski (en.wikipedia.org/wiki/Marc_Kamionkowski): Il n'est plus complètement fou de se demander ce qui s'est passé avant le big bang   https://media.caltech.edu/press_releases/13218
Page 26: Sean Caroll (https://www.amazon.com/Eternity-Here-Quest-Ultimate-Theory/dp/0452296544): Les scientifiques pensent de plus en plus sérieusement que le big bang n'est pas vraiment le commencement, mais juste une phase que traverse l'univers (2010).
Page 26: Penrose en 2010 que s'est-il passé avant le big bang? puis en https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/cosmologie-preuve-avant-big-bang-roger-penrose-rayonnement-fossile-26213/ Roger Penrose pense avoir trouvé une preuve de2018:  son modèle de « cosmologie cyclique conforme ». Des « points Hawking » seraient visibles dans le rayonnement fossile, témoignant de l'évaporation de trous noirs supermassifs survenue avant le Big Bang, dans un monde qui aurait précédé le nôtre. [https://arxiv.org/abs/1808.01740 Preuve apparente de points de Hawking dans le ciel CMB]
Page 27: 25 mars 2013: sciencepresse.qc.caet les anomalies pourrait-il s'agir du résidu de quelque chose survenu "avant" le big bang? (auparavant impensable, voir condamnable)https://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2013/03/25

Pages 29 à 42: chapitre 1 Le Big Bang a-t-il laissé une trave dans le ciel?
Page 29: . Les 4 mousquetaires, élèves de Alexander Friedmann:  Georges GamowLev LandauMatveï BronsteinDmitri Ivanenko
Page 38: Article de Gamow 1946 Phys. Rev., 70 572 -Expanding Universe and the Orifin of Elements puis, voir https://cosmology.education/nucleosynthese-primordiale-1/#! :

  • 1946 : Gamow propose un mécanisme de formation des noyaux atomiques aux premiers stades d'un Univers en expansion
  • 1948 : Ralph Alpher et Robert Herman suggèrent un rayonnement fossile émis au découplage de la lumière et de la matière dans le cadre du modèle du Big Bang (7 degrés au lieu des 2.7 degrés constatés aujourd'hui). 
  • 1953 : Alpher, Herman et Follin décrivent précisément l'état d'un Univers en Big Bang à partir de l'instant ou sa densité est telle qu'il peut être décrit par la physique connue
    Georges Gamow dans astrosurf.comla création de l'univers

Pages 43 à 53 chapitre 2 -sur la piste de la première lumière
Piotr Kapista est parvenu au péril de sa vie à défendre ses collègues L.D. Landau et V.A. Fock, leur épargnant une mort certaine dans les prisons staliniennes. Il est lauréat de la moitié du prix Nobel de physique de 1978 (l'autre moitié a été remise à Arno Allan Penzias et à Robert Woodrow Wilson.

Doroshkevich précisait que ce rayonnement devrait être mesurable expérimentalement[3] [4]Cela a été fait avec le satellite prognoz 9 en 1983. Le signal de ce rayonnement avait été découvert expérimentalement par TA Shmaonov en 1957, mais son travail avait été oublié, même en Union soviétique, à l'époque du travail de Doroshkevich et de Novikov. Leur propre travail, également, est resté inconnu dans l'ouest jusqu'à ce que le signal soit redécouvert par Arno Penzias et Robert Wilson en 1965[4] [5]  (Voir plus loin avec les pages 55 à 59). On peut lire dans l'article de Doroshkevich et  Novikov: "Selon la théorie de Gamow, il devrait être possible aujourd'hui d'observer une radiation de planck en équilibre à une température de 1 à 10 degrés K (c'est à dire un spectre de corps noir). Mais comment la détecter? Ils donnent la réponse: "dans le new Jersey vers Crawford Hill; il y a là le super-détecteur des laboratoires Bell". Mais on était en URSS et Zeldovitch qui aurait peut-être pu leur obtenir une autorisation pensait que c'était trop tard et que d'autres auraient détecté cette fameuse radiation alors personne ne semblait avoir lu l'article à l'ouest, même Robert Dicke, à Princetown, et personne n'a réalisé non plus à l'ouest que l'antenne des laboratoires Bell pouvait faire l'affaire ou ont mis le bruit que certains avaient remarqué sur le compte d'un quelconque parasite. C'était un an avant que Arno Allan Penzias et Robert Woodrow Wilson découvrent le rayonnement de fond cosmique à micro-ondes (CMB), cette équipe soviétique avait donc prédit son existence et son mesurabilité.
[Iakov Zeldovitch découvrit avec Igor Novikov et Andreï Dorochkevitch les premiers indices qu'un trou noir n'a pas de cheveux. Il proposa avec Igor Novikov les méthodes astronomiques de recherche des trous noirs dans notre Galaxie, qui semblent finalement avoir réussi. Il proposa indépendamment de Salpeter que des trous noirs supermassifs fournissent leur énergie aux quasars et aux radiogalaxies. Il eut l'idée que les lois de la mécanique quantique pourraient permettre aux trous noirs en rotation de rayonner et de ralentir, et prouva avec Alexeï Starobinski qu'il en est ainsi. Mais il s'opposa à la preuve de Stephen Hawking que même des trous noirs qui ne tournent pas peuvent rayonner et s'évaporer].


Pages 55 à 59 chapitre 3 Le bruit du big bang. Arno Penzias et Robert Wilson (1965) et la La découverte du rayonnement de fond cosmologique (qui vient d'avoir 50 ans).

Rappelons ici ce qu dit Brian Greene dans la "vérité cachée" en pages 73 à 75. Au début des années 1960, deux physiciens de Princetown, qui n'avaient jamais entendu parler des travaux de Gamow et de ses collègues soviétiques, Robert Dicke et Jim Peebles, suivirent un raisonnement semblable et comprirent que l'héritage du big bang devrait se voir dans dans un fond de rayonnement ubiquitaire imprégnant tout l'espace. Pendant que Dicke et Peebles faisaient leurs calculs, à moins de 50 km de Princetown, Penzias et Wilson étaient aux prises avec leur antenne. Coïncidence?>>> Dicke, ce physicien de génie imagine et réalise des dispositifs expérimentaux et entreprend des observations pour soumettre les théories fondamentales, en particulier la relativité générale, aux tests les plus raffinés. Avant d'évoquer ces travaux, rappelons qu'il construisit en 1964, avec ses étudiants P. James E. Peebles et David T. Wilkinson, une antenne radio sensible aux micro-ondes pour tester l'hypothèse de George Gamow selon laquelle un rayonnement universel intense dans ce domaine de fréquence serait la « signature » de la phase dense et chaude consécutive au big bang. Arno A. Penzias et Robert W. Wilson feront fortuitement cette observation un an plus tard. Tout commença par une conférence donnée par Peebles en février 1965 à l'université Jonhs Hopkins, à laquelle assista le radio-astronome Kenneth Turner, qui parla des résultats de Peebles à son collègue Bernard Burke, lequel se trouvait être en lien avec Penzias. Ayant eu vent des recherches menées à Princetown, l'équi pe des laboratoires Belle comprit que leur antenne avait une bonne raison de siffler: elle avait capté lr rayonnement micro-onde du fond de rayonnement cosmologique. La suite est connue, les deux équipes convinrent de publier en même temps leurs articles dans le prestigieux Astronomical Journal. Mais aucun des deux articles ne mentionnait les travaux antérieurs de Gamow, Alpher et Herman. Par contre, pour leur découverte, Penzias et Wilson reçurent le prix Nobel en 1978.
Gamow, Alpher et Herman, absolument consternés, ont dû se démener , les années suivantes, pour faire reconnaître leur travail. Ce n'est que très progressivement et après de nombreux débats, que la communauté des physiciens finit par rendre hommage à leur contribution dans cette découverte fondamentale.

Pages 61 à 67: chapitre 4 Le satellite rouge.

Page 62: Andrei Doroshkevich et Igor Novikov ont écrit: "les mesures (de préférence à partir d'un satellite artificiel) vont nous aider à à savoir si la théorie de Gamow est correcte ou pas". Zeldovitch se dit, bien sûr ils ont raison. A ce moment russes et américains sont encore au coude à coude dans la conquête spatiale. 
Page 63: Deux astrophysiciens américains franchissent une nouvelle étape en 1967Rainer K Sachs et  Arthur Wolfe, qui prédisent que "d'un point à un autre du rayonnement fossile, on devrait détecter des différences de température d'environ 0.1 degré" (voir aussi l'article et l'effet Sachs Wolfe).
Page 63:  Doroshkevich, A. G. (ou arxiv.org/), Zel'dovich, Y. B., & Syunyaev, R. A.
Fluctuations du rayonnement de fond micro-ondes dans les théories adiabatiques et entropiques de la formation de galaxies. Pour eux, (1977), les fluctuations du rayonnement pourraient être à l'origine de la formation des galaxies.
Page 64: Mais il faut vérifier si tout cela est vrai. Le 1er juillet 1983 les russes lancent le satellite prognoz 9 qui contient un capteur Relikt 1 (relique): voir A A KlypinM V Sazhin  (document)D P skulachevI A Strukov. Il fournit la première image du rayonnement fossile 30 ans avant Planck. Le soviétiques donnent une limite supérieure à ces incontestables anisotropies du fond diffus cosmologique. (Nouvelles limites sur l'anisotropie de fond des micro-ondes aux petites échelles angulaires)
page 65: 3 mois avant la conférence de Smoot et les résultats de COBE, en janvier 1992, A Klypin et d'autre inconnus soviétiques qui le resteront à jamais, publient leurs nouvelles analyses. Dans un nouvel article publié le 1 septembre 1992, (l'article en .pdfKlypinskulachev et Strukov  vont jusqu'à préciser que ces variations de température d'un point à un autre sont de l'ordre d'un dix millième de degré. Résultat remarquable pour l'époque!
Ainsi les astrophysiciens russes avaient étudié le rayonnement fossiles avec les satellites de type prognoz et la sonde Relikt 1. La sonde Relikt 2, qui devait lui succéder a été abandonnée faute de moyens et ... suite de la chute du communisme soviétique.
Page 67: La NASA a repris la main avec le lancement de COBE en 1989 dont George Fitzgerald Smoot dira "c'est comme voir le visage de Dieu". Puis c'est au tour de WMAP et de Planck,(public.planck.fr) 1 000 fois plus précis que COBE.

Page 69 à 77 chapitre 5: Qu'est-ce que la première lumière?
Page 70: Regardons de plus près l'image du ciel d'autrefois que Planck a ramené de son long voyage.
Première surprise. Il n'y a que quelques millionièmes de degrés de différence entre le chaux et le froid. Quelque chose de mystérieux semble inscrit dans cette lueur à l'aube cosmique. Georges Smoot n'a pas hésité dans la revue science du 15 août 1997 à comparer à 'l'écriture manuscrite de Dieu".
On retrouve cette référence dans le site mondedemain.org/brochures/le-dieu-reel-preuves-et-promesses/content: dans la revue Science [chapitre PREUVE 1, LA CRÉATION NÉCESSITE UN CRÉATEUR], L'astrophysicien américain George Smoot a parlé de la radiation du bruit de fond comme étant « l'écriture manuscrite de Dieu » (Science, 15 août 1997, page 890 (science et dieu...)
Que pouvons-nous déchiffrer et qu'allons-nous en faire? Smoot répond: "remonter en arrière jusqu'à la création, regarder l'apparition de l'espace et du temps, de l'univers et de tout ce qu'il y a dedans, mais aussi voir l'empreinte de celui qui a fait tout ça".
Page 71: Cela résonne en écho à la phrase prononcée par Einstein 3/4 de siècle plus tôt, citée par George Sylvester Viereck dans Glimpses of the Great: "Nous sommes dans la position d'un petit enfant entrant dans une immense bibliothèque [...] L'enfant que quelqu'un a écrit ces livres. Mais il ne sait pas qui ni comment. Et il ne comprend pas la langue dans laquelle ils sont écrits". Finalement il conclut: "Telle est je crois, l'attitude de l'esprit humain, même le plus grand et le plus cultivé, face à Dieu". Page 71/72: Pourtant, le 21 mars 2013 Max Texmark a confié à Dennis Overbye (new-york times): "L'Univers essaie de nous dire quelque chose":   https://www.nytimes.com/2013/03/22/science/space/planck-satellite-shows-image-of-infant-universe.html?_r=0  (Universe as an Infant: Fatter Than Expected and Kind of Lumpy:
L'univers du nourrisson: plus gros que prévu et genre de boss L ')

Pages 79 à 93: chapitre 6 Quand l'univers a t-il commencé?
Pages 80 à 82. C'est avec Ludwig Boltzmann que la question s'est véritablement posée avec l'irréversibilité du temps  et sa flèche (apparence et illusion?) et l'entropie. L'entropie va en augmentant à mesure que le temps passe. Pourquoi n'en n'irait-il pas de même pour l'Univers entier? Si l'Univers perd de l'énergie, c'est que son entropie augmente. Et dans ce cas; cela veut dire que si l'on remonte très loin dans le passé, l'énergie a nécessairement été plus élevée, et l'entropie plus faible... Mais alors, ne peut-on supposer que l'Univers a eu un commencement? Un début à très haute énergie? En fait, Boltzmann vient de frôler le big bang. Mais il est trop tôt, même Einstein s'est embourbé dans l'éternité en croyant l'Univers immuable.
Friedmann pages 84 à 88. Alexandre Friedmann (1888 1925) est l'un des trois « pères » de l'expansion de l'univers, avec Georges Lemaître et George Gamow, un de ses élèves (voir la métrique de Friedmann-Lemaître-Robertson-Walker). Les équations de Friedmann, décrivent la dynamique de l'expansion de l'Univers dans le cas où celui-ci serait homogène et isotrope.  Pas besoin de la constante cosmologique puisque contrairement à Einstein, il affirme que l'Univers n'est pas statique. Il est mort accidentellement en sept 1925 après un vol en ballon stratosphérique à des fins d’observations météorologiques et médicales, durant lequel est battu le record d’altitude (7 400 mètres). Deux mois plus tard, il décède subitement des suites d’une fièvre typhoïde. Georges Gamow a pensé, d'après les Bogdanov qu'il aurait pu être victime d'un attentat par les bolcheviques, outrés qu'il ait pu soutenir que le cosmos et la matière n'étaient pas éternels.
Pages 88 à 91: Mais George Gamow, son élève, prend la relève.avec Ralph Alpher et Hans Bethe. Il montre que les éléments légers (H, He) n'ont pu être fabriqués qu'à la naissance de l'Univers, quand la température était très élevée, Voir article αβγ. Puis dans la foulée, il publie l'article the evolution of the universe où il estime l'âge de l'Univers à plusieurs milliards d'années. Voir aussi: 1948: découverte du bog bang chaud et Ralph A Alpher, George Antonovich Gamow, and the Prediction of the Cosmic Microwave Background Radiation.

pages 95 à 104: chapitre 7 quel âge a l'Univers?
Page 96: Dès 1912, soit 15 ans avant Hubble, Vesto Slipher  fut le premier à observer le décalage des raies spectrales des galaxies, découvrant ainsi le décalage vers le rouge des galaxies Qu'on attribue souvent de manière erronée à Edwin Hubble. Il fut à l'origine du recrutement de Clyde Tombaugh et supervisa les recherches qui conduisirent à la découverte de Pluton.  Ces mesures et leur signification furent comprises avant 1917 par James Edward Keeler (Lick & Allegheny), Vesto Melvin Slipher (Lowell) et le professeur William Wallace Campbell (Lick) dans d'autres observatoires. C'est seulement en 1929 que Edwin Hubble et Humason.  formulèrent la loi empirique reliant le décalage vers le rouge et la distance des galaxies, actuellement appelée simplement la loi de Hubble,
Page 102: L'univers avant le big bang? les pionniers de l'Univers-informationCharles Henri BennettSeth LlyodSephen Wolfram [Mathematica], Dadid deutschPeter Shor (voir calculateur quantique) sont les successeurs de Leibniz, qui a avancé, 3 siècles avant eux, l'hypothèse hardie que "le fond de la réalité ne serait pas composé de particules matérielles , mais de cette chose tout autre, immatérielle, qu'est l'information. [voir philippe guillemant,  Un univers d'informations et agoravox.fr, information réalité fondamentale?  L'information quantique et le secret de l'Univers]

Pages 105 à 129 chapitre 8: l'Univers est-il rond?


https://www.dailymotion.com/video/x2ldies : De Poincaré à Perelman : une épopée mathématique du XXe siècle, par Gérard Besson, Institut Fourier, Grenoble

 

http://eljjdx.canalblog.com/archives/2018/12/16/36987997.html (la conjecture de Poincaré, solution, commentaire)

 

 

futura-sciences.com/Planck devant une image du CMB.


Page 106:
 le premier a avoir soulevé la question concernant la topologie de la Terre est Bernhard Riemann. Page 107: il présente devant ses pairs son mémoire d'habilitation (extrêmement difficile) que lui a choisi Carl Friedrich GaussPage 108: Il présente l'hypersphère à 3 dimensions qui servira de modèle à Einstein et dont Max Born dira:que "c'est l'une des plus grandes idées sur la nature du monde qui ait jamais été conçue". Page 109: Une deuxième idée de Riemann est que rien n'empêche la sphère qui représente l'Univers de changer de rayon! Il parle représentation possible de l'espace-temps en expansion (avec 100 ans d'avance). Page 110/111: Que nous dit-on sur la forme de l'Univers? Que l'espace à  dimensions est plat, ce qui prend le contre-pied des idées de Riemann et d'Einstein. Sur le site de Planck, on peut lire: "Le modèle utilisé ici est le modèle de concordance qui suppose un espace plat. Si on recommence l’exercice d’ajustements des paramètres cosmologiques en ajoutant un paramètre de courbure, on constate que notre espace doit être justement plat (ce qui n'a rien à voir avec sa forme mais signifie que sa géométrie est euclidienne). L’hypothèse est précisément vérifiée puisqu'on mesure un paramètre de courbure compris entre -0.01 et +0.01.

 "Quant à la géométrie, l'espace est plus plat que jamais." Mais disent les Bogdanov, la réalité des chiffres, celle des données exploitables conduisent à une interprétation différente du discours officiel. Elle prend le contre-pied de ce que martèlent depuis 2013 les équipes du satellite Planck: l'espace à 3 dimensions, selon les Bogdanov, ne peut pas être rigoureusement, exactement plat. Cela semble aussi déraisonnable que d'affirmer que la Terre est plate.
Pages 112 à 118: La forme de l'Universdensité et densité critique. Que disent WMAP et Planck? Pour que l'espace à 3 dimensions soit exactement plat, comme les commentateurs l'affirment, il faudrait que le paramètre densité soit = 1 (le paramètre de densité est défini comme étant le rapport de la densité d'énergie correspondant à la densité critique d'énergie. Ce paramètre est noté avec la lettre grecque \Omega  et est donc défini par {\displaystyle \Omega \equiv {\frac {\rho }{\rho _{\rm {c}}}}}.). Est ce la cas? Non. Les frères Boddanov citent le résultat de 9 ans d'observations WMAP: https://arxiv.org/abs/1212.5226 (https://arxiv.org/pdf/121 2.5226.pdf). Dans la table 1, on voit que le paramètre densité n'est pas égal à 1 mais à 1.037.

Et qu'en dit le satellite Planck? Voir résultats 22 mars 2013:   https://arxiv.org/abs/1303.5076  (https://arxiv.org/pdf/1303.5076.pdf): l'espace à 3 dimensions n'est pas plat, mais comporte une légère courbure.

Et en France? (page 116). Sur le site du laboratoire "astroparticule et cosmologie" de l'université Paris-7, on peut lire: "Sur les plus grandes échelles (de l'ordre de 60° sur le ciel) les fluctuations de température observées, tant par COBE que par WMAP, sont plus faibles que prévues. Il est possible de ce soit juste un effet de variance cosmique, c'est-à-dire qu'il n'y a pas assez de zones de cette taille dans le ciel pour fournir un échantillon statistiquement significatif. Il pourrait alors simplement s'agir d'un hasard, une fluctuation statistique sans signification particulière. Mais plusieurs équipes y ont vu une indication d'une taille finie de l’univers. La position du premier pic acoustique est compatible avec un univers spatialement plat (courbure Omega_k=0), mais la valeur préférée par l'ajustement est en fait légèrement positive (Omega_k=0.02±0.02), donnant un univers fermé mais de taille nettement plus grande que la partie visible de l'univers (l'intérieur de l'horizon).   https://www.apc.univ-paris7.fr/APC_CS/fr/le-fond-diffus-cosmologique-cmb
D'un espace plat, on est donc irrésistiblement ramené à un espace à courbure >0, c'est à dire un espace fermé... Déjà, le 17 sept 2004, les frères Bogdanov avaient demandé à Georges Ellis, si les résultats de WMAP étaient bien en faveur d'un espace à courbure >0. La réponse par mail a été "Oui c'est correct, quoique beaucoup de gens résistent à cela." Il a coécrit l’ouvrage intitulé The Large Scale Structure of Space-Time avec Stephen Hawking).
Récapitulons, Pages 118 à 121: La courbure >0  de l'espace à 3 dimensions implique que l'Univers est nécessairement "fermé"; un peu comme la Terre est fermée sur elle-même. Mais quelle est la topologie de cet espace fermé on dit "compact" (compacité)? Revenons à une caractéristique de notre espace. Il ne présente nulle part de déchirures, il est lisse et sans trous (sans failles de l'espace-temps). On dit qu'il est simplement connexe. Matts Roos, dans Introduction à la cosmologie, rappelle, à la page 264, sans états d'âme, pour citer les Bogdanov, que "notre Univers est simplement connexe." La notion de simple connexité raffine celle de connexité : là où un espace connexe est simplement « d'un seul tenant », un espace simplement connexe est de plus sans « trou » ni « poignée ».
Page 119: Dans l'article de mars 2013 (https://arxiv.org/abs/1303.5076) relatif à la topologie de l'Univers, les quelques deux cent signataires sont d'accord pour dire: "Les modèles d'espace-temps les plus simples sont globalement isotropes et simplement connexes".   (http://planck.caltech.edu/pub/2013results/Planck_2013_results_26.pdf: "Thus marginalized, the limits on the radius Ri of the largest sphere inscribed in topological domain (at log-likelihood-ratio ∆lnL > −5 relative to a simply-connected flat Planck best-fit model) are: in a flat Universe, Ri > 0.92χrec for the T3 cubic torus; Ri > 0.71χrec for the T2 chimney; Ri > 0.50χrec for the T1 slab; and in a positively curved Universe, Ri > 1.03χrec for the dodecahedral space; Ri > 1.0χrec for the truncated cube; and Ri > 0.89χrec for the octahedral space. The limit for the T3 cubic torus from the matched-circles search is, consistently, Ri > 0.94χrec at 99 % confidence level."
Page 120: Selon les Bogdanov, il est tout aussi raisonnable de penser que notre Univers n'a pas de bord (cf le modeèle de Hartle Hawking qui propose par ailleurs «L'univers est né sans Dieu»).
Que peut-on tirer de tout cela? Que vraisemblablement notre espace à 3 dimensions est un espace fermé sans bord et simplement connexe (c"est à dire sans trous). Alors, quelle est la seule forme possible?
Page 120: C'est une réponse fascinante, nous disent les Bogdanov, qui représente un des plus hauts sommets des Mathématiques. Elle a été donnée par Poincaré et sera examinée dans les pages suivantes. Il faut ici rappeler que la sphère à 3 dimensions est le modèle adopté par Riemann et Einstein, ce qui incite à penser que le choix de la sphère est "le bon"?
Page 121/122: La conjecture de PoincaréC'était une conjecture mathématique du domaine de la topologie algébrique portant sur la caractérisation d'une variété particulière, la sphère de dimension trois ; elle fut démontrée en 2003 par le Russe Grigori Perelman. On peut ainsi également l'appeler « théorème de Perelman ».Elle dit:"Un espace à 3 dimensions, fermé, sans bords et simplement connexe est nécessairement une sphère à 3 dimensions.
Pages 122 à 125: La légende de Grigory Parelman. Le mystérieux mathématicien vit reclus en compagnie de sa vieille mère à Saint Pétersbourg, non loin des quartiers dans lesquels Friedmann aimait à se promener en compagnie de son turbulent élève, Georges Gamow. Il se révèle vite un prodige. En 1982, à l'âge de 16 ans, le voilà médaille d'or des Olympiades internationales de mathématiques avec le score de 42/42. Il soutient sa thèse à 24 ans et se lance à corps perdu dans des travaux vertigineux avec alexandre alexandrov, un autre géant des mathématiques. qui a passé sa thèse sous la direction de Vladimir Fock, lui-même élève, avec Gamow, du grand Friedmann. Mais, dès 1995, il commence à battre en retraite face aux honneurs, alors que Princetown et Stanford lui font des offres à prix d'or. Il préfère retourner dans son pays natal, la Russie, refuse tout en bloc, puis c'est le silence. il ne publie plus rien pendant 7 ans.  Jusqu'au jour où, en 2006, il pose sur   arXiv (https://arxiv.org/pdf/math/0610903.pdf) un court article de 39 pages. C'est la conjecture de Poincaré et sa preuve.

Page 126:  Depuis sa victoire spectaculaire, Perelman s'est s'est de nouveau muré dans le silence. En août 006,  il s'est vu offrir la médaille Fields et dans la foulée, le grand prix de d'un million d'euros de la Fondation Clay en 2010. Inébranlable et irascible, le Russe a haussé les épaules et claqué la porte à toutes les récompenses , à toutes les offres, argent et voyages compris. Et bien entendu, pas question d'interviews. L"énigmatique mathématicien proclame qu'il n'a besoin de rien...Il semble aujourd'hui, que tel Rimbaud renonçant à la poésie pour toujours, Perelman ait tourné à jamais le dos aux mathématiques. Quand à la sphère à 3 dimensions, elle nous apparaît désormais, en citant frères Bogdanov, comme "l'objet le plus naturel et le plus pur de tout l'Univers". 
Page 127: Mais ici, il faut attention! Contrairement à la sphère à 3 dimensions imaginée par Einstein, dans l'approche des Bogdanov, L'hypersphère représentant l'Univers n'est pas fixe. Pourquoi? Parce que, tout comme un ballon, qui est une sphère à deux dimensions, est le bord d'un espace à trois dimensions, notre sphère à trois dimensions est le bord de l'espace-temps, qui lui, a quatre quatre dimensions. Cela signifie que cette autre dimension ne peut être autre chose ... que le temps. Et c'est pour cette raison qu'à chaque instant, la sphère tridimensionnelle représentant notre espace de tous les jours change inéluctablement de rayon. Ceci permet de comprendre pourquoi notre Univers est en expansion. 
Page 128: Remarque: un modèle fermé concurrent évoquant cette cette sorte de "sphère à facettes". est ce qu'on appelle le "dodécaèdre". « L'Univers est-il fini, illusoire, conforme à l'espace dodécaédrique de Poincaré ? »:   C'est l'hypothèse que soutient l’astrophysicien J.-P. Luminet.[3] (voir dans le chap. III -L’Espace dodécaédrique de Poincaré 'Une hypothèse sur la forme globale de l’Univers". Ce modèle (voir aussi irfu.cea.fr) est défendu depuis des années par un petit groupe en France: "Se fondant sur la possibilité que l’espace ait une courbure positive, et en calculant certains modes vibrationnels de l’espace pour simuler le spectre de puissance, certains auteurs de la présente étude [réf. 2] avaient déjà proposé en octobre 2003 que la topologie multi-connexe de l’espace dodécaédrique de Poincaré (PDS, figure 1) était favorisée par les données de WMAP, au détriment de l’espace simplement connexe, plat et infini stipulé par le modèle de concordance. [...] Vivons-nous réellement dans un espace dodécaédrique de Poincaré ? Des contraintes expérimentales futures pour ou contre le modèle seront certainement nécessaires, mais les indices en faveur d’un signal topologique PDS dans les données WMAP s’accumulent. Pour faire avancer le débat, les futures données du satellite européen Planck Surveyor (lancement prévu en juillet 2008) sont attendues avec impatience."
Mais il semble, selon les Bogdanov que ce  modèle soit peu réaliste et se trouve aujourd'hui disqualifié par les observations, celles de Planck en particulier. Il affirme, de façon arbitraire , que notre espace est multiconnexe et il n'a été décelé dans le rayonnement fossile ni la trace des facettes, ni celles des cercles tant espérées par les auteurs de ce modèle. A suivre donc! (le blog de Jean-Pierre Luminet).
Si jusqu'ici, la balance semblait pencher vers un Univers plat, c'est que la courbure de la sphère susceptible de représenter l'espace à trois dimensions est infime. Et, en raison de son expansion, le rayon présumé de notre Univers observable est d'environ 50 milliards d'années-lumière. Nous sommes bel et bien dans un Univers presque plat, mais pas exactement plat. La conclusion est donc sans détour:  "Si nous prenions la route droit devant nous, au terme d'immense cercle, nous finirions par revenir à notre point de départ." Mais il est impossible de visualiser la forme de cet Univers rond. Au lieu d'être, comme la Terre, une surface à deux dimensions courbée dans la troisième dimension, (Il faut préciser que l'intérieur de la sphère ne fait pas partie de la sphère), notre espace ordinaire (l'Univers) doit être vue comme une surface à trois dimensions courbée dans une quatrième dimension. Autrement dit, nous existons non pas sur, mais dans la surface à trois dimensions de la sphère. D'où l'impossibilité de la voir depuis l'extérieur. Mais la conclusion qui semble solidement établie, c'est que de même que la Terre est ronde, l'Univers tout entier est rond. Comme on l'a vu en page 120, La position du premier pic acoustique est compatible avec un univers spatialement plat (courbure Omega_k=0), mais la valeur préférée par l'ajustement est en fait légèrement positive (Omega_k=0.02±0.02), donnant un univers fermé mais de taille nettement plus grande que la partie visible de l'univers (l'intérieur de l'horizon).

Pages 131 à 146: chapitre 9: l'Univers est-il né par hasard?


 

Page 132George Smoot a dit dans "Wrinkles in Time": "Le big bang, l'événement le plus cataclysmique que nous puissions imaginer, à y regarder de plus près, apparaît finement orchestré".
[Résumé: Le 23 avril 1992, une équipe scientifique dirigée par l'astrophysicien George Smoot a annoncé qu'elle avait trouvé les "graines" primordiales à partir desquelles l'univers s'est développé. Ils ont analysé les données recueillies par le satellite Cosmic Background Explorer de la NASA et ont découvert les plus anciens objets connus de l'univers, appelés "rides" dans le temps - découvrant ainsi une pièce manquante attendue depuis longtemps dans le Big Bang.modèle. Dans ce livre, Smoot raconte l’histoire remarquable de sa quête du Saint Graal des cosmologues. Sa quête des germes de structure dans l'univers a duré environ vingt ans. Le livre retrace le parcours du combattant de la découverte. Dans le livre, Smoot décrit l'aventure et, tout au long de son parcours, il met le lecteur au courant de la cosmologie, en présentant brièvement certaines notions et découvertes importantes en physique et en cosmologie . La recherche dans le livre a finalement permis à Smoot de remporter le prix Nobel de physique 2006 , et le livre a été réimprimé en 2007 en raison du nouvel intérêt suscité par le prix. Sur la couverture de la réimpression, le physicien théoricien Stephen Hawking appelle les observations de Smoot dans le livre "la découverte scientifique du siècle, sinon de tous les temps"].

La notion d'ajustement fin (fine tuning en anglais) désigne la situation où un certain nombre de paramètres doivent avoir une valeur très précise pour pouvoir rendre compte de tel ou tel phénomène observé.https://fr.wikipedia.org/wiki/Ajustement_fin_de_l%27univers
http://www.astronomes.com/le-big-bang/constante-fondamentaleLe réglage des constantes fondamentales
Qu’est-ce que l’ajustement fin de l’univers et en quoi pointe-t-il vers Dieu ?https://www.scienceetfoi.com/ressources/ajustement-fin-univers-dieu/]

Voir dans l'article de mon blog: monblogdereflexions.blogspot.com/2015/10/the-reference-frame-l-equation-bogdanov.html#.XcrikFdKj4Y au chapitre 1-3) Les constantes universelles, le hasard, la création? Dans le site .s4cministry.org, Le physicien théoricien Alexander Polyakov écrit (voir  I.1.2 Quelques considérations des scientifiques sur l’origine de l’Univers et la personne de Dieu): "Nous savons que la nature est décrite par la meilleure des mathématique possibles, parce que Dieu l'a crée. C'est peut-être pour cela que le coeur d'une rose ou un magnifique coucher de soleil donnent parfois la sensation furtive qu'un ordre, une intelligence insaisissable et bienveillante est bel et bien là...mais l'instant d'après, cette certitude s'évanouit". A. Einstein a confié à P. Dirac, lui aussi troublé par l'ajustement des constantes universelles, que les valeurs de celles-ci n'étaient pas distribuées au hasard et sans doute poussé par cette conviction il a dit: "je veux savoir comment Dieu a créé le monde. Je ne suis pas intéressé par tel ou tel phénomène, je veux connaître la pensée de Dieu, le reste n'est que détail".
"Est- ce un hasard?", c'est le dernier mot choisi par S. Hawking pour clore sa "brève histoire du temps". Il se demande entre autre pourquoi l'univers existe. Sa réponse a de quoi surprendre: "Si nous trouvons la réponse à cette question, ce sera le triomphe ultime de la raison humaine. A ce moment nous connaîtrons la "pensée de Dieu". Cela pourrait bien devenir l'horizon de la recherche scientifique au 21ème siècle, comme l'affirme F. Dyson à J. Peeble à Prince town: "Le défi est bien de lire la pensée de Dieu afin de savoir pourquoi l'univers existe, pourquoi il est tel qu'il est, pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien, pourquoi le monde a-t-il été créé"?
M. Planck a aussi déclaré: "Toute la matière trouve son origine et existe seulement en vertu d'une force...nous devons supposer derrière cette force l'existence d'un esprit conscient et intelligent!" et si on suit S. Hawking, peut-être même la présence d'un être "responsable des lois de la physique avant le big bang". R. Penrose précise: "C'est une création à partir de rien. L'apparition à partir de rien de notre univers". D'où l'enthousiasme de G. Smoot face à l'éclair primordial: "c'est vraiment remonter en arrière jusqu'à la création, regarder l'apparition de l'espace et du temps, de l'univers et de tout ce qu'il y a dedans, mais aussi de voir l'empreinte de celui qui a fait tout ça". La science de l'information commence à nous dire que le monde de l'énergie et de matière repose sur un autre monde invisible mais déterminant, celui de l'information; un peu comme le monde du vivant obéit au code génétique. Est ce que désigne G. Smoot lorsqu'il lance à propos de l'univers: "Son évolution est inscrite dans ses débuts, une sorte d'ADN cosmique si on veut".
De plus, comme on peut le voir dans wikistrike.com, de plus en plus de scientifiques croient en Dieu ou sont à la recherche de Dieu souvent pour démontrer son inexistence comme Victor J. Stenger dans Dieu, l'hypothèse erronée Comment la science prouve que Dieu n'existe pas (athéisme)

Dans mon article 12, au chapitre 2 (La renaissance du temps, mes précédents articles), j'ai rappelé un contenu de  mon article 9 qui débuté avec une synthèse effectuée par le DrGoulu du chapitre 16 (vie et mort de l'univers) du livre de Lee Smolin: "La vision intemporelle de la physique basée sur le paradigme de Newton a montré son impuissance face aux questions les plus basiques de l’univers : pourquoi est-il intéressant (…) au point que des créatures comme nous puissions y être et nous en émerveiller ? Mais si nous adoptons la réalité du temps, nous rendons possible une physique asymétrique par rapport au temps dans laquelle l’univers peut naturellement faire évoluer de la complexité et de la structure. Et ainsi nous évitons le paradoxe d’un univers improbable".
Après avoir étudié au chapitre 3-2 (de cet article 9) la physique moderne et la thermodynamique, il s'est posée (au chapitres 3-3) la question: "notre univers est-il en équilibre"? La réponse étant négative nous avons examiné au chapitre 3-4 la question de la flèche du temps et le problème qu'elle pose (son illusion?). Puis nous avons effectué au chapitre 3-5) un retour à la question qui a été à l'origine de la réflexion de Lee Smolin: le temps est-il fondamental? Est-il asymétrique? En effet, si nous avons besoin de conditions initiales asymétriques pour expliquer notre univers alors que les lois de la nature sont temporellement symétriques, cela n'affaiblit-il pas l'argument en faveur d'un temps irréel, qui n'existe pas, comme le présente la cosmologie moderne (Carlo Rovelli dit: "il faut oublier le temps")? Au chapitre 5 nous avons réexaminé une réflexion qui est présente dans notre questionnement depuis le début du livre de Lee Smolin (et donc dans mes articles): Pouvons-nous dire de notre univers qu'il est improbable (en raison de l’ajustement fin qui réfère à l’étonnante précision des constantes physiques de la nature et de l’état premier de l’Univers)? En effet, pour expliquer l’état présent de l’univers, même la meilleure théorie scientifique suppose que les constantes physiques de la nature et l’état premier de l’Univers aient des valeurs extrêmement précises. Pour Lee Smolin, la seule façon d'échapper à l'erreur cosmologique et au paradoxe d'un univers improbable est de baser l'explication de la complexité et du fait que l'univers a un richesse intéressante sur une physique qui soit temporellement asymétrique, qui rend de fait l'univers inévitable plutôt qu'improbable et d'adopter la réalité du temps.

Pages 133 à 136: La densité critique et son réglage presque "infiniment" précis. Gamow et Weinberg, dans "les 3 premières mn de l'Univers" ont calculé la densité moyenne 3 mn juste après la big bang et ont trouvé qu'elle correspondait à peu près à celle de l'eau 1 g/cm3. Ceci veut dire que que le rapport entre la densité moyenne et densité critique atteignait la valeur ultra-précise de 1.00000000000001, chiffra fantastiquement proche de 1.  Et plus on se rapproche du big bang, plus ce nombre Oméga se rapproche de 1 et à l'instant du big bang, il prend la valeur inconcevable de 1 suivi de 61 zéros. Le rapport entre densité moyenne et densité critique ne diffère alors de 1 qu' la 62ème décimale. Ce qui fait que (d'après les frères Bogdanov), Smoot s'est exclamé: "Une valeur aussi proche de 1 ne peut pas être le fait du hasard et les gens raisonnables pensent que "quelque chose" oblige oméga à être égal à 1. Ce quelque chose pourrait être la constante cosmologique (qu'Einstein avait introduite "par erreur?). Ce serait lui qui "règle" la densité de l'Univers juste à la "bonne" valeur? Elle s'écrit 1, suivi de 119 zéros. Si elle avait été un tout petit plus grande, l'expansion aurait été trop rapide pour que les étoiles et les galaxies puissent se former. Et si elle avait été un tout petit peu plus petite, l'Univers, incapable de se dilater correctement, serait resté un tas de matière informe.

Nature et valeur de la constante cosmologique: luth.obspm.fr/~luthier/nottale/arAvLambda.pdf

Page 137 à 141: La première lumière est incroyablement ordonnée, la température est partout la même à quelques millionièmes de degré près. Cela signifie qu'elle est presque en état d'équilibre thermique. Mais les minuscules contrastes renferment un fantastique secret, comme on le verra plus loin. selon les frères Bogdanov. Mais d'abord, comment s'y prend-on pour découvrir que le comportement de cette première lumière n'est pas livré au hasard? En évaluant la complexité de Kolmogorov du Fond diffus cosmologique (la taille du plus petit algorithme (dans un certain langage de programmation fixé) qui engendre cet "objet"). Cet outil a été utilisé par Vahe Gurzadyan de l'université d'Erevan sur la première lumière:   arxiv.org/abs/astro-ph/9902133 ou en.pdf: arxiv.org/pdf/astro-ph/9902133.pdf  (Complexité de Kolmogorov, cartes de fond à hyperfréquences cosmiques et courbure de l'univers). Cette lumière, nous expliquent les frères Bogdanov a une faible complexité. Pourquoi? Ils expliquent que le physicien Sean Caroll, auteur de "De l'éternité à ici La quête de la théorie ultime du temps", nous donne un début de réponse de bon sens: "La complexité de L'Univers primordial est basse, car il est très simple à décrire".Sean Caroll est l'auteur de "Espace-temps et géométrie Une introduction à la relativité générale" et de conférences "Matière noire, énergie noire Le côté obscur de l'univers
Cette simplicité observée a une conséquence importante, qui a été mise en évidence par certains mathématiciens, en particulier par Gégory Chaitain [Chaitin fit d'importantes contributions à la théorie algorithmique de l'information. En particulier, il travailla à un nouveau théorème d'incomplétude similaire, par le raisonnement qui le sous-tend, au théorème d'incomplétude de Gödel. Il a défini la constante de Chaitin (aussi nommée Oméga de Chaitin), un nombre réel qui exprime la probabilité qu'un programme aléatoire s'arrête. Ce nombre possède des propriétés remarquables, à commencer par celle d'être défini sans ambiguïté, mais d'être non calculable.]En effet, lorsqu'un système comportant un grand nombre d'éléments a une faible complexité de Kolmogorov, cela signifie que les éléments caractérisant ce système ne sont pas distribués au hasard. Pour le Fond diffus cosmologique, cela veut dire que les minuscules écarts de température observés (de l'ordre de quelques millionièmes de degrés) et qui traduisent d'infimes variations de densité dans la matière naissante, ces écarts, qui ne sont pas distribués au hasard, semblent obéir à une sorte de "loi". C'est (disent les Bogdanov), la conclusion à laquelle sont ramenés aujourd'hui (plus ou moins malgré eux), les scientifiques. Un exemple de ce point de vue dominant est fourni par Steve Carlip, professeur à l'université de Californie, connu pour ses contributions de l'Univers au moment du big bang. Il a été fasciné par les images de la première lumière obtenues par WMAP. Or, à ses yeux, il n'y a aucun doute possible: les "taches" représentant les régions chaudes et froides ne sont pas distribuées au hasard et leur modèle est prévisible et bien compris. voir newsgroups.derkeiler.com/Archive/Talk/talk.origins/2010-07/msg03973.html: [...] 5. Nous comprenons assez bien le CMB. Quand on le regarde, on voit de petites variations dans son spectre,ce qui, comme je l’ai expliqué ci-dessus, provient de petites variations de densité. Ces variations ne sont pas aléatoires et leur schéma est prévisible et bien compris [...] Lorsque nous regardons le CMB, c'est exactement ce que nous voyons. En particulier,nous observons un ensemble de corrélations bien défini entre les "points chauds" (provenant des "creux") et les "points froids" (provenant des "crêtes"). La théorie ne prédit pas seulement quelques chiffres, mais une courbe assez élaborée, et les observations tombent pile sur cette courbe; voir la figure 1 du document WMAP http://arxiv.org/abs/1001.4635). Ce sont les fascinantes courbes prédites par la théorie du spectre du corps noir qui apparaissent dans l'état hors du commun et si ordonné de l'Univers dans son passé lointain que l'astrophysicien Richard Issaacman, l'un des responsables de l'analyse des données de COBE a  reconnues au coeur de cette première lumière et dont les Bogdanov rappellent l'émotion dans "Le visage de Dieu": "J'ai senti que j'étais en train de regarder Dieu en face" a t-il confié quelque temps plus tard.

20minutes.fr/sciences

Pages 141 à 146: Anthony Zee et l'existence d'un code? Face à ce rayonnement cosmologique si bien ajusté, au millionième près, la tentation est grande d'y chercher l'existence d'un "code" permettant d'en déchiffrer le sens. Certains scientifiques (et non des moindres), vont même jusqu'à risquer l'idée qu'il y a un "message" dissimulé. Les frères Bogdanov parlent d'un "pas plutôt risqué, qu'il nous paraît dangereux de franchir." C'est ce que n'a pas hésité à faire Anthony Zee, qui a été l'élève de deux "monuments de la science" au niveau mondial: l''académicien Sidney Coleman, de Harvard (voir ses notes sur arxiv.org/abs/1110.5013 ou en .pdf arxiv.org/pdf/1110.5013.pdf), et le lauréat de la médaille Fields, de Princeton, Edward WittenZee est l'auteur du magistral ouvrage Quantum Field Theory in a Nutshell. L'attention des frères Bogdanov a été attirée par son intérêt pour le temps imaginaire. Dans son livre Quantum Field Theory, il écrit: "Certains physiciens, moi y compris, sentent qu'il pourrait y avoir là quelque chose de profond, quelque chose que nous n'avons pas vraiment compris". Zee et son collègue Stephen Hsu n'y vont pas par quatre chemins dans un article explosif  posté e  2005 sur arxiv.org/abs/physics/0510102  [soit en .pdf :  arxiv.org/pdf/physics/0510102.pdf ](message dans le ciel ), et publié l'année suivante dans les pages du prestigieux journal à comité de lecture Modern Physics Letters A: "Supposons qu'un être ou des êtres supérieurs aient créé l'Univers. Nous n'aborderons pas la question de savoir si oui ou non c'est probable, mais avançons simplement cette proposition.Supposons en outre qu'ils aient vraiment voulu nous informer que l'Univers a été créé intentionnellement. La question que nous posons est la suivante: comment pourraient-ils nous envoyer un message? Zee et Hsu répondent sans hésiter: Nous sommes convaincus que le support pour ce message est unique: ce ne pouvait être que le fond diffus cosmologique. Celui-ci constitue en effet un panneau d'affichage géant dans le ciel, visible par toutes les civilisations technologiquement avancées. Comme les différentes régions du ciel sont causalement déconnectées, seul l'Etre "présent au moment de la création" pouvait placer un message là-bas."  Les frères Bogdanov n'incitent pas à prendre cet article pour le moins provoquant au pied de la lettre, en raison de son caractère excessif. même s'il a été cité plus de dix fois, dont trois citations dans des revues scientifiques à comité de lecture. En guise de bouclier, Zee et Hsu prennent la peine de souligner à l'encre rouge dans leur résumé de présentation: "Notre travail ne supporte pas le mouvement de l'Intelligent Design de quelque manière que ce soit." Mais ce travail a le mérite de montrer que la science peut être une façon élégante, argumentée, de pousser la réflexion, toute la réflexion, vers ses frontières métaphysiques et il nous invite à réfléchir à ce que peut nous apporter le rayonnement fossile, une véritable mine d'informations, d'une richesse immense, quasi-inépuisable. C'est ce que qu'écrivent en toutes lettres les chercheurs du LABORATOIRE ASTROPARTICULE & COSMOLOGIE de l'université Paris-7: "L'importance du CMB - Le rayonnement cosmologique (CMB) a une importance majeure pour la cosmologie pour plusieurs raisons:

  • il est la plus ancienne image de l’univers dont nous disposons;
  • il a un spectre de corps noir parfait;
  • il est remarquablement isotrope (son intensité est la même dans toutes les directions à 10-5 près);
  • et les faibles écarts à l'isotropie sont très riches en informations. 

[apc.univ-paris7.fr/APC_CS/fr/le-fond-diffus-cosmologique-cmb].
Mais même si le rayonnement fossile ne dissimule aucun message, il pourrait peut-être, comme certains membres de la mission Planck le pensent, porter la trace d'un état de l'Univers antérieur au big bang. Cet état, antérieur à la naissance de la matière pourrait être une pure information au sens que la théorie de l'Information donne à ce mot. Mais comment accéder à un tel état, si éloigné de ce que nous pouvons concevoir? et si inaccessible à l'expérimentation!

Pages 147 à 162: chapitre 10 l'ordre originel.
Page 147 à 151: Décembre 1965,  Le Texas Symposium et la rencontre Robert Wilson - Gamow. Les Bogdanov racontent que Gamow "ne perd pas son temps en civilités. Comme à son habitude, qu'il s'agisse d'une bonne ou d'une mauvaise nouvelle, il va droit au but. Il est contrarié. Après tout, explique t-il en faisant de grands gestes, c'est lui, Gamow, qui, le premier, a prédit l'existence du rayonnement fossile! Alors, pourquoi ne jamais le dire? Abasourdi, Wilson fronce les sourcils. Il n'en croit pas ses oreilles. C'est la première fois qu'il entend dire qu'en dehors de ceux de Princetown, Peebles et Dicke, quelqu'un d'autre a pu prévoir l'existence de la fameuse radiation. Il faut à tout prix arrondir les angles. [...] Soudain, [...] Gamow commence à se détendre. Donnant une petite tape sur l'épaule de Wilson, il lui fait comprendre, d'un air entendu, qu'après tout, il est au-dessus de tout ça. Que ce qui compte c'est faire avancer la science! On  est en 1965 et il, (Gamow,) ne saura jamais qu'en 1978, Wilson allait recevoir le prix Nobel pour "sa" découverte. Il ne saura pas non plus que, 45 ans plus tard, en avril 2010, le même Wilson a confié aux frères Bogdanov avec un fond de nostalgie dans la voix, (voir la page150 et la postface du visage de Dieu): "Il m'est difficile de dire ce que le comité Nobel aurait dû faire. Mais je crois que certains de mes collègues auraient dû partager le prix avec nous, en particulier Gamow, Alpher et Herman, qui dans les années 1940 avaient prédit le rayonnement de fond issu du Big Bang, ou encore Peebles et Dicke, qui étaient partie prenante de cette découverte." Mais voilà que déjà le diable d'homme (Gamow) s'empare de son manteau, salue Wilson et tourne les talons. Les deux savants ne se reverront plus jamais. 

Mais, au-delà de ces anecdotes, il faut se souvenir de ce que Gamow n'a pas dit ce soir là à Wilson, (ou que Wilson n'a lui-même jamais répété), est plus important que cette bouffée de mauvaise humeur. Il ne lui aurait pas dit qu'en 1948 il a publié un article dans lequel il a prédit qu'au moment du Big Bang, ou peut-être juste avant, l'Univers a dû être dans un état extraordinaire qui ne s'est plus jamais reproduit depuis avec une telle perfection. Il a alors "vu" avec ses élèves Alpher et Herman, mais sans jamais l'écrire clairement, que dans une époque lointaine, l' Univers se comportait comme un "corps noir", c'est à dire qu'il se trouvait dans un état d'équilibre thermique entre tous ses composants élémentaires. Une prédiction lourde de conséquences, encore plus que Gamow ne pouvait l'imaginer. 

"[...] En analysant les modèles de Big Bang que ceux-ci avaient proposés on commença à se rendre compte, dans les années 50 et surtout au début des années 60, de plusieurs prédictions s'écartant du scénario de l'Univers stationnaire. Une de celles-ci est spécifiquement liée à la notion d'équilibre thermique et de rayonnement de corps noir et c'est donc vers elle que nous allons nous tourner. Le premier à en prendre pleinement conscience et à faire des prédictions correctes à son sujet fut Ralph Alpher, injustement oublié par la communauté scientifique" [...] L'ancien thésard de Gamow n'a malheureusement pas eu la reconnaissance qu'il méritait bien qu'il ait été le premier à prédire avec Gamow les abondances de l'hydrogène et de l'hélium dans l'Univers, et surtout, l'existence du rayonnement fossile découvert par Penzias et Wilson par accident en 1965. 
Pages 152 à 155: Nous avons vu que le spectre de corps noir du rayonnement fossile, conjecturé par Gamow-Alpher-Herman en 1948 (voir unamur.be/sciences -chapitre "le rayonnement diffus"), a été explicitement prédit par Novikov et Dorochkevitch (voir les pages 43 à 53: "Selon la théorie de Gamow, il devrait être possible aujourd'hui d'observer une radiation de planck en équilibre à une température de 1 à 10 degrés K (c'est à dire un spectre de corps noir)), a bien été découvert en 1989 par Jonh Mather.  Il a obtenu le prix Nobel de physique de 2006 conjointement avec George Fitzgerald Smoot « pour leur découverte de la nature de corps noir et de l'anisotropie du fond diffus cosmologiqueAutrement dit, l'Univers en l'an 380 000 après le Big Bang était dans un état d'équilibre "presque" parfait. "Presque" veut dire que pour trouver un équilibre plus grand, il va falloir remonter encore plus loin dans le passé. Or, d'après le modèle cosmologique standard, plus on remonte loin dans le passé de l'Univers, plus cet équilibre thermodynamique augmente. cependant, il existe une limite à notre voyage en arrière. C'est la frontière représentée par la longueur de Planck (La longueur de Planck est définie par : {\displaystyle \ell _{P}={\sqrt {\frac {\hbar G}{c^{3}}}}}{\displaystyle \ell _{P}=1{,}616\ 255(18)\times 10^{-35}}1 m). C'est la plus petite longueur qui ait encore un sens. Que se passe-t-il à cette fameuse échelle de Planck? Il nous faut nous tourner vers les experts, à commencer par l'illustre Sephen Hawking qui a réfléchi et travaillé sur les différents aspects de la thermodynamique dans le cosmos par exemple sur la Thermodynamique des trous noirs. Et pour lui, pas le moindre doute: "L'Univers a nécessairement été en équilibre thermique à l'échelle de Planck." (Voir dans Cosmologie astrophysique: Actes de la semaine d'étude sur la cosmologie et la physique fondamentale. [SÉRIE]: Pontificiae Academiae Scientiarvm Scripta Varia N ° 48). Il est à noter que l'avis de Hawking n'est pas isolé. Voici ce qu'en pense Peter Coles, un des astrophysiciens les plus prudents, mais qui représente bien, d'après les Bogdanov,  l'opinion dominante de ses collègues: "Cette radiation fossile trouve son origine à une époque de l'histoire thermique de l'Univers où l'équilibre thermique était réalisé", à voir dans The Routledge Critical Dictionary of the New CosmologyUn autre avis est celui de Lizhi Fang, dissident, astrophysicien chinois, membre du bureau et coprésident de Human Rights in China et ancien vice-recteur de l'université de sciences et technologie de Chine. En 1992, il devint enfin professeur de physique et d'astronomie à l'université d'Arizona à Tucson. Sans hésiter, il écrit, en compagnie de Rémo Ruffini, président du  Centre international d'astrophysique relativiste (ICRA) qui a été professeur de physique théorique à l'université de Rome et qui a cosigné avec Jonh Wheeler un article où pour la première fois apparaît le mot 'trou noir": "L'Univers a commencé approximativement en équilibre thermique à l'échelle de Planck" (Série avancée en astrophysique et cosmologie: volume 3 Cosmologie quantique). Et on retrouve la même conclusion chez l'astrophysicien Mario Livio l'un des responsables scientifiques au Space Telescope Science Institute, qui utilise le télescope spatial Hubble"L'Univers a commencé dans un état d'équilibre thermique au moment du Big Bang" (voir ses livres). Et les Bogdanov d'insister: "Est-il possible d'être encore dans le doute? Pour ne avoir le coeur net, ils ont posé la question à George Smoot (24/02/2010), qui est particulièrement bien placé puisqu'il a reçu le prix Nobel pour ses découvertes sur le rayonnement fossile). Pour lui, le débat est tranché, comme il leur a confié par email (note 1 page 155) le 25 fév 2010: "Il est très probable que l'Univers a été en équilibre à l'échelle de Planck, bien qu'il ait passé par de nombreuses transformations avant d'atteindre l'équilibre que nous observons aujourd'hui. A partir du rayonnement fossile, il est possible de "voir" que l'Univers était en équilibre au moins une heure après le Big Bang. De plis, la nucléosynthèse liée au Big Bang fournit une preuve solide que cet équilibre existait plus tôt encore, dès la première seconde."

Pages 156 à 159: Mais pourquoi est-ce si important et que peut-on en tirer? En fait, c'est quelque chose de capital, qui sera examiné au chapitre 11 "Avant le Big Bang?" et qui pourrait apporter un début de réponse au défi posé par les troublantes anomalies mises en évidence par le satellite Planck au coeur de la première lumière. Lorsqu'un système, quel qu'il soit, est en équilibre thermique, alors il se trouve dans une condition très spéciale, que les physiciens appellent "état KMS" (CONDITION KMS): "Dans la mécanique quantique et la théorie quantique des champs, la propriété d'un système en équilibre thermique peut être décrite par un objet mathématique appelé état Kubo-Martin-Schwinger ou plus simplement état KMS : un état satisfaisant la condition KMS". Kubo établit les premières bases en 1957, Martin et Schwinger utilisèrent cet état pour définir des fonctions de Green thermodynamiques en 1959"

[Voir aussi KMS, etc par L. Birke , J. Froehlicharxiv.org/abs/math-ph/0204023 ou en.pdf:   https://arxiv.org/pdf/math-ph/0204023.pdf]. Cette magnifique théorie (voir aussi idpoisson.fr/renault/talks/Orleans_08.pdf et mathworld.wolfram.com/KMSCondition) a émergé vers la fin des années 1950.
fig.1  Temps imaginaire:axes temps imaginaire(V) e temps réel(H) 

La théorie a immédiatement fait fureur parmi les mathématiciens mais pas vraiment parmi les physiciens qui, pour la plupart rebutés par les mathématiques très inhabituelles de la théorie, ont eu du mal à en voir la portée et même les sens. Les trois lettres K M S sont les initiales des trois savants à l'origine de de la théorie, vers la fin des années 1950. Kubo, Lauréat 1977 du prix Boltzmann,   Martin(autre mathématicien célèbre pour  son impressionnante capacité de calcul) et de Schwinger (prix Nobel de physique 1965 avec Richard Feynman et Sin Itiro_Tomonaga. Les Bogdanov citent Schwinger car il était un ami proche de leur directeur de thèseMoshé Flato. C'est ce qui les a amenés à prendre le chemin de la condition KMS  ou   mathworld.wolfram.com/KMSCondition) pour étudier l'Univers primordial. Et à quoi ressemble ce chemin? Dans l'infiniment petit, la condition KMS relie l'équilibre thermique d'un système quelconque à son évolution. C'est comme le funambule sur une corde, qui ne conserve son équilibre qu'au prix de mouvements incessants de son balancier. Ce lien entre équilibre et évolution nous met sur la piste d'une nouvelle et spectaculaire propriété. Lorsqu'un système quantique entre en état KMS, son temps propre (le temps réel qui jusque là était le sien), cesse d'exister sous sa forme réelle. comme l'ont montré les grands théoriciens de l'état KMS (Rudolph Haag "An Evolutionary Picture for Quantum Physics", Marinus Winninck, Minoru TomitaMasamichi Takesaki (mathématicien japonais qui a travaillé sur la théorie des algèbres d'opérateurs - livres), le temps jusqu'alors réel, se transforme, disent les frères Bogdanov, en un temps d'une autre nature, que les physiciens appellent temps complexe. Dans un article de pourlascience.fr, s'affranchir du temps, au chapitre "Le temps, un effet de notre ignorance?" on peut lire: "[...] On peut en quelque sorte inverser les choses et partir de l'« état statistique » d'un système (la donnée des probabilités de chacun des microétats), quel que soit cet état, et en déduire un « flot » associé, que l'on peut interpréter comme une évolution temporelle et qui définit ainsi un temps. Sur le plan mathématique, ces idées se sont beaucoup appuyées sur des travaux des mathématiciens japonais Minoru Tomita et Masamichi Takesaki, réalisés vers 1970 et concernant les algèbres de von Neumann, des structures abstraites d'opérateurs utilisées notamment dans l'étude du formalisme mathématique de la physique quantique. En particulier, la théorie de Takesaki et Tomita  permet de calculer une « évolution temporelle » à partir de tout état statistique. Et une analyse mathématique du « temps de Tomita » ainsi défini montre qu'il a effectivement les propriétés que nous associons habituellement au temps".
Comme on le voit sur la fig. 1, le temps complexe serait un temps hypothétique qui a deux directions au lieu d'une seule: une direction de temps réel, comme dans notre monde, et une direction de Temps imaginaire (qui a priori n'a aucune chance d'exister dans notre réalité de tous les jours). Tout comme les nombres complexes, pour lesquels il n'existe pas d'ordre), un temps complexe pourrait être comparé à un temps sans ordre et sans aucune structure, où une mn pourrait durer une heure et, pire, où l'on sauterait brutalement d'un instant à un autre. Ce temps étrange, ce temps complexe qui ne nous est guère familier et dont nous pouvons avoir aucune image intuitive, est, selon les frères Bogdanov, le temps des systèmes quantiques en état KMS.

blogs.futura-sciences.com/luminet/tag/brisure-de-symetrie/

Pages 160 à 162: La conjecture des frères Bogdanov: L'espace-temps au seuil du Big Bang est un système quantique. En outre, il est en équilibre thermique et par conséquent, il est nécessairement en état KMS. Et selon les Bogdanov, le temps de notre Univers en état KMS à l'échelle de Planck doit être considéré comme complexe. Autrement dit, à la dimension réelle du temps s'ajoute désormais une dimension imaginaire pure. Il est possible que cet état unique ait dominé le pré-espace-temps avent le Big Bang et... que l'état KMS ait laissé une trace Dans l'Univers observable.
Où chercher cette trace? Au sein de la radiation fossile. Paru en 1994, le livre de George Smoot les "rides du temps" retrace la grande aventure du satellite COBE. Les rides qui résultent du temps réel en temps imaginaire pourraient-elles être repérables et visibles au sein de la première lumière? alors, les infimes fluctuations de températures primordiale pourraient être le reflet visible de l'équilibre thermique de l'espace-temps en état KMS, imaginent les frères Bogdanov. Cela conduit vers une conclusion risquée: les anisotropies, ces infimes variations de température visibles sur tous les clichés du satellite Planck, ont peut-être pour origine, dans le passé lointain qui remonte au temps de Planck, juste avant le Big Bang, les fluctuations du temps primordial. Auquel cas, la carte de la polarisation du CMB pourrait nous renvoyer à une deuxième carte, bien plus ancienne; la carte KMS. Son empreinte est peut-être (?) encore visible, en surimpression, dans l'image contrastée de la toute première lumière. Et le Big Bang pourrait être vu (?) comme la brisure de symétrie de l'Univers primordial, ce qui aurait mis fin à l'état KMS qui avait dominé l'Univers naissant jusqu'alors.Reste que cet état de symétrie hors norme (état qui, comme l'a soupçonné Gamow en 1946, a disparu juste après le Big Bang), n'a pu être pleinement réalisé qu'à une époque antérieure au début de l'expansion. Le satellite Planck peut-il aller plus loin et fournir des indices, des signes, de l'existence de "quelque chose" avant "l'explosion originelle" du temps, de l'espace, de la matière? Avant le Big Bang?

Pages 163 à : chapitre 11 Avant le Big Bang?
Page 163 à 165: Le 21 mars, les scientifiques ont conclu la présentation des résultats de public.planck.fr/resultats par un aveu quelque peu troublant: L’Univers à grande échelle n’est pas vraiment celui qu’on attendait: "La structure et l'évolution de l'univers peuvent s'expliquer dans le cadre d'un scénario appelé modèle de concordance. Celui-ci fonctionne remarquablement bien pour expliquer l’histoire des galaxies et amas de galaxies. Mais notre univers aux plus grandes échelles n’est en fait que marginalement compatible avec ce modèleMais si on extrapole ce modèle aux structures plus grandes, alors des anomalies, petites mais significatives, apparaissent." Ainsi, Selon les Bogdanov, les scientifiques, pris au dépourvu, pourraient bien être entraînés jusqu'au bord d'une nouvelle physique. Est-ce à cette possibilité que fait allusion Jan Tauber, l'un des théoriciens responsables de la mission Planck à l'ESA, pourtant d'habitude très mesuré dans ses propos publics? [theguardian.com/science/picture/2013/mar/21/planck-most-detailed-map-universe-cosmic-microwave]: "Planck est en train de dessiner une nouvelle image de l'Univers, laquelle nous pousse vers les limites de compréhension des théories cosmologiques actuelles". Et sur sa lancée, il n'hésite pas à franchir une nouvelle étape; encore plus provocatrice: "L'Univers semble plus simple, mais en même temps plus étrange que ce que nous avions pensé jusqu'ici".Les anomalies au sein de la première lumière nous disent quelque chose de fondamental. Mais nous ne savons pas ce que c'est" [https://www.theregister.co.uk/2013/03/21/esa_planck_cold_spot/:  La sonde spatiale espionne MYSTERY 'Cold Spot' dans le tissu même du cosmosAnomalie de lueur de soupe cosmique "plus étrange qu'on ne le pensait"].
Mais il  n'est pas le seul. George Efstathiou, directeur de l' Institut Kavli de Cosmologie à l' Université de Cambridge, un des ténors de la mission Planck a déclaré: "Notre but ultime pourrait être de construire un nouveau modèle qui puisse prédire les anomalies et les relier les unes aux autres. Mais nous n'en sommes pas là et pour l'instant, nous ne savons pas si c'est possible ni de quelle nouvelle physique nous avons besoin." [http://messagetoeagle.com/imageoldestlightuniverse.php#UWorw7-JW_YPremière image de la plus ancienne lumière de notre univers - Rayonnement de la relique du Big Bang! 21 mars 2013]
Et tout ceci est clairement résumé dans l'article de la mission Planck consacré aux résultats liés à l"anisotropie du rayonnement fossile: "Il se peut que les anomalies statistiques décrites dans cet article soient le signe d'un phénomène physique plus profond qui n'a pas encore été révélé." [arxiv.org/pdf/1303.5083v1.pdf].
Pages 166 168 : Que sont donc ces anomalies qui "donnent des sueurs froides" (dixit les frères Bogdanov) aux astrophysiciens?
La première anomalie, plus spectaculaire remet en cause les principes fondamentaux de la cosmologie (et ébranle peut-être la théorie de l'inflation). Il s'agit d'une mystérieuse asymétrie entre deux hémisphères opposés du rayonnement fossile. En simplifiant, on constate que d'après l'image fournie par le satellite, l'hémisphère Nord de l'Univers naissant est légèrement plus froid que l'hémisphère Sud. La différence est certes légère, mais significative. Or, un tel contraste va à l'encontre du principe qui stipule que l'Univers est homogène et isotrope (Il est le même quelque soit la direction d'observation). Cette asymétrie bien encombrante fait clairement apparaître l'existence d'une direction privilégiée dans l'Univers.Et si cet axe est bien matérialisé dans notre cosmos, alors la sacro-saint principe selon lequel tous les lieux se valent vole en éclats. Et ceci contrarie fortement les prédictions de l'inflation, dont le principe consiste justement à "lisser" entre elles toutes les parties de l'Univers (L'inflation en débat? ). Ainsi, citent les Bogdanov, au risque de froisser ses collègues, Efstathiou a pris soin de préciser dès le 22 mars 2013: "Il se peut que nous nous soyons trompés et que l'inflation n'ait jamais eu lieu." |Cf reuters.com/video/2013/03/21/space-telescope-reveals-most-detailed-ma?videoId=241778012]. "Toujours est-il qu'il est impossible d'expliquer ce phénomène en l'état actuel sans "tout casser" comme l'avouent d'une seule voix les responsables de Planck" nous disent les Bogdanov.
La deuxième anomalie avait déjà été observée par le satellite au début des années 2000; mais elle est aujourd'hui bien confirmée. Il s'agit d'une étrange "tâche froide" située au bas de l'hémisphère Sud, une région de grandes dimensions où la température est beaucoup plus basse qu'ailleurs. Et là encore, il n'y a aucune explication à ce phénomène.
Selon les principaux responsables de la mission Planck, cette situation pourrait débouches dur une "mise en pièces" de ce que nous savons en cosmologie; En risquant de prendre à contre-pied la communauté, les Bogdanov ne le pensent pas. Au contraire, leur idée que les anomalies pourraient peut-être trouver un début d'explication dans le cadre des théories existantes.

.pourlascience.fr/sd/cosmologie/linflation-cosmique-en-debat-6462.php
Pages 169 et 170 : Alors, quelle pourrait être la solution de nature à colmater la brèche? Avançons pas à pas avec les Bogdanov en faisant un premier pas avec Georde Efstathiou.  Ce dernier n'a pas hésité, fin mars 2013, juste après la publication des résultats, à dire et répéter quelque chose à la frontière de ce qui est acceptable par la communauté scientifique: "Il est parfaitement possible que l'Univers ait connu une phase avant le Big Bang, qui ait vraiment existé, et que l'on puisse suivre l'histoire de l'Univers jusqu'à cette période précédent le Big Bang." Et comme pour enfoncer le clou, il ajoute: "C'est une physique exotique. Il semble qu'il y ait comme une mémoire gravée aux plus grandes échelles de phases antérieures de l'Univers."
 [Voir euronews.com/2013/03/21/planck-maps-the-dawn-of-time: ”George Efstathiou, professeur d'astrophysique à l'Université de Cambridge, est un membre clé de l'équipe scientifique Planck. [...] Il y a donc une possibilité réelle que notre image soit incomplète. Il se peut que nous ayons été dupes, que l'inflation ne se soit pas produite. Il est parfaitement possible qu'il y ait eu une phase de l'univers avant le Big Bang, où vous pouvez suivre son histoire jusqu'à une période antérieure au Big Bang. ”]
Déjà, en 1993, 13 ans avant d'obtenir la Nobel, G. Smoot avait pris le risque de poser la question prophétique dans son livre: "qu'y avait-il avant le commencement du temps?" Plus récemment, en 2013, Aurélien Barrau, qui travaille au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble, également professeur à l'université Grenoble-Alpes, affirme sans la moindre hésitation dans Big Bang et au-delà - Balade en cosmologie; "Les questions qui m'attirent aujourd'hui tout particulièrement sont celles de "l'avant-Big Bang" et des Univers multiples qui deviennent enfin signifiantes en entrent de plain-pied dans le champ des sciences dures".
Pages 170 à 175: Il se peut que Georde Efstathiouait raison et que la solution au problème des anomalies doive être cherchée avant le Big Bang, dans le pré-Big Bang.
fig . 2  Nombre complexe
Revenons maintenant vers les Bogdanov. C'est sur une étude détaillée et systématique d'éventuels processus qui ont pu survenir dans cette phase que portent les deux thèses d'Igor Bogdanov et de Grichka Bogdanov. Il faut rappeler qu'en 1991, date de leurs thèses, ce domaine de l'avant Big Bang n'était pas censé relever de la science, ce qui est sans doute une des raisons (mais pas la seule) du débat violent, voire parfois irrationnel qu'a suscité le soutenance, puis la publication de ces thèses ainsi que de leurs articles dans des revues à comité de lecture (https://iopscience.iop.org/article/10.1088/0264-9381/18/21/301 ). Dès la divulgation des résultats de COBE en 1992, il est apparu aux deux frères et ils l'ont écrit, que les stries observées dans le rayonnement fossile pouvaient raisonnablement trouver leur source dans un état de l'Univers ayant pu exister avant le Big Bang. Ce n'était qu'une hypothèse, mais les résultats de Planck, joints aux commentaires des responsables de la mission les incitent à y revenir, sans abandonner la prudence. Ils ont supposé que l'Univers pouvait se trouver dans un état KMS. Or les conséquences directes de l'état KMS ne s'arrêtent pas aux fluctuations de température. Pourquoi? Parce que cet état impose de fortes contraintes aux systèmes auquel il lui arrive de s'appliquer. Des contraintes invariables et très caractéristiques, qu'on retrouve nécessairement dans tous les systèmes concernés, sans exception. La plus spectaculaire provient de l'existence de ce qu'on appelle "la bande KMS". C'est un domaine où les données mesurées font intervenir des nombres complexes (voir fig. 2).Cette bande possède donc deux pôles représentés par deux axes: un pôle réel (Re) et un pôle imaginaire pur (Im). Dans le cadre de l'hypothèse du pré-Univers, la bande en question pourrait s'étaler de l'échelle 0 (que les physiciens mathématiciens appellent la singularité initiale), jusqu'à l'échelle de Planck (le début du Big Bang). Au voisinage de l'échelle 0, le temps peut être considéré comme tendant vers le pôle imaginaire pur. Mais au contraire, au voisinage de l'échelle de Planck, ce sont les valeurs qui dominent.
Quelle est l'étape suivante? Elle consiste le pôle réel de la bande KMS aux températures les plus élevées et relier au contraire le pôle imaginaire aux températures les plus basses. A partir de là, il est possible, selon les Bogdanov que le mystère se dissipe, car l'image qu'on connait fonds diffus pourrait porter, tout simplement, l'empreinte de la bande KMS, laquelle est totalement asymétrique. Et la conséquence essentielle de cette bande KMS est d'en induire l'existence d'une direction privilégiée dans l'Univers.
De ce point de vue, le point froid visible dans le rayonnement fossile pourrait être interprété comme un voisinage de la singularité initiale. En effet, celle-ci doit présenter une entropie (une mesure du désordre) nulle. La limite d'entropie nulle est atteinte lorsque la température est atteinte lorsque la la température associée est elle-même nulle. Or, les mesures effectuées autour du point froid indiquent que sa température est nettement inférieure à tous les autres points du rayonnement fossile.
Les futurs résultats de Planck confirmeront-ils cette conjecture? C'est la prédictions que risquent les frères Bogdanov.

Pages 177 à 184: Conclusion
Mais reste le grand mystère. D'où vient le Big Bang? Pourquoi s'est-il brusquement au coeur du néant il y a 13,82 milliards d'années? Comment se fait-il qu'il soit si bien réglé au millionième de degré près? Et d'où viennent ces mystérieuses anomalies et cette incompréhensible "tâche froide" dans l'hémisphère sud? En 1990, les Bogdanov avaient écrit dans un dialogue portant sur "Dieu et la science" qu'il est possible d'appréhender l'Univers comme un message exprimé dans un code secret, une sorte de hiéroglyphe cosmique que nous commençons tout juste à vérifier. A plusieurs reprises, G. Smoot a écrit que le rayonnement fossile fait irrésistiblement penser à une sorte de "code" qu'il a appelé "ADN cosmique". Cependant, le secret de ce code n'existe pas ici. si on espère en trouver quelques fragments, c'est avant la naissance de l'univers, comme nous l'avons vu, qu'il faudra aller chercher, avant le Big Bang. Lorsque les Bogdanov ont évoqué pour la première fois cette idée en 2004 dans "avant le Big Bang", ils ont déclenché une véritable tempête.  Mais aujourd'hui, face aux limites du modèle standard, de nouvelles voies se dessinent et invitent à chercher la solution du mystère de l'Univers avant sa naissance matérielle.
Qu'y avait-il avant le Big Bang? Ce qui est certain, c'est qu'à cette époque mystérieuse, que George Gamow appelle "l'ère de Saint Augustin" la matière n'existait pas encore, pas plus que le temps et l'espace. Qu'y avait-il de l'autre côte du Mur de Planck, et y avait-il quelque chose? En fait oui. On ne peut non pas en retrouver la trace, mais le reflet indirect l'image en ombre chinoise, au coeur de la première lumière. C'est ce que les frères Bogdanov appellent "l'information initiale". Autrement dit les quantités physiques et mesurables qui jaillissent à l'instant du Big Bang. (l'énergie de l'éclair primordial, sa température, etc) leur paraissent provenir d'une quantité numérique qui existaient avant le Big Bang. En somme, avant les choses palpables, (mesurées en kilos ou en degrés) il existait quelque chose d'impalpable, qu'on ne pourra jamais toucher: l'information.On mesure celle-ci à l'aide d'une unité, les bits.

 

Mais alors, quel est le lien possible entre matière et information? Commençons par faire un détour en 1944 par une des plus importantes conférences de Max Planck, le fondateur de la Mécanique quantique. Celle-ci porte sur la nature de la matière: "j'ai consacré toute ma vie à la science te l'étude de la matière, et je peux dire ceci en conclusion de mes recherches sur les atomes: Il n'y a pas de matière colle telle. Toute la matière est originaire et n'existe que par les vertus d'une force qui cause les particules d'un atome à vibrer et qui soutient tut ce système atomique ensemble. Nous devons supposer derrière cette force l'existence d'un esprit conscient et intelligent. Cet esprit est la matrice de toute matière" 'La nature et la matière (discours à Florence, Italie, 1944;tiré des archives de l’histoire de Max Plank, Rep. 11 N°1797).

Extrait de la Bhagavad Gita, texte sacré hindou écrit il y a 2500 ans:"

 

Tout ce monde vivant est sous-tendu par moi
dans mon état non-manisfesté.
A la fin d'un éon,
tous les êtres vont à cette mienne nature,
puis, au commencement d'un éon,
je les émets à nouveau.
Maîtrisant ma propre nature cosmique,
j'émets encore et encore tout cet ensemble des êtres, malgré eux et par le pouvoir de ma nature.
C'est par moi, son surveillant,
que la nature enfante l'univers.
Et voilà la raison pour laquelle l'univers existe."
"Considère que tous les êtres ont cette double nature comme matrice.
Je suis l'origine mais aussi la dissolution de l'univers entier"
"Chaque fois qu'il naît un être, animé ou inanimé,
sache que c'est par l'union du champ et du connaisseur du champ."
"Les êtres qui ont une forme, ô fils de Kuntî,
en quelque matrice qu'ils se produisent,
le grand Brahman est leur matrice commune."
En profitant de l'élan de Planck, comment passe-t-on de l'information à la matière? Revenons à un principe formulé par le mathématicien américain Rolph Landauer (1927 – 1999), physicien expert de l'information, compagnon de pensée de cet autre immense théoricien qu'était Claude Shannon. C'était un physicien qui a travaillé pour IBM. En 1961, il démontre que lorsque de l'information est perdue dans un circuit irréversible, elle devient de l'entropie et une quantité associée d'énergie est dissipée en chaleur. Ce principe s'applique au calcul réversible, à l'information quantique et au calcul quantique. Une de ses citations célèbres est : « L'information est physique » (C'est un principe physique relatif à la limite théorique basse de consommation d'énergie d'un système physique de calcul. Il affirme que « n'importe quelle manipulation logique irréversible d'information, telle que l'effacement d'un bit ou la fusion de deux voies de calcul, est accompagnée d'une augmentation de l'entropie en degrés de liberté non-informationnels de l'appareil de traitement de l'information ou de son environnement. Il établit que le niveau d’énergie minimal nécessaire pour effacer un bit d'information, connu sous le nom de limite de Landauer :kT ln 2 »). 
Ce lien entre matière (entropie) et information été prouvé avec éclat en 2012 où une équipe de recherche de l'Université d'Augsbourg a apporté la preuve expérimentale que tout dégagement  d'énergie implique implique l'effacement irréversible d'une certaine quantité d'information. Pour certains, ce principe est tellement important que c'est peut-être l'un des plus importants de ce début de XXIè siècle. C'est en tout cas ce qui permet aux Bogdanov d'aller plus loin dans l'exploration de ce qui a pu se passer avant le Big Bang.
Reposons-nous maintenant la question: D'où vient l'énergie colossale qui qui soudain se déverse sur le vide primordial il y a 13,82 milliards d'années? Quelle est la source de cette énergie dont nous voyons la formidable trace dans le rayonnement fossile? Le principe de Landauer permet aux frères Bogdanov de risquer une conjecture, qui est à la base de leurs thèses et hypothèses. Comme nous l'avons vu, de nombreux  chercheurs considèrent aujourd'hui qu'au tout début du Big Bang, à l'instant de Planck, le cosmos doit être considéré comme un système en équilibre thermique. Dans ce cas, si on applique le principe de Lanfaueril est plausible de considérer que cette formidable énergie thermique du début pourrait de l'effacement irréversible, ou plus exactement de la conversion d'une information qui, peut-être a existé avant le Big Bang. En même temps, cela pourrait expliquer pourquoi l'entropie, même si elle est faible, n'est pas nulle au moment du Big Bang, contrairement à ce qui pourrait se passer avant le Big Bang., au voisinage de la singularité initiale.

L'Origine de la matière? Une origine "Numérique" dont le rayonnement fossile porte peut-être la trace infime?
.astropolis.fr/articles/histoire-de-univers/l%27instant-zero-ou-singularite-initiale/l%27instant-zero-ou-singulariteinitiale.html

Le Big Bang : Instant zéro ou "singularité initiale"

Dans la mécanique quantique et la théorie quantique des champs, la propriété d'un système en équilibre thermique peut être décrite par un objet mathématique appelé état Kubo-Martin-Schwinger ou plus simplement état KMS : un état satisfaisant la condition KMS.
Kubo établit les premières bases en 1957, Martin et Schwinger utilisèrent cet état pour définir des fonctions de Green thermodynamiques en 1959.
Le cas le plus simple à étudier est un espace de Hilbert de dimension finie, ce qui évite la complexité liée notamment à la transition de phase ou à la brisure spontanée de symétrie. La matrice densité est donnée par :
{\displaystyle \rho _{\beta ,\mu }={\frac {e^{-\beta \left(H-\mu N\right)}}{\mathrm {Tr} \left[e^{-\beta \left(H-\mu N\right)}\right]}}={\frac {e^{-\beta \left(H-\mu N\right)}}{Z(\beta ,\mu )}}}
où H est l'opérateur hamiltonien et N est l'opérateur du nombre de particules (particle number operator en anglais).
Dans la représentation de Heisenberg, la matrice densité ne change pas avec le temps, mais les opérateurs dépendent du temps. En particulier, faire une translation de l'opérateur A par τ dans le futur donne l'opérateur {\displaystyle \alpha _{\tau }(A)\ {\stackrel {\mathrm {def} }{=}}\ e^{iH\tau }Ae^{-iH\tau }}.
scienceetfoi.com/ces-theories-scientifiques-qui-predisent-des-infinites-d-univers-condamnent-elle-l-existence-de-dieu/


liens: 
Direction d'espace privilégiée et espace-temps spinoriel  
ESPACE-TEMPS SPINORIEL ET DIRECTION D'ESPACE PRIVILEGIEE : ANTECEDENTS ET PREDICTIONS  
Planck, BICEP2 et l'espace-temps (I)    Les modèles cosmologiques
 youtube.com/watch? v=XJDOcnk8GFYETAT KMS          mathworld.wolfram.com
Igor Novikov et Andreï Dorochkevitch Arno Allan Penzias et à Robert Woodrow WilsonGégory Chaitain    Steve Carlip    Vahe Gurzadyan    Zee  Quantum Field Theory in a Nutshell
Edward Witten  Sidney Coleman Jonh Mather.  Noam Chomsky (son blog noam-chomsky.fr)
Victor J. Stenger et Dieu, l'hypothèse erronée Comment la science prouve que Dieu n'existe pas    Mioara_Mugur-Schächter  Max Planck  Claude Shannon
 jean-paul-baquiast.fr : Jean-Paul Baquiast - pour un principe matérialiste fort
Le visage de Dieu article 3)   
La thermodynamique    état Kubo-Martin-Schwinger  Temps imaginaire   Mur de Planck
Théoriciens de l'état KMSRudolph Haag, Marinus Winninck, Minoru TomitaMasamichi Takesaki

L'inflation en débat?

pourlascience.fr/sd/cosmologie/linflation-cosmique-en-debat-6462.php: cette théorie qui est au cœur de la cosmologie moderne souffre de sérieuses difficultés.
https://www.pourlascience.fr/sd/cosmologie/linflation-va-t-elle-faire-pschitt-9861.php: L'inflation va-t-elle faire pschitt ?Les dernières mesures de Planck ainsi que des problèmes théoriques mettent à mal l'idée d'inflation, pourtant défendue par nombre de cosmologistes. Le temps des nouvelles idées est venu !
https://www.pourlascience.fr/sd/cosmologie/le-cinquieme-element-cosmique-4276.php: Le cinquième élément cosmique Un champ d'énergie invisible, la quintessence, domine depuis peu l'évolution de l'Univers, et en accélère l'expansion.
https://www.cairn.info/revue-de-metaphysique-et-de-morale-2004-3-page-413.htm: Les nouveaux défis de la cosmologie moderne par Gabriele Veneziano

http://www.planetastronomy.com/special/2006-special/bnf-veneziano-6mai2006.htm: CONFÉRENCE «D'OÙ VENONS NOUS ? OÙ ALLONS NOUS?
Les grands défis cosmologiques du 21ème siècle» Par Gabriele VENEZIANO Professeur au collège  Organisée par le laboratoire APC Quai François Mauriac Paris 13ème. le samedi 6 Mai 2006
https://arcea-cesta.ovh/index.php/voyages-visites-spectacles/albums-photos-du-site/8-assemblee-annuelle-2003/detail/54-assemblee-annuelle-2003?tmpl=component: À l’assaut du mur de PLANCK Vers l’origine de l’Univers par Pierre Laharrague
https://www.scienceetfoi.com/ces-theories-scientifiques-qui-predisent-des-infinites-d-univers-condamnent-elle-l-existence-de-dieu/: Ces théories scientifiques qui prédisent des infinités d’univers condamnent-elles l’existence de DIeu ?
https://arcea-cesta.ovh/index.php/voyages-balades-visites-spectacles/albums-photos-du-site/8-assemblee-annuelle-2003/detail/60-assemblee-annuelle-2003?tmpl=component: De zéro à l'infini
Une brève histoire de l'Univers par Pierre Laharrague
http://irfu.cea.fr/dap/Phocea/Vie_des_labos/Ast/ast.php?t=actu&id_ast=3475: Les défauts du fond diffus de l'univers sont-ils réels ? [...] En utilisant cette méthode plus performante, les astrophysiciens ont constaté que le défaut de la "tache froide" disparaissait en grande partie et redevenait compatible avec les fluctuations statistiques générales du signal.. 
futura-sciences.com/sciences/dossiers/astronomie-infini-mysteres-limites-univers-574/page/9/: Singularités et temps zéro : comment décrire l'univers ?

http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/logphil/oeuvres/russell/philo1.htm: Bertrand Russell  Problèmes de philosophie (1912) 3. Nature de la matière

https://www.ipht.fr/Docspht//articles/t07/223/public/cours2007.pdf : COURS cosmologie et fluctuations primordiales
https://forums.futura-sciences.com/discussions-scientifiques/13508-fluctuations-signature-de-metrique-kms-mq-origine-de-l-espace-temps-bogdanov-2.html : Fluctuations signature de la metrique,KMS,MQ et origine de l`espace-temps (Bogdanov)
https://www.ledifice.net/7045-3.html Avant le Big Bang. 22 Octobre 2002 l'étrange " Affaire Bogdanoff ".Arkadiusz Jadczyk International Institute of Mathematical Physics  (la site Site : http://www.alchymie.net n'existe plus)
http://le-cera.com/lorigine-lavenir-monde-apprend-science/L’origine et l’avenir du monde… Que nous apprend la Science ? Compte rendu de la 60ème rencontre du CERA du vendredi 25 septembre 2013. Présentation des frères BOGDANOV par Patrick RABILLER
http://www.scilogs.fr/complexites/mort-de-la-loi-de-moore/: La loi de Moore est-elle morte ? Existe-il une loi de Moore "universelle" ?
unamur.be/sciences/philosoc/revueqs/textes-en-ligne/rqs_181_4_etats_stationnaires Quand fallait-il abandonner la théorie de l’état stationnaire ?
www.nasonline.org/publications/biographical-memoirs/memoir-pdfs/coleman-sidney.pdf:  S i d n e y c o l e m a n 1 9 3 7 – 2 0 0 7 A Biographical Memoir by h o w a r d g e o r g i
https://tel.archives-ouvertes.fr/file/index/docid/813574/filename/These_D_Girard.pdf : Cosmologie observationnelle avec le satellite Planck : extraction du signal astrophysique des données brutes de l’instrument HFI et étude de l’effet du rayonnement cosmique. Damien Girard
https://www-n.oca.eu/elena/Porque04/Cappi-Porquerolles-Screen.pdfhistoire de l'univers 
http://www.integralworld.net/reynolds20.html EVOLUTION INTÉGRALE: UNE PHILOSOPHIE NÉO-PÉRENNE BRAD REYNOLDS
https://www.philomag.com/lactu/dialogues/le-temps-existe-t-il-et-si-oui-combien-28384 Les physiciens Lee Smolin et Carlo Rovelli ont longtemps travaillé ensemble avant de diverger sur le problème de la nature du “temps”. Pour le premier, le “temps” existe vraiment. Pour le second, nous avons plutôt affaire à plusieurs couches de temps. Un désaccord qui ranime l’un des plus vieux débats de la métaphysique mais aussi nos émotions devant le futur et la mort.


brian greene la réalité cachée

https://www.quora.com/Is-there-any-evid siècles avant eux ence-of-a-multiverse-1 : y a t-il des preuves d'un multivers page 32 et 520: Einstein, Eddington et l'éclipse de 1919:   https://www.nature.com/articles/d41586-019-01172-z  [https://arxiv.org/abs/0709.0685 https://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/0709/0709.0685.pdf]

https://arxiv.org/pdf/1811.03058.pdf : Albert Einstein and the fifth dimension. A new interpretation of the papers published in 1927 Giulio Peruzzi∗ Alessio Rocci† July 17, 2019
Jaume Garriga , Alexander Vilenkin : Beaucoup de mondes en un  arxiv.org/abs/gr-qc/0102010  (arxiv.org/pdf/gr-qc/0102010.pdf) et https://arxiv.org/abs/0809.4257 (https://arxiv.org/pdf/0809.4257.pdf)

23 janvier 2021

La renaissance du temps : épilogue

 
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Autres liens: http://www.philipmaulion.com/article-bienvenu-au-moment-present-de-lee-smolin-117515126.htmlBienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin.
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3850: Lee Smolin et la physique contemporaine
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/136/smolin.htm(Time Reborn: From the Crisis in Physics to the Future of the Universe)
http://medias.dunod.com/document/9782100706679/Feuilletage.pdf (la renaissance du temps Dunod: quelques pages à feuilleter)
https://monblogdereflexions.blogspot.com/2018/12/la-gravitation-quantique- La gravitation quantique à boucles avec Carlo Rovelli: Pour s'initier avec quelques sites
 
 
 
1) Introduction.
Je complète ici les articles de ma lecture "ma lecture" du livre de Lee Smolin avec un rappel de ma conclusion dans l'article 12 au chapitre 4):
Chapitre 4) Une conclusion de ma lecture du livre
     4-1) Ces deux idées, le principe d'universalité de la méta-loi et Idée du mariage de la loi et de la configuration, prises avec le principe de précédence et la sélection naturelle cosmologique  donnent 4 manières d'aborder le dilemme des méta-lois. Ce ne sont que des premiers pas, mais Lee Smolin pense qu'il n'est pas exagéré de dire que la direction que prendra la cosmologie au XXIè siècle sera déterminée par la manière dont on résout le dilemme des méta-lois. L'avenir nous le dira...
     4-2) Les mathématiques et la science. Le livre s'est ouvert sur des questions concernant le rôle que les mathématiques jouent dans la science. Qu'en penser après la lecture du livre?  Que penser des mathématiques et pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien? Faut-il les penser de façon platonicienne, comme de nombreux mathématiciens? 
     a) Alors que les conclusions en mathématiques viennent de l'implication logique; dans la nature, les événements sont générés par des processus causaux opérant dans le temps. Les implications logiques ne sont pas les processus causaux, même si elles peuvent modéliser certains de leurs aspects. Ainsi, la logique et les mathématiques ne peuvent saisir la totalité de la nature, la logique n'est pas le miroir de la causalité. Il y a des aspects de l'univers qui ne seront jamais représentables en mathématiques. Et en particulier, l'un d'eux, c'est que dans le monde réel, il y a toujours un instant particulier. Cette leçon, que permet de saisir la réalité du temps, est que la nature ne peut être capturée par un système logique ou mathématique quel qu'il soit. 
Cela rappelle étrangement les théorèmes de Gödel que j'ai évoqués dans mon article à propos de Motl: "The referent frame, l'équation bogdanov", au chapitre 5-2: "[...] Le principe d'incertitude implique que lorsqu'on observe une particule élémentaire, par exemple, on peut observer soit sa position, soit sa quantité de mouvement (vitesse = masse x vitesse), mais pas les deux en même temps. Une des conséquences, c'est qu'il n'est pas possible de parler de trajectoire pour une particule quantique. Ce que proposent les frères Bogdanov, c'est de remplacer cette incertitude par un autre concept, qui vient d'ailleurs des mathématiques, notamment du mathématicien Kurt Gödel, (compagnon d'Einstein dans les années 1930 à Princetown). Ce que dit le théorème de Gödel:
"Nous avons vu que la notion de « démontrabilité » est toujours relative à un système d’axiomes. Cela veut dire qu’une certaine affirmation mathématique peut très bien être démontrable avec un système, mais pas avec un autre ! Ce dont ont voulu s’assurer Hilbert et sa bande au début du XXème siècle, c’est qu’il était possible de construire un système d’axiomes parfait, tel que toutes les propositions mathématiques vraies y soient démontrables. Un tel système serait dit « complet ». Et c’est précisément cet espoir que Gödel a ruiné : il a démontré que dès que l’on veut faire au minimum de l’arithmétique des nombres entiers, quel que soit le système d’axiomes qu’on utilise, il existera toujours des énoncés vrais mais indémontrables. On dit que ces énoncés sont indécidables. Cela signifie qu’il n’existe pas de système d’axiomes complet, et c’est pour cela que l’on appelle ce théorème, le théorème d’incomplétude. Pour reprendre l’analogie avec l’échafaudage, on peut y mettre autant de piliers qu’on veut, il existera toujours des fenêtres de l’immeuble qu’on ne pourra pas atteindre !" Cela signifie qu’il n’existe pas de système d’axiomes complet, et c’est pour cela que l’on appelle ce théorème, le théorème d’incomplétude."

     *Les Bogdanov, en utilisant ces résultats ont pu dire: "Gödel a démontré que dans tout système, il y a toujours de l'inconnaissable, il y a toujours de l'incomplétude, c'est à dire que la cause qui a permis à ce système soit d'exister, soit d'évoluer, cette cause, ou ces causes,  peuvent être renvoyées à l'extérieur même de ce système. Et quand on applique cette idée d'incomplétude à l'Univers et au comportement des particules élémentaires. on en est conduit à cette conclusion, c'est qu'il existe dans l'Univers un principe d'incomplétude: nous ne connaissons pas les "déterminants fondamentaux" qui guident le comportement des particules élémentaires. Cela ne veut pas dire que le système est incertain et gouverné par le hasard, cela veut simplement dire que nous ne connaissons pas une certain nombres de "déterminants", de facteurs essentiels qui guident le comportement du système et qui sont à l'extérieur de ce système et pire, qui sont à l'extérieur de l'espace-temps. En fait, il existe des données qui guident le comportement des choses, des événements visibles dans l'espace-temps et cependant ces déterminants sont à l'extérieur de l'espace-temps. Ils surgissent dans l'espace-temps sous la forme de ces phénomènes, phénomènes qui ont évidemment la qualité d'être entourés d'un certain flou. Mais ce flou, c'est ce qu'on appelle flou quantique, il ne relève que d'une connaissance "de notre point de vue"  incomplète de ce système, parce que précisément, le système n'est pas connaissable, dans la mesure où ces déterminants sont à l'extérieur de l'espace-temps. "
     *Stuart Kauffman exprime une autre vision dans le site de Frank Wisser integralworld.net/visser148.html au chapitre "UN MONDE AU-DELÀ DE LA PHYSIQUE" dans lequel il écrit: " [...] Je dis que Dieu est le caractère sacré de la nature. Et vous pouvez aller au-delà de cela. Vous pouvez dire que Dieu est la nature. C'est le dieu de Spinoza. C'est le Dieu en qui Einstein croyait. Mais leur vision de l'univers était déterministe. La nouvelle vision est que l'évolution de l'univers est partiellement sans loi et sans cesse créative. Nous sommes les enfants de cette créativité [...].  Kauffman, qui met l'accent sur la créativité de l'univers, a écrit un livre sur la religion dans lequel il propose de "réinventer le sacré" [une nouvelle vue de la science, de la raison et la religion (2010)], l'humanité dans un univers créatif (2016) et le livre plus récent "A world beyond physics": [l'émergence et l'évolution de la vie(2019)]. Mais il essaie de naturaliser la religion, de trouver une "divinité naturelle", sans y introduire un esprit. Une de ses phrases célèbres est:  « Je pense que la créativité dans la nature est si magnifique et si écrasante que c'est assez Dieu pour moi (it's God enough for me), et je le pense (vrai?) pour beaucoup d'entre nous, si nous y réfléchissons.» Kauffman met l'accent sur la créativité de l'univers. "Qui aurait pu s'attendre à ce qu'il y ait jamais des éléphants dans cet univers?", demande-t-il. "Aucune loi de la physique ne prédirait jamais que cela se produise".
     *Avec Lee Smolin qui affirme que la nature ne peut être capturée par un système logique ou mathématique quel qu'il soit nous avons ici trois visions de la nature qui pourraient un jour montrer des aspects compatibles d'une même réalité (-L'univers est, simplement, il survient, le temps est réel (Smolin), -La créativité du réel est la complexité (Kauffman), -Avant le big bang, est l'information (les frères Bogdanov)). Pour Lee Smolin, l'univers est unique, il ne survient qu'une fois, comme le fait chaque événement... unique, que la nature héberge. Pourquoi il est, pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien n'est peut-être pas une question ayant une réponse. La physique quantique semble répondre: Parce que Rien est instable, voir [2],. Et sauf, précise Smolin, peut-être que, exister, c'est être en relation avec d'autres choses qui existent, et l'univers est simplement l'ensemble de toutes ces relations. L'univers lui-même n'a aucune relation avec quoi que ce soit situé en dehors. Se demander alors pourquoi il existe, plutôt que le néant, sort du champ du principe de raison suffisante.
      b) Alors comment exprimer la science si la nature ne peut être capturée par un système logique ou mathématique quel qu'il soit? 
Les mathématiques sont un langage de la science, c'est une méthode puissante et importante, mais le lien entre les résultats des calculs mathématiques et les résultats expérimentaux doit être exprimé en langage ordinaire puisque les expériences se déroulent hors des mathématiques, dans le monde réel. Finalement, conclut Lee Smolin, même si les mathématiques sont un formidable outil; ce n'est pas leur langage qui a le dernier mot, le langage qui a le dernier mot en science  est LE LANGAGE.    

     4-3) Pour conclure, quel peut être le nouveau chemin vers une nouvelle théorie à laquelle aspire Lee Smolin? 

Nous sommes face à un défi qui ne doit pas être sous-estimé pense Smolin. La science cosmologique est dans une crise. Nous pouvons faire le pari que continuer sur la base des méthodologies qui ont si bien servi la science jusqu'à maintenant ne nous mènera nulle part. C'est ce que nous avons pu voir à partir des  paradoxes qui s'ensuivent [Nous avons vu dans mon article 1 (l'erreur et le dilemme cosmologique), donnant ma lecture de la renaissance du temps chapitre 8, que la seule manière d'échapper à aux problèmes, dilemmes et paradoxes liés à ce paradigme, est d'adopter une méthodologie qui va au-delà du paradigme newtonien]. Il semble donc qu'il faille avancer dans l'inconnu, face à un choix de programmes radicaux. Nous ne pourrons décider lequel est correct que lorsque nous verrons des directions conduisant à des prédictions testables pour de nouvelles observations et quand ces observations seront faites. Par ailleurs, toute nouvelle théorie devra offrir des explications solides pour des faits connus, mais pour l'instant mystérieux.
Lee Smolin pense que l'histoire décrira ces idées comme des échecs, échecs dus à une approche inadaptée d'un problème fondamental en science. L'échec vient d'avoir pris une méthode adaptée à l'étude de petites parties de l'univers pour l'appliquer à l'ensemble de ce qui existe. Cet échec ne peut être corrigé juste en inventant un scénario du même type. [...] il est encourageant de savoir, dit Lee Smolin, que des observations actuelles et dans un futur proche pourraient nous amener à les rejeter comme étant fausses. Cela suggère que les scénarios dans lesquels l'univers est une étape dans une succession d'univers sont testables et de ce fait scientifiques. La suggestion la plus radicale dans cette direction de pensée est basée sur la réalité du moment présent et du principe que tout ce qui est réel l'est dans le moment présent. Cela implique que la physique ne peut plus être comprise comme la quête d'un double mathématique, identique de l'univers. Ceci est un fantasme métaphysique qui a inspiré des générations de théoriciens mais qui bloque maintenant le chemin vers le progrès selon Smolin. Les mathématiques servent la science, mais elles ne pourront plus en être la Reine. Il n'est plus possible de voir des lois absolues, intemporelles, dicter l'évolution de de la configuration du monde, qui est ancrée dans le temps. Dans notre monde, qui vit une ère cosmologique relativement froide et calme, si on suppose que tout ce qui est réel est réel à un instant, alors la distinction entre les lois et les états doit être de nature relative. Mais dans d'autres ères, plus violentes, la distinction doit se dissoudre en un description nouvelle du monde, totalement dynamique, qui soit rationnelle et réponde au principe de raison suffisante

Ce Nouveau chemin réussira t-il?  Le temps le dira. Ainsi se termine "ma lecture" de ce dernier chapitre du livre de Lee Smolin. Il est suivi d'un épilogue que le Dr Doulu commente ainsi: "Le livre s’achève par un long épilogue intitulé “Penser dans le temps” illustrant le fait que tous nos actes, notre pensée, notre civilisation sont fondamentalement basés sur l’écoulement irréversible du temps. Le réchauffement climatique et quelques effets économiques sont analysés sous cet angle, mais j’ai survolé ce chapitre, le trouvant un peu hors-sujet"L'épilogue sera l'objet du chapitre 2.
Nous venons de voir, dans le site philipmaulion.com (Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin), l’affirmation d’Einstein : « Ce qui du point de vue physique est réel… est constitué de coïncidences spatio-temporelles. Et rien d’autre» [...] qui confirme sa conception philosophique réaliste. mais aussi, à mes yeux, elle présente l’inconvénient majeur d’effacer la différence des points de vue des observateurs qui seraient dans des référentiels distincts et donc l’observateur n’a plus lieu d’être [...] et plus loin: "je considère qu’il ne peut y avoir de discours scientifique sur la nature sans présence du ‘sujet pensant’ et cette présence est inexpugnable, non seulement du discours mais encore des lois énoncées car ‘l’être humain n’est pas nu de toute contribution lorsqu’il décrypte et met en évidence une loi de la Nature.’

Peut-être le chemin que pressent Lee Smolin mènera t-il à redécouvrir le sujet? C'est ce qui a fait l'objet de ma réflexion lors de ma lecture du livre de Lionel NaccachePerdons-nous connaissance? Dans mon article 5, au chapitre 4) "L'information et la connaissance confondues"sont évoquées (en 4-1) La connaissance et son malaise contemporain: 

[...] "l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises". [....] En confondant connaissance et information, nous avons inventé une "mauvaise solution" contemporaine. [...] Aujourd'hui, il nous faut réparer le déséquilibre, et aux côtés de la quête de l'information, il nous faut reprendre là où nous l'avions abandonnée la quête du sujet, c'est à dire la prise en compte des mécanismes de transformation de notre subjectivité qui sont à l'oeuvre dans la connaissance.
Ce sera sans doute une révolution plus délicate à conduire que la précédente, car il n'y a pas vraiment d'adversaire identifié comme l'était l'ancien régime, ni de recette connue, mais seulement une prise de conscience de ce qu'est l'essence véritable de la connaissance et ne pourra pas se limiter à la mise en pratique des paroles des Anciens dont nous avons relu les écrits et les récits. On devra la reconstruire sur l'ossature inédite de la société de l'information. En 4-4) apparaît un Troisième facteur: Le progrès scientifique efface le sujet. [...] Dans un premier temps, celui de son annonce, la découverte met à l'épreuve nos certitudes et ébranle nos intuitions et nos convictions. Elle peut avoir d'importantes répercussions sur nos interprétations du monde et sur nos fictions conscientes. Ce temps est un temps humaniste, temps de réflexion qui aide le sujet que nous sommes à se transformer et à évoluer.
Le second temps, celui qui succède à l'assimilation de la découverte par les sociétés humaines, est bien plus long que le précédent. Les générations passent, la découverte a été parfaitement assimilée. [...] C'est ce deuxième temps du progrès scientifique, celui qui suit le bouleversement du système de croyances, qui participe au processus d'effacement du sujet dans la relation ternaire que nous avons vu à plusieurs reprises [...] Ainsi, oublier ce qui est à la source du sujet lorsqu'il élabore des significations paraît une grossière erreur à Husserl.. [...] 4-5) Quatrième facteur: L'erreur de Pythagore. [...] (Elle) s'enracine dans un idéalisme mathématique dont on trouve la plus ancienne forme chez Pythagore. la vérité mathématique préexisterait à nos propres cogitations donc a priori à système de fictions-interprétations-croyances. Cette vérité mathématique serait immuable et parfaite et l'unique relation que nous puissions nouer avec elle serait celle de ses déchiffreurs afin de la rendre intelligible à nos esprits. Elle ne relèverait pas de la création, mais de la découverte par la formulation de la démonstration [...] Cela concourt à désincarner encore davantage la connaissance et effacer le sujet. Connaître devient une histoire d'accès et de transfert d'information pour la techno-science contemporaine. [...] Ainsi, même au cœur des mathématiques pures est tapi le sujet! Et rien n'impose de l'exclure, entendu comme système de fictions-interprétations-croyances de notre aventure techno-scientifique contemporaine. Encore faut-il, souligne L. Naccache, nous efforcer d'échapper à l'illusion à laquelle pythagore a succombé le premier. Mais, à mon avis, que sait-on de le pensée profonde de Pythagore? Je suis persuadé que si on peut le dire de ses successeurs jusqu'à tous ceux qui comme l'explique L. Naccache, occultent le sujet, j'imagine que Pythagore avait une notion du sujet autrement profonde, surtout si comme l'a expliqué Albert Slosman (hommage) dans "la grande hypothèse" il a aussi été grand prêtre en Egypte à Dendérah.
-->>article de mon blog: La grande hypothèse11 partie a) Ce que j'ai vu et compris

https://monblogdereflexions.blogspot.com/2011/04/la-grande-hypothese11-ce-que-jai-vu-et.html#.XQKwXLwzb4b
2) La "Renaissance du temps" Epilogue: penser dans le temps.

     2-1) le feu et l'imagination, s'épanouir à l'orée de l'incertitude.
Tous les progrès de la civilisation humaine, écrit Lee Smolin, depuis l'invention du premier outil jusqu'à nos nouvelles technologies quantiques, résultent de l'application disciplinée de notre imagination. Celle-ci permet de vivre à la frontière du danger et de l'opportunité. Notre capacité à imaginer des situations qui ne découlent pas des données dont nous disposons nous permet d'anticiper les dangers avant qu'ils soient imminents et donc de pouvoir planifier leur rencontre. On sait que nos ancêtres faisaient un feu pour tenir le tigre à distance, mais il est difficile d'imaginer comment les premières personnes ont fait cela pour la première fois il y a quelques centaines de milliers d'années. Cela a peut-être pu leur paraître insensé d'utiliser une menace mortelle comme le feu pour en éloigner une autre, le tigre. Quoi qu'il en soit, ces lointains ancêtres, sans doute avec l'idée que le feu pouvait être contrôlé et grâce à l'imagination et au courage, ont pu éloigner la tigre et peu à peu domestiquer la nature et ... Dans l'époque moderne, nous vivons avec du feu caché partout dans nos maisons, dans nos murs, dans tous nos appareils et dans l'environnement qu'on s'est créé. Nous n'y pensons même plus (sauf si, peut-être dans la voiture au cours d'un voyage nous nous demandons si nous avons bien fermé le gaz). Nous avons certainement oublié que si nous n'étions pas les descendants de ceux qui, il y a des centaines de milliers d'années ont imaginé des moyens de domestiquer le feu, nous serions toujours de vulnérables proies. Lee Smolin le dit: "le grand défi de la vie humaine, c'est s'épanouir à l'orée de l'incertitude; nous prospérons à la lisière de la chance et du danger et vivons avec la connaissance que nous ne pouvons pas tout contrôler ni empêcher les ennuis survenir de temps à autre". Donc, il y a quelques 12000 ans et sans doute encore plus tôt si on en croît la grande hypothèse d'Albert Slosman, "nous" ( = nos ancêtres) avons adapté nos environnements à nos besoins et sommes devenus des fermiers sédentaires plutôt que chasseurs-cueilleurs même si certains le sont restés. Depuis lors, notre empreinte s'est tellement tellement agrandie que nous détruisons tout ce qui reste de ces civilisations et que nous imposons aux systèmes naturels de la Terre de grands dommages et une menace qui risque d'entraîner leur suppression et leur extinction. Notre imagination, qui a piloté notre adaptation et qui est notre jeu peut seule nous apporter les idées nouvelles qui nous feront traverser sains et saufs les surprises à venir dont nous sommes pourtant à l'origine. Cette imagination a conduit à l'aspect tragique de la vie humaine, qui est que nous pouvons imaginer l'inévitabilité de notre mort.. En désirant survivre le plus longtemps possible, nous repoussons l'inévitable et parce que nous sommes humains, nous allons trop loin, beaucoup trop loin (?). Une conséquence est l'essor des civilisations, de la science, des arts et de toutes ces merveilleuses technologies que nous prenons pour argent comptant (en allant jusqu'à leur confier notre vie?). Une autre est la croissance des déchets que notre dépassement produit parce que la meilleure protection contre en déclin exponentiel est une croissance exponentielle. Ainsi, notre espèce, qui s'était adaptée à une niche écologique étroite et rare, voire unique, a conquis la planète Terre entière et met en danger nos plus cousins et la plupart des espèces qui sont maintenant en danger d'extinction. Ce qui nous a séparés des autres espèces les plus voisines, les primates, est les plus souvent attribué à "la culture" (En philosophie, le mot culture désigne ce qui est différent de la nature).Mais ne s'agit-il pas là d'un autre mot pour qualifier notre incessante quête de meilleures façons de vivre et de notre capacité à imaginer des situations qui ne découlent pas que des données dont nous disposons, qui nous permet d'anticiper les dangers avant qu'ils soient imminents et donc de pouvoir planifier leur rencontre? Même si certains souhaitent vivre en prélevant le minimum à leur environnement et sociétés; dans un équilibre avec leur monde, dans l'ensemble, ce n'est pas la voie des êtres humains. Notre voie qui a donné naissance à la culture et à la connaissance, c'est d'aspirer à toujours plus et différent que ce que nous avons, imaginer ce qui n'est pas, chercher au-delà des limites, tester les contraintes;, explorer, se précipiter et... chuter dans les frontières de notre monde connu. 
[Faisons ici une parenthèse pour rappeler le livre de Lionel Naccache "Perdons-nous connaissance? dont j'ai donné "ma lecture" dans 5 articles. La culture humaine est liée à la connaissance, mais nous avons certainement beaucoup de surprises à découvrir! N'est-il pas écrit à propos de l'arbre de la connaissance du bien et du mal: "l'arbre de la connaissance du bien et du mal se situait dans le jardin d'Éden, où Adam et Ève furent mis par Dieu. Dieu défendit à Adam de manger des fruits de ce seul arbre, et l'avertit que s'il mangeait ces fruits défendus, il serait passible de mort". 
 Annick de Souzenelle elle, a une lecture lecture symbolique (nouvelle lecture) de la Bible hébraïque que le site  pncds72.free.fr/ analyse comme Une supercherie « gnostique? Il me semble que ce soit plus complexe. La façon de parles du fruit de l'arbre de la connaissance de Annick de Souzenelle telle que nous l'avons vu dans mon article 1 concernant "ma lecture" de Lionel Naccache (chapitre 1, avant-propos)  me paraît édifiante. L'Arbre de la Connaissancele fruit défendu: « Yahvé (le tétragramme) Dieu planta un jardin en Eden, à l’orient et il y mit l’homme qu’il avait modelé. Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce d’arbres séduisants à voir et à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. [...] Yahvé Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder. Et Yahvé Dieu fit à l’homme ce commandement : “Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne toucheras pas, car le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort. » (Genèse, II, 8,9 et 15,17). Prenons la traduction qu'en fait  Annick de Souzenelle : « Et plante YHVH-’Elohim un jardin en ‘Éden venant de l’Orient, Il place là l’’Adam que ’Il a formé. Fait germer YHVH-’Elohim, à partir de la Adamah tout arbre précieux pour la vue (ouvrir l’intelligence) et bon à manger (accompli et donc assimilable) et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance de l’accompli et du pas-encore-accompli (de la lumière et de son contraire, les ténèbres). Et un fleuve jaillit d’’Éden pour arroser le jardin ; et, de là, il se partage et devient quatre principes. Nom, le UN : Pîshon qui entoure (investit) toute la terre de Hawîlah. Là (se trouve) l’or, et l’or de cette terre est lumière accomplie. Là (se trouvent) l’ambre et la pierre d’onyx. Et NOM le fleuve le deuxième Guîhon, lui il investit toute la terre de Koush. Et le NOM du fleuve le troisième Hidequel =Tigre ; lui, il est le marchant, orient d’’Ashour, et le fleuve le quatrième, lui est Pherat. YHVH-’Elohim saisit le « Adam et le conduit dans le jardin de délices pour la travailler et la garder. Et commande YHVH-’Elohim sur l’’Adam en disant : de chaque arbre du jardin, manger absolument, tu mangeras. Mais de l’Arbre de la connaissance de l’accompli et du non-encore accompli tu ne mangeras pas de lui-de nous car dans le jour où tu mangeras de lui-de nous muter absolument tu muteras. » 

L'avenir nous dira ce qu'il aurait fallu retenir des écrits de Lionel Naccache et des interprétations de Annick de Souzenelle pour remédier à ce que Lee Smolin voit comme le franchissement des frontières pour vivre hors équilibre avec notre environnement qui est certainement le résultat de la connaissance et de la culture mais qui, pour certains serait une pathologie du capitalisme et de la société technologique moderne. Lee Smolin estime que dès l'âge de pierre en Amérique du Nord, nous avons colonisé le continent, balayant la plupart des grands mammifères au passage. Les guerres tribales auraient tué une population de casseurs-cueilleurs bien plus grande que tous les européens massacrés durant les deux guerres mondiales du XXè siècle. Cela me paraît effrayant, mais avec le résultat actuel de la croissance exponentielle de la connaissance et de la culture humaine, il semble que nous soyons au sommet de notre domination des écosystèmes et des ressources de la planète, et nous savons maintenant que la situation actuelle est insoutenable. Selon Lee Smolin, c'était à prévoir avec une telle croissance exponentielle. 

     2-2) Penser dans le temps: la solution?

Si nous nous obstinons à penser hors du temps, dans une réalité intemporelle comme le suggère Carlo Rovelli (et si le temps n'existait pas?), nous ne surmonterons pas les difficultés sans précédents que soulève le changement climatique de ce XXIè siècle. Pour sa part, Annik de Souzennelle pense que « L’écologie extérieure est inséparable de l’écologie intérieure » ce qui est une autre piste de réflexion et de prise de conscience. Pour elle, le coeur de la problèmatique est "une perte totale du monde céleste, du monde divin. L’Homme est comme un arbre. Il prend ses racines dans la terre, et ses racines dans l’air, la lumière. Il a des racines terrestres et des racines célestes". Le problème est si urgent que deux pistes ne sont pas à négliger. Revenons donc à Lee Smolin, qui continue en insistant sut le fait indéniable que nous ne pouvons pas nous reposer sur le menu standard des solutions politiques, parce que ces problèmes se définissent par l'échec de nos systèmes politiques actuel (donc du libéralisme économique?). Il n'y a, nous assure t-il, qu'en pensant dans le temps que nous aurons une chance de survivre aux siècles à venir. Souvenons-nous qu'il y eut quelqu'un qui pour la première fois eu le courage de braver le feu et ainsi de mettre ses enfants à l'abri du danger représenté par le tigre, en affronter ce danger et en domestiquant le feu. Lee Smolin ne peut s'empêcher de s'écrier: Qui aura le courage de réaliser que la santé de nos enfants pourrait dépendre de notre apprentissage de la domestication du climat? En 2014 (sortie du livre), le danger était certes imminent, mais c'est plus  récemment que l'alerte générale a été lancée. (voir Aurélien BarrauLe plus grand défi de l'histoire de l'humanité et la fin du monde ou Greta Thunberg et la croisade des enfants). 
Malgré l'incertitude dans laquelle nous plongeons, imaginons avec Lee Smolin que nous sommes en 2080 que les problèmes de changement climatiques ont été affrontés et améliorés. Mes petits-enfants seront des vieillards ou dans la fleur de l'âge selon les avancées médicales. Mais comment leur pensée aura t-elle évolué avec l'évitement de la catastrophe annoncée? Qu'auront-ils appris en chemin pour avoir rendu ce succès possible? Pour Lee Smolin, La maîtrise de la crise est difficile à prédire car ce sera plus que la résolution d'ingénierie globale. Même parmi ceux qui réalisent la gravité de la situation, Il y a deux points de vue opposés, faux l'un comme l'autre. Il y a ceux qui voient le monde en termes économiques, pour qui la nature est une ressource qui doit être exploitée et transcendée et pour qui le changement climatique est juste un problème agricole sur une plus grande échelle, devant-être géré par une analyse coût-bénéfice. Pour certains militants écologiques, la nature est monumentale et vierge, et ne peut être que diminuée par les empiétements de la civilisation, le changement climatique étant juste une autre question de conservation. Mais les deux sont à côté, car ils supposent que la nature et la technologie sont des catégories qui s'excluent mutuellement, donc qui entrent en conflit et qui imposent alors un choix entre l'un ou l'autre. Une solution nécessitera sans doute non un choix entre la nature et la technologie, mais une réorientation entre les deux. Peut-être devrions-nous accorder plus d'importance aux réflexions que nous avons évoquées au chapitre 2-1   avec Lionel Naccache ("Perdons-nous connaissance?) et Annick de Souzenelle et sa lecture lecture symbolique (nouvelle lecture) de la Bible hébraïque. Quelques pistes y sont certainement décelables.
Un consensus scientifique écrasant nous dit que c'est nous, les hommes (et notre connaissance), qui sommes en train de déstabiliser le climat. Les quatre milliards d'années d'évolution de la nature basée sur la vie végétale et animale risque de disparaître sous la forme actuelle et une formidable mutation est sans doute imminente (avec l'apparition de la vie artificielle?), mais il est vrai que l'histoire du climat sur Terre révèle des fluctuations soudaines dans le passé entre des états très différents alors que l'homme n'était pas encore le déclencheur. Le changement climatique anthropique ou réchauffement climatique est le fait des émissions de gaz à effet de serre engendrées par les activités humaines, modifiant la composition de l'atmosphère de la planète(1). À cette évolution viennent s'ajouter les variations naturelles du climat. Mais, que nous soyons déclencheurs ou non, les conséquences seront désastreuses pour nous et parce que nous sommes capables a priori, de modérer ou d'éviter des changements majeurs, il faut le faire. Arriverons-nous à résoudre cette urgence? Si oui, alors, une fois que nous aurons compris comment les systèmes naturels réagissent aux technologies et que nous commencerons à les utiliser de sorte qu'elles opèrent en harmonie avec le climat et Lee Smolin pense que nous aurons transcendé le schisme entre le naturel et l'artificiel à une échelle planétaire. Economie et climat seront des aspects d'un seul et même système et pour survivre à la crise climatique, nous devrons concevoir puis établir un nouveau type de système, symbiose entre les processus naturels qui déterminent le climat et notre civilisation technologique (?). Nous sommes, suite à ce que nous croyons être la connaissance, déformée par l'information, habitués maintenant à nous voir comme ne faisant pas partie de la nature et souvent à voir notre technologie comme une violence faite au monde naturel. Mais, que le fantasme soit de conquérir la nature ou celui que la nature nous survive, nous sommes maintenant à la limite de l'utilité de de l'idée selon laquelle nous sommes séparés de la nature. Si nous voulons que notre espèce survive, il faut maintenant nous voir d'une autre façon, dit Smolin
: tout ce que nous faisons est et fabriquons est aussi naturel que les cycles de l'ogygène te du carbone dont nos sommes issus. 
Pour commencer, nous devons comprendre les racines de la distinction entre l'artificiel et le naturel. Elles ont beaucoup à voir avec le temps. Nous devons laisser derrière nous l'idée fausse que ce qui est lié au temps est illusoire et que ce qui est intemporel est réel.
     2-3) Vers une nouvelle philosophie?
Il faut rechercher les premières expressions de la philosophie encore vivace dans les premières interprétations chrétiennes de la cosmologie d'Aristote et de Ptolémée  (voir le livre chapitre 1): "La sphère terrestre est l'unique résidence de la vie, mais aussi de la mort et de la dégradation, cernée par des sphères parfaites d'une construction cristalline immuable tournant éternellement autour de la Terre, emportant Lune, Soleil et planètes. Les étoiles sont fixées à la sphère la plus extérieure, et encore au-delà, vivent Dieu et Ses anges". D'où la notion encore prégnante que le bien et la vérité doivent se trouver au-dessus de nous alors que le mal et la fausseté se trouvent ne-dessous. Pour apprendre à vivre avec notre planète Lee Smolin nous conseille de nous débarrasser des vestiges de cette ancienne aspiration et à nous élever au-dessus d'elle. 

C'est cette même hiérarchie qui s'applique au binôme naturel/artificiel. En effet, certains placent l'artificiel au-dessus du monde naturel du vivant parce que l'artificiel, étant le fruit d'esprits plutôt que de l'évolution aveugle et sans âme si on en croit le néo-darwinisme, il est plus proche de de la perfection et donc de l'intemporalité. Par contre, d'autres voient dans le naturel la pureté que n'ont pas les constructions et objets artificiels.  Mais comment pourrions-nous nous libérer de cette structure conceptuelle? Ce serait, dit Smolin, en  éliminant l'idée que tous est, ou pourrait être, hors du temps. Nous devrions voir tout ce qui compose la nature, en nous y incluant nous-mêmes avec nos technologies, comme lié au temps et faisant partie d'un système plus vaste en perpétuelle évolution. Un monde sans temps est un monde avec un faisceau rigide de possibilités qui ne peuvent pas être transcendées! N'est-ce pas ce que nous constatons actuellement avec un monde hyper-médiatisé où la confusion entre le réel et le virtuel et le désir d'informations permanentes et immédiates devient de plus en plus prégnant? La vision de Lee Smolin pour dépasser la distinction entre le naturel et l'artificiel et pour nous situer au coeur du temps est-elle suffisante? Il propose une nouvelle philosophie, anticipant la fusion du naturel et de l'artificiel en réalisant une conciliation des sciences naturelles et sciences sociales, où l'agent humain prend sa juste place dans la nature. Il ne s'agit pas pour lui de relativisme, où n'importe quelle chose que nous voudrions vraie peut l'être, même si savoir ce qui est vrai est d'une importance cruciale pour survivre au défi du changement climatique. Nous devrions aussi rejeter la notion moderne selon laquelle la beauté et la vérité sont déterminées par des critères formels ainsi que "la rébellion post-moderne" consistant à affirmer que la réalité et l'éthique ne sont que des constructions sociales. Ce qu'il faut, c'est une relationnisme, qui a été présenté dans mon article 12 au chapitre 3-1) (Un point sur l'avancement des réflexions et résumé des chapitres précédents): "La conception relationaliste considère que l'espace et le temps sont l'expression de la coordination de ce qui existe dans l'univers. Cette conception a été essentiellement développée par Leibniz. Citons le : « Je ne dis pas du tout que la matière et l'espace sont la même chose, j'affirme seulement que sans matière il n'y a pas d'espace et que l'espace en lui même ne constitue pas une réalité absolue ». Ce n'est pas pour autant que le relationalisme constitue une doctrine idéaliste opposée au matérialisme. Car le relationalisme reconnaît l'objectivité de l'espace et du temps et son universalité, car rien ne peut exister en dehors de l'espace et du temps. Le relationalisme inspire certaines présentations de l'électromagnétisme ou de la mécanique quantique. Ainsi la mécanique quantique relationnelle est une interprétation relationelle de la mécanique quantique qui rejette les notions d'état absolu du système, de valeur absolue des observables ou d'événement absolu. La théorie ne décrit que la façon dont les systèmes influent les uns sur les autres au cours des interactions physiques. L'état et les quantités physiques se réfèrent toujours à l'interaction ou à la relation entre deux systèmes. Ainsi la théorie ne décrit pas le mode d'existence des systèmes physiques mais seulement l'interaction entre eux. L'état d'un système isolé n'a pas de sens et la description de tout système est réduite au réseau de relations qu'il entretient avec les systèmes environnants". Pour Lee Smolin, le futur est restreint, mais non déterminé par le présent, ce qui rend possible la nouveauté et l'invention. Il faut remplacer le faux espoir de transcendance (de Dieu?via une perfection absolue et intemporelle par la vision de d'un cosmos au futur ouvert habité par une activité humaine toujours en essor. Ce grand scientifique espère ainsi que cette nouvelle philosophie pourra sauver la cosmologie d'une errance non scientifique en reconnaissant que le rôle du temps est central à l'échelle cosmologique. Et une civilisation dont les scientifiques et les philosophes enseignent que le temps est une illusion et que le futur est figé (ou déjà là ailleurs?) aura du mal à à convoquer la force imaginative qui saura inventer la communion entre les organisations politiques, la technologie et les processus naturels, une communion essentielle si nous voulons survivre au-delà de ce siècle. 
philipmaulion.com: Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin: "Je ne prétends pas comme L. Smolin que le temps est réel, donné, dans le sens qu’il serait dans la nature, au contraire, je considère que c’est le sujet pensant qui est la source (temporalisation du temps) et le  vecteur du temps".
 
Pour conclure cet article, on peut rappeler ce que nous avons vu au chapitre 1: Peut-être le chemin que pressent Lee Smolin mènera t-il à redécouvrir le sujet? C'est ce qui a fait l'objet de ma réflexion lors de ma lecture du livre de Lionel NaccachePerdons-nous connaissance? Dans mon article 5, au chapitre 4) "L'information et la connaissance confondues"sont évoquées (en 4-1) La connaissance et son malaise contemporain: [...] "l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises". [....] En confondant connaissance et information, nous avons inventé une "mauvaise solution" contemporaine. [...] Aujourd'hui, il nous faut réparer le déséquilibre, et aux côtés de la quête de l'information, il nous faut reprendre là où nous l'avions abandonnée la quête du sujet, c'est à dire la prise en compte des mécanismes de transformation de notre subjectivité qui sont à l'oeuvre dans la connaissance.
Et n'oublions pas Annick de Souzenelle dont nous avons évoqué l'interprétation de la Bible Hébraïque au chapitre 2-1: "Mais de l’Arbre de la connaissance de l’accompli et du non-encore accompli tu ne mangeras pas de lui car dans le jour où tu mangeras de lui, muter absolument tu muteras". Ne sommes-nous pas en pleine mutation?


Compléments sur Smolin et le réalisme: 


plato.stanford.edu/entries/scientific-realism/: Réalisme scientifique Les débats sur le réalisme scientifique sont étroitement liés à presque tout le reste de la philosophie des sciences, car ils concernent la nature même des connaissances scientifiques. Le réalisme scientifique est une attitude épistémique positive envers le contenu de nos meilleures théories et modèles, recommandant la croyance dans les aspects observables et non observables du monde décrit par les sciences. Cette attitude épistémique a des dimensions métaphysiques et sémantiques importantes, et ces divers engagements sont contestés par un certain nombre d'épistémologies rivales de la science, connues collectivement comme des formes d'antiréalisme scientifique. Cet article explique ce qu'est le réalisme scientifique, décrit ses principales variantes, considère les arguments les plus courants pour et contre la position, et la contraste avec ses homologues antiréalistes les plus importants.
amazon.fr/Semantic-Conception-Theories-Scientific-Realism/dp/025201605XSemantic Conception of Theories and Scientific Realism (Anglais) 1989 de Frederick Suppe
amazon.fr/Every-Thing-Must-Metaphysics-Naturalized/dp/0199276196Every Thing Must Go argues that the only kind of metaphysics that can contribute to objective knowledge is one based specifically on contemporary science as it really is, and not on philosophers' a priori intuitions, common sense, or simplifications of science. In addition to showing how recent metaphysics has drifted away from connection with all other serious scholarly inquiry as a result of not heeding this restriction, they demonstrate how to build a metaphysics compatible with current fundamental physics ('ontic structural realism'), which, when combined with their metaphysics of the special sciences ('rainforest realism'), can be used to unify physics with the other sciences without reducing these sciences to physics itself. Taking science metaphysically seriously, Ladyman and Ross argue, means that metaphysicians must abandon the picture of the world as composed of self-subsistent individual objects, and the paradigm of causation as the collision of such objects. Everything Must Go also assesses the role of information theory and complex systems theory in attempts to explain the relationship between the special sciences and physics, treading a middle road between the grand synthesis of thermodynamics and information, and eliminativism about information. The consequences of the author's metaphysical theory for central issues in the philosophy of science are explored, including the implications for the realism vs. empiricism debate, the role of causation in scientific explanations, the nature of causation and laws, the status of abstract and virtual objects, and the objective reality of natural kinds.
F. Pusey , Barrett , Rudolpharxiv.org/abs/1111.3328 [https://arxiv.org/pdf/1111.3328.pdf]  Sur la réalité de l'état quantique Matthew F. Pusey , Jonathan Barrett , Terry Rudolph "Les états quantiques sont les principaux objets mathématiques de la théorie quantique. Il est donc surprenant que les physiciens n'aient pas pu se mettre d'accord sur ce que représente réellement un état quantique. Une possibilité est qu'un état quantique pur correspond directement à la réalité. Cependant, il existe une longue histoire de suggestions selon lesquelles un état quantique (même un état pur) ne représente que des connaissances ou des informations sur un aspect de la réalité. Nous montrons ici que tout modèle dans lequel un état quantique représente de simples informations sur un état physique sous-jacent du système, et dans lequel les systèmes qui sont préparés indépendamment ont des états physiques indépendants, doit faire des prédictions qui contredisent celles de la théorie quantique".
dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01455122/documentLe débat entre le réalisme et l'anti-réalisme en philosopie des sciences contemporaines par Polina Avdovina
wikipedia.org/wiki/R%C3%A9alisme_structurelLe réalisme structurel.  II existe un monde indépendant de soi (mind independent). Le réalisme structurel ne prend donc pas en considération la causalité mentale ou toute forme d’anthropocentrisme
franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/grand-entretien-avec-lee-smolin: Grand entretien avec Lee Smolin  Lee Smolin est-il un révolutionnaire ? Que veut-il réformer, dépasser dans sa communauté ? Comment, avec Carlo Rovelli notamment, a-t-il fondé la gravitation quantique à boucle ? En quoi consiste cette théorie et comment se démarque-t-elle de la string theory pour unifier la physique ? Et s’il fallait repartir de zéro ? Reprendre un cahier vierge, et tout réinventer. C’est l’appel audacieux de Lee Smolin concernant la physique théorique, appel qu’il détaille dans son dernier livre, “La révolution inachevée d’Einstein”. Selon lui, la mécanique quantique échoue à expliquer complètement la réalité. Au lieu de considérer qu’elle est incomplète et qu’il faut continuer à fouiller après près d’un siècle de sur place et d’impasse, il engage à revenir à la page blanche et à découvrir un autre système, qui serait lui complet.
Lee Smolin: arxiv.org/abs/quant-ph/0609109 [arxiv.org/pdf/quant-ph/0609109.pdfLa mécanique quantique pourrait-elle être une approximation d'une autre théorie? Lee Smolin "Nous considérons l'hypothèse que la mécanique quantique est une approximation d'une autre théorie cosmologique, exacte uniquement pour la description des sous-systèmes de l'univers. La théorie quantique doit ensuite être dérivée de la théorie cosmologique en faisant la moyenne sur des variables qui ne sont pas internes au sous-système, qui peuvent être considérées comme des variables cachées non locales. Nous trouvons les conditions pour arriver à la mécanique quantique à travers une telle procédure. La leçon clé est que l'effet du couplage aux degrés de liberté externes introduit du bruit dans l'évolution des degrés de liberté du système, tout en préservant une notion d'énergie conservée moyenne et d'invariance d'inversion de temps. Ces conditions impliquent que la description efficace du sous-système est la formulation stochastique de Nelson de la théorie quantique. Nous montrons que la formulation de Nelson n'est pas, en soi, une théorie stochastique classique car l'énergie moyenne conservée n'est pas une fonction linéaire de la densité de probabilité. Nous étudions également un argument de Wallstrom posé contre l'équivalence de la mécanique stochastique et de la mécanique quantique de Nelson et montrons que, au moins pour un cas simple, il est erroné".  (Mécanique quantique stochastique. Edward Nelson).
Comment dépasser la mécanique quantique (2019) Julian BarbourLee Smolin:    arxiv.org/abs/hep-th/9203041 [arxiv.org/pdf/hep-th/9203041.pdf] : "La variété extrême comme fondement d'une théorie quantique cosmologique Des systèmes dynamiques d'un nouveau type sont décrits, qui sont motivés par le problème de la construction de théories quantiques invariantes par difféomorphisme. Celles-ci sont basées sur l'extrémisation d'une quantité non locale et non additive que nous appelons la variété d'un système. Dans ces systèmes, toutes les variables dynaqmiques se réfèrent à des coordonnées relatives ou, plus généralement, décrivent des relations entre particules, de sorte qu'elles sont invariantes sous des analogues discrets de difféomorphismes dans lesquels les étiquettes de toutes les particules sont permutées arbitrairement. La variété est une mesure de la façon dont chacun des éléments du système peut être distingué des autres en termes de valeurs de ces coordonnées relatives. Ainsi, un système de variété extrême est un système dans lequel les parties sont liées au tout de la manière la plus distincte possible.Nous étudions numériquement plusieurs systèmes dynamiques qui sont définis en fixant l'action du système égale à sa variété. Nous trouvons des preuves qui suggèrent que de tels systèmes peuvent servir de base à un nouveau type de théories de la prégéométrie dans lesquelles la géométrie de l'espace de petite dimension émerge dans la limite thermodynamique d'un système qui est défini sans utiliser d'espace de fond. La définition mathématique de la variété peut également fournir un outil quantitatif pour étudier les systèmes auto-organisés, car elle distingue les configurations hautement structurées mais asymétriques telles que celles que l'on trouve dans les systèmes biologiques des configurations aléatoires et des configurations hautement ordonnées."
Lee Smolin: arxiv.org/abs/1712.04799 [arxiv.org/pdf/1712.04799] La dynamique de la différence: Lee Smolin Une proposition est faite pour une théorie fondamentale, dans laquelle l'histoire de l'univers est constituée de diverses vues d'elle-même. Les vues sont des attributs d'événements, et les seuls éléments de la théorie; ils comprennent des informations sur l'énergie et l'élan transférés à un événement de son passé causal. Une dynamique est proposée pour un univers constitué de vues d'événements, qui combine la dynamique de l'ensemble causal énergétique avec une énergie potentielle basée sur une mesure du caractère distinctif des vues, appelée la variété. Comme dans la formulation d'ensemble réelle de la mécanique quantique, les états quantiques purs sont associés à des ensembles d'événements similaires; le potentiel quantique de Bohm provient alors de la variété. (translate.google.com/translate?hl=fr&sl=en&u=https://arxiv.org/pdf/1712.04799&prev=search)
Lee Smolin: arxiv.org/abs/1104.2822: [arxiv.org/pdf/1104.2822.pdfUne véritable interprétation d'ensemble de la mécanique quantique Lee Smolin Une nouvelle interprétation d'ensemble de la mécanique quantique est proposée selon laquelle l'ensemble associé à un état quantique existe réellement: c'est l'ensemble de tous les systèmes dans le même état quantique de l'univers. Les systèmes individuels au sein de l'ensemble ont des états microscopiques, décrits par des bibles. Les probabilités de la théorie quantique s'avèrent n'être que des probabilités de fréquences relatives ordinaires dans ces ensembles. Les lois pour l'évolution des bibles des systèmes individuels sont données de telle sorte que leurs fréquences relatives d'ensemble évoluent de manière à reproduire les prédictions de la mécanique quantique. Ces lois sont très non locales et impliquent un nouveau type d'interaction entre les membres d'un ensemble qui définissent un état quantique. I
Lee Smolin alpha.sinp.msu.ru/~panov/Lib/Papers/QT/1506.02938v1.pdf: Quantum variety and the principle of  Maximal variety
Lee Smolin arxiv.org/abs/1205.3707: [https://arxiv.org/pdf/1205.3707.pdf] Priorité et liberté en physique quantique Lee Smolin Une nouvelle interprétation de la mécanique quantique est proposée selon laquelle priorité, liberté et nouveauté jouent un rôle central. Ceci est basé sur une modification des postulats de la théorie quantique donnée par Masanes et Muller. Nous soutenons que la mécanique quantique est uniquement caractérisée comme la théorie probabiliste dans laquelle les systèmes individuels ont une liberté maximale dans leurs réponses à l'expérience, étant donné des axiomes raisonnables pour le comportement des probabilités dans une théorie physique. Ainsi, dans la mesure où les systèmes quantiques sont libres, au sens de Conway et Kochen, il y a un sens dans lequel ils sont au maximum libres.Nous proposons également que les lois de l'évolution quantique découlent d'un principe de priorité, selon lequel le résultat d'une mesure sur un système quantique est sélectionné au hasard dans l'ensemble des résultats d'instances précédentes de la même mesure sur le même système quantique. Cela implique que les lois dynamiques des systèmes quantiques peuvent évoluer à mesure que l'univers évolue, car de nouveaux précédents sont générés par la formation de nouveaux états intriqués.
Lee Smolin : Comment développer une approche plus réaliste en physique théorique ? (Dunod, septembre 2019)
http://inspirehep.net/record/896107/citations?ln=fr
Plaidoyer de Lee Smolin pour une nouvelle physique (Science et Vie, septembre 2019)
Le temps est-il une illusion ? (Le Temps, août 2019)
L'univers selon Lee Smolin (Mediapart Blogs, juin 2019)
La physique théorique et « La vraie nature profonde de la Réalité » par David Louapre
Le temps existe-t-il ? Et si oui, combien ? par Carlo Rovelli et Lee Smolin (Philomag, 2018)
[Vidéo] The Nature of Time par Lee Smolin
Page 194 dans "la Révolution inachevée d'Einstein": le monde des possibles fait partie de la réalité avec Abner Shimony [1928-2015) était un physicien et philosophe américain. Il s'est spécialisé dans la théorie quantique et la philosophie des sciences. En tant que physicien, il s'est concentré sur l'interaction entre la théorie de la relativité et la mécanique quantique. Il est l'auteur de nombreux travaux et recherches sur la complémentarité dans l'intrication quantique ainsi que sur l'interférométrie quantique multiparticulaire, tous deux liés à la cohérence quantique. Il est l'auteur d'articles de recherche et de livres sur les fondements de la mécanique quantique. Il a reçu le prix Lakatos 1996 pour son travail en philosophie des sciences]RE KastnerStuart Kauffman (wiki/Stuart_KauffmanMichael Eppersonarxiv.org/abs/1709.03595  [https://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/1709/1709.03595.pdf] "On soutient que la théorie quantique est mieux comprise comme nécessitant une dualité ontologique de res extensa et res potentia, où la seconde est comprise selon la proposition originale de Heisenberg, et la première est à peu près équivalente à la `` substance étendue '' de Descartes. Cependant, il ne s'agit pas d'un dualisme de substances mutuellement exclusives au sens cartésien classique, et n'hérite donc pas du fameux problème «corps-esprit». La res potentia et la res extensa sont plutôt proposées comme des étendues ontologiques mutuellement implicatives qui servent à expliquer les principaux défis conceptuels de la théorie quantique; en particulier, la non-localité, l'intrication, les mesures nulles et l'effondrement de la fonction d'onde. Il est montré qu'un compte naturel de ces perplexités quantiques émerge," Remarque: les choses qui sont réelles mais possibles n'obéissent pas à la loi du tiers-exclu (page 194 bas).
Pages 196 à 198: Deux moments existent éternellement dans la pile des moments (le temps est illusion)
Julian Barbouredge.org/conversation/the-end-of-time: LA FIN DES TEMPS Une conversation avec Julian Barbour [8.15.99]
Henrique de A. Gomes  arxiv.org/abs/1603.01574 [arxiv.org/pdf/1801.01351.pdf] [...] on peut donner un sens aux superpositions en
arxiv.org/abs/1801.01351  L'équation Wheeler-DeWitt est-elle plus fondamentale que l'équation de Schrödinger? TP Shestakova
journals.openedition.org/philosophiascientiae/692: La disparition du temps en gravitation quantique
Alexis de Saint-Ours "En l’absence de temps mécanique, il est cependant possible de définir un temps d’origine thermodynamique. Je montre en quoi cette dissociation du temps mécanique et du temps thermodynamique, fait écho à l’ambivalence — qui est au cœur de la physique comme de la philosophie — entre le devenir et le temps comme mesure du changement. Enfin, je suggère que la gravité quantique concourt à l’inversion de la définition aristotélicienne du temps".

blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/280619/lunivers-selon-lee-smolinalors que les physiciens considéraient que les lois de la nature ne changeaient pas, il a répondu qu'elles évoluaient selon une sorte de darwinisme. De même, à ceux qui affirmaient que le temps est une illusion, sans fondement cosmologique, il a répondu que le temps est une réalité de l'univers. Pour tous les physiciens, qu'ils s'apparentent à la mécanique classique ou à la mécanique quantique, les lois de la physique reposent sur un arrière-plan, une structure qui n'a pas besoin d'être définie et qui est immuable. Elle n'est pas influencée par l'évolution. Dire qu'il n'y a rien en dehors de l'univers, aucun observateur capable de l'observer, suppose que les lois de la physique puissent être formulées sans référence à une structure d'arrière plan. 
Il convient donc d'éviter ce que j'appelle « the cosmological fallacy ». Celle-ci postule que les lois de la physique, concernant des sous-structures de l'univers, puissent être appliquées à ce tout que serait l'univers. Une théorie cosmologique, concernant l'univers, ne doit donc pas se référer à un observateur ou à des éléments mesurables. Ceci veut dire qu'il s'agirait d'une autre forme de théorie que celles jusqu'ici proposées.
Je propose une théorie de l'univers qui concerne des éléments qui « arrivent » et non des éléments qui sont déjà là. Cela suppose des « événements ». Ceux-ci ne se produisent qu'une fois et en seul lieu. C'est alors seulement qu'ils peuvent être mesurés et faire l'objet de théories scientifiques.
Ces événements peuvent alors être mis en relation. Ce sont ces relations qui permettent de se donner une vue de l'univers. Il faut alors concevoir l'univers non comme une entité observable de l'extérieur, mais comme un ensemble de relations entre ces événements, un ensemble qui par conséquent est vu de l'intérieur. 
Il y a donc de nombreuses « vues » de l'univers. Toutes ces vues sont uniques. Deux événements dont les vues sont superposables constituent le même événement. Pour chaque événement, il faut se demander de combien de pas il diffère d'un autre et, s'il diffère, en référence à quel arrière-plan il faut le mesurer. Selon cette idée, les lois de la physique, autrement dit la dynamique du système, visent à maximiser la variété. Ceci pourrait rapprocher la physique classique de la physique quantique. 
Je suis fondamentalement un réaliste, autrement dit je crois qu'il existe une réalité indépendante de la connaissance que nous en avons. Einstein avait proposé que la fonction d'onde censée décrire un objet en physique quantique décrit en fait un ensemble d'états possible pour cet objet. Ce serait dans ce cas cet ensemble qui serait réel. Autrement dit, si la fonction d'onde décrit une molécule d'eau particulière, elle décrit l'ensemble des molécules d'eau dans l'univers. Le principe d'incertitude s'appliquant à cette molécule d'eau s'applique à toutes les molécules d'eau dans l'univers, indépendamment de leur proximité dans l'espace.
Deux atomes très éloignés dans l'espace peuvent avoir des vues similaires de l'univers. Leur interaction n'est donc pas locale. C'est un peu ce que la physique quantique définit par le terme d'intrication. Autrement dit, il peut y avoir d'étonnantes connections entre la physique quantique et la géométrie de l'espace- temps. Ce sont elles seulement qui décrivent l'univers. Il n'est pas besoin d'un observateur extérieur pour le faire.
Je reconnais avoir été inspiré de la « monadologie » décrite par Leibniz dans un ouvrage sous ce nom. Il y avait critiqué le postulat de Newton selon lequel il y avait un espace et un temps absolus. Il y avait écrit que les observables en physique doivent être relationnels. On peut donc en déduire que ce sont leurs interactions qui constituent l'univers. C'est un point de vue qui est philosophique. Mais la philosophie et la science ne peuvent être conçues indépendamment l'une de l'autre.
Voir aussi :A Defense of the Reality of Time - A Private View of Quantum Reality String Theory -Meets Loop Quantum Gravity  A 'Rebel' Without a Ph.D.
 Quanta Magazine:
https://www.quantamagazine.org/were-stuck-inside-the-universe-lee-smolin-has-an-idea-for-how-to-study-it-anyway-20190627/?utm_source=Quanta+Magazine&utm_campaign=8558f2bb3c-RSS_Daily_Physics&utm_medium=email&utm_term=0_f0cb61321c-8558f2bb3c-389849109&mc_cid=8558f2bb3c&mc_eid=2a15f8e03e

philipmaulion.com/2019/04/un-realiste-s-empare-de-la-mecanique-quantique-et-la-conteste.html[...] Comme Einstein, Smolin est un « réaliste » sur le plan philosophique, quelqu’un qui pense que le monde réel existe indépendamment de nos esprits et en conséquence peut être décrit par des lois déterministes. Celles-ci nous permettent, en principe, de prédire l’avenir de toute particule si nous avons suffisamment d’informations à ce sujet. Cette vision du monde est incompatible avec l’interprétation conventionnelle de la mécanique quantique, dans laquelle les principales caractéristiques sont l’imprévisibilité et un rôle incontournable des observateurs dans le résultat des expériences. Ainsi, Einstein n’a jamais accepté que la mécanique quantique était significative mais considérait qu’elle annonçait un espace réservé impressionnant pour une théorie plus fondamentale conforme à son credo réaliste. Smolin est d’accord [...].
www.nature.com/articles/d41586-019-01101-0Lee Smolin, un réaliste qui prend la mécanique quantique (Graham Farmelo analyse le retrait de Lee Smolin de la théorie de la physique la plus réussie de tous les temps).
persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2008_num_106_2_7779: Lee Smolin, les lois issues de l'évolution.
www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdfSur le livre de Lee Smolin Michel Mizony, "rien ne va plus en physique, l'échec de la théorie des cordes.

La pensée de Dieu page 115; Chaitin: http://www.cs.auckland.ac.nz/~chaitin/bonn.html

aminajournal.over-blog.com/article-le-hasard-des-nombres-104419884.htmlGrégory Chaitin Les mathématiques passent pour l'incarnation de la rigueur logique et de l'exactitude. Peut-on néanmoins y déceler du désordre ? Dans les années 1930, les travaux du logicien Kurt Gödel, en démontrant l'« incomplétude » des mathématiques, avaient déjà ébranlé quelques solides certitudes. Plus récemment, G.J. Chaitin a proposé une définition du hasard faisant appel à la théorie algorithmique de l'information. Moyennant cette définition, l'auteur a pu montrer que certaines questions en théorie des nombres ont des réponses tout aussi aléatoires que le résultat d'un jeu de pile ou face. Les mathématiques joueraient-elles donc aux dés ? 

liens bohm:

actualite.housseniawriting.com/science/physique/physique-quantique/2016/05/21/une-vision-alternative-de-la-physique-quantique/15681/: La théorie de l'onde pilote
arxiv.org/abs/1704.08017 [https://arxiv.org/pdf/1704.08017.pdf]  Mécanique Bohmienne Roderich Tumulka (CV de Tumulka)
La mécanique bohmienne, également connue sous le nom de théorie des ondes pilotes ou théorie de Broglie-Bohm, est une formulation de la mécanique quantique dont les axiomes fondamentaux ne concernent pas ce que les observateurs verront s'ils effectuent une expérience mais ce qui se passe dans la réalité. Elle est donc appelée «théorie quantique sans observateurs», aux côtés des théories de l'effondrement et des théories des mondes multiples et contrairement à la mécanique quantique orthodoxe. Il résulte de ces axiomes que dans un univers régi par la mécanique bohmienne, les observateurs verront des résultats avec exactement les probabilités spécifiées par les règles habituelles de la mécanique quantique pour les prédictions empiriques. Plus précisément, La mécanique bohmienne affirme que les électrons et autres particules élémentaires ont une position définie à chaque instant et se déplacent selon une équation de mouvement qui est l'une des lois fondamentales de la théorie et implique une fonction d'onde qui évolue selon l'équation de Schrödinger habituelle. La mécanique bohmienne doit son nom à David Bohm (1917-1992), qui fut, bien que n'étant pas le premier à considérer cette théorie, le premier à réaliser (en 1952) qu'elle fait en fait des prédictions correctes.
Lee Smolin dans "la révolution inachevée d'Einstein page 208 et note 2 page 283 à propos de la mécanique bohmienne et Roderich Tumulka (arxiv.org/abs/1704.08017: La mécanique bohmienne, également connue sous le nom de théorie des ondes pilotes ou théorie de Broglie-Bohm, est une formulation de la mécanique quantique dont les axiomes fondamentaux ne concernent pas ce que les observateurs verront s'ils effectuent une expérience, mais ce qui se passe en réalité. Elle est donc appelée «théorie quantique sans observateurs», aux côtés des théories de l'effondrement et des théories des mondes multiples et contrairement à la mécanique quantique orthodoxe. Il résulte de ces axiomes que dans un univers régi par la mécanique bohmienne, les observateurs verront des résultats avec exactement les probabilités spécifiées par les règles habituelles de la mécanique quantique pour les prédictions empiriques. Plus précisément, La mécanique bohmienne affirme que les électrons et autres particules élémentaires ont une position définie à chaque instant et se déplacent selon une équation de mouvement qui est l'une des lois fondamentales de la théorie et implique une fonction d'onde qui évolue selon l'équation de Schrödinger habituelle. La mécanique bohmienne doit son nom à David Bohm (1917-1992), qui fut, bien que n'étant pas le premier à considérer cette théorie, le premier à réaliser (en 1952) qu'elle fait en fait des prédictions correctes.voir The Routledge Companion to Philosophy of Science (Anglais) août 2013 de Martin Curd,amazon.fr/Routledge-Companion-Philosophy-Science/dp/0415518741 (à feuilleter)
arxiv.org/abs/1804.08853 [https://arxiv.org/pdf/1804.08853.pdf]: Sur la mécanique bohmienne, la création de particules et l'espace-temps relativiste: Joyeux 100e anniversaire, David Bohm! Roderich Tumulka. La plus grande et la plus durable des nombreuses réalisations de David Bohm (1917-1992) est d'avoir proposé une image de la réalité qui explique les règles empiriques de la mécanique quantique
https://www.mathematik.uni-muenchen.de/~bohmmech/BohmHome/files/RT_lecture1.pdf:    Bohmian Mechanics Roderich Tumulka. Electrons and other elementary particles have precise positions at every t Qk (t) ∈ R 3 position of particle k, Q(t) = (Q1(t), . . . , QN (t)) config., dQk (t) dt = ~ mk Im∇kψt ψt (Q(t)) (k = 1, . . . , N).
https://arxiv.org/abs/quant-ph/0508109 [https://arxiv.org/pdf/quant-ph/0508109.pdf]:  L'analogue des processus de Bohm-Bell sur un graphique   Roderich Tumulka
https://www.mathematik.uni-muenchen.de/~bohmmech/BohmHome/files/bruxelles12.pdf;  Bricmont, Bohm, and Bell Roderich Tumulka
https://pdfs.semanticscholar.org/ca28/17ed3cefaf746bf32fc27e2f5e574a30def4.pdf: bell à propos de Bohm
https://arxiv.org/pdf/1206.1084.pdf: Overwiew on Bohmian' mechanics par X. Oriols et Jordi Monpart.

Valentini Bohm: https://arxiv.org/abs/1906.10761 [https://arxiv.org/pdf/1906.10761.pdf?]: Fondements de la mécanique statistique et état de la règle de Born dans la théorie des ondes pilotes de Broglie-Bohm Antony Valentini
https://royalsocietypublishing.org/doi/pdf/10.1098/rspa.2004.1394 [et http://fy.chalmers.se/~hawe/PaperII.pdf]: Dynamical origin of quantum probabilities By Antony Valentini1† and Hans Westman2 [Nous étudions l'origine de la règle de probabilité de Born ρ = | ψ | 2 dans la formulation de Broglie – Bohm de l'onde pilote de la théorie quantique. On fait valoir que les probabilités quantiques surviennent de manière dynamique et ont un statut similaire aux probabilités thermiques en mécanique statistique ordinaire. Ceci est illustré par des simulations numériques pour un système à deux dimensions. Nous montrons qu'un ensemble initial simple, avec une distribution non standard ρ ≠ | ψ | 2 des positions des particules, évolue vers la distribution quantique avec une grande précision. Le processus de relaxation ρ → | ψ | 2 est quantifié en termes de H à grain grossier–Fonction (égale à l'entropie relative de ρ par rapport à | ψ | 2 ), qui décroît approximativement de façon exponentielle dans le temps, avec une constante de temps qui correspond à une simple estimation théorique.]

https://en.wikipedia.org/wiki/PBR_theorem: Le théorème PBR [1] est un théorème d' interdiction dans les fondements quantiques dû à Matthew Pusey, Jonathan Barrett et Terry Rudolph (pour qui le théorème est nommé). Il a une signification particulière pour la façon dont on peut interpréter la nature de l' état quantique . En ce qui concerne certaines théories des variables cachées réalistes qui tentent d'expliquer les prédictions de la mécanique quantique , le théorème stipule que les états quantiques purs doivent être "ontiques" dans le sens où ils correspondent directement aux états de réalité, plutôt que "épistémiques" dans le sens qu'ils représentent des états probabilistes ou incomplets de connaissances sur la réalité. Le PBR théorème peut aussi être comparé à d' autres théorèmes de non- droit comme le théorème de Bell et le théorème de Bell-Kochen-Specker , qui, respectivement, règle la possibilité d'expliquer les prédictions de la mécanique quantique avec les théories locales variables cachées et non contextuels théories variables cachées . De même, on pourrait dire que le théorème PBR exclut la préparation de théories de variables cachées indépendantes , dans lesquelles les états quantiques qui sont préparés indépendamment ont des descriptions de variables cachées indépendantes. Ce résultat a été cité par le physicien théoricien Antony Valentini comme "le théorème général le plus important concernant les fondements de la mécanique quantique depuis le théorème de Bell ". [2]
https://arxiv.org/abs/quant-ph/0106098 [https://arxiv.org/pdf/quant-ph/0106098.pdfLocalité du signal dans les théories des variables cachées Antony Valentini Nous prouvons que toutes les théories déterministes des variables cachées, qui reproduisent la théorie quantique pour une distribution `` d'équilibre quantique '' de variables cachées, prédisent l'existence de signaux instantanés au niveau statistique pour des `` ensembles hors équilibre '' hypothétiques. Ce théorème de localisation du signal généralise une autre propriété de la théorie de l'onde pilote de Broglie et Bohm. Le théorème soutient l'hypothèse que dans un passé lointain, l'univers s'est détendu à un état d'équilibre statistique (au niveau des variables cachées) dans lequel la non-localité se trouve être masquée par le bruit quantique.
https://arxiv.org/abs/1609.04576 [https://arxiv.org/pdf/1609.04576.pdfLignes spectrales anormales et déséquilibre quantique relique Nicolas G. Underwood , Antony Valentini Nous décrivons des caractéristiques qui pourraient être observées dans le spectre des raies des particules cosmologiques reliques si un équilibre quantique devait être préservé dans leurs statistiques
John von Neumann David FinkelsteinJeffrey_BubPhilip PearleLajos diosi (publications), Lane P. Hughston (recherches), Nicolas GisinGhirardi - Alberto Rimini - Weber = GRW --->  (journals.aps.org/prd/abstract/10.1103/PhysRevD.34.470: Dynamique unifiée pour les systèmes microscopiques et macroscopiques GC Ghirardi, A. Rimini et T. Weber)
arxiv.org/abs/1412.6723 [https://arxiv.org/pdf/1412.6723.pdf]: Un modèle d'effondrement dynamique relativiste Philip Pearle Un modèle est discuté où tous les opérateurs sont construits à partir d'un champ scalaire quantique dont le spectre d'énergie prend toutes les valeurs réelles. La fonction d'onde d'image de Schrödinger dépend des coordonnées spatiales et temporelles pour chaque particule, ainsi que d'un paramètre d'évolution inexorablement croissant squi marque une foliation d'hypersurfaces spatiales. Le modèle est construit pour être manifestement invariant de Lorentz dans l'image d'interaction.
arxiv.org/abs/1003.5582 [https://arxiv.org/pdf/1003.5582.pdf]  Cosmogenèse et effondrement Philip Pearle Certains avantages possibles de l'effondrement dynamique pour une théorie quantique de la cosmogenèse sont discutés. Il s'agit d'une longue attente possible avant le début de la création, la création d'énergie et d'espace, et le choix d'un univers particulier à partir d'une superposition.
arxiv.org/abs/quant-ph/0001041: Modèle d'effondrement CSL et rayonnement spontané:
Philip Pearle , James Ring , Juan I. Collar , Frank T. Avignone III Un bref examen est donné du modèle de localisation spontanée continue (CSL) dans lequel un champ classique interagit avec des particules quantifiées pour provoquer l'effondrement de la fonction d'onde dynamique.
arxiv.org/abs/1906.11510 [https://arxiv.org/pdf/1906.11510.pdf]: Sur le modèle d'effondrement relativiste du champ scalaire CSL
Voir pages 135-136 de la révolution inachevée d'Einstrein: John Moussouris (voir sa thèse groups.google.com/forum/#!topic/sci.physics.research/BndSBP0Q-VIde) élève de Penrose (users.ox.ac.uk/~tweb/00001: aux origines de la théorie des twistors et vers une nouvelle physique de l'Univers agoravox.fr/actualites/technologies/article/roger-penrose-et-le-twist-vers-une-204284). La loi de Shrödinger-Newton  proposée comme modèle pour expliquer l' effondrement de la fonction d'onde quantique par Lajos Diósi [4] et Roger Penrose
Daniel Bedingham , Philip Pearle La structure d'effondrement dynamique CSL, adaptée au modèle invariant relativiste où l'opérateur générateur d'effondrement est un champ scalaire unidimensionnel ϕ^( x , t ) (masse m ) est discutée. Une solution complète pour la matrice de densité est donnée, pour un état initial | ψ,0⟩=12√[ | L ⟩ + | R ⟩ ] lorsque l'hamiltonien H^ est égal à 0, et lorsque H^ est le hamiltonien à champ libre. Ici | L⟩, | R⟩ sont des états cohérents qui représentent des amas de particules, avec une densité numérique moyenne Nχ2je( x ) , où χ1( x ) , χ1( x ) sont des gaussiens de largeur σ> > M- 1avec des positions moyennes séparées par la distance > > Σ . On montre que, avec une forte probabilité, la solution pour H^= 0 (identique à la solution à court terme pour H^≠ 0 ) favorise l'effondrement vers les états propres du champ scalaire dont les valeurs propres sont proches de ∼ χje( x ) . Ainsi, cette dynamique d'effondrement se traduit essentiellement par un amas de particules. Cependant, la production de particules finit par dominer la matrice de densité car, comme il est bien connu, l'effondrement génère de l'énergie / volume de chaque impulsion de particules en quantités égales. En raison de la production de particules, ce n'est pas une théorie physique expérimentalement viable mais, comme le souligne la discussion, c'est un modèle d'effondrement relativiste solide, avec un comportement d'effondrement sensible.
arxiv.org/abs/1412.6723 [https://arxiv.org/pdf/1412.6723.pdf]: Un modèle d'effondrement dynamique relativiste Philip Pearle
.ias.edu/idea-tags/john-nash: Jonh Nash. Voir page 119 "la révolution inachevée d'Einstein s'est plaint dans une lettre adressée à Oppeinheimer de l'attitude dogmatique de certains physiciens, en particulier à propos de Bohm:  ias.edu/ideas/2015/john-forbes-nash-jr.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Aharonov-Bohm: L'effet Aharonov-Bohm est un phénomène quantique décrit en 1949 par Werner Ehrenberg et Raymond Eldred Siday et redécouvert en 1959 par David Bohm et Yakir Aharonov : la figure d'interférence entre deux faisceaux d'électrons peut être modifiée par la présence d'un champ magnétique en dehors des trajectoires classiques des électrons. L'effet Aharonov-Bohm est une mise en évidence quantique que la quantité de mouvement (classique) des particules de charge q est égale à {\displaystyle \mathbf {p} -q\mathbf {A} } où \mathbf{A} est le potentiel vecteur et \mathbf{p} est l'impulsion.

Jonh Stewart Bell inégalités et les "beables"
informationphilosopher.com/solutions/scientists/bell/Beables_for_QFT.pdf: Beables for quantum field theory.
cds.cern.ch/record/980036/files/197508125.pdf: Jonh S. Bell  "The theory of local beables"
arxiv.org/abs/1805.02143: [arxiv.org/pdf/1805.02143.pdf La théorie des cloches de Bell et le concept d'univers Ian T. Durham 6 mai 2018 "Depuis ses débuts il y a près d'un siècle, la mécanique quantique s'est révélée être une théorie extrêmement précise mais intellectuellement insatisfaisante pour beaucoup. Pas le moindre de ses problèmes, c'est qu'il s'agit d'une théorie sur les résultats des mesures. Comme John Bell l'a dit un jour en introduisant le concept de «bables», il devrait être possible de dire ce qui est plutôt que simplement ce qui est observé. Dans cet essai, je considère la question de savoir si un univers peut être une bible (non locale) et ce que cela implique sur la nature fondamentale de cet univers. Je conclus qu'un univers qui est une bible dans le cadre de certaines théories, ne peut pas non plus être fondamental."
wikipedia.org/wiki/In%C3%A9galit%C3%A9s_de_Bell:Les inégalités de Bell sont les relations que doivent respecter les mesures sur des états intriqués dans l'hypothèse d'une théorie déterministe locale à variables cachées. Jusqu'à présent, l'expérience démontre que les inégalités de Bell sont systématiquement violées, nous forçant à renoncer à une ou plusieurs des trois hypothèses suivantes sur lesquelles sont fondées les inégalités de Bell (1):
Le principe de localité : deux objets distants ne peuvent avoir une influence instantanée l'un sur l'autre, ce qui revient à dire qu'un signal ou une influence ne peut se propager à une vitesse plus grande qu'une vitesse limite, qui se trouve être la vitesse de la lumière dans le vide.
La causalité : l'état des particules est déterminé uniquement par leur expérience, c'est-à-dire leur état initial et l'ensemble des influences reçues dans le passé.
Le réalisme qui, dans l'esprit de l'article original de Bell, signifie que les particules individuelles sont des entités qui possèdent des propriétés propres, véhiculées avec elles.
bibnum.education.fr/sites/default/files/Analyse-bell-EPR.pdfJohn Bell, de la philosophie naturelle à la physique.
hal.archives-ouvertes.fr/hal-00953685/document: Les inégalités de Bell et l'article d'Einstein, Podolski, Rosen, une relecture.
cours.espci.fr/site.php?id=200&fileid=752: Le "paradoxe" EPR et l'inégalité de BELL/

L'interprétation de l'école d'Oxford de la mécanique quantique (déchorérence).

lycee-chateaubriand.fr/revue-atala/wp-content/uploads/sites/2/2005/10/Atala8_LeBihan.pdfPar Soazig Lebihan: L'interprétation de la mécanique quantique (Conclusion : la science ouverte à l’interprétation La présentation que nous avons faite ici ne prétend pas à l’exhaustivité. Elle espère seulement donner un aperçu du champ de la philosophie de la physique quantique. La philosophie de la physique est guidée par la conviction que les théories scientifiques demandent une interprétation. Ceci non pas au sens où le positivisme logique l’entendait. Il ne s’agit pas de distinguer une axiomatique d’avec des règles de correspondance permettant de lier les termes théoriques avec les termes d’un hypothétique langage observationnel. Il s’agit bien plutôt, pour reprendre une expression de Bas van Fraassen, de se poser la question de savoir ce que pourrait être le monde s’il est ce que la théorie dit qu’il est. La théorie quantique use des probabilités : mais que sont les probabilités ? La théorie introduit un indéterminisme fondamental : mais qu’est-ce que l’indéterminisme exactement ? Elle induit enfin une forme de holisme, en formalisant des systèmes complexes irréductibles à la somme de leurs parties : mais qu’est-ce que le holisme ? Voici le genre de questions que peuvent se poser les philosophes de la physique. Ces derniers sont alors mus par une conviction et un espoir : la conviction que la science ne dicte pas totalement la manière dont on peut la comprendre, et l’espoir que leurs recherches pourront au moins déterminer ce qui peut être sujet à interprétation et ce qui doit au contraire constituer le fonds commun de toute interprétation possible).
     David Deutsch (son blog): jstor.org/stable/53473?seq=1 (arxiv.org/abs/quant-ph/9906015): Quantum probability of theory and decision/ (Les prédictions probabilistes de la théorie quantique sont classiquement obtenues à partir d'un axiome probabiliste spécial. Mais cela n'est pas nécessaire car toutes les conséquences pratiques de telles prédictions découlent des axiomes non probabilistes restants de la théorie quantique, ainsi que de la partie non probabiliste de la théorie de la décision classique.)
preposterousuniverse.com/blog/2012/04/16/quantum-mechanics-and-decision-theory/ : Voir l'argument de David Deutsch selon lequel la probabilité en mécanique quantique ne se pose pas dans le cadre d'une hypothèse ad hoc distincte , mais peut être justifiée en utilisant la théorie de la décision [...] L'origine de la probabilité dans QM est évidemment un problème crucial, mais devient encore plus pressante pour ceux d'entre nous qui sont influencés par l'interprétation Everett ou Many-Worlds. Le MWI soutient que nous avons un espace de Hilbert, et une fonction d'onde, et une règle (l'équation de Schrödinger) pour la façon dont la fonction d'onde évolue avec le temps, et c'est tout . Aucune hypothèse supplémentaire concernant les «mesures» n'est autorisée. Votre appareil de mesure est un objet quantique qui est décrit par la fonction d'onde, comme vous, et tout ce que vous faites est d'obéir à l'équation de Schrödinger. Pour que MWI ait une chance d’avoir raison, nous devons pouvoir tirer la règle de Born - l'affirmation selon laquelle la probabilité d'obtenir un certain résultat à partir d'une mesure quantique est le carré de l'amplitude - à partir de la dynamique sous-jacente, pas seulement à postuler[...].
arxiv.org/abs/quant-ph/0604191 [https://arxiv.org/pdf/quant-ph/0604191.pdf]: Probabilité dans le monde Everett: commentaires sur Wallace et Greaves Prix ​​Huw On objecte souvent que l’interprétation Everett de la gestion de la qualité ne peut pas donner un sens aux probabilités quantiques, d’une ou des deux manières: soit elle ne peut pas du tout donner un sens à la probabilité, soit elle ne peut pas expliquer pourquoi Règle née. David Deutsch a tenté de répondre à ces objections. Il soutient non seulement que la décision rationnelle dans l'incertitude a du sens dans l'interprétation Everett, mais également que, selon des hypothèses raisonnables, les pouvoirs d'un agent rationnel dans un monde Everett devraient être limités par la règle de Born. David Wallace a développé et défendu la proposition de Deutsch et a considérablement clarifié sa base conceptuelle. En particulier, il a souligné sa dépendance à l'égard de la symétrie distinctive de la vue Everett, à savoir que tous les résultats possibles d'une mesure quantique sont traités comme également réels. L'argument essaie donc de faire la vertu de ce qui a généralement été considéré comme le principal obstacle au sens des probabilités dans le monde d'Everett. n
Principe de Church-Turing-Deutsch et ordinateur quantique universel    (cs.princeton.edu/courses/archive/fall04/cos576/papers/deutsch85.pdf)
     David Wallace: arxiv.org/abs/0712.0149 [ ]Le problème de la mesure quantique: état des lieux David Wallace Il s'agit d'une version préliminaire d'un article à paraître dans le prochain Ashgate Companion to the New Philosophy of Physics. Je ne préconise aucune approche particulière du problème de mesure (pas ici, en tout cas!) Mais je me concentre sur l'importance de la théorie de la décohérence pour les tentatives modernes de résoudre le problème de mesure, et je critique assez fortement certains aspects de la formulation "traditionnelle".
arxiv.org/abs/1803.08762: [https://arxiv.org/pdf/1803.08762.pdf]: Analyse de la preuve de Wallace de la règle de Born dans Everettian Quantum Mechanics II: Concepts and Axioms André LG Mandolesi Après avoir analysé les aspects formels de la preuve de Wallace de la règle de  Born, nous discutons maintenant des concepts et des axiomes sur lesquels elle est construite. La justification de la plupart des axiomes est problématique et parfois contradictoire. Certains des problèmes sont causés par des ambiguïtés dans les concepts utilisés. Nous concluons que les axiomes ne sont pas suffisamment raisonnables pour être considérés comme des mandats de rationalité dans la mécanique quantique Everettienne. Cela invalide l'interprétation du résultat de Wallace comme signifiant qu'il serait rationnel pour les agents Everettiens de décider d'utiliser la règle de Born.
arxiv.org/abs/quant-ph/021110 [arxiv.org/pdf/quant-ph/0211104.pdf 4]: Probabilité quantique et théorie de la décision, revisitées David Wallace Une analyse approfondie est donnée du programme, proposé à l'origine par Deutsch, de résoudre le problème de probabilité dans l'interprétation d'Everett au moyen de la théorie de la décision. La propre preuve de Deutsch est discutée, et des alternatives sont présentées qui sont basées sur différentes théories de décision et sur le théorème de Gleason. On soutient que la théorie de la décision donne aux "Everettiens" la plupart ou la totalité de ce dont ils ont besoin de la part de la «probabilité». Certaines conséquences de la mécanique quantique (Everettienne) pour la théorie de la décision elle-même sont également discutées.
arxiv.org/abs/quant-ph/0103092 [https://arxiv.org/pdf/quant-ph/0103092.pdf]: Les mondes dans l'interprétation d'Everett David Wallace Il s'agit d'une discussion sur la façon dont nous pouvons comprendre la vision du monde qui nous est donnée par l'interprétation Everett de la mécanique quantique, et en particulier le rôle joué par le concept de «monde». L'opinion présentée est que nous sommes autorisés à utiliser la terminologie des «mondes multiples» même si la théorie ne spécifie pas les mondes dans le formalisme
arxiv.org/abs/quant-ph/0211138 [https://arxiv.org/pdf/quant-ph/0211138.pdf ] : Dérivation de la règle de Born d'hypothèses opérationnelles   Simon Saunders La règle de Born est dérivée d'hypothèses opérationnelles, indépendantes de la normalisation de l'état. Contrairement au théorème de Gleason, l'argument s'applique même si les probabilités sont définies pour une seule résolution de l'identité, il s'applique donc à toutes les principales approches fondamentales de la mécanique quantique.
voir: link.springer.com/book/10.1007%2F978-3-642-14270-3La poursuite de la gravité quantique
Mémoires de Bryce DeWitt de 1946 à 2004
David Wallace: amazon.fr/Emergent-Multiverse-Quantum-according-Interpretation/dp/0198707541: The Emergent Multiverse: Quantum Theory According To The Everett Interpretation 
voir aussi amazon, Quantum Mechanics & Experience (Paper) (Anglais) Broché –de David Z Albert
et David Wallace, the emergent universe. [...]  -archive.pitt.edu/10940/1/Wallace_review_final_single-spaced.pdf [
Diviser l'univers: Hugh Everett a fait exploser la mécanique quantique avec sa théorie des mondes multiples dans les années 1950. La physique ne fait que rattraper son retard essays/how-the-many-worlds-theory-of-hugh-everett-split-the-universe
https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00667791/document: La pluralité des interprétations d’une théorie scientifique : le cas de la mécanique quantique Thomas Boyer

en.wikipedia.org/wiki/Many-worlds_interpretation: L' interprétation des mondes multiples ( MWI ) est une interprétation de la mécanique quantique qui affirme que la fonction d'onde universelle est objectivement réelle , et qu'il n'y a pas d' effondrement de la fonction d'onde . [2] Cela implique que tous les résultats possibles des mesures quantiques sont physiquement réalisés dans un "monde" ou un univers. [3] Contrairement à certaines autres interprétations, comme l' interprétation de Copenhague , l'évolution de la réalité dans son ensemble dans le MWI est rigoureusement déterministe .   [2] Les   mondes multiples sont également appelés formulation d'état relatif ou interprétation d'Everett 
wikipedia.org/wiki/Probl%C3%A8me_de_la_mesure_quantique: Le problème de la mesure quantique consiste en fait en un ensemble de problèmes, qui mettent en évidence des difficultés de corrélation entre les postulats de la mécanique quantique et le monde macroscopique tel qu'il nous apparaît ou tel qu'il est mesuré.Ces problèmes sont :
  1. L'évolution de la fonction d'onde étant causale et déterministe (postulat 6), et représentant toute l'information connaissable sur un système (postulat 1), pourquoi le résultat d'une mesure quantique est-il fondamentalement indéterministe (postulat 4 et postulat 5) ?
  2. L'évolution de la fonction d'onde étant linéaire et unitaire (postulat 6), comment les superpositions quantiques peuvent-elles disparaître (postulat 5), alors que la linéarité/unitarité mène naturellement à une préservation des états superposés ?
Même si ces deux problèmes sont liés, il importe de les distinguer car certaines solutions comme la décohérence apportent une réponse au problème 2, mais pas au problème 1.

Décohérence:
wikipedia.org/wiki/D%C3%A9coh%C3%A9rence_quantique: La décohérence quantique est une théorie susceptible d'expliquer la transition entre les règles physiques quantiques et les règles physiques classiques telles que nous les connaissons, à un niveau macroscopique. Plus spécifiquement, cette théorie apporte une réponse, considérée comme étant la plus complète à ce jour, au paradoxe du chat de Schrödinger et au problème de la mesure quantique. La théorie de la décohérence a été introduite par H. Dieter Zeh (en) en 19701. Elle a reçu ses premières confirmations expérimentales en 19962.
halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00996281/document: Une solution par la physique ? La décohérence Guido Bacciagaluppi 
voir Murray Gell Man et James B. Hartle [arxiv.org/abs/gr-qc/9509054 (arxiv.org/pdf/gr-qc/9509054.pdf)  Nous introduisons une condition pour la forte décohérence d'un ensemble d'histoires alternatives d'un système mécanique quantique fermé tel que l'univers. La condition s'applique, pour un état initial pur, à des ensembles d'histoires homogènes qui sont des chaînes de projections, généralement dépendantes des branches. Une forte décohérence implique la cohérence des règles de somme des probabilités, mais tous les ensembles d'histoires décohérentes cohérentes ou même moyennes ne sont pas fortement décohérentes
et  Zurech arxiv.org/abs/quant-ph/0306072 [arxiv.org/ftp/quant-ph/papers/0306/0306072.pdf: Décohérence et transition du quantique au classique - REVISITÉ


Lucien Hardy arxiv.org/abs/1104.2066Reformuler et reconstruire la théorie quantique Lucien Hardy Nous proposons une reformulation de la théorie quantique de dimension finie dans le cadre du circuit en termes d'axiomes mathématiques, et une reconstruction de la théorie quantique à partir de postulats opérationnels. Les axiomes mathématiques de la théorie quantique sont les suivants: [Axiome 1] Les opérations correspondent aux opérateurs. [Axiome 2] Chaque ensemble complet d'opérateurs physiques correspond à un ensemble complet d'opérations. Les postulats opérationnels suivants se révèlent équivalents à ces axiomes mathématiques: [P1] Netteté. Associé à tout état pur donné est un effet maximal unique donnant une probabilité égale à un. Cet effet maximal ne donne pas de probabilité égale à un pour tout autre état pur. [P2] Localité d'information. Une mesure maximale sur un système composite est effectuée si nous effectuons des mesures maximales sur chacun des composants. [P3] Localité tomographique. L'état d'un système composite peut être déterminé à partir des statistiques collectées en effectuant des mesures sur les composants. [P4] Permutabilité des composés. Il existe une transformation réversible composée sur tout système effectuant une permutation donnée de tout ensemble maximal donné d'états distinguables pour ce système. [P5] Solidité. Les filtres ne s'aplatissent pas. Par conséquent, à partir de ces postulats, nous pouvons reconstruire toutes les caractéristiques habituelles de la théorie quantique: les états sont représentés par des opérateurs positifs, les transformations par des cartes non positives à trace complètement positive et les effets par des opérateurs positifs. La règle de Born (c'est-à-dire la règle de trace) pour le calcul des probabilités suit.
Le modèle de Barret-Crane
en.wikipedia.org/wiki/Barrett%E2%80%93Crane_model;: Le modèle Barrett – Crane est un modèle de gravité quantique , publié pour la première fois en 1998, qui a été défini à l'aide de l' action de Plebanski . [1] [2] le  champ dans l'action est censé être un -évalué sous forme 2 , c'est -à- dire en prenant des valeurs dans l' algèbre de Lie d'un groupe orthogonal spécial . Le terme B ^ {ij} \ wedge B ^ {kl}} dans l'action a les mêmes symétries que pour fournir l' action d'Einstein-Hilbert .
La pensée de Dieu page 190 Louis Crane et les modèles des théories topologiques des champs (thèse M. Lefrançois)
Louis Crane arxiv.org/abs/gr-qc/9504038 [arxiv.org/pdf/gr-qc/9504038.pdf]: Horloge et catégorie; est-ce que la gravité quantique est algébrique? Louis Crane Nous étudions la possibilité que la théorie quantique de la gravité puisse être construite discrètement en utilisant des méthodes algébriques. Les outils algébriques sont similaires à ceux utilisés dans la construction de théories quantiques topologiques des champs. Les outils algébriques sont liés à des idées sur la réinterprétation de la mécanique quantique dans un contexte relativiste général.
Carlo Rovelli arxiv.org/abs/quant-ph/9609002: [arxiv.org/pdf/quant-ph/9609002.pdfMécanique quantique relationnelle (suite de Louis Crane) Carlo Rovell Je suggère que le malaise commun à prendre la mécanique quantique comme une description fondamentale de la nature (le "problème de mesure") pourrait provenir de l'utilisation d'une notion incorrecte, comme le malaise avec les transformations de Lorentz avant Einstein dérivé de la notion de indépendant de l'observateur temps. Je suggère que cette notion incorrecte est la notion d'état indépendant d'un observateur d'un système (ou de valeurs indépendantes d'un observateur de quantités physiques). Je reformule le problème de "l'interprétation de la mécanique quantique" comme le problème de dériver le formalisme de quelques postulats physiques simples. Je considère une reformulation de la mécanique quantique en termes de théorie de l'information. Tous les systèmes sont supposés équivalents, il n'y a pas de distinction observée par l'observateur, et la théorie ne décrit que les informations dont les systèmes disposent les uns sur les autres; néanmoins, la théorie est complète.
Lee Smolin: arxiv.org/abs/gr-qc/9508064: [arxiv.org/pdf/gr-qc/9508064.pdf] The Bekenstein Bound, Topological Quantum Field Theory et Pluralistic Quantum Field Theory Lee Smolin Une approche de la gravité quantique et de la cosmologie est proposée sur la base d'une synthèse de quatre éléments: 1) la limite de Bekenstein et l'hypothèse holographique connexe de 't Hooft et Susskind, 2) la théorie topologique des champs quantiques, 3) une nouvelle approche des problèmes d'interprétation de la cosmologie quantique et 4) la formulation de la représentation en boucle de la gravité quantique non perturbative. Un ensemble de postulats sont décrits, qui définissent une (\ it théorie cosmologique quantique pluraliste.) Ceux-ci incorporent une approche statistique et relationnelle du problème d'interprétation, à la suite des propositions de Crane et Rovelli, dans lesquelles il y a un espace de Hilbert associé à chaque frontière temporelle , divisant l'univers en deux parties. Un état quantique de l'univers est une affectation d'un état statistique dans chacun de ces espaces de Hilbert, sous réserve de certaines conditions de cohérence issues d'une analyse du problème de mesure. Une proposition pour une réalisation concrète de ces postulats est décrite, qui est basée sur certains résultats dans la représentation de boucle et la théorie topologique du champ quantique, et en particulier sur le fait que des réseaux de spin et des surfaces perforées apparaissent dans les deux contextes. La solution Capovilla-Dell-Jacobson des contraintes de la gravité quantique est exprimée mécaniquement quantique dans le langage de la théorie de Chern-Simons, d'une manière qui conduit également à la satisfaction de la borne de Bekenstein. et en particulier sur le fait que les réseaux de spin et les surfaces perforées apparaissent dans les deux contextes. La solution Capovilla-Dell-Jacobson des contraintes de la gravité quantique est exprimée mécaniquement quantique dans le langage de la théorie de Chern-Simons, d'une manière qui conduit également à la satisfaction de la borne de Bekenstein. et en particulier sur le fait que les réseaux de spin et les surfaces perforées apparaissent dans les deux contextes. La solution Capovilla-Dell-Jacobson des contraintes de la gravité quantique est exprimée mécaniquement quantique dans le langage de la théorie de Chern-Simons, d'une manière qui conduit également à la satisfaction de la borne de Bekenstein.

La révolution inachevée d'Einstein page 211: la rétro-causalité.

un type d'approche par Yakir Aharonov , Lev Vaidmanarxiv.org/abs/quant-ph/0105101 [arxiv.org/pdf/quant-ph/0105101.pdf]: Le formalisme vectoriel à deux états de la mécanique de Quantique: un examen mis à jour Yakir Aharonov , Lev Vaidman Dans cet article, nous présentons le formalisme vectoriel à deux états de la mécanique quantique. Il s'agit d'une approche à symétrie temporelle de la théorie quantique standard particulièrement utile pour l'analyse des expériences effectuées sur des ensembles présélectionnés et post-sélectionnés. Plusieurs effets particuliers qui se produisent naturellement dans cette approche sont considérés. En particulier, le concept de `` mesures faibles '' (mesures standard avec affaiblissement de l'interaction) est discuté en profondeur, révélant une image très inhabituelle mais cohérente. Une conception d'une expérience
Price Huw: arxiv.org/abs/1002.0906 [arxiv.org/pdf/1002.0906.pdf]  La symétrie temporelle implique-t-elle une rétrocausalité? Comment le monde quantique dit "peut-être":  "Il a souvent été suggéré que la rétrocausalité offre une solution à certaines des énigmes de la mécanique quantique: par exemple, qu'elle permet une explication invariante de Lorentz des corrélations de Bell et d'autres manifestations de la non-localité quantique, sans action à distance. Certains auteurs ont soutenu que la symétrie temporelle compte en faveur d'une telle vision, en ce sens que la rétrocausalité serait une conséquence naturelle d'une théorie véritablement symétrique temporelle du monde quantique. Les critiques objectent qu'il existe une symétrie temporelle complète en physique classique, et pourtant aucune rétrocausalité apparente. Pourquoi le monde quantique devrait-il être différent? Cette note jette un nouvel éclairage sur ces questions. J'attire l'attention sur un respect dans lequel la mécanique quantique est différente, sous certaines hypothèses sur l'ontologie quantique. Selon ces hypothèses, la combinaison de la symétrie temporelle sans rétrocausalité n'est pas disponible en mécanique quantique, pour des raisons intimement liées aux différences entre la physique classique et quantique (en particulier le rôle de la discrétion dans cette dernière). Cependant, toutes les interprétations de la mécanique quantique ne partagent pas ces hypothèses, et dans celles qui ne le font pas, la symétrie temporelle n'entraîne pas de rétrocausalité".
Avec Huw Price: royalsocietypublishing.org/doi/pdf/10.1098/rspa.2016.0607 : is a time sumetric interpretation of quantum theory possible without retrocausality? Matthew S. Leifer1 and Matthew F. Pusey2 [Huw Price has proposed an argument that suggests a time symmetric ontology for quantum theory must necessarily be retrocausal, i.e. it must involve influences that travel backwards in time....]

John G. Cramer en 1986: l'interprétation transactionnelle de la mécanique quantique:  
 L'interprétation transactionnelle de la mécanique quantique (transactional interpretation of quantum mechanics : TIQM) est une interprétation peu commune de la mécanique quantique qui décrit les interactions quantiques sous la forme d'une onde stationnaire formée par la combinaison d'une onde précédant la particule (en avance dans le temps) et d'une onde suivant la particule (en retard dans le temps), elle décrit tout évènement quantique comme étant une « poignée de main » entre l’onde avancée et l’onde retardée. Cette interprétation a été proposée pour la première fois par John G. Cramer en 1986. Il indique que cette façon de voir les choses est plus intuitive, évite le problème philosophique du rôle de l'observateur dans l'interprétation de Copenhague, et résout divers paradoxes quantiques1,2. Cramer utilise l'interprétation transactionnelle dans son cours de mécanique quantique à l'université de Washington à Seattle.
John G. Cramer arxiv.org/abs/1503.00039 [arxiv.org/pdf/1503.00039.pdf]: L'interprétation transactionnelle de la mécanique quantique et de la non-localité quantique John G. Cramer "La non-localité quantique est discutée comme un aspect du formalisme quantique qui a sérieusement besoin d'être interprété. L’interprétation transactionnelle de la mécanique quantique, qui décrit les processus quantiques comme des «poignées de main» transactionnelles entre des ondes retardées ψet des ondes \ psi * avancées ψ ∗, est discutée. Des exemples d'utilisation de l'interprétation transactionnelle pour résoudre des paradoxes quantiques et pour comprendre les aspects contre-intuitifs du formalisme, en particulier la non-localité quantique, sont fournis".
arxiv.org/pdf/quant-ph/0508102.pdf: A Transactional Analysis of Interaction Free Measurements John G. Cramer
deontologic.org/quantic/index.php?title=Interpr%C3%A9tation_transactionnelle:   La reformulation transactionnelle de la mécanique quantique (Transactional Interpretation of Quantum Mechanics : TIQM) est historiquement sinon tout à fait la première, mais du moins la principale lecture du formalisme quantique et des équations d'ondes de Schrödinger et de Dirac, qui cesse de se mélanger dans des échelles d'analyse séparées par plusieurs ordres de grandeur (de l'ordre de cinq ordres de grandeur). Proposée en 1986 par John G. Cramer, et redécouverte indépendamment plusieurs fois, cette lecture demeure à ce jour minoritaire, et traitée avec condescendance par la majorité. Or nombreux sont les faits expérimentaux qui rendaient inéluctable la reformulation transactionnelle de la quantique.
Ruth E. Kastner 
 arxiv.org/abs/1204.5227:  L'interprétation transactionnelle et la relativité possibilistes Ruth E. Kastner: "Une variante ontologique récente de l'interprétation transactionnelle de Cramer, appelée «interprétation transactionnelle possibiliste» ou PTI, est étendue au domaine relativiste. La présente interprétation clarifie le concept d '«absorption», qui joue un rôle crucial en TI (et en PTI). En particulier, dans le domaine relativiste, les amplitudes de couplage entre champs sont interprétées comme des amplitudes pour la génération d'ondes de confirmation (CW) par un absorbeur de potentiel en réponse aux ondes d'offre (OW), alors que dans le contexte non relativiste, les CW sont considérées comme générées avec certitude . Il est souligné que la résolution du problème de mesure nécessite de s'aventurer dans le domaine relativiste dans lequel les émissions et les absorptions ont lieu; la mécanique quantique non relativiste ne s'applique qu'aux quanta considérés comme «déjà existants»


La révolution inachevée d'Einstein page 229 (espace émergent)

arxiv.org/abs/gr-qc/0702044[arxiv.org/pdf/gr-qc/0702044.pdf] Localité désordonnée dans les états de gravité quantique en boucle Fotini Markopoulou , Lee Smolin "Nous montrons que la gravité quantique en boucle souffre d'un problème potentiel avec la non-localité, provenant d'un décalage entre la micro-localité, telle que définie par les structures combinatoires de leurs états microscopiques, et la macro-localité, définie par la métrique qui émerge de la basse limite d'énergie. Par conséquent, la limite basse d'énergie peut souffrir d'une localité désordonnée caractérisée par des identifications de points éloignés. Nous soutenons que si de tels défauts de localisation sont suffisamment rares, ils seront difficiles à détecter".
La révolution inachevée d'Einstein pages 245 à 263 Une théorie causale des pointe de vue
Pages 248/249 et note 1 page 286:
en.wikipedia.org/wiki/Causal_sets: "Le programme des ensembles causaux est une approche de la gravité quantique . Ses principes fondateurs sont que l' espace - temps est fondamentalement discret (une collection de points d'espace-temps discrets, appelés les éléments de l'ensemble causal) et que les événements d'espace-temps sont liés par un ordre partiel . Cet ordre partiel a la signification physique des relations de causalité entre les événements spatio-temporels. Le programme est basé sur un théorème [1] de David Malament qui déclare que s'il existe une carte bijective entre deux temps spatiaux distinctifs passés et futurs qui préserve leur structure causale, alors la carte est un isomorphisme conforme . Le facteur de conformation qui reste indéterminé est lié au volume des régions dans l'espace-temps. Ce facteur de volume peut être récupéré en spécifiant un élément de volume pour chaque point d'espace-temps. Le volume d'une région spatio-temporelle pourrait alors être trouvé en comptant le nombre de points dans cette région. Rafael Sorkin, initiateur des ensembles causals , continue d'être le principal promoteur du programme. Il a inventé le slogan "Ordre + Numéro = Géométrie" pour caractériser l'argument ci-dessus. Le programme fournit une théorie dans laquelle l'espace-temps est fondamentalement discret tout en conservant l' invariance locale de Lorentz ."
UN ARTICLE DE RAFAEL SORKIN (voir einstein-online.info/en/ einstein-online.info/en/spotlight/causal_sets/:  Géométrie de l'ordre: ensembles causaux Un aperçu de l'approche d'ensemble causal d'une théorie de la gravité quantique
Raphael D. Sorkins: perimeterinstitute.ca/personal/rsorkin/some.papers/66.cocoyoc.pdf: Spacetime and causal sets 
causalphysics.com/wp-content/uploads/2013/12/causalaxioms.pdfOn the Axioms of Causal Set Theory Benjamin F. Dribus
Sumati Suryaarxiv.org/abs/1903.11544 [arxiv.org/pdf/1903.11544.pdf]: L'approche par ensemble causal de la gravité quantique Sumati Surya L'approche de la théorie des ensembles causaux (CST) de la gravité quantique postule qu'au niveau le plus fondamental, l'espace-temps est discret, le continuum espace-temps étant remplacé par des posets localement finis ou "ensembles causaux". L'ordre partiel sur un ensemble causal représente une relation de proto-causalité tandis que la finitude locale code pour une discrétion intrinsèque. Dans l'approximation du continuum, la première correspond à la relation de causalité espace-temps et la seconde à une atomicité espace-temps fondamentale, de sorte que les régions de volume fini dans le continuum ne contiennent qu'un nombre fini d'éléments d'ensemble causaux. Le CST est profondément enraciné dans le caractère lorentzien de l'espace-temps, où un rôle principal est joué par le poset de la structure causale. Fait important, l'hypothèse d'une discrétion fondamentale dans le CST ne viole pas l'invariance de Lorentz locale dans l'approximation du continuum. Dans cette revue, nous donnons une large introduction semi-pédagogique au CST, mettant en évidence les résultats clés ainsi que certaines des questions ouvertes clés. Cette revue est destinée à la fois aux étudiants débutants en gravité quantique et aux chercheurs plus expérimentés dans le domaine.
arxiv.org/abs/1001.4041 
Petros Wallden arxiv.org/abs/1001.4041 [arxiv.org/pdf/1001.4041.pdf] Ensembles causaux: gravité quantique à partir d'un espace-temps fondamentalement discret Petros Wallden Afin de construire une théorie quantique de la gravité, nous devrons peut-être abandonner certaines hypothèses que nous faisions. En particulier, le concept d'espace-temps comme substratum continu est remis en question. Causal Sets est une tentative de construire une théorie quantique de la gravité à partir d'un espace-temps fondamentalement discret. Dans cette contribution, nous passons en revue l'ensemble de l'approche, en nous concentrant sur certains développements récents dans la cinématique et la dynamique de l'approche.
iopscience.iop.org/article/10.1088/1742-6596/222/1/012053/pdf: Ensembles causaux, la gravité quantique à partir d'un espace-temps fondamentalement discret
Page 251et l'hypothèse holographique: 
Ted Jacobsonarxiv.org/abs/gr-qc/9504004: [arxiv.org/pdf/gr-qc/9504004.pdf]  Relativité générale et cosmologie quantique Thermodynamique de l'espace-temps: l'équation d'état d'Einstein Ted Jacobson L'équation d'Einstein est dérivée de la proportionnalité de l'entropie et de la zone d'horizon ainsi que de la relation fondamentale $ \ delta Q = TdS $ reliant  reliant la chaleur, l'entropie et la température. L'idée clé est d'exiger que cette relation soit valable pour tous les horizons causaux locaux de Rindler à travers chaque point d'espace-temps, avec δQ et T interprété comme le flux d'énergie et la température d'Unruh vus par un observateur accéléré juste à l'intérieur de l'horizon. Cela nécessite que la lentille gravitationnelle par l'énergie de la matière fausse la structure causale de l'espace-temps de telle manière que l'équation d'Einstein soit vraie. Vue sous cet angle, l'équation d'Einstein est une équation d'état. Cette perspective suggère qu'il ne serait peut-être pas plus approprié de quantifier canoniquement l'équation d'Einstein qu'il ne le serait de quantifier l'équation d'onde pour le son dans l'air. (Wolfgang Rindler (1924 à Vienne - 2019) est un physicien autrichien. Spécialiste de la relativité générale, il a introduit la notion d'horizon d'un trou noir et les coordonnées de Rindler. En collaboration avec Roger Penrose, il a popularisé l'usage des spineurs en relativité générale. Il a aussi rédigé plusieurs manuels de physique.) Voir aussi: https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01146097/document
 Christopher Eling , Raf Guedens , Ted Jacobsonarxiv.org/abs/gr-qc/0602001 Relativité générale et cosmologie quantique Thermodynamique hors équilibre de l'espace-temps Christopher Eling , Raf Guedens , Ted Jacobson Il a précédemment été démontré que l'équation d'Einstein peut être dérivée de l'exigence que la relation de Clausius dS = dQ / T se vérifie pour tous les horizons d'accélération locale à travers chaque point d'espace-temps, où dS est le quart du changement de surface d'horizon en unités de Planck et dQ et T sont le flux d'énergie à travers l'horizon et la température d'Unruh vus par un observateur accélérant juste à l'intérieur de l'horizon. Ici, nous montrons qu'une correction de courbure de l'entropie qui est polynomiale dans le scalaire de Ricci nécessite un traitement de non-équilibre. L'équation de champ correspondante est dérivée de la relation d'équilibre d'entropie dS = dQ / T + dS_i, où dS_i est un terme de production d'entropie de viscosité en vrac que nous déterminons en imposant la conservation de la quantité d'énergie. La production d'entropie peut également être incluse dans la théorie d'Einstein pure en tenant compte de la viscosité de cisaillement de l'horizon.
 Fotini MarkopoulouLee Smolinarxiv.org/abs/hep-th/9910146[arxiv.org/pdf/hep-th/9910146.pdfFotini Markopoulou , Lee Smolin Holographie dans un espace-temps quantique  Nous proposons une formulation du principe holographique, adaptée à une théorie quantique indépendante de la cosmologie. Il est indiqué comme une relation entre le flux d'informations quantiques et la structure causale d'un espace-temps quantique. Les écrans sont définis comme des ensembles d'événements au cours desquels les observables d'une théorie cosmologique holographique peuvent être mesurés, et tels que les informations peuvent les traverser dans deux directions. Une théorie holographique indépendante à fond discret peut être formulée en termes d'informations circulant dans un réseau causal de tels écrans. La géométrie est introduite en définissant la zone d'un écran comme une mesure de sa capacité en tant que canal d'informations quantiques de son passé nul à son avenir nul. Nous appelons cela une forme `` faible '' du principe holographique, car aucune théorie générale n'est utilisée.
Page 253 et note 5 page 286: Marina CortêsLee Smolin:   arxiv.org/abs/1307.6167 [arxiv.org/pdf/1307.6167.pdf"Nous décrivons une nouvelle classe de modèles d'espace-temps quantiques basés sur des ensembles causaux énergétiques et montrons que dans des conditions naturelles, l'espace-temps en émerge. Ce sont des ensembles causaux dont les liens causaux sont étiquetés par l'énergie et l'impulsion et les lois de conservation sont appliquées lors d'événements. Les modèles sont motivés par les principes que nous proposons régissent la physique microscopique qui postule une irréversibilité fondamentale du temps. Une conséquence est que chaque événement dans l'histoire de l'univers a une relation causale distincte avec le reste; cela nécessite une nouvelle forme de dynamique qui peut être appliquée à des événements uniques. Nous introduisons donc un nouveau type de dynamique déterministe pour un ensemble causal dans lequel de nouveaux événements sont générés à partir de paires d'événements progéniteurs par une règle qui est basée sur l'extrémisation des distinctions entre les ensembles d'événements passés causaux. Cette dynamique est asymétrique dans le temps, mais nous trouvons des preuves à partir de simulations numériques d'un modèle 1 + 1 dimensionnel, qu'une dynamique efficace émerge qui restaure une symétrie d'inversion temporelle approximative. Les modèles énergiques d'ensembles causaux diffèrent des autres approches d'ensembles causaux sans espace-temps, par exemple Réf. [1] ensembles causaux proposés basés sur des systèmes de traitement de l'information quantique, et Réf. [2] ont proposé des ensembles causaux construits à partir de particules de modèle standard. Enfin, nous présentons également une représentation twistorielle naturelle des ensembles causaux énergétiques.
arxiv.org/abs/1308.2206[arxiv.org/pdf/1308.2206.pdfEnsembles de causalité énergétiques
Marina Cortês , Lee Smolin "Nous proposons une approche de la théorie quantique basée sur les ensembles causaux énergétiques, introduite dans Cortês et Smolin (2013). Les processus fondamentaux sont des ensembles causaux dont les événements sont porteurs d'élan et d'énergie, qui sont transmis le long des liens de causalité et conservés à chaque événement. Les modèles énergiques d'ensembles causaux diffèrent des autres approches d'ensembles causaux sans espace-temps, par exemple. Fondamentalement, il existe des amplitudes pour les processus causaux dans les ensembles causaux énergétiques, mais pas d'espace-temps. Une intégration des processus causaux dans un espace-temps émergent ne se produit qu'au niveau semi-classique. Par conséquent, il n'y a fondamentalement pas de relations de commutation, pas de principe d'incertitude et, en fait, pas de ℏ. Tout ce qui reste de la théorie quantique est la relation entre la valeur absolue au carré des amplitudes et des probabilités complexes. Par conséquent, nous constatons que ni la localité, ni la non-localité, ne sont des concepts primaires, seule la causalité existe au niveau fondamental."
arxiv.org/abs/1903.11544: L'approche par ensemble causal de la gravité quantique
Sumati Surya [arxiv.org/pdf/1903.11544.pdfL'] approche de la théorie des ensembles causaux (CST) de la gravité quantique postule qu'au niveau le plus fondamental, l'espace-temps est discret, le continuum espace-temps étant remplacé par des posets localement finis ou "ensembles causaux". L'ordre partiel sur un ensemble causal représente une relation de proto-causalité tandis que la finitude locale code pour une discrétion intrinsèque. Dans l'approximation du continuum, la première correspond à la relation de causalité espace-temps et la seconde à une atomicité espace-temps fondamentale, de sorte que les régions de volume fini dans le continuum ne contiennent qu'un nombre fini d'éléments d'ensemble causaux. Le CST est profondément enraciné dans le caractère lorentzien de l'espace-temps, où un rôle principal est joué par le poset de la structure causale. Fait important, l'hypothèse d'une discrétion fondamentale dans le CST ne viole pas l'invariance de Lorentz locale dans l'approximation du continuum.
Dans cette revue, nous donnons une large introduction semi-pédagogique au CST, mettant en évidence les résultats clés ainsi que certaines des questions ouvertes clés. Cette revue est destinée à la fois aux étudiants débutants en gravité quantique et aux chercheurs plus expérimentés dans le domaine.
arxiv.org/abs/1703.09696: [arxiv.org/pdf/1703.09696.pdf] Inverser l'irréversible: des cycles limites à la symétrie temporelle émergente Marina Cortês , Lee Smolin En 1979, Penrose a émis l'hypothèse que les flèches du temps s'expliquent par l'hypothèse que les lois fondamentales sont irréversibles dans le temps. Autrement dit, nos lois réversibles, telles que le modèle standard et la relativité générale, sont efficaces et émergent d'une théorie fondamentale sous-jacente irréversible dans le temps. Dans Cortês et Smolin (2014a, 2014b, 2016), nous proposons un programme de recherche visant à réaliser cela. L'objectif est de trouver une description fondamentale de la physique au-dessus de l'échelle de planck, basée sur des lois irréversibles, d'où émergera la dynamique apparemment réversible que nous observons à des échelles intermédiaires. Ici, nous continuons ce programme et notons qu'une classe de systèmes dynamiques discrets est connue pour présenter cette propriété même: ils ont une évolution irréversible discrète sous-jacente, mais à long terme présentent les propriétés d'un système réversible dans le temps, sous la forme de cycles limites. Nous relions cela à notre proposition de modèle original dans Cortês et Smolin (2014a), et montrons que les comportements qui y sont obtenus s'expliquent par le même phénomène: l'attraction du système vers un bassin de cycles limites, où la dynamique semble être réversible dans le temps. De plus, nous montrons que nos modèles originaux présentent la même caractéristique: l'émergence d'excitations quasi-particulaires obtenues dans les travaux antérieurs de la description de l'espace-temps est une expression de la convergence du système pour limiter les cycles lorsqu'elle est vue dans l'ensemble causal la description. et montrent que les comportements qui y sont obtenus peuvent s'expliquer par le même phénomène: l'attraction du système vers un bassin de cycles limites, où la dynamique apparaît réversible dans le temps. De plus, nous montrons que nos modèles originaux présentent la même caractéristique: l'émergence d'excitations quasi-particulaires obtenues dans les travaux antérieurs de la description de l'espace-temps est une expression de la convergence du système pour limiter les cycles lorsqu'elle est vue dans l'ensemble causal la description. et montrent que les comportements qui y sont obtenus peuvent s'expliquer par le même phénomène: l'attraction du système vers un bassin de cycles limites, où la dynamique apparaît réversible dans le temps. De plus, nous montrons que nos modèles originaux présentent la même caractéristique: l'émergence d'excitations quasi-particulaires obtenues dans les travaux antérieurs de la description de l'espace-temps est une expression de la convergence du système pour limiter les cycles lorsqu'elle est vue dans l'ensemble causal la description.
arxiv.org/abs/1407.0032Modèles de mousse de spin comme ensembles causaux énergétiques
Marina Cortês , Lee Smolin "
Les ensembles causaux énergétiques sont des ensembles causaux dotés d'un flux d'énergie-momentum entre des événements liés de manière causale. Celles-ci intègrent un nouveau mécanisme pour l'émergence de l'espace-temps à partir de relations causales. Ici, nous construisons un modèle de mousse de spin qui est également un modèle d'ensemble causal énergétique. Ce modèle est étroitement lié au modèle introduit en parallèle par Wolfgang Wieland dans arXiv: 1407.0025, et cette construction utilise les résultats qui y sont utilisés. Ce qui fait d'un modèle de mousse de spin un ensemble causal énergétique est l'identification par Wieland de nouveaux moments, conservés lors d'événements (ou de quatre simplifications), dont les normes ne sont pas la masse, mais le volume des tétraèdres. Ceci réalise les contraintes de torsion, qui manquaient dans les modèles de mousse de spin précédents, et sont nécessaires pour relier la dynamique de connexion à celle de la métrique, comme en relativité générale. Cette identification permet d'appliquer le nouveau mécanisme d'émergence de l'espace-temps à un modèle de mousse de spin."

Page 260 la théorie  causale des points de vue
arxiv.org/abs/1712.04799[arxiv.org/pdf/1712.04799.pdf] La dynamique de la différence Lee Smolin  Une proposition est faite pour une théorie fondamentale, dans laquelle l'histoire de l'univers est constituée de diverses vues d'elle-même. Les vues sont des attributs d'événements, et les seuls éléments de la théorie; ils comprennent des informations sur l'énergie et l'élan transférés à un événement de son passé causal. Une dynamique est proposée pour un univers constitué de vues d'événements, qui combine la dynamique de l'ensemble causal énergétique avec une énergie potentielle basée sur une mesure du caractère distinctif des vues, appelée la variété. Comme dans la formulation d'ensemble réelle de la mécanique quantique, les états quantiques purs sont associés à des ensembles d'événements similaires; le potentiel quantique de Bohm provient alors de la variété.


https://motls.blogspot.com/2015/02/cumrun-vafa-mathematical-introduction.html: curum vafa, une introduction mathématique à la théorie des cordes

Autres liens: 

https://www-n.oca.eu/elena/Porque04/Cappi-Porquerolles-Screen.pdf: Histoire de l'Univers par Alberto Cappi
http://sboisse.free.fr/science/cosmologie/histoire_univers.php: petite histoire de l'univers
http://sboisse.free.fr/science/cosmologie/standard.php: Le modèle standard et ses problèmes
https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: sur le livre de lee smolin
https://www.facebook.com/mariereine.arnaud/posts/2676951555690050?notif_id=1571586002871671&notif_t=notify_me: Annick de Souzenelle Quel est selon vous le cœur de la problématique écologique ? Une perte totale du monde céleste, du monde divin
https://reporterre.net/L-ecologie-exterieure-est-inseparable-de-l-ecologie-interieure  "L’écologie extérieure est inséparable de l’écologie intérieure » 26 juillet 2019 / Entretien avec Annick de Souzenelle
http://www.astrosurf.com/luxorion/temps-nexistepas2.htm Et si le temps n'existait pas?(voir rovelli)
https://books.openedition.org/editionscnrs/419?lang=fr: Chapitre premier. La préhistoire et l’imagination conditionnée
https://www.rts.ch/decouverte/monde-et-societe/histoire/4639483-comment-l-homme-de-la-prehistoire-a-decouvert-le-feu-.html: La découverte et la maîtrise du feu est peut-être la découverte la plus extraordinaire de l’histoire de l’homme.
https://www.ina.fr/video/I11087637: En 1981 Grishka BOGDANOFF interviewe Albert SLOSMAN à propos des prophéties de NOSTRADAMUS et leurs interprétations récentes, notamment celles de la famille FONTBRUNE. L'interview est ponctuée de banc titres des couvertures des ouvrages suivants : "Les prophéties de maître Michel Nostradamus" du docteur de FONTBRUNE, "Nostradamus historien et prophète" de Jean Charles de FONTBRUNE, "Nostradamus trahi" d'Elisabeth BELLECOUR. 
La prédiction de la malédiction par Nostradamus a été faite en 1938. Slosman précise que contrairement à ce qu'a dit Fontbrune, il n'y aura pas de cataclysme, notamment ceux prévus jusqu'aux années 1980. On arrive certes à la fin d'une ère vers l'an 2000 (en 2016 pour Slosman), c'est à dire à un choix de société, ou l'âge d'or, ou l'apocalypse.
http://pncds72.free.fr/ Pastorale Nouvelles Croyanceset Dérives Sectaires 7
https://trustmyscience.com/comment-photon-percoit-l-univers/: comment un photon perçoit-il l''univers?
https://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/1310/1310.5533.pdf: une critique historique de la renormalisation
La renaissance du temps : épilogue
~
 
Autres liens: http://www.philipmaulion.com/article-bienvenu-au-moment-present-de-lee-smolin-117515126.htmlBienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin.
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3850: Lee Smolin et la physique contemporaine
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/136/smolin.htm(Time Reborn: From the Crisis in Physics to the Future of the Universe)
http://medias.dunod.com/document/9782100706679/Feuilletage.pdf (la renaissance du temps Dunod: quelques pages à feuilleter)
https://monblogdereflexions.blogspot.com/2018/12/la-gravitation-quantique- La gravitation quantique à boucles avec Carlo Rovelli: Pour s'initier avec quelques sites
 
 
 


https://motls.blogspot.com/2015/02/cumrun-vafa-mathematical-introduction.html: curum vafa, une introduction mathématique à la théorie des cordes

Autres liens: 

https://www-n.oca.eu/elena/Porque04/Cappi-Porquerolles-Screen.pdf: Histoire de l'Univers par Alberto Cappi
http://sboisse.free.fr/science/cosmologie/histoire_univers.php: petite histoire de l'univers
http://sboisse.free.fr/science/cosmologie/standard.php: Le modèle standard et ses problèmes
https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: sur le livre de lee smolin
https://www.facebook.com/mariereine.arnaud/posts/2676951555690050?notif_id=1571586002871671&notif_t=notify_me: Annick de Souzenelle Quel est selon vous le cœur de la problématique écologique ? Une perte totale du monde céleste, du monde divin
https://reporterre.net/L-ecologie-exterieure-est-inseparable-de-l-ecologie-interieure  "L’écologie extérieure est inséparable de l’écologie intérieure » 26 juillet 2019 / Entretien avec Annick de Souzenelle
http://www.astrosurf.com/luxorion/temps-nexistepas2.htm Et si le temps n'existait pas?(voir rovelli)
https://books.openedition.org/editionscnrs/419?lang=fr: Chapitre premier. La préhistoire et l’imagination conditionnée
https://www.rts.ch/decouverte/monde-et-societe/histoire/4639483-comment-l-homme-de-la-prehistoire-a-decouvert-le-feu-.html: La découverte et la maîtrise du feu est peut-être la découverte la plus extraordinaire de l’histoire de l’homme.
https://www.ina.fr/video/I11087637: En 1981 Grishka BOGDANOFF interviewe Albert SLOSMAN à propos des prophéties de NOSTRADAMUS et leurs interprétations récentes, notamment celles de la famille FONTBRUNE. L'interview est ponctuée de banc titres des couvertures des ouvrages suivants : "Les prophéties de maître Michel Nostradamus" du docteur de FONTBRUNE, "Nostradamus historien et prophète" de Jean Charles de FONTBRUNE, "Nostradamus trahi" d'Elisabeth BELLECOUR. 
La prédiction de la malédiction par Nostradamus a été faite en 1938. Slosman précise que contrairement à ce qu'a dit Fontbrune, il n'y aura pas de cataclysme, notamment ceux prévus jusqu'aux années 1980. On arrive certes à la fin d'une ère vers l'an 2000 (en 2016 pour Slosman), c'est à dire à un choix de société, ou l'âge d'or, ou l'apocalypse.
http://pncds72.free.fr/ Pastorale Nouvelles Croyanceset Dérives Sectaires 7
https://trustmyscience.com/comment-photon-percoit-l-univers/: comment un photon perçoit-il l''univers?
https://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/1310/1310.5533.pdf: une critique historique de la renormalisation
26 septembre 2019

La renaissance du temps article 12 chapitre 19 conclusion (Le futur du temps)

La renaissance du temps article 12 chapitre 19 conclusion (Le futur du temps)

 

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Carlo Rovelli "par-delà le visible". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

 

 https://fr.artquid.com/artwork/432029/ruban-du-temps-infini-inter-galactique.html

 

The singular universe and the reality of time

 

 

Autres liens: http://www.philipmaulion.com/article-bienvenu-au-moment-present-de-lee-smolin-117515126.html: Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin.


http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.htm:
l Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?

  1. Il n'y a qu'un seul Univers. Il n'y en a pas d'autre ni quoi que ce soit qui lui soit isomorphe.
  2. Tout ce qui est réel est réel à un instant donné, qui est une succession d'instants. Tout ce qui est vrai est vrai à l'instant présent.
  3. Tout ce qui est réel à un instant est un processus de modification menant à l'instant suivant ou au futur. Tout ce qui est réel est donc le résultat d'un processus à l'intérieur duquel il est la cause, ou il implique, les instants futurs.
  4. Les mathématiques sont déduites de l'expérience comme une généralisation de régularités observées où le temps et les particularités sont supprimées.

« La gravitation quantique à boucles décrit l’espace comme un réseau dynamique de relations »2Grosso modo, l'espace-temps ne serait pas continu et uniforme, mais granulaire et discontinu. Il existerait un espace et un temps indivisibles. Cette théorie simple à se représenter et élégante a fait ses preuves sur plusieurs points de vue, comme l'explication des aires et des volumes en géométrie, mais laisse à désirer encore sur la dynamique

Dans son livre The Life of the Cosmos, Smolin propose d'appliquer la sélection naturelle à la cosmologie, de sorte que l'univers que nous connaissons serait le résultat de l'évolution par mutation d'univers plus anciens. C'est la théorie des univers féconds.

Smolin avance qu'un univers pourrait en engendrer un autre lors de la formation d'un trou noir. Les constantes fondamentales de la physique, comme la célérité de la lumière dans le vide, seraient différentes d'un univers à l'autre.

boucles.html#.XBQYhVxKj4YLa gravitation quantique à boucles: Pour commencer à connaître avec quelques sites internet regroupés sur une même page pour une lecture plus aisée et des liens supplémentaires.

http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/136/smolin.htm (Time Reborn: From the Crisis in Physics to the Future of the Universe)

http://medias.dunod.com/document/9782100706679/Feuilletage.pdf (la renaissance du temps Dunod: quelques pages à feuilleter)

https://monblogdereflexions.blogspot.com/2018/12/la-gravitation-quantique- La gravitation quantique à boucles avec Carlo Rovelli: Pour s'initier avec quelques sites. 

http://www.paris8philo.com/article-33714241.htmlà propos de rien ne va plus en physique: "billet de Jean Zin, pour une physique pluraliste, qui nous paraît essentiel pour comprendre les enjeux des théories physiques actuelles qui souvent tendent vers l'impossible, hors toute avancée, toute brèche se fait par dissymétrie, sans souci du qu'en-dira-t-on il suffit de voir l'attitude de Grigori Perelman, si non-chalante vis-à-vis de la communauté scientifique, ou devrait-on dire l'etablishment. Jean Zin reste un grand guetteur de ce qui se passe en science, nous vous recommandons ses articles."


articles que j'ai écrit sur l'information au cours de ma lecture du livre des frères Bogdanov "au commencement du temps":
Avec les frères Bogdanov:

Au commencement du temps 4-9 partie 2) L'Univers information deuxième partie
Avec les frères Bogdanov: Au commencement du temps 4-9 partie 1) L'Univers information première partie
monblogdereflexions.blogspot.com: équation du tout et... information
avec les frères Boddanov: Au commencement 4-8) au fond d'un trou noir

1) Préambule: 

Ceci est la suite des articles de mon blog à propos des univers multiples d'Aurélien Barrau pour les quels je retiens ici les commentaires utiles: 
-Mon article 1: D'après Aurélien Barrau, Univers multiples Chap 1): les propositions nouvelles face aux problèmes:et paradoxes de la physique "peuvent constituer une "pulsion inchoactive" qui poussera vers une découverte sans précédent ou bien vers un réenchantement de ce que l'on savait déjà sans en avoir pris la "dé-mesure" et finalement vers une nouvelle sacralisation du "monde".
-Mon article 2: D'après Aurélien Barrau, Univers multiples. La gravitation quantique chap. 9 L) Voir la Conclusion: [...] aujourd'hui, la physique est en crise, le monde est en crise. Avec Lee Smolin et son "rien ne va plus en physique", Carlo rovelli Parle de la schizophrénie bipolaire des physiciens (voir une révolution inachevée). La vision anthropique de Trin Xhuan Thuan et la vision biblique du monde, qui s'origine dans les mythes de l'Un et de l'ordre, émergeant du Chaos initial, semblent exclus de la vision de bien des physiciens et cosmologues qui découvrent, comme l'a fait Jean Pierre Luminet, que l'Univers ne peut avoir été infiniment dense et donc que le big bang ne peut avoir été tel qu'on se l'imaginait depuis de nombreuses décennies. La possibilité d'un avant big bang a été mise en évidence avec un (ou des?) univers précédent qui se serait condensé jusqu'à une taille extrêmement petite mais non nulle et qui aurait "rebondi" en un big bounce pour donner notre Univers actuel en expansion après le phénomène d'inflation cosmique. Un des derniers rebondissements de ces recherches, avec Lee Smolin, pourrait bien aboutir avec sa "renaissance du temps" à une solution de la contradiction entre la physique quantique et la théorie de la relativité. A priori, ce serait une théorie unifiée des interactions fondamentales.


2) La renaissance du temps, mes précédents articles - résumé. 

Nous avons vu dans -à propos d'Aurélien Barrau chap.9 (mon article 2)- que de nombreuses théories nouvelles ou hypothèses proposent l'unification de la physique ou tout au moins des explications aux dilemmes et paradoxes que la cosmologie moderne a mis en évidence. 

Puis, dans mes articles sur "la renaissance du temps" (voir l'article 1 chapitre 8), nous avons vu que Lee Smolin prévient: Le paradigme newtonien ne peut même pas apporter un embryon de réponse à ces questions et dilemmes: Pourquoi ces lois? Pourquoi ces conditions initiales de l'univers? Quel mécanisme les a t-il sélectionnées parmi une multitude infinie de possibilités? etc. Il appelle "erreur cosmologique" (voir mon article 1 chapitre 2), le fait d'appliquer à l’Univers entier dans sa globalité des lois établies et vérifiées sur des sous-systèmes. Dans le paradigme newtonien, ce que nous appelons une loi doit s'appliquer dans tous les cas. Mais l'application d'une loi à n'importe quel morceau d'univers implique une approximation, parce que nous devons négliger toutes les interactions entre ce morceau et le reste de l'univers. Donc les applications vérifiables d'une loi sont toutes des approximations. Lee Smolin fait remarquer en particulier que les lois se vérifient sur beaucoup de sous-systèmes. Mais si on veut appliquer une loi de la nature sans approximation, c'est à l'univers entier qu'il faudrait l'appliquer, alors que nous n’avons qu’un seul Univers sous la main. Et un seul cas n'apporte pas suffisamment d'indices pour justifier l'affirmation qu'une loi particulière de la nature s'applique. C'est ce que Lee Smolin appelle le dilemme cosmologique (faire de la physique dans une boite: on considère un petit sous-système isolé du reste de l’univers dans lequel on néglige certains effets pour ne s’intéresser qu’à certaines variables qui définissent un espace de configuration, atemporel. ). Et pourquoi cette loi et pas une autre? De plus, beaucoup de théories cosmologiques (théorie des cordeséquation d’Einstein …) admettent en réalité une infinité de solutions, parmi lesquelles une seule correspond à notre univers. Doit-on se résoudre à admettre l’existence d’une infinité d’Univers inaccessibles pour pouvoir justifier le notre par un principe anthropique
Nous pensions, dit Lee Smolin, savoir comment répondre à ces questions. Une théorie unique mathématiquement cohérente pourrait incorporer les 4 lois fondamentales de la nature. Mais cet espoir a été anéanti. On se trouve face à ce qu'il appelle "le défi cosmologique". On vient de voir qu'il faudrait étendre la science à une théorie de l'Univers entier. Le défi est qu'il ne peut pas exister de composante statique qui puisse servir de cadre de référence, car tout dans l'Univers change et il n'existe aucun extérieur., rien qui puisse être qualifié de fond par rapport auquel les mouvements du reste de l'Univers (que nous négligeons). Or, toutes les théories physiques divisent le monde en deux parties, une partie « dynamique », qui change, et une statique, qui contient un « fond » de choses immuables, comme les constantes fondamentales. Le « défi cosmologique » consiste à formuler une théorie de l’univers « indépendante du fond », purement dynamique afin de ne rien supposer d’extérieur à l’Univers: "Lorsqu’on fait de la « physique dans une boite », le « fond » comprend notamment les conditions initiales, et la méthode expérimentale permet de contrôler les conditions initiales afin de s’assurer que les lois sont indépendantes de ces conditions. En cosmologie, cette distinction entre « lois » et «conditions initiales » aggrave le problème qu’elle résout « dans une boite » : si nos observations du fond diffus cosmologique ne correspondent pas bien à la théorie de l’inflation cosmologique, faut-il corriger la loi ou les conditions initiales? Smolin critique aussi les théories effectives qui décrivent bien ce qui se passe à une certaine échelle de grandeur, mais en négligeant l’influence de ce qui est beaucoup plus grand ou plus petit." Pour Smolin, la théorie issue du défi cosmologique doit tenir compte de tout, sans rien négliger."
J'ai poursuivi "ma lecture" avec l'article 2 (le défi cosmologique chapitre 9), l'article 3 (Nouveaux principes de cosmologie chapitre 10)l'article 4 (les lois évolutives chapitre 11)l'article 5 (la mécanique quantique et le libération de l'atome chapitre 12)l'article 6 (le combat de la relativité et du quantum chapitre 13)Puis j'ai fait une pause pour approfondir l'interprétation non dominante de la mécanique quantique de Bohm dans La physique quantique version variables cachées et le dialogue Bohm et Krishnamurti
-L'article 7 (La renaissance du temps par la relativité chapitre 14) conclut par: "La notion globale de temps que nous venons de voir implique qu'en chaque événement il existe un observateur privilégié dont l'horloge mesure la passage du temps. Mais il n'y a aucun moyen de le choisir par une mesure qu'on pourrait faire dans une petite région, ce qui confirme le principe de relativité à des échelles plus petites que celle l'univers. Ce choix d'un temps global particulier est déterminé par la façon dont est distribuée la matière dans l'univers. La dynamique des formes constitue donc "un pont" entre le principe de relativité et le temps global qu'exigent les théories telles que celle à laquelle aspire Lee Smolin avec des lois évolutives ou celles qui expliquent les phénomènes individuels au moyen de variables cachées. Il y a une grandeur par contre qui n'a pas le droit de changer lorsqu'on agrandit ou qu'on rapetisse les échelles, c'est le volume de l'univers à chaque instant, même s'in évolue au cours du temps. Ceci donne donc un sens à la taille totale de l'univers et à son expansion et nous fournit une horloge physique universelle. LE TEMPS VIENT D'ÊTRE REDECOUVERT".
-Dans l'article 8 (l'émergence de l'espace chapitre 15), nous avons abandonné provisoirement le temps pour examiner l'espace. Le Dr Goulu nous le présente ainsi: "Ce long chapitre est le plat de résistance du livre. C’est là que ça passe où ça casse, et j’ai mis plus de deux semaines à le digérer avec peine. Il commence très fort: L’aspect le plus mystérieux du monde est juste sous nos yeux. Rien n’est plus banal que l’espace, et pourtant lorsque nous l’examinons de près, rien n’est plus mystérieux. Je crois que le temps est réel et essentiel à une description fondamentale de la nature. Mais je crois probable que l’espace va s’avérer n’être qu’une illusion. [...] Selon Smolin, l’existence d’un temps réel est indispensable pour réconcilier les deux pans de la physique, mais l’espace ne l’est pas. Parmi les théories ayant exploré l’idée que l’espace émerge d’une structure de graphe plus fondamentale, la première est la “triangulation dynamique causale” [...].
-L'article 9 a débuté avec une synthèse (chapitre 3) effectuée par le DrGoulu du chapitre 16 (vie et mort de l'univers) du livre de Lee Smolin: "La vision intemporelle de la physique basée sur le paradigme de Newton a montré son impuissance face aux questions les plus basiques de l’univers : pourquoi est-il intéressant (…) au point que des créatures comme nous puissions y être et nous en émerveiller ? Mais si nous adoptons la réalité du temps, nous rendons possible une physique asymétrique par rapport au temps dans laquelle l’univers peut naturellement faire évoluer de la complexité et de la structure. Et ainsi nous évitons le paradoxe d’un univers improbable". 
Après avoir étudié au chapitre 3-2 (de cet article) La physique moderne et la thermodynamique, s'est posée (au chapitres 3-3) la question: "notre univers est-il en équilibre"? La réponse étant négative nous avons examiné au chapitre 3-4 la question de la flèche du temps et le problème qu'elle pose (son illusion?). Puis nous avons effectué au chapitre 3-5) un retour à la question qui a été à l'origine de la réflexion de Lee Smolin: le temps est-il fondamental? Est-il asymétrique? En effet, si nous avons besoin de conditions initiales asymétriques pour expliquer notre univers alors que les lois de la nature sont temporellement symétriques, cela n'affaiblit-il pas l'argument en faveur d'un temps irréel, qui n'existe pas, comme le présente la cosmologie moderne (Carlo Rovelli dit: "il faut oublier le temps")? Au chapitre 5 nous avons réexaminé une réflexion qui est présente dans notre questionnement depuis le début du livre de Lee Smolin (et donc dans mes articles): Pouvons-nous dire de notre univers qu'il est improbable (en raison de l’ajustement fin qui réfère à l’étonnante précision des constantes physiques de la nature et de l’état premier de l’Univers)? En effet, pour expliquer l’état présent de l’univers, même la meilleure théorie scientifique suppose que les constantes physiques de la nature et l’état premier de l’Univers aient des valeurs extrêmement précises. Pour Lee Smolin, la seule façon d'échapper à l'erreur cosmologique et au paradoxe d'un univers improbable est de baser l'explication de la complexité et du fait que l'univers a un richesse intéressante sur une physique qui soit temporellement asymétrique, qui rend de fait l'univers inévitable plutôt qu'improbable et d'adopter la réalité du temps. 
-Dans l'article 10 "La renaissance du temps par la chaleur et la lumière" (chapitre 17)" Lee Smolin conclut ce chapitre par: Cela ne contredit pas la deuxième loi de la thermodynamique, mais seulement son interprétation naïve. 
*La loi disant que l'entropie devrait normalement augmenter traduit juste le fait que plus il y a de façons de que quelque chose se produise, plus cette chose sera probable. Les systèmes thermodynamiques normaux finissent dans l'état unique et ennuyeux de l'équilibre uniforme; les systèmes gravitationnels finissent dans un état parmi de nombreux états possibles hautement hétérogènes.
*Ainsi, le fait que notre univers soit intéressant a une explication triple. 
-Le principe d'auto-organisation pilotée agit sur une myriade de sous-systèmes et d'échelles, du moléculaire au galactique évoluant vers des états de complexité toujours croissante. 
-Les moteurs qui pilotent ce processus sont les étoiles, qui existent en raison d'une combinaison d'un réglage fin des lois fondamentales et de la nature anti-thermodynamique de la gravitation (comme on l'a vu dans cet article). 
-Mais ces forces peuvent produire un univers rempli d'étoiles et galaxies seulement si les conditions initiales de l'univers sont fortement asymétriques par rapport au temps.
*Tout ceci peut être mis en contexte et dans une certaine mesure compris à l'intérieur du paradigme newtonien. Même si nous continuons à penser dans ce paradigme, l'organisation du monde semble reposer sur de colossales improbabilités (la particularité extrême du choix des conditions initiales). La triste conclusion est que la seule sorte d'univers qui paraisse naturel de la perspective intemporel du paradigme newtonien est un univers mort en équilibre qui n'est évidemment pas celui dans lequel nous vivons. Mais depuis la perspective de la réalité du temps, il est parfaitement naturel que l'univers et ses lois fondamentales soient asymétriques dans le temps, avec une flèche du temps importante qui englobe l'accroissement de l'entropie pour les systèmes isolés ainsi que la croissance continuelle de structure et de complexité".

-Dans l'article 11 (chapitre 18 du livre) nous avons vu au chapitre 3-1 que la vision du modèle boltzmannien infini spatialement semble aberrante selon Lee Smolin, car seul un univers spatialement fermé et fini obéit au principe de fermeture explicative (aucune chaîne d'explication ne doit déboucher hors de l'univers) et au principe de raison suffisante... Au chapitre 3-2) S'est posée la question: mais qu'en est-il du futur? Quid alors de l'infinité du temps? Pour Lee Smolin, l’idée d’une succession d’Univers est indispensable pour permettre l’ajustement des lois par évolution, comme il l’a écrit au chapitre 10 de son livre (voir mon article 3 au chapitre 2-4). Nous y avons vu que toute théorie qui aura l'ambition de répondre à la question "pourquoi ces lois"?, et pour laquelle elles doivent être expliquées, ces lois devront évoluer. Lee Smolin s'appuie sur la philosophie de Charles Sanders Peirce qui affirme que "la seule manière possible de rendre compte des lois de la nature et de l'uniformité en général est de supposer qu'elles sont le fruit de l'évolution". Donc le fruit de leur rapport au temps et qu'aura à dire la nouvelle théorie sur la nature du temps?", on peut résumer par la formulation de Roberto Mangabeira Unger (voir l'univers singulier et la réalité du temps, écrit avec Lee Smolin): ou bien le temps est réel, ou bien il ne l'est pas! S'il ne l'est pas, alors les lois sont intemporelles, mais le choix de ces lois est inexplicable. nous voyons que la cosmologie devient plus scientifique et nos idées plus vulnérables au test, si nous travaillons dans un cadre où le temps est réel et fondamental, et où l'histoire de l'univers est un élément nécessaire à notre compréhension de son état actuel (principe se causalité). Ceux qu'encombrent des présupposés métaphysiques comme quoi le but de la science est de découvrir des vérités représentées par des objets mathématiques intemporels (platonisme), pourraient croire que qu'éliminer le temps, rendant ainsi l'univers semblable à un objet mathématique, est la voie vers une cosmologie scientifique. Mais il s'avère que c'est tout l'opposé. Comme l'a compris Charles Sanders Pierce il y a plus d'un siècle, les lois doivent évoluer pour être explicables".


3) "Ma lecture" du chapitre 19 du livre Le futur du temps.

     3-1) Un point sur l'avancement des réflexions et résumé des chapitres précédents.. Avec Lee Smolin, nous sommes donc remontés depuis l'intemporalité, qu'on trouve par exemple dans la relativité générale avec l'univers-bloc, pour remettre le temps à sa juste place au coeur de notre conception du monde. Pour la science moderne, les arguments en faveur de la non-réalité du temps sont forts, mais ils dépendent de l'extension du paradigme newtonien à une théorie de l'univers considéré comme un tout. Nous avons vu dans mon article 1 (l'erreur et le dilemme cosmologique), donnant ma lecture de la renaissance du temps chapitre 8, que la seule manière d'échapper à aux problèmes, dilemmes et paradoxes liés à ce paradigme, est d'adopter une méthodologie qui va au-delà du paradigme newtonien, c'est à dire chercher un nouveau paradigme applicable à la physique à l'échelle de l'univers. Sinon prévient Lee Smolin, on se place face au risque que la physique finisse dans l'irrationalité et le mysticisme. Mais tous arguments de la première partie qui poussent à éradiquer le temps hors de la physique sont basés sur le paradigme newtonien et sur l'hypothèse qu'il peut être étendu à l'univers dans son entier. Mais si c'est faux, ces arguments pour éliminer le temps s'écroulent, et quand nous abandonnons le paradigme newtonien, il devient possible de croire que le temps est réel et on peut envisager la construction d'une "vraie(?)" théorie cosmologique dont on espère qu'elle fera mieux que les théories actuelles. Dans mon article 2 (le défi cosmologique) nous avons vu que l'application d'une loi à n'importe quel morceau de l'univers implique une approximation parce que c'est faire de la physique dans une boite, et il faut alors négliger toutes les interactions entre ce morceau et le reste de l'univers. Donc, les applications vérifiables d'une loi de la nature sont toutes des approximations et si on veut appliquer une loi sans approximation, c'est à l'univers entier qu'il faudrait l'appliquer. Mais il n'existe qu'un univers, ce qui signifie qu'appliquer une loi particulière à un cas unique et cela ne peut apporter suffisamment d'indices pour affirmer qu'une loi particulière s'y applique. Lee Smolin suggère d'appeler ceci le dilemme cosmologique. Rien dans la chair des théories existantes ne peut nourrir une théorie vraiment fondamentale affirme t-il avec force.Ce partage du monde en ses composantes dynamiques et un fond qui "le cerne" est comme on vient de la voir la caractéristique géniale du paradigme newtonien. C'est elle qui a contribué au succès fulgurants des modèles scientifiques relativiste et quantique. Mais c'est paradoxalement ce qui rend ce paradigme inapplicable dans sa globalité. En effet, il ne peut pas exister de composante statique car tout dans l'univers change et il n'existe aucun extérieur, rien par rapport à quoi les mouvements du reste puissent être mesurés si l'univers est ce qui contient TOUT. Surmonter cet obstacle est ce que Lee Smolin appelle le défi cosmologique. Mais comment surmonter cet obstacle et relever le défi? Nous devons formuler une théorie nouvelle, que nous pourrons appliquer de façon consistante (sans incohérence) à TOUT l'univers. Dans une telle théorie, chaque "acteur" dynamique doit être défini en terme d'autres acteurs (et non en fonction de paramètres extérieurs tels que le temps t).

Le chapitre 9 s'achève par: "il n'est pas interdit de cultiver l'ambition d'inventer une théorie fondamentale qui décrira enfin la nature sans approximation. Mais la logique comme l'histoire nous disent que ceci sera impossible tant que nous resterons dans le paradigme newtonien (le partage du monde en ses composantes dynamiques et un fond qui "le cerne" est la caractéristique géniale du paradigme newtonien)Aussi admirables que soient la physique newtonienne, le relativité générale, la mécanique quantique et le modèle standard, ils ne pourront nous servir de canevas pour une théorie fondamentale en cosmologie. Le seul chemin possible vers une telle théorie nous force à relever le défi cosmologique et à façonner une théorie hors du monde du paradigme newtonien, pouvant être appliquée à l'univers entier sans aucune approximationLee Smolin confirme ainsi que pour progresser en cosmologie et aussi en physique fondamentale,nous avons besoin de concevoir d'une nouvelle manière une loi de la nature, valable à l'échelle cosmologique (celle de l'univers dans son entier), qui évite les erreurs, dilemmes, et paradoxes et qui réponde aux questions que le cadre "newtonien" ne permet pas d'aborder. De plus, ce doit être une théorie scientifique, donc faire des révisions falsifiables par des expériences, inédites, mais faisables.

Dans l'article 3 (chap. 10, nouveaux principes de cosmologie), Lee Smolin a commencé cette quête d'un tel cadre en mettant en avant les principes de base qui guident sa recherche. Un des principaux parmi ceux-ci, le principe de raison suffisante nous invite à chercher une raison rationnelle pour tout choix fait par l'univers, d'être d'une façon plutôt que d'une autre. Dans sa formulation originelle, par Leibniz, il affirme que « jamais rien n'arrive sans qu'il y ait une cause ou du moins une raison déterminante, c'est-à-dire qui puisse servir à rendre raison a priori pourquoi cela est existant plutôt que non existant et pourquoi cela est ainsi plutôt que de toute autre façon ». Ce principe postule qu'il devrait y avoir une réponse à toute question raisonnable qu'on pourrait se poser en réfléchissant pourquoi l'univers a certaines particularités. Pour une nouvelle théorie scientifique un test est de voir si elle augmente le nombre de questions auxquelles on sait répondre. Et si elle permet de trouver des raisons à des aspects de l'univers que les précédentes théories ne permettaient pas d'expliquer on peut dire que c'est un progrès. Ceci implique d'autres principes: les principes d'identité des indiscernablesde fermeture explicative (les explications que la théorie donnera doivent dépendre exclusivement de choses qui existent ou se produisent dans l'univers et aucune chaîne d'explication ne doit déboucher hors de l'univers), absence d'actions sans réciproque (rien dans l'univers ne peut agir sur d'autres choses sans en être affecté. Toutes les forces et les influences devraient être mutuelles (action = réaction). Comme nous l"avons vu dans l'article 3 au chapitre 2-2, ceci constitue en fait l'essence de la philosophie du "relationalisme". Chaque entité dans l'univers évolue dynamiquement, en étant en interaction avec tout le reste de l'univers.

Puis, Lee Smolin a mis en avant que le seule façon de satisfaire ces principes et de découvrir une théorie cosmologique qu'on puisse manipuler et utiliser est de faire l'hypothèse que les lois la nature évoluent au cours du temps. C'est ce qu'il a décrit au chapitre 14 de son livre dont j'ai donné "ma lecture" dans l'article 7 avec un développement prometteur qui est "la dynamique des formes" ou des configurations (chapitre 2-3). Elle évoque une notion globale privilégiée du temps au sein de la relativité générale. Elle est ni plus ni moins qu’une alternative permettant de décrire l’étendue spatio-temporelle et gravifique en concurrençant la cosmologie relativiste d’Einstein. Le principe central est que toute réalité est connectée aux formes des objets et tout changement et tout changement réel n'est que changement de ces formes. La taille intrinsèque d'un objet est une illusion et ne veut rien dire fondamentalement. Cette théorie alternative a une longue histoire. Elle tire son origine d’une formulation alternative de la relativité, le formalisme ADM (par Richard ArnowittStanley Deser et Charles W. Misner), puis d’une interprétation du principe de Mach (ni espace ni temps absolu; tout est relation). C'est Julian Barbour, un grand défenseur de la philosophie relationnelle, qui créa le changement de perspective avec son livre de 1999 "la fin du tempsL'équivalence relativité générale/dynamique des formes est un exemple de ce que les physiciens appellent une dualité. Il s'agit de deux descriptions d'un même phénomène, dont chacune est complète et cependant incompatible avec l'autre. C'est une découverte de la physique contemporaine. Elle fut découverte (sous différentes formulations) en 1995 par Juan Malcadena dans le contexte de la théorie des cordes avec la correspondance ADS/CFT

C'est cette notion de temps réel, dans laquelle les lois de la nature évoluent, accompagnés des principes que nous venons d'énumérer (en caractères gras), qui nous fournit, dit  Lee Smolin, une base pour une nouvelle théorie cosmologique, dont les développements sont décrits dans les chapitres 11 (mon article 4) à 18 (mon article 11)  du livre. Ces développements ne sont pas encore des faits et ne constituent pas encore une théorie cohérente, mais "ce sont plutôt une vision de la façon dont on pourrait concevoir à la fois l'univers et les missions de la cosmologie". Tout ceci est spéculatif, mais il en résulte des prédictions testables qui pourront un jour être confirmées par l'expérience, ce qui conduit à une cosmologie plus scientifique. La notion de temps réel et global est utile pour résoudre d'autres problèmes non résolus en physique comme cela a été vu aux chapitres 12 (mon article 5: La mécanique quantique et la libération de l'atome) et au chapitre 13 (mon article 6 Le combat de la relativité et du quantum). Lee Smolin y présente entre autres deux approches vers une théorie plus profonde des phénomènes quantiques nécessitant que le temps soit fondamental. Ces approches semblent différer suffisamment de la mécanique quantique pour pouvoir en être distinguées expérimentalement.

Un autre aspect où opère le temps réel: Au niveau macroscopique, Le temps apparaît à ce niveau non quantique où, de même que la thermodynamique émerge via des concepts (température, pression, densité, entropie), il apparaît fortement directionnel avec plusieurs flèches distinguant le passé du futur. Ce fait de l'asymétrie temporelle de l'univers est déroutant dans les théories où il est non essentiel (où il n'existe pas), celles du paradigme newtonien notamment. Cela explique que les caractéristiques de notre univers soient attribuées à un choix improbable des conditions initiales alors que la difficulté pourrait être évitée en supposant que le temps est réel et que la théorie fondamentale est aussi asymétrique par rapport au temps, que l'univers semble l'être. Toutefois, l'idée d'un temps global où notre expérience du temps qui passe est partagée dans tout l'univers entre directement en conflit avec la relativité de la simultanéité de la relativité restreinte et générale. Mais il faut l'affronter, car la relativité de la simultanéité et l'idée que la réalité est une notion partagée conduisent à la vision de l'univers-bloc dans laquelle l'aspect le plus fondamental de notre expérience, le passage du temps, n'est pas réel. Mais l'hypothèse qu'il existe un temps global privilégié doit être confirmé par l'expérience. C'est la raison pour laquelle Lee Smolin a adopté des hypothèses pouvant mener à de nouvelles prédictions pour laquelle elles pourront être vérifiées. 

     3-2) Le dilemme des méta-lois. 

     -L'idée que les lois évoluent portent ainsi l'espoir de rendre la physique fondamentale plus prédictive. Mais cette idée porte aussi en elle un dernier dilemme. Si les lois physiques sont évolutives, alors qu’est-ce qui gouverne leur évolution ? Existe t-il une loi qui gouverne la façon dont les lois évoluent, une loi qui agit sur des lois plutôt que directement sur des particules élémentaires? Ce sera une méta-loi puisqu'elle agit sur les lois. Cela pourrait être difficile d'observer cette méta-loi car elle pourrait n'agir que pendant des épisodes violents comme le big bang. Mais ne devrait-elle pas y avoir une telle loi si on veut une explication complète pour notre univers, réalisant pleinement le principe de raison suffisanteMais cela ne règle pas la question "pourquoi ces conditions initiales? En effet, si une méta-loi peut agir sur les lois passées pour façonner les lois dans le futur, une partie de l'explication de ce que sont les lois aujourd'hui repose sur ce que furent ces lois antérieures et alors pourquoi cette méta-loi? On pourra invoquer une méta-méta-loi et enclencher ainsi une régression à l'infini. C'est un face du dilemme, l'autre face étant qu'il n'y a aucune méta-loi. Dans ce cas, il y aurait un élément de hasard dans l'évolution des lois, ce qui fait que tout n'est peut-être pas explicable et alors dit Lee Smolin, "le principe de raison suffisante est vérolé aux fondations mêmes de la science". C'est ce que Roberto Mangabeira Unger et Lee Smolin appellent le dilemme des méta-lois. 


     -Pourtant, pour Smolin ce n'est pas une impasse, mais au contraire une grande chance scientifique, une provocation à devoir inventer une nouvelle sorte de théorie (celle qu'il cherche?) qui la résoudra. En attendant, ce dilemme.est temporairement  contourné par la sélection naturelle cosmologique décrite dans le chapitre 11 lorsqu'on fait l'hypothèse d'une méta-loi limitée et statistique. Une meilleure compréhension de tout ceci pourrait certes être apportée par une théorie quantique de la gravitation (comme le gravitation quantique à boucles) ou la théorie des cordes (contexte dans lequel cette idée a été originellement conçue), mais comme ne l'a pas encore, la S. N. C. est déjà à la fois explicative et falsifiable. Voir mon article 4 chapitre 3 où il est question de la Puissance de la sélection naturelle cosmologique VS le principe anthropique: Lee Smolin affirme que, à la différence du principe anthropique, la sélection naturelle cosmologique offre une véritable explication [que Jean Paul Baquiast évoque aussi avec le darwinisme quantique dans nouvelles théories sur l'évolution], à la raison pour laquelle les paramètres du modèle standard paraissent accordés pour un univers qui est rempli d'étoiles à longue durée de vie et ont, au cours du temps, enrichi l'univers en carbone, oxygène et autres éléments nécessaires à mise en place de la complexité, ce qui a permis l'apparition de la vie. Les paramètres dont les valeurs sont ainsi, en un sens expliqués [alors que dans le modèle standard ces paramètres sont des données "sorties du chapeau" et inexpliquées], incluent les masses du proton, du neutron, de l'électron, du neutrino électronique et les intensités des 4 interactions fondamentales. Il y a même un bonus. L'explication concerne la maximisation de la production de trous noirs et une conséquence est la fabrication d'un univers hospitalier pour la vie. Remarque: Vilenkin, "père", avec Paul Steinhardt, de la théorie intemporelle de l'inflation éternelle, théorie en opposition avec l'inflation chaotique de Linde, (théorie dans laquelle les lois évoluent) a fait la remarque suivante dans On cosmic natural selection, à propos de la sélection naturelle cosmologique): "The rate of black hole formation can be increased by increasing the value of the cosmological constant. This falsifies Smolin's conjecture that the values of all constants of nature are adjusted to maximize black hole production". Cela rend la sélection naturelle cosmologique scientifique car falsifiable, mais on est encore loin d'une théorie cosmologique le l'univers. De plus, cette théorie fait plusieurs prévisions véritables, qui sont aussi falsifiables par des observations couramment réalisables. Par exemple, les étoiles à neutrons ne peuvent pas être plus massives qu'une certaine limite. En effet, la fin des étoiles massives abouti aux étoiles à neutrons qui sont le résidu compact issu de l'effondrement gravitationnel du cœur de l'étoile quand celle-ci a épuisé son combustible nucléaire. Cet effondrement s'accompagne d'une explosion des couches externes de l'étoile, qui sont complètement disloquées et rendues au milieu interstellaire, phénomène appelé supernova. Au-delà d'une limite de masse, l'étoile s'effondrera en un trou noir. Cette limite (environ 1,5 à 3 masses solaires) s'appelle limite de Oppenheimer-Volkoff (Elle doit son nom aux deux physiciens qui ont complété les travaux précédemment entrepris par le physicien Richard C. Tolman à ce sujet, c'est à dire J. Robert Oppenheimer et George M. Volkoff). Elle correspond à la masse maximale théorique que peut avoir une étoile à neutrons. Au-delà de cette valeur, l'objet s'effondre alors en trou noir. Cette limite ne doit pas être confondue avec la limite de Chandrasekhar, qui est la masse maximale que la pression de dégénérescence électronique d'un objet peut supporter sans qu'il y ait d'effondrement gravitationnel en étoile à neutrons. Ainsi lors de l'explosion d'une étoile en supernovae, la région centrale de l'étoile qui a explosé s'effondrera soit en étoile à neutrons, soit en trou noir: voir limites gravitationnelles.

     -Une autre approche d'une méta-loi est le principe de précédence    (voir https://arxiv.org/pdf/1205.3707.pdf). Ce principe est discuté dans le chapitre 12 du livre (voir mon article 5) au chapitre 3-2) Pour une explication plus technique: voir Lee Smolin Précédence et la liberté dans la physique quantique   (https://arxiv.org/pdf/1205.3707v1.pdf"Une nouvelle interprétation de la mécanique quantique est proposée selon laquelle la priorité, la liberté et le jeu de la nouveauté jouent le rôle central. Ceci est basé sur une modification des postulats de la théorie quantique donnés par Lluís MasanesMarkus P. Müller. Nous soutenons que la mécanique quantique se caractérise uniquement comme la théorie probabiliste dans laquelle les systèmes individuels ont une liberté maximale dans leurs réponses à expérimenter, compte tenu des axiomes raisonnables pour le comportement des probabilités dans une théorie physique. Ainsi, dans la mesure où les systèmes quantiques sont libres, dans le sens de Conway et Kochen, il y a un sens dans lequel ils sont au maximum libres. Nous proposons également que les lois de l' évolution quantique résultent d'un principe de priorité, selon laquelle le résultat d'une mesure sur un système quantique est choisi au hasard parmi l'ensemble des résultats des exemples précédents de la même mesure sur le même système quantique. Cela implique que les lois dynamiques pour les systèmes quantiques peuvent évoluer en tant que l'univers évolue, parce que de nouveaux précédents sont générés par la formation de nouveaux états intriqués.") Ces deux chercheurs, dans "Une dérivation de la théorie quantique à partir des exigences physiques" affirment: "la théorie quantique est généralement formulée en termes de postulats mathématiques abstraits, impliquant des espaces de Hilbert, vecteurs d'état, et les opérateurs unitaires. Dans ce travail, nous montrons que le formalisme complet de la théorie quantique peut plutôt être dérivé de cinq exigences physiques simples fondées sur des hypothèses élémentaires: la préparation, les transformations et les mesures. Ceci est plus similaire à la formulation habituelle de la relativité restreinte, où deux exigences physiques simples - les principes de la relativité et de l'invariance de la vitesse de lumière - sont utilisées pour calculer la structure mathématique de l'espace-temps de Minkowski.  Dans cet article 5 on peut noter le chapitre 4) Que peut apporter la précédence pour comprendre la physique quantique avec cette nouvelle formulation et éclairer l'énigme de ses mystères? [...]Un tel principe ne contredit pas le déterminisme et explique tous les exemples dans lequel le déterminisme par des lois fonctionne. Mais il n'interdit pas que de nouvelles mesures produisent de nouveaux résultats non prédictibles à partir de la connaissance du passé. C'est ce que Smolin appelle freedom and novelty: il pourrait y avoir au moins un petit degré de liberté dans l'évolution de nouveaux états, sans contredire l'application des lois aux circonstances qui se sont produites de façon répétitive dans le passé. Ce principe de précédence ou règle du précédent est une règle de droit s'appliquant particulièrement dans les  pays de common law. Cette règle veut que les tribunaux rendent des décisions conformes aux décisions antérieures lorsqu'ils sont confrontés à des cas similaires. L'idée de Smolin sur la précédence suggère que quelque chose de similaire pourrait bien opérer dans la nature. Il a même eu la surprise de découvrir que Charles Sanders Peirce a parlé des lois de la nature comme d'habitudes prises au cours du temps  (cité dans drgoulu.com): "Toutes choses ont une tendance à prendre des habitudes. Pour les atomes et leurs constituants, les molécules et les groupes de molécules, et en bref chaque objet réel concevable, il y a une plus grande probabilité d’agir comme lors d’une occasion antérieure semblable qu’autrement. Cette tendance elle-même constitue une régularité, et ne cesse de s’intensifier. En regardant dans le passé nous regardons où il s'agissait d'une tendance de moins en moins décidée. "A Guess at the Riddle" dans The Essential Peirce, Selected Philosophical Writings".  Poursuivons avec le chapitre 4-2) La liberté quantique. 

* Illustration de ce que peut apporter la précédence en mécanique quantique. Considérons un processus quantique dans lequel un système est préparé puis mesuré et ceci de nombreuses fois. La règle de Born donne les probabilités pour chacune des mesures faites dans le passé. Le résultat pour toute occurrence future de ce processus est alors choisi aléatoirement dans la collection de résultats des cas passés. Mais s'il n'y a pas de précédent, par exemple dans le cas où le système a été préparé avec une valeur d'une propriété vraiment nouvelle, alors le résultat de la mesure sera libre (dans le sens où il ne peut être déterminé par rien dans le passé). 

* On ouvre donc une porte vers la liberté quantiqueHuw Price, dans des articles et des conférences où il revisite le modèle de rétrocausalité d'Olivier Costa de Beauregard (l'Einstein de la télépathie), afin de montrer que notre passé pouvant être localement aussi incertain que notre futur (au sens quantique), montre que notre libre arbitre peut agir sur notre futur, puisque les causes réelles de nos décisions peuvent reposer sur un passé resté incertain (au sens quantique). Philippe Guillemant va même jusqu'à parler de l'intention des systèmes quantique. Cela ouvre peut-être une autre porte de la physique de demain. Sera t-elle en accord avec celle que Lee Smolin appelle de ses voeux? Cette autre approche d'une méta-loi, le principe de précédence, partiellement statistique, contourne elle aussi le dilemme des méta-lois. Même son renvoi à plus tard peut donc s'avérer fructueux, ouvrant un espace pour des hypothèses pouvant être étudiées expérimentalement et qui suggèrent de nouvelles questions et de nouvelles approches. Mais pour trouver une solution au dilemme des méta-lois, il faut que la dynamique par laquelle les lois évoluent soit suffisamment différente des lois qui nous sont familières afin les questions pourquoi cette méta-loi? ou pourquoi ces conditions initiales? ne surgissent plus.

     3-3) Lee Smolin propose une approche qui résout le dilemme des méta-lois d'une façon surprenante.

Supposons que n'importe quelle paire de propositions pour une méta-loi soient équivalentes, elles auraient des effets identiques sur la façon dont les lois évoluent. En page 324 du livre il est précisé que cette idée est réalisée dans un modèle dans  https://arxiv.org/abs/0803.2926 (Un modèle simple de matrice cubique est présenté, qui présente des troncatures qui, a t-on soutenu, mènent au niveau classique à une variété de théories des champs de jauge et de la gravité. Celles-ci incluent la théorie de Chern-Simons    (voir http://massuyea.perso.math.cnrs.fr/notes/Chern-Simons.pdfdans d = 3 et la théorie de BF et la relativité générale dans d = 4. La relativité générale couplée à la théorie de Yang-mills pour tout SU (N) peut également découler de corrections quantiques.

Sur la base de ces résultats, nous supposons qu'il existe de grandes classes d'universalité de théories de jauge de coupure et de gravité, liées par des transformations qui mélangent les symétries locale et spatio-temporelle. Si notre univers est décrit par l'une de ces théories, alors la question du choix des lois de la physique est en grande partie intégrée au problème du choix des conditions initiales en cosmologie). Selon Lee Smolin, il pourrait y avoir un principe d'universalité de la méta-loi, comme il existe un principe d'universalité en informatique; l'universalité dans cette sphère signifiant que toute fonction pouvant être calculée par un ordinateur peut être calculée par n'importe quel autre ordinateur, quel que soit le système d'exploitation qu'il fait tourner. C'est une idée analogue pour les méta-lois, affirmant que cela n'a pas de sens de savoir quelle méta-loi opère, puisque toutes les prédictions expérimentales seront les mêmes dans tous les cas. 
     3-4) Idée du mariage de la loi et de la configuration.C'est encore une autre approche d'une science de de la cosmologie qui s'émanciperait du  paradigme newtonien. Il n'y aurait plus deux choses à connaître, la loi et la configuration ou l'état, mais seulement une, qui les unifie dans une méta-configuration contenant de l'information sur les deux. Tout ce qui est réel est réel dans l'instant présent. La loi agit, donc sa spécification fait partie du moment présent et les spécifications de la loi et celles de la configuration ne peuvent trop différentes. Alors, on peut les unifier dans une méta-configuration. C'est de cette façon que Galilée a unifié les domaines terrestres et célestes. Alors dit Lee Smolin, "il est peut-être temps d'unifier leur ombre, qui est la distinction entre la loi intemporelle et la configuration liée au temps". Cette méta-configuration serait pilotée par une règle simple explicable par un principe d'universalité. Le choix de la configuration initiale spécifierait aussi bien la loi initiale que les conditions initiales. Il y aurait des aspects qui évolueraient rapidement, qui compteraient comme la configuration, évoluant via ce qu'on pourrait appeler les lois, celles-ci étant spécifiées via des aspects qui bougeraient beaucoup plus lentement. Mais sur de longues échelles de temps, la distinction entre les lois et et les configurations ne pourrait plus être faite. Lee Smolin explique ici qu'il a développé un modèle simple de cette idée, qui n'est pas jusqu'ici très réaliste, voir https://arxiv.org/abs/1201.2632: "
Nous abordons la question de savoir pourquoi des lois particulières ont été sélectionnées pour l'univers en proposant un mécanisme permettant à ces lois d'évoluer. Normalement, dans les théories physiques, les lois intemporelles agissent sur des états évoluant dans le temps. Nous proposons qu'il s'agisse d'une approximation, bonne sur des échelles de temps plus courtes que les échelles cosmologiques, au-delà desquelles les lois et les états sont fusionnés en une seule entité qui évolue dans le temps" (en .pdf: https://arxiv.org/pdf/1201.2632.pdf).
    

4) Une conclusion de ma lecture du livre
     4-1) Ces deux idées, le principe d'universalité de la méta-loi et Idée du mariage de la loi et de la configuration, prises avec le le principe de précédence et la sélection naturelle cosmologique  donnent 4 manières d'aborder le dilemme des méta-lois. Ce ne sont que des premiers pas, mais Lee Smolin pense qu'il n'est pas exagéré de dire que la direction que prendra la cosmologie au XXIè siècle sera déterminée par la manière dont on résout le dilemme des méta-lois. 

     4-2) Les mathématiques et la science. Le livre s'est ouvert sur des questions concernant le rôle que les mathématiques jouent dans la science. Un retour sur sur ce sujet est nécessaire, car la réalité du temps a d'importantes implications sur quant à leur rôle dans la physique. On sait qu'à l'intérieur du paradigme newtonien,un espace des configurations intemporel et les lois peuvent aussi être représentées par des objets mathématiques ainsi que leurs solutions, qui sont des histoires du système. Les mathématiques ne correspondent pas à des processus physiques réels, mais à ce que Lee Smolin nomme leurs enregistrements, une fois qu'ils sont achevés et qui sont aussi, par définition intemporels. Le monde lui, reste un enchevêtrement de processus évoluant au cours du temps pour lequel seuls de petits fragments sont représentables par des objets mathématiques intemporels. Comme nous l'avons vu dans l'article 2: "chapitre 3 Le paradigme newtonien vu comme reflet mathématique de la nature est t-il un fantasme métaphysique? [...] Mais, si on ne peut pas séparer le rôle des lois et et conditions initiales, le paradigme newtonien ne perd t-il pas son pouvoir explicatif des causes des phénomènes physiques. La mécanique newtonienne ou la physique quantique étaient pourtant de bonnes candidates pour être des théories fondamentales, miroirs parfaits du monde naturel où tout ce qui est vrai de la nature trouverait un écho dans un fait mathématique qui serait vrai pour la théorie. Le paradigme de newton, basé sur des lois "intemporelles" agissant sur un espace de configuration intemporel est dans ce cadre, essentiel à cet effet miroir [...] 3-2): "La physique expérimentale est l'étude des subdivisions de la nature. -Le sous-système modélisé par une théorie approchée comme s'il existait seul dans l'univers, en négligeant tout ce qui lui est extérieur, s'appelle un système isolé". Alors, comme le paradigme newtonien n'est pas applicable à une échelle incluant l'univers dans sa totalité, Lee Smolin conclut qu'il n'est pas sûr qu'il y ait d'objet mathématique correspondant à l'histoire exacte de l'univers entier. Il peut ne pas y avoir non plus, pour l'univers pris comme un tout d'espace de configurations intemporel ni de lois intemporelles représentées par des objets mathématiques universels. 

     -Alors, que penser des mathématiques et pourquoi y a t-i quelque chose plutôt que rien? Faut-il les penser de façon platonicienne, comme de nombreux mathématiciens? (Les entités mathématiques ont une existence objective indépendante, et ne sont pas des artefacts de l'esprit humain. Ce ne sont pas de vulgaires abstractions tirées du monde sensible (connu par les sens), ni de pures conventions, ni de simples instruments, mais des êtres jouissant d'une vie propre, comme les Idées de Platon ou même comme les êtres physiques). Lee Smolin explique sa vision en évoquant des anecdotes deux mathématiciens renommés. John Archibald_Wheeler avait coutume d'écrire ses équations sur un tableau noir, de reculer, puis de dire, "Maintenant je vais frapper dans mains et un univers va naître",ce qui ne se produisait évidemment pas. Il a dit aussi, "Aucun phénomène n'est un phénomène réel jusqu'à ce qui soit observé". Stephen Hawking, lui, a demandé, dans "une brève histoire du temps", "quelle est cette chose qui insuffle la vie à ces équations et fabrique l'univers qu'elles auront à décrire?" De ces anecdotes doit-on conclure comme Smolin qu'il est absurde que les mathématiques précèdent la nature, ce qui va à l'encontre, me semble-t-il de la vision platonicienne? En réalité, elles viennent, dit Lee smolin,,après la nature et elles n'ont pas le pouvoir de générer. Alors que les conclusions en mathématiques viennent de l'implication logique, dans la nature, les événements sont générés par des processus causaux opérant dans le temps. Les implications logiques ne sont pas les processus causaux, même si elles peuvent modéliser certains de leurs aspects. Ainsi, la logique et les mathématiques ne peuvent saisir la totalité de la nature, la logique n'est pas le miroir de la causalité. Il y a des aspects de l'univers qui ne seront jamais représentables en mathématiques. Et en particulier, l'un d'eux, c'est que dans le monde réel, il y a toujours un instant particulier. Cette leçon, que permet de saisir la réalité du temps, est que la nature ne peut être capturée par un système logique ou mathématique quel qu'il soit. 

Cela rappelle étrangement les théorèmes de Gödel que j'ai évoqués dans mon article à propos de Motl: "The referent frame, l'équation bogdanov", au chapitre 5-2: "[...] Le principe d'incertitude implique que lorsqu'on observe une particule élémentaire, par exemple, on peut observer soit sa position, soit sa quantité de mouvement (vitesse = masse x vitesse), mais pas les deux en même temps. Une des conséquences, c'est qu'il n'est pas possible de parler de trajectoire pour une particule quantique. Ce que proposent les frères Bogdanov, c'est de remplacer cette incertitude par un autre concept, qui vient d'ailleurs des mathématiques, notamment du mathématicien Kurt Gödel, (compagnon d'Einstein dans les années 1930 à Princetown). Ce que dit le théorème de Gödel:

"Nous avons vu que la notion de « démontrabilité » est toujours relative à un système d’axiomes. Cela veut dire qu’une certaine affirmation mathématique peut très bien être démontrable avec un système, mais pas avec un autre ! Ce dont ont voulu s’assurer Hilbert et sa bande au début du XXème siècle, c’est qu’il était possible de construire un système d’axiomes parfait, tel que toutes les propositions mathématiques vraies y soient démontrables. Un tel système serait dit « complet ». Et c’est précisément cet espoir que Gödel a ruiné : il a démontré que dès que l’on veut faire au minimum de l’arithmétique des nombres entiers, quel que soit le système d’axiomes qu’on utilise, il existera toujours des énoncés vrais mais indémontrables. On dit que ces énoncés sont indécidables. Cela signifie qu’il n’existe pas de système d’axiomes complet, et c’est pour cela que l’on appelle ce théorème, le théorème d’incomplétude. Pour reprendre l’analogie avec l’échafaudage, on peut y mettre autant de piliers qu’on veut, il existera toujours des fenêtres de l’immeuble qu’on ne pourra pas atteindre !" Cela signifie qu’il n’existe pas de système d’axiomes complet, et c’est pour cela que l’on appelle ce théorème, le théorème d’incomplétude."

Les Bogdanov, en utilisant ces résultats peuvent dire: "Gödel a démontré que dans tout système, il y a toujours de l'inconnaissable, il y a toujours de l'incomplétude, c'est à dire que la cause qui a permis à ce système soit d'exister, soit d'évoluer, cette cause, ou ces causes,  peuvent être renvoyées à l'extérieur même de ce système. Et quand on applique cette idée d'incomplétude à l'Univers et au comportement des particules élémentaires. on en est conduit à cette conclusion, c'est qu'il existe dans l'Univers un principe d'incomplétude: nous ne connaissons pas les "déterminants fondamentaux" qui guident le comportement des particules élémentaires. Cela ne veut pas dire que le système est incertain et gouverné par le hasard, cela veut simplement dire que nous ne connaissons pas une certain nombres de "déterminants", de facteurs essentiels qui guident le comportement du système et qui sont à l'extérieur de ce système et pire, qui sont à l'extérieur de l'espace-temps. En fait, il existe des données qui guident le comportement des choses, des événements visibles dans l'espace-temps et cependant ces déterminants sont à l'extérieur de l'espace-temps. Ils surgissent dans l'espace-temps sous la forme de ces phénomènes, phénomènes qui ont évidemment la qualité d'être entourés d'un certain flou. Mais ce flou, c'est ce qu'on appelle flou quantique, il ne relève que d'une connaissance "de notre point de vue"  incomplète de ce système, parce que précisément, le système n'est pas connaissable, dans la mesure où ces déterminants sont à l'extérieur de l'espace-temps. "

C'est aussi le message de Frank Wisser dans le site integralworld.net/visser148.html au chapitre UN MONDE AU-DELÀ DE LA PHYSIQUE dans lequel Stuart Kauffman écrit: "[...] Je dis que Dieu est le caractère sacré de la nature. Et vous pouvez aller au-delà de cela. Vous pouvez dire que Dieu est la nature. C'est le dieu de Spinoza. C'est le Dieu en qui Einstein croyait. Mais leur vision de l'univers était déterministe. La nouvelle vision est que l'évolution de l'univers est partiellement sans loi et sans cesse créative. Nous sommes les enfants de cette créativité [...]Kauffman, qui met l'accent sur la créativité de l'univers, a écrit un livre sur la religion dans lequel il propose de "réinventer le sacré": une nouvelle vue de la science, de la raison et la religion (2010), l' humanité dans un univers créatif (2016) et le récent "A world beyond physics": l'émergence et l'évolution de la vie(2019). Mais il essaie de naturaliser la religion, de trouver une "divinité naturelle", sans y introduire un esprit. Une de ses phrases célèbres est: « Je pense que la créativité dans la nature est si magnifique et si écrasante que c'est assez Dieu pour moi (it's God enough for me), et je pense pour beaucoup d' entre nous, si nous y réfléchissons.» Kauffman met l'accent sur la créativité de l'univers. Qui aurait pu s'attendre à ce qu'il y ait jamais des éléphants dans cet univers, demande-t-il. Aucune loi de la physique ne prédirait jamais que cela se produise.

Avec Lee Smolin qui affirme que la nature ne peut être capturée par un système logique ou mathématique quel qu'il soit nous avons ici trois visions de la nature qui pourraient un jour se montrer des aspects compatibles d'une même réalité (-L'univers est, simplement, il survient, le temps est réel, -La créativité du réel est la complexité, -Avant le big bang, est l'information). Mais pour Lee Smolin, l'univers est unique, il ne survient qu'une fois, comme le fait chaque événement... unique, que la nature héberge. Pourquoi il est, pourquoi il existe quelque chose plutôt que rien n'est peut-être pas une question ayant une réponse. La physique quantique semble répondre: Parce que Rien est instable, voir [2],. Et sauf que, précise Smolin, peut-être que, exister, c'est être en relation avec d'autres choses qui existent, et l'univers est simplement l'ensemble de toutes ces relations. L'univers lui-même n'a aucune relation avec quoi que ce soit situé en dehors. Se demander alors pourquoi il existe, plutôt que le néant, sort du champ du principe de raison suffisante.
     -Alors comment exprimer la science si la 
nature ne peut être capturée par un système logique ou mathématique quel qu'il soit? Sous quelle forme les découvertes de la cosmologie doivent-elles être exprimées si ce n'est pas comme à l'heure actuelle dans une unique loi intemporelle agissant sur un espace de configurations intemporel? C'est, selon Lee Smolin une question dont dépend le futur de la cosmologie. Les exemples que nous avons vu, comme la sélection naturelle cosmologique (article 4) ou lprincipe de précédence (article 6) démontrent qu'il est possible de concevoir des théories scientifiques testables qui vont au-delà du paradigme newtonien. De plus, on sait que, dans l'histoire des sciences, il y a de nombreuses hypothèses qui n'ont pas besoin d'être exprimées mathématiquement. Et dans certains cas, les mathématiques ne sont pas nécessaires pour trouver leurs conséquences. C'est le cas de la sélection naturelle: même si certains de ses aspects ont été saisis das des modèles mathématiques simples, aucun d'entre eux ne saisit toute la diversité de mécanismes par lesquels la sélection naturelle agit dans la nature. En effet, de nouveaux mécanismes d'évolution peuvent émerger à tout instant, tandis que de nouvelles espèces apparaissent. Les hypothèses, pour être scientifiques, doivent suggérer des observations grâce auxquelles elles pourront être vérifiées et confirmées ou bien infirmées. Parfois cela requiert l'expression mathématique ... parfois non! Les mathématiques sont un langage de la science, c'est une méthode puissante et importante, mais le lien entre les résultats des calculs mathématiques et les résultats expérimentaux doit être exprimé en langage ordinaire puisque les expériences se déroulent hors des mathématiques, dans le monde réel. Finalement, conclut Lee Smolin, même si les mathématiques sont un formidable outil; ce n'est pas leur langage qui a le dernier mot, le langage qui a le dernier mot en science  est LE LANGAGE.    


     4-3) Pour conclure, quel peut être le nouveau chemin vers une nouvelle théorie à laquelle aspire Lee Smolin

[https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3850: lee smolin et la physique contemporaine

https://www.dunod.com/sciences-techniques/rien-ne-va-plus-en-physique-echec-theorie-cordes: Rien ne va plus en physique ! L'échec de la théorie des cordes]

 

Nous sommes face à un défi qui ne doit pas être sous-estimé pense Smolin. La science cosmologique est dans une crise (>La renaissance du temps : pour en finir avec la crise de la physique?  par Bernard Dugué)Nous pouvons faire le pari que continuer sur la base des méthodologies qui ont si bien servi la science jusqu'à maintenant ne nous mènera nulle part. C'est ce que nous avons pu voir à partir des  paradoxes qui s'ensuivent [Nous avons vu dans mon article 1 (l'erreur et le dilemme cosmologique), donnant ma lecture de la renaissance du temps chapitre 8, que la seule manière d'échapper à aux problèmes, dilemmes et paradoxes liés à ce paradigme, est d'adopter une méthodologie qui va au-delà du paradigme newtonien]. Il semble donc qu'il faille avancer dans l'inconnu, face à un choix de programmes radicaux. Nous ne pourrons décider lequel est correct que lorsque nous verrons des directions conduisant à des prédictions testables pour de nouvelles observations et quand ces observations seront faites. Par ailleurs, toute nouvelle théorie devra offrir des explications solides pour des faits connus, mais pour l'instant mystérieux.

Pour comparer les choix possibles, le tableau suivant résume les paires d'affirmations contraires que Lee Smolin a citées dans son livre et qui soulignent ce qu'implique de prendre le temps comme une illusion ou au contraire comme une réalité:

 

 

Le temps est une illusion. La vérité et la réalité sont intemporelles

Le temps est l'aspect le plus réel de notre perception du monde. Tout de ce qui est vrai et réel est tel à un moment de temps qui est une succession d'instants

L'espace et la géométrie sont réels

L'espace est émergent, et une approximation.

Les lois de la nature sont intemporelles et inexplicables, en dehors d'une sélection par le principe anthropique.

Les lois de la nature évoluent dans le temps et peuvent être expliquées par leur histoire.

Le futur est déterminé par les lois de la physique agissant sur les conditions initiales de l'univers.

Le futur n'est pas totalement prédictible et de ce fait partiellement ouvert.

L'histoire de l'univers est, dans tous ses aspects, identique à un certain objet mathématique.

De nombreuses régularités dans la nature peuvent être modélisées par des théories mathématiques. Mais toute propriété de la nature n'a pas son reflet dans les mathématiques.

L'univers est spatialement infini. Les prédictions probabilistes sont un problème, parce qu'elles aboutissent à prendre le quotient de deux grandeurs infinies.

L'univers est spatialement fini. Les propriétés sont des fréquences relatives ordinaires.

La singularité initiale est le début du temps(dans le cas où l'on définit le temps) et est explicable.

Le big bang est en réalité un rebond qui doit être expliqué par l'histoire de l'univers précédent.

Notre univers observable est l'un d'une collection infinie d'univers existants simultanément mais non observables.

Notre univers est une étape dans une succession d'ères de l'univers. Les fossiles, ou les reliques, d'ères antérieures, pourraient être observées dans les données cosmologiques.

L'équilibre est l'état naturel et le destin inévitable de l'univers.

Seuls de petits sous-systèmes de notre univers parviennent à l'équilibre uniforme ; Les systèmes gravitationnellement liés évoluent vers des configurations structurées hétérogènes.

La complexité et l'ordre observés sont un accident aléatoire dû à de rares fluctuations statistiques.

L'univers s'auto-organise naturellement vers des niveaux de complexité croissants, pilotés par la gravitation.

La mécanique quantique est la théorie finale et l'interprétation correcte est qu'il y a une infinité d'histoires alternatives se produisant réellement

La mécanique quantique est une approximation d'une théorie cosmologique inconnue

Ce qu'on peut constater, c'est que le programme de recherche basé sur l'univers intemporel qui adopte la mécanique quantique et le multivers comme théorie finale est là depuis plus de deux décennies (cf Aurélien Barrau) et il n'a pas produit uns seule prédiction réfutable pour une expérience qui pourrait être à notre portée, si ce n'est les spéculations sur un nouveau type de phénomène, les collisions d'univers-bulle, dont les restes pourraient être observés si nous avons de la chance. En fait, ces spéculations ne sont pas des prédictions réfutables, car un échec à vérifier les prédictions peut être expliqué sans qu'il en coûte à la spéculation. Et les difficultés fondamentales de ce programme n'ont pas non plus été résolues. Ces difficultés sont liées à plusieurs raisons:

*L'univers dans lequel nous vivons est l'un parmi un nombre infini d'infini d'univers, tous non observables à l'exception de cet univers.

*Quelle est la définition des probabilités quand il y a un nombre infini de copies de chaque événement?

*Ni la théorie ni l'observation ne peuvent contraindre l'invention de scénarios sur des choses qui pourraient être vraies mais hors de portée de nos observations.


Lee Smolin pense que l'histoire décrira ces idées comme des échecs, échecs dus à une approche inadaptée d'un problème fondamental en science. L'échec vient d'avoir pris une méthode adaptée à l'étude de petites parties de l'univers pour l'appliquer à l'ensemble de ce qui existe. Cet échec ne peut être corrigé juste en inventant un scénario du même type. Ce n'est pas par une méthode qui prend les lois et les conditions initiales comme données d'entrée qu'on pourra répondre aux questions cosmologiques telles que pourquoi ces lois? ou pourquoi ces conditions initiales? La tâche set titanesque et il est trop tôt pour dire si une tentatives d'échafauder des hypothèses sur l'évolution des lois et faisant intervenir une histoire possible de l'univers avant le big bang est vraie, mais il est encourageant de savoir, dit Lee Smolin, que des observations actuelles et dans un futur proche pourraient nous amener à les rejeter comme étant fausses. Cela suggère que les scénarios dans lesquels l'univers est une étape dans une succession d'univers sont testables et de ce fait scientifiques. La suggestion la plus radicale dans cette direction de pensée est basée sur la réalité du moment présent et du principe que tout ce qui est réel l'est dans le moment présent. Cela implique que la physique ne peut plus être comprise comme la quête d'un double mathématique, identique de l'univers. Ceci est un fantasme métaphysique qui a inspiré des générations de théoriciens mais qui bloque maintenant le chemin vers le progrès selon Smolin. Les mathématiques servent la science, mais elles ne pourront plus en être la Reine. Il n'est plus possible de voir des lois absolues, intemporelles, dicter l'évolution de de la configuration du monde, qui est ancrée dans le temps. Dans notre monde, qui vit une ère cosmologique relativement froide et calme, si on suppose que tout ce qui est réel est réel à un instant, alors la distinction entre les lois et les états doit être de nature relative. Mais dans d'autres ères, plus violentes, la distinction doit se dissoudre en un description nouvelle du monde, totalement dynamique, qui soit rationnelle et réponde au principe de raison suffisante

Liens pour ce paragraphe:

[http://www.philipmaulion.com/article-bienvenu-au-momensent-de-lee-smolin-117515126.html : Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin. "Il es temps que la physique reconnaisse que le temps est réel [...]  ‘l’univers comme un tout’, de la relativité générale, dans lequel le moment présent n’a pas de sens – tout ce qui existe c’est, tout d’un coup, la totalité de l’histoire de l’univers, sans temporalité. Quand les lois de la physique sont décrites mathématiquement, les processus causaux qui illustrent l’activité du temps sont représentés par des implications logiques intemporelles. Mais l’univers réel a des propriétés qui ne sont pas représentables par un quelconque objet mathématique. Une de celles-ci est qu’il y a toujours un moment présent. Les objets mathématiques, étant intemporels, n’ont pas de moments présent, n’ont pas de futurs ni de passés [...] l’affirmation d’Einstein : « Ce qui du point de vue physique est réel… est constitué de coïncidences spatio-temporelles. Et rien d’autre. » [...] qui confirme sa conception philosophique réaliste mais aussi, à mes yeux, elle présente l’inconvénient majeur d’effacer la différence des points de vue des observateurs qui seraient dans des référentiels distincts et donc l’observateur n’a plus lieu d’être [...] Or, il ne peut y avoir de discours scientifique sur la nature sans présence du ‘sujet pensant’ et cette présence est inexpugnable, non seulement du discours mais encore des lois énoncées car ‘l’être humain n’est pas nu de toute contribution lorsqu’il décrypte et met en évidence une loi de la Nature.’

http://www.philipmaulion.com/pages/A-propos-du-temps-et-de-la-relativite-generale-8818844.htmlA propos du temps et de la Relativité Générale L. Smolin a visé juste lorsqu’il a précisé les raisons profondes qui conduisent à éradiquer le flux du temps en physique : « Cela est certainement surprenant de l’affirmer mais l’idée que le temps soit considéré comme réel requière de faire une entorse radicale au paradigme standard de la physique. 

http://boningal.dardel.info/Electronisme/Complements/Entrees/2014/10/18_Le_temps,_Lee_Smolin_et_le_temps,_lillusion_du_temps,_la_fleche_du_temps.html: (Lee Smolin et le temps "[...] Les lois de la physique nous disent que le temps est une illusion. Une refonte radicale est nécessaire [...]  Aucune caractéristique simple de notre Univers n'a besoin de plus d'explications que la marche du temps en avant, pourtant la physique et la cosmologie n’ont pas réussi, jusqu'ici, à expliquer ce fait de base de nature. Il est temps de faire une reprise radicale. Nous avons besoin d'un nouveau point de départ pour expliquer le directionalité du temps.[...] "]

https://usbeketrica.com/article/l-ecoulement-du-temps-est-une-illusionL'écoulement du temps est une illusion »

 

Ce Nouveau chemin réussira t-il?  Le temps le diraAinsi se termine "ma lecture" de ce dernier chapitre du livre de Lee Smolin. Il est suivi d'un épilogue que le Dr Doulu commente ainsi: "Le livre s’achève par un long épilogue intitulé “Penser dans le temps” illustrant le fait que tous nos actes, notre pensée, notre civilisation sont fondamentalement basés sur l’écoulement irréversible du temps. Le réchauffement climatique et quelques effets économiques sont analysés sous cet angle, mais j’ai survolé ce chapitre, le trouvant un peu hors-sujet".

Nous venons de voir, dans le site philipmaulion.com (Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin), l’affirmation d’Einstein : « Ce qui du point de vue physique est réel… est constitué de coïncidences spatio-temporelles. Et rien d’autre» [...] qui confirme sa conception philosophique réaliste. mais aussi, à mes yeux, elle présente l’inconvénient majeur d’effacer la différence des points de vue des observateurs qui seraient dans des référentiels distincts et donc l’observateur n’a plus lieu d’être [...] et plus loin: "je considère qu’il ne peut y avoir de discours scientifique sur la nature sans présence du ‘sujet pensant’ et cette présence est inexpugnable, non seulement du discours mais encore des lois énoncées car ‘l’être humain n’est pas nu de toute contribution lorsqu’il décrypte et met en évidence une loi de la Nature.’


Peut-être le chemin que pressent Lee Smolin mènera t-il à redécouvrir le sujet? C'est ce qui a fait l'objet de ma réflexion lors de ma lecture du livre de Lionel NaccachePerdons-nous connaissance? Dans mon article 5, au chapitre 4) "L'information et la connaissance confondues"sont évoquées (en 4-1) La connaissance et son malaise contemporain: 

[...] "l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises". [....] En confondant connaissance et information, nous avons inventé une "mauvaise solution" contemporaine. [...] Aujourd'hui, il nous faut réparer le déséquilibre, et aux côtés de la quête de l'information, il nous faut reprendre là où nous l'avions abandonnée la quête du sujet, c'est à dire la prise en compte des mécanismes de transformation de notre subjectivité qui sont à l'oeuvre dans la connaissance.
Ce sera sans doute une révolution plus délicate à conduire que la précédente, car il n'y a pas vraiment d'adversaire identifié comme l'était l'ancien régime, ni de recette connue, mais seulement une prise de conscience de ce qu'est l'essence véritable de la connaissance et ne pourra pas se limiter à la mise en pratique des paroles des Anciens dont nous avons relu les écrits et les récits. On devra la reconstruire sur l'ossature inédite de la société de l'information. En 4-4) apparaît un Troisième facteur: Le progrès scientifique efface le sujet. [...] Dans un premier temps, celui de son annonce, la découverte met à l'épreuve nos certitudes et ébranle nos intuitions et nos convictions. Elle peut avoir d'importantes répercussions sur nos interprétations du monde et sur nos fictions conscientes. Ce temps est un temps humaniste, temps de réflexion qui aide le sujet que nous sommes à se transformer et à évoluer. 
Le second temps, celui qui succède à l'assimilation de la découverte par les sociétés humaines, est bien plus long que le précédent. Les générations passent, la découverte a été parfaitement assimilée. [...] C'est ce deuxième temps du progrès scientifique, celui qui suit le bouleversement du système de croyances, qui participe au processus d'effacement du sujet dans la relation ternaire que nous avons vu à plusieurs reprises [...] Ainsi, oublier ce qui est à la source du sujet lorsqu'il élabore des significations paraît une grossière erreur à Husserl.. [...] 4-5) Quatrième facteur: L'erreur de Pythagore. [...] (Elle) s'enracine dans un idéalisme mathématique dont on trouve la plus ancienne forme chez Pythagore. la vérité mathématique préexisterait à nos propres cogitations donc a priori à système de fictions-interprétations-croyances. Cette vérité mathématique serait immuable et parfaite et l'unique relation que nous puissions nouer avec elle serait celle de ses déchiffreurs afin de la rendre intelligible à nos esprits. Elle ne relèverait pas de la création, mais de la découverte par la formulation de la démonstration [...] Cela concourt à désincarner encore davantage la connaissance et effacer le sujet. Connaître devient une histoire d'accès et de transfert d'information pour la techno-science contemporaine. [...] Ainsi, même au cœur des mathématiques pures est tapi le sujet! Et rien n'impose de l'exclure, entendu comme système de fictions-interprétations-croyances de notre aventure techno-scientifique contemporaine. Encore faut-il, souligne L. Naccache, nous efforcer d'échapper à l'illusion à laquelle pythagore a succombé le premier. Mais, à mon avis, que sait-on de le pensée profonde de Pythagore? Je suis persuadé que si on peut le dire de ses successeurs jusqu'à tous ceux qui comme l'explique L. Naccache, occultent le sujet, j'imagine que Pythagore avait une notion du sujet autrement profonde, surtout si comme l'a expliqué Albert Slosman (hommage) dans "la grande hypothèse" il a aussi été grand prêtre en Egypte à Dendérah.

-->>article de mon blog: La grande hypothèse11 partie a) Ce que j'ai vu et comprishttps://monblogdereflexions.blogspot.com/2011/04/la-grande-hypothese11-ce-que-jai-vu-et.html#.XQKwXLwzb4b

 

Mes autres articles sur "ma lecture" du livre Perdons-nous connaissance? 

article 1Avant - propos et première partie (chapitres 1 et 2)

article 2première partie (chapitres 3 et 4)

article 3deuxième partie (chapitres 1 et 2)

article 4: troisième partie (chapitres 1 et 2)

article 5: chapitres 3 à 5- Neurorésistances, Darwino-résistances, L'information et la connaissance confondues

Concepts et liens
https://www.persee.fr/doc/comm_0588-8018_1985_num_41_1_1607
Le matérialisme d'Einstein et l'aether de Dirac. La crise de la causalité...

livre La renaissance du temps  La science cosmologique est dans une crise (commentaire de Bernard Dugué)

les théorèmes de Gödel    Théorème d'incomplétude de Gödel (01/2013)   les théorèmes d'incomplétude de Gödel (12/2016)

erreur cosmologique         équilibre thermique  principe de l'identité des indiscernables       2è principe de la thermodynamique      Introduction à la pensée scientifique moderne      les principes philosophiques de la science moderne      le paradigme newtonien    univers bloc      le paradoxe des hallucinants cerveaux de Boltzmann

mort thermique de l'univers notre univers est-il irréversible?  La direction du tempsl'irréversibilité du temps problème de la mesure en cosmologie La singularité initiale l'origine de l'univers
système auto-organisé  système isolé   système dynamique   système thermodynamique (portion de l'univers que l'on isole par la pensée du reste de l'univers que l'on baptise alors milieu extérieur)
la première seconde  l'ajustement fin de l'univers   l'univers: du big bang au réglage fin     les bogdanov et le réglage fin de l'univers    l'histoire de l'univers     cours de cosmologie par F.-Xavier Désert OBSERVATOIRE DE GRENOBLE
les sept merveilles de la mécanique quantique
particules indiscernables: Les particules indiscernables ou particules identiques sont des particules qui ne peuvent être différenciées l'une de l'autre, même en principe. Ce concept prend tout son sens en mécanique quantique, où les particules n'ont pas de trajectoire bien définie qui permettrait de les distinguer l'une de l'autre. Les particules indiscernables peuvent être soit des particules élémentaires telles que l'électron ou le photon, ou des particules composites - neutronproton - ayant le même état interne.
statistique de bose-einstein: la d
istribution statistique de bosons indiscernables (tous similaires) sur les états d'énergie d'un système à l'équilibre thermodynamique. La distribution en question résulte d'une particularité des bosons : les particules de spin entier ne sont pas assujetties au principe d'exclusion de Pauli, à savoir que plusieurs bosons peuvent occuper simultanément un même état quantique.

Théories d'une vitesse de lumière variable.   Scénario de Roger Penrose dans Cycles of Time Une nouvelle vision extraordinaire de l'univers. (cosmologie cyclique conforme de Penroseproposées par Jean-Pierre Petit en 1988 puis John Moffat en 1992 et popularisées par le duo Andreas Albrecht et João Magueijo en 1998 pour expliquer le problème de l'horizon en cosmologie et proposer ainsi une alternative à l'inflation cosmiqueLaurent Sacco écrit dans Futura-sciences.com;:"Une nouvelle théorie, impliquant une vitesse de la lumière très élevée au moment du Big Bang, vient d'être proposée et elle conduit à une prédiction stricte testable

 

Autres concepts:

Le chapitre 10 liste les « nouveaux principes de cosmologie » que devrait satisfaire une nouvelle théorie cosmologique :

  1. Elle devrait contenir ce que nous savons déjà sur la nature. Le modèle standardla relativité générale et la mécanique quantique doivent « émerger en tant qu’approximations » de cette nouvelle théorie.
  2. Elle devrait être scientifique, c’est à dire produire des prédictions testables pour des expériences réalistes (J’ai adoré ça !)
  3. Elle devrait répondre à la question « Pourquoi ces lois ? »
  4. Elle devrait résoudre le problème des conditions initiales
  5. Elle ne devrait contenir ni symétries ni lois de conservation. Là je sens certains lecteurs bondir !
    L’argument de Smolin est basé sur le théorème de Noether qu’il considère extrêmement important, et sur l’idée que les symétries ne sont valables que « dans une boîte », et parfois imparfaites. Donc il ne dit pas que les symétries ou les lois de conservation sont fausses, mais plutôt qu’elles devraient résulter de la théorie (selon le point 1) au lieu d’en être le fondement comme dans les théories basées sur la supersymétrie par exemple.
  6. Elle devrait être fermée causalement et au plan explicatif : rien hors de l’Univers ne devrait être requis pour expliquer quoi que ce soit à l’intérieur de l’Univers
  7. Elle devrait satisfaire le principe de raison suffisante, le principe d’absence d’actions sans réciproque, ainsi que le principe d’identité des indiscernables. Ces principes « philosophiques » m’ont semblé les plus contestables, et je n’ai pas vraiment compris pourquoi Smolin les introduit si ce n’est pour favoriser sa propre théorie…
  8. Ses variables physiques ne devraient décrire que des relations évolutives entre des entités dynamiques. Elle devrait être purement dynamique, indépendante du fond, ce qui implique que les lois de la nature évoluent, impliquant que le temps est réel.

La nouvelle théorie à laquelle aspire Lee Smolin devrait satisfaire le principe de raison suffisante,  de la quadruple raison du principe de raison suffisante (par  Arthur Schopenhauer), au Principe d'absence d'actions sans réciproque,au principe de relativité du mouvement et au principe d'identité des indiscernables*Ses variables physiques devraient décrire des relations évolutives entre entités dynamiques. On ne devrait y trouver aucune référence à une structure de fond fixe avec des lois figées de la nature (la nouvelle théorie doit être "indépendantes du fond)  voir philosophie du "relationalisme", Une conséquence du relationalisme est l'identité des indiscernables ( l'identité des indiscernables), voir la mécanique quantique comme théorie essentiellement relationnelle

Les lois de la nature évoluent et impliquent que le temps est réel. l'univers doit être fermé sur les plans explicatif et causal  principe de causalité   "principe de complétude"         

Au chapitre 8, Lee Smolin revient sur ce qu’il appelle l'”erreur cosmologique” (voir mon article 1: appliquer à l’Univers entier des lois établies et vérifiées sur des sous-systèmes.)      mort thermique de l'univers  notre univers est-il irréversible?   La direction du temps     l'irréversibilité du temps  problème de la mesure en cosmologie     La singularité initiale   l'origine de l'univers l'Univers-bloc  la physique de Newron et le paradigme newtonien     le principe de précédence (article 6)   la sélection naturelle cosmologique   Le théorème du libre-arbitre  ou doublecause.net; le théorème du libre-arbitre (ou théorème du libre-arbitre)            Une véritable interprétation de la mécanique quantique par Lee Smolin     le big bang    Big bang, un début sans commencement ne suffit plus      Big bang ou pas big bang?         CMB     constante cosmologique et énergie noire         forme et destin de l'univers    l'expansion de l'univers et a(t)     constante cosmologique et énergie noire     le rayonnement cosmologique Ondes gravitationnelles ? Inflation ? Ou les deux ? et bicep 

les cerveaux de Boltzmann   sur les cerveaux de Boltzmann     que sont les cerveaux de Boltzmann?      la conscience et la physique de linformation P. de Guillemant

 

Modèles cosmologiques

Liste de modèles cosmologiques et présentation rapide

pré-big bang      

https://www.amazon.fr/Endless-Universe-Beyond-Big-Bang/dp/0385509642)

 

 

Autres liens:

https://monblogdereflexions.blogspot.com/2017/03/la-physique-quantique-version-variables.html#.XX-q3Cgzb4Z: La physique quantique version variables cachées et le dialogue Bohm et Krishnamurti

https://monblogdereflexions.blogspot.com/2018/12/carlo-rovelli-par-dela-le-visible-mon.html#.XX-q3ygzb4a: Carlo Rovelli par-delà le visible Mon article 7 Le mystère suivi de: Pour terminer: le mystère et l'information avec ma lecture du livre des frères Bogdanov "au commencement du temps"

https://physicsworld.com/a/the-unique-universe/ : L'univers unique. De nombreuses théories cosmologiques considèrent non seulement notre univers comme l'un des nombreux, mais prétendent également que le temps n'existe pas. Lee Smolin se bat contre le multivers intemporel

http://www.cpt.univ-mrs.fr/~rovelli/NSCours1.pdf: rovelli, la naissance de la science

https://books.openedition.org/iheid/3947?lang=fr: Science et développement esquisse d’une approche socio-épistémologique Jacques Grinevald (https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Grinevald)

https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/280619/lunivers-selon-lee-smolin: l'univers selon Smolin et la monadologie leibnizienne

https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2008_num_106_2_7779Lee Smolin, les lois issues de l"évolution

http://philoscience.over-blog.com/article-32779571.htmlLee Smolin contre le multivers

https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/081214/sciences-lunivers-est-il-unique-ou-nonIl n'y a plus lieu de parler de multivers. Il n'y a plus qu'un univers, celui dont nous observons l'existence, s'étendant à celui que nous ne pouvons pas observer directement mais dont nous pouvons légitimement supposer la présence. Mais cet univers évolue tout au long du temps. Les lois fondamentales de la physiques évoluent elles-aussi, parallèlement à l'univers dont elles déterminent les propriétés. Si l'univers est unique et si l'on admet le concept non de Big bang (provenant de rien) mais de début de notre univers, éventuellement suivi d'inflation, il faut admettre qu'une version antérieure de cet univers existait dans un temps précédent, dotée éventuellement de lois fondamentales différentes. On admettra également que notre univers se poursuivra dans un temps futur donné (et non pas dans un temps infini) par une nouvelle version, obéissant à son tour aux lois du moment, lesquelles auront évolué parallèlement. Comment se font les passages d'une version à l'autre, contractions suivies de réexpansions ou autrement ? La cosmologie ne permet pas de répondre à cette question, mais au moins des hypothèse en ce sens pourraient être simulées en laboratoire. La question des Singularités disparaît aussi.

 

 

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4372: Pourquoi le vide quantique est la base de toute formation et de toute compréhension de la matière ?

https://fr.wikibooks.org/wiki/Cosmologie/Thermodynamique_de_l%27expansion: Cosmologie/Thermodynamique de l'expansion, découplage des photons...

https://arxiv.org/pdf/hep-th/9203041.pdf: Variété (diversité) extrême comme fondement d'une cosmologie quantique par Julian Barbour et Lee Smolin

https://arxiv.org/pdf/1712.04799.pdf:  Lee Smolin la dynamique de la différence inspirée de la Monadologie de leibniz.

https://philosciences.com/philosophie-generale/la-philosophie-et-sa-critique/17-edgar-morin-complexite: Edgar Morin et la complexité

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Chemical_Basis_of_MorphogenesisThe Chemical Basis of Morphogenesis (Les Fondements chimiques de la morphogénèse) est un article écrit par Alan Turing en 1952 qui propose un modèle quant au processus naturel d'apparition de non-uniformité au sein d'un milieu de distribution spatiale uniforme et homogène à l'état initial1. Sa théorie, que l'on peut voir comme une théorie de la morphogénèse par réaction-diffusion, a servi de modèle de base en biologiethéorique2 et est considérée par certains comme un tout premier pas dans la théorie du chaos3

http://www.dna.caltech.edu/courses/cs191/paperscs191/turing.pdf: The Chemical Basis of Morphogenesis A. M. Turing

http://philoscience.over-blog.com/article-7053208.html: Le problème de la mesure en cosmologie concerne la manière de calculer des fractions d' univers de types différents dans un multivers . Il survient généralement dans le contexte de l' inflation éternelle . Le problème se pose parce que différentes méthodes de calcul de ces fractions donnent des résultats différents, et il n’est pas clair quelle approche est correcte (le cas échéant). Les mesures peuvent être évaluées en fonction de leur capacité à prévoir les constantes physiques observées et à éviter des implications contre-intuitives, telles que le paradoxe de la jeunesse ou le cerveau de Boltzmann . Alors que les dizaines de mesures ont été proposées, peu de physiciens considèrent que le problème est résolu. 

Le livre "rien ne va plus en physique (l'échec de la théorie des cordes)": La partie I du livre explique pourquoi depuis la naissance de la science moderne, avec l'effet Copernic et Galilée, le paradigme newtonien sous-tend toutes les théories y compris les théories quantiques et la relativité (le « paradigme newtonien » et ce qu'il a impliqué, dont l'hypothèse des multivers, est utile pour décrire l'évolution d'un système dans un laboratoire, mais il perd tout sens appliqué à l'univers entier. Il n'explique pas pourquoi telles ou telles lois sont choisies parmi l'infinité de lois possibles.Selon celui-ci, un système, quel qu'il soit, pourrait être décrit par un ensemble d'états initiaux qui lui sont attribués, puis par les lois présidant à son évolution en fonction du temps. Mais si ces données sont utilisées initialement pour décrire le système, il n'est pas possible de considérer qu'elles pourraient aussi être le résultat de son évolution. Il faut rechercher d'autres lois, l'illusion de la flèche du temps https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-fleche-du-temps-expliquee-du-163219 : La flèche du temps expliquée. Du « Temps quantique » au temps macroscopique

https://trustmyscience.com/inversion-fleche-du-temps-avec-ordinateur-quantique/: Des physiciens ont réussi à “inverser” la flèche du temps grâce à un ordinateur quantique

liens:: 

http://users.polytech.unice.fr/~leroux/transmission/courstransmission.htmlNotions de communication numériqueJoël Le Roux

http://boningal.dardel.info/Electronisme/Complements/Entrees/2014/10/18_Le_temps,_Lee_Smolin_et_le_temps,_lillusion_du_temps,_la_fleche_du_temps.htmlLe temps, Lee Smolin et le temps, l’illusion du temps, la flèche du temps

https://journals.openedition.org/dossiersgrihl/3664l’athéisme de Richard Dawkins Note critique à propos de l’ouvrage de Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu,

https://www.levif.be/actualite/magazine/pourquoi-ils-veulent-en-finir-avec-dieu/article-normal-895261.html?cookie_check=1560788775: Richard Dawkins entend démontrer que " Dieu est très peu probable, inutile et nuisible ". Au passage, le biologiste britannique et chef de file des Nouveaux athées tort le cou aux créationnistes. Voici 20 raisons qui plaident pour l'athéisme. A vous de juger.

https://studylibfr.com/doc/3188620/gravitation-quantique: La gravitation quantique, le manuscrit de carlo rovelli

http://www-cosmosafap.fr/gravitation%20quantique.htmGravitation quantique à boucles VS théorie des cordes !

http://chaours.rv.pagesperso-orange.fr/physique/Quant/qgrav.htmLa démarche suivie par les tenants de la gravitation quantique à boucles est complètement différente de celle des cordistes. Elle part de l’hypothèse que la géométrie de l’espace-temps s’identifie au champ gravitationnel. La géométrie peut donc être assimilée à un champ. Or, la physique quantique est une théorie des champs. Que se passe-t-il si on cherche à quantifier le champ représentatif de la géométrie de l’espace-temps ? variables d'ashtekar 
https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582:

2 La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information 

https://arxiv.org/pdf/gr-qc/ INTRODUCTION TO LOOP QUANTUM GRAVITY AND SPIN FOAMS par ALEJANDRO PEREZ ∗ 

http://www.ens-lyon.fr/DSM/SDMsite/M2/stages_M2/Dupuis.pdfMousses de spin en gravit´e quantique https://arxiv.org/pdf/1705.01597.pdf: Testing different approaches to quantum gravity with cosmology: An overview Aurélien Barrau - Among the available quantum gravity proposals, string theory, loop quantum gravity, noncommutative geometry, group field theory, causal sets, asymptotic safety, causal dynamical triangulation (voir VIII. CAUSAL DYNAMICAL TRIANGULATION), emergent gravity are among the best motivated models. 

https://actualite.housseniawriting.com/science/physique/physique-quantique/2015/11/18/la-source-quantique-de-lespace-temps/10611/De nombreux physiciens pensent que l’intrication est l’essence de l’étrangeté quantique et certains d’entre eux suggèrent désormais que l’intrication pourrait être aussi la source de la géométrie de l’espace-temps.

http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.html: Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Quantique_Connaissance.pdf: LA STRUCTURE QUANTIQUE DE LA CONNAISSANCE INDIVIDUELLE ET SOCIALE par Michel Bitbol, 

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdfCE QU'EN DISENT LES PHYSICIENS Le temps est devenu un casse-tête pour les physiciens. Il leur pose des problèmes à la fois formels, conceptuels et philosophiques dans des disciplines aussi diversifiées que la mécanique quantique, la thermodynamique et la théorie de la relativité.

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdf: Temps des philosophes, temps des physiciens, temps des mathématiciens Fabien Besnard 9 juin 2010 Résumé La question de la compatibilité du présentisme et du possibilisme avec la Relativité a fait couler beaucoup d’encre depuis l’argument initialement proposé par Rietdijk et Putnam....

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/06/presentisme-et-theorie-de-la-relativite.html: I) Présentisme et théorie de la relatisité

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/08/presentisme-et-mecanique-quantique.html: II) Présentisme et mécanique quantique https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.html  Un monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

http://www.doublecause.net/index.php?page=Carlo_Rovelli.htm: Carlo Rovelli, Et si le temps n'existait pas ? Un peu de science subversive

http://interlivrehypertexte.over-blog.com/2018/04/le-temps-est-une-emotion-carlo-rovelli-l-ordre-du-temps.htm: le mystère du temps est lié à la nature de notre conscience, le temps est une émotion. Notre cerveau enregistre des changements qui se produisent dans le corps et dans sa perspective, et des sentiments (feelings, voire rasa) émergent de cette mise en mouvement cérébrale. Sentiments qui, à leur tour, propulsent toute une culture (A. Damasio, L'ordre étrange des choses,

https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Causalit%C3%A9_(physique): wikipedia, causalité et physique. Voir théories indépendantes du fond.

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.htmlUn monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Relations_Mauss.pdf: La mécanique quantique comme théorie essentiellement relationnelle1 Michel Bitbol 

https://arxiv.org/pdf/quant-ph/9609002.pdfRelational Quantum Mechanics Carlo Rovelli

http://opportunisme-cognitif.blogspot.com/2010/06/epistemologie-relationnelle-de-la.html: Épistémologie relationnelle de la physique quantique Kant, nouveau sage tibétain de la physique quantique ? par Hicham-Stéphane Afeissa

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-bataille-decisive-entre-172128: La «bataille décisive» entre physique quantique et relativité générale a déjà commencé

par Bernard Dugué (son site)

 

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00220690/document: RÉFLEXIONS SUR LA PHILOSOPHIE DE BOHR, HEISENBERG ET SCHRÖDINGER A. Shimony

https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Principes_de_la_connaissance_humaine/IntroductionGeorge Berkeley Les Principes de la connaissance humaine Traduction par Charles Renouvier

http://www.blog-chaman-esoterisme.com/2018/09/l-incroyable-hypothese-de-rupert-sheldrak-la-resonance-morphique-une-theorie-holistique-de-la-realite.html: l'hypothèse holistique de Rupert Sheldrake, la raisonnance morphique

http://www.neotrouve.com/?p=348: Physique Quantique : entre Science et Conscience
http://guillemant.net/index.phpcate=articles&part=physique_information&page=Un_univers_dinformations.htm: P
hilippe Guillemant - L’idée selon laquelle notre univers serait un espace-temps composé d’informations a été considérablement popularisée par un film de science fiction : Matrix. La réalité pourrait rejoindre la fiction puisqu’il s’agit là d’une idée qui reçoit de plus en plus d’appuis scientifiques.

http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/09/03/vers-une-physique-de-linformation/Vers une physique de l'information

http://www.pileface.com/sollers/pdf/Le%20temps.pdf: Le temps, ça n'existe pas : le physicien Carlo Rovelli nous explique pourquoi. "Seule la thermodynamique connaît la direction du temps"

https://www.rocq.inria.fr/secret/Nicolas.Sendrier/thinfo.pdf; École polytechnique Informatique Introduction à la théorie de l'information Nicolas Sendrier 

https://books.openedition.org/cdf/527?lang=fr: Physique quantique

Leçon inaugurale prononcée le jeudi 13 décembre 2001 par Serge Haroche

https://www.miniwebtool.com/log-base-2-calculator/: calcul des logarithmes à base 2

https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: Sur le livre de Lee Smolin rien ne va plus en physique parMichel Mizony juillet 2007

 

http://www.philipmaulion.com/2019/09/trangressions-a-suivre.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail:  Transgressions : à suivre ! En physique théorique, il y a deux transgressions intellectuelles particulières qui méritent d’être analysées. L’une de ces transgressions est relative à la physique quantique et c’est l’hypothèse des ‘mondes multiples’ émise premièrement par H. Everett et l’autre est relative à la relativité générale et c’est l’hypothèse du ‘multivers’ (souvent commentée par A. Barrau sans qu’il en soit pour autant l’auteur). Chacune de ces hypothèses sont des échappatoires à des problèmes posés par ces deux théories fondamentales qui sont toujours aujourd’hui sans solutions satisfaisantes. Selon moi, ces deux hypothèses ne sont pas banales car elles révèlent, ce que j’ai déjà signifié dans l’article du 22/07 : ‘Ai-je fait si fort ?’, et celui qui le précède, la nécessité impérative, vitale sur le plan intellectuel, de concevoir un au-delà à l’obstacle sur lequel bute actuellement la pensée scientifique. L’enfermement intellectuel est la pire situation que puisse supporter Homo Sapiens. A propos de l’hypothèse des mondes multiples je m’appuie sur l’article récent du 02/09, dans ‘Nature’ qui a pour titre : ‘La logique bizarre de la théorie des mondes multiples’,

https://www.causamundi.com/2019/05/03/smolin-vs-susskind-et-la-selection-natuelle-cosmologique/  : Smolin Vs Susskind & et la “Sélection naturelle cosmologique”

 

https://www.thethirdwayofevolution.com/ La grande majorité des gens croient qu'il n'y a que deux manières alternatives d'expliquer les origines de la diversité biologique. Le créationnisme est un moyen qui dépend de l'intervention d'un créateur divin. Cela n’est manifestement pas scientifique car cela introduit une force surnaturelle arbitraire dans le processus d’évolution. L'alternative communément acceptée est le néo-darwinisme, qui est une science clairement naturaliste, mais ignore beaucoup de preuves moléculaires contemporaines et invoque un ensemble d'hypothèses non étayées sur la nature accidentelle de la variation héréditaire. Le néo-darwinisme ignore les processus évolutifs rapides importants tels que la symbiogenèse, le transfert horizontal d'ADN, l'action de l'ADN mobile et les modifications épigénétiques. De plus, Certains néo-darwinistes ont élevé la sélection naturelle dans une force créatrice unique qui résout tous les problèmes évolutifs difficiles sans véritable base empirique. Aujourd'hui, de nombreux scientifiques voient la nécessité d'une exploration plus profonde et plus complète de tous les aspects du processus évolutif.

https://www.amazon.fr/R%C3%A9inventer-sacr%C3%A9-nouvelle-science-religion/dp/2844549713/ref=sr_1_1?:qid=1568790466&refinements=p_27%3AStuart+Kauffman&s=books&sr=1-1 AU-DELÀ DU RÉDUCTIONNISME1. La genèse de ce livre ainsi que son titre même découlent de ce qui fut, pour moi, une petite conférence assez étonnante, et à même de transformer une vie, qui fut organisée en 1992, à Nambé, ville se trouvant juste au Nord de Santa Fe, au Nouveau-Mexique. La Fondation Gihon, dirigée par Michael Nesmith, s'était fixé pour tâche d'organiser de petites réunions semestrielles rassemblant trois à cinq «penseurs» dans le but de leur demander quelle était, pour eux, la question la plus importante concernant l'avenir de l'humanité. On peut, bien entendu, trouver assez amusante la présomption que seules trois à cinq personnes puissent exprimer quelque chose de vraiment utile à cet égard. Nous nous sommes réunis pendant deux jours et demi dans le magnifique ranch de Nesmith. Nous étions quatre : il y avait Lee Cullum et Walter Shapiro, d'excellents journalistes. Il y avait également Scott Momaday, poète kiowa et homme absolument magique, qui s'était vu décerner le prix Pulitzer. Scott, qui faisait peut-être 2 m de haut et environ 122 kg, nous fixa du regard et nous dit, d'une voix basse : «La tâche la plus importante à laquelle l'humanité est aujourd'hui confrontée est celle de réinventer le sacré.» Cela m'a stupéfait. En tant que quatrième participant, médecin et scientifique de formation - ayant, pourtant, également suivi des cours de philosophie -, le fait d'employer le mot «sacré» dépassait a priori totalement mes capacités d'entendement. Le sujet était absolument extérieur à la vision que je défendais à chaque fois que j'en avais l'occasion. Pourtant, je fus instantanément convaincu que Scott avait raison. À l'image de la drôle de façon dont nos vies s'entremêlent parfois de manière indicible, ce livre découle finalement entièrement de cette réunion. La fondation nous avait demandé d'écrire une déclaration de principe à quatre mains exposant notre vision du problème le plus important auquel l'humanité nous semblait confrontée. Nous avons écrit, dans les grandes lignes, qu'une civilisation mondiale était en train d'émerger; que nous nous engagions actuellement dans son âge «héroïque», moment auquel une nouvelle structure transnationale mythique peut être créée afin de soutenir et guider cette civilisation globale ; que nous pouvions nous attendre tant à de la peur, de la part des populations, qu'à un repli intégriste face à l'inévitable contestation des civilisations plus anciennes; et que réinventer le sacré permettrait, en partie, d'apaiser les craintes suscitées par l'émergence d'une civilisation mondiale. Malgré l'invraisemblance de cette réunion, je pense toutefois que nous avions raison


liens pour l'article 10

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4372: Pourquoi le vide quantique est la base de toute formation et de toute compréhension de la matière ?

https://fr.wikibooks.org/wiki/Cosmologie/Thermodynamique_de_l%27expansion: Cosmologie/Thermodynamique de l'expansion, découplage des photons...

https://arxiv.org/pdf/hep-th/9203041.pdf: Variété (diversité) extrême comme fondement d'une cosmologie quantique par Julian Barbour et Lee Smolin

https://arxiv.org/pdf/1712.04799.pdf:  Lee Smolin la dynamique de la différence inspirée de la Monadologie de leibniz.

https://philosciences.com/philosophie-generale/la-philosophie-et-sa-critique/17-edgar-morin-complexite: Edgar Morin et la complexité

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Chemical_Basis_of_MorphogenesisThe Chemical Basis of Morphogenesis (Les Fondements chimiques de la morphogénèse) est un article écrit par Alan Turing en 1952 qui propose un modèle quant au processus naturel d'apparition de non-uniformité au sein d'un milieu de distribution spatiale uniforme et homogène à l'état initial1. Sa théorie, que l'on peut voir comme une théorie de la morphogénèse par réaction-diffusion, a servi de modèle de base en biologiethéorique2 et est considérée par certains comme un tout premier pas dans la théorie du chaos3

http://www.dna.caltech.edu/courses/cs191/paperscs191/turing.pdf: The Chemical Basis of Morphogenesis A. M. Turing

http://philoscience.over-blog.com/article-7053208.html: Le problème de la mesure en cosmologie concerne la manière de calculer des fractions d' univers de types différents dans un multivers . Il survient généralement dans le contexte de l' inflation éternelle . Le problème se pose parce que différentes méthodes de calcul de ces fractions donnent des résultats différents, et il n’est pas clair quelle approche est correcte (le cas échéant). Les mesures peuvent être évaluées en fonction de leur capacité à prévoir les constantes physiques observées et à éviter des implications contre-intuitives, telles que le paradoxe de la jeunesse ou le cerveau de Boltzmann . Alors que les dizaines de mesures ont été proposées, peu de physiciens considèrent que le problème est résolu. 

Le livre "rien ne va plus en physique (l'échec de la théorie des cordes)": La partie I du livre explique pourquoi depuis la naissance de la science moderne, avec l'effet Copernic et Galilée, le paradigme newtonien sous-tend toutes les théories y compris les théories quantiques et la relativité (le « paradigme newtonien » et ce qu'il a impliqué, dont l'hypothèse des multivers, est utile pour décrire l'évolution d'un système dans un laboratoire, mais il perd tout sens appliqué à l'univers entier. Il n'explique pas pourquoi telles ou telles lois sont choisies parmi l'infinité de lois possibles.Selon celui-ci, un système, quel qu'il soit, pourrait être décrit par un ensemble d'états initiaux qui lui sont attribués, puis par les lois présidant à son évolution en fonction du temps. Mais si ces données sont utilisées initialement pour décrire le système, il n'est pas possible de considérer qu'elles pourraient aussi être le résultat de son évolution. Il faut rechercher d'autres lois, l'illusion de la flèche du temps https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-fleche-du-temps-expliquee-du-163219 : La flèche du temps expliquée. Du « Temps quantique » au temps macroscopique

https://trustmyscience.com/inversion-fleche-du-temps-avec-ordinateur-quantique/: Des physiciens ont réussi à “inverser” la flèche du temps grâce à un ordinateur quantique

liens:: 

http://users.polytech.unice.fr/~leroux/transmission/courstransmission.htmlNotions de communication numériqueJoël Le Roux

http://boningal.dardel.info/Electronisme/Complements/Entrees/2014/10/18_Le_temps,_Lee_Smolin_et_le_temps,_lillusion_du_temps,_la_fleche_du_temps.htmlLe temps, Lee Smolin et le temps, l’illusion du temps, la flèche du temps

https://journals.openedition.org/dossiersgrihl/3664l’athéisme de Richard Dawkins Note critique à propos de l’ouvrage de Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu,

https://www.levif.be/actualite/magazine/pourquoi-ils-veulent-en-finir-avec-dieu/article-normal-895261.html?cookie_check=1560788775: Richard Dawkins entend démontrer que " Dieu est très peu probable, inutile et nuisible ". Au passage, le biologiste britannique et chef de file des Nouveaux athées tort le cou aux créationnistes. Voici 20 raisons qui plaident pour l'athéisme. A vous de juger.

https://studylibfr.com/doc/3188620/gravitation-quantique: La gravitation quantique, le manuscrit de carlo rovelli

http://www-cosmosafap.fr/gravitation%20quantique.htmGravitation quantique à boucles VS théorie des cordes !

http://chaours.rv.pagesperso-orange.fr/physique/Quant/qgrav.htmLa démarche suivie par les tenants de la gravitation quantique à boucles est complètement différente de celle des cordistes. Elle part de l’hypothèse que la géométrie de l’espace-temps s’identifie au champ gravitationnel. La géométrie peut donc être assimilée à un champ. Or, la physique quantique est une théorie des champs. Que se passe-t-il si on cherche à quantifier le champ représentatif de la géométrie de l’espace-temps ? variables d'ashtekar 
https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582:

2 La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information 

https://arxiv.org/pdf/gr-qc/ INTRODUCTION TO LOOP QUANTUM GRAVITY AND SPIN FOAMS par ALEJANDRO PEREZ ∗ 

http://www.ens-lyon.fr/DSM/SDMsite/M2/stages_M2/Dupuis.pdfMousses de spin en gravit´e quantique https://arxiv.org/pdf/1705.01597.pdf: Testing different approaches to quantum gravity with cosmology: An overview Aurélien Barrau - Among the available quantum gravity proposals, string theory, loop quantum gravity, noncommutative geometry, group field theory, causal sets, asymptotic safety, causal dynamical triangulation (voir VIII. CAUSAL DYNAMICAL TRIANGULATION), emergent gravity are among the best motivated models. 

https://actualite.housseniawriting.com/science/physique/physique-quantique/2015/11/18/la-source-quantique-de-lespace-temps/10611/De nombreux physiciens pensent que l’intrication est l’essence de l’étrangeté quantique et certains d’entre eux suggèrent désormais que l’intrication pourrait être aussi la source de la géométrie de l’espace-temps.

http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.html: Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Quantique_Connaissance.pdf: LA STRUCTURE QUANTIQUE DE LA CONNAISSANCE INDIVIDUELLE ET SOCIALE par Michel Bitbol, 

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdfCE QU'EN DISENT LES PHYSICIENS Le temps est devenu un casse-tête pour les physiciens. Il leur pose des problèmes à la fois formels, conceptuels et philosophiques dans des disciplines aussi diversifiées que la mécanique quantique, la thermodynamique et la théorie de la relativité.

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdf: Temps des philosophes, temps des physiciens, temps des mathématiciens Fabien Besnard 9 juin 2010 Résumé La question de la compatibilité du présentisme et du possibilisme avec la Relativité a fait couler beaucoup d’encre depuis l’argument initialement proposé par Rietdijk et Putnam....

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/06/presentisme-et-theorie-de-la-relativite.html: I) Présentisme et théorie de la relatisité

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/08/presentisme-et-mecanique-quantique.html: II) Présentisme et mécanique quantique https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.html  Un monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

http://www.doublecause.net/index.php?page=Carlo_Rovelli.htm: Carlo Rovelli, Et si le temps n'existait pas ? Un peu de science subversive

http://interlivrehypertexte.over-blog.com/2018/04/le-temps-est-une-emotion-carlo-rovelli-l-ordre-du-temps.htm: le mystère du temps est lié à la nature de notre conscience, le temps est une émotion. Notre cerveau enregistre des changements qui se produisent dans le corps et dans sa perspective, et des sentiments (feelings, voire rasa) émergent de cette mise en mouvement cérébrale. Sentiments qui, à leur tour, propulsent toute une culture (A. Damasio, L'ordre étrange des choses,

https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Causalit%C3%A9_(physique): wikipedia, causalité et physique. Voir théories indépendantes du fond.

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.htmlUn monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Relations_Mauss.pdf: La mécanique quantique comme théorie essentiellement relationnelle1 Michel Bitbol 

https://arxiv.org/pdf/quant-ph/9609002.pdfRelational Quantum Mechanics Carlo Rovelli

http://opportunisme-cognitif.blogspot.com/2010/06/epistemologie-relationnelle-de-la.html: Épistémologie relationnelle de la physique quantique Kant, nouveau sage tibétain de la physique quantique ? par Hicham-Stéphane Afeissa

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-bataille-decisive-entre-172128: La «bataille décisive» entre physique quantique et relativité générale a déjà commencé

par Bernard Dugué (son site)

 

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00220690/document: RÉFLEXIONS SUR LA PHILOSOPHIE DE BOHR, HEISENBERG ET SCHRÖDINGER A. Shimony

https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Principes_de_la_connaissance_humaine/IntroductionGeorge Berkeley Les Principes de la connaissance humaine Traduction par Charles Renouvier

http://www.blog-chaman-esoterisme.com/2018/09/l-incroyable-hypothese-de-rupert-sheldrak-la-resonance-morphique-une-theorie-holistique-de-la-realite.html: l'hypothèse holistique de Rupert Sheldrake, la raisonnance morphique

http://www.neotrouve.com/?p=348: Physique Quantique : entre Science et Conscience
http://guillemant.net/index.phpcate=articles&part=physique_information&page=Un_univers_dinformations.htm: P
hilippe Guillemant - L’idée selon laquelle notre univers serait un espace-temps composé d’informations a été considérablement popularisée par un film de science fiction : Matrix. La réalité pourrait rejoindre la fiction puisqu’il s’agit là d’une idée qui reçoit de plus en plus d’appuis scientifiques.

http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/09/03/vers-une-physique-de-linformation/Vers une physique de l'information

http://www.pileface.com/sollers/pdf/Le%20temps.pdf: Le temps, ça n'existe pas : le physicien Carlo Rovelli nous explique pourquoi. "Seule la thermodynamique connaît la direction du temps"

https://www.rocq.inria.fr/secret/Nicolas.Sendrier/thinfo.pdf; École polytechnique Informatique Introduction à la théorie de l'information Nicolas Sendrier 

https://books.openedition.org/cdf/527?lang=fr: Physique quantique

Leçon inaugurale prononcée le jeudi 13 décembre 2001 par Serge Haroche

https://www.miniwebtool.com/log-base-2-calculator/: calcul des logarithmes à base 2

https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: Sur le livre de Lee Smolin rien ne va plus en physique parMichel Mizony juillet 2007

 

liens pour l'article 9

Liens: 

mort thermique de l'univers  notre univers est-il irréversible?   La direction du temps     l'irréversibilité du temps  problème de la mesure en cosmologie     La singularité initiale   l'origine de l'univers

http://philoscience.over-blog.com/article-7053208.html: Le problème de la mesure en cosmologie concerne la manière de calculer des fractions d' univers de types différents dans un multivers . Il survient généralement dans le contexte de l' inflation éternelle . Le problème se pose parce que différentes méthodes de calcul de ces fractions donnent des résultats différents, et il n’est pas clair quelle approche est correcte (le cas échéant). Les mesures peuvent être évaluées en fonction de leur capacité à prévoir les constantes physiques observées et à éviter des implications contre-intuitives, telles que le paradoxe de la jeunesse ou le cerveau de Boltzmann . Alors que les dizaines de mesures ont été proposées, [peu de physiciens considèrent que le problème est résolu. 

Le livre "rien ne va plus en physique (l'échec de la théorie des cordes)": La partie I du livre explique pourquoi depuis la naissance de la science moderne, avec l'effet Copernic et Galilée, le paradigme newtonien sous-tend toutes les théories y compris les théories quantiques et la relativité (le « paradigme newtonien » et ce qu'il a impliqué, dont l'hypothèse des multivers, est utile pour décrire l'évolution d'un système dans un laboratoire, mais il perd tout sens appliqué à l'univers entier. Il n'explique pas pourquoi telles ou telles lois sont choisies parmi l'infinité de lois possibles.Selon celui-ci, un système, quel qu'il soit, pourrait être décrit par un ensemble d'états initiaux qui lui sont attribués, puis par les lois présidant à son évolution en fonction du temps. Mais si ces données sont utilisées initialement pour décrire le système, il n'est pas possible de considérer qu'elles pourraient aussi être le résultat de son évolution. Il faut rechercher d'autres lois, l'illusion de la flèche du temps https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-fleche-du-temps-expliquee-du-163219 : La flèche du temps expliquée. Du « Temps quantique » au temps macroscopique

https://trustmyscience.com/inversion-fleche-du-temps-avec-ordinateur-quantique/: Des physiciens ont réussi à “inverser” la flèche du temps grâce à un ordinateur quantique

liens:: 

http://users.polytech.unice.fr/~leroux/transmission/courstransmission.htmlNotions de communication numériqueJoël Le Roux

http://boningal.dardel.info/Electronisme/Complements/Entrees/2014/10/18_Le_temps,_Lee_Smolin_et_le_temps,_lillusion_du_temps,_la_fleche_du_temps.htmlLe temps, Lee Smolin et le temps, l’illusion du temps, la flèche du temps

https://journals.openedition.org/dossiersgrihl/3664: l’athéisme de Richard Dawkins Note critique à propos de l’ouvrage de Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu,

https://www.levif.be/actualite/magazine/pourquoi-ils-veulent-en-finir-avec-dieu/article-normal-895261.html?cookie_check=1560788775: Richard Dawkins entend démontrer que " Dieu est très peu probable, inutile et nuisible ". Au passage, le biologiste britannique et chef de file des Nouveaux athées tort le cou aux créationnistes. Voici 20 raisons qui plaident pour l'athéisme. A vous de juger.

https://studylibfr.com/doc/3188620/gravitation-quantique: La gravitation quantique, le manuscrit de carlo rovelli

http://www-cosmosafap.fr/gravitation%20quantique.htmGravitation quantique à boucles VS théorie des cordes !

http://chaours.rv.pagesperso-orange.fr/physique/Quant/qgrav.htmLa démarche suivie par les tenants de la gravitation quantique à boucles est complètement différente de celle des cordistes. Elle part de l’hypothèse que la géométrie de l’espace-temps s’identifie au champ gravitationnel. La géométrie peut donc être assimilée à un champ. Or, la physique quantique est une théorie des champs. Que se passe-t-il si on cherche à quantifier le champ représentatif de la géométrie de l’espace-temps ? variables d'ashtekar 
https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582:

2 La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information 

https://arxiv.org/pdf/gr-qc/ INTRODUCTION TO LOOP QUANTUM GRAVITY AND SPIN FOAMS par ALEJANDRO PEREZ ∗ 

http://www.ens-lyon.fr/DSM/SDMsite/M2/stages_M2/Dupuis.pdf: Mousses de spin en gravit´e quantique https://arxiv.org/pdf/1705.01597.pdf: Testing different approaches to quantum gravity with cosmology: An overview Aurélien Barrau - Among the available quantum gravity proposals, string theory, loop quantum gravity, noncommutative geometry, group field theory, causal sets, asymptotic safety, causal dynamical triangulation (voir VIII. CAUSAL DYNAMICAL TRIANGULATION), emergent gravity are among the best motivated models. 

https://actualite.housseniawriting.com/science/physique/physique-quantique/2015/11/18/la-source-quantique-de-lespace-temps/10611/: De nombreux physiciens pensent que l’intrication est l’essence de l’étrangeté quantique et certains d’entre eux suggèrent désormais que l’intrication pourrait être aussi la source de la géométrie de l’espace-temps.

http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.html: Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Quantique_Connaissance.pdf: LA STRUCTURE QUANTIQUE DE LA CONNAISSANCE INDIVIDUELLE ET SOCIALE par Michel Bitbol, 

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdf: CE QU'EN DISENT LES PHYSICIENS Le temps est devenu un casse-tête pour les physiciens. Il leur pose des problèmes à la fois formels, conceptuels et philosophiques dans des disciplines aussi diversifiées que la mécanique quantique, la thermodynamique et la théorie de la relativité.

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdf: Temps des philosophes, temps des physiciens, temps des mathématiciens Fabien Besnard 9 juin 2010 Résumé La question de la compatibilité du présentisme et du possibilisme avec la Relativité a fait couler beaucoup d’encre depuis l’argument initialement proposé par Rietdijk et Putnam....

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/06/presentisme-et-theorie-de-la-relativite.html: I) Présentisme et théorie de la relatisité

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/08/presentisme-et-mecanique-quantique.html: II) Présentisme et mécanique quantique https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.html  Un monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

http://www.doublecause.net/index.php?page=Carlo_Rovelli.htm: Carlo Rovelli, Et si le temps n'existait pas ? Un peu de science subversive

http://interlivrehypertexte.over-blog.com/2018/04/le-temps-est-une-emotion-carlo-rovelli-l-ordre-du-temps.htm: le mystère du temps est lié à la nature de notre conscience, le temps est une émotion. Notre cerveau enregistre des changements qui se produisent dans le corps et dans sa perspective, et des sentiments (feelings, voire rasa) émergent de cette mise en mouvement cérébrale. Sentiments qui, à leur tour, propulsent toute une culture (A. Damasio, L'ordre étrange des choses,

https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Causalit%C3%A9_(physique): wikipedia, causalité et physique. Voir théories indépendantes du fond.

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.html: Un monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Relations_Mauss.pdf: La mécanique quantique comme théorie essentiellement relationnelle1 Michel Bitbol 

https://arxiv.org/pdf/quant-ph/9609002.pdfRelational Quantum Mechanics Carlo Rovelli

http://opportunisme-cognitif.blogspot.com/2010/06/epistemologie-relationnelle-de-la.html: Épistémologie relationnelle de la physique quantique Kant, nouveau sage tibétain de la physique quantique ? par Hicham-Stéphane Afeissa

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-bataille-decisive-entre-172128: La «bataille décisive» entre physique quantique et relativité générale a déjà commencé

par Bernard Dugué (son site)

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00220690/document: RÉFLEXIONS SUR LA PHILOSOPHIE DE BOHR, HEISENBERG ET SCHRÖDINGER A. Shimony

https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Principes_de_la_connaissance_humaine/IntroductionGeorge Berkeley Les Principes de la connaissance humaine Traduction par Charles Renouvier

http://www.blog-chaman-esoterisme.com/2018/09/l-incroyable-hypothese-de-rupert-sheldrak-la-resonance-morphique-une-theorie-holistique-de-la-realite.html: l'hypothèse holistique de Rupert Sheldrake, la raisonnance morphique

http://www.neotrouve.com/?p=348: Physique Quantique : entre Science et Conscience
http://guillemant.net/index.phpcate=articles&part=physique_information&page=Un_univers_dinformations.htm: P
hilippe Guillemant - L’idée selon laquelle notre univers serait un espace-temps composé d’informations a été considérablement popularisée par un film de science fiction : Matrix. La réalité pourrait rejoindre la fiction puisqu’il s’agit là d’une idée qui reçoit de plus en plus d’appuis scientifiques.

http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/09/03/vers-une-physique-de-linformation/Vers une physique de l'information

http://www.pileface.com/sollers/pdf/Le%20temps.pdf: Le temps, ça n'existe pas : le physicien Carlo Rovelli nous explique pourquoi. "Seule la thermodynamique connaît la direction du temps"

https://www.rocq.inria.fr/secret/Nicolas.Sendrier/thinfo.pdf; École polytechnique Informatique Introduction à la théorie de l'information Nicolas Sendrier 

https://books.openedition.org/cdf/527?lang=fr: Physique quantique

Leçon inaugurale prononcée le jeudi 13 décembre 2001 par Serge Haroche

https://www.miniwebtool.com/log-base-2-calculator/: calcul des logarithmes à base 2

https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: Sur le livre de Lee Smolin rien ne va plus en physique parMichel Mizony juillet 2007

 

 

liens pour l'article 8:     

l'espace chez Merleau Ponty

L'eidétique de l'espace chez Merleau-Ponty

recherche des plus proches voisins

Graphité quantique

https://scholar.google.com/citations?user=Z-EXYCkAAAAJ&hl=en Edgar Witten écrits
https://www.telerama.fr/idees/carlo-rovelli,-physicien-le-present-est-une-notion-locale,-pas-globale
Carlo Rovelli, physicien : “Le présent est une notion locale, pas globale”

https://actualite.housseniawriting.com/science/physique/physique-quantique/2015/11/18/la-source-quantique-de-lespace-temps/10611/: De nombreux physiciens pensent que l’intrication est l’essence de l’étrangeté quantique et certains d’entre eux suggèrent désormais que l’intrication pourrait être aussi la source de la géométrie de l’espace-temps.

http://www.sciences.ch/htmlfr/geometrie/ De manière générale, un graphe permet de représenter la structure, les connexions d'un ensemble complexe en exprimant les relations entre ses éléments: réseau de communication, réseaux routiers, interaction de diverses espèces animales, circuits électriques, ...
https://perso.liris.cnrs.fr/samba-ndojh.ndiaye/fichiers/App_ : Quelques rappels sur la théorie des graphes
http://guillemant.net/pdf/ITV_PG_KAIZEN_HS10.pdf: philippe guillemand - l'espace un saut dans le vide? superposition quantique de tous les états possibles?

https://studylibfr.com/doc/3188620/gravitation-quantique: La gravitation quantique, le manuscrit de carlo rovelli

http://www-cosmosaf.iap.fr/gravitation%20quantique.htmGravitation quantique à boucles VS théorie des cordes !

http://chaours.rv.pagesperso-orange.fr/physique/Quant/qgrav.htmLa démarche suivie par les tenants de la gravitation quantique à boucles est complètement différente de celle des cordistes. Elle part de l’hypothèse que la géométrie de l’espace-temps s’identifie au champ gravitationnel. La géométrie peut donc être assimilée à un champ. Or, la physique quantique est une théorie des champs. Que se passe-t-il si on cherche à quantifier le champ représentatif de la géométrie de l’espace-temps ? variables d'ashtekar 
https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582:

2 La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information https://arxiv.org/pdf/gr-qc/ INTRODUCTION TO LOOP QUANTUM GRAVITY AND SPIN FOAMS par ALEJANDRO PEREZ ∗ 

http://www.ens-lyon.fr/DSM/SDMsite/M2/stages_M2/Dupuis.pdf: Mousses de spin en gravit´e quantique https://arxiv.org/pdf/1705.01597.pdf: Testing different approaches to quantum gravity with cosmology: An overview Aurélien Barrau - Among the available quantum gravity proposals, string theory, loop quantum gravity, noncommutative geometry, group field theory, causal sets, asymptotic safety, causal dynamical triangulation (voir VIII. CAUSAL DYNAMICAL TRIANGULATION), emergent gravity are among the best motivated models. https://actualite.housseniawriting.com/science/physique/physique-quantique/2015/11/18/la-source-quantique-de-lespace-temps/10611/De nombreux physiciens pensent que l’intrication est l’essence de l’étrangeté quantique et certains d’entre eux suggèrent désormais que l’intrication pourrait être aussi la source de la géométrie de l’espace-temps.

http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.html: Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Quantique_Connaissance.pdf: LA STRUCTURE QUANTIQUE DE LA CONNAISSANCE INDIVIDUELLE ET SOCIALE par Michel Bitbol, 

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdfCE QU'EN DISENT LES PHYSICIENS Le temps est devenu un casse-tête pour les physiciens. Il leur pose des problèmes à la fois formels, conceptuels et philosophiques dans des disciplines aussi diversifiées que la mécanique quantique, la thermodynamique et la théorie de la relativité.

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdf: Temps des philosophes, temps des physiciens, temps des mathématiciens Fabien Besnard 9 juin 2010 Résumé La question de la compatibilité du présentisme et du possibilisme avec la Relativité a fait couler beaucoup d’encre depuis l’argument initialement proposé par Rietdijk et Putnam....

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/06/presentisme-et-theorie-de-la-relativite.html: I) Présentisme et théorie de la relatisité

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/08/presentisme-et-mecanique-quantique.html: II) Présentisme et mécanique quantique https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.html  Un monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

http://www.doublecause.net/index.php?page=Carlo_Rovelli.htm: Carlo Rovelli, Et si le temps n'existait pas ? Un peu de science subversive

http://interlivrehypertexte.over-blog.com/2018/04/le-temps-est-une-emotion-carlo-rovelli-l-ordre-du-temps.htm: le mystère du temps est lié à la nature de notre conscience, le temps est une émotion. Notre cerveau enregistre des changements qui se produisent dans le corps et dans sa perspective, et des sentiments (feelings, voire rasa) émergent de cette mise en mouvement cérébrale. Sentiments qui, à leur tour, propulsent toute une culture (A. Damasio, L'ordre étrange des choses,

https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Causalit%C3%A9_(physique): wikipedia, causalité et physique. Voir théories indépendantes du fond.

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.html: Un monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Relations_Mauss.pdf: La mécanique quantique comme théorie essentiellement relationnelle1 Michel Bitbol 

https://arxiv.org/pdf/quant-ph/9609002.pdfRelational Quantum Mechanics Carlo Rovelli

http://opportunisme-cognitif.blogspot.com/2010/06/epistemologie-relationnelle-de-la.html: Épistémologie relationnelle de la physique quantique Kant, nouveau sage tibétain de la physique quantique ? par Hicham-Stéphane Afeissa

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-bataille-decisive-entre-172128: La «bataille décisive» entre physique quantique et relativité générale a déjà commencé

par Bernard Dugué (son site)

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00220690/document: RÉFLEXIONS SUR LA PHILOSOPHIE DE BOHR, HEISENBERG ET SCHRÖDINGER A. Shimony

https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Principes_de_la_connaissance_humaine/IntroductionGeorge Berkeley Les Principes de la connaissance humaine Traduction par Charles Renouvier

http://www.blog-chaman-esoterisme.com/2018/09/l-incroyable-hypothese-de-rupert-sheldrak-la-resonance-morphique-une-theorie-holistique-de-la-realite.html: l'hypothèse holistique de Rupert Sheldrake, la raisonnance morphique

http://www.neotrouve.com/?p=348: Physique Quantique : entre Science et Conscience
http://guillemant.net/index.phpcate=articles&part=physique_information&page=Un_univers_dinformations.htm: P
hilippe Guillemant - L’idée selon laquelle notre univers serait un espace-temps composé d’informations a été considérablement popularisée par un film de science fiction : Matrix. La réalité pourrait rejoindre la fiction puisqu’il s’agit là d’une idée qui reçoit de plus en plus d’appuis scientifiques.

http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/09/03/vers-une-physique-de-linformation/Vers une physique de l'information

http://www.pileface.com/sollers/pdf/Le%20temps.pdf: Le temps, ça n'existe pas : le physicien Carlo Rovelli nous explique pourquoi. "Seule la thermodynamique connaît la direction du temps"

https://www.rocq.inria.fr/secret/Nicolas.Sendrier/thinfo.pdf; École polytechnique Informatique Introduction à la théorie de l'information Nicolas Sendrier 

https://books.openedition.org/cdf/527?lang=fr: Physique quantique

Leçon inaugurale prononcée le jeudi 13 décembre 2001 par Serge Haroche

https://www.miniwebtool.com/log-base-2-calculator/: calcul des logarithmes à base 2

https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: Sur le livre de Lee Smolin rien ne va plus en physique parMichel Mizony juillet 2007

liens pour l'article 7

Liens pour ce chapitre:

http://www.matierevolution.fr/spip.php?article606 (Qu’est-ce que la rupture de symétrie (ou brisure spontanée de symétrie) ?)

http://www.theo.phys.ulg.ac.be/oldhtml/PTF/THESES_files/Memoire_Ecker.pdf (brisures dynamiques de symétrie et mécanisme de brout-englers-higgs)

http://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-dela-theorie-relativite-generale-big-bang-aurelien-barrau-45178/ (Au-delà de la théorie de la relativité générale et du Big Bang, avec Aurélien Barrau)

https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-00872968/document (Relier la mécanique quantique et la relativité générale ? Réflexions et propositions par Bernard Guy)

http://itp.epfl.ch/webdav/site/itp/users/146951/public/QFT_main.pdf (Champs Quantiques Relativistes Notes du cours du Professeur Mikha¨ıl Shaposhnikov Sven Bachman

26 septembre 2019

La renaissance du temps article 11 (chapitre 18: infinité de l'espace ou infinité du temps?)

La renaissance du temps article 11 (chapitre 18: infinité de l'espace ou infinité du temps?)

 

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Carlo Rovelli "par-delà le visible". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

 

 https://fr.artquid.com/artwork/432029/ruban-du-temps-infini-inter-galactique.html

 

 

The singular universe and the reality of time

 

 

 

 

 

 

 

 

Autres liens:

 http://www.philipmaulion.com/article-bienvenu-au-moment-present-de-lee-smolin-117515126.html: Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin.

http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.htm:l Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?


Lee Smolin et Roberto Mangabeira Unger ont construit un ensemble d'hypothèses constituant une philosophie de la nature 1 :

  1. Il n'y a qu'un seul Univers. Il n'y en a pas d'autre ni quoi que ce soit qui lui soit isomorphe.
  2. Tout ce qui est réel est réel à un instant donné, qui est une succession d'instants. Tout ce qui est vrai est vrai à l'instant présent.
  3. Tout ce qui est réel à un instant est un processus de modification menant à l'instant suivant ou au futur. Tout ce qui est réel est donc le résultat d'un processus à l'intérieur duquel il est la cause, ou il implique, les instants futurs.
  4. Les mathématiques sont déduites de l'expérience comme une généralisation de régularités observées où le temps et les particularités sont supprimées.

« La gravitation quantique à boucles décrit l’espace comme un réseau dynamique de relations »2.

Grosso modo, l'espace-temps ne serait pas continu et uniforme, mais granulaire et discontinu. Il existerait un espace et un temps indivisibles. Cette théorie simple à se représenter et élégante a fait ses preuves sur plusieurs points de vue, comme l'explication des aires et des volumes en géométrie, mais laisse à désirer encore sur la dynamique

Dans son livre The Life of the Cosmos, Smolin propose d'appliquer la sélection naturelle à la cosmologie, de sorte que l'univers que nous connaissons serait le résultat de l'évolution par mutation d'univers plus anciens. C'est la théorie des univers féconds.

Smolin avance qu'un univers pourrait en engendrer un autre lors de la formation d'un trou noir. Les constantes fondamentales de la physique, comme la célérité de la lumière dans le vide, seraient différentes d'un univers à l'autre.

boucles.html#.XBQYhVxKj4YLa gravitation quantique à boucles

Pour commencer à connaître avec quelques sites internet regroupés sur une même page pour une lecture plus aisée et des liens supplémentaires.

http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/136/smolin.htm

(Time Reborn: From the Crisis in Physics to the Future of the Universe)

Lee Smolin et la physique contemporaine par matierevolution.fr
http://www.drgoulu.com/2015/01/28/la-renaissance-du-temps/#.WEuqNNThA_7 (la renaissance du temps 1/2)
http://www.drgoulu.com/2015/12/31/la-renaissance-du-temps-22/ (la renaissance du temps 2/2)
http://medias.dunod.com/document/9782100706679/Feuilletage.pdf (la renaissance du temps Dunod: quelques pages à feuilleter)
https://monblogdereflexions.blogspot.com/2018/12/la-gravitation-quantique-
La gravitation quantique à boucles avec Carlo Rovelli: Pour s'initier avec quelques sites

http://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-mecanique-quantique-est-en-171058 (la mécanique quantique est en crise par Bernard Dugué)

http://www.paris8philo.com/article-33714241.html: à propos de rien ne va plus en physique:"billet de Jean Zin, pour une physique pluraliste, qui nous paraît essentiel pour comprendre les enjeux des théories physiques actuelles qui souvent tendent vers l'impossible, hors toute avancée, toute brèche se fait par dissymétrie, sans souci du qu'en-dira-t-on il suffit de voir l'attitude de Grigori Perelman, si non-chalante vis-à-vis de la communauté scientifique, ou devrait-on dire l'etablishment. Jean Zin reste un grand guetteur de ce qui se passe en science, nous vous recommandons ses articles."

articles que j'ai écrit sur l'information au cours de ma lecture du livre des frères Bogdanov "au commencement du temps":
Avec les frères Bogdanov: Au commencement du temps 4-9 partie 2) L'Univers information deuxième partie
Avec les frères Bogdanov: Au commencement du temps 4-9 partie 1) L'Univers information première partie
monblogdereflexions.blogspot.com: équation du tout et... information
avec les frères Boddanov: Au commencement 4-8) au fond d'un trou noir

 

1) Préambule:

Ceci est la suite des articles de mon blog à propos des univers multiples d'Aurélien Barrau pour les quels je retiens ici les commentaires utiles: 

 

 

 

-Mon article 1: D'après Aurélien Barrau, Univers multiples Chap 1): les propositions nouvelles face aux problèmes:et paradoxes de la physique "peuvent constituer une "pulsion inchoactive" qui poussera vers une découverte sans précédent ou bien vers un réenchantement de ce que l'on savait déjà sans en avoir pris la "dé-mesure" et finalement vers une nouvelle sacralisation du "monde".

-Mon article 2: D'après Aurélien Barrau, Univers multiples. La gravitation quantique chap. 9 L) Voir la Conclusion: [...] aujourd'hui, la physique est en crise, le monde est en crise. Avec Lee Smolin et son "rien ne va plus en physique", Carlo rovelli Parle de la schizophrénie bipolaire des physiciens (voir une révolution inachevée). La vision anthropique de Trin Xhuan Thuan et la vision biblique du monde, qui s'origine dans les mythes de l'Un et de l'ordre, émergeant du Chaos initial, semblent exclus de la vision de bien des physiciens et cosmologues qui découvrent, comme l'a fait Jean Pierre Luminet, que l'Univers ne peut avoir été infiniment dense et donc que le big bang ne peut avoir été tel qu'on se l'imaginait depuis de nombreuses décennies. La possibilité d'un avant big bang a été mise en évidence avec un (ou des?) univers précédent qui se serait condensé jusqu'à une taille extrêmement petite mais non nulle et qui aurait "rebondi" en un big bounce pour donner notre Univers actuel en expansion après le phénomène d'inflation cosmique. Un des derniers rebondissements de ces recherches, avec Lee Smolin, pourrait bien aboutir avec sa "renaissance du temps" à une solution de la contradiction entre la physique quantique et la théorie de la relativité. A priori, ce serait une théorie unifiée des interactions fondamentales. 

 


2) La renaissance du temps, mes précédents articles - résumé. 
Nous avons vu dans -à propos d'Aurélien Barrau chap.9 (mon article 2)- que de nombreuses théories nouvelles ou hypothèses proposent l'unification de la physique ou tout au moins des explications aux dilemmes et paradoxes que la cosmologie moderne a mis en évidence. 
Puis, dans mes articles sur "la renaissance du temps" (voir l'article 1 chapitre 8), nous avons vu que Lee Smolin prévient: Le paradigme newtonien ne peut même pas apporter un embryon de réponse à ces questions et dilemmes: Pourquoi ces lois? Pourquoi ces conditions initiales de l'univers? Quel mécanisme les a t-il sélectionnées parmi une multitude infinie de possibilités? etc. Il appelle "erreur cosmologique" (voir mon article 1 chapitre 2), le fait d'appliquer à l’Univers entier dans sa globalité des lois établies et vérifiées sur des sous-systèmes. Dans le paradigme newtonien, ce que nous appelons une loi doit s'appliquer dans tous les cas. Mais l'application d'une loi à n'importe quel morceau d'univers implique une approximation, parce que nous devons négliger toutes les interactions entre ce morceau et le reste de l'univers. Donc les applications vérifiables d'une loi sont toutes des approximations. Lee Smolin fait remarquer en particulier que les lois se vérifient sur beaucoup de sous-systèmes. Mais si on veut appliquer une loi de la nature sans approximation, c'est à l'univers entier qu'il faudrait l'appliquer, alors que nous n’avons qu’un seul Univers sous la main. Et un seul cas n'apporte pas suffisamment d'indices pour justifier l'affirmation qu'une loi particulière de la nature s'applique. C'est ce que Lee Smolin appelle le dilemme cosmologique (faire de la physique dans une boite: on considère un petit sous-système isolé du reste de l’univers dans lequel on néglige certains effets pour ne s’intéresser qu’à certaines variables qui définissent un espace de configuration, atemporel. . Et pourquoi cette loi et pas une autre? De plus, beaucoup de théories cosmologiques (théorie des cordeséquation d’Einstein …) admettent en réalité une infinité de solutions, parmi lesquelles une seule correspond à notre univers. Doit-on se résoudre à admettre l’existence d’une infinité d’Univers inaccessibles pour pouvoir justifier le notre par un principe anthropique
Nous pensions, dit Lee Smolin, savoir comment répondre à ces questions. Une théorie unique mathématiquement cohérente pourrait incorporer les 4 lois fondamentales de la nature. Mais cet espoir a été anéanti. On se trouve face à ce qu'il appelle "le défi cosmologique". On vient de voir qu'il faudrait étendre la science à une théorie de l'Univers entier. Le défi est qu'il ne peut pas exister de composante statique qui puisse servir de cadre de référence, car tout dans l'Univers change et il n'existe aucun extérieur., rien qui puisse être qualifié de fond par rapport auquel les mouvements du reste de l'Univers (que nous négligeons). Or, toutes les théories physiques divisent le monde en deux parties, une partie « dynamique », qui change, et une statique, qui contient un « fond » de choses immuables, comme les constantes fondamentales. Le « défi cosmologique » consiste à formuler une théorie de l’univers « indépendante du fond », purement dynamique afin de ne rien supposer d’extérieur à l’Univers: "Lorsqu’on fait de la « physique dans une boite », le « fond » comprend notamment les conditions initiales, et la méthode expérimentale permet de contrôler les conditions initiales afin de s’assurer que les lois sont indépendantes de ces conditions. En cosmologie, cette distinction entre « lois » et «conditions initiales » aggrave le problème qu’elle résout « dans une boite » : si nos observations du fond diffus cosmologique ne correspondent pas bien à la théorie de l’inflation cosmologique, faut-il corriger la loi ou les conditions initiales? Smolin critique aussi les théories effectives qui décrivent bien ce qui se passe à une certaine échelle de grandeur, mais en négligeant l’influence de ce qui est beaucoup plus grand ou plus petit." Pour Smolin, la théorie issue du défi cosmologique doit tenir compte de tout, sans rien négliger."
J'ai poursuivi "ma lecture" avec l'article 2 (le défi cosmologique chapitre 9)l'article 3 (Nouveaux principes de cosmologie chapitre 10)l'article 4 (les lois évolutives chapitre 11)l'article 5 (la mécanique quantique et le libération de l'atome chapitre 12)l'article 6 (le combat de la relativité et du quantum chapitre 13). Puis j'ai fait une pause pour approfondir l'interprétation non dominante de la mécanique quantique de Bohm dans La physique quantique version variables cachées et le dialogue Bohm et Krishnamurti
-L'article 7 (La renaissance du temps par la relativité chapitre 14) conclut par: "La notion globale de temps que nous venons de voir implique qu'en chaque événement il existe un observateur privilégié dont l'horloge mesure la passage du temps. Mais il n'y a aucun moyen de le choisir par une mesure qu'on pourrait faire dans une petite région, ce qui confirme le principe de relativité à des échelles plus petites que celle l'univers. Ce choix d'un temps global particulier est déterminé par la façon dont est distribuée la matière dans l'univers. La dynamique des formes constitue donc "un pont" entre le principe de relativité et le temps global qu'exigent les théories telles que celle à laquelle aspire Lee Smolin avec des lois évolutives ou celles qui expliquent les phénomènes individuels au moyen de variables cachées. Il y a une grandeur par contre qui n'a pas le droit de changer lorsqu'on agrandit ou qu'on rapetisse les échelles, c'est le volume de l'univers à chaque instant, même s'in évolue au cours du temps. Ceci donne donc un sens à la taille totale de l'univers et à son expansion et nous fournit une horloge physique universelle. LE TEMPS VIENT D'ÊTRE REDECOUVERT".
-Dans l'article 8 (l'émergence de l'espace chapitre 15), nous avons abandonné provisoirement le temps pour examiner l'espace. Le Dr Goulu nous le présente ainsi: "Ce long chapitre est le plat de résistance du livre. C’est là que ça passe où ça casse, et j’ai mis plus de deux semaines à le digérer avec peine. Il commence très fort: L’aspect le plus mystérieux du monde est juste sous nos yeux. Rien n’est plus banal que l’espace, et pourtant lorsque nous l’examinons de près, rien n’est plus mystérieux. Je crois que le temps est réel et essentiel à une description fondamentale de la nature. Mais je crois probable que l’espace va s’avérer n’être qu’une illusion. [...] Selon Smolin, l’existence d’un temps réel est indispensable pour réconcilier les deux pans de la physique, mais l’espace ne l’est pas. Parmi les théories ayant exploré l’idée que l’espace émerge d’une structure de graphe plus fondamentale, la première est la “triangulation dynamique causale” [...].
-L'article 9 a débuté avec une synthèse (chapitre 3) effectuée par le DrGoulu du chapitre 16 (vie et mort de l'univers) du livre de Lee Smolin: "La vision intemporelle de la physique basée sur le paradigme de Newton a montré son impuissance face aux questions les plus basiques de l’univers : pourquoi est-il intéressant (…) au point que des créatures comme nous puissions y être et nous en émerveiller ? Mais si nous adoptons la réalité du temps, nous rendons possible une physique asymétrique par rapport au temps dans laquelle l’univers peut naturellement faire évoluer de la complexité et de la structure. Et ainsi nous évitons le paradoxe d’un univers improbable". 
Après avoir étudié au chapitre 3-2 (de cet article) La physique moderne et la thermodynamique, s'est posée (au chapitres 3-3) la question: "notre univers est-il en équilibre"? La réponse étant négative nous avons examiné au chapitre 3-4 la question de la flèche du temps et le problème qu'elle pose (son illusion?). Puis nous avons effectué au chapitre 3-5) un retour à la question qui a été à l'origine de la réflexion de Lee Smolin: le temps est-il fondamental? Est-il asymétrique? En effet, si nous avons besoin de conditions initiales asymétriques pour expliquer notre univers alors que les lois de la nature sont temporellement symétriques, cela n'affaiblit-il pas l'argument en faveur d'un temps irréel, qui n'existe pas, comme le présente la cosmologie moderne (Carlo Rovelli dit: "il faut oublier le temps")? Au chapitre 5 nous avons réexaminé une réflexion qui est présente dans notre questionnement depuis le début du livre de Lee Smolin (et donc dans mes articles): Pouvons-nous dire de notre univers qu'il est improbable (en raison de l’ajustement fin qui réfère à l’étonnante précision des constantes physiques de la nature et de l’état premier de l’Univers)? En effet, pour expliquer l’état présent de l’univers, même la meilleure théorie scientifique suppose que les constantes physiques de la nature et l’état premier de l’Univers aient des valeurs extrêmement précises. Pour Lee Smolin, la seule façon d'échapper à l'erreur cosmologique et au paradoxe d'un univers improbable est de baser l'explication de la complexité et du fait que l'univers a un richesse intéressante sur une physique qui soit temporellement asymétrique, qui rend de fait l'univers inévitable plutôt qu'improbable et d'adopter la réalité du temps. 
-Dans l'article 10 "La renaissance du temps par la chaleur et la lumière" (chapitre 17)" Lee Smolin conclut ce chapitre par: Cela ne contredit pas la deuxième loi de la thermodynamique, mais seulement son interprétation naïve. 
*La loi disant que l'entropie devrait normalement augmenter traduit juste le fait que plus il y a de façons de que quelque chose se produise, plus cette chose sera probable. Les systèmes thermodynamiques normaux finissent dans l'état unique et ennuyeux de l'équilibre uniforme; les systèmes gravitationnels finissent dans un état parmi de nombreux états possibles hautement hétérogènes.
*Ainsi, le fait que notre univers soit intéressant a une explication triple. 
-Le principe d'auto-organisation pilotée agit sur une myriade de sous-systèmes et d'échelles, du moléculaire au galactique évoluant vers des états de complexité toujours croissante. 
-Les moteurs qui pilotent ce processus sont les étoiles, qui existent en raison d'une combinaison d'un réglage fin des lois fondamentales et de la nature anti-thermodynamique de la gravitation (comme on l'a vu dans cet article). 
-Mais ces forces peuvent produire un univers rempli d'étoiles et galaxies seulement si les conditions initiales de l'univers sont fortement asymétriques par rapport au temps.
*Tout ceci peut être mis en contexte et dans une certaine mesure compris à l'intérieur du paradigme newtonien. Même si nous continuons à penser dans ce paradigme, l'organisation du monde semble reposer sur de colossales improbabilités (la particularité extrême du choix des conditions initiales). La triste conclusion est que la seule sorte d'univers qui paraisse naturel de la perspective intemporel du paradigme newtonien est un univers mort en équilibre qui n'est évidemment pas celui dans lequel nous vivons. Mais depuis la perspective de la réalité du temps, il est parfaitement naturel que l'univers et ses lois fondamentales soient asymétriques dans le temps, avec une flèche du temps importante qui englobe l'accroissement de l'entropie pour les systèmes isolés ainsi que la croissance continuelle de structure et de complexité". 
Après ces rappels, examinons maintenant le chapitre 
18 du livre! 


3) Infinité de l'espace ou infinité du temps (chapitre 18)?

 

Le Dr Goulu conclut son résumé du chapitre 17 en confirmant lui-aussi que "ceci ne contredit pas la seconde loi de la thermodynamique, mais juste son interprétation naïve qui considère que l’augmentation de l’entropie produit des structures uniformes, prévisibles. Selon Smolin, la seconde loi amène au contraire les systèmes gravitationnels vers une multitude d’états possibles, très hétérogènes. Et c’est grâce à ceci que notre Univers est encore très loin de sa mort thermique, 13.7 milliards d’années après ses origines". 

Ainsi en adoptant la réalité du temps, nous dit Smolin, nous pouvons comprendre pourquoi l'univers que nous connaissons est structuré et complexe. Mais combien de temps peut-il le rester sans atteindre l'équilibre? Ne sommes-nous pas juste dans une bulle de complexité immergée dans un univers à l'équilibre beaucoup plus vaste? Cela amène à examiner le sujet très spéculatif de ce qu'est le très lointain (dans l'espace) et lointain futur. 

     3-1) La vision du modèle boltzmannien infini spatialement semble aberrante selon Lee Smolin.

Imaginons un univers infini spatialement, avec les mêmes lois valides partout, mais avec des conditions initiales choisies au hasard, c'est à dire l'image de l'univers boltzmannien ultime (voir mon article 10 chapitre 3-2). "Presque tout" dans cet univers infini est à l'équilibre thermodynamique et toute chose intéressante y survenant y est la conséquence d'une fluctuation, et ce qui peut se produire dans une fluctuation se produira quelque part, car s'il y a une quantité infinie de "quelque parts" disponible, chaque fluctuation, quelque soit son degré d'improbabilité, se réalisera un nombre infini de fois! Notre univers observable pourrait ainsi n'être qu'une grosse fluctuation statistique de 93 milliards de milliards de d'années-lumière de diamètre dans un univers infini, qui se répétera un nombre infini de fois à travers l'infinité de l'espace. En conséquence, si l'univers est infini et boltzmannien nous existons et agissons un nombre infini de fois, exactement comme nous sommes ici et là. Cela semble contredire le principe de Leibniz que nous avons vu dans l'article 10 au chapitre 3: le principe de l'identité des indiscernables de Leibniz, qui a été décrit aussi dans l'article 3. Ce principe a été vu comme une conséquence du principe de raison suffisante de Leibniz et comme l'essence de la philosophie du "relationalisme". Il affirme qu'il ne peut y avoir 2 objets dans l'univers qui soient distincts s'ils sont indiscernables. En particulier si des objets se distinguent l'un de l'autre seulement par leurs propriétés observables, il ne peut y avoir deux objets discernables ayant exactement les mêmes propriétés. Mais ce n'est pas tout. Tous ce qu'on observe aujourd'hui aurait pu être différent... par exemple, je pourrais ne pas être né et tout ce que nous voyons autour de nous et dans l'univers aurait pu ne pas être  ou être différent, nous amenant à une configuration de l'univers différente. Chacune de ces configurations du présent est une façon possible d'être organisés pour les atomes de notre voisinage, et donc chacune se produit une infinité de fois dans l'infinité de l'espace (pour ce modèle boltzmannien). Pour Lee Smolin, C'est un effroyable scénario qui soulève des questions éthiques du genre: pourquoi devrais-je me préoccuper des conséquences des choix que je fais, si tous les autres choix possibles sont faits par d'autres versions de "moi" dans d'autres régions de l'univers, qui est infini? Et si je prends soin de mes enfants dans ce monde, ne devrais-je pas m'inquiéter du sort des enfants des autres mondes qui souffrent suite aux décisions mauvaises prises par mes autres "moi"? En plus de ces questions étiques, on peut se demander ce que devient la science.Si le fait réel du monde est que tout ce qui est susceptible de se produire se produit, alors, le champ d'explication se réduit vraiment. En effet, le principe de raison suffisante exige que qu'il y ait une raison rationnelle derrière chaque cas où l'univers est d'une façon, mais aurait pu être d'une autre (dans sa formulation originelle, par Leibniz, il affirme que « jamais rien n'arrive sans qu'il y ait une cause ou du moins une raison déterminante, c'est-à-dire qui puisse servir à rendre raison a priori pourquoi cela est existant plutôt que non existant et pourquoi cela est ainsi plutôt que de toute autre façon » (Théodicée, I, 44)). 

Mais, si l'univers est de toutes les façons possibles (univers boltzmannien), il n'y a plus rien à expliquer. La science peut donner un aperçu des conditions locales mais que signifient des explications? En effet, tout ce qui pourrait se produire est en train de se produire un nombre infini de fois, maintenant! Cette forme de reductio ad absurdum ( "argument à l'absurdité") du paradigme newtonien étendu à la cosmologie, est selon Lee Smolin, un autre exemple de l'erreur cosmologique, qu'il appelle la tragédie de l'infini boltzmannien. C'est une tragédie, car cela réduit considérablement le pouvoir prédictif de la physique, en particulier sur la signification des probabilités quantiques. En effet, prenons une expérience dont les probabilités de réalisation sont de 99% pour obtenir le résultat A et de 1 %.pour le résultat B.Supposons que je répète l'expérience 1000 fois. On pourrait attendre que pour environ 990 fois, le résultat soit A. Je serais confiant en pariant sur A, car je pourrais raisonnablement attendre environ 99 résultats A pour chaque résultat B et ainsi, on aurait une bonne chance de confirmer la prédiction de la mécanique quantique. Mais dans un monde infini, il existe une infinité de copies de "moi" en train d'observer le résultat B. Donc, la prédiction de la mécanique quantique d'observer que le résultat A est 99 fois plus fréquent que l'autre est invérifiable dans un univers infini. C'est le problème de la mesure en cosmologie quantique, qui apparaît dans toute son ampleur, si l'univers est infini. Je partage l'avis de Lee Smolin qui pense que ce problème n'est pas soluble et qui préfère considérer la mécanique quantique comme "la preuve que nous vivons dans un univers ne contenant qu'une seule copie de moi". Nous ne pouvons certes pas voir au-delà d'une certaine distance (horizon de notre univers visible et observable), mais il semble plausible et raisonnable à Lee Smolin de faire l'hypothèse que notre univers est fini dans son extension spatiale, mais sans limite, un univers courbe fermé, comme le propose Einstein, ou l'univers fini de Friedmann. Il aurait donc une topologie globale de surface fermée, comme une sphère ou un beignet en forme de tore. Il y a trois cas pour un univers fini sans limite. Si la courbure est positive, il n'y a qu'une possibilité, l'analogue tridimensionnel de la topologie bidimensionnelle d'une sphère. Si la courbure moyenne de l'espace est plate, comme un plan, la seule possibilité pour un univers fini est l'analogue tridimensionnel de la topologie bidimensionnelle d'un beignet. Si la courbure est négative, comme celle d'une selle, alors il existe un nombre infini de possibilités pour sa topologie. Elles sont très complexes et compilées dans un catalogue. L'hypothèse d'Einstein pourrait être confirmée, si l'univers est fermé et assez petit. La lumière pourrait alors en faire le tour complet et nous devrions voir des galaxies lointaines en plusieurs images. Ceci a été recherché comme dans l'univers chiffoné de Jean-Pierre Luminet, mais n'a pas été détecté pour l'instant. 

Si l'univers n'est pas spatialement fermé, alors il doit être infini et en expansion spatiale. Cela veut dire que l'espace y est délimité par une frontière, frontière qui est indéfiniment loin de nous, mais que l'information pourrait traverser. Lorsqu'on énonce les équations de la relativité générale, on doit spécifier l'informations sur ce qui se passe à la frontière et ce qui traverse cette frontière, pour y entrer comme pour en sortir. Le besoin de spécifier l'information sur ce qui se passe à la frontière infinie (dans le cas d'un univers non fermé), n'est pas optionnel; il est requis par la théorie [les équations d'Einstein pour un univers spatialement infini ne peuvent être dérivées d'un principe variationnel (ou: exprimé en  physique quantique), que s'il existe des termes aux limites ajoutés à l'action et des conditions aux limites spécifiées à l'infinité spatiale. Donc, on ne peut pas décrire ce qui se trouve dans l'univers sans dire ce qui pénètre dans cet univers et ce qui en sort depuis la frontière, même si la frontière est infiniment éloignée. Si la frontière était à une distance finie, on pourrait imaginer qu'il y ait encore plus d'espace à l'extérieur. L'information sur la frontière serait explicable en termes de ce qui est en provenance de "ce" qui est au-delà de la frontière (voir note 3 page 322 du livre)  Dans la pratique de la relativité générale, on utilise souvent des espaces avec des frontières infinies pour modéliser de façon commode des systèmes isolés, comme une galaxie. Mais il y a des difficultés techniques lorsque l'on gère l'information à spécifier à une frontière qui, pour idéaliser la situation et par commodité technique a été repoussée à l'infini. Cela simplifie la description parce qu'on peut imposer la conditions que toute la matière dans le modèle est contenue dans la galaxie. Rien n'entre ni ne sort sauf les ondes gravitationnelles et les ondes que nous utilisons pour observer la galaxie. Pour Lee Smolin, cette idéalisation dans laquelle nous découpons une partie de l'univers et nous la décrivons comme s'il n'y avait que cela avec une frontière externe nécessitant de spécifier l'information qui arrive de l'extérieur d'un univers infini est une aberration. Pourtant, c'est ce qu'on est obligé de faire si on utilise la relativité générale comme notre théorie cosmologique et considérons l'univers comme spatialement infini. Mais la frontière à l'infini ne nous permet d'imaginer un monde au-delà. Nous devons certes spécifier l'information qui entre et qui sort, mais le choix est entièrement arbitraire. Ainsi, on doit concéder que rien ne peut être expliqué dans aucun modèle d'univers ayant une frontière infinie. Le principe de fermeture explicative (voir mon article 3 au chapitre 2) est transgressé et avec lui le principe de raison suffisanteLee Smollin me rassure plutôt dans mes convictions lorsqu'il affirme qu'il ne voit aucune raison d'échapper à la conclusion que l'univers est spatialement fermé, sans frontière. La vision du modèle boltzmannien semble donc aberrante. Rien n'est infiniment éloigné et il n'y a pas d'espaces infinis à affronter.  

     3-2) L'infinité du temps?

Mais qu'en est-il du futur? Si comme Lee  Smolin le suggère, l'univers est plus leibnizien que boltzmannien (voir mon article 10 chapitre 3 univers leibnizien/vs boltzmannien:  Les univers hypothétiques dans lesquels chaque instant et chaque événement sont absolument uniques et qui satisfont le principe d'identité des indiscernables sont appelés par Lee Smolin univers Leibniziens), cela pourrait-il être temporaire et l'univers pourrait-il mourir? Mais en se restreignant, aux univers spatialement finis, cela épargne nombre de paradoxes d'un univers boltzmannien infini, mais pas tous. Un univers spatialement fermé et fini peut durer un temps infini et s'il ne se contracte jamais, il sera en expansion pour toujours. Il dispose alors d'un temps infini pour atteindre l'équilibre thermique et s'il le fait, il restera une quantité de temps infinie avec un espace en augmentation continue, rendant possible des fluctuations pouvant créer des structures improbables, et ceci pouvant se produire un nombre infini de fois. Cela conduit de nouveau au paradoxe du cerveau de Boltzmann.que nous avons décrit dans l'article 10, chapitre 3-1. Mais les principes de raison suffisante et de l'identité des indiscernables peuvent permettre à l'univers d'éviter de finir dans un état aussi paradoxal en limitant les options pour son destin possible. Cependant, pour raisonner sur un futur lointain, on doit faire un certain nombre de suppositions. En particulier, les lois de la nature ne doivent jamais changer, sans quoi faire des prédictions serait problématique et il ne doit exister aucun phénomène non découvert qui puisse changer le cours de l'histoire de l'univers, comme par exemple une force si faible non encore détectée qui agisse sur des distances et des durées bien plus longues que l'âge actuel de l'univers. C'est possible et cela a été envisagé, tout comme l'existence de bulles cosmiques fonçant sur nous à la vitesse de la lumière pour l'instant cachées par notre horizon, mais cela interdit toute prédiction à partir du savoir actuel. Faisons donc avec Lee Smolin l'hypothèse que les lois et et les phénomènes bien établis sont tout ce qui est, alors, on peut en déduire en toute confiance les deux points suivants.:

-Viendra un moment où les galaxies cesseront de fabriquer des étoiles grâce à leur réserves d'hydrogène et mourront. Mais ce n'est qu'une limite supérieure et plus probablement les processus hors équilibre qui pilotent la formation d'étoiles se seront essoufflés bien avant que la totalité de l'hydrogène ait pu être transformée en étoiles. 

-Les dernières étoiles s'éteindront. En effet, elles ont une durée de vie limitée, de quelques millions d'années pour les plus massives, qui meurent de façon dramatique sous forme de supernovas, à de nombreux milliards d'années pour la plupart d'entre elles, qui finissent abruptement sous forme de naines blanches. Dans un avenir lointain; il existera une époque où la dernière étoile aura cessé de briller. 

-Et après? Lee Smolin présente un des scénario du lointain futur, qui aboutit... à un univers de Bolrzmann: On sait que l'univers est rempli de matière, de matière noire, de rayonnement et d'énergie noire [Voir wikipedia: l'énergie noire est une forme d'énergie hypothétique emplissant uniformément tout l'Univers et dotée d'une pression négative, qui la fait se comporter comme  une force gravitationnelle répulsive. L'existence de l'énergie noire est nécessaire pour expliquer diverses observations astrophysiques, notamment l'accélération de l'expansion de l'Univers détectée au tournant du xxie siècle. Malgré une densité très faiblea (de l'ordre de 10−29 g/cm3)b, l'énergie noire est une composante majeure de l'Univers, représentant environ 68 % de la densité d'énergie totale de l'Univers. Sa nature reste aujourd'hui encore inconnue. Il peut s'agir simplement de la constante cosmologique induite par la relativité générale qui aurait une valeur non nulle. Il existe d'autres hypothèses, menant soit à une modélisation différente de la matière (quintessence, k-essence, modèles unifiés de matière et d'énergie noire), soit à une modélisation différente de la gravitation (gravité f(R), champs scalaires, cosmologie branaire). Le choix entre ces différentes hypothèses dépend essentiellement des contraintes apportées par l'observation, notamment des supernovas de type Ia, du fond diffus cosmologique ou des oscillations acoustiques des baryons]. Bien que la densité de l'énergie noire semble à peu près constante; les scientifiques ne savent pas si c'est réellement le cas ou si c'est parce qu'elle change plus lentement que ce que les observations ont détecté jusqu'ici. C'est crucial pour le futur de l'univers qui sera très différent selon qu'elle reste constante ou non. Un scénario simple est celui dans lequel l'énergie noire conserve une densité constante alors que l'univers grossit. C'est le cas de la constante cosmologique d'Einstein, qui ne diminue pas lorsque l'univers poursuit sa dilatation. La matière et le rayonnement sont dilués et la densité d'énergie totale décroît de façon continue et après quelques dizaines de milliards d'année tout deviendra négligeable sauf la densité d'énergie associée à la constante cosmologique. Une des conséquences de cette expansion exponentielle est que les amas de galaxies se séparent si rapidement qu'ils ne peuvent plus se voir mutuellement (les photons quittant un amas ne vont pas assez vite pour rattraper les autre amas). Dans chaque amas, les observateurs sont entourés d'un horizon derrière lequel leurs voisins ont disparu; et les amas deviennent des systèmes isolés, des sortes de boites délimitant ces sous-systèmes du reste de l'univers. Les méthodes de la physique dans une boite (voir mes article 1 et 2) s'appliquent donc à chaque amas et en particulier on peut y appliquer les méthodes de la thermodynamique. C'est alors qu'un nouvel effet quantique oblige l'intérieur de chaque horizon à se remplir d'un gaz de photons en équilibre thermique, créé par des processus analogues à ceux qui créent le rayonnement des trous noirs de Hawking. On l'appelle le rayonnement d'horizon. Sa température et sa densité sont extrêmement basses mais restent constantes alors que l'univers grossit de plus en plus alors que tout, y compris la matière et le CMB devient de plus en plus dilué. Au bout d'un temps suffisant, l'univers arrivé à l'équilibre, qui perdurera pour toujours et ce qui le remplit est le rayonnement d'horizon. Il y aura des fluctuations et des récurrences et une des configurations dont celle du paradoxe du cerveau de Boltzmann se reproduira occasionnellement exactement, comme cela a été décrit dans l'article 9, un résultat du raisonnement par l'absurde ultime du paradigme newtonien. Selon ce scénario décrit par Lee Smolin, la complexité apparente de notre univers jusqu'à aujourd'hui correspond juste au flash le plus court avant que l'univers ne se stabilise dans un équilibre éternel. Or comme nous l'avons aussi vu dans l'article 9, selon Lee Smolin, nous sommes quasiment certains que nous ne sommes pas des cerveaux de Boltzmann, et si nous l'étions, nous ne verrions probablement pas univers gigantesque autour de nous. Cela signifie que ce scénario est faux, ce qu'imposent aussi le principe de raison suffisante et celui de l'identité des indiscernables

- Mais une question se pose: comment pouvons éviter un univers éternellement mort si on arrivait à ce stade d'équilibre? Pour cela il faudrait qu'il ait assez de densité de matière pour attirer la matière et pour stopper son expansion. Dans ce cas; l'univers pourra s'effondrer dans une singularité finale, dans un big crunch. Mais peut-être les effets quantiques stopperont l'effondrement et feront "rebondir" l'univers, transformant la contraction en expansion en créant un nouvel univers. Cependant, selon Lee Smolin, il semble qu'il n'y ait pas assez de matière pour renverser la marche de l'expansion et contrebalancer la tendance de l'énergie noire à l'accélérer. Pour éviter la mort infinie, il faudrait que la constante cosmologique ne soit pas une constante. Mais, si le faisceau de preuves actuel indique que l'énergie noire, qui est (?) la constante cosmologique, ne change pas à l'échelle de l'âge actuel de l'univers, rien ne permet d'affirmer qu'elle ne changera pas dans le long terme. Et ce changement pourrait être dû à une loi plus profonde dont les effets ne sont perceptibles qu'à de grandes échelles de temps, ou même être un effet de la tendance générale des lois à évoluer. En effet, le principe d'absence d'actions sans réciproque suggère que la constante cosmologique devrait être influencée par l'univers lui-même étant donné qu'elle agit sur lui de façon si décisive. Elle pourrait même devenir nulle mais il est peut probable qu'elle s'inverse. Ainsi, l'univers pourrait devenir éternel, mais statique. Ceci permettrait au moins de contourner le paradoxe du cerveau de Boltzmann. Alors conclut Lee Smolin, au final, l'univers sans constante cosmologique se dilatera pour toujours ou s'effondrera, selon les conditions initiales. Si l'énergie de l'expansion est suffisante, il ne s'effondrera jamais, il est alors éternel; mais même dans ce cas, il y a de nombreuses possibilités de renaissances, puisque chaque trou noir par sa fin peut conduire à la naissance d'un bébé univers par l'élimination de sa singularité ([..] Dans les deux cas, quand un état limite de haute densité de matière et de courbure de l'espace-temps est atteint, l'effondrement est stoppé par l'apparition d'une force répulsive et un autre Univers en expansion se crée à partir du nôtre par bourgeonnement, un peu comme une petite bulle qui gonflerait à la surface d'un ballon pour finir par créer deux Univers distincts, connectés par un petit raccord)..Il est fascinant de penser que si c'est la cas, alors notre univers, qui est loin d'être mort, a déjà conçu des un ou des milliards de milliards de bébés, qui donneront naissance à une nouvelle progéniture. 

-Les modèles d'univers cycliques. Cette catégorie de modèles impliquent l'univers entier et non juste ses trous noirs. Inventé par Paul Steinhard et Neil Turok, le modèle accomplit ceci en supposant que la constante cosmologie décroît à zéro, puis vers des valeurs fortement négatives (Endless Universe: Beyond the Big Bang). Le résultat est un effondrement dramatique de l'univers entier, mais les auteurs avancent que cet effondrement est suivi par un rebond et une nouvelle expansion. Cette théorie cyclique  des univers ektopyriques semble présenter un regain d'intérêt car il ignore la singularité et l'idée de création de l'univers qui traverserait une succession sans fin de "big bangs" et de "big crunches", séparés par des périodes d'expansion et de contraction. Le rebond pourrait être dû aux effets de la gravitation quantique (voir le site pourlascience.fr); Lee Smolin pense qu'il serait possible d'échapper à la singularité ultime grâce à la valeur extrême de l'énergie noire. Les indices théoriques que les singularités cosmologiques finales rebondissent par effet quantique et menant à une re-expansion sont mêmes plus fortes que dans le cas des singularités de trous noirs (voir note 5 page 322, Martin .Bojowaldhttps://arxiv.org/abs/gr-qc/0202077),   https://arxiv.org/abs/gr-qc/0206054https://arxiv.org/pdf/gr-qc/0105113.pdfhttps://arxiv.org/abs/gr-qc/0104072,  https://arxiv.org/abs/astro-ph/0311015)Ce phénomène semble universel dans la gravitation quantique à boucles. Il ne faut pas oublier que ce ne sont que des modèles, mais il est quasiment certain que les régions très uniformes de l'univers, sans ondes gravitationnelles, rebondissent pour donner lieu à de nouveaux univers. Par contre, des régions hautement inhomogènes ne rebondissent pas et s'effondrent en singularités où le temps s'arrête, ce qui a un en fin de compte un bon côté, car cela fournit un principe de sélection qui peut permettre de déterminer quelles sont de l'univers qui rebondissent et se reproduisent, et si seules les régions les plus homogènes rebondissent, alors les premiers instants des nouveaux univers seront aussi hautement homogènes peu après le rebond (Voir la note 6 page 323 à propos de la diversité dans l'univers de Phoenix exprimée dans l'article de Jean-Luc Lehners (https://arxiv.org/abs/1107.4551 ou en .pdf: https://arxiv.org/pdf/1107.4551.pdf). Selon Lee Smolin il en résulte un point positif, car il en découle une prédiction: "aux premiers instants, juste après le rebond, l'univers est hautement homogène, il n'y a ni trous noirs, ni trous blancs, ni ondes gravitationnelles, précisément comme nous l'observons dans notre univers". Mais pour que ce scénario devienne de la science, il doit y avoir au moins une prédictions de plus pour le rendre l'hypothèse testable. L'une d'entre elles pourrait concerner le spectre des fluctuations dans le CMB pour lequel le scénario cyclique offre une explication qui ne requiert pas la brève période d'inflation extrême souvent invoquée pour les expliquer. Le spectre des fluctuations qui a pu observé jusqu'à présent est bien reproduit par les deux scénarios (cyclique et inflation) mais il y a deux différences entre les prédictions qui peuvent être testées dans des expériences réalisables dès aujourd'hui et dans un futur proche. Un test est de détecter les ondes gravitationnelles dans le CMB  Alors, l'inflation dit que OUI, mais les modèles cycliques disent que NON! Les modèles cycliques prédisent aussi que le rayonnement du CMB n'est pas complètement aléatoire, mais non-gaussien. Dans ces modèles, on peut considérer que le temps, qui n'a pas commencé avec le big bang est  fondamental comme le pense Lee Smolin. Cela conduit, dit ce dernier, à une cosmologie plus prédictive. 

-Autres scénarios. 

     Théories à vitesse de la lumière variableLa vitesse de la lumière y est supposée avoir été différente (en fait beaucoup plus grande) dans l'univers très jeune. Ces théories choisissent une notion de temps privilégié qui viole les principes de la relativité. Elle ont été proposées par Jean-Pierre Petit en 1988 puis John Moffat en 1992 et popularisées par le duo Andreas Albrecht et João Magueijo en 1998 pour expliquer le problème de l'horizon en cosmologie et proposer ainsi une alternative à l'inflation cosmiqueLaurent Sacco écrit dans Futura-sciences.com;:"Une nouvelle théorie, impliquant une vitesse de la lumière très élevée au moment du Big Bang, vient d'être proposée et elle conduit à une prédiction stricte testable (ce qui est un atout important)".

     Scénario de Roger Penrose dans Cycles of Time Une nouvelle vision extraordinaire de l'univers. (cosmologie cyclique conforme de Penrose)

[Voir aussi: https://guydoyen.fr/2010/11/20/roger-penrose-a-decouvert-des-preuves-d-un-univers-cyclique/ (Roger Penrose a découvert des preuves d’un Univers cyclique (voir https://arxiv.org/abs/1011.3706)]

 

 


Dans ce livre, résume Lee smolin pour rendre accessible son contenu, Penrose accepte le scénario d'un univers boltzmannien éternel avec une constante cosmologique fixée, puis se demande ce qui se passe au bout d'un temps infini. Il spécule qu'après un certain stade, toutes les particules élémentaires ayant une masse se désintégreraient et seuls les photons et les autres particules sans masse resteraient. Si cela se passe ainsi, rien ne pourra permettre de détecter l'écoulement infini de l'éternité car les photons, voyageant à la vitesse de la lumière, ne font aucune expérience du temps (?). Ce n'est pas facile à concevoir, le site matièrevolution.fr le présente admirablement: « Comment un observateur se déplaçant à la vitesse de la lumière (aux côtés du photon lumineux) voit-il le monde ? » ou le paradoxe de la relativité restreinte

Pour un photon, l'éternité d'un univers très âgé serait indiscernable de l'univers nouveau-né, la seule différence étant la température. Cette différence est énorme, mais pour Penrose, il ns s'agit là que d'une échelle unique et cela ne compte pas. Car ce monde de photons, décrit de manière relationnelle, seules comptent les comparaisons ou les rapports entre les choses qui existent à un certain moment. L'échelle, dans sa globalité ne peut pas être détectée. Donc, l'univers âgé, rempli d'un gaz de photons (ou autres particules sans masse), devient indiscernable du gaz extrêmement chaud constitué des mêmes particules de l'univers balbutiant. Cet univers âgé est aussi la naissance d'un nouvel univers selon le principe d'identité des indiscernablesMais ce scénario, qui ne se déroule qu'au bout d'un temps infini, ne résout pas le paradoxe des cerveaux de Boltzmann. Par contre, il prédit qu'il pourrait exister des traces fossiles de l'univers précédent dans les reliques du big bang. De même, les informations portées par les ondes gravitationnelles survit aussi aux rebonds des modèles cycliques et parvient dans le nouvel univers. Les signaux les plus puissants portés par les ondes gravitationnelles, sont des images de collisions entre les grands trous noirs qui étaient un jour tapis aux coeurs de galaxies depuis longtemps disparues. Penrose pense qu'ils provoquent des remous qui se propagent en grands cercles dans le ciel en voyageant pour toujours et en ayant survécu à la transition vers le nouvel univers. De plus, il prédit que ces grands cercles devraient être visibles dans le CMBdont la structure a été verrouillée très tôt dans notre univers. Ce sont les ombres d'événements de l'univers précédent. Il prédit qu'il devrait y avoir de nombreux cercles qui viendraient d'amas de galaxies dans lesquels, au gré du temps, plus qu'une paire de trous noirs galactiques sont entrés. Ces dernières possibilités de tests sont singulières et si elles se confirmaient, ce serait un indice en faveur de ce scénario. 

Lee Smolin rapporte qu'il y a controverse sur le fait que les cercles concentriques de Penrose puissent être vue dans le CMB, ce qu'affirment  VG Gurzadyan et R.Penrose le 16 /11/2010 dans  https://arxiv.org/abs/1011.3706 (en.pdf: https://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/1011/1011.3706.pdf):  "[...] L'analyse des cartes de fond de 7 ans à fond de micro-ondes cosmiques de la sonde Wilkinson Microwave Background Probe (WMAP) révèle en effet de tels cercles concentriques, d'une signification pouvant aller jusqu'à 6 {sigma}. Ceci est confirmé lorsque la même analyse est appliquée aux données BOOMERanG98, éliminant ainsi la possibilité d'une cause instrumentale pour les effets. Ces prévisions d'observation de CCC ne seraient pas facilement expliquées par la cosmologie inflationniste standard". Le 7/12 2010, dans https://arxiv.org/abs/1012.1486 les deuc ghercheurs précisent: "Deux groupes [3, 3] ont confirmé les résultats de notre article concernant l’existence réelle de cercles à faible variance dans le ciel de fond diffus cosmologique (CMB). Ils soulignent également que l'effet ne contredit pas le modèle LCDM - une question non contestée [...]. 

Une nouvelle étude a été faite le 29/04/2011: https://arxiv.org/abs/1104.5675: "[...] (elle) confirme notre affirmation antérieure[...]". Puis, le 21/02/2013 les deux chercheurs ont présenté une nouvelle étude: https://arxiv.org/abs/1302.5162 "Une nouvelle analyse du CMB, utilisant les données WMAP, prend en charge les indications antérieures des caractéristiques non gaussiennes des cercles concentriques à faible variance de température. La cosmologie cyclique conforme (CCC) prédit de telles caractéristiques à partir de rencontres de trous noirs supermassifs au cours d'une période précédant notre Big Bang. L'importance des cercles de faible variance individuels dans les vraies données a été contestée; Pourtant, une analyse indépendante récente a confirmé l'attente de la CCC selon laquelle les cercles de CMB ont une distribution de température non gaussienne. Nous examinons ici les ensembles concentriques d'anneaux circulaires à faible variance dans les données WMAP, en trouvant une distribution hautement non isotrope [...]".

Plusieurs articles précisent que tout ceci est cohérent avec du bruit, en particulier  ethttps://iopscience.iop.org/article/10.1088/2041-8205/733/2/L29/meta.

Toutefois, il s'avère bien que les scénarios cosmologiques (voir liens ci-dessous) où notre univers a évolué à partir d'un pré-big bang font des prévisions qui peuvent être (ou non) vérifiées ou falsifiées par l'observation. Alors que les scénarios où l'univers est l'un parmi une pluralité de mondes simultanés ne le font pas et sans doute ne pourront jamais faire la moindre vraie prédiction. 


 4) Conclusion de cet article et de ma lecture du chapitre 18.

Cet article a été introduit avec le blog du Dr Goulu qui a conclu son résumé du chapitre 17 en confirmant lui-aussi que "ceci ne contredit pas la seconde loi de la thermodynamique, mais juste son interprétation naïve qui considère que l’augmentation de l’entropie produit des structures uniformes, prévisibles. Selon Smolin, la seconde loi amène au contraire les systèmes gravitationnels vers une multitude d’états possibles, très hétérogènes. Et c’est grâce à ceci que notre Univers est encore très loin de sa mort thermique, 13.7 milliards d’années après ses origines". 

Ainsi en adoptant la réalité du temps, nous dit Smolin, nous pouvons comprendre pourquoi l'univers que nous connaissons est structuré et complexe. Mais combien de temps peut-il le rester sans atteindre l'équilibre? Ne sommes-nous pas juste dans une bulle de complexité immergée dans un univers à l'équilibre beaucoup plus vaste? Cela amène à examiner le sujet très spéculatif de ce qu'est le très lointain (dans l'espace) et lointain futur.

-Nous avons vu au chapitre 3-1 que la vision du modèle boltzmannien infini spatialement semble aberrante selon Lee Smolin. Il me rassure plutôt dans mes convictions lorsqu'il affirme qu'il ne voit aucune raison d'échapper à la conclusion que l'univers est spatialement fermé, sans frontière. Rien n'est infiniment éloigné et il n'y a pas d'espaces infinis à affronter. Christian Magnan, adopte une attitude encore plus catégorique. Pour lui, l'infini est une imposture. Il écrit: "Si nous fabriquons des univers infinis, c'est que notre mode de production est vicieux". Une constatation s'impose: la cosmologie standard est "bousculée sur ses limites" et un nouvel Einstein serait sans doute le bienvenu! Restons pour le moment sur la position de Lee Smolin en acceptant un univers fermé sans frontière,car seul un univers spatialement fermé et fini obéit au principe de fermeture explicative (aucune chaîne d'explication ne doit déboucher hors de l'univers) et au principe de raison suffisante..

-Au chapitre 3-2) S'est posée la question: mais qu'en est-il du futur? Quid alors de l'infinité du temps? Selon Smolin, l'univers est plus leibnizien que boltzmannien (voir mon article 10 chapitre 3 univers leibnizien/vs univers bolrzmannien), c'est à dire un univers dans lesquels chaque instant et chaque événement sont absolument uniques et qui satisfont le principe d'identité des indiscernables). S'il est spatialement fini, cela épargne nombre de paradoxes d'un univers boltzmannien infini, mais pas tous. peut durer un temps infini et s'il ne se contracte jamais, il sera en expansion pour toujours. Et si le temps est infini, alors une fois que notre univers aura atteint sa mort thermique il restera une infinité de temps pour que des fluctuations aléatoires produisent une infinité de structures hautement improbables : on retombe sur le paradoxe du cerveau de BoltzmannAnsi que l'a dit Lee Smolin,,la plus grande inconnue concernant ce futur très très lointain est le rôle qu’y jouera l'énergie sombreElle semble accélérer l’expansion de l’univers, mais tant qu’on n’aura pas compris sa nature et son lien avec la constante cosmologique on ne peut exclure l’hypothèse du modèle cyclique de l’Univers dans lequel l’espace se recompacte en Big Crunch. Nous avons vu aussi qu’il s’ensuit un Big Bounce  produisant un nouvel univers comme lors du Big BangUn tel événement doit théoriquement laisser des traces dans le fond diffus cosmologiqueLe spectre des fluctuations qui a pu être observé jusqu'à présent est bien reproduit par les deux scénarios (cyclique et inflation

mais il y a deux différences entre les prédictions qui peuvent être testées dans des expériences réalisables dès aujourd'hui et dans un futur proche. Un des test est de détecter les ondes gravitationnelles dans le CMB. Les modèles cycliques prédisent que le rayonnement du CMB n'est pas complètement aléatoire, mais non-gaussienDans ces modèles, on peut considérer que le temps, qui n'a pas commencé avec le big bang est  fondamental comme le pense Lee Smolin. Cela conduit, dit ce dernier, à une cosmologie plus prédictive. Mais cela s'avère délicat comme l’a montré la récente “affaire” BICEP2. 

Parmi les autre théories, nous avons cité au chapitre 3-2 les théories à vitesse de la lumière variable proposées initialement par Jean-Pierre Petit en 1988 comme alternative à l'inflation cosmique, dont Laurent Sacco écrit dans Futura-sciences.com;:"[...]qu'elle conduit à une prédiction stricte testable". Il ne faut pas oublier Roger Penrose; qui propose dans l'ouvrage Cycles of Time (Une nouvelle vision extraordinaire de l'universavec la cosmologie cyclique conforme de Penrose (Conformal cyclic cosmology). Selon lui, le gaz de photons qui remplira l’univers en mort thermique est indiscernable de celui qui existait au moment du Big Bang, donc selon le principe de l'identité des indiscernables, c’est la même chose, et un nouvel univers naît automatiquement. Dans ce cas on devrait identifier des motifs circulaires décrits par Penrose dans le CMB. Ce dernier croyait les avoir trouvés en 2010 mais c’est fortement contesté.

Pour Lee Smolin cependant, l’idée d’une succession d’Univers est indispensable pour permettre l’ajustement des lois par évolution, comme il l’a écrit au chapitre 10 (voir article 3 au chapitre 2-4). Nous y avons vu que toute théorie qui aura l'ambition de répondre à la question "pourquoi ces lois"? et pour laquelle elles doivent être expliquées, ces lois devront évoluer. Lee Smolin s'appuie sur la philosophie de Charles Sanders Peirce (1839-1914), qui amorce son raisonnement: « Supposer que les lois universelles de la nature puissent être appréhendées par l'esprit et cependant ne disposer d'aucune explication pour leur forme, autre qu'inexplicable et irrationnelle, est une position difficile à justifier ». Le principe de raison suffisante de Leibniz implique que la science devrait être capable de répondre à la question pourquoi ces lois plutôt que d'autres? Pierce le souligne bien en écrivant: "Les uniformités font précisément partie de de ces faits ayant besoin de d'être expliqués...La loi est par excellence la chose qui exige une raison". D'où la nécessité de répondre à la question: pourquoi ces lois? Puis il affirme que "la seule manière possible de rendre compte des lois de la nature et de l'uniformité en général est de supposer qu'elles sont le fruit de l'évolution". Donc le fruit de leur rapport au temps. "Une explication rationnelle des lois et des conditions initiales particulières obtenues dans notre univers nécessite que la sélection se soit produite plus d'une fois, sans quoi nous ne pourrions rien expliquer du choix spécifique qui a été fait alors que si les mêmes conditions initiales et lois ont existé à de nombreuses reprises il pourrait y avoir des raisons à cela." Nous avons dit aussi dans ce chapitre 2-4 que, selon Lee Smolin, entre deux manières dont les nombreux big bang pourraient être organisés (simultanément ou séquentiellement), "c'est seulement dans le second cas que nous pouvons espérer développer une cosmologie capable de répondre à la question du pourquoi ces lois? en restant scientifique , dans le sens que nous serons en mesure d'élaborer des prédictions falsifiables". En effet, si le big bang n'a aucun passé, le choix des lois et des conditions initiales est arbitraire et il n'y a aucun test possible, de même que pour les scénarios dans lesquels existeraient une population vaste, voire infinie d'univers dont les big- bangs seraient déconnectés du notre. Ce postulat d'univers parallèles qui seraient causalement déconnectés du notre ne peut en rien, dit Lee Smolin, nous aider à expliquer les propriétés de notre univers. Pour avoir une prédiction qui soit falsifiable (au sens de Popper, c'est à dire que l'on peut contredire au moyen d'une expérience réalisable), il faut que les lois évoluent avec le temps. Ainsi, en réponse à la question "Qu'aura à dire la nouvelle théorie sur la nature du temps?", on peut résumer par la formulation de Roberto Mangabeira Unger (voir l'univers singulier et la réalité du temps, écrit avec Lee Smolin): ou bien le temps est réel, ou bien il ne l'est pas! S'il ne l'est pas, alors les lois sont intemporelles, mais le choix de ces lois est inexplicable. Mais si le temps est réel, rien ne dure toujours, pas même les lois. Si les lois agissent pour toujours, on est dans le paradigme newtonien et on peut réduire toute propriété du monde d'un moment ultérieur à celle d'un moment antérieur (principe de causalité). Cela signifie de manière équivalente qu'on peut remplacer n'importe quelle relation causale par une relation logique.Donc le fait que le temps soir réel signifie bien que les lois ne durent pas pour l'éternité, et donc qu'elles doivent évoluer. La notion de loi intemporelle telle que la physique l'a envisagée depuis Newton jusqu'à présent viole le principe du "relationnel" que nous avons examiné au chapitre 2-2 dans l'article 3, principe qui devrait contraindre la nouvelle théorie cosmologique que Smolin appelle de ses voeux. Il résulte du principe d'absence d'actions sans réciproque selon lequel rien dans l'univers n'agit sans qu'on puisse agir dessus. Si on fait le choix que les lois dérogent à ce principe, en les voyant comme "extérieures à l'univers", on les place alors hors du domaine de l'explication rationnelle. Pour rendre ces lois explicables, il faut les considérer comme faisant partie du monde comme tout objet sur lesquelles elles agissent. Elles deviennent alors du ressort de la causalité en participant du changement et de l'influence mutuelle qui font du monde un tout. 

Ainsi, conclut Lee smolin dans le chapitre 18 de son livre: "nous voyons que la cosmologie devient plus scientifique et nos idées plus vulnérables au test, si nous travaillons dans un cadre où le temps est réel et fondamental, et où l'histoire de l'univers est un élément nécessaire à notre compréhension de son état actuel (principe se causalité). Ceux qu'encombrent des présupposés métaphysiques comme quoi le but de la science est de découvrir des vérités représentées par des objets mathématiques intemporels (platonisme), pourraient croire que qu'éliminer le temps, rendant ainsi l'univers semblable à un objet mathématique, est la voie vers une cosmologie scientifique. Mais il s'avère que c'est tout l'opposé. Comme l'a compris Charles Sanders Pierce il y a plus d'un siècle, les lois doivent évoluer pour être explicables".Dans le prochain et dernier article à propos "ma lecture" du livre de Lee Smolin nous examinerons sa conclusion avec le chapitre 19 "le futur du temps et l'épilogue "penser dans le temps". 


liens: 

Théories d'une vitesse de lumière variable.   Scénario de Roger Penrose dans Cycles of Time Une nouvelle vision extraordinaire de l'univers. (cosmologie cyclique conforme de Penroseproposées par Jean-Pierre Petit en 1988 puis John Moffat en 1992 et popularisées par le duo Andreas Albrecht et João Magueijo en 1998 pour expliquer le problème de l'horizon en cosmologie et proposer ainsi une alternative à l'inflation cosmiqueLaurent Sacco écrit dans Futura-sciences.com;:"Une nouvelle théorie, impliquant une vitesse de la lumière très élevée au moment du Big Bang, vient d'être proposée et elle conduit à une prédiction stricte testable 

https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/280619/lunivers-selon-lee-smolin: l'univers selon Smolin et la monadologie leibnizienne

https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2008_num_106_2_7779: Lee Smolin, les lois issues de l"évolution

 

http://philoscience.over-blog.com/article-32779571.html: Lee Smolin contre le multivers

https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/081214/sciences-lunivers-est-il-unique-ou-nonIl n'y a plus lieu de parler de multivers. Il n'y a plus qu'un univers, celui dont nous observons l'existence, s'étendant à celui que nous ne pouvons pas observer directement mais dont nous pouvons légitimement supposer la présence. Mais cet univers évolue tout au long du temps. Les lois fondamentales de la physiques évoluent elles-aussi, parallèlement à l'univers dont elles déterminent les propriétés. Si l'univers est unique et si l'on admet le concept non de Big bang (provenant de rien) mais de début de notre univers, éventuellement suivi d'inflation, il faut admettre qu'une version antérieure de cet univers existait dans un temps précédent, dotée éventuellement de lois fondamentales différentes. On admettra également que notre univers se poursuivra dans un temps futur donné (et non pas dans un temps infini) par une nouvelle version, obéissant à son tour aux lois du moment, lesquelles auront évolué parallèlement. Comment se font les passages d'une version à l'autre, contractions suivies de réexpansions ou autrement ? La cosmologie ne permet pas de répondre à cette question, mais au moins des hypothèse en ce sens pourraient être simulées en laboratoire. La question des Singularités disparaît aussi.


https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/astronomie-fin-trous-noirs-selon-hawking-avis-jean-pierre-luminet-52134/ :Fin des trous noirs selon Hawking : l'avis de Jean-Pierre Luminet


Autres liens et concepts:

La nouvelle théorie à laquelle aspire Lee Smolin devrait satisfaire le principe de raison suffisante,   Principe d'absence d'actions sans réciproque        le principe d'absence d'actions sans réciproque et le principe d'identité des indiscernables*Ses variables physiques devraient décrire des relations évolutives entre entités dynamiques. On ne devrait y trouver aucune référence à une structure de fond fixe avec des lois figées de la nature (la nouvelle théorie doit être "indépendantes du fond)   philosophie du "relationalisme"     Une conséquences du relationalisme est l'identité des indiscernables ( l'identité des indiscernables)       la mécanique quantique comme théorie essentiellement relationnelle  Les lois de la nature évoluent et impliquent que le temps est réel.

l'univers doit être fermé sur les plans explicatif et causal  principe de causalité   "principe de complétude"         

Au chapitre 8, Lee Smolin revient sur ce qu’il appelle l'”erreur cosmologique” (voir mon article 1: appliquer à l’Univers entier des lois établies et vérifiées sur des sous-systèmes.)      mort thermique de l'univers  notre univers est-il irréversible?   La direction du temps     l'irréversibilité du temps  problème de la mesure en cosmologie     La singularité initiale   l'origine de l'univers l'Univers-bloc  la physique de Newron et le paradigme newtonien     le principe de précédence (article 6)      Le théorème du libre-arbitre  ou doublecause.net; le théorème du libre-arbitre (ou théorème du libre-arbitre)            Une véritable interprétation de la mécanique quantique par Lee Smolin     le big bang    Big bang, un début sans commencement ne suffit plus      Big bang ou pas big bang?         CMB     constante cosmologique et énergie noire         forme et destin de l'univers    l'expansion de l'univers et a(t)     constante cosmologique et énergie noire     le rayonnement cosmologique Ondes gravitationnelles ? Inflation ? Ou les deux ? et bicep 

les cerveaux de Boltzmann   sur les cerveaux de Boltzmann     que sont les cerveaux de Boltzmann?      la conscience et la physique de linformation P. de Guillemant

 

Modèles cosmologiques

Liste de modèles cosmologiques et présentation rapide

pré-big bang      

https://www.amazon.fr/Endless-Universe-Beyond-Big-Bang/dp/0385509642)

 

 

25 septembre 2019

La renaissance du temps article 10 (La renaissance du temps par la chaleur et la lumière -chapitre 17)

 

 

La renaissance du temps article 10 ( La renaissance du temps par la chaleur et la lumière -chapitre 17 du livre)

 

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Carlo Rovelli "par-delà le visible". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

 

The singular universe and the reality of time

 

 

Autres liens: http://www.philipmaulion.com/article-bienvenu-au-moment-present-de-lee-smolin-117515126.html: Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin.

http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.htm:l Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?

  1. Il n'y a qu'un seul Univers. Il n'y en a pas d'autre ni quoi que ce soit qui lui soit isomorphe.
  2. Tout ce qui est réel est réel à un instant donné, qui est une succession d'instants. Tout ce qui est vrai est vrai à l'instant présent.
  3. Tout ce qui est réel à un instant est un processus de modification menant à l'instant suivant ou au futur. Tout ce qui est réel est donc le résultat d'un processus à l'intérieur duquel il est la cause, ou il implique, les instants futurs.
  4. Les mathématiques sont déduites de l'expérience comme une généralisation de régularités observées où le temps et les particularités sont supprimées.

 

« La gravitation quantique à boucles décrit l’espace comme un réseau dynamique de relations »2.

Grosso modo, l'espace-temps ne serait pas continu et uniforme, mais granulaire et discontinu. Il existerait un espace et un temps indivisibles. Cette théorie simple à se représenter et élégante a fait ses preuves sur plusieurs points de vue, comme l'explication des aires et des volumes en géométrie, mais laisse à désirer encore sur la dynamique

Dans son livre The Life of the Cosmos, Smolin propose d'appliquer la sélection naturelle à la cosmologie, de sorte que l'univers que nous connaissons serait le résultat de l'évolution par mutation d'univers plus anciens. C'est la théorie des univers féconds.

Smolin avance qu'un univers pourrait en engendrer un autre lors de la formation d'un trou noir. Les constantes fondamentales de la physique, comme la célérité de la lumière dans le vide, seraient différentes d'un univers à l'autre.

boucles.html#.XBQYhVxKj4YLa gravitation quantique à boucles

Pour commencer à connaître avec quelques sites internet regroupés sur une même page pour une lecture plus aisée et des liens supplémentaires.

http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/136/smolin.htm

(Time Reborn: From the Crisis in Physics to the Future of the Universe)

 

http://medias.dunod.com/document/9782100706679/Feuilletage.pdf (la renaissance du temps Dunod: quelques pages à feuilleter)

https://monblogdereflexions.blogspot.com/2018/12/la-gravitation-quantique- La gravitation quantique à boucles avec Carlo Rovelli: Pour s'initier avec quelques sites

http://www.paris8philo.com/article-33714241.html: à propos de rien ne va plus en physique: "billet de Jean Zin, pour une physique pluraliste, qui nous paraît essentiel pour comprendre les enjeux des théories physiques actuelles qui souvent tendent vers l'impossible, hors toute avancée, toute brèche se fait par dissymétrie, sans souci du qu'en-dira-t-on il suffit de voir l'attitude de Grigori Perelman, si non-chalante vis-à-vis de la communauté scientifique, ou devrait-on dire l'etablishment. Jean Zin reste un grand guetteur de ce qui se passe en science, nous vous recommandons ses articles."

 

1) Préambule: Ceci est la suite des articles de mon blog à propos des univers multiples  d'Aurélien Barrau pour les quels je retiens ici les commentaires utiles: 

     -Mon article 1; D'après Aurélien Barrau, Univers multiples Chap 1)les propositions nouvelles face aux problèmes:et paradoxes de la physique "peuvent constituer une "pulsion inchoactive" qui poussera vers une découverte sans précédent ou bien vers un réenchantement de ce que l'on savait déjà sans en avoir pris la "dé-mesure" et finalement vers une nouvelle sacralisation du "monde".
     -Mon article 2: D'après Aurélien Barrau, Univers multiples. La gravitation quantique chap. 9 L) Voir la Conclusion:  [...] aujourd'hui, la physique est en crise, le monde est en crise. Avec Lee Smolin et son "rien ne va plus en physique", Carlo rovelli Parle de la schizophrénie bipolaire des physiciens (voir une révolution inachevée). La vision anthropique de Trin Xhuan Thuan et la vision biblique du monde, qui s'origine dans les mythes de l'Un et de l'ordre, émergeant du Chaos initial, semblent exclus de la vision de bien des physiciens et cosmologues qui découvrent, comme l'a fait Jean Pierre Luminet, que l'Univers ne peut avoir été infiniment dense et donc que le big bang ne peut avoir été tel qu'on se l'imaginait depuis de nombreuses décennies. La possibilité d'un avant big bang a été mise en évidence avec un (ou des?) univers précédent qui se serait condensé jusqu'à une taille extrêmement petite mais non nulle et qui aurait "rebondi" en un big bounce pour donner notre Univers actuel en expansion après le phénomène d'inflation cosmique. Un des derniers rebondissements de ces recherches, avec Lee Smolin, pourrait bien aboutir avec sa "renaissance du temps" à une solution de la contradiction entre la physique quantique et la théorie de la relativité. A priori, ce serait une théorie unifiée des interactions fondamentales. 

 

2) La renaissance du temps, mes précédents articles - résumé. 

Nous avons vu dans -à propos d'Aurélien Barrau chap.9 (mon article 2)- que de nombreuses théories nouvelles ou hypothèses proposent l'unification de la physique ou tout au moins des explications aux dilemmes et paradoxes que la cosmologie moderne a mis en évidence. 

Mais, dans mes articles sur "la renaissance du temps", voir l'article 1 chapitre 8 Lee Smolin prévient: Le paradigme newtonien ne peut même pas apporter un embryon de réponse à ces questions et dilemmes: Pourquoi ces lois? Pourquoi ces conditions initiales de l'univers? Quel mécanisme les a t-il sélectionnées parmi une multitude infinie de possibilités? etc. Il appelle "erreur cosmologique" (voir mon article 1 chapitre 2), le fait d'appliquer à l’Univers entier dans sa globalité des lois établies et vérifiées sur des sous-systèmes. Dans le paradigme newtonien, ce que nous appelons une loi doit s'appliquer dans tous les cas. Mais l'application d'une loi à n'importe quel morceau d'univers implique une approximation, parce que nous devons négliger toutes les interactions entre ce morceau et le reste de l'univers. Donc les applications vérifiables d'une loi sont toutes des approximations. Lee Smolin fait remarquer en particulier que les lois se vérifient sur beaucoup de sous-systèmes. Mais si on veut appliquer une loi de la nature sans approximation, c'est à l'univers entier qu'il faudrait l'appliquer, alors que nous n’avons qu’un seul Univers sous la main. Et un seul cas n'apporte pas suffisamment d'indices pour justifier l'affirmation qu'une loi particulière de la nature s'applique. C'est ce que Lee Smolin appelle le dilemme cosmologique (faire de la physique dans une boite: on considère un petit sous-système isolé du reste de l’univers dans lequel on néglige certains effets pour ne s’intéresser qu’à certaines variables qui définissent un espace de configuration, atemporel. ). Et pourquoi cette loi et pas une autre? De plus, beaucoup de théories cosmologiques (théorie des cordeséquation d’Einstein …) admettent en réalité une infinité de solutions, parmi lesquelles une seule correspond à notre univers. Doit-on se résoudre à admettre l’existence d’une infinité d’Univers inaccessibles pour pouvoir justifier le notre par un principe anthropique

Nous pensions, dit Lee Smolin, savoir comment répondre à ces questions. Une théorie unique mathématiquement cohérente pourrait incorporer les 4 lois fondamentales de la nature. Mais cet espoir a été anéanti. On se trouve face à ce qu'il appelle "le défi cosmologique". On vient de voir qu'il faudrait étendre la science à une théorie de l'Univers entier. Le défi est qu'il ne peut pas exister de composante statique qui puisse servir de cadre de référence, car tout dans l'Univers change et il n'existe aucun extérieur., rien qui puisse être qualifié de fond par rapport auquel les mouvements du reste de l'Univers (que nous négligeons). Or, toutes les théories physiques divisent le monde en deux parties, une partie « dynamique », qui change, et une statique, qui contient un « fond » de choses immuables, comme les constantes fondamentales.  Le « défi cosmologique » consiste à formuler une théorie de l’univers « indépendante du fond », purement dynamique afin de ne rien supposer d’extérieur à l’Univers: "Lorsqu’on fait de la « physique dans une boite », le « fond » comprend notamment les conditions initiales, et la méthode expérimentale permet de contrôler les conditions initiales afin de s’assurer que les lois sont indépendantes de ces conditions. En cosmologie, cette distinction entre « lois » et « conditions initiales » aggrave le problème qu’elle résout « dans une boite » : si nos observations du fond diffus cosmologique ne correspondent pas bien à la théorie de l’inflation cosmologique, faut-il corriger la loi ou les conditions initiales? Smolin critique aussi les théories effectives qui décrivent bien ce qui se passe à une certaine échelle de grandeur, mais en négligeant l’influence de ce qui est beaucoup plus grand ou plus petit." Pour Smolin, la théorie issue du défi cosmologique doit tenir compte de tout, sans rien négliger."

L'article 7 (La renaissance du temps par la relativité chapitre 14) conclut par: "La notion globale de temps que nous venons de voir implique qu'en chaque événement il existe un observateur privilégié dont l'horloge mesure la passage du temps. Mais il n'y a aucun moyen de le choisir par une mesure qu'on pourrait faire dans une petite région, ce qui confirme le principe de relativité à des échelles plus petites que celle l'univers. Ce choix d'un temps global particulier est déterminé par la façon dont est distribuée la matière dans l'univers. La dynamique des formes constitue donc "un pont" entre le principe de relativité et le temps global qu'exigent les théories telles que celle à laquelle aspire Lee Smolin avec des lois évolutives ou celles qui expliquent les phénomènes individuels au moyen de variables cachées. Il y a une grandeur par contre qui n'a pas le droit de changer lorsqu'on agrandit ou qu'on rapetisse les échelles, c'est le volume de l'univers à chaque instant, même s'in évolue au cours du temps. Ceci donne donc un sens à la taille totale de l'univers et à son expansion et nous fournit une horloge physique universelle. LE TEMPS VIENT D'ÊTRE REDECOUVERT".

Dans l'article 8 (l'émergence de l'espace chapitre 15), nous avons abandonné provisoirement le temps pour examiner l'espace. Le Dr Goulu nous le présente ainsi: "Ce long chapitre est le plat de résistance du livre. C’est là que ça passe où ça casse, et j’ai mis plus de deux semaines à le digérer avec peine. Il commence très fort: L’aspect le plus mystérieux du monde est juste sous nos yeux. Rien n’est plus banal que l’espace, et pourtant lorsque nous l’examinons de près, rien n’est plus mystérieux. Je crois que le temps est réel et essentiel à une description fondamentale de la nature. Mais je crois probable que l’espace va s’avérer n’être qu’une illusion. [...] Selon Smolin, l’existence d’un temps réel est indispensable pour réconcilier les deux pans de la physique, mais l’espace ne l’est pas. Parmi les théories ayant exploré l’idée que l’espace émerge d’une structure de graphe plus fondamentale, la première est la “triangulation dynamique causale” [...].

 L'article 9 a débuté avec une synthèse (chapitre 3) effectuée par le DrGoulu du chapitre 16 (vie et mort de l'univers) du livre de Lee Smolin: "La vision intemporelle de la physique basée sur le paradigme de Newton a montré son impuissance face aux questions les plus basiques de l’univers : pourquoi est-il intéressant (…) au point que des créatures comme nous puissions y être et nous en émerveiller ? Mais si nous adoptons la réalité du temps, nous rendons possible une physique asymétrique par rapport au temps dans laquelle l’univers peut naturellement faire évoluer de la complexité et de la structure. Et ainsi nous évitons le paradoxe d’un univers improbable".  

Après avoir étudié au chapitre 3-2 (de cet article) La physique moderne et la thermodynamiques'est posée (au chapitres 3-3) la question : "notre univers est-il en équilibre"? La réponse étant négative nous avons examiné au chapitre 3-4 la question de la flèche du temps et le problème qu'elle pose (son illusion?). Puis nous avons effectué au chapitre 3-5) un retour à la question qui a été à l'origine de la réflexion de Lee Smolin: le temps est-il fondamental? Est-il asymétrique? En effet, si nous avons besoin de conditions initiales asymétriques pour expliquer notre univers alors que les lois de la nature sont temporellement symétriques, cela n'affaiblit-il pas l'argument en faveur d'un temps irréel, qui n'existe pas, comme le présente la cosmologie moderne (Carlo Rovelli dit: "il faut oublier le temps")? Au chapitre 5 nous avons réexaminé  une réflexion qui est présente dans notre questionnement depuis le début du livre de Lee Smolin (et donc dans mes articles): Pouvons-nous dire de notre univers qu'il est improbable (en raison de l’ajustement fin qui réfère à l’étonnante précision des constantes physiques de la nature et de l’état premier de l’Univers)? En effet, pour expliquer l’état présent de l’univers, même la meilleure théorie scientifique suppose que les constantes physiques de la nature et l’état premier de l’Univers aient des valeurs extrêmement précises. Pour Lee Smolin, la seule façon d'échapper à l'erreur cosmologique et au paradoxe d'un univers improbable est de baser l'explication de la complexité et du fait que l'univers a un richesse intéressante sur une physique qui soit temporellement asymétrique, qui rend de fait l'univers inévitable plutôt qu'improbable et d'adopter la réalité du temps. 

Nous pouvons aborder maintenant "ma lecture du chapitre 17:  "La renaissance du temps par la chaleur et la lumière".


3) "La renaissance du temps par la chaleur et la lumière" (chapitre 17).

    3-1) L'univers "leibnizien".

Dans l'article 9, nous venons de considérer l'une des plus grandes énigmes cosmologiques : Pourquoi l'univers est intéressant et paraît devenir de plus intéressant au cours du temps. Les tentatives de s'attaquer à cela, basées sur la vision intemporelle qu'implique le paradigme newtonien se sont avérées infructueuses et conduisent à des paradoxes: l'affirmation que l'univers unique est improbable conduit au paradoxe du cerveau de Boltzmann. Dans le chapitre 17, Lee Smolin va expliquer comment les principes d'une nouvelle théorie cosmologique, tels que ceux énoncés dans le chapitre 10 (voir mon article 3 au chapitre 2: les nouveaux principes de cosmologie). Ils peuvent mener à une compréhension de pourquoi l'univers est intéressant, sans buter sur les paradoxes que nous avons rencontrés dans l'article 9 (chapitre 16 du livre).

Commençons par la question: l'univers peut-il contenir deux instants identiques? Chaque instant est unique nous répond la flèche du temps et jusqu'ici, l'univers est différent à différents instants. La question est de savoir si la progression des instants est accidentelle ou reflète un principe plus profond. Dans les théories qui procèdent du paradigme newtonien, la flèche du temps semble accidentelle alors que dans un univers éternel on doit s'attendre à de nombreuses paires d'instants identiques. Mais il y a un principe plus profond qui dit que deux instants ne peuvent être identiques: c'est le principe de l'identité des indiscernables de Leibniz qui a été décrit dans l"article 3 (ma lecture du chapitre 10 du livre) au chapitre 2-2. Ce principe a été vu comme une conséquence du principe de raison suffisante de Leibniz et comme l'essence de la philosophie du "relationalisme". Ce principe affirme qu'il ne peut y avoir 2 objets dans l'univers qui soient distincts s'ils sont indiscernables. En particulier si des objets se distinguent l'un de l'autre seulement par leurs propriétés observables, il ne peut y avoir deux objets discernables ayant exactement les mêmes propriétés. Le principe de Leibniz découle de l'idée fondamentale que les propriétés des corps obéissent au "relationalisme": "La notion de relationalisme s'oppose à celle de substantialisme et s'est introduite historiquement à propos de la conception de l'espace et du temps. La conception substantialiste de l'espace et du temps considère qu'ils existent comme entités indépendantes au même titre que la matière et constituent un cadre pour l'existence des objets et des phénomènes. L'espace c'est l'étendue et le temps c'est la durée où sont plongés les objets matériels. Une conception qui remonte à Démocrite où les atomes et le vide ont même statut, mais qui a pris corps chez Newton avec son espace et son temps absolus et a envahit toute la physique classique La conception relation listé de l'espace et du temps considère que ce sont les formes d'existence des objets matériels, l'espace exprimant l'existence même des objets et le temps exprimant la succession des états. L'espace traduit les relations entre objets, leur disposition mutuelle, et le temps les relations entre les états et les événements. La conception relationaliste considère que l'espace et le temps sont l'expression de la coordination de ce qui existe dans l'universCette conception a été essentiellement développée par Leibniz. Citons le : « Je ne dis pas du tout que la matière et l'espace sont la même chose, j'affirme seulement que sans matière il n'y a pas d'espace et que l'espace en lui même ne constitue pas une réalité absolue ». Ce n'est pas pour autant que le relationalisme constitue une doctrine idéaliste opposée au matérialisme. Car le relationalisme reconnaît l'objectivité de l'espace et du temps et son universalité, car rien ne peut exister en dehors de l'espace et du temps".

Qu'en est-il de deux particules comme deux électrons dont l'un est dans un des atomes de mon PC et l'autre sur la lune? Ce ne sont pas des particules identiques, car leur position est l'une de leurs propriétés. Du point de vue relationnel, on peut dire qu'ils sont discernables car ils ont des environnements distincts. Mais l'espace absolu n'existe pas et il n'y a aucun moyen de demander ce qui se passe en un point précis à moins d'avoir un moyen de spécifier cet endroit, par exemple en notant ce qui est unique dans la vue depuis cet endroit. Mais si on affirme que deux objets dans l'espace ont exactement les mêmes propriétés et le même environnement, cela veut dire que quelle que soit la distance depuis laquelle on les observe, on découvrira la même organisation dans l'espace pour tout le reste. Et dans ce cas, il serait impossible d'expliquer à un observateur comment distinguer un objet de l'autre. En conséquence, il est impossible que le monde contienne deux objets identiques. Plus de détails, voir le chapitre 10 du livre pages 126 et 127 ([...] si les propriétés d'un corps, les propriétés par lesquelles nous l'identifions et le distinguons des autres corps, sont des relations avec d'autres corps, alors il ne peut pas y avoir deux corps ayant exactement le même ensemble de relations au reste de l'univers. Si deux choses ont exactement les mêmes relations avec tout le reste dans l'univers, c'est qu'elles sont une seule et même chose. C'est là le principe de Leibniz, l'identité des indiscernables, une conséquence du principe de raison suffisante). Ainsi affirme Lee Smolin, dans ces pages, il n'y a aucune symétrie fondamentale dans l'univers dans son ensemble.

Il en est de même des événements dans l'espace-temps. Il ne peut y avoir non plus deux instants identiques, car le principe d'identité des indiscernables nécessite qu'il ne puisse y avoir dans l'espace-temps deux événements avec exactement les mêmes propriétés observables. Ce que j'observe, un ciel étoilé par exemple, est un panorama de l'univers depuis un lieu particulier à un instant particulier. Si; comme nous l'avons supposé pour la nouvelle physique à construire (nouvelle théorie à laquelle aspire lee Smolin) est relationnelle, alors les photons qui nous arrivent du ciel étoilé constituent la réalité intrinsèque de cet événement particulier (moi, en train de lever la tête vers le ciel, à cet endroit et à cet instant particuliers). Le principe de l'identité des indiscernables nous dit que le panorama que ce que chaque observateur peut voir depuis chaque événement dans l'histoire de l'univers est unique. Cela implique que notre univers ne peut avoir de symétries exactes comme nous l'avons vu au chapitre 10 du livre. Les symétries que la science postule et qui sont présentes dans toutes nos théories physiques avec le concept de groupe sont utiles pour l'analyse de petites parties de l'univers s'avèrent approchées ou bien rompues. 

Dans un tel univers où chaque instant est unique et ne se répète jamais, il n'y a jamais de réalisation complète des conditions pouvant donner du sens au paradigme newtonien. Cette méthode demande la répétition de nombreuses expériences pour vérifier leur reproductibilité et pour distinguer l'effet d'une loi générale des effets des modifications des conditions initiales. Cela peut être obtenu approximativement, mais jamais exactement car plus allons dans les détails, plus il apparaît qu'aucune expérience ni événement ne peut être la copie exacte d'un autre. Les univers hypothétiques dans lesquels chaque instant et chaque événement sont absolument uniques et qui satisfont le principe d'identité des indiscernables sont appelés par Lee Smolin univers Leibniziens. 

     3-2 Univers BoltzmannienCeci est en contraste avec l'univers conçu par Ludwig Boltzmann, vision de la cosmologie dans laquelle l'essentiel de l'histoire de l'univers est dominé par des périodes d'équilibre thermique où l'entropie évolue vers un maximum et où il n'y a ni structure ni organisation. Ces longues périodes aux allures de mort thermique sont ponctuées d'épisodes relativement courts durant lesquels on peut voir émerger de la structure et de l'organisation dues à une fluctuation statistique, qui se dissipent suite à la tendance à la croissance de l'entropie. 

     3-3 Vivons-nous dans un univers de type boltzannien, ou bien leibnizien?

C'est la question dont le futur dépend. Dans un univers leibnizien, le temps est réel; aucun instant n'est pareil à un autre. Dans un univers boltzmannien, il y a une multitude d'instants qui se répètent, exactement ou à n'importe quel degré de précision. Cela signifie que tous les instants de cet univers sont comme tous les autres parce qu'à l'équilibre, ils sont grosso modo les mêmes dit Lee Smolin. Les quantités globales qui les mesurent, comme la température ou la densité sont uniformes et même si elles fluctuent autour de ces moyennes, elles ne le font jamais assez pour influencer les niveaux macroscopiques de structure et d'organisation. Si on attend assez longtemps, l'univers s'approchera de la répétition de n'importe quelle configuration, autant que l'on voudra. Ces quasi-récurrences sont séparées par un temps appelé temps de récurrence de Poincaré, qu'on a vu dans l'article 9 au chapitre 3-2 (Les gaz et seconde loi de la thermodynamique) [le théorème de Poincaré dit que, pour presque toutes les « conditions initiales », un système dynamique conservatif dont l'espace des phases est de « volume » fini va repasser au cours du temps aussi près que l'on veut de sa condition initiale, et ce de façon répétée.].Mais si le temps de cet univers de Boltzmann est éternel, chaque instant se répète un nombre infini de fois.

Dans un univers leibnizien, c'est tout l'inverse: par définition, aucun instant ne se répète jamais. 

Un univers ne peut être à la fois boltzannien et leibnizien, alors, de quelle sorte est le notre? Si le temps est réel, il devrait être impossible que deux instants soient distincts et identiques, donc le temps ne peut être pleinement réel que dans un univers leibnizien. Ce dernier sera complexe, générant une large palette de motifs et de structures et en changement perpétuel pour s'assurer que chaque instant peut être distingué de tout autre par les structures et les motifs qu'il contient. C'est bien le cas de qui apparaît de notre univers, qui doit donc être de type leibnizien.

     3-4) Complexité, auto-organisation, diversité...

Le fait que notre univers semble satisfaire le principe de l'identité des indiscernables n'enlève pas la totalité du mystère. En effet, ce ne sont pas les principes qui agissent sur la matière, mais les lois. Ce que nous avons besoin de savoir, c'est comment un principe est satisfait en agissant par le biais des lois. La relation "tortueuse" entre la gravitation et la thermodynamique donne un élément de réflexion sinon une réponse. Une composante de notre univers leibnizien actuel est presque à l'équilibre thermique avec le rayonnement micro-ondes cosmologique (CMB). C'est une relique de l'univers primordial qui a surgi environ 380 000 ans après le big bang. L'équilibre règne dans de très vastes régions de l'espace intergalactique et interstellaire, mais une grande partie de l'univers est loin de l'équilibre. C'est le cas des étoiles avec leurs environnements. Elles sont en équilibre dynamique entre l'énergie générée par les réactions nucléaires dans leurs noyaux, qui tendent à les faire exploser, et la gravitation, qui voudrait les faire s'effondrer. Une étoile attendra l'équilibre seulement quand elle sera à court de combustible nucléaire en se stabilisant sous forme d'une naine blanche, d'une étoile à neutrons ou d'un trou noir selon sa masse (le trou noir peut devenir le moteur d'un système qui engloutit de la matière puis la recrache en l'accélérant). Tous ces systèmes ne sont toutefois pas à l'équilibre, ce sont des états stationnaires dynamiques d'équilibre. Une étoile est donc, dans l'espace-temps, un système amené loin de l'équilibre par un flux continu d'énergie qui le traverse. Celle-ci provient à la fois de l'énergie nucléaire et de l'énergie potentielle gravitationnelle lentement convertie en lumière stellaire. Cette lumière illumine alors la surface d'éventuelles planètes, les amenant aussi dans leurs propres états loin de l'équilibre. Ceci est un autre principe général, le principe d'auto-organisation pilotée: "Les flux d'énergie à travers des systèmes ouverts (systèmes ayant des limites et pouvant échanger de l'énergie avec leur milieu) tendent à les conduire vers des états de plus grande organisation."  Après le principe de raison suffisante et le principe d'identité des indiscernables, le principe d'auto-organisation pilotée est le troisième principe qui, ainsi que le dit Lee Smolin est "l'ange gardien sur le terrain, fait le boulot dans les myriades d'étoiles et de galaxies pour garantir un univers diversifié et complexe". Le flux d'énergie à travers un système peut conduire à des motifs et des structures complexes, preuves que ces systèmes sont loin de l'équilibre thermodynamique, comme l'avait mis en évidence Ilya Prigogine avec l'auto-organisation des structures dissipatives, qu'on peut mettre en évidence simplement en observant les cellules de Bénard formées par un liquide qui bout dans une casserole.  Un autre exemple est la structure ridée crée par les vents dans les dunes de sable (et rides). La vie est à l'autre bout du spectre. Entre ces deux extrêmes se trouvent de nombreuses choses, écosystèmes qui résultent toutes d'un flux stationnaire d'énergie à travers le système. Cela implique que tous les systèmes complexes auto-organisés ne sont jamais des systèmes isolés. Ces flux produisent des systèmes leibniziens. Les êtres vivants, en particulier, tendent à exister en nombreuses copies, mais chacune d'entre elles est distinguable des autres et plus on grimpe dans l'échelle de la complexité, plus les individus sont différentiables les uns des autres. 

Or, nous avons vu dans l'article 9 en particulier que la deuxième loi de la thermodynamique ne peut être appliquée que pour un système isolé (ou fermé comme le précise le site), circonscrit dans une boite, qui empêche matière et énergie d'être échangées avec l'extérieur. Mais aucun être vivant n'est un système isolé. Aristote, nous dit Lee Smolin, avait raison lorsqu'il disait avoir compris que notre monde terrestre est maintenu loin de l'équilibre par le flux d'énergie qui le traverse. C'est pour ne pas avoir su apprécier cette idée que de nombreux scientifiques ont été conduits à voir un conflit entre la deuxième loi de la thermodynamique et le fait que  la sélection naturelle ait produit des structures de plus en plus improbables. En fait, il n'y a aucune contradiction. La biosphère n'est pas un système isolé et la deuxième loi qui dit que l'entropie est croissante ne s'y applique pas. La sélection naturelle doit être vue comme un mécanisme d'auto-organisation qui peut être spontanément générée suite à la tendance qu'ont les systèmes à s'auto-organiser en étant pilotés de manière externe (au système). Les systèmes hautement complexes ne peuvent pas être à l'équilibre parce que l'ordre n'y est pas aléatoire; une grande entropie et une grande complexité ne peuvent pas coexister. Cependant, un système de faible entropie n'est pas forcément un système complexe, comme le serait une rangée d'atomes disposée en ligne. . 

Pour caractériser la complexité, Lee Smolin et Julian Barbour ont inventé la notion de diversité d'un système: "Un système possède une grande diversité si on peut distinguer les deux composantes  de toutes les paires des ses sous-systèmes au moyen d'une quantité d'information minimale sur la manière dont elles sont connectées ou reliées au tout" voir Extremal variety as the foundation of a cosmological quantum theory: https://arxiv.org/abs/hep-th/9203041    (https://arxiv.org/pdf/hep-th/9203041.pdf) et aussi: the dynamics of difference;   https://arxiv.org/pdf/1712.04799.pdf. Par exemple, dans une cité, la diversité fait que je peux dire, d'un simple coup d'oeil à quel angle de rue je me situe. Lee Smolin évoque en pages 240 et 241 comment de tels systèmes sont auto-organisés par des mécanismes de rétro-action (positive en accélérant un phénomène, ou négative en atténuant le signal) et ont donné les structures qui caractérisent notre univers actuel sur une aussi large gamme d'échelles, depuis depuis l'organisation des molécules en cellules vivantes jusqu'à l'organisation des galaxies en amas et en feuillets séparés par d'immenses vides et dont les motifs pourraient être formés par la matière noire et maintenus par ses interactions. 

     3-5) Complexité et entropie.Lorsque nous regardons en arrière, nous voyons un univers qui évolue d'un état moins structuré vers un état plus structuré. Il y a de bonnes raisons de penser que dans l'univers primordial la matière et le rayonnement étaient presque à l'équilibre comme le suggère le CMB qui à l'époque du découplage (ou recombinaison) avait environ 380 000 ans. Le découplage désigne la formation des atomes neutres par association des électrons et des noyaux atomiques, précédemment indépendants les uns des autres quand le libre parcours moyen des photons était très faible; ils étaient alors diffusés par la « brume d'électrons » Ce rayonnement fossile, émis environ 380 000 ans après le Big Bang, lorsque l'Univers observable était à la fois beaucoup plus petit, dense et chaud (le CMB était à une température d'environ 3 000 degrés Kelvin). Dilué et refroidi par l'expansion de l'Univers, il possède désormais une température moyenne très basse, de l'ordre de 3 kelvins (K). Avant le découplage, la matière était en équilibre avec le rayonnement, équilibre, autant que la science moderne la sache, équilibre uniquement perturbé par des fluctuations aléatoires de densité. De la première seconde, le site astropolis.fr nous apprend: "Dans cet univers minuscule, où règne une température quasi infinie, toute l’énergie de l’univers est concentrée (comprenez toute l’énergie des futures milliers de milliards de galaxies, comprenant chacune des centaines de milliards d’étoiles, de quoi donner le vertige !!) … mais pourtant la matière à proprement parler n’existe pas encore. Ce qui pose un problème : Nous associons à cet univers une idée de temps et d’espace, aussi infimes soient-elles … Or c’est l’énergie et la matière qui impriment sa forme à l’espace et détermine comment le temps s’écoule. Sans matière, il semble que les notions de temps et d’espace soient difficiles à caractériser, sur des distances et des durées de l’ordre du mur de Planck. Il n’empêche que, si la matière n’existe pas encore comme nous la connaissons, il règne dans l’univers un vide dit quantique, soumis à de nombreuses fluctuations. Des fluctuations qu’on pourrait se représenter comme une sorte de bouillonnement, où des pseudo particules (virtuelles ou fantômes) de matière et d’antimatière apparaîtraient et disparaîtraient, telles des bulles de savon, en s’entrechoquant. Le principe d’incertitude d’Heisenberg nous dit que plus la durée de vie d’une particule élémentaire est brève et plus son énergie sera incertaine. C’est grâce à cette incertitude que la nature prête de l’énergie pour engendrer des particules élémentaires, étant donné que masse et énergie sont équivalentes (E = mc²). La nature, récupère alors son énergie afin d’équilibrer ses comptes et les particules fantômes disparaissent. Nous verrons plus tard que la matière prendra le pas sur l’antimatière … Le monde que nous connaissons serait donc le résultat de ces fluctuations quantiques du vide." Puis après le découplage du rayonnement (celui-ci n'interagissant plus avec ou n'étant plus couplé à la matière), dans l'espace-temps qui est devenu le notre, les structures initiales ont germé à partir de petites fluctuations de densité aléatoires, et ces structures ont grossi alors que l'univers croissait. Les galaxies se sont formées, puis les étoiles, puis ... la vie! Ce n'est pas là ce que que suggère une application naïve de la deuxième loi de la thermodynamique: à mesure que le temps passe, les systèmes doivent devenir de plus en plus désordonnés, moins complexes et moins structurés. C'est le contraire que nous voyons se passer dans notre univers où la complexité augmente avec le temps et les structures les plus complexes sont les plus récentes. Ainsi, l'univers ne se contente pas d'être boltzmannien, il le devient de moins en moins avec le temps qui passe. Mais cela n'abroge pas la seconde loi, car elle s'applique aux systèmes isolés et ceux-là viennent à l'équilibre avec le temps. De plus, la formation de complexité est compatible avec un accroissement d'entropie lorsque cet accroissement et la croissance de complexité se produisent en des lieux différents. Prenons l'exemple de la biosphère terrestre qui s'est organisée pendant environ 4 milliards d'années, depuis l'origine de la vie. Son organisation croissante est pilotée par le flux d'énergie du soleil arrivant sur terre sous forme de photons visibles pour l'essentiel, énergie captée par la photosynthèse dans les plantes. Celle-ci capture l'énergie des photons via des liaisons chimiques. En catalysant des réactions chimiques, celles-ci ont pu créer des molécules qui ont enclenché les processus qui ont abouti à la vie telle qu'on la connait. L'énergie des photons dont il vient d'être question circule alors dans la biosphère et s'échappe sous forme de chaleur et finalement est rayonnée vers le ciel et au-delà (vers le soleil peut-être?) sous forme de photons infrarouge, d'énergie moindre. Ces quantum d'énergie, en catalysant des molécules complexes, ont fait baisser l'entropie de notre biosphère. Mais une fois rayonnés en lumière infrarouge vers l'espace, ces photons accroissent l'entropie du système solaire dans son ensemble. "Tant que l'augmentation d'entropie causée par le chauffage d'un grain quelque part dans l'espace est plus grande que la diminution d'entropie causée par la création moléculaire, le résultat à long terme est en accord avec la seconde loi" dit lee Smolin. Donc, si on peut considérer que le système solaire est un système isolé, le fait que certaines de ses parties connaissent l'auto-organisation n'est pas incompatible avec une augmentation (globale) de son entropie. Le système complet tend à parvenir à l'équilibre, mais tant que notre étoile-soleil émettra des photons chauds vers l'espace glacé, l'équilibre est remis à plus tard. Le fait que les étoiles existent est relié à la raison pour laquelle notre univers est loin de l'équilibre depuis environ 14 milliards d'années. 


     3-6) Epilogue: l'approche de Lee Smolin, pourquoi notre univers est-il intéressant?

La question devient maintenant: pourquoi existe-il des étoiles? Si comme le dit la deuxième loi, l'univers doit tendre vers l'entropie et le désordre, comment se fait-il que les étoiles qui entraînent l'univers loin de l'équilibre, soient partout? Mais si l'univers est leibnizien, alors quelque chose comme les étoiles doit exister. Qu'est ce qui dans les caractéristiques des lois la nature garantit leur apparition? Une première caractéristique est un ajustement incroyablement précis des paramètres qui gouvernent la physique. Ces réglages, qui incluent les masses des particules élémentaires (d'abord le proton et le neutron) et les 4 forces fondamentales (les interactions nucléaire forteélectromagnétiquenucléaire faiblegravitationnelle), rendent la fusion nucléaire possible. La différence de masse entre proton et neutron est cruciale: "Le moindre écart à cette différence aurait profondément changé le contenu de l’Univers. Si la différence de masse avait été inférieure à 0,05 %, les atomes d’hydrogène se seraient transformé en un neutron et un neutrino suivant un processus de capture électronique. Entre 0,05 et 0,14 %, beaucoup plus de noyaux d’hélium auraient été produit pendant les premières minutes de l’Univers. Et au-delà de 0,14 %, les neutrons se seraient désintégrés très vite en protons : la synthèse d'éléments plus lourds que l'hydrogène aurait été alors presque impossible. La différence de masse du proton et du neutron revêt ainsi une importance cruciale". La fusion nucléaire a été ainsi rendue possible, car les atomes d'hydrogène, au lieu de se mouvoir de façon chaotique, écrasés les uns contre les autres au coeur de l'étoile, ont pu réagir de manière nouvelle: ils fusionnent pour devenir de l'hélium et une poignée d'éléments légers. Ceci est l'origine de l'atome génétique et de l'aventure qui a mené à la vie, ce que les lois de la thermodynamique ne peuvent pas prédire. La seconde caractéristique est en rapport avec la comportement des systèmes tenus ensemble par les forces de gravitation que Lee Smolin qualifie de systèmes "anti-thermodynamiques". La plupart des systèmes que l'on observe obéissent à la deuxième loi de la thermodynamique: la chaleur s'écoule des corps les plus chauds vers les plus froids vers un état d'équilibre dans lequel les deux corps ont lors la même température. Ce comportement rend le système à l'équilibre stable vis à vis de petites perturbations. Mais tous les systèmes ne fonctionnent pas ainsi. On peut imaginer un gaz qui se refroidit lorsqu'on ajoute de l'énergie. C'est contre intuitif, mais de tels gaz existent, qui sont nécessairement instables. Supposons qu'on commence avec tout ce type de gaz dans une pièce à une même température. Une petite fluctuation déplace une quantité d'énergie d'un côté (le gauche par exemple) vers le côté droit. Alors le côté gauche alors que le côté droit se refroidit. Ceci pousse plus d'énergie à s'écouler du côté gauche (chaud), vers la droite (côté froid). Le côté gauche deviendra de plus en plus chaud et le côte droit, vers lequel va l'énergie, deviendra de plus en plus froid. Il y a alors un emballement, causant une instabilité. Répétons alors le scénario dans le côté chaud en supposant qu'une nouvelle fluctuation apparaisse, refroidissant un peu la région centrale de ce côté chaud. Le même phénomène produit une contre-réaction positive qui va refroidir plus le centre et réchauffer la région qui l'entoure. La petite fluctuation grossit pour devenir une structure et... on obtient un motif complexes de régions chaudes et de régions froides. Un tel système élabore naturellement des motifs complexes, mais il est difficile de prévoir vers quoi il va s'acheminer, parce qu'il y a un nombre énorme de configurations de motifs vers lesquels il pourrait évoluer. Les systèmes qui se tiennent par la gravitation sont eux-aussi à l'instar des ces derniers systèmes, anti-thermodynamiques, et se comportent de cette manière bizarre: les étoiles, les galaxies, les trous noirs se refroidissent lorsqu'on y injecte de l'énergie. Cela veut dire qu'ils sont instables. Les instabilités les conduisent loin de l'équilibre et stimulent la formation des structures dans l'espace et le temps. Pourquoi en est-il ainsi? Ce qui distingue la gravitation des autres forces, c'est qu'elle est de longue portée et universellement attractive. Considérons une planète du système solaire. Si on y "met" de l'énergie, elle ira plus loin de l'étoile, mais là, elle se déplacera plus lentement sur cette orbite plus éloignée. Ainsi, injecter de l'énergie dans le système décroît la vitesse de la planète, ce qui abaisse la température du système, car la température est reliée à la vitesses moyenne des éléments composant le système, c'est une mesure de l'agitation des particules, plus précisément de leur énergie cinétique. A l'inverse, si on prélève de l'énergie au système solaire, la planète doit réagir en tombant plus près de l'étoile (le soleil) où elle se déplacera plus vite. Ainsi, prélever de l'énergie au système revient à le chauffer. Ce comportement anti-thermodynamique se manifeste aussi dans les amas d'étoiles. Si un amas devait agir thermodynamiquement, il atteindrait l'équilibre. Dans ce cas, toutes les étoiles auraient la même vitesse moyenne et resteraient groupées pour toujours. Au lieu de cela, on observe que que l'amas se dissipe lentement. Pourquoi? Régulièrement, une étoile passe au voisinage d'une étoile double, deux étoiles qui orbitent l'une autour de l'autre. Un passage rapproché peut conduire à les deux étoiles à resserrer leur orbite (se rapprocher l'une de l'autre). Cette réduction orbitale relâche de l'énergie qui est transférée à la troisième étoile. Celle-ci peut avoir maintenant assez d'énergie pour s'échapper de l'amas et commencer son voyage dans l'espace. Au bout d'une longue période, il ne reste de l'amas que quelques étoiles doubles très rapprochées  et des nuages d'étoiles rapides filant loin de l'amas. Et Lee Smolin conclut ce chapitre par:

"Cela ne contredit pas la deuxième loi de la thermodynamique, mais seulement son interprétation naïve. La loi disant que l'entropie devrait normalement augmenter traduit juste le fait que plus il y a de façons de que quelque chose se produise, plus cette chose sera probable. Les systèmes thermodynamiques normaux finissent dans l'état unique et ennuyeux de l'équilibre uniforme; les systèmes gravitationnels finissent dans un état parmi de nombreux états possibles hautement hétérogènes. 

Ainsi, le fait que notre univers soit intéressant a une explication triple. 

     -Le principe d'auto-organisation pilotée agit sur une myriade de sous-systèmes et d'échelles, du moléculaire au galactique évoluant vers des états de complexité toujours croissante. 

     -Les moteurs qui pilotent ce processus sont les étoiles, qui existent en raison d'une combinaison d'un réglage fin des lois fondamentales  et de la nature anti-thermodynamique de la gravitation (comme on l'a vu dans cet article). 

     -Mais ces forces peuvent produire un univers rempli d'étoiles et galaxies seulement si les conditions initiales de l'univers sont fortement asymétriques par rapport au temps.

Tout ceci peut être mis en contexte et dans une certaine mesure compris à l'intérieur du paradigme newtonien. Même si nous continuons à penser dans ce paradigme, l'organisation du monde semble reposer sur semble reposer sur de colossales improbabilités (la particularité extrême du choix des conditions initiales). La triste conclusion est que la seule sorte d'univers qui paraisse naturel de la perspective intemporel du paradigme newtonien est un univers mort en équilibre  qui n'est évidemment pas celui dans lequel nous vivons. Mais depuis la perspective de la réalité du temps, il est parfaitement naturel que l'univers et ses lois fondamentales soient asymétriques dans le temps, avec une flèche du temps importante qui englobe l'accroissement de l'entropie pour les systèmes isolés ainsi que la croissance continuelle de structure et de complexité". 


L'article suivant (article 11) donnera "ma lecture" du chapitre 18 du livre de Lee Smolin (infinité de l'espace ou infinité du temps?) et le chapitre 19 (le futur du temps)..

Liens: 

erreur cosmologique      équilibre thermique  principe de l'identité des indiscernables  2è principe de la thermodynamique

le paradigme newtonien      univers bloc     paradoxe des hallucinants cerveaux de Boltzmann

mort thermique de l'univers   notre univers est-il irréversible?   La direction du temps     l'irréversibilité du temps  problème de la mesure en cosmologie     La singularité initiale   l'origine de l'univers

système auto-organisé  système isolé     système dynamique  système thermodynamique (portion de l'univers que l'on isole par la pensée du reste de l'univers que l'on baptise alors milieu extérieur)

la première seconde  l'ajustement fin de l'univers  l'univers: du big bang au réglage fin   les bogdanov et le réglage fin de l'univers     l'histoire de l'univers    cours de cosmologie par F.-Xavier Désert OBSERVATOIRE DE GRENOBLE

 

particules indiscernablesLes particules indiscernables ou particules identiques sont des particules qui ne peuvent être différenciées l'une de l'autre, même en principe. Ce concept prend tout son sens en mécanique quantique, où les particules n'ont pas de trajectoire bien définie qui permettrait de les distinguer l'une de l'autre. Les particules indiscernables peuvent être soit des particules élémentaires telles que l'électron ou le photon, ou des particules composites - neutronproton - ayant le même état interne.

statistique de bose-einsteinla distribution statistique de bosons indiscernables (tous similaires) sur les états d'énergie d'un système à l'équilibre thermodynamique. La distribution en question résulte d'une particularité des bosons : les particules de spin entier ne sont pas assujetties au principe d'exclusion de Pauli, à savoir que plusieurs bosons peuvent occuper simultanément un même état quantique.

 

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article4372: Pourquoi le vide quantique est la base de toute formation et de toute compréhension de la matière ?

https://fr.wikibooks.org/wiki/Cosmologie/Thermodynamique_de_l%27expansion: Cosmologie/Thermodynamique de l'expansion, découplage des photons...

https://arxiv.org/pdf/hep-th/9203041.pdf: Variété (diversité) extrême comme fondement d'une cosmologie quantique par Julian Barbour et Lee Smolin

https://arxiv.org/pdf/1712.04799.pdf:  Lee Smolin la dynamique de la différence inspirée de la Monadologie de leibniz.

https://philosciences.com/philosophie-generale/la-philosophie-et-sa-critique/17-edgar-morin-complexite: Edgar Morin et la complexité

https://fr.wikipedia.org/wiki/The_Chemical_Basis_of_MorphogenesisThe Chemical Basis of Morphogenesis (Les Fondements chimiques de la morphogénèse) est un article écrit par Alan Turing en 1952 qui propose un modèle quant au processus naturel d'apparition de non-uniformité au sein d'un milieu de distribution spatiale uniforme et homogène à l'état initial1. Sa théorie, que l'on peut voir comme une théorie de la morphogénèse par réaction-diffusion, a servi de modèle de base en biologiethéorique2 et est considérée par certains comme un tout premier pas dans la théorie du chaos3

http://www.dna.caltech.edu/courses/cs191/paperscs191/turing.pdf: The Chemical Basis of Morphogenesis A. M. Turing

http://philoscience.over-blog.com/article-7053208.html: Le problème de la mesure en cosmologie concerne la manière de calculer des fractions d' univers de types différents dans un multivers . Il survient généralement dans le contexte de l' inflation éternelle . Le problème se pose parce que différentes méthodes de calcul de ces fractions donnent des résultats différents, et il n’est pas clair quelle approche est correcte (le cas échéant). Les mesures peuvent être évaluées en fonction de leur capacité à prévoir les constantes physiques observées et à éviter des implications contre-intuitives, telles que le paradoxe de la jeunesse ou le cerveau de Boltzmann . Alors que les dizaines de mesures ont été proposées, peu de physiciens considèrent que le problème est résolu. 

Le livre "rien ne va plus en physique (l'échec de la théorie des cordes)": La partie I du livre explique pourquoi depuis la naissance de la science moderne, avec l'effet Copernic et Galilée, le paradigme newtonien sous-tend toutes les théories y compris les théories quantiques et la relativité (le « paradigme newtonien » et ce qu'il a impliqué, dont l'hypothèse des multivers, est utile pour décrire l'évolution d'un système dans un laboratoire, mais il perd tout sens appliqué à l'univers entier. Il n'explique pas pourquoi telles ou telles lois sont choisies parmi l'infinité de lois possibles.Selon celui-ci, un système, quel qu'il soit, pourrait être décrit par un ensemble d'états initiaux qui lui sont attribués, puis par les lois présidant à son évolution en fonction du temps. Mais si ces données sont utilisées initialement pour décrire le système, il n'est pas possible de considérer qu'elles pourraient aussi être le résultat de son évolution. Il faut rechercher d'autres lois, l'illusion de la flèche du temps https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-fleche-du-temps-expliquee-du-163219 : La flèche du temps expliquée. Du « Temps quantique » au temps macroscopique

https://trustmyscience.com/inversion-fleche-du-temps-avec-ordinateur-quantique/: Des physiciens ont réussi à “inverser” la flèche du temps grâce à un ordinateur quantique

liens:: 

http://users.polytech.unice.fr/~leroux/transmission/courstransmission.htmlNotions de communication numériqueJoël Le Roux

http://boningal.dardel.info/Electronisme/Complements/Entrees/2014/10/18_Le_temps,_Lee_Smolin_et_le_temps,_lillusion_du_temps,_la_fleche_du_temps.htmlLe temps, Lee Smolin et le temps, l’illusion du temps, la flèche du temps

https://journals.openedition.org/dossiersgrihl/3664l’athéisme de Richard Dawkins Note critique à propos de l’ouvrage de Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu,

https://www.levif.be/actualite/magazine/pourquoi-ils-veulent-en-finir-avec-dieu/article-normal-895261.html?cookie_check=1560788775: Richard Dawkins entend démontrer que " Dieu est très peu probable, inutile et nuisible ". Au passage, le biologiste britannique et chef de file des Nouveaux athées tort le cou aux créationnistes. Voici 20 raisons qui plaident pour l'athéisme. A vous de juger.

https://studylibfr.com/doc/3188620/gravitation-quantique: La gravitation quantique, le manuscrit de carlo rovelli

http://www-cosmosafap.fr/gravitation%20quantique.htmGravitation quantique à boucles VS théorie des cordes !

http://chaours.rv.pagesperso-orange.fr/physique/Quant/qgrav.htmLa démarche suivie par les tenants de la gravitation quantique à boucles est complètement différente de celle des cordistes. Elle part de l’hypothèse que la géométrie de l’espace-temps s’identifie au champ gravitationnel. La géométrie peut donc être assimilée à un champ. Or, la physique quantique est une théorie des champs. Que se passe-t-il si on cherche à quantifier le champ représentatif de la géométrie de l’espace-temps ? variables d'ashtekar 
https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582:

2 La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information 

https://arxiv.org/pdf/gr-qc/ INTRODUCTION TO LOOP QUANTUM GRAVITY AND SPIN FOAMS par ALEJANDRO PEREZ ∗ 

http://www.ens-lyon.fr/DSM/SDMsite/M2/stages_M2/Dupuis.pdfMousses de spin en gravit´e quantique https://arxiv.org/pdf/1705.01597.pdf: Testing different approaches to quantum gravity with cosmology: An overview Aurélien Barrau - Among the available quantum gravity proposals, string theory, loop quantum gravity, noncommutative geometry, group field theory, causal sets, asymptotic safety, causal dynamical triangulation (voir VIII. CAUSAL DYNAMICAL TRIANGULATION), emergent gravity are among the best motivated models. 

https://actualite.housseniawriting.com/science/physique/physique-quantique/2015/11/18/la-source-quantique-de-lespace-temps/10611/De nombreux physiciens pensent que l’intrication est l’essence de l’étrangeté quantique et certains d’entre eux suggèrent désormais que l’intrication pourrait être aussi la source de la géométrie de l’espace-temps.

http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.html: Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Quantique_Connaissance.pdf: LA STRUCTURE QUANTIQUE DE LA CONNAISSANCE INDIVIDUELLE ET SOCIALE par Michel Bitbol, 

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdfCE QU'EN DISENT LES PHYSICIENS Le temps est devenu un casse-tête pour les physiciens. Il leur pose des problèmes à la fois formels, conceptuels et philosophiques dans des disciplines aussi diversifiées que la mécanique quantique, la thermodynamique et la théorie de la relativité.

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdf: Temps des philosophes, temps des physiciens, temps des mathématiciens Fabien Besnard 9 juin 2010 Résumé La question de la compatibilité du présentisme et du possibilisme avec la Relativité a fait couler beaucoup d’encre depuis l’argument initialement proposé par Rietdijk et Putnam....

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/06/presentisme-et-theorie-de-la-relativite.html: I) Présentisme et théorie de la relatisité

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/08/presentisme-et-mecanique-quantique.html: II) Présentisme et mécanique quantique https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.html  Un monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

http://www.doublecause.net/index.php?page=Carlo_Rovelli.htm: Carlo Rovelli, Et si le temps n'existait pas ? Un peu de science subversive

http://interlivrehypertexte.over-blog.com/2018/04/le-temps-est-une-emotion-carlo-rovelli-l-ordre-du-temps.htm: le mystère du temps est lié à la nature de notre conscience, le temps est une émotion. Notre cerveau enregistre des changements qui se produisent dans le corps et dans sa perspective, et des sentiments (feelings, voire rasa) émergent de cette mise en mouvement cérébrale. Sentiments qui, à leur tour, propulsent toute une culture (A. Damasio, L'ordre étrange des choses,

https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Causalit%C3%A9_(physique): wikipedia, causalité et physique. Voir théories indépendantes du fond.

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.htmlUn monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Relations_Mauss.pdf: La mécanique quantique comme théorie essentiellement relationnelle1 Michel Bitbol 

https://arxiv.org/pdf/quant-ph/9609002.pdfRelational Quantum Mechanics Carlo Rovelli

http://opportunisme-cognitif.blogspot.com/2010/06/epistemologie-relationnelle-de-la.html: Épistémologie relationnelle de la physique quantique Kant, nouveau sage tibétain de la physique quantique ? par Hicham-Stéphane Afeissa

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-bataille-decisive-entre-172128: La «bataille décisive» entre physique quantique et relativité générale a déjà commencé

par Bernard Dugué (son site)

 

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00220690/document: RÉFLEXIONS SUR LA PHILOSOPHIE DE BOHR, HEISENBERG ET SCHRÖDINGER A. Shimony

https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Principes_de_la_connaissance_humaine/IntroductionGeorge Berkeley Les Principes de la connaissance humaine Traduction par Charles Renouvier

http://www.blog-chaman-esoterisme.com/2018/09/l-incroyable-hypothese-de-rupert-sheldrak-la-resonance-morphique-une-theorie-holistique-de-la-realite.html: l'hypothèse holistique de Rupert Sheldrake, la raisonnance morphique

http://www.neotrouve.com/?p=348: Physique Quantique : entre Science et Conscience
http://guillemant.net/index.phpcate=articles&part=physique_information&page=Un_univers_dinformations.htm: P
hilippe Guillemant - L’idée selon laquelle notre univers serait un espace-temps composé d’informations a été considérablement popularisée par un film de science fiction : Matrix. La réalité pourrait rejoindre la fiction puisqu’il s’agit là d’une idée qui reçoit de plus en plus d’appuis scientifiques.

http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/09/03/vers-une-physique-de-linformation/Vers une physique de l'information

http://www.pileface.com/sollers/pdf/Le%20temps.pdf: Le temps, ça n'existe pas : le physicien Carlo Rovelli nous explique pourquoi. "Seule la thermodynamique connaît la direction du temps"

https://www.rocq.inria.fr/secret/Nicolas.Sendrier/thinfo.pdf; École polytechnique Informatique Introduction à la théorie de l'information Nicolas Sendrier 

https://books.openedition.org/cdf/527?lang=fr: Physique quantique

Leçon inaugurale prononcée le jeudi 13 décembre 2001 par Serge Haroche

https://www.miniwebtool.com/log-base-2-calculator/: calcul des logarithmes à base 2

https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: Sur le livre de Lee Smolin rien ne va plus en physique parMichel Mizony juillet 2007

 

 

7 juillet 2019

La renaissance du temps article 9 (vie et mort de l'univers)

La renaissance du temps article 9 (vie et mort de l'univers)

https://www.lepoint.fr/invites-du-point/hubert-reeves/reeves-mort-thermique-de-l-univers-quand-la-science-regresse-11-09-2014-1862173_1914.ph Reeves - Mort thermique de l'Univers : quand la science régresse

 

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Carlo Rovelli "par-delà le visible". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

 

The singular universe and the reality of time

 

Autres liens: http://www.philipmaulion.com/article-bienvenu-au-moment-present-de-lee-smolin-117515126.html: Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin.

http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.htm:l Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lee_Smolin:

Lee Smolin et Roberto Mangabeira Unger ont construit un ensemble d'hypothèses constituant une philosophie de la nature1 :

  1. Il n'y a qu'un seul Univers. Il n'y en a pas d'autre ni quoi que ce soit qui lui soit isomorphe.
  2. Tout ce qui est réel est réel à un instant donné, qui est une succession d'instants. Tout ce qui est vrai est vrai à l'instant présent.
  3. Tout ce qui est réel à un instant est un processus de modification menant à l'instant suivant ou au futur. Tout ce qui est réel est donc le résultat d'un processus à l'intérieur duquel il est la cause, ou il implique, les instants futurs.
  4. Les mathématiques sont déduites de l'expérience comme une généralisation de régularités observées où le temps et les particularités sont supprimées.

« La gravitation quantique à boucles décrit l’espace comme un réseau dynamique de relations »2.

Grosso modo, l'espace-temps ne serait pas continu et uniforme, mais granulaire et discontinu. Il existerait un espace et un temps indivisibles. Cette théorie simple à se représenter et élégante a fait ses preuves sur plusieurs points de vue, comme l'explication des aires et des volumes en géométrie, mais laisse à désirer encore sur la dynamique

Dans son livre The Life of the Cosmos, Smolin propose d'appliquer la sélection naturelle à la cosmologie, de sorte que l'univers que nous connaissons serait le résultat de l'évolution par mutation d'univers plus anciens. C'est la théorie des univers féconds.

Smolin avance qu'un univers pourrait en engendrer un autre lors de la formation d'un trou noir. Les constantes fondamentales de la physique, comme la célérité de la lumière dans le vide, seraient différentes d'un univers à l'autre.

boucles.html#.XBQYhVxKj4YLa gravitation quantique à boucles

Pour commencer à connaître avec quelques sites internet regroupés sur une même page pour une lecture plus aisée et des liens supplémentaires.

http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/136/smolin.htm

(Time Reborn: From the Crisis in Physics to the Future of the Universe)

http://medias.dunod.com/document/9782100706679/Feuilletage.pdf (la renaissance du temps Dunod: quelques pages à feuilleter)

https://monblogdereflexions.blogspot.com/2018/12/la-gravitation-quantique- La gravitation quantique à boucles avec Carlo Rovelli: Pour s'initier avec quelques sites

http://www.paris8philo.com/article-33714241.html: à propos de rien ne va plus en physique: "billet de Jean Zin, pour une physique pluraliste, qui nous paraît essentiel pour comprendre les enjeux des théories physiques actuelles qui souvent tendent vers l'impossible, hors toute avancée, toute brèche se fait par dissymétrie, sans souci du qu'en-dira-t-on il suffit de voir l'attitude de Grigori Perelman, si non-chalante vis-à-vis de la communauté scientifique, ou devrait-on dire l'etablishment. Jean Zin reste un grand guetteur de ce qui se passe en science, nous vous recommandons ses articles."

 

1) Préambule: Ceci est la suite des articles de mon blog à propos des univers multiples  d'Aurélien Barrau pour les quels je retiens ici les commentaires utiles: 

     -Mon article 1; D'après Aurélien Barrau, Univers multiples Chap 1)les propositions nouvelles face aux problèmes:et paradoxes de la physique "peuvent constituer une "pulsion inchoactive" qui poussera vers une découverte sans précédent ou bien vers un réenchantement de ce que l'on savait déjà sans en avoir pris la "dé-mesure" et finalement vers une nouvelle sacralisation du "monde".
     -Mon article 2: D'après Aurélien Barrau, Univers multiples. La gravitation quantique chap. 9 L) Voir la Conclusion:  [...] aujourd'hui, la physique est en crise, le monde est en crise. Avec Lee Smolin et son "rien ne va plus en physique", Carlo rovelli Parle de la schizophrénie bipolaire des physiciens (voir une révolution inachevée). La vision anthropique de Trin Xhuan Thuan et la vision biblique du monde, qui s'origine dans les mythes de l'Un et de l'ordre, émergeant du Chaos initial, semblent exclus de la vision de bien des physiciens et cosmologues qui découvrent, comme l'a fait Jean Pierre Luminet, que l'Univers ne peut avoir été infiniment dense et donc que le big bang ne peut avoir été tel qu'on se l'imaginait depuis de nombreuses décennies. La possibilité d'un avant big bang a été mise en évidence avec un (ou des?) univers précédent qui se serait condensé jusqu'à une taille extrêmement petite mais non nulle et qui aurait "rebondi" en un big bounce pour donner notre Univers actuel en expansion après le phénomène d'inflation cosmique. Un des derniers rebondissements de ces recherches, avec Lee Smolin, pourrait bien aboutir avec sa "renaissance du temps" à une solution de la contradiction entre la physique quantique et la théorie de la relativité. A priori, ce serait une théorie unifiée des interactions fondamentales. 


2) La renaissance du temps, mes précédents articles - résumé. 

Nous avons vu dans mon article 1 à propos d'Aurélien Barrau chap.9, que de nombreuses théories nouvelles ou hypothèses proposent l'unification de la physique ou tout au moins des explications aux dilemmes et paradoxes que la cosmologie moderne a mis en évidence. 

Mais, dans mes articles sur "la renaissance du temps", voir l'article 1 chapitre 8 Lee Smolin prévient: Le paradigme newtonien ne peut même pas apporter un embryon de réponse à ces questions et dilemmes: Pourquoi ces lois? Pourquoi ces conditions initiales de l'univers? Quel mécanisme les a t-il sélectionnées parmi une multitude infinie de possibilités? etc. Il appelle "erreur cosmologique" (voir mon article 1 chapitre 2), le fait d'appliquer à l’Univers entier dans sa globalité des lois établies et vérifiées sur des sous-systèmes. Dans le paradigme newtonien, ce que nous appelons une loi doit s'appliquer dans tous les cas. Mais l'application d'une loi à n'importe quel morceau d'univers implique une approximation, parce que nous devons négliger toutes les interactions entre ce morceau et le reste de l'univers. Donc les applications vérifiables d'une loi sont toutes des approximations. Lee Smolin fait remarquer en particulier que les lois se vérifient sur beaucoup de sous-systèmes. Mais si on veut appliquer une loi de la nature sans approximation, c'est à l'univers entier qu'il faudrait l'appliquer, alors que nous n’avons qu’un seul Univers sous la main. Et un seul cas n'apporte pas suffisamment d'indices pour justifier l'affirmation qu'une loi particulière de la nature s'applique. C'est ce que Lee Smolin appelle le dilemme cosmologique (faire de la physique dans une boite: on considère un petit sous-système isolé du reste de l’univers dans lequel on néglige certains effets pour ne s’intéresser qu’à certaines variables qui définissent un espace de configuration, atemporel. ). Et pourquoi cette loi et pas une autre? De plus, beaucoup de théories cosmologiques (théorie des cordeséquation d’Einstein …) admettent en réalité une infinité de solutions, parmi lesquelles une seule correspond à notre univers. Doit-on se résoudre à admettre l’existence d’une infinité d’Univers inaccessibles pour pouvoir justifier le notre par un principe anthropique

Nous pensions, dit Lee Smolin, savoir comment répondre à ces questions. Une théorie unique mathématiquement cohérente pourrait incorporer les 4 lois fondamentales de la nature. Mais cet espoir a été anéanti. On se trouve face à ce qu'il appelle "le défi cosmologique". On vient de voir qu'il faudrait étendre la science à une théorie de l'Univers entier. Le défi est qu'il ne peut pas exister de composante statique qui puisse servir de cadre de référence, car tout dans l'Univers change et il n'existe aucun extérieur., rien qui puisse être qualifié de fond par rapport auquel les mouvements du reste de l'Univers (que nous négligeons). Or, toutes les théories physiques divisent le monde en deux parties, une partie « dynamique », qui change, et une statique, qui contient un « fond » de choses immuables, comme les constantes fondamentales.  Le « défi cosmologique » consiste à formuler une théorie de l’univers « indépendante du fond », purement dynamique afin de ne rien supposer d’extérieur à l’Univers: "Lorsqu’on fait de la « physique dans une boite », le « fond » comprend notamment les conditions initiales, et la méthode expérimentale permet de contrôler les conditions initiales afin de s’assurer que les lois sont indépendantes de ces conditions. En cosmologie, cette distinction entre « lois » et « conditions initiales » aggrave le problème qu’elle résout « dans une boite » : si nos observations du fond diffus cosmologique ne correspondent pas bien à la théorie de l’inflation cosmologique, faut-il corriger la loi ou les conditions initiales? Smolin critique aussi les théories effectives qui décrivent bien ce qui se passe à une certaine échelle de grandeur, mais en négligeant l’influence de ce qui est beaucoup plus grand ou plus petit." Pour Smolin, la théorie issue du défi cosmologique doit tenir compte de tout, sans rien négliger."

J'ai poursuivi "ma lecture" avec l'article 2 (le défi cosmologique chapitre 9)l'article 3 (Nouveaux principes de cosmologie chapitre 10)l'article 4 (les lois évolutives chapitre 11)l'article 5 (la mécanique quantique et le libération de l'atome chapitre 12)l'article 6 (le combat de la relativité et du quantum chapitre 13)Puis j'ai fait une pause pour approfondir l'interprétation non dominante de la mécanique quantique de Bohm dans La physique quantique version variables cachées et le dialogue Bohm et Krishnamurti

L'article 7 (La renaissance du temps par la relativité chapitre 14) conclut par: "La notion globale de temps que nous venons de voir implique qu'en chaque événement il existe un observateur privilégié dont l'horloge mesure la passage du temps. Mais il n'y a aucun moyen de le choisir par une mesure qu'on pourrait faire dans une petite région, ce qui confirme le principe de relativité à des échelles plus petites que celle l'univers. Ce choix d'un temps global particulier est déterminé par la façon dont est distribuée la matière dans l'univers. La dynamique des formes constitue donc "un pont" entre le principe de relativité et le temps global qu'exigent les théories telles que celle à laquelle aspire Lee Smolin avec des lois évolutives ou celles qui expliquent les phénomènes individuels au moyen de variables cachées. Il y a une grandeur par contre qui n'a pas le droit de changer lorsqu'on agrandit ou qu'on rapetisse les échelles, c'est le volume de l'univers à chaque instant, même s'in évolue au cours du temps. Ceci donne donc un sens à la taille totale de l'univers et à son expansion et nous fournit une horloge physique universelle. LE TEMPS VIENT D'ÊTRE REDECOUVERT".

Dans l'article 8 (l'émergence de l'espace chapitre 15), nous avons abandonné provisoirement le temps pour examiner l'espace. Le Dr Goulu nous le présente ainsi: "Ce long chapitre est le plat de résistance du livre. C’est là que ça passe où ça casse, et j’ai mis plus de deux semaines à le digérer avec peine. Il commence très fort: L’aspect le plus mystérieux du monde est juste sous nos yeux. Rien n’est plus banal que l’espace, et pourtant lorsque nous l’examinons de près, rien n’est plus mystérieux. Je crois que le temps est réel et essentiel à une description fondamentale de la nature. Mais je crois probable que l’espace va s’avérer n’être qu’une illusion. [...] Selon Smolin, l’existence d’un temps réel est indispensable pour réconcilier les deux pans de la physique, mais l’espace ne l’est pas. Parmi les théories ayant exploré l’idée que l’espace émerge d’une structure de graphe plus fondamentale, la première est la “triangulation dynamique causale” [...].


3) Vie et mort de l'univers (chapitre 16 de "la renaissance du temps").

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fl%C3%A8che_du_temps

La flèche du temps

 


Gravir le Mont Improbable Growing Up in the Universe - Richard Dawkins

     

     3-1) La complexité est-elle probable?.

Nous venons de voir dans L'article 7 (La renaissance du temps par la relativité chapitre 14)

que "LE TEMPS VIENT D'ÊTRE REDECOUVERT". Il faut maintenant aborder la question la plus importante et la plus énigmatique concernant l'univers: pourquoi l'univers est-il hospitalier à la vie? Le Dr Goulu écrit en synthèse du chapitre 16 (vie et mort de l'univers): "La vision intemporelle de la physique basée sur le paradigme de Newton a montré son impuissance face aux questions les plus basiques de l’univers : pourquoi est-il intéressant (…) au point que des créatures comme nous puissions y être et nous en émerveiller ? Mais si nous adoptons la réalité du temps, nous rendons possible une physique asymétrique par rapport au temps dans laquelle l’univers peut naturellement faire évoluer de la complexité et de la structure. Et ainsi nous évitons le paradoxe d’un univers improbable".

Mais voyons cela plus en détail. Si le temps est vraiment réel, alors il devrait y avoir des propriétés qui sont explicables seulement si nous supposons que le temps est fondamental alors qu'elles devraient sembler accidentelles et mystérieuses si on fait l'hypothèse opposée (un temps émergeant). De telles propriétés existent et sont perçues en observant que notre univers a une histoire d'évolution du simple vers le complexe. Cela confère une forte directionnalité au temps: nous disons que l'univers a une flèche du temps, flèche qui serait très improbable dans un monde où le temps est non essentiel et émergeant. 

La complexité est improbable, rien ne peut sauter immédiatement d'une organisation simple à une organisation complexe. La complexité nécessite une série de petites étapes, qui se produisent en séquence en impliquant un fort ordonnancement des événements dans le temps. C'est Gravir le Mont Improbable de Richard Dawkins (Le livre est relatif à la probabilité et à ses applications dans la théorie de l'évolution, et spécifiquement dirigé contre le créationnisme. Il y détaille notamment les probabilités pour la sélection naturelle de mener à des organismes complexes). L'univers doit donc avoir avoir une histoire, qui s'est déroulée dans le temps et un ordre causal est nécessaire pour expliquer comment l'univers en est arrivé à son instant présent. Mais Dawkins, qui voulait en finir avec dieu, avait-il une vision foncièrement différente de celle des physiciens du XIXè siècle et de certains cosmologistes contemporains  qui adoptent une vision intemporelle et pour qui la complexité est accidentelle et nécessairement temporaire. De ce point de vue, le destin de l'univers est de s'achever dans un état d'équilibre, la mort thermique de l'univers: "L’idée de mort thermique découle de la seconde loi de la thermodynamique, qui postule que l’entropie tend à s’accroître dans un système isolé. Si l’univers a une durée suffisamment longue, il se rapprochera asymptotiquement d’un état où toute l’énergie sera uniformément distribuée. Elle provient des idées de William Thomson, en 1850." Mais, dans ce cas, la matière et l'énergie sont alors uniformément distribuées et rien ne se passe à l'exception de quelques fluctuations aléatoires qui se dissipent sitôt apparues. mais Lee Smolin va nous expliquer plus loin que les principes écrits dans l'article chapitre 10 pour une nouvelle théorie cosmologique vont aider à comprendre pourquoi un univers d'une complexité croissante est inéluctable. Alors est-il raisonnable  de dire avec Dawkins et beaucoup d'autres que l'univers est la complexité sont accidentels et le résultat du hasard (?)  Affirmer que dieu n' a pas créé l'univers n'est-il pas une manifestation de rejet athéiste de l'idée d'un créateur en fermant la porte à la possibilité d'inéluctabilité de la complexité?

Ainsi, deux routes différentes s'offrent pour décrire le future de l'univers:

     -Dans la première, il n'y a pas de futur parce qu'il n'y a pas de temps. Le temps est une illusion qui est au mieux une mesure du changement. Etienne Klein qui tourne autour de ces mystères depuis plus de 25 ans, "prend l’image de la bobine d’un film de cinéma. Rangée sur une étagère, elle contient «en même temps» toutes les images du film, sans temporalité propre. Mais dès qu’on installe la bobine sur un projecteur, elle acquiert une temporalité par le défilement successif des images sur un écran". Cette vision pourrait-elle être un pont entre celle qui précède (le temps n'existe pas) et celle  de Lee Smolin qui va être évoquée maintenant?

     -Dans la vision du temps que propose Lee Smolin, l'univers est un processus permettant de générer de nouveaux phénomènes et états d'organisation qui se renouvellent en permanence tandis qu'il évolue vers des états d'organisation supérieurs et de plus en plus complexes. Au tout début, l'univers était un plasma en équilibre dont il "créa" une complexité énorme sur une large gamme d'échelles, depuis les amas de galaxies jusqu'aux molécules organiques. Lee Smolin nous affirme que la persistance et la croissance de toute cette structure et cette complexité élimine l'explication la plus simple, que ce serait un arrangement accidentel. Un accident ne "résulterait" pas en structures qui ont persisté pendant des milliards d'années et dont la complexité s'accroît continuellement avec le temps. Si elle était accidentelle, elle diminuerait presque certainement avec le temps et non l'inverse. 

La prédiction de la mort thermique de l'univers, étape de plus dans "l'extraction" du temps de la physique et de la cosmologie s'accorde avec les idées antiques d'un état de l'univers exempt de changement. Pour Aristote, l'état naturel du monde est un équilibre où, puisque tout est à sa place naturelle, il n' y a aucune poussée vers l'organisation. Chaque essence possède un mouvement naturel, la terre veut aller vers le centre, tandis que le mouvement naturel de l'air est vers le haut. Toutefois, pour qu'il y ait des changements dans le domaine terrestre, il faut qu'il y ait d'autres causes, des mouvements imposés capables de déplacer quelque chose hors de son état naturel. Les humains et les animaux sont sources de mouvements imposés, L'eau chaude en est une autre; elle intègre l'air en elle et; de ce fait, adopte en partie le mouvement naturel de l'air vers le haut, s'élève jusqu'à ce qu'elle refroidisse. A ce stade, elle expulse l'air et retombe sous forme de pluie. La source ultime de ce mouvement imposé est la chaleurs du soleil, qui fait partie du domaine céleste et d'une manière ou d'une autre tout est imposé par le soleil. Si la sphère terrestre était déconnectée des cieux et laissée à elle-même, tout reviendrait à l'équilibre, immobile dans son état naturel, et tout changement cesserait. 


     3-2 La physique moderne et la thermodynamique.

Arles : la tour Ghery

La physique moderne a une notion d'équilibre dont les lois s'appliquent à "la physique dans une boite" dont nous avons aussi vu les limites dans l'article 2. Le contexte pour les lois de la thermodynamique est un système isolé, qui n'échange ni énergie ni matière avec son environnement. Il faut, cependant, ne pas confondre les notions d'équilibre que nous avons vues chez Aristote ou Newton (qui provient d'équilibre entre des forces qui se compensent), avec la notion moderne d'équilibre. Celle-ci est totalement différente en thermodynamique. Elle s'applique aux systèmes contenant un très grand nombre de particules et fait appel d'une façon essentielle aux notions de probabilités et d'information

La clef pour comprendre (?) la themodynamique est qu'elle implique deux niveaux de description. Le niveau microscopique est la description précise des positions et des mouvements de tous les atomes dans n'importe quel système particulier; celle des micro-états. Le niveau macroscopique définit le macro-état du système, qui est une description approchée, au moyen d'un petit nombre de variables, comme la température et la pression d'un gaz. Etudier la thermodynamique du système implique d'établir un lien entre ces deux niveaux de description. 
Pour expliquer cela, Lee Smolin prend l'exemple d'un immeuble en briques dont le macro-état est l'immeuble de l'architecte. Le micro-état est celui où chaque brique se loge exactement. L'architecte a seulement besoin de spécifier les dimensions des murs et celle des ouvertures (portes et fenêtres). Il n'a pas besoin de spécifier l'emplacement de chaque brique. La plupart des briques sont identiques et deux d'entre elles peuvent être échangées sans impact sur la structure. Ainsi, de nombreux micro-états donnent le même macro-état. Alors vint Frank Gehry,  l'architecte du pli ou l'angoisse de la ligne droite dont les constructions sont, comme le musée de Bilbao, qui a une surface externe constituée de matériaux individuellement élaborées. Chaque "tôle" de pierre, de verre ou de titane doit être différente et l'endroit où chacune d'elle sera placée a de l'importance. La destination de chaque "tôle" est le micro-état. Mais ici, contrairement à l'immeuble en briques, on ne peut s'amuser avec le micro-état: un seul micro-état correspond au macro-état voulu. Ce concept de "combien de micro-états" peut nous permettre d'expliquer en quoi les immeubles de Ghery sont révolutionnaires avec le concept d'entropie. L'entropie sera ici une mesure du nombre de manières différentes d'assembler ses éléments pour réaliser le dessin de l'architecte.Un immeuble standard en briques aura une entropie élevée. Par contre, un immeuble de Gehry pourra avoir une entropie de zéro, correspondant à un unique micro-état. Référons-nous à la définition de entropie thermodynamique: "Ludwig Boltzmann a exprimé l'entropie statistique en fonction du nombre \Omega  d’états microscopiques, ou nombre de configurations, définissant l’état d'équilibre d'un système donné au niveau macroscopique : {\displaystyle S=k_{\mathrm {B} }\ln \Omega } (formule de Boltzmann). On voit que pour un unique micro-état l'entropie est égale à 0 puisque ln 1 = 0. .

===>> Entropie = inverse de l'information. C'est ce qu'on voit à partir de cet exemple. Il faut beaucoup plus d'information pour spécifier le design d'un immeuble de Gehry, car on doit décrire exactement comment fabriquer chaque constituant et où l'installer. Pour un bâtiment en briques standard, on n'a besoin de connaître que les dimensions des murs (et les ouvertures).  

Comment ça marche dans le cas d'un gaz? Un gaz est composé d'un nombre immense de molécules comme le précise le nombre d'Avogadro (par exemple, le nombre d'atomes de carbone dans 12 grammes (10−3 kg) de carbone 12NA = 6,022 140 76 × 1023 par mole). La description fondamentale est microscopique; elle nous dit l'endroit où chaque molécule se trouve et comment elle se déplace, ce qui représente une quantité phénoménale d'informations. Par contre, dans la description macroscopique, le gaz est décrit en termes de densité, température et pression, ce qui nécessite beaucoup moins d'informations que de préciser où se trouve chaque atome. On peut donc traduire (relativement) facilement la description microscopique en position macroscopique (densité, température), mais non l'inverse, car il y a trop de manières d'arranger les atomes individuels au niveau microscopique pour obtenir la même densité et la même température. Pour convertir les micro-états en macro-états, on peut compter les micro-états cohérents avec un macro-état donné. Comme dans l'exemple des immeubles et leurs briques, on obtient un nombre, l'entropie. Ainsi définie, c'est une propriété macroscopique uniquement. C'est une propriété émergente qui n'aurait aucun sens si on l'attribuait à un micro-état particulier. 

L'étape suivante est de relier l'entropie aux probabilités. Pour cela il nous faut quelques notions de thermodynamique statistique. Nous resterons dans la domaine classique n'aborderons pas encore la PHYSIQUE STATISTIQUE QUANTIQUE et pour simplifier, nous partirons d'un Résumé de thermodynamique statistique.:Le micro-état est une “photographie instantanée” du système. Il correspond à la description microscopique de ce système, c’est-à-dire à la connaissance de l’état de toutes les particules. Ce micro-état peut être caractérisé : – par sa fonction d’onde si le système est décrit par la mécanique quantique, c'est  dire par la connaissance de la valeur de tous les nombres quantiques décrivant ce système. – par la connaissance de toutes les coordonnées (q1, ..., qs) et impulsions (p1, ..., ps) des particules si le système est décrit par la mécanique classique (soit 2s = 6N variables pour N particules atomiques)

Le macro-état est défini par un jeu de variables très réduit, les variables d'état (nombre de particules, le volume V, l’énergie interne U, la température T, les quantités de matières Ni, la pression P ..) dont la connaissance permet de définir le système thermodynamique à l'équilibre. C'est une observation moyenne des micro-états correspondant aux contraintes imposées au système.

Le postulat fondamental de la physique statistique d'équilibre (aussi connu comme le postulat des probabilités a priori égales) est: Étant donné un système isolé en équilibre, il se trouve avec probabilités égales dans chacun de ses micro-états accessibles. C'est un postulat physique, justifié par le fait que, dans un gaz, les atomes ou molécules sont en mouvement chaotique, qui tend à brasser les trajectoires et les rendre aléatoires. Plus il y a de façons de fabriquer un macro-état à partir de micro-états, c'est à dire pus grande est l'entropie du macro-état (comme on l'a vu précédemment, celle-ci est fonction du nombre  \Omega  d’états microscopiques, d'égale probabilité), macro-état définissant l’état d'équilibre d'un système donné au niveau macroscopique: {\displaystyle S=k_{\mathrm {B} }\ln \Omega }  k_{B} est la constante de Boltzmann. Cette définition correspond à l'entropie de Shannon S\ =\ -\ k_{B}\sum _{{i}}p_{i}\ \ln p_{i} (avecp_{i}\ =\ {\frac {1}{\Omega }}d'une configuration de \Omega  micro-états équiprobables, qui correspond à l'information. Le macro-état le plus probable, si on suppose le micro-état aléatoire, s'appelle l'état d'équilibre. C'est aussi celui qui a la plus grande entropie. Imaginons un chat que l'on dissocie en atomes qui le constituent et mélangeons au hasard avec l'air de la pièce qui nous entoure. Il y aura beaucoup plus de micro-états dans lequel les atomes du chat sont mélangés aléatoirement à l'air que de micro-états dans lesquels le chat est rassemblé. Le chat qu'on voit sur le canapé correspond à un arrangement des atomes hautement improbable et de ce fait il a une entropie très faible et une grande quantité d'information comparé à une mélange de ces mêmes atomes dans l'air. 

Les gaz et seconde loi de la thermodynamique. Les atomes (ou molécules) d'un gaz se déplacent de façon chaotique, entrant souvent en collision et envoyant les autre dans des directions plus ou moins aléatoires. Si le micro-état n'était pas aléatoire au début, il va le devenir avec la temps. Si nous commençons pas un autre état que celui d'équilibre, de basse entropie; il est vraisemblable que ce dernier deviendra plus désordonné, accroissant l'entropie. C'est ce qu'affirme la seconde loi de la thermodynamique:    ["Toute transformation d'un système thermodynamique s'effectue avec augmentation de l'entropie globale incluant l'entropie du système et du milieu extérieur. On dit alors qu'il y a création d'entropie.La fonction d'état entropie : S, a été considérée comme une mesure du désordre.

{\displaystyle \Delta S_{\text{global}}=S_{\text{création}}=\Delta S_{\text{syst}}+\Delta S_{\text{ext}}\geq 0}

Dans le cas d'une transformation réversible, la création globale d'entropie est nulle"

  • L'entropie d'un système isolé ne peut qu'augmenter ou rester constante puisqu'il n'y a pas d'échange de chaleur avec le milieu extérieur.
  • L'entropie d'un système peut diminuer mais cela signifie que l'entropie du milieu extérieur augmente de façon plus importante ; le bilan entropique étant positif, ou nul si la transformation est réversible.].

On voit donc que l'entropie n'augmente pas toujours. Lee Smolin illustre ce aspect par une expérience faite avec un jeu de cartes à l'aide d'un mélangeur. Lorsque l'expérience commence, les cartes sont rangées dans l'ordre (entropie minimum). En suite, la seule chose qui se produit, c'est que les cartes seront battues par le mélangeur. Les cartes ont commencé dans l'ordre, mais chaque mélange a rendu cet ordre de plus en plus aléatoire et donc l'entropie tend à augmenter.Au bout d'un nombre suffisant de battements, il devient impossible de distinguer l'ordre des cartes obtenu d'un ordre dû entièrement au hasard. Par conséquent, tout souvenir de l'ordre initial a été essentiellement perdu avec l'augmentation d'entropie. Mais de temps à autre, un mélangeur abaissera l'entropie, en faisant revenir les cartes à leur état d'origine, mais il est beaucoup probable que le mélangeur, agissant sue le jeu de cartes ordonné provoque l'augmentation de l'entropie que la diminution. Plus il y a des cartes, moins il est probable qu'un mélange parvienne à reproduire totalement l'ordre de départ. Et de ce fait; les intervalles entre les mélanges qui ordonnent parfaitement le jeu seront plus longs. Néanmoins, tant que le nombre de cartes dans le jeu reste fini, il existe une durée à l'issue de laquelle, les battements, au rythme de 1 par seconde par exemple, auront produit une remise en ordre parfaite. Cette durée est appelée le temps de Poincaré -->> voir le théorème de récurrence de Poincaré[Ce théorème dit que, pour presque toutes les « conditions initiales », un système dynamique conservatif dont l'espace des phases est de « volume » fini va repasser au cours du temps aussi près que l'on veut de sa condition initiale, et ce de façon répétée.]. Si on observe le système pendant une durée plus courte, on verra probablement toujours l'entropie augmenter, mais sur une durée plus longue, on aura des chances de voir l'entropie diminuer. 

Le rôle du hasard dans le jeu de cartes peut être transféré à un gaz. Un exemple de configuration ordonnée d'atomes pourrait être lorsque l'on a tous les atomes du gaz dans une une boite d'un même côté et se déplaçant dans la même direction. Ce serait l'analogue d'une configuration où toutes les cartes sont dans l'ordre. Mais pour un gaz, elles sont infiniment plus rares que celles dans lesquelles les atomes sont positionnés au hasard dans la boite et se déplacent dans des directions quelconques. Si nous commençons par un e configuration dans laquelle les atomes sont regroupés dans un coin de la boite et bougent de la même façon,  et si on attend, alors ils ricochent les uns sur les autres et se dispersent à travers la boite en la remplissant. Les atomes sont brassés et la densité dans la boite s'uniformise. Les énergies et les directions du mouvement des atomes seront rendues aléatoires au gré des collisions. Au final, la plupart des atomes auront des énergies proches de la valeur moyenne, qui représente la température. Peu importe le degré d'ordre et d'originalité d'où on est parti, après un moment, la densité des atomes et la température seront uniformes et randomisés. C'est cela l'état d'équilibre et la plus probable est qu'il en reste là. Mais si on observe sur une très longue période de temps, des fluctuations conduiront à trouver un état plus ordonné. Certaines, assez probables, produisent juste un peu plus de densité à un endroit et un peu moins ailleurs. Celles qui regrouperont tous les atomes dans un coin de la boite; même si elles sont très improbables, demanderont beaucoup de temps, mais elles se produiront. Tant que le nombre d'atomes est fini, il y aura des fluctuations conduisant à n'importe quelle fluctuation, quel que soit son degré de rareté. C'est Einstein qui l'un des premiers vit l'importance des fluctuations: la prédiction de phénomènes dus aux fluctuations des grandeurs physiques était l'un des grands thèmes qu'il explora en 1905 en mettant en évidence le mouvement brownien (qualifié de “divers et ondoyant”), ce qui prouve que ces fluctuations sont bien réelles. Pourtant, il critiqua plus tard le rôle de l'aléatoire en physique quantique.

Les fluctuations résolvent un paradoxe qui a "empoisonné" les études les plus anciennes. A l'origine, les lois de la thermodynamique furent introduites sans la notion d'atomes ou de probabilités. Les lois étaient plus "qualitatives". Ce n'est qu'au milieu du XIXè siècle que Maxwell et Boltzmann firent l'hypothèse que la matière était composée d'atomes.se déplaçant de manière erratique.et posèrent les fondements de la physique statistique et de la thermodynamique. Mais la plupart des physiciens ne croyaient pas aux atomes et rejetèrent ces efforts d'explication par le mouvement des atomes. Ils inventèrent de puissants arguments pour prouver qu'on ne pouvait pas y arriver. Un des principaux arguments était basé sur la réversibilité des lois du mouvement de Newton qui (?paradoxalement?), affirme Loup Verlet,  avait une foi atomiste[Réversibilité: Voir pourlascience.fr    [...] Les équations  de Newton restent identiques lorsque l’on inverse le sens du temps, elles sont dites réversibles]. Si les lois de la thermodynamique sont expliquées par le mouvement des atomes, qui obéissent aux lois de Newton, cela n'est pas compatible avec le fait que l'entropie croît toujours comme l'affirme la deuxième loi de la thermodynamique. Ce sont les fluctuations qui ont permis de réconcilier  la thermodynamique avec l'existence d'atomes obéissant à des lois fondamentales réversibles dans le temps. La bonne réponse fut fournie par Tatiana et Paul Ehrenfest, jeune couple protégé de Boltzmann et qui devinrent amis d'Einstein. Ils montrèrent que la seconde loi, telle qu'elle était alors formulée, était fausse et vinrent en aide à Boltzmann avec notamment le modèle des urnes (voir aussi les urnes d'Ehrenfest). On peut voir comment le modèle d'Ehrenfest répond à la question  dans le site "notre univers est-il réversible?"  

-Quelques liens info: 

probabilité et quantité d'information    physique statistique     physique statistique quantique

résumé de thermodynamique statistique   thermodynamique

deuxième principe de la thermodynamique           qu'est-ce que l'entropie?

Gehry l'architecte du pli ou l'angoisse de la ligne droite 

qu'est ce que la thermodynamique   le paradigme newtonien   

violation du 2è principe dans le nano-monde   

Rudolf Clausius   James Clerk Maxwell   Ludwig Boltzmann     Isaac Newton  


     3-3) Notre univers est-il en équilibre? Réponse non!

D'après la vision thermodynamique qui précède, il semble qu'un univers en équilibre ne peut pas être complexe puisque les processus aléatoires qui l'amènent à l'équilibre détruisent toute organisation, ce qui amène à se reposer la question posée au départ, au début du chapitre 3-1) sur la probabilité pour qu'il y ait de la complexité (la question la plus importante et la plus énigmatique concernant l'univers: pourquoi l'univers est-il hospitalier à la vie?). En fait, cela ne veut pas dire que la complexité elle-même puisse être mesurée par l'absence d'entropie. Elle nécessite des notions qui dépassent la thermodynamique des systèmes à l'équilibre et seront examinées dans mon article 10 qui résumera ma lecture du chapitre 17 de "la renaissance du temps"(l’émergence de structures organisées, apparemment en contradiction avec le second principe de la thermodynamique).

Continuons d'abord de regarder l'univers depuis cette perspective thermodynamique en nous demandant pourquoi l'univers est intéressant! Dans le cadre du paradigme scientifique depuis Newton, l'univers est gouverné par les solutions aux équations d'une certaine loi de la nature. pour le moment, cette loi peut être approchée par une combinaison de la relativité générale et du modèle standard de la physique des particules. La solution qui gouverne l'univers se trouve parmi une offre (infinie) de solutions et peut être spécifiée en sélectionnant les conditions initiales à l'instant (ou au voisinage) du big bang. Ce qui est intéressant; c'est que la thermodynamique nous apprend que presque toutes solution des lois décrit un univers en équilibre, car, par définition, l'équilibre est composé des configurations les plus probables. De plus, une telle solution typique est symétrique par rapport au temps (des fluctuations locales vers un état plus ordonné sont aussi probables que des fluctuations locales vers un état moins ordonné). Cela signifie que, globalement, il n'y aurait pas de flèche du temps. 

Or notre univers ne ressemble pas du tout à ces solutions typiques des lois. Même aujourd'hui, après plus de 13 milliards d'années, notre univers n'est pas en équilibre. 

Et de plus, la solution qui décrit notre univers est asymétrique par rapport au temps. Si la solution qui décrit notre univers a été choisie au hasard, ces propriétés sont extraordinairement improbables. La question de savoir pourquoi l'univers est intéressant et pourquoi la seconde loi de la thermodynamique n'a pas encore réussi à "randomiser" l'univers en un équilibre thermique au bout de plus de 13 milliards d'années devient de plus en plus intrigante.

      3-4) La flèche du temps

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fl%C3%A8che_du_temps

 

 

trustmyscience.com/inversion-fleche-du-temps-avec-ordinateur-quantique/

3-4-1) Il y a une flèche du temps. C'est le signe le plus évident que notre univers n'est pas en équilibre thermique. Même si des physiciens ont réussi à inverser le flèche du temps, c'est grâce à un ordinateur quantique, c'est "en modifiant certaines conditions de la configuration de l’ordinateur, que ces possibilités ont été limitées de manière à rembobiner délibérément l’équation de Schrödinger, qui est réversible. Il est expliqué, "qu'en gros, c’est comme si votre boule blanche ne se “répandait” plus dans une plage de positions possibles infinie sur la table de billard se trouvant dans l’obscurité, mais qu’elle revenait dans votre main. En théorie, rien n’empêche que cela se produise de manière spontanée. Cependant, il faudrait regarder 10 milliards de tables de billard à l’échelle des électrons, et ce à chaque seconde pendant la durée de vie de notre Univers, pour que cela se produise de sûr une seule fois". Cette expérience à propos de l'incertitude quantique ([trustmyscience.com...]:  L’équation de Schrödinger vous indique que la balle se trouve quelque part sur la table de billard et se déplace à une certaine vitesse. En termes quantiques, la balle est partout sur la table, et possède un certain nombre de vitesses différentes), montre qu'à l'échelle quantique, le temps est réversible mais macroscopiquement et jusqu'à l'échelle de l'univers le temps reste intrigant. Le fait qu'il soit orienté et possède une flèche rend pertinente la question de sa réalitéle thème du livre de Lee Smolin. Répétons qu'à l'équilibre il n'y a pas de telle flèche du temps. L'ordre peut y augmenter seulement temporairement par des fluctuations aléatoires.Ces excursions hors de l'équilibre, qui sont à l'échelle quantique; se ressemblent qu'on aille dans un sens du temps ou dans l'autre (si on filme les mouvements des atomes dans ce gaz à l'équilibre, et qu'on fasse passer le film dans un sens ou dans l'autre, on sera incapable de dire quel le film et quelle est la version à l'envers). Mais notre univers n'est pas comme ça. On l'a déjà dit, ça réclame une explication car les lois de la physique sont temporellement  symétriques,[en mécanique newtonienne,Le temps est un paramètre dont le signe n'a pas d'importance. L'évolution d'un système mécanique sans frottements est symétrique par rapport au renversement du temps]. Notons cependant quelques "viols" de cette symétrie Temporelle: "(Alors que la symétrie T semble naturelle en mécanique quantique, elle est néanmoins violée dans le cadre du modèle standard car la symétrie CP est violée alors que par la symétrie CPT obtenue par application simultanée du renversement du temps, de la conjugaison de charge et de la transformation de parité doit être respectée pour être compatible avec l'invariance de Lorentz").Toute solution aux équations de ces lois possède son "double", une solution qui se comporte juste comme la première mais avec "le film monté à l'envers" (t -->> -t) et de plus, la droite et la gauche doivent être échangées et un particule devient une anti-particule). Ainsi, si des personnes rajeunissaient alors que nous vieillissons, ou si des tasses brisées se reconstituaient instantanément, les lois fondamentales ne seraient plus violées.

          3-4-2 Le problème de la flèche du temps.

Alors, pourquoi ces choses-là ne se produisent-elles jamais? Et pourquoi ces asymétries temporelles sont-elles toutes orientées dans le même sens? C'est ce qui est appelé le problème, parfois le paradoxe (illusion?) de la flèche du temps. Même s'il est considéré comme illusion, ce paradoxe pose question et en fait il existe plusieurs flèches du temps dans notre univers. 

     -La flèche du temps cosmologiqueElle traduit que l'univers est en expansion et non en contraction. Wikipedia précise: "C'est le nom donné à l'application de la flèche thermodynamique ou statistique du temps à l'échelle de l'Univers. En effet, la deuxième loi de la thermodynamique ne fonctionne que pour un système fermé. Un niveau d'entropie qui diminue localement signifie simplement que l'entropie augmente de manière globale à l'intérieur du système. Cependant, il n'est pas déterminé si l'Univers est un système fermé ou non. Si l'Univers est un système fermé, le temps peut être déterminé par une différence de niveau d'entropie. Cette hypothèse s'appelle l'« hypothèse du passé --->voir ce chapitre dans ce site), car elle implique que l'état initial de l'Univers soit un cas particulièrement bas d'entropie. En croissant, l'entropie de l'univers atteindrait son maximum après une période de temps d'environ 10200 années 8. Le temps perdra progressivement son sens jusqu'à disparaître".

          -Flèche gravitationnelle du temps: C'est une théorie alternative à la flèche cosmologique du temps. Elle est basée sur l'idée que l'Univers ne se dirige pas vers un niveau d'entropie de plus en plus élevé, mais vers un niveau structurel de complexité croissante. Elle s'oppose par conséquent à l'entropie qui détermine qu'un système fermé ne peut se diriger que vers un niveau de désordre de plus en plus élevé. Le sens du temps, du passé vers le futur, serait alors défini par la croissance irréversible de la complexité 9.

     -La flèche du temps thermodynamique: de petits morceaux d'univers, laissés à eux-mêmes tendent à devenir de plus en plus désordonnés avec le temps. "C'est le sens donné au temps par la loi de l'entropie. Cette dernière dispose que le niveau d'entropie d'un système fermé doit augmenter. Par conséquent, il suffit de mesurer le niveau d'entropie d'un système fermé à deux instants différents pour savoir lequel précède l'autre. Si cette mesure est répétée à chaque instant, il apparaît une suite infinie d'états orientée dans une seule direction, c'est ce qui crée le sens du temps. Par conséquent, tout système fermé voit la direction de sa flèche temporelle déterminée par la différence d'entropie entre ses états 6".     

     -La flèche du temps biologique (liée à l'auto-organisation). Les gens, les animaux, les plantes sont nés bébés, puis ils vieillissent et enfin meurent. 

     -Flèche du temps de l'expérience liée à la flèche psychologique. La flèche de l'expérience; c'est l'expérience du temps qui s'écoule du passé vers le futur; nous nous rappelons le passé, mais pas le futur. On peut lui apporter une nuance avec la flèche psychologique, qui "représente le sens donné au temps par les limites de la perception humaine. En effet, l'être humain détermine le temps par la différence entre un état 1 initial et un état 2 observé instantanément. Si aucun changement n'est constaté, un être humain ne saurait distinguer si le temps avance, recule ou même existe. L'être humain ne peut se remémorer que les événements qu'il a vécus, le passé, et le comparer au présent qui deviendra à son tour passé dès qu'un changement aura été enregistré par l'individu. Ce mouvement apparent (7) crée le passage du temps du passé, soit ce que l'on peut comparer au présent, vers le futur ".
     -La flèche électromagnétique, flèche radiative: La lumière voyage du passé vers le futur. La lumière qui atteint nos yeux nous donne à voir le monde dans son passé jamais dans son futur. Ceci semble s'appliquer aux ondes gravitationnelles. Wikipédia nous dit: "La flèche radiative est décrite par le sens dans lequel un rayonnement quelconque est émis. Il est observable qu'une source n'émet pas dans des directions aléatoires, mais plutôt dans toutes les directions à la fois qui pointent vers l'extérieur de la source. Ce phénomène est exprimable par une sphère d'influence de la source ponctuelle. Cette sphère s'agrandit si le temps pointe vers l'avant, et diminue s'il pointe vers le passé. Cette schématisation est souvent utilisée en physique via le cône de lumière. Celui-ci ne présente un cercle s'agrandissant au lieu d'une sphère puisque la troisième dimension du graphique illustre la direction du temps
10. 

     -La flèche conséquentielle"Elle fait référence au principe de causalité à l'échelle macroscopique. Ce principe stipule que si un phénomène A produit un effet B, alors il en est la cause et l'effet ne peut jamais précéder sa cause. Ainsi, un sens est donné au temps de la cause vers la conséquence. Cette flèche du temps est fondamentale en sciences. En effet, la méthode scientifique est basée sur le fait que les mêmes causes produisent les mêmes conséquences".


-cas des Trous noirs et trous blancs

Cas des trous noirs: Notre univers semble contenir de nombreux trous noirs. Un trou noir est très asymétrique par rapport au temps. C'est un objet céleste si compact que l'intensité de son champ gravitationnel est tel que si tout objet peut tomber à l'intérieur, il empêche toute forme de matière ou de rayonnement de s’en échapper si ce n'est le rayonnement de Hawking (vu par Aurélien Barrau). Ce processus est irréversible et produit beaucoup d'entropie.

Mais quid des trous blancs? Ces objets hypothétiques sont des solutions de la relativité générale en renversant le direction du temps dans les trous noirs. Ils se comportent comme l'inverse des trous noirs: rien ne peut y tomber, mais n'importe quoi pourrait en sortir.

Interrogation?: Selon la relativité générale,notre univers aurait très bien pu commencer rempli de trous noirs primordiaux:"la pression et la température étaient si élevées que de simples fluctuations de densité de la matière suffisaient pour amorcer un effondrement gravitationnel très rapide. Alors que la plupart des régions de hautes densités furent dispersées dans l'expansion qui suivit, les trous noirs primordiaux restèrent stables, et devraient être encore présents aujourd'hui. Aucun à ce jour (mars 2019) n'a été cependant clairement observé ou détecté". Tous les trous noirs que l'on observe semblent avoir été formés longtemps après le big bang, suit à l'effondrement d'étoiles massives. Et pourquoi n'y aurait-il que des trous noirs et aucun trou blanc? Il semble que cette absence de trous noirs primordiaux soit le signe d'une "flèche du temps des trous noirs". Une autre question concerne la possibilité d'existence de galaxies à l'autre bout de l'univers où certaines des flèches du temps iraient dans le sens inverse de celui constaté dans notre monde ou bien la possibilité que nous vivions dans un univers où certaines flèches du temps sont retournées à certains endroits. Mais ceci ne semble pas le cas, pourquoi?
L'existence de toutes ces flèches distinctes et toutes dans le même sens nécessite une explication. Elles reposent toutes sur la nature du temps et sont différentes si on croit que le temps émerge d'un monde intemporel ou si on croit que le temps est fondamental et réel. D'autre part, le fait que les lois de la nature soient temporellement réversibles lorsque t ---> -t peut être pris comme un indice en faveur de la vision que le temps n'est pas fondamental, mais alors, comment expliquer ces flèches du temps qui représentent une asymétrie dans le temps? Comment ces asymétries peuvent-elles naître de lois symétriques dans le temps?
          3-4-3 Quelques explications concernant le problème de la flèche du temps.
Selon Lee Smolin, la réponse à la question précédente réside dans le fait que les lois (qui elles, n'ont pas à être symétriques), agissent sur les conditions initiales (
?) et les constantes ultimes. Les conditions initiales semblent avoir été finement ajustées pour produire un univers qui est asymétrique dans le temps. Un autre exemple est le taux d'expansion de  l'univers initial, qui est fixé par les conditions initiales et semble avoir maximisé la production de galaxies et d'étoiles. Plus élevé, l'univers se serait dilué rapidement sans laisser la possibilité de formation d'étoiles et galaxies. Plus faible, l'univers aurait pu s'effondrer en une singularité finale avant que des étoiles aient pu se former. Le taux d'expansion initial fut extraordinairement réglé pour produire l'univers actuel. Les conditions initiales temporellement asymétriques peuvent expliquer aussi la flèche du temps électromagnétique. Dans l'article [https://arxiv.org/abs/1004.1346  (soit en .pdf:     https://arxiv.org/pdf/1004.1346.pdf)] Steven Weinsten "montre que la théorie relativiste de l'électromagnétisme de Maxwell, considérée comme la plus confirmée, ne l'est pas du tout, en l'absence d'une hypothèse supplémentaire, à savoir que tous les champs ont leur source dans le passé. Il conclut qu'il existe une asymétrie temporelle "I conclude that we have reason to believe that there is a lawlike time-asymmetry in the world" (qui pourrait être une asymétrie fondamentale?"). Aux débuts de l'univers, il n'y avait pas d'ondes électromagnétiques, la lumière ne fut produite que plus tard, grâce au mouvement de la matière comme le suggère le site ourimvetumim.over-blog.com: "Avant 10-43 seconde : la Superforce.Tout ce qui se passe avant cette date chronologique est un mystère. il comprenait de nombreuses particules virtuelles de matière et d'antimatière qui apparaissaient et disparaissaient comme des bulles de savon". C'est ce qui peut expliquer que lorsque nous regardons autour de nous, les images que la lumière apporte renseignent sur la matière. Mais il aurait pu en être autrement. En effet, les équations de l'électromagnétisme permettent que l'univers ait commencé avec de la lumière qui se déplace librement et se former directement lors du big bang plutôt que d'avoir été émise par la matière ultérieurement, 380 000 ans après le big bang: "Nous sommes 380 000 ans après le Big Bang, il y 13 milliards 819 millions d’années. La lumière parvient enfin à se libérer de la soupe primordiale des particules. Elle peut inonder de son rayonnement l’univers jusqu’alors opaque et nous fournir le tout premier portrait de son enfance". Si nous vivions dans un univers où la lumière s'était déplacée librement depuis le big bang, toutes les images des objets que la lumière nous a apportées seraient noyées dans la lumière nous arrivant directement depuis le big bang. Nous ne verrions ni étoiles ni galaxies. Nous ne pourrions voir qu'un chaos lumineux. Dans un tel univers (sans flèche du temps), nous pourrions voir des images qui n'ont jamais été là (des licornes par exemple...). C'est à cela que l'univers ressemblerait si nous repassions à l'envers un film d'un futur lointain. Dans ce futur lointain, il y aura de nombreuses images voyageant de tous côtés, images de choses qui ont un jour existé. C'est ce que nous pourrions voir de l"univers, si nous passons le film à l'envers, un univers rempli d'images de choses qui ne se sont pas encore produites. Nous ne vivons pas dans un tel univers, mais cela devrait pouvoir être le cas parmi les univers possibles correspondant aux solutions des lois de la physique.

Explication selon Lee Smolin? Pourquoi nous ne voyons que des choses déjà survenues ou en train de se produire, et jamais rien en attente de se produire ou que nous ne verrons jamais? Cela vient du fait que nous devons imposer des conditions initiales strictes, qui interdisent que l'univers puisse commencer avec de la lumière se propageant partout et transportant des images. C'est une condition d'asymétrie sévère, mais elle est nécessaire pour expliquer la flèche du temps électromagnétique. Il en est de même pour les flèches du temps des ondes gravitationnelles et celle des trous noirs. Donc, si les lois fondamentales de la nature sont temporellement symétriques, alors l'explication du fait que notre univers est asymétrique dans le temps, repose donc, dit Lee Smolin, sur le choix des conditions initiales. Celles-ci ne doivent contenir aucune onde en propagations libre, qu'elles soient électromagnétiques ou gravitationnelles ni de trous noirs. Roger Penrose a évoqué ce point en proposant un principe pour l'expliquer: l'hypothèse de la courbure de Weyl--->> (essai de traduction): "C'est une application de la relativité générale qui a été proposé dans un article de 1979 [1] par le mathématicien et physicien britannique Sir Roger Penrosedans le but de formuler une explication à deux questions fondamentales de la physique. D'une part, "nous voudrions" expliquer pourquoi notre univers apparaît de plus en plus homogène et isotrope  (par) l'augmentation de l'échelle d'observation (et donc peut être décrit par une simple modèle Friedmann-Lemaître). D'autre part, il y a la question fondamentale de l'origine de la deuxième loi de la thermodynamique.

Penrose spécule que la réponse à ces questions se posent à partir du concept d"entropie de champs gravitationnels. Penrose suggère que, au voisinage de singularité gravitationnelle, la Big Bang, l'entropie d'un champ gravitationnel cosmologique était extrêmement faible (par rapport aux valeurs qui auraient été théoriquement possible), puis elle a commencé à croître de façon monotone. Ce processus se produit par exemple dans la formation de structures au moyen de l'agrégation de la matière, avec la formation de galaxies et amas de galaxies. Penrose exprime que le tenseur Weyl disparaît à proximité du big bang, à très basse entropie.  Après cela, selon lui, son influence est dynamique et augmente constamment, étant due à une augmentation globale de l'entropie dans l'univers, ce qui provoque un flèche du temps cosmologique.

La courbure Weyl représente les effets gravitationnels tels que forces de marée et ondes gravitationnelles. Le traitement mathématique des idées de Penrose sur l'hypothèse de courbure Weyl ont été décrites dans le contexte de la singularité cosmologique initiale isotrope, dans des articles spécialisés[2][3][4][5]. Penrose croit que l'hypothèse de courbure Weyl alternative de physique est crédible » .L'inflation cosmique (Une phase hypothétique d'expansion accélérée au cours des premières années de l'univers), peut expliquer l'isotropie et proche de l'homogénéité de l'espace actuellement observée de notre univers[6]. (voir Roger Penrose, Singularités et Time-Asymétrie, en Relativité générale: Un centenaire Einstein enquête, Editeur: S. W. Hawking et W. Israël, Cambridge, Cambridge University Press, 1979)

Résumé. En relativité générale, le .tenseur de Ricci est lié à la présence de matière ; en l'absence de matière, le tenseur de Ricci est nul. Par conséquent, le tenseur de Weyl s'identifie au tenseur de Riemann. Cette propriété donne toute son importance au tenseur de Weyl : sa structure donne la totalité de la structure du champ gravitationnel dans les régions vides de matière. Par exemple, une région de l'espace traversée par une onde gravitationnelle a un tenseur de Weyl non nul. Ce que le principe de Penrose dit, c'est que cette quantité (le tenseur de Weyl), disparaît  à la singularité initiale pour laquelle le tenseur de Weyl = 0 . Il remarque que ceci est en accord avec ce que nous savons de l'univers primordial. Mais cette condition n'est plus vraie plus tard dans l'univers, elle est donc asymétrique. Ce n'est que lorsque la matière apparaît que le tenseur de Weyl devient non nul et que l'univers contient beaucoup d'ondes gravitationnelle et de nombreux trous noirs.  

  Penrose, comme Lee Smolin, dit que pour expliquer l'univers que nous voyons, cette condition temporellement asymétrique doit être imposée sur le choix de solutions des lois (temporellement symétriques) de la relativité générale. 

 

     3-5) Retour à la question le temps est-il fondamental? Est-il asymétrique?

Si nous avons besoin de conditions initiales asymétriques pour expliquer notre univers alors que les lois de la nature sont temporellement symétriques, cela n'affaiblit-il pas l'argument en faveur d'un temps irréel, qui n'existe pas, comme le présente la cosmologie moderne (Carlo Rovelli dit: "il faut oublier le temps")? Ces conditions initiales et leurs conséquences sont difficiles à cerner, ce qui amène le questionnement de Lee Smolin (pages note 10 page 227 et pages 319 et 320)L'explication repose alors sur la question: comment les conditions initiales sont-elles choisies? Ce à quoi Lee Smolin répond: "Mais nous n'avons aucune explication rationnelle pou cela, si bien que nous aboutissons à une impasse, laissant sans réponse une question critique à propos de notre univers". Il propose alors une option bien plus simple: "Nous croyons que nos lois sont des approximations d'une loi plus profonde. Et si cette loi plus profonde était asymétrique dans le temps?

Alors, si elle est asymétrique par rapport au temps, il en sera de même pour la plupart de ses solutions. Mais elle conduirait à des lois symétriques lorsqu'elle est approximée par une théorie effective aux basses énergies et loin des régions de forte courbure de l'espace-temps. L'asymétrie serait très prononcée dans l'univers très jeune ce qui expliquerait le besoin de conditions initiales temporellement asymétriques. 

Le mystère qui consiste à voir des images venues du passé et jamais du futur est alors résolu et ce n'est plus un problème d'expliquer pourquoi nous n'observons pas les choses "dingues" qui devraient survenir si les processus naturels se déroulaient en sens inverse ... parce que l'inversion temporelle d'une solution de la loi (qui est alors asymétrique dans le temps), n'est plus une solution. Le fait que l'univers est hautement asymétrique dans le temps serait ainsi directement expliqué par l'asymétrie temporelle de la loi fondamentale. Un tel univers ne serait plus improbable, il serait alors nécessaire. 

Il est probable que c'est ce que Penrose avait à l'esprit quand il a proposé l'hypothèse de la courbure de Weyl pour expliquer le fait que notre univers est asymétrique dans le temps, et que les conditions initiales ne doivent contenir aucune onde en propagations libre, qu'elles soient électromagnétiques ou gravitationnelles ni de trous noirs. La différence entre une physique proche de la singularité initiale et une physique qui en serait éloignée nous serait imposée par une théorie quantique de la gravitation, qui dans le perspective de Penrose devait être fortement asymétrique dans le temps. Mais, le pense Lee Smolin, une théorie asymétrique dans le temps n'est pas naturelle si le temps est émergeant (voir cette discussion entre Lee Smolin et Carlo Rovelli). Si la théorie fondamentale ne contient aucune notion du temps, nous n'avons aucun moyen de distinguer le passé du futur. L'extrême improbabilité de notre univers exigerait toujours une explication. Par contre, une théorie temporellement asymétrique est plus naturelle si le temps est fondamental, car qu'est-il de plus naturel qu'une théorie fondamentale qui distingue le passé et le futur qui sont de fait très différents. 

Ainsi lee Smolin peut dire que la réalité du temps gagne en crédibilité avec ces considérations, parce qu'elle nous dispense d'avoir à laisser sans explication une immense improbabilité, la forte asymétrie temporelle de notre univers avec les flèches du temps.


4) Pouvons-nous dire de notre univers qu'il est improbable?

-Nous avons commencé cet article en évoquant au chapitre 3-1), la probabilité pour qu'il y ait de la complexité. Il a été dit que notre univers et ses conditions initiales étaient improbables (par exemple, il est improbable qu"un univers gouverné par des lois symétriques ait une flèche du temps). Mais que signifie improbable pour un univers? En effet, il est unique et ne s'est produit qu'une fois, c'est le seul en son genre. Mais est-ce que toute propriété le concernant ne doit pas avoir de la probabilité? Il faut alors se demander ce qu'on entend par système se trouvant dans une situation improbable.

Dans le paradigme newtonien, cela a du sens parce que la description se réfère à un sous-système de l'univers, qui peut peut être l'un d'un grand nombre de sous-systèmes semblables; mais cela ne s'applique plus à l'univers dans son ensemble (voir à ce sujet mes articles (1)- Einstein insatisfait - L'erreur et le dilemme cosmologique). et (2) Le défi cosmologique. C'est ce qui est exprimé dans l'article (2) au chapitre 1: 

 "[...] Rien dans la  chair des théories existantes ne peut nourrir une théorie vraiment fondamentale affirme donc Lee Smolin avec force. C'est une idée bien audacieuse quand on sait les succès des théories dominantes, que soit la physique quantique ou la relativité générale. Rappelons une caractéristique que partagent toutes ces théories bien établies qui rend délicate leur extension à l'univers dans son entier: elles divisent toutes le monde en 2 parties, l'une qui est changeante et dont les degrés de liberté évoluent dans le temps, le système étudié, et l'autre qui est supposée immobile, le reste de l'univers, le "fond".  Cette partie, qui ne nécessite pas qu'on la décrive explicitement, se trouve de manière implicite dans ce qui donne sa signification au mouvement décrit dans la première partie qu'on observe: la distance entre les objets mesurés fait implicitement appel à des points fixes (le cadre de référence qui permet la description du système, le référentiel) et le temps par rapport auquel on décrit le mouvement implique l'existence d'une horloge extérieure au système [...] Cette partition du monde en deux parties, l'une dynamique et l'autre statique, est une fiction, mais elle est précieuse quand il s'agit de décrire de petites portions d'espace. La deuxième partie, supposée statique, est en réalité elle aussi constituée de parties dynamiques, et en faisant fi de la dynamique de leur évolution, nous fixons une cadre à l'intérieur duquel nous avons des lois simples. A l'exception de la relativité générale, la géométrie de l'espace-temps est incluse dans le fond de toutes les théories. Le fond inclue aussi le choix des lois puisque celles-ci sont supposées immuables. Et même la relativité générale, qui décrit une géométrie dynamique, considère d'autres structures fixes comme la topologie et la dimension de l'espace. (voir note 1 page 305: D'autres structures à fond fixe incluent la géométrie des espaces  où vivent les états quantiques, dans lesquels est définie une notion de distance. Les structures de fond en relativité générale incluent la structure différentielle de l'espace-temps et, souvent, la géométrie des frontières asymptotiques).
Ce partage du monde en ses composantes dynamiques et un fond qui "le cerne" est comme on vient de la voir la caractéristique géniale du paradigme newtonien. C'est elle qui a contribué au succès fulgurants des modèles scientifiques relativiste et quantique. Mais c'est paradoxalement ce qui rend ce paradigme inapplicable dans sa globalité. En effet, il ne peut pas exister de composante statique car tout dans l'univers change et il n'existe aucun extérieur, rien par rapport à quoi les mouvements du reste puissent être mesurés si l'univers est ce qui contient TOUT. Surmonter ce obstacle est ce que Lee Smolin appelle le défi cosmologique [...]"

Examinons une propriété. On pourrait essayer de définir la probabilité que notre univers possède cette propriété en supposant que les conditions initiales sont choisies au hasard dans un espace de configurations. Mais cette hypothèse est fausse: notre univers n'a pas été produit par un choix fortuit parce que de très nombreuses propriétés seraient très improbables avec un tel choix. Pour éviter ce dilemme, il a été imaginé qu'il existe un très grand nombre d'autres univers, question que nous avons évoqué dans mon article 4 partie II (chapitre 11 -lois évolutives). Nous y avons vu qu'il y a deux sortes de théories des multivers: celles où notre univers est atypique, comme ceux générés par l'inflation éternelle, et de ce fait, improbable, et les théories qu'illustre la sélection naturelle cosmologique (SNC), qui génère un ensemble d'univers où ceux qui ressemblent au notre sont probables. Retenons le chapitre 3) de cet article 4[3) Puissance de la sélection naturelle cosmologique VS le principe anthropique.  -Lee Smolin affirme donc que, à la différence du principe anthropique, la sélection naturelle cosmologique offre ainsi une véritable explication (que Jean Paul Baquiast évoque aussi avec le darwinisme quantique dans nouvelles théories sur l'évolution), à la raison pour laquelle les paramètres du modèle standard paraissent accordés pour un univers qui est rempli d'étoiles à longue durée de vie et ont, au cours du temps, enrichi l'univers en carbone, oxygène et autres éléments nécessaires à mise en place de la complexité qui a permis l'apparition de la vie. Les paramètres dont les valeurs sont ainsi, en un sens expliqués (alors que dans le modèle standard ces paramètres sont des données "sorties du chapeau" et inexpliquées), incluent les masses du proton, du neutron, de l'électron, du neutrino électronique et les intensités des 4 interactions fondamentales. Il y a même un bonus. L'explication concerne la maximisation de la production de trous noirs et une conséquence est la fabrication d'un univers hospitalier pour la vie.]

Il n'y a que dans la seconde catégorie de multivers que des prédictions peuvent confrontées à des observations réalistes. Dans la première catégorie, le principe anthropique permet de choisir des univers improbables comme le notre mais aucune prédiction n'est possible pour lesquelles on pourrait tester les hypothèses sous-tendant ce scénario. Qu'il y ait de nombreux univers ou un seul on est obligé de conclure qu'il n'y a aucun contenu empirique dans l'affirmation que notre univers est improbable. Mais on a vu que toute la thermodynamique se base sur l'application de la notion de probabilité aux micro-états d'un système. Il s'ensuit que si nous appliquons la thermodynamique pour parler d'une propriété de l'univers entier, nous commettons une erreur cosmologique --->>voir le chapitre 2) La seule façon d'échapper à cette erreur et au paradoxe d'un univers improbable est de baser l'explication de la complexité et du fait que l'univers a un richesse intéressante sur une physique qui soit temporellement asymétrique, qui rend de fait l'univers inévitable plutôt qu'improbable. 

-Le paradoxe du cerveau de Boltzmann

Lee Smolin nous dit que ce n'est pas le seul exemple où les physiciens sont parvenus à des conclusions paradoxales en commettant l'erreur d'appliquer la thermodynamique à l'univers entier. Le grand Boltzmann semble avoir été le premier à proposer un réponse pour expliquer pourquoi l'univers ne se trouve pas à l'équilibre. Il ne connaissait ni l'expansion de l'univers ni le big bang. L'éternité (qu'il supposait) de l'univers était pour lui une grande énigme, car cela voulait dire qu'il avait dû déjà atteindre l'équilibre puisqu'il avait disposé d'un temps infini pour le faire. Il s'imaginait que l'univers n'était pas à l'équilibre car notre "région" s'étant formée spontanément à la suite d'une grande fluctuation (de basse entropie), son entropie augmentait alors qu'elle retournait à l'équilibre. C'était peut-être le meilleure vision de son époque, cohérente avec la vision cosmologique, mais elle était fausse. Nous le savons parce que nous pouvons scruter le ciel presque jusqu'au big bang sur un rayon de plus de  13 milliards d'années-lumière et nous n'y voyons aucun indice montrant que notre univers soit une fluctuation de basse entropie dans un monde statique en équilibre. Au contraire, nous y voyons un univers évoluant dans le temps  avec de la structure à toutes les échelles qui se développent alors que l'univers s'étend, ce que Boltzmann ne pouvait savoir. Mais il aurait pu utiliser un argument pour mettre en doute son explication: plus la fluctuation est petite, plus elle se produit souvent à l'équilibre. A cette époque, les astronomes savaient que l'univers avait au minimum des dizaines de milliers d'années-lumière de rayon. Donc si notre région d'espace était le résultat d'une fluctuation, elle aurait dû être extrêmement rare... bien plus rare que des fluctuations qui pourraient nous contenir. D'après Boltzmann, ces fluctuations moins rares devraient se produire beaucoup plus souvent dans un univers à l'équilibre que ce que nous indiquent nos observations. Il serait infiniment plus probable que nous nous trouvions dans une fluctuation de la taille du système solaire que dans dans une fluctuation de la taille d'une galaxie. Si on poursuit le raisonnement, il est de plus en plus probable de se trouver dans une fluctuation que sa taille est petite. Ainsi produire un cerveau doté de souvenirs et d'images nécessiterait une fluctuation bien moindre que celle qui peut produire une planète de créatures vivantes en orbite autour d'une étoile. Une fluctuation qui produirait juste un cerveau complet avec les souvenirs et l'expérience d'un monde imaginaire s'appelle selon wikipedia "cerveau de Boltzmann": "Il est plus probable qu'un seul cerveau se forme spontanément et brièvement dans un vide (avec un faux souvenir d'avoir existé dans notre univers) plutôt que notre univers ne s'est créé de la même manière que la science moderne pense qu'il l'a fait. C'est une réponse réductio ad absurdum à l' explication précoce de Ludwig Boltzmann sur l'état de faible entropie de notre univers[ou selon une autre définition: "cerveau de Boltzmann": "Un cerveau de Boltzmann est un être hypothétique conscient de soi qui existe grâce aux fluctuations quantiques aléatoires d'un état de chaos. L'idée est nommée d'après Ludwig Boltzmann (1844–1906), le physicienqui a suggéré que l'univers est observé dans un état peu probable et hors équilibre parce que seule l'existence aléatoire de tels états permet l'existence des cerveaux qui sont conscients de l'univers. Le terme cerveau de Boltzmann (en anglais : Boltzmann brain) fut proposé en 2004 par Andreas Albrecht et Lorenzo Sorbo1"]Cette option requiert beaucoup moins d'informations, donc moins d'entropie négative qu'une fluctuation de la taille de la galaxie ou même du système solaire, de sorte que les fluctuations de cerveaux uniques devraient se produire beaucoup plus souvent dans l'univers 

Ceci est le paradoxe du cerveau de Boltzmann. Il implique que sur une éternité de temps, il y a beaucoup plus de cerveaux dans l'univers, naissant de petites fluctuations spontanées, que de cerveaux issus du lent processus de l'évolution, qui nécessite une fluctuation qui dure des milliards d'années. Donc, si on suit cette hypothèse de Boltzmann concernant les fluctuations spontanées, comme nous sommes des êtres conscients, il est plus que probable que nous sommes des cerveaux de Boltzmann. Alors, Certains "cerveaux de Boltzmann" existent-ils déjà dans notre univers? En fait, la réponse est que nous savons que nous ne sommes pas des cerveaux spontanés, parce que si nous étions cela, notre expérience et nos souvenirs seraient, en général, vraisemblablement plus incohérents que cohérents. Il n'y aurait pas de raison pour que notre cerveau contienne des images d'un vaste univers de galaxies autour de nous. Le scénario de Boltzmann est en fait un cas classique de raisonnement par l'absurde. 


5) Conclusion de ma lecture du chapitre 16 de "la renaissance du temps". 

Depuis mon article 7 (La renaissance du temps par la relativité chapitre 14) , nous savons que "LE TEMPS VIENT D'ÊTRE REDECOUVERTavec l'argumentation solide qu'en apporte Lee Smolin, et qu'on peut synthétiser par: "La notion globale de temps que nous venons de voir implique qu'en chaque événement il existe un observateur privilégié dont l'horloge mesure la passage du temps. Mais il n'y a aucun moyen de le choisir par une mesure qu'on pourrait faire dans une petite région, ce qui confirme le principe de relativité à des échelles plus petites que celle l'univers. Ce choix d'un temps global particulier est déterminé par la façon dont est distribuée la matière dans l'univers. La dynamique des formes constitue [...] "un pont" entre le principe de relativité et le temps global qu'exigent les théories telles que celles à laquelle aspire Lee Smolin avec des lois évolutives ou celles qui expliquent les phénomènes individuels au moyen de variables cachées. Il y a une grandeur par contre qui n'a pas le droit de changer lorsqu'on agrandit ou qu'on rapetisse les échelles, c'est le volume de l'univers à chaque instant, même s'in évolue au cours du temps. Ceci donne donc un sens à la taille totale de l'univers et à son expansion et nous fournit une horloge physique universelle".

Après avoir examiné au chapitre 3-2 (de cet article) La physique moderne et la thermodynamiques'est  posée au chapitres 3-3) la question notre univers est-il en équilibre? La réponse étant négative nous avons examiné au chapitre 3-4 la question de la flèche du temps et le problème qu'elle pose (son illusion?). Nous avons effectué au chapitre 3-5) un retour à la question qui a été à l'origine de la réflexion de Lee Smolin:le temps est-il fondamental? Est-il asymétrique? En effet, si nous avons besoin de conditions initiales asymétriques pour expliquer notre univers alors que les lois de la nature sont temporellement symétriques, cela n'affaiblit-il pas l'argument en faveur d'un temps irréel, qui n'existe pas, comme le présente la cosmologie moderne (Carlo Rovelli dit: "il faut oublier le temps")? Au chapitre 5 nous avons réexaminé  une réflexion qui est présente dans notre questionnement depuis le début du livre de Lee Smolin (et donc dans mes articles): Pouvons-nous dire de notre univers qu'il est improbable (en raison de l’ajustement fin qui réfère à l’étonnante précision des constantes physiques de la nature et de l’état premier de l’Univers)? En effet, pour expliquer l’état présent de l’univers, même la meilleure théorie scientifique suppose que les constantes physiques de la nature et l’état premier de l’Univers aient des valeurs extrêmement précises. Pour Lee Smolin, la seule façon d'échapper à l'erreur cosmologique et au paradoxe d'un univers improbable est de baser l'explication de la complexité et du fait que l'univers a un richesse intéressante sur une physique qui soit temporellement asymétrique, qui rend de fait l'univers inévitable plutôt qu'improbable et d'adopter la réalité du temps. 

Cet article 9  a débuté au chapitre 3 avec une synthèse effectuée par le DrGoulu de ce dont je présente "ma lecture" dans cet article, le chapitre 16  (vie et mort de l'univers) du livre de Lee Smolin: "La vision intemporelle de la physique basée sur le paradigme de Newton a montré son impuissance face aux questions les plus basiques de l’univers : pourquoi est-il intéressant (…) au point que des créatures comme nous puissions y être et nous en émerveiller ? Mais si nous adoptons la réalité du temps, nous rendons possible une physique asymétrique par rapport au temps dans laquelle l’univers peut naturellement faire évoluer de la complexité et de la structure. Et ainsi nous évitons le paradoxe d’un univers improbable".  

Liens: 

mort thermique de l'univers  notre univers est-il irréversible?   La direction du temps     l'irréversibilité du temps  problème de la mesure en cosmologie     La singularité initiale   l'origine de l'univers

http://philoscience.over-blog.com/article-7053208.html: Le problème de la mesure en cosmologie concerne la manière de calculer des fractions d' univers de types différents dans un multivers . Il survient généralement dans le contexte de l' inflation éternelle . Le problème se pose parce que différentes méthodes de calcul de ces fractions donnent des résultats différents, et il n’est pas clair quelle approche est correcte (le cas échéant). Les mesures peuvent être évaluées en fonction de leur capacité à prévoir les constantes physiques observées et à éviter des implications contre-intuitives, telles que le paradoxe de la jeunesse ou le cerveau de Boltzmann . Alors que les dizaines de mesures ont été proposées, [peu de physiciens considèrent que le problème est résolu. 

Le livre "rien ne va plus en physique (l'échec de la théorie des cordes)": La partie I du livre explique pourquoi depuis la naissance de la science moderne, avec l'effet Copernic et Galilée, le paradigme newtonien sous-tend toutes les théories y compris les théories quantiques et la relativité (le « paradigme newtonien » et ce qu'il a impliqué, dont l'hypothèse des multivers, est utile pour décrire l'évolution d'un système dans un laboratoire, mais il perd tout sens appliqué à l'univers entier. Il n'explique pas pourquoi telles ou telles lois sont choisies parmi l'infinité de lois possibles.Selon celui-ci, un système, quel qu'il soit, pourrait être décrit par un ensemble d'états initiaux qui lui sont attribués, puis par les lois présidant à son évolution en fonction du temps. Mais si ces données sont utilisées initialement pour décrire le système, il n'est pas possible de considérer qu'elles pourraient aussi être le résultat de son évolution. Il faut rechercher d'autres lois, l'illusion de la flèche du temps https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-fleche-du-temps-expliquee-du-163219 : La flèche du temps expliquée. Du « Temps quantique » au temps macroscopique

https://trustmyscience.com/inversion-fleche-du-temps-avec-ordinateur-quantique/: Des physiciens ont réussi à “inverser” la flèche du temps grâce à un ordinateur quantique

liens:

http://users.polytech.unice.fr/~leroux/transmission/courstransmission.htmlNotions de communication numériqueJoël Le Roux

http://boningal.dardel.info/Electronisme/Complements/Entrees/2014/10/18_Le_temps,_Lee_Smolin_et_le_temps,_lillusion_du_temps,_la_fleche_du_temps.htmlLe temps, Lee Smolin et le temps, l’illusion du temps, la flèche du temps

https://journals.openedition.org/dossiersgrihl/3664l’athéisme de Richard Dawkins Note critique à propos de l’ouvrage de Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu,

https://www.levif.be/actualite/magazine/pourquoi-ils-veulent-en-finir-avec-dieu/article-normal-895261.html?cookie_check=1560788775: Richard Dawkins entend démontrer que " Dieu est très peu probable, inutile et nuisible ". Au passage, le biologiste britannique et chef de file des Nouveaux athées tort le cou aux créationnistes. Voici 20 raisons qui plaident pour l'athéisme. A vous de juger.

https://studylibfr.com/doc/3188620/gravitation-quantique: La gravitation quantique, le manuscrit de carlo rovelli

http://www-cosmosafap.fr/gravitation%20quantique.htmGravitation quantique à boucles VS théorie des cordes !

http://chaours.rv.pagesperso-orange.fr/physique/Quant/qgrav.htmLa démarche suivie par les tenants de la gravitation quantique à boucles est complètement différente de celle des cordistes. Elle part de l’hypothèse que la géométrie de l’espace-temps s’identifie au champ gravitationnel. La géométrie peut donc être assimilée à un champ. Or, la physique quantique est une théorie des champs. Que se passe-t-il si on cherche à quantifier le champ représentatif de la géométrie de l’espace-temps ? variables d'ashtekar 
https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582:

2 La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information 

https://arxiv.org/pdf/gr-qc/ INTRODUCTION TO LOOP QUANTUM GRAVITY AND SPIN FOAMS par ALEJANDRO PEREZ ∗ 

http://www.ens-lyon.fr/DSM/SDMsite/M2/stages_M2/Dupuis.pdfMousses de spin en gravit´e quantique https://arxiv.org/pdf/1705.01597.pdf: Testing different approaches to quantum gravity with cosmology: An overview Aurélien Barrau - Among the available quantum gravity proposals, string theory, loop quantum gravity, noncommutative geometry, group field theory, causal sets, asymptotic safety, causal dynamical triangulation (voir VIII. CAUSAL DYNAMICAL TRIANGULATION), emergent gravity are among the best motivated models. 

https://actualite.housseniawriting.com/science/physique/physique-quantique/2015/11/18/la-source-quantique-de-lespace-temps/10611/De nombreux physiciens pensent que l’intrication est l’essence de l’étrangeté quantique et certains d’entre eux suggèrent désormais que l’intrication pourrait être aussi la source de la géométrie de l’espace-temps.

http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.html: Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Quantique_Connaissance.pdf: LA STRUCTURE QUANTIQUE DE LA CONNAISSANCE INDIVIDUELLE ET SOCIALE par Michel Bitbol, 

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdfCE QU'EN DISENT LES PHYSICIENS Le temps est devenu un casse-tête pour les physiciens. Il leur pose des problèmes à la fois formels, conceptuels et philosophiques dans des disciplines aussi diversifiées que la mécanique quantique, la thermodynamique et la théorie de la relativité.

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdf: Temps des philosophes, temps des physiciens, temps des mathématiciens Fabien Besnard 9 juin 2010 Résumé La question de la compatibilité du présentisme et du possibilisme avec la Relativité a fait couler beaucoup d’encre depuis l’argument initialement proposé par Rietdijk et Putnam....

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/06/presentisme-et-theorie-de-la-relativite.html: I) Présentisme et théorie de la relatisité

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/08/presentisme-et-mecanique-quantique.html: II) Présentisme et mécanique quantique https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.html  Un monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

http://www.doublecause.net/index.php?page=Carlo_Rovelli.htm: Carlo Rovelli, Et si le temps n'existait pas ? Un peu de science subversive

http://interlivrehypertexte.over-blog.com/2018/04/le-temps-est-une-emotion-carlo-rovelli-l-ordre-du-temps.htm: le mystère du temps est lié à la nature de notre conscience, le temps est une émotion. Notre cerveau enregistre des changements qui se produisent dans le corps et dans sa perspective, et des sentiments (feelings, voire rasa) émergent de cette mise en mouvement cérébrale. Sentiments qui, à leur tour, propulsent toute une culture (A. Damasio, L'ordre étrange des choses,

https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Causalit%C3%A9_(physique): wikipedia, causalité et physique. Voir théories indépendantes du fond.

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.htmlUn monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Relations_Mauss.pdf: La mécanique quantique comme théorie essentiellement relationnelle1 Michel Bitbol 

https://arxiv.org/pdf/quant-ph/9609002.pdfRelational Quantum Mechanics Carlo Rovelli

http://opportunisme-cognitif.blogspot.com/2010/06/epistemologie-relationnelle-de-la.html: Épistémologie relationnelle de la physique quantique Kant, nouveau sage tibétain de la physique quantique ? par Hicham-Stéphane Afeissa

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-bataille-decisive-entre-172128: La «bataille décisive» entre physique quantique et relativité générale a déjà commencé

par Bernard Dugué (son site)

 

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00220690/document: RÉFLEXIONS SUR LA PHILOSOPHIE DE BOHR, HEISENBERG ET SCHRÖDINGER A. Shimony

https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Principes_de_la_connaissance_humaine/IntroductionGeorge Berkeley Les Principes de la connaissance humaine Traduction par Charles Renouvier

http://www.blog-chaman-esoterisme.com/2018/09/l-incroyable-hypothese-de-rupert-sheldrak-la-resonance-morphique-une-theorie-holistique-de-la-realite.html: l'hypothèse holistique de Rupert Sheldrake, la raisonnance morphique

http://www.neotrouve.com/?p=348: Physique Quantique : entre Science et Conscience
http://guillemant.net/index.phpcate=articles&part=physique_information&page=Un_univers_dinformations.htm: P
hilippe Guillemant - L’idée selon laquelle notre univers serait un espace-temps composé d’informations a été considérablement popularisée par un film de science fiction : Matrix. La réalité pourrait rejoindre la fiction puisqu’il s’agit là d’une idée qui reçoit de plus en plus d’appuis scientifiques.

http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/09/03/vers-une-physique-de-linformation/Vers une physique de l'information

http://www.pileface.com/sollers/pdf/Le%20temps.pdf: Le temps, ça n'existe pas : le physicien Carlo Rovelli nous explique pourquoi. "Seule la thermodynamique connaît la direction du temps"

https://www.rocq.inria.fr/secret/Nicolas.Sendrier/thinfo.pdf; École polytechnique Informatique Introduction à la théorie de l'information Nicolas Sendrier 

https://books.openedition.org/cdf/527?lang=fr: Physique quantique

Leçon inaugurale prononcée le jeudi 13 décembre 2001 par Serge Haroche

https://www.miniwebtool.com/log-base-2-calculator/: calcul des logarithmes à base 2

https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: Sur le livre de Lee Smolin rien ne va plus en physique parMichel Mizony juillet 2007

 

4 juillet 2019

article 5) Perdons-nous connaissance? CHAPITRE 3 -CHAPITRE 4 - CHAPITRE 5

 

Ma lecture du livre Perdons-nous connaissance? de Lionel Naccache:

CHAPITRE 3 - Neurorésistances

CHAPITRE 4 - Darwino-résistances

CHAPITRE 5 - L'information et la connaissance confondues

 

 

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Lionel Naccache  "Perdons-nous connaissance?". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que je souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

 

https://www.lateledelilou.com/jocelinmorisson/Internet-peut-il-etre-conscient-Ou-le-materialisme-jusqu-a-l-absurde_a9.htmlInternet peut-il être conscient ? Ou le matérialisme jusqu’à l’absurde

 

 

 

"L’ouvrage passionnant de Lionel Naccache pourrait bien atteindre son objectif et devenir le "manifeste de la connaissance" du 21ème siècle. Un siècle où il va falloir réveiller un peu ces neurones qui se laissent bercer par la houle de l’information. Pour bâtir la société de la connaissance, il va falloir se jeter à l’eau. Ce qui revient à apprendre à nager. Et même plus. Cette eau doit nous pénétrer et nous transformer. A chaque nouvelle connaissance, nous ne sommes plus les mêmes. De quoi frémir de plaisir mais aussi de crainte".

 

 Je continue de livrer dans cet article "ma lecture" du livre Perdons-nous connaissance? de Lionel Naccache: c'est-à-dire perdons-nous le sens de ce qu'est la connaissance alors que nous nous autoproclamons " société de la connaissance "? Aujourd'hui, la connaissance ne fait plus peur à personne, alors que depuis trois mille ans notre culture occidentale n'a cessé de la décrire comme vitale et dangereuse. Oui, dangereuse, qui s'en sou-vient encore? Cette rupture avec notre héritage constitue-t-elle un progrès ou une régression, une chute ou une ascension? La Mythologie et la Neurologie, sources de "connaissance de la connaissance", nous offriront de précieuses clés pour résoudre ce paradoxe inédit dans l'histoire de la pensée". 

 

     Définitions

 

Intuitif

L'intuition peut être sensible ou intellectuelle : simple réceptivité de ce qui nous est donné par les sens, ou vision directe de l'esprit.

La connaissance intuitive désigne une forme de connaissance immédiate, qui ne passe pas par le langage, la conceptualisation.

Elle est singulière.

"L'intuition est ce qui devient conscience de façon immédiate." Hegel

Discursif

La connaissance discursive passe par l'intermédiaire du langage, des concepts. Elle est générale.]

1) Résumé de mes articles précédents en préambule: Pourquoi cette question "Perdons-nos connaissance?" alors que nous avons cette merveilleuse faculté qui nous semble aller de soi, la capacité de connaître ce que nous ne connaissions pas encore à l'instant qui précédait. Notre société s'autoproclame en effet "société de la connaissance" comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Et pourtant, depuis les origines de notre culture, la connaissance est représentée comme un danger, un "poison vital". Elle serait porteuse d'un certain danger existentiel qui a imprégné notre culture depuis plus de 3 000 ans jusqu'à l'époque moderne avec le siècle des Lumières que Bertrand Vergely a appelées "obscures Lumières", et dont j'ai présenté ma lecture dans l'article de mon blog. Ce danger multi-millénaire s'est exprimé dans trois grands mythes qui ont façonné notre civilisation. 

Un rapide résumé de mes précédents articles:

Dans l'article 1, nous avons vu: Chapitre 11-1) Adam et Ève face à l'arbre de la connaissance. 1-2) Le tragique destin d'Icare1-3) L'allégorie de la caverne de Platon. 1-4) La figure de Faust.

Chapitre 2: 2-1) La connaissance menace Athènes l'éternelle2-1-1) I comme Icare: la leçon est que connaître sans limites est une démesure  condamnable et dangereuse. Cette menace ainsi stigmatisée semble engager l'individu dans son rapport personnel et solitaire avec la connaissance. 2-1-2) L'homme qui en savait trop avec l'allégorie du mythe de la caverne. Pour Platon et Socrate, l'homme de connaissance serait l'inévitable victime de la violence du groupe qui l'entoure. Icare nous montrait les risques du rapport de l'individu face à la connaissance. Ici, Platon nous indique que l'homme qui connaît est également vécu comme une menace par ses congénères et que cette menace conduit à la disparition inéluctable de celui qui connaît, incapable de transmettre son savoir. Cela conduit à la préservation de l'ignorance, le fondement et la garantie de d'une certaine forme de paix ou de confort social. 

2-2) La connaissance menace Jérusalem: 2-2-1) Du paradis perdu au Pardes retrouvé. Le Pardès (Kabbale) "est un lieu où l'étudiant de la Torah peut atteindre un état de béatitude. 2-2-2) Vie et destin de quatre talmudistes en quête de connaissance 2-2-3) Vie et destin de quatre talmudistes en quête de connaissance suite: le cas de rabbi Akiva -La connaissance? Une vraie boucherie! 

Avec mon mon article 2 nous avons vu comment après la Grèce et Jérusalem, la connaissance menace outre-Rhin avec Johann Georg Sabellicus Alias Docteur FaustC'est probablement le pont le plus précieux qui nous permet d'établir une continuité directe entre les considérations plus antiques que nous avons examinées sur le pouvoir mortifère de la connaissance et notre époque actuelle. Dans la version moderne, Thomas Mann, l'une des figures les plus éminentes de la littérature européenne de la première moitié du xxe siècle, qui est considéré comme un grand écrivain moderne de la décadence, nous présente le Doktor Faustus (Adrian Leverkhün), dont l'existence sera marquée par l'audace (Khün en allemand) et qui, comme Nietzsche, braverait la folie. A la fin du récit, il est victime de son propre désenchantement. Il est victime de sa croyance en un ordre caché de la musique et de la connaissance, qui vont le conduire à la plus horrible des découvertes: le néant, l'absence de signification du monde et de nous-mêmes. "Lorsque son neveu adoré, l'adorable Nepomuk, "dernier amour de sa vie", meurt d'une méningite cérébro-spinale foudroyante dans d'horribles souffrances, Leverkhün atteint l'étape ultime de son voyage. Le monde est un non-sens. Tel est l'ultime cadeau de la connaissance. Il peut alors mourir dément, atteint de paralysie générale..."

J"ai terminé et conclu "ma lecture" de cette première partie du livre (que j'ai exprimée dans ces articles 1 et 2) par le chapitre 2 de l'article 2 : "Des mythes à la réalité ou l'art de la mauvaise solution".

-Dans l'antiquité le cloisonnement était "la mauvaise solution" antique au problème de la connaissance.

-Au moyen-âge, l'Europe a fait un autre choix. Sa "mauvaise solution" fut celle d'un obscurantisme religieux fondé sur la peur, peur de la mort et de l'enfer, la dichotomie bien-mal et sur le mécanisme de rédemption par la soumission à un discours religieux qui a stérilisé la pensée pour les masses incultes. 

-La révolution des Lumières s'oppose à l'obscurantisme médiéval ("?") et aboutit à la tentative de débarrasser la connaissance des barrières que les périodes précédentes avaient avaient érigées. 

-Finalement, mythes et réalité, même combat, même message?: pendant plus de 3000 ans, la connaissance a été vécue comme un poison vital mais, désormais nulle menace à connaître ne semble plus habiter les discours dominants de nos sociétés, la connaissance ne poserait plus aucun problème au contraire? Vraiment?

-Ou bien... Il faudrait plutôt considérer l'autre hypothèse: la connaissance aurait conservé l'essentiel de ses menaces. Elle serait toujours mortifère, pour l'individu, pour le groupe social et pour le couple. Si tel est le cas, il faudrait alors expliquer pourquoi notre discours actuel ne contient aucun signal d'alarme ni aune zone d'ombre. Serions-nous capables de nous autoproclamer "sociétés de la connaissance" sans nous mettre en garde contre ses effets nocifs? Ce serait sans aucun doute tenir un discours "bonasse" inspiré de la méthode Coué, sans nous rendre compte de son inadéquation au réel de son caractère profondément erroné.

-Alors, comment procéder pour avancer? 

mon article 3 a été axé sur La dimension fabulatrice de notre activité mentale. Pour prendre conscience de cette couche de fiction, une première voie peut nous y aider, la réflexion philosophique. Cette voie est empruntée par les courants de la phénoménologie, avec par exemple la conscience selon Husserl ou LévinasUne seconde voie est celle de la neuropsychologie. Dans "le nouvel inconscient", Lionel Naccache "nous invite [...] à une nouvelle odyssée, placée sous les auspices des neurosciences de l’esprit. Nancy Huston évoque aussi la dimension "fabulatrice" de notre activité mentaleL'étude des malades neurologiques a joué a révélé la description des sanyètes qui dévoilent et mettent en évidence les fictions-interprétations-croyances qui sont beaucoup plus difficiles à déceler chez des individus qui n'ont pas ces lésions cérébrales. Ces exemples tirés de la clinique permettent de proposer une définition de l'acte de connaissance. Cet acte met en scène trois unités: le sujet X tel qu'il était et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y, cet objet Y tel qu'il existe dans le monde extérieur au sujet et enfin le sujet X', le sujet tel qu'il est devenu après avoir assimilé l'objet Y. Au chapitre 2 de l'article 3Lionel Naccache écrit que nous interprétons et nous croyons, donc "nous sommes". Mais quel lien cela a t-il avec le "perdons-nous connaissance", le sujet de départ du livre? En philosophie, "la connaissance est l'état de celui qui connaît ou sait quelque chose. Elle implique le sujet, rouage essentiel de la condition humaine auquel ce détour neurologique permet d'accéder. Nous sommes des êtres pétris de fictions et de croyances. Dès que nous prenons conscience d'une information, que nous faisons connaissance avec elle en prenant connaissance d'elle, nous l'interprétons et l'incorporons dans des constructions fictionnelles. C'est la couche des représentations évoquée par Kant et Husserl. Donc toute réflexion sur la connaissance et sur le sujet qui en est l'acteur, doit prendre en compte cette dimension de la fiction dans laquelle s'enracine notre subjectivité. Pas de connaissance sans sujet, donc sans système de fictions-interprétations-croyances!

     [http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/logphil/reperes/intuitif.htm:

     Définitions

Intuitif

L'intuition peut être sensible ou intellectuelle : simple réceptivité de ce qui nous est donné par les sens, ou vision directe de l'esprit.

La connaissance intuitive désigne une forme de connaissance immédiate, qui ne passe pas par le langage, la conceptualisation.

Elle est singulière.

"L'intuition est ce qui devient conscience de façon immédiate." Hegel

Discursif

La connaissance discursive passe par l'intermédiaire du langage, des concepts. Elle est générale.]

Dans l'article 4, nous avons évoqué la société de la connaissance et le paradoxe de ses brûlures. Alors que l'actualité en ce début 2019 pose de plus en plus de questionnements, notre rapport actuel à la connaissance constitue encore une énigme, car, si la connaissance constitue un danger existentiel constitutif de son essence, pourquoi et comment sommes-nous devenus les premières générations de l'histoire de a culture occidentale à ne plus prendre conscience de la menace que représente la connaissance, alors que l'avenir de l'humanité semble menacé? Pourquoi et comment cette composante qui était présente à nos côtés depuis les récits bibliques et mythologiques antiques a t-elle disparu de notre discours contemporain? Sommes-nous devenus aveugles et insensibles? C'est que les "mauvaises solutions" imaginées au fil des siècles, que nous avons évoquées, ont perdu leur attrait et leur puissance, et sont aujourd'hui explicitement condamnées par les sociétés occidentales, même si certaines resurgissent trop souvent. Nous avons vu que c'étaient le cloisonnement de la connaissance, l'obscurantisme religieux, la censure politique ou la manipulation idéologique des esprits. Et maintenant nous faisons l'apologie de la connaissance comme jamais nulle société humaine ne semble l'avoir fait! Existerait-il une "mauvaise solution" contemporaine ainsi qu'un lien entre toutes ces "mauvaises solutions"? 

Nous vivons en effet un malaise inédit dans l'histoire de notre culture occidental qui se manifeste par par un paradoxe entre d'une part un discours apologétique et univoque sur la connaissance ("nous sommes une société de la connaissance !") et d'autre part, la constatation que partout la connaissance continue de nous infliger les multiples brûlures dans chacun de ses champs d'action (brûlures de la connaissance amoureuse, familiale ou médicale, de la connaissance sociale ou médiatique et encore et toujours, brûlures de la connaissance scientifique qui continue à déstabiliser nombre de croyances individuelles et collectives très profondes). Nous verrons dans un prochain article que nous sommes plutôt dans une société de l'information. Mais la question reste posée: Société de la connaissance ou société de l’information ?

Nous avons longuement examiné le paradoxe et les brûlures de la transparence. Pourtant, à l'heure de la prétendue parfaite transparence, il n'est pas difficile de constater que l'accès à certaines informations dites "sensibles" demeure extrêmement problématique, ceci en parfaite contradiction avec le discours de façade des institutions qui ne cessent pas de condamner toute forme de censure et de louer les bienfaits de la transparence absolue.  Une forme d'occultation vise également à une autre fonction: la préservation du confort de nos croyances; c'est à dire ne pas informer les sujets que nous sommes de la réalité tout en prétendant le faire, ce qui permet de demeurer entourés de nos fictions familières. Mais de plus en plus, la violence est exposée et décortiquée de façon exhibitionniste dans les média et nous sommes soumis  des flots d'anxiété de confusion  et d'interrogation (qui confinent souvent à la psychose) dans les informations en temps réel au plus près de ce qui est présenté comme la réalité et la vérité, même si ce n'est pas dans ces actions seules que les situations peuvent être expliquées et comprises. L'information devient de plus en plus manipulée par l'utilisation de l'émotion qui occulte souvent le sens critique, le discernement et l'analyse. On est alors confronté à l'ineptie d'un discours décomplexé, béat ou cynique à propos de l'évidence et de l'innocuité prétendue de la "transparence" dans nos sociétés. En fait, de nombreuses personnes sont acculées à une contrainte formelle aussi aliénante, aveugle et étouffante que celle de la bourgeoisie du XIXè siècle. Leur projet de la transparence n'est pas une libération de la puissance d'agir et d'être chère à Spinoza nous précise Lionel Naccache.  

Ainsi, cette "société de la connaissance", pierre angulaire de la "société du savoir", expression adoptée par Abdul Waheed Khan (Sous-Directeur général pour la communication et l'information de l'UNESCO de 2001 à 2010) qui est plutôt une société de l'information, car elle occulte trop le sujet au profit de l'objet observé, n'est encore pas au bout de ses peines. Pour beaucoup, l'éveil est sans doute encore loin. Les Lumières ont peut-être enterré trop vite les 3000 ans de culture occidentale pour lesquelles la connaissance est représentée comme un danger, un "poison vital" et qui serait porteuse d'un certain danger existentiel.

 

2) Neuro-résistances.

Après avoir examiné les brûlures de la transparence, en suivant une progression depuis les connaissances relatives à la sphère de l'intimité jusqu'à celles qui renvoient aux entités collectives et sociales, revenons maintenant au centre de tous ces cercles concentriques, c'est à dire au sujet lui-même. L'hypothèse qui sous-tendue est que le "danger" de la connaissance repose in fine sur les risques existentiels inhérents à la transformation du sujet qui accompagne l'expérience de connaissance et en particulier sur le gain de lucidité sur soi-même qui peut anéantir certaines des fictions identitaires du sujet. Ici, Lionel Naccache se pose la question: "que se passe-t-il lorsque l'objet Y de la connaissance n'est autre que X lui-même? C'est un cas singulier du modèle que qui a été présenté dans l'article 3: 3-1) "l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises")
La transformation du sujet X en X'; sujet modifié, affecte l'objet Y auquel il s'identifie alors. Cette réflexion est née d'une une interrogation que Lionel Naccache a publié dans un essai sur la conscience et l'inconscient où la conception générale de la conscience était fondée sur la faculté mentale de développée dans les chapitres consacrés aux neurosciences-fictions: "le fait d'être conscient s'accompagne d'une propension irrépressible à à se raconter des histoires, à fabriquer des fictions, auxquelles nous croyons". Vraies ou fausses, ces fictions sont des fictions, des interprétations et des croyances. Nous donnons ainsi, par elles, un sens à nos existences, et ce sens, pour fictif qu'il soit, s'inscrit dans notre réalité mentale. 

Le projet a pris forme dans un article écrit en 2007, publié par Marcel Gauchet dans la revue "le Débat" en nov-dec 2008: http://le-debat.gallimard.fr/articles/2008-5-neuro-resistances/ (Neuro-résistances Une déshumanisation de l'esprit ?) par Lionel Naccache. Les neurosciences de l’esprit élaborent un programme original d’exploration des mécanismes cérébraux et des fondements psychologiques qui gouvernent les aspects les plus intimes de notre vie mentale. Ce champ de connaissance qui vise l’un des derniers bastions d’opacité de notre époque avide de transparence connaît une prodigieuse accélération de productivité depuis une vingtaine (...)). La connaissance de soi, le décryptage de notre subjectivité à la lumière du discours objectivant des neuro-sciences de l'esprit ne va pas de soi et peut poser problème. Quelles sont les origines de cette "neuro-résistance" aux multiples visages? A quelles menaces profondes tente-elle de faire rempart? Cette question est autrement plus gigantesque que les dangers de  "la connaissance" dont il est question depuis le début dans les articles. Pourquoi et comment résistons nous aux neuro-sciences ? 

Deux menaces, qui alimentent une neuro-résistance, sont associées aux neuro-sciences de l'esprit: la menace d'une dérive vers un nouveau scientisme et celle d'une déshumanisation des sujets qui seraient transformés en objets pour la techno-science moderne. Mais, au-delà de ces deux critiques, un troisième motif de neuro-résistance, irréductible aux deux premiers, apparaît à travers des argumentations verrouillées d'avance à toute possibilité de discussion. C'est ainsi que certains "néo-dualistes" proclament que notre subjectivité n'a rien à faire avec l'activité de notre cerveau ou bien défendent l'idée définitive que nous ne serons jamais capables de décoder notre subjectivité dans la lecture de l'activité cérébrale en faisant appel par exemple au concept d'incertitude de Gödel ou au principe d'incertitude quantique de Heisenberg. Ces réactions sont souvent très radicales, voire agressives. Selon Lionel Naccache elles peuvent des "réactions-écrans" similaires à aux "souvenirs-écrans" postulés par Freud et qui reposent sur un leitmotiv universel et intemporel de notre condition humaine: la connaissance envisagée comme la cause d'une disparition certaine. Les menaces ne sont jamais aussi fortes que lorsque l'objet de la connaissance n'est autre que nous-mêmes, notre identité et le fonctionnement de notre esprit. Autrefois les obstacles dressés contre une exploration de l'esprit étaient les obscurantismes religieux ou diverses formes de dualisme. La psychanalyse  déterministe de Freud, qui avait exploré notre psychisme et lutté contre certaines résistances, peut être réinvestie, mais par les tenants de cette résistance cette fois, qui proclament un dogmatisme nouveau contre l'exploration du psychisme. Ces injonctions au respect inviolable de l'opacité qui recouvre la vie de notre esprit a semble t-il, une signification ultime: "la frayeur terrifiante de ne plus trouver de refuge dans nos fictions conscientes, source de notre liberté. Prendre le risque de mettre à jour la nature fictionnelle de nos propres représentations, ne revient-il pas à s'acheminer docilement vers une forme d'annihilation psychique et de suicide? ". Nietzsche écrivait dans La Naissance de la tragédie: "La connaissance tue l'action; pour agir, il faut être enveloppé du voile de l'illusion.[...] ce n'est pas la réflexion, non, c'est la connaissance vraie, la vue exacte de l'effroyable réalité qui l'emporte sur tous les motifs d'action [...]. A présent, aucune consolation n'agit plus, le désir s'élance au-delà d'un monde d'après la mort, au-delà des dieux eux-mêmes; ce qu'on nie, c'est l'existence elle-même et le brillant reflet qui en subsiste dans la personne des dieux ou dans l'immortalité de l'au-delà. Conscient de cette vérité une fois aperçue, l'homme ne voit plus partout que l'horreur ou l'absurdité de l'être [...].

Alors, comment répondre à cette source profonde de neuro-résistance? Par la littérature et la culture dans lesquelles on peut trouver un univers des représentations du monde et de nous-mêmes. Ces représentations peuvent nous permettre de continuer avec nos fictions, tout en ne les prenant pas pour ce qu'elles ne sont pas: des paroles "absolument" exactes. Car dans ce cas, elles interdisent le jeu social et la liberté  de penser. Car si ce que je crois et pense est nécessairement exact, il n'y a pas de place pour d'autres idées, ni pour d'autres individus porteurs de pensées contradictoires. Je peux donc savoir que ce que je pense est à la fois fictionnel et vital pour moi, mais sans que cela remette en cause qui je suis et qui sont les autres, c'est à dire comment le désir de connaissance, qui peut effrayer par son pouvoir mortifère, peut aussi faire jaillir une source précieuse de liberté mentale et sociale. L'apologie de la connaissance peut-elle faire l'économie de cette lucidité sur les menaces qui l'accompagnent avec au bout de cette étape la possibilité de s'en affranchir? 
3) Darwino-résistances.

Il existe d'autres formes de résistance, des réactions protectionnistes au discours scientifique dont l'une des plus puissantes est la darwino-résistance. Là où les "neuro-résistances" étaient centrées sur la question de l'identité du sujet, la "darwino-résistance" vise l'origine et le sens profond du vivant ainsi que la signification de l'Univers dans son intégralité. Il est question des données de la biologie et particulièrement des développements de la théorie de l'évolution  naturelle des espèces, c'est à dire du darwinisme et du darwinisme contemporain. La révolution darwinienne, sans doute la plus déstabilisante ("Freud estimait que trois grandes blessures narcissiques avaient été successivement infligées à l'humanité, respectivement par Copernic, par Darwin et par lui-même"), postule que l'évolution des espèces vivantes n'est régie par nul plan visionnaire, par aucun projet téléologique, par aucune intention. Elle est explicable à la seule lumière des mécanismes de sélection qui guident, de façon aveugle et non supervisée, l'adaptation et les modifications des organismes vivants et des constituants innés du déterminisme génétique des individus. "Le hasard et la nécessité" (immortalisé par Jacques Monod), remplacent une vision multi-millénaire de gloses mystiques et théologiques. C'est le vivant et sa logique que le divin ignore et qui ignore le divin. Ce n'est pas l'histoire de l'onde dévastatrice des théories, qui sont géniales, de Lamark et Darwin et de cette construction intellectuelle (voir Gould), dont on va parler maintenant, mais des conceptions qui dominaient la plupart des esprit avant cette découverte. Elles étaient de nature créationniste et partageaient l'idée générale d'une création de l'Univers par un être intelligent. Les grandes religions monothéistes sont par essence (?créationnistes, c'est à dire qu'elles pensent le monde en se le représentant comme étant le fruit d'une création divine, d'un projet guidé par une intention signifiante et transcendante. On retiendra seulement ici que la clé de voûte de ces systèmes de croyance est que l'Univers a un sens, que ce sens soit accessible ou non à l'intelligence du croyant. L'Univers se voit attribuer une signification à travers sa création intentionnelle par Dieu. La découverte de Darwin a profondément modifié ou orienté ces modèles au prix de transformations souvent longues et douloureuses. Des révolutions conceptuelles ont permis aux Églises de se rapprocher de leur vocation véritable, proposer une lecture du sens de l'existence humaine, sans pour autant nourrir d'ambition scientifique ou historique. Il semble que cette conception (profondément ancrée dans le judaïsme talmudique) d'un discours religieux éthique et non scientifique soit approchée et partagée par de nombreux clergés dont le catholicisme romain. C'est ainsi que Vatican II a initié de nouveaux rapports entre la science et la théologie avec Jean XXIII et avec aussi la "trace" du futur Benoît XVI. Même si certains ont vu "un anti-esprit du Concile Vatican II", de nombreux ecclésiastiques ont défendu l'idée que la théologie n'a nulle vocation à contredire les théories scientifiquement établies, ni à se contorsionner pour chercher la moindre compatibilité entre leurs discours et celui de la science moderne. Jean-Paul II a rappelé en 1996, devant l'Académie pontificale des sciences, que "dans son encyclique « Humani Generis » (1950), mon prédécesseur Pie XII avait déjà affirmé qu'il n'y avait pas opposition entre l'évolution et la doctrine de la foi sur l'homme et sur sa vocation, à condition de ne pas perdre de vue quelques points fermes"; ainsi, "l'évolution est plus qu'une hypothèse". Cette évolution des idées semble également exister dans la théologie musulmane, par exemple dans L'Islam expliqué par Malek Cheleb. Ce dernier illustre l'émergence d'une pensée religieuse musulmane conciliée avec la modernité. Dans une interwiew le 9 fev 2007 par Henri Tincq dans le monde il déclarait: "L'islam n'a pas à avoir peur du darwinisme". Ainsi, Galilée aurait pu, s'il vivait encore, se réjouir en constatant le développement d'une certaine forme de sagesse religieuse aujourd'hui partagée par de nombreux clergés. 

Alors que sont les darwino-résistances?

Faisant suite au créationnisme déjà en vigueur à l'époque de Darwin, un puissant mouvement néo-créationniste, issu de cercles protestants fondamentalistes nord-américains explique que "certaines observations de l'Univers et du monde sont mieux expliquées par une cause intelligente que par des processus aléatoires tels que la sélection naturelle". Reprenant le bâton des ecclésiastiques du temps de Galilée, ils pensent détenir une théorie alternative qui rendrait compte des données empiriques sans violer une lecture soi-disant littérale de la Bible (la Terre a 5769 ans, les dinosaures étaient contemporains des humains etc). Les adeptes de ce courant de pensée le décrivent comme "Intelligent Design ou Dessein Intelligent". Certains sont réunis dans une think tank (groupe de réflexion, laboratoire d'idées...) dont le nom est un symbole: le Discovery Institute LA STRATÉGIE DE WEDGE (CENTRE POUR LE RENOUVELLEMENT DE LA SCIENCE ET DE LA CULTURE)ou encore en.pdf. Lionel Naccache explique que ce n'est pas par la recherche désintéressée d'une vérité qui resterait à découvrir et à penser que les adeptes sont mus, mais par une logique dont la violence consiste à inscrire la "vérité" à laquelle on croit déjà; c'est à dire sa "vérité", dans le langage d'un discours vierge de toute croyance. Fiction aveugle à elle-même qui redoute et déteste l'imaginaire! Et ce n'est sans doute pas un hasard si dans le Washington post du 3 août 2005, on voit G. W Bush mettre sur le même plan la théorie de l'évolution et le discours de l'Intelligent Design et prône son enseignement à l'école, au titre de l'ouverture culturelle. De même, dans USA Today du 21 août 2008, Sarah Palin, alors candidate au poste de la vice-présidence des USA, donc potentiellement présidentiable,  affirmait: "La théorie de l'Intelligent Design est plausible et crédible selon moi; et elle devrait être enseignée." 

-Cette forme de "darwino-résistance" concerne déjà des millions de personnes et d'esprits. Le plan de propagande et de prosélytisme de ce courant, basé sur le modèle des stratégies marketing contemporaines est clairement exprimé dans la programme du Discovery Institute dont on trouvera un résumé ci-après:: 

"Objectifs directeurs

Vaincre le matérialisme scientifique et ses héritages destructeurs sur le plan moral, culturel et politique.

Remplacer les explications matérialistes par la compréhension théiste que la nature et les êtres humains sont créés par Dieu.

Objectifs sur 5 ans

Voir la théorie du design intelligent comme une alternative acceptée dans le domaine des sciences et de la recherche scientifique dans la perspective de la théorie du design.

Voir le début de l'influence de la théorie du design dans des domaines autres que les sciences naturelles.

Voir grand les nouveaux débats en matière d’éducation, les problèmes de la vie, la responsabilité juridique et personnelle mis au premier plan des priorités nationales.

Objectifs sur vingt ans

Voir la théorie du design intelligent comme la perspective dominante de la science.

Voir l'application de la théorie du design dans des domaines spécifiques, notamment la biologie moléculaire, la biochimie, la paléontologie, la physique et la cosmologie dans les sciences naturelles, la psychologie, l'éthique, la politique, la théologie et la philosophie dans les sciences humaines; voir son insinuation dans les beaux-arts.

Voir la théorie du design imprégner notre vie religieuse, culturelle, morale et politique."

Conclusion: La darwino-résistance, c'est une nouvelle forme "du danger de la connaissance que nous rencontrons ici. On peut voir à nouveau que la diffusion et la vulgarisation, même intelligente, d'idées scientifiques susceptibles de faire naître un sentiment de doute ou d'instabilité dans certaines croyances existentielles (ici religieuses), continue à rencontrer dans notre "société de la connaissance" certaines résistances mentales d'une ampleur socioculturelle qui peut être immense. Tous ces phénomènes rencontrés depuis les brûlures de la transparence jusqu'aux neuro-résistances partagent un point commun: ils ne semblent pas relever uniquement d'un simple défaut d'éducation ou d'accès à la connaissance, c'est à dire d'un "inachèvement" qu'on peut penser transitoire de la société de la connaissance. Cette société est-elle vraiment fidèle à l'image que l'on se plait à entretenir?


4) L'information et la connaissance confondues. 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Quo_vadis_%3F_(roman) QUO VADIS?


     4-1) La connaissance et son malaise contemporain. 
Nous avons, avec Lionel Naccache, débusqué sous notre "société de la connaissance" autoproclamée, une société de l'information qui se prend à rêver d'être ce qu'elle n'est pas (encore?). Les brûlures de la transparence et les motifs de résistance à la connaissance nous ont permis de vérifier la pertinence du modèle théorique (X,X',Y) [article 3: 3-1) "l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises"],  en actualisant les menaces existentielles que la connaissance continue à faire peser sur les fictions-interprétations-croyances que nous sommes. Pour résoudre ce paradoxe, on peut maintenant faire l'hypothèse que nous sommes portés à confondre la connaissance avec l'information, aux dépend du sujet: nous réduisons l'expérience de la connaissance (qui présuppose le sujet et sa transformation) au seul objet informationnel Y qui devient alors la support de cette expérience "subjective". La connaissance est alors réduite aux informations qui en sont l'objet et la transparence devient un objectif revendiqué, puis nécessaire, voir ultime. D'où la confusion entre société de la connaissance et société de l'information. Et cette confusion permet également de comprendre pourquoi nous ne faisons pas usage des "mauvaises solutions" des temps passés que nous avons évoquées dans l'article 2 au chapitre 2. Nous sommes obsédés par l'information et nous avons perdu la trace du sujet dans le schéma de la connaissance. Alors comment pourrions-nous nous inquiéter de ses brûlures et chercher à les prévenir? Mais ainsi que nous l'avons vu au chapitre 4 de l'article 4, les brûlures de la connaissance n'ont pas disparu, loin de là! Cela conduit à pouvoir saisir maintenant ce qui avait, dans ce même article, introduit le chapitre 2: Bienvenue dans la "société de la connaissance" (C'est ainsi que débute la troisième partie du livre de Lionel Naccache: MALAISE CONTEMPORAIN DANS LA CONNAISSANCE CHAPITRE PREMIER - Bienvenue dans la « société de la connaissance"). 

En confondant connaissance et information, nous avons inventé une "mauvaise solution" contemporaine. Rappelons que la mauvaise solution au problème de la connaissance a été successivement le cloisonnement (social) dans l'antiquité, puis l'obscurantisme religieux au moyen-âge avant que la révolution des Lumières s'oppose à cet obscurantisme. On croyait avoir résolu ce problème avec la Société de la connaissance, mais nous venons de voir nous avons inventé "un malaise contemporain" dû à notre apologie béate de la connaissance, qui n'est en réalité que l'apologie de l'information, déguisée en connaissance. En fait, contrairement aux sociétés qui nous ont précédé qui s'en prenaient directement à la connaissance, nous procédons à son élimination pure et simple, en s'imaginant prendre sa défense. On peut clamer "Vive la connaissance", on a enterré la place du sujet en vouant ainsi un tel culte à l'information! La connaissance n'a jamais été aussi en danger que depuis qu'elle est célébrée à l'unisson pour ce qu'elle n'est pas. Cette confusion ne relève pas de la mauvaise foi et c'est en toute innocence que que nous imaginons parler de la connaissance alors que nous parlons en fait de l'information. 

Cette notion de mauvaise solution n'est pas une vision paranoïaque ni une théorie du complot. Nous avons vu dans l'article 2 au chapitre 2, qu'à chaque époque, ces "mauvaises solutions", réactions de protection aux menaces de la connaissance "n'ont en fait pas été inventées par quelques individus qu'on pourrait qualifier de machiavéliques, capables d'imprimer des croyances à leurs civilisations, mais elles auraient plutôt émergé à partir d'un tissus socioculturel complexe. A chaque époque, nos prédécesseurs ont ainsi imaginé des barrières pour se protéger de l'expérience même de la connaissance". Ce sont des constructions culturelles et sociétales façonnées par l'histoire des civilisations et la "mauvaise solution contemporaine" serait le fruit de notre histoire récente. 
Cette thèse de Lionel Naccache, que nous venons de voir, explique le pourquoi. Maintenant saurait-elle également expliquer le comment, c'est à dire les raisons pour lesquelles nous en serions arrivés à cette confusion? Serait-elle un accident de l'histoire de la pensée ou plutôt une étape prévisible, voire nécessaire et susceptible d'être dépassée? Quo Vadis? Vers où guider nos pas et avons-nous la possibilité de faire évoluer notre société de l'information vers une forme plus proche de ce que devrait être une authentique société de la connaissance? On peut identifier 4 facteurs qui ont pu favoriser cette assimilation de la connaissance à l'information et dont la victime est le sujet, qui vont être décrits ci-dessous.
     4-2 Premier facteur: Au commencement étaient les Lumières.L'âge des Lumières fut le point de départ de cette quête pour l'accès à l'information. Le combat principal se livrait sur le décloisonnement radical des objets de la connaissance. Il fallait briser les barrières jalouses du savoir et offrir tous ces trésors à chaque citoyen depuis le Louvre transformé en musée permanent jusqu'à l'Encyclopédie; là se situait le combat. Face à l'immensité de la tâche et aux menaces proférées à son encontre, aurait-il été bienvenu de freiner les efforts des encyclopédistes et de les sensibiliser au fait que l'accès au savoir ne réglerait pas tout et que la connaissance demeurerait intrinsèquement menaçante? Toutefois, on peut s'interroger: à refuser de prendre en compte ces menaces, les Lumières n'ont-elles pas contribué (sans doute indirectement et involontairement), à l'explosion des horreurs idéologiques des siècles qui ont suivi, siècles aveuglés par un scientisme social et politique dont on connait à présent les aboutissements? C'est bien une thèse similaire à celle de Bertrand Vergely dans "Obscures lumières" (voir mon article sur Bertrand Vergely, le prologue). L'activisme intellectuel des Lumières, qui proclamaient l'innocuité de la connaissance et invitaient les hommes à en faire un usage illimité et généralisé, était en fait, involontairement(?), porteur d'une menace bien plus forte que les anciens discours dominateurs qui, eux, dévalorisaient la connaissance. On peut ici invoquer l'image métaphorique de la connaissance comme celle d'une étroite passerelle en bois suspendue au-dessus d'un profond précipice, protégée par deux petites cordes latérales en guise de rambarde. Les anciennes "mauvaises solutions" qui précédaient l'âge des Lumières auraient été comme un panneau d'interdiction disant: "Passerelle interdite! Danger de mort! Par contre les Lumières auraient retiré les rambardes élargi la passerelle en route large et fréquentée et préconisé des injonctions positives: "Passage fortement recommandé, dépourvu de tout danger!"  Aux quelques rares accidents sur une passerelle peu fréquentée jusqu'alors, protégée et déconseillée par de nombreux avertissements, auraient succédé d'innombrables chutes et accidents dans ce lieu bien plus fréquenté et moins bien protégé. Certes, en luttant contre l'obscurantisme, les Lumières sont parvenues à chasser des esprits de leurs contemporains cette peur de connaître. Mais la connaissance implique les esprits et les croyances subjectives des acteurs, ce qui aurait dû suggérer que cette connaissance ne se résume pas aux objets du savoir. Il ne suffit pas d'écrire l'Encyclopédie et de s'assurer de sa diffusion pour être certain de la progression de la connaissance. On peut penser que, vu la profondeur intellectuelle du mouvement, il s'agit d'avantage d'un excès d'optimisme que d'un oubli de la prise ne compte de la subjectivité. La mise à disposition de la connaissance suffira devaient-ils estimer. Cependant, selon Tzvetan Todorov, des penseurs comme Rousseau et Montesquieu avaient conscience des conséquences sociopolitiques possibles des Lumières: "Le bien et la mal coulent de la même source" écrivait Rousseau. Et selon Todorov, Rousseau répétait inlassablement: "Pour rendre l'humanité meilleure, il ne suffit pas de répandre les Lumières".
Cette dure quête de l'accès aux objets de la connaissance se poursuit depuis lors avec des objectifs de plus en plus difficiles à atteindre (dont la généralisation de la scolarisation et la lutte contre l'analphabétisme). Victor Hugo avait raison de dire "Celui qui ouvre une porte d'école ferme une prison", mais l'accès aux objets de la connaissance n'est pas en soi un rempart contre la barbarie et l'horreur comme le montre l'histoire et l'évolution de la société et du monde. Pendant la seconde moitié du XXè siècle, ce combat pour l'accès aux informations s'est accentué avec la construction d'une civilisation aménagée pour la diffusion, la circulation, l'échange de l'information. On a assisté à la naissance de tous les outils de mass média, l'informatique, les micro-ordinateurs, la mise au point des supports numériques, la naissance des réseaux informatiques, celle des autoroutes de l'information puis la révolution d'internet... Là encore, nous sommes happés par la maîtrise et l'amélioration des objets de la connaissance (de l'information), au détriment du sujet qui est en proie au vertige de la mise à jour de son système de fictions-interprétations-croyances. Aujourd'hui, il nous faut réparer le déséquilibre, et aux côtés de la quête de l'information, il nous faut reprendre là où nous l'avions abandonnée la quête du sujet, c'est à dire la prise en compte des mécanismes de transformation de notre subjectivité qui sont à l'oeuvre dans la connaissance.
Ce sera sans doute une révolution plus délicate à conduire que la précédente, car il n'y a pas vraiment d'adversaire identifié comme l'était l'ancien régime, ni de recette connue, mais seulement une prise de conscience de ce qu'est l'essence véritable de la connaissance et ne pourra pas se limiter à la mise en pratique des paroles des Anciens dont nous avons relu les écrits et les récits. On devra la reconstruire sur l'ossature inédite de la société de l'information.
     4-3) Deuxième facteur: La technique efface le sujet.

Nous avons vu (selon L. Naccache) que ce qui fonde la subjectivité du sujet; c'est le jeu de croyances, d'interprétations et de constructions fictives conscientes et qui le définissent comme un être à nul autre pareil. Le sujet est soumis à des forces dont certaines favorisent l'éclosion de notre subjectivité, comme la culture (qui nous aide à prendre conscience de la couche de subjectivité qui entoure chacune de nos pensées conscientes et de nos perceptions) et d'autres la font involuer (régresser). Pour Descartes, le sujet devient "Je pense donc je suis". Le "Je" est une fiction chantée par les écrivains. Kant, lui, sait que l'on existe dans une vie de phénomènes, mais que la vie des noumènes (ou de la chose en soi) existe, mais nous n'y avons accès que par l'intermédiaire de la couche de la vie phénoménale [La chose en soi  est un concept kantien signifiant la réalité telle qu'elle pourrait être pensée indépendamment de toute expérience possible. Le monde de la chose en soi est autre par rapport à celui du phénomène ; il est au-delà de toute connaissance sensibleBien que proche du noumène, la chose en soi n'est pas à confondre avec celui-ci.] Magritte le signalait sous une forme imagée: "ceci n'est pas une pipe". En effet, ce que je perçois comme une pipe est une représentation mentale de l'objet et on l'objet lui-même. Une représentation est un processus mental abstrait entaché de mes attentes, de mes reconstructions, de mes déformations, voire de mes fantasmes. Voilà le chemin vers la culture et aussi vers la tolérance lorsqu'on a conscience que les représentations ne sont pas le monde extérieur. Chacun a sa vision personnelle, différente de celle de l'autre, et la culture, c'est la conscience des représentations et de la subjectivité. Tout ce qui concourt à favoriser cette lucidité fait le jeu de la construction du sujet. 

Par contre, la technique ne fait pas cela, elle est trompeuse. Elle permet la transformation du monde et nous hypnotise par sa puissance et son efficacité. Heiddeger en 1954, dans "la question de la technique" y voyait un mode de révélation qui dévoilerait l'essence même de la nature. Philo Blog explique: "Pour Martin Heidegger, l’avènement de la technique constitue le phénomène central des temps modernes. L’hégémonie de la technique sur le monde moderne représente à ses yeux l’ultime manifestation de cette idéologie (la métaphysique du sujet) qui depuis Descartes entendait faire de l’homme « le maître et le possesseur de la nature » (Discours de la méthode, 6 ° partie p 21 à 27)". Même si notre rapport à la technique est devenu familier car nous l'avons croyons-nous domestiquée, nous avons reçu en héritage ce rapport premier qui a gagné l'esprit de nos consciences collectives à travers des oeuvres comme Les Temps Modernes de Chaplin avec ses chaînes de montage diaboliques  ou le prophétique roman Métropolis le roman de Thea von Harbou dont est issu le film de Fritz Lang qui mettait en scène ces masses d'individus sacrifiés sur l'autel de Moloch, cette terrible et fascinante créature enfantée par la technique. C'est ainsi que L. Naccache a été poussé à analyser ce que ce rapport fondateur à la technique a imprimé à nos esprits afin de la "sommer à nous dire" ce qu'elle doit nous dire quant à la question de la subjectivité en se livrant à un exercice consistant à se sommer soi-même de se transformer le temps de l'exercice dans la peau et l'esprit d'un néo-heideggerien, victime provisoire du syndrome de Zelig (film de Woody Allen). Cette expérience de prise directe sur le réel (ici la technique, voir les pages 172 à 175 du livre)  court-circuite le sujet en effaçant ce qui le constitue comme être de croyances-interprétations-fictions. C'est une force de l'action directe sur le noumène, le réel au-delà de la connaissance sensible, qui renforce considérablement notre aveuglement à nos propres représentations en nous poussant à croire que nous sommes en prise directe avec les noumènes et qui détourne notre attention des phénomènes, la couche où se déroule notre existence. Arrachons-nous à cette vision où nous sommes happés par l'objet technique, construit par nos semblables et qui nous préexiste et un réel que nous imprimons grâce à la technique, qui accapare notre attention et sur lequel se joue notre existence. Regardons alors l'objet que nous voyons, puis fermons les yeux en l'imaginant. On peut alors faire connaissance avec notre fantaisie et notre imagination, et si c'est une fleur par exemple, avec notre capacité à le colorier et à le transformer en papillon ou un autre objet au gré de nos pensées. On peut ainsi commencer à sentir la force de notre vie mentale intérieure, de notre construction subjective du monde et de nous-mêmes. La technique nous pousse vers l'opposé en captivant notre attention sur la réalité extérieure (à ce que nous sommes), que nous percevons et transformons. Sa force d'attraction sans pareil ne nous laisse plus la liberté de fermer les yeux et de constater que "Je" existe encore, mais d'une autre manière. Elle rend le sujet négligent à ce qui précisément le constitue comme sujet singulier. Tout comme l'intense lumière du soleil nous aveugle nous aveugle et nous empêche de percevoir le rayonnement discret des étoiles du ciel, la puissance de la technique nous fait perdre conscience de ce qu'est une représentation, essence même de notre perception et de notre pensée. Elle nous absorbe et nous produit en nous une forme naïve, acculturée et pré-Kantiène. La puissance de la technique, dans le cas du barrage hydraulique cité par L. Naccaché, nous empêche de distinguer "ma" représentation de la centrale de celle des autres humains qui m'entourent et qui la contemplent avec moi. Nous ne croyons plus que nous vivons dans des univers de phénomènes, mais nous croyons vivre avec les noumènes. La technique accapare notre attention sur la transformation des objets XYY' et non plus sur le sujet XX'Y. 

     4-4)Troisième facteur: Le progrès scientifique efface le sujet.

Malgré son humanisme et sa grande noblesse intellectuelle, lui aussi contribue à l'effacement du sujet du cadre de la connaissance. Cela se passe à travers un mécanisme en deux temps. D'abord, il faut reconnaître que les découvertes scientifiques ont été porteuses de révolutions culturelles et existentielles et de changements de paradigme au sens qu'en a donné Kuhn. Les conceptions du cosmos, du vivant, de l'homme en ont été révolutionnées et aujourd'hui, même le Vatican est à l'aise avec la conception héliocentrique du système solaire, ce qui témoigne du pouvoir de la science sur l'évolution des systèmes de fictions-interprétations-croyances des hommes. C'est en les contredisant et en les mettant à l'épreuve que les découvertes et le progrès scientifique nous aident à en prendre conscience et mieux les appréhender. Mais, associés à chaque découverte scientifique, il faut distinguer deux effets temporels successifs. 

Dans un premier temps, celui de son annonce, la découverte met à l'épreuve nos certitudes et ébranle nos intuitions et nos convictions. Elle peut avoir d'importantes répercussions sur nos interprétations du monde et sur nos fictions conscientes. Ce temps est un temps humaniste, temps de réflexion qui aide le sujet que nous sommes à se transformer et à évoluer. 

Le second temps, celui qui succède à l'assimilation de la découverte par les sociétés humaines, est bien plus long que le précédent. Les générations passent, la découverte a été parfaitement assimilée. Ces hommes et femmes sont toujours des humains en continuant à construire des leurs représentations fictives et leurs représentations du monde. Mais le champ qui entoure la découverte en question n'est plus investi par ces processus de fiction. La force de l'évidence scientifique, alors qu'il était dans le premier temps associé au phénomène que la découverte éclaire, assèche maintenant le potentiel de fictionnalisation. Si la question de la relation de la Terre au Soleil pouvait alimenter la réflexion et de riches fictions au XVIè siècle, quand des cosmologies fictives, des croyances religieuses ou des récits enflammés qui préexistaient à Galilée et à Képler; il n'en reste rien aujourd'hui. Nous ne pouvons quasiment plus déceler dans notre connaissance actuelle des traces de subjectivité ni une remise en cause de nos schémas de pensée. 

C'est ce deuxième temps du progrès scientifique, celui qui suit le bouleversement du système de croyances, qui participe au processus d'effacement du sujet dans la relation ternaire que nous avons vu à plusieurs reprises: "l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises".  C'est un épiphénomène du progrès scientifique qui, en réalité, a des conséquences majeures. Dans ce deuxième temps, nous pouvons alors être conduits à assimiler; en toute sincérité, l'information à la connaissance. L'enrichissement extraordinaire des discours scientifiques au cours des deux derniers siècles a accéléré l'effacement du sujet et de sa subjectivité apparente du jeu de la connaissance. Sa part a fortement involué et devient très difficilement perceptible, ce qui favorise la généralisation abusive selon laquelle la connaissance se résumerait à un transfert d'information. Pourtant, peut-on imaginer que le sujet puisse s'absenter, qu'il puisse ne pas être présent, même tapi dans l'ombre, lors d'une expérience de connaissance? Cela ne conduirait-il pas à d'inextricables problèmes et erreurs en ne le prenant pas en compte dans notre conception de la connaissance? 

Ce questionnement avait déjà été appréhendé de manière visionnaire par Husserl, le père de la phénoménologie, vers la fin de son existence en rédigeant ce manuscrit au texte incroyablement provocateur: La Terre ne se meut pasCe n'était pas un obscurantiste délirant puisqu'il écrivait: "Nous, coperniciens, nous sommes des hommes des temps modernes". Ce qui le turlupine, c'est que le projet d'une science physique et en réalité de "toute science objective" qui se passerait en dehors du sujet humain, celui qui, précisément, la pense. Dans ce texte souvent déroutant, Husserl se livre à différentes expériences de pensée et à imaginer des scénarios, dignes parfois d'un Jules Verne, scènes de mouvement relatif d'un observateur dans un wagon, identification d'un oiseau qui survole des paysages, imagination d'une vie humaine et animale sur la lune etc...Au crépuscule de son existence, le vieux juif, converti au protestantisme, fraîchement exclu par le régime nazi, ces lignes, qui ne seront publiées qu'à titre posthume, parlait-il de la manière de se représenter l'espace lorsqu'on a été chassé de l'espace dans lequel sa vie s'est écoulée, celui à partir duquel tout autre espace était imaginé, de son Pardès personnel auquel les molosses de l'obscurité des forces du mal lui avaient interdit l'accès? Quoi qu'il en soit, dans ce texte; Husserl s'échine à démontrer qu'il serait absurde de croire pouvoir penser la science en faisant abstraction de qui est au cœur de l'apodicité du sujet, c'est à dire en croyant échapper au socle fondamental sur lequel se construit toute possibilité de certitude et de signification pour un sujet. Robin guilloux nous confirme que dans le texte "La Terre ne se meut pas", "Husserl y montre que l'expérience que nous avons du mouvement et du repos des corps quelconques suppose une Terre absolument immobile par rapport à laquelle mouvement et repos peuvent prendre sens. Bien évidemment, cette terre ne doit pas être comprise comme une planète réelle que l'on pourrait observer à la manière d'une étoile. A partir de là, Husserl s'efforce de construire un concept de l'espace qui ne soit pas celui de la géométrie et des sciences de la nature, mais plutôt celui de cet espace dans et par lequel nous faisons l'expérience de notre propre corps, espace qui est au fondement phénoménologique de la spatialité des sciences physiques". Dans ce même blog on trouve le point de vue d'Etienne Klein: "Husserl n'y conteste nullement la valeur de vérité de la découverte de Copernic et Galillée : il demeure acquis que la Terre tourne autour du Soleil, qui lui-même tourne autour d'autre chose. Simplement, selon lui, la Terre n'est pas une planète comme une autre. Elle est le sol originaire et insubstituable de notre ancrage corporel : pour nous, elle n'est donc pas en mouvement. Selon Husserl, c'est l'oubli de cette relation primordial du corps au sol qui le soutient qui constitue la "faute originelle" de la modernité scientifique. Il montre que la distance théorique que nous prenons avec la Terre lorsque nous imaginons qu'elle est une planète comme une autre risque d'ébranler un enracinement premier. Par notre histoire et nos représentations, nous sommes fondamentalement des êtres géocentés. Notre pensée n'est pas une pensée hors sol"...

Ainsi, oublier ce qui est à la source du sujet lorsqu'il élabore des significations paraît une grossière erreur à Husserl. N'est-on pas proche du système de fictions-interprétations-croyances dont il est question chez L. Naccache? Husserl a précisé ses critiques à l'égard du discours scientifique à travers une magnifique déconstruction de la genèse historique et philosophique du discours de la causalité physico-mathématique. Il met au jour ce qu'il appelle "l'énigme de la subjectivité" dont il ne lui semble plus possible de faire l'économie (on est en 1935). Aujourd'hui cette énigme ne nous a toujours pas livré tous ses secrets... La forme dominante du discours scientifique "dur" contribue " au processus d'effacement de la place des sujets humains dans la connaissance, alors qu'ils sont les créateurs et les destinataires de ce discours qu'on peut qualifier de merveilleux!

    4-5) Quatrième facteur: L'erreur de Pythagore.

Selon Lionel Naccache, ce quatrième facteur, qui rappelle Antonio Damasio et son "erreur de Descartes" ou La conscience est née des émotions, lui, s'enracine dans un idéalisme mathématique dont on trouve la plus ancienne forme chez Pythagore. la vérité mathématique préexisterait à nos propres cogitations donc a priori à système de fictions-interprétations-croyances. Cette vérité mathématique serait immuable et parfaite et l'unique relation que nous puissions nouer avec elle serait celle de ses déchiffreurs afin de la rendre intelligible à nos esprits. Elle ne relèverait pas de la création, mais de la découverte par la formulation de la démonstration. Pour les pythagoriciens, la propriété bien connue du triangle rectangle n'est pas une production de notre propre esprit, car celui-ci n'a fait qu'atteindre une réalité qui existait hors de lui. L. Naccache continue longuement sur ce thème et estime que la pensée de nombreux grands mathématiciens ou physiciens théoriciens relève en partie de la conception pythagoricienne selon laquelle nous serions les lecteurs d'un ordre et d'une esthétique transcendantale existant en dehors de nous, ordre qui serait structuré par ses propres significations. idée par un sen et un projet. Pythagore lui-même, Pytha-Gore, n'est-il pas l'homme dont le destin avait été prédit par la Pythie? Descartes lui-même écrivait dans "Règles pour la direction de l'esprit", règle deuxième: "[...] "Mais comme nous avons dit plus haut que, par­mi les sciences faites, il n’existe que l’arithmétique et la géométrie qui soient entièrement exemptes de fausseté ou d’incertitude [...]". Cette conception des mathématiques et de la physique s'est généralisée aussi vers les sciences physiques et la biologie. La découverte des lois de la physique est conçue comme la mise au jour de phénomènes qui nous préexistent depuis Kepler, Galilée, Newton, Einstein... La gravitation n'est pas une invention ou une création (de notre esprit), mais une force de la nature que nous découvrons grâce à nos efforts de déchiffrage. On comprend donc que selon ce schéma de pensée, l'expérience de la connaissance mathématique et scientifique est envisagée comme une histoire d'information et non de subjectivité. Ce qui opère, c'est avant tout un transfert d'information réussi. La réaction du sujet (le bouleversement éventuel de son système de fictions-interprétations-croyances et son passage de l'état X à l'état X') n'est pas vraiment pertinente et surtout ne doit compromettre la qualité de l'information transmise. Cela revient à n'entretenir avec le partenaire sujet "S" qu'une relation "pédagogique" (on peut essayer de rendre les informations scientifiques plus facilement saisissables par "S"),  mais il est inutile de valoriser la fictionnalisation des "vérités mathématiques" telles "vivre et penser .avec le théorème de Pythagore"... Ainsi, selon la tradition pythagoricienne et ses développements contemporains, la connaissance est un mode de perception comme un autre, d'un donné qui est déjà là et qui existe en dehors du sujet qui cherche à le connaître. Cela concourt à désincarner encore davantage la connaissance et effacer le sujet. Connaître devient une histoire d'accès et de transfert d'information pour la techno-science contemporaine. 

Remarquons cependant que la techno-science contemporaine ne nous contraint pas à adopter la conception pythagoricienne, qui tirent la couverture vers la beauté abstraite des mathématiques et de l'Univers, "en nous soufflant dans le creux de l'oreille de ne pas trop faire attention au sujet qui contemple ces beautés. Ce sujet, qui a bien de la chance de pouvoir assister au spectacle qui ne se joue pas pour lui, est un point d'observation insignifiant entre les deux infinis de Pascal. On peut ouvrir les yeux et reprendre les réflexions là où les pythagoriciens ont conduit. La vérité mathématique se laisse contempler et c'est cet objet de connaissance que nous percevons et son existence est la plus certaine des perceptions. Les sciences cognitives nous apprennent que percevoir, c'est déjà construire une représentation, et lui attribuer, malgré nous, des significations, des interprétations et des croyances. Pourquoi les mathématiques échapperaient à la règle? Il est fort probable que nos représentations théorème de Pythagore soient affectées par notre statut de sujet. Il a fallu en effet attendre le XIXè siècle pour que Riemann et Lobatchevski inventent de nouvelles géométries, non euclidiennes, qui la remettent en cause. Ce sont alors des pans entiers de nos "croyances mathématiques" qui tombent alors de leur piédestal. Pour les pythagoriciens, ce qui compte, ce sont les vérités mathématiques et non les croyances que nous avons établies à leur sujet, croyances souvent contaminées par notre ignorance. ("Nul n'a jamais dit que la géométrie euclidienne résumait toutes les géométries possibles!"). C'est vrai, mais la conséquences est que la connaissance des vérités mathématiques est une connaissance (presque) comme toutes les autres. Les sujets dont les mathématiciens) qui en font l'acquisition ne peuvent s'empêcher de se raconter des histoires à son sujet et... d'y croire. C'est souvent ce qui se passe pour les nouvelles "découvertes". Pensons à la poésie de Robert Desnos: "Une fourmi de 18 m de hautça n'existe pas? Et pourquoi pas?". Alors...une racine carrée d'un nombre négatif cça n'existe pas? Et pourquoi pas. C'est ainsi que naquirent les nombres imaginaires purs ou la théorie de la relativité (une masse qui varie selon la vitesse ça n'existe pas? Et pourquoi pas?). Et il en est ainsi de la théorie des cordes et autres modèles qui postulent l'existence de dimensions cachées de l'univers... 

Il est évident que les croyances et l'imagination des mathématiciens et des scientifiques jouent un rôle majeur dans la manière de se représenter les objets de connaissance et dans la production des"découvertes". Mais ne s'agit-il pas de créations plutôt que de découvertes? En effet, ce que les mathématiciens et scientifiques découvrent n'est pas le "noumène mathématique", "physique" ou "biologique" lui-même, mais un modèle abstrait qui rend plus ou moins bien compte des manifestations des réalités, qui demeurent inconnues dans leur être propre (comme Kant pensait le noumène d'ailleurs). Si nous avions eu un accès direct et non phénoménal au théorème de Pythagore, il aurait dû être évident, dès l'antiquité, que ses conditions de validité sont limitées au plan euclidien, et que d'autres plans existent, ce qui n'a pas été le cas. Dans un autre domaine, newton n'a pas découvert la gravitation, il a formulé une théorie géniale de la gravitation, qui ne s'identifiait pas à l'essence de la gravitation. Einstein a formulé une nouvelle théorie qui rend mieux compte de certaines des propriétés de la gravitation. Cela n'est pas contesté par les scientifiques, mais nombre d'entre eux sont tout de même tentés de faire le "raccourci" en présentant les créations scientifiques comme des découvertes, c'est à dire les modèles et interprétations du réel comme la lecture directe et indiscutable du réel. Plus gênant, la société et le grand public conçoivent trop les scientifiques comme les porte-voix du réel plutôt que comme ceux qui en font l'exégèse et occultent la part du sujet dans l'élaboration de la connaissance. 

Une interprétation alternative! Si le scientifiques peuvent assez aisément reconnaître et ainsi échapper à cette "erreur de Pythagore" les mathématiciens peuvent avoir beaucoup de mal. Au-delà de notre imagination, de nos raisonnements bayesiens et de notre irrépressible tendance à interpréter et à croire que nous manipulons dans nos esprits, nous avons tout de même accès à des sortes de "noumènes" disent-ils, ceux des mathématiques. "Quand nous énonçons avec Peano la structure des entiers naturels, nous parvenons à toucher du doigt de l'esprit un objet mathématique et pas seulement sa représentation. Ou plutôt, la représentation que nous en donnons est absolument fidèle à l'objet représenté....Pour eux, la preuve magistrale est dans la démonstration, qui est vraie ou fausse. Si elle est vraie, elle s'impose à tous les esprits, au de-delà de leurs civilisations, de leurs époques et de leurs systèmes de fictions-interprétations-croyances. On touche alors des vérités puisqu'elles sont partagées par tous et retrouvées par chacun! 

En réalité,  dit l'interprétation alternative, plutôt que la découverte d'une réalité antérieure, universelle et formalisable, les mathématiques peuvent être envisagées comme la formulation explicite de notre capacité humaine à les penser ou, comme dirait Kant, les théorèmes, la logique et leur universalité pourrait n'être que l'énonciation des conditions nécessaires a priori de notre faculté à penser les concepts de nombres, d'espace ou d'ensemble.

C'est une conception opposée opposée à la conception externalisante pythagoricienne des mathématiques, conception naïve, certes convaincante. Cette alternative est elle, une conception internalisante, qui se rapproche du reste de notre activité mentale: en créant un discours sur les mathématiques, nous créons un discours sur la possibilité de faire des mathématiques. Les vérités y sont contraintes par l'architecture de notre esprit et par notre aptitude à représenter l'univers et les concepts. L'invariance  de ces vérités refléterait en partie celle de notre esprit. Des travaux récents sur les fondements psychologiques et cérébraux de notre intuition numérique et géométrique permettent maintenant de poser les fondements d'une internalisation des mathématiques, comme ceux de Stanislas Dehaene (voir ses cours) et Elizabeth Spelke, et que leeurs travaux à propos des indiens mundurukus qui n'ont pas de mots pour compter au-delà de 5, mais qui appréhendent le plus souvent les quantités par estimation, une évaluation approximative de la numérosité. Ces travaux contribuent à décrire nos aptitudes innées à créer et manipuler des objets mathématiques en dévoilant nos intuitions universelles sur lesquelles se sont construits les formalismes mathématiques tous la forme de théories abstraites explicites. 

Ainsi, même au cœur des mathématiques pures est tapi le sujet! Et rien n'impose de l'exclure, entendu comme système de fictions-interprétations-croyances de notre aventure techno-scientifique contemporaine. Encore faut-il, souligne L. Naccache, nous efforcer d'échapper à l'illusion à laquelle pythagore a succombé le premier. 

Mais, à mon avis, que sait-on de le pensée profonde de Pythagore? Je suis persuadé que si on peut le dire de ses successeurs jusqu'à tous ceux qui comme l'explique L. Naccache, occultent le sujet, j'imagine que Pythagore avait une notion du sujet autrement profonde, surtout si comme l'a expliqué Albert Slosman (hommage) dans "la grande hypothèse" il a aussi été grand prêtre en Egypte à Dendérah.

 -->>article de mon blog: La grande hypothèse11 partie a) Ce que j'ai vu et compris    https://monblogdereflexions.blogspot.com/2011/04/la-grande-hypothese11-ce-que-jai-vu-et.html#.XQKwXLwzb4b


5) Epilogue (ma lecture).

C'est la confusion entre la connaissance et l'information qui est apparue finalement comme la source profonde du "malaise contemporain" dans lequel nous sommes plongés alors que les Lumières croyaient avoir libéré la connaissance. Les origines de cette confusion remontent pointent effet "vers le désir d'assurer la libre circulation de l'information dans une société qui, au sortir de la Renaissance, était encore aux prises avec les obscurantismes et le cloisonnement du savoir, puis bientôt avec les obstacles de la censure". Maintenant et de plus en plus, est-ce le résultat d'une science devenue pure objectivité, numérique et soumise à l'internet, mais nous avons fini par oublier nos classiques, c'est à dire que la connaissance repose sur l'infirmation certes, mais elle ne s'y résume pas. La connaissance est une histoire de sujets, de "Je" qui, en vivant cette expérience (de connaissance)  quotidiennement, courent le risque de réviser leurs systèmes de fictions-interprétations-croyances du monde et d'eux-mêmes. Le meilleur de cette aventure de la connaissance, c'est le décryptage et la compréhension de la réalité de cet Univers auquel nous participons comme sujets avec l'adéquation de notre singularité avec la réalité qui nous englobe. C'est la libération des nombreuses formes des discours aliénants qui on habité et habitent encore l'Histoire, c'est aussi et surtout la prise de conscience de ce que signifie un sujet, un "Je" qui est la possibilité de se frotter à l'énigme de la subjectivité. Les objets de ce discours, que nul relativisme n'habite, objets scientifiques, artistiques, sociaux... ne sont pas interchangeables et ils sont précieux. Le pire, évoqué dans mes article 123, que chantaient les mythes et les textes des temps anciens, "mort, folie, hérésie", nous guettent toujours. L'essence de ce "poison vital" qu'est la connaissance peut être identifiée comme une confidence adressée aux sujet que nous sommes, les "Je" qui sont eu-mêmes les produits des systèmes de fictions-interprétations-croyances qui nous habitent ("Je" est une fiction, je suis une fiction). Survire ou périr, tel serait l'enjeu vital ou mortifère de cette singulière expérience? 

Un défi humaniste? Pour répondre à ces risques existentiels terrifiants, passés et présents, on peut continuer à être une fiction, mais une fiction lucide, qui comprend sa richesse et qui ne se prend plus pour quelque chose qu'elle n'est pas et qu'elle ne peut pas être. Ce serait accéder à la seule liberté qui est à sa portée et qui au fond, puise dans le rire de soi la possibilité de persévérer dans l'existence. Le "Je suis une fiction" ne se prendrait plus pour un caillou dont il est possible d'exprimer l'existence en termes de masse, de volume et de position. "Je" n'est pas un caillou, mais une fiction alimentée par l'expérience. Faire de notre vie le récit du sens, ou celui du néanttel est l'enjeu de la connaissance et aussi celui de la visite dans le Pardes que nous avons croisé dans mon article 1 au chapitre 2-2, la visite que chacun d'entre-nous devrait être libre et capable  de faire dans le paradis de la connaissance, ce que nous recommande L. Naccache: connaître et prendre le risque  de disparaître en faisant connaissance avec soi. On pourrait tenter de fuir cette épreuve redoutable et libératrice. Mais serait-ce réellement vivre que de vivre sans essayer de connaître? C'est ce dont parlent les tribulations mythiques des personnages du Néant der Tale dans la dernier partie du livre de L. Naccache pages 199 à 234.

Une bifurcation? Le malaise contemporain que nous vivons aujourd'hui est un moment crucial et inédit de notre relation à la connaissance. C'est un moment instable mais déterminant où tout n'est donc pas déterminé où nous n'avons pas encore perdu connaissance. Nous maîtrisons comme personne avant nous les outils de l'information; nous éprouvons, de même comme personne avant nous les brûlures de la connaissance, d'autant plus que nous n'avons pas cherché à nous en protéger malgré les avertissements. C'est ainsi que nous sommes arrivés à une bifurcation jamais encore rencontrée et nous devons faire un choix.

     -1) Nous pouvons résister à la connaissance, c'est à dire avancer sur la voie de la construction individuelle et collective de remparts à la connaissance et choisir d'utiliser ces outils de la société de la connaissance que nous avons su inventer pour construire l'enfer de la pensée sur Terre par exemple en choisissant des fondamentalismes et un culte de l'information vide de sujets, qui enterrerait notre subjectivité et l'espoir d'une connaissance lucide.Ce serait une "régression prékantienne" d'où sortirait intolérance et violence ou une normalisation de croyances délétère qui supprimerait aussi le sujet.

     -2) Nous pouvons au contraire tourner la tête vers un autre côté de la bifurcation. Ce sera nous lancer dans un autre sentier, inconnu et que L. Naccache nous dit prometteur. Serait-ce de transformer notre société de l'information actuelle, qui se dit, à tort, être une société de la connaissance? Ce serait peut-être faire advenir le rêve de ce qui n'est aujourd'hui qu'une construction onirique et faire le choix de la lucidité, de la liberté et du courage? Ce serait s'avancer vers ce qui pourrait aboutir à un néo-humanisme. L. Naccaché nous fournit des pistes de réflexion l'enseignement des grands principes des "neurosciences de la subjectivité"...et apprendre à connaître la "machine à fictions"  que nous sommes. 

Cependant, un problème subsiste, une minorité d'hommes et de femmes ont la possibilité de choisir cette aventure de la connaissance de la connaissance, donc de la connaissance de soi, minorité qui est demeurée très longtemps une collectivité quasi-exclusivement masculine! Aujourd'hui, bien plus d'individus, de tous sexes, ont accès aux outils de la connaissance, mais on a vu que bien peu ont accès à la connaissance de la connaissance, de la connaissance de soi, car l'objet de la connaissance,objectif de plus en plus quasi-exclusif  occulte dangereusement le sujet (de cette connaissance). Cela semble ainsi ne pas avoir modifié fondamentalement le cours des choses où, travers l'Histoire, cela n'a été toujours qu'une proportion d'individus restreints qui ont eu la possibilité de répondre à cet appel de ce qui fait sens, à cette convocation de la connaissance. C'étaient ceux qui avaient accès aux outils de la connaissance, qui avaient initiés à ses codes, ses langages, ses mémoires écrites et qui pouvaient en conséquence accéder à la culture. Il y a eu celles et ceux qui ont eu la possibilité de vivre une expérience fondatrice d'une relation maître-disciple, qui marque souvent la naissance du sujet à la connaissance, qui ne vivaient pas  sous le joug de sociétés qui diabolisaient les prétendus "excès de la connaissance" ou dans un univers censuré, exemptes de certaines sources importantes su savoir. Et encore dans notre univers de l'information, il y a celles et ceux qui ne portent d'œillères trop serrées, familiales, religieuses et plus récemment idéologiques...Toute cette histoire et ces exemples rappelés par L. Naccache, montrent "ce jeu de contraintes ne se résume pas à une problématique de classe sociale ou socio-culturelle.

Chaque époque est certes libre de choisir ses combats et ses engagements, les utopies qu'elle choisira de transformer en réalité mais il semble que la notre est peut maintenant accéder à une véritable société de la connaissance à condition de ne pas sombrer avant dans le chaos ou le néant. Pour cela, il faut avoir la lucidité de ne pas confondre la fin avec le moyen, l'outil (l'information) avec la connaissance. C'est la promesse, non d''un bonheur certain et aseptisé, d'un meilleur des mondes (que le monde actuel est quasiment devenu?), mais celle de la possibilité, réelle et librement consentie, de vivre les risques et les merveilles de la connaissance. La connaissance pour tous? Non, plutôt pour chacune et chacun! Enfin sortir de la caverne? 

https://www.institut-pandore.com/philosophie/caverne-platon/

La caverne étape 3 accès à la connaissance

 

https://www.revue3emillenaire.com/component/k2/item/260-connaissance-de-soi.html

 

 

liens:

Perdons-nous connaissance? société de la connaissance

http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2011/115/IMQ.pdf: Miora Mugur Schächter L’Infra mécanique quantique et examen critique du théorème de non localité de Bell

 

https://www.lepoint.fr/chroniques/et-si-darwin-s-etait-trompe-12-12-2011-1406407_2.php: Et si Darwin s'était trompé...Avec "Dépasser Darwin" (Plon), le grand chercheur Didier Raoult remet en question nos certitudes sur l'évolution. Entretien.

https://www.huffingtonpost.fr/bobby-azarian/neurosciences-la-nouvelle-theorie-de-la-conscience-est-empreinte-de-spiritualite_b_8212678.htmlNeurosciences: la nouvelle théorie de la conscience est empreinte de spiritualitéSCIENCE - Il semblerait que nous entrions dans une période inédite de l'histoire de l'Homme et de la science:  une époque où mesures empiriques et raisonnements déductifs peuvent nous fournir des informations d'ordre spirituel.

https://www.marcluyckx.be/accueilfr"Le changement de civilisation que nous sommes en train de vivre est rapide et profond, car la rationalité moderne, l’approche patriarcale, et le capitalisme industriel ne sont plus capables de formuler une réponse satisfaisante ni au problème de notre survie collective et de celle de l’environnement, ni aux problèmes sociaux et démographiques de notre monde en ce début de xxie siècle." ses articles: https://www.marcluyckx.be/articles-zbilb

https://www.lateledelilou.com/jocelinmorisson/Internet-peut-il-etre-conscient-Ou-le-materialisme-jusqu-a-l-absurde_a9.html: Internet peut-il être conscient ? Ou le matérialisme jusqu’à l’absurde. Une récente théorie de la conscience retient l’attention parmi les neuroscientifiques. Elle est due à deux grandes figures des neurosciences et s’appelle la Théorie de l’Information Intégrée (TII). Né en Italie, Giulio Tononi est psychiatre et neuroscientifique à l’Université du Wisconsin, et Christof Koch est un neuroscientifique

http://emag.eps-ville-evrard.fr/n2/point-de-vue/dr-gabrielle-arena/internet-espace-d-opacite-ou-de-transparence/Internet espace d'opacité ou de transparence ?

http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1206: Notre identité propre - Un sujet en soi Les neurosciences, le Talmud et la subjectivité par Lionel Naccache

Jean Staune, à propos de la tentation de l'homme dieu de Bertrand Vergely

http://guykarl.canalblog.com/archives/2019/05/07/37317422.html#utm_medium=email&utm_source=notification&utm_campaign=guykarlLa prison du langage, sujet-objet

http://pierrecassounogues.com/: professeur au département de philosophie à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, mon travail concerne les relations entre Imaginaire et Raison, et le problème d’une expression philosophique, qui utilise la fiction pour fonder une perspective spéculative et se donner les moyens d’une critique du contemporain. Dans un livre à venir, syndromes technologiques, j’analyse la façon dont les technologies contemporaines transforment la subjectivité et ce que l’on peut appeler la sphère intérieure, l’expérience en première personne: ce que c’est que d’éprouver quelque chose. Mes publications.

http://www.philipmaulion.com/2018/09/qu-est-ce-que-la-realite-et-le-progres-scientifique.html: Qu’est-ce que la réalité et le progrès scientifique ?

https://www.futura-sciences.com/sciences/videos/monde-il-ecrit-langage-mathematique-6338/#xtor=EPR-55-%5BVIDEO%5D-20190605-%5BVIDEO-Le-monde-est-il-ecrit-en-langage-mathematique--%5D: La nature est un livre écrit en langage mathématique, dont les lettres sont des triangles, des cercles et d'autres figures géométriques, selon Galilée. Certes pratiques et efficaces pour expliquer les phénomènes, les maths ne sont cependant pas toutes puissantes.

 

 

 

 

 

28 mai 2019

article 4) Perdons-nous connaissance? Troisième partie chapitres 1 et 2

théorie de la connaissance Barrias_La_Nature_se_dévoilant

 

article 4) Perdons-nous connaissance?  

Ma lecture du livre Perdons-nous connaissance? de Lionel Naccache:

 

troisième partie chapitres 1 et 2

bienvenue dans la « société de la connaissance


https://www.agoravox.tv/actualites/societe/article/comment-passer-de-l-information-a-24993

"L’ouvrage passionnant de Lionel Naccache pourrait bien atteindre son objectif et devenir le "manifeste de la connaissance" du 21ème siècle. Un siècle où il va falloir réveiller un peu ces neurones qui se laissent bercer par la houle de l’information. Pour bâtir la société de la connaissance, il va falloir se jeter à l’eau. Ce qui revient à apprendre à nager. Et même plus. Cette eau doit nous pénétrer et nous transformer. A chaque nouvelle connaissance, nous ne sommes plus les mêmes. De quoi frémir de plaisir mais aussi de crainte".

 

 

 

http://www.centrebethanie.org/2016/09/l-arbre-de-la-connaissance.html

 

 

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Lionel Naccache  "Perdons-nous connaissance?". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que je souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

 Je livre ici "ma lecture" du livre Perdons-nous connaissance? de Lionel Naccache: c'est-à-dire perdons-nous le sens de ce qu'est la connaissance (philosophie) alors que nous nous autoproclamons " société de la connaissance "? Aujourd'hui, la connaissance ne fait plus peur à personne, alors que depuis trois mille ans notre culture occidentale n'a cessé de la décrire comme vitale et dangereuse. Oui, dangereuse, qui s'en sou-vient encore? Cette rupture avec notre héritage constitue-t-elle un progrès ou une régression, une chute ou une ascension? La Mythologie et la Neurologie, sources de "connaissance de la connaissance", nous offriront de précieuses clés pour résoudre ce paradoxe inédit dans l'histoire de la pensée". 

1) Préambule: Pourquoi cette question "Perdons-nos connaissance?" alors que nous avons cette merveilleuse faculté qui nous semble aller de soi, la capacité de connaître ce que nous ne connaissions pas encore à l'instant qui précédait. Notre société s'autoproclame en effet "société de la connaissance" comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Et pourtant, depuis les origines de notre culture, la connaissance est représentée comme un danger, un "poison vital". Elle serait porteuse d'un certain danger existentiel qui a imprégné notre culture depuis plus de 3 000 ans jusqu'à l'époque moderne avec le siècle des Lumières que Bertrand Vergely a appelées "obscures Lumières", et dont j'ai présenté ma lecture dans l'article de mon blog. Ce danger multi-millénaire s'est exprimé dans trois grands mythes qui ont façonné notre civilisation. 

Un rapide résumé de mes précédents articles:

Dans l'article 1, nous avons vu: Chapitre 11-1) Adam et Ève face à l'arbre de la connaissance. 1-2) Le tragique destin d'Icare1-3) L'allégorie de la caverne de Platon. 1-4) La figure de Faust.

Chapitre 2: 2-1) La connaissance menace Athènes l'éternelle2-1-1) I comme Icareretenons que Icare vient de nous enseigner que connaître sans limites est une démesure  condamnable et dangereuse. Cette menace ainsi stigmatisée semble engager l'individu dans son rapport personnel et solitaire avec la connaissance. 2-1-2) L'homme qui en savait trop. Pour Platon et Socrate, l'homme de connaissance serait l'inévitable victime de la violence du groupe qui l'entoure. Icare nous montrait les risques du rapport de l'individu face à la connaissance. Ici, Platon nous indique que l'homme qui connaît est également vécu comme une menace par ses congénères et que cette menace conduit à la disparition inéluctable de celui qui connaît, incapable de transmettre son savoir. Cela conduit à la préservation de l'ignorance, le fondement et la garantie de d'une certaine forme de paix ou de confort social. 

2-2) La connaissance menace Jérusalem: 2-2-1) Du paradis perdu au Pardes retrouvé. Le Pardès (Kabbale) "est un lieu où l'étudiant de la Torah peut atteindre un état de béatitude. Ce terme est tiré d'une anecdote philosophique et mystique qui trouve une explication dans le Pardes Rimonim du Rav Moshe Cordovero. Celui-ci prend l'image de quatre rabbis (Elisha ben Abouya, [Rabbi] Shimon ben Azzaï, [Rabbi] Shimon ben Zoma et rabbi Akiva) pénétrant un verger mais dont les "niveaux" respectifs de pénétration du sens des Écritures ne sont pas équivalent. 2-2-2) Vie et destin de quatre talmudistes en quête de connaissance 2-2-3) Vie et destin de quatre talmudistes en quête de connaissance suite: le cas de rabbi Akiva -La connaissance? Une vraie boucherie! ConclusionA ses amis qui lui recommandaient de de se protéger et de suspendre l'enseignement de ses connaissances à la jeunesse de Jérusalem, Rabbi Avika répondait par une parabole: "Un renard, voyant un poisson se débattre pour échapper aux filets des pêcheurs, lui dit "Poisson, mon ami, ne viendrais-tu pas vivre avec moi sur la terre ferme?" Le poisson lui répond: "Renard, on te dit le plus sage, mais en réalité, tu es le sot des animaux. Si vivre dans l'eau qui est mon élément m'est difficile, que crois-tu qu'il en serait sur la terre?" Ce que l'eau est au poisson, la Torah l'est à Akiva. La connaissance semble ici prendre l'aspect de ce "poison vital". N'y a t-il pas ici une impression de déjà-vu? Les allégories sur la connaissance s'avèrent d'une troublante convergence entre Athènes (aux chapitres 2-1-1 avec Icare et chapitre 2-1-2 avec Platon et Socrate) et Jérusalem. Le mythe d'Icare se rapproche des dangers d'une trop grande proximité de l'individu avec la connaissance à laquelle répondent les sombres péripéties de Ben Azaï, Ben Zoma et A'her dans le jardin du Pardès et celles d'Adam et Eve dans le jardin d'Eden. Par contre, à l'allégorie platonicienne de la caverne, qui, comme  on l'a vu, représente la violence du groupe social à l'encontre de ceux qui répandent leur connaissance "corrosive pour la jeunesse" comme Socrate, répond le tragique destin de Rabbi Akiva, qui ne cessa pas, ce que Tumus Rufus lui fit payer très cher, de "corrompre la jeunesse de Jérusalem". On voit donc avec Lionel Naccache que ce n'est pas seulement dans les histoires que la connaissance tue !

Avec mon mon article 2 nous avons vu comment après la Grèce et Jérusalem, la connaissance menace outre-Rhin avec Johann Georg Sabellicus Alias Docteur Faust.

Quelle que soit la version exacte du mythe, Sybellicus, alias Faust, n'avait certainement qu'à s'en prendre à lui-même. Il était fin lettré, alors n'aurait-t-il pas pu ou dû relire la mythologie grecque et les récits allégoriques de la Bible et du Talmud, ou même faire attention aux best-sellers médiévaux se demande L. Naccache? En particulier, le Manuel des Inquisiteurs n'expliquait-il pas, sans aucune équivoque possible, "qu"il ne faut point savoir plus que de mesure, il ne faut ni trop savoir, ni s'abrutir. Par conséquent, nous ne devons pas en savoir plus qu'il ne faut." C'est probablement le pont le plus précieux qui nous permet d'établir une continuité directe entre les considérations plus antiques que nous avons examinées sur le pouvoir mortifère de la connaissance et notre époque actuelle. Dans la version moderne, Thomas Mann, l'une des figures les plus éminentes de la littérature européenne de la première moitié du xxe siècle, qui est considéré comme un grand écrivain moderne de la décadence, nous présente le Doktor Faustus (Adrian Leverkhün), dont l'existence sera marquée par l'audace (Khün en allemand) et qui, comme Nietzsche, braverait la folie. A la fin du récit, il est victime de son propre désenchantement, qu'il pousse dans un cri ultime dans "le chant de douleur du Docteur Faustus". Il est victime de sa croyance en un ordre caché de la musique et de la connaissance, qui vont le conduire à la plus horrible des découvertes: le néant, l'absence de signification du monde et de nous-mêmes. "Lorsque son neveu adoré, l'adorable Nepomuk, "dernier amour de sa vie", meurt d'une méningite cérébro-spinale foudroyante dans d'horribles souffrances, Leverkhün atteint l'étape ultime de son voyage. Le monde est un non-sens. Tel est l'ultime cadeau de la connaissance. Il peut alors mourir dément, atteint de paralysie générale..."

J"ai terminé et conclu "ma lecture" de cette première partie du livre (que j'ai exprimée dans ces articles 1 et 2) par le chapitre 2 de l'article 2 : "Des mythes à la réalité ou l'art de la mauvaise solution".

-Dans l'antiquité le cloisonnement était "la mauvaise solution" antique au problème de la connaissance.

-Au moyen-âge, l'Europe a fait un autre choix. Sa "mauvaise solution" fut celle d'un obscurantisme religieux fondé sur la peur, peur de la mort et de l'enfer, la dichotomie bien-mal et sur le mécanisme de rédemption par la soumission à un discours religieux qui a stérilisé la pensée pour les masses incultes. 

-La révolution des Lumières s'oppose à l'obscurantisme médiéval ("?") et aboutit à la tentative de débarrasser la connaissance des barrières que les périodes précédentes avaient avaient érigées. -Enfin, nous rencontrons les idéologies du XXè siècle marquées par deux régressions majeures, le nazisme et le communisme où la connaissance devient totalement asservie à l'idéologie et aux objectifs militaires, politiques, raciaux, sociaux de ces régimes. 

-Finalement, mythes et réalité, même combat, même message: pendant plus de 3000 ans, la connaissance a été vécue comme un poison vital mais, désormais nulle menace à connaître ne semble plus habiter les discours dominants de nos sociétés, la connaissance ne poserait plus aucun problème au contraire? Vraiment?

-Ou bien... Il faudrait plutôt considérer l'autre hypothèse: la connaissance aurait conservé l'essentiel de ses menaces. Elle serait toujours mortifère, pour l'individu, pour le groupe social et pour le couple. Si tel est le cas, il faudrait alors expliquer pourquoi notre discours actuel ne contient aucun signal d'alarme ni aune zone d'ombre. Serions-nous capables de nous autoproclamer "sociétés de la connaissance" sans nous mettre en garde contre ses effets nocifs? Ce serait sans aucun doute tenir un discours "bonasse" inspiré de la méthode Coué, sans nous rendre compte de son inadéquation au réel de son caractère profondément erroné.

-Alors, comment procéder pour avancer? 

mon article 3 a été axé sur La dimension fabulatrice de notre activité mentale. Pour prendre conscience de cette couche de fiction, une première voie peut nous y aider, la réflexion philosophique. Avec Kant, on commence par distinguer le "phénomèneet le "noumène". Cette voie est empruntée par les courants de la phénoménologie, avec par exemple la conscience selon Husserl ou LévinasUne seconde voie est celle de la neuropsychologie La réflexion philosophique peut nous y aider. Dans un ouvrage précédent, le nouvel inconscientLionel Naccache "nous invite [...] à une nouvelle odyssée, placée sous les auspices des neurosciences de l’esprit. C'est une découverte récente de la neuropsychologie que l'on pourrait appeler avec Nancy Hustonla dimension "fabulatrice" de notre activité mentaleEn effet, notre perception consciente ne se déroule pas en deux temps comme semble l'indiquer le site scienceseravenir.frLétude de malades neurologiques a joué un rôle fondamental avec la description des sanyètes qui dévoilent et mettent en évidence les fictions-interprétations-croyances qui sont beaucoup plus difficiles à déceler chez des individus qui n'ont pas ces lésions cérébrales. Ces exemples tirés de la clinique permettent de proposer une définition de l'acte de connaissance. Cet acte met en scène trois unités, le sujet X tel qu'il était et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y, cet objet Y tel qu'il existe dans le monde extérieur au sujet et enfin le sujet X', le sujet tel qu'il est devenu après avoir assimilé l'objet Y. Au chapitre 2, nous avons vu que nous interprétons et nous croyons, donc "nous sommes". Mais quel lien cela a t-il avec la connaissance, le sujet de départ du livre? En philosophie, "la connaissance est l'état de celui qui connaît ou sait quelque chose. Elle implique le sujet, rouage essentiels de la condition humaine auquel ce détour neurologique permet d'accéder. Nous sommes des êtres pétris de fictions et de croyances. Dès que nous prenons conscience d'une information, que nous faisons connaissance avec elle en prenant connaissance d'elle, nous l'interprétons et l'incorporons dans des constructions fictionnelles. C'est la couche des représentations évoquée par Kant et Husserl. Nous sommes des êtres pétris de fictions et de croyances. Dès que nous prenons conscience d'une information, que nous faisons connaissance avec elle en prenant connaissance, nous l'interprétons et l'incorporons dans des constructions fictionnelles. Donc toute réflexion sur la connaissance et sur le sujet qui en est l'acteur, doit prendre en compte cette dimension de la fiction dans laquelle s'enracine notre subjectivité. Pas de connaissance sans sujet, donc sans système de fictions-interprétations-croyances!

 

2) Bienvenue dans la "société de la connaissance".

C'est ainsi que débute la troisième partie du livre de Lionel Naccache:

 

 

 
Troisième partie

MALAISE CONTEMPORAIN DANS LA CONNAISSANCE

CHAPITRE PREMIER - Bienvenue dans la « société de la connaissance

 

      2-1) Introduction. Le paradoxe de la société de la connaissance et de ses brûlures.

Nous venons de voir dans le chapitre 3-1) de mon article 3) que

L'acte de connaître met en scène trois entités:-le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y-L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance.-Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises. 

Et Lionel Naccache ajoute: "Nous disposons d'une réponse claire et tranchée à la question de l'actualité des menaces de la connaissance. Plus encore, nous avons proposé une explicitation de l'essence même de ces menaces, d'où il ressort que, telles les deux faces d'une médaille, la connaissance nous expose à certaines menaces du fait même qu'elle nous offre dans le même temps la possibilité unique d'enrichir notre identité".

Alors que l'actualité en ce début 2019 pose de plus en plus de questionnements, ma lecture du livre va maintenant porter sur notre rapport actuel à la connaissance qui constitue encore une énigme, car, si la connaissance constitue un danger existentiel constitutif de son essence, pourquoi et comment sommes-nous devenus les premières générations de l'histoire de a culture occidentale à ne plus prendre conscience de la menace que représente la connaissance, alors que l'avenir de l'humanité semble menacé? Pourquoi et comment cette composante qui était présente à nos côtés depuis les récits bibliques et mythologiques antiques a t-elle disparu de notre discours contemporain? Sommes-nous devenus aveugles et insensibles? C'est que les "mauvaises solutions" imaginées au fil des siècles, que nous avons évoquées, ont perdu leur attrait et leur puissance, et sont aujourd'hui explicitement condamnées par les sociétés occidentales, même si certaines resurgissent trop souvent. Nous avons vu que c'étaient le cloisonnement de la connaissance, l'obscurantisme religieux, la censure politique ou la manipulation idéologique des esprits. Et maintenant nous faisons l'apologie de la connaissance comme jamais nulle société humaine ne semble l'avoir fait! Existerait-il une "mauvaise solution" contemporaine ainsi qu'un lien entre toutes ces "mauvaises solutions"? Nous allons maintenant essayer de découvrir, ce

 MALAISE CONTEMPORAIN DANS LA CONNAISSANCE.

Nous vivons en effet un malaise inédit dans l'histoire de notre culture occidentale, qui se manifeste par un paradoxe entre d'une part un discours apologétique et univoque sur la connaissance ("nous sommes une société de la connaissance!") et d'autre part, la constatation que partout la connaissance continue de nous infliger les multiples brûlures dans chacun de ses champs d'action (brûlures de la connaissance amoureuse, familiale ou médicale, de la connaissance sociale ou médiatique et encore et toujours, brûlures de la connaissance scientifique qui continue à déstabiliser nombre de croyances individuelles et collectives très profondes). 

     2-2) « Nous sommes la société de la connaissance » 
La stratégie de Lisbonne en 2000: 
 L'objectif de cette stratégie fixé par le Conseil européen de Lisbonne est de faire de l’Union européenne « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde d'ici à 2010, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale1 » [...] À mi-parcours, en 2004–2005, l'analyse de la stratégie de Lisbonne a montré que celle-ci avait été jusqu'alors un échec parce que les États membres n'ont pas tenu leurs engagements pris selon la méthode ouverte de coordination, non contraignante. La stratégie a été recentrée en 2005 sur la croissance économique et l'augmentation de l'emploi." Elle semble avoir échoué , mais adopté en juin 2010, surgit le nouveau projet, avec trois axes de la stratégie Europe 2020

 visant une « croissance intelligente, durable et inclusive », est organisé autour de trois axes: l’innovation, l’accroissement du taux d’emploi, la durabilité de la croissance.

Apparemment, en ce mois de mars 2019, le renouveau n'est pas au rendez-vous.(Krach mondial : le fiasco de l’euro va faire mal). Pourtant, en France, jamais les citoyens français n'ont été aussi diplômés, ni l'âge d'entrée sur le marché du travail n'a été si tardif ni le nombre d'années d'étude aussi élevé qu'il ne l'est aujourd'hui. Les partis politiques eux-mêmes ont affiché le rôle majeur et vital de la connaissance (*le texte de la convention UMP d'octobre 2006 -Société de la connaissance : la nouvelle frontière, *le parti socialiste défend en 2008 l'idée d'une société de la connaissance ouverte, *et le PCF "Vers une société de la connaissance partagée". L'Institut d'Etudes Européennes de ULB a dédié l'année 2018/2019 à l’Europe de la Connaissance.

Ainsi, "nous sommes la société de la connaissance". chacun d'entre nous,"Diderot" en puissance, est invité à déposer sa contribution dans cette oeuvre collective qui va de wikipedia au site Gallica de la Bibliothèque nationale. Plus de deux siècles après les Lumières, notre époque confirme son non au cloisonnement, non à l'obscurantisme, non aux censures de toutes sortes. On assiste à l'explosion des supports et des formes de média, papier ou TV, radio, web... avec une multiplicité des horizons et des modalités de transmission et d'échange d'informations dans les temples modernes du savoir où sont célébrées leurs grands-messes (les "cités de la réussites", l'Université de tous les savoirs", l'UIP...). Mais on constate de plus en plus que personne ne semble plus faire mention de "menaces ou de risques" propres à la connaissance, bien au contraire, même si on constate des "fractures dans la société de la connaissance", et qui laisse apparaître également de nouvelles inégalités,.selon la revue Hermes. Mais ici encore, on ne fait pas mention que le risque soit dans le fait de connaître, comme cela était présent à nos côtés depuis les récits bibliques et mythologiques antiques. Nous sommes dans une société de la connaissance, terme qui est réapparu récemment en subissant une double réduction de cette économie du savoir qui apparaissait dans les années 1990 et confirmée par la stratégie de Lisbonne en 2000. Mais quelles valeurs associons-nous à cette devise moderne? 

     2-3) Comment est née cette "société de la connaissance"?

L'expression "société de la connaissance" succède à celle de "société de l'information", que la sociologue Daniel Bell introduisit pour la première fois, dans les années 1970, dans un ouvrage intitulé "vers la société postindustrielle". On assiste à la valorisation de ce ce qui permet la maîtrise de l'information et des connaissances théoriques avec un rejet des discours idéologiques qui deviendraient superflus. Comme l'explique le livre de Jean Staune "les clés du futur" au  CHAPITRE  9 (MODERNITE, POST-MODERNITE ET TRANS-MODERNITE, la modernité est morte mais elle ne le sait pas encore. Ce ne sont ni les outils industriels, ni les croyances idéologiques qui primeront dans cette nouvelle économie disait Daniel Bell, mais les services fondés sur la connaissance, où l'information deviendrait une valeur suprême. Il Faudra attendre 1990, note Sally Burch, pour que cette conception visionnaire trouve un écho important (voir le livre Enjeux de Mots). Cela correspond au développement d'internet et des technologies de l'information et et à la fin de la guerre froide et à l'effondrement du bloc soviétique. Cette notion est alors mise à l'ordre du jour du G7 puis du G8 et intéresse la Communauté européenne, l'OCDE, l'ONU...D'autres variantes sont proposées comme la "société en réseaux" de Manuel Castells ou la "société de l'intelligence" proposés par André Gorz
En parallèle avec ce concept, apparaît le terme et le concept de "société de la connaissance", pierre angulaire de la "société du savoir", dans des milieux universitaires Américains, expression adoptée par Abdul Waheed Khan (
Sous-Directeur général pour la communication et l'information de l'UNESCO de 2001 à 2010). Sally Burch insiste: "Alors que je considère que le concept de "société de l'information" est lié à l'idée d'innovations technologiques, le concept de "sociétés du savoir" inclut une dimension de transformation sociale, culturelle, économique, politique et institutionnelle, ainsi qu'une perspective plus pluraliste et développementale . À mon sens, le concept de "sociétés du savoir" est préférable à celui de "société de l'information" car il rend mieux compte de la complexité et du dynamisme des changements en cours. (...) les connaissances en question sont importantes non seulement pour la croissance économique, mais également pour l'autonomisation et le développement de tous les secteurs de la société.”  Mais c'est la "société de l'information", qui est la véritable révolution sociétale, car, sans la révolution technologique et la ruine idéologique qui ont donné naissance à la société de l'information, une société de la connaissance n'aurait pas pu être proclamée. Mais alors, qu'est-ce qui distingue  les deux? C'est, comme nous l'avons déjà vu, la prise en compte du sujet. L'expérience de la connaissance est la relation d'un sujet, avec ses croyances, son identité, avec des données, des objets, c'est un jeu d'informations extérieures au contenu de sa conscience. On sait que c'est ce qui a donné naissance à la  phénoménologie husserlienne pour laquelle la conscience est par nature intentionnelle: elle ne peut pas être isolée de l'objet qu'elle vise. Elle n'est pas intransitive, on est toujours conscient de quelque chose, d'un contenu auquel on n'accède que qu'à travers une relation subjective avec l'objet. Il existe certes, mais seulement par le truchement de notre subjectivité. Il est illusoire d'exclure celle-ci de l'expérience subjective d'une définition de la connaissance qui se concentrerait exclusivement autour des objets du savoir (des informations visées par le sujet). Une société de l'information n'est pas une société de la connaissance.

    2-4) Le paradoxe de la transparence.
Toutes les informations renferment intrinsèquement une certaine quantité de données objectives, quelque soit leur contenu précis, qu'on y accède ou non et cela n'affecte en rien leur contenu propre. Cette valeur informationnelle intrinsèque ne dépend donc pas du sujet. Il devient donc logique et légitime, pour une société de l'information de se placer sous le principe de "l'absolue transparence". 

Mais, attention! Ainsi définie, cette société fait abstraction des sujets que nous sommes, avec nos systèmes de fictions-interprétations-croyances respectives. Nous sommes ainsi soumis à un "grand écart" souvent douloureux, entre les aspirations de la société de consommation et sa nécessité de transparence la plus totale et les nombreux motifs de résistance de notre psychisme qui est orienté, sinon gouverné par la stabilité de nos croyances subjectives. C'est cette tension qui est à l'origine de notre discours ambivalent et paradoxal vis à vis de la transparence. Notre tension entre l'apologie quasi illimitée de la transparence et les brûlures qu'elle occasionne quotidiennement se manifeste dans le "malaise contemporain dans la connaissance" qui apparaît  dans le titre de ce chapitre 2. Nous savons qu'au cours de l'histoire, l'absence de transparence dans les vies affectives, sociales, politiques et économiques a servi à protéger des intérêts corrompus, des inégalités masquées ou de nombreuses forfaitures L'opacité côtoyait la censure. Mais aujourd'hui la transparence est devenue la règle, que ce soit dans la sphère publique, dans les opérations financières, dans les prises de décision politiques, localement ou au niveau national. On filme tout, jusqu'au conseil des ministres sans que cela choque, bien au contraire. Mais c'est dans la sphère privée la transparence devient une exigence de plus en plus importante. Nous exigeons de pouvoir tout voir, sans aucune censure: transparence des salaires, des biens des personnes publiques, des histoires de famille, des origines, des adoptions, des dons de sperme...du couple et de l'alcôve et évidemment transparence médicale absolue. La technologie permet maintenant de tout voir, partout, ce qui se passe chez autrui, dans l'intimité et chacun peut devenir un spectacle de voyeurisme télévisuel où nous avons l'illusion de voir la "vraie vie", de "vraies personnes", une télé-réalité où se confondent réel et virtuel. Ceci est accentué par les innombrables caméras de surveillance, qu'elles soient dans les rues et tout notre environnement immédiat ou non, orientées vers les autres ou bien nous-mêmes. C'est une levée généralisée de tous les secrets, propre à notre société contemporaine. L'émergence de ce désir de transparence, contrairement à de nombreux pays, n'a pas été développé et mis en pratique à l'issue d'une longue période de dictature comme l'avait été l'URSS.en 1985, sous le signe de la glasnost (ce qui veut littéralement dire "transparence"). Pourtant, celle-ci nous taraude comme comme elle ne l'avait jamais fait encore alors que nous avons maintenant toutes les facilités techniques pour la mettre en oeuvre. Elle n'est pas sortie de rien comme nous le voyons au cours de la lecture du livre de Lionel Naccache, mais son apologie sans faille à laquelle nous attachons une grande importance est un peu paradoxale, car dans la même temps, nous vivons tous les jours, comme nous le verrons dans le chapitre suivant, les conséquences parfois brûlantes et douloureuses de cette transparence. Notre résistance à la transparence se joue quotidiennement depuis les sphères immédiates et sensibles jusqu'aux plus abstraites. 

On peut noter que l'essai de Pierre Levy Soussanl'éloge du secret figure parmi les critiques du discours apologétique contemporain autour de la transparence (voir Le secret est indispensable et l’illusion, vitale et philosophie-spiritualite.com/cours/echange4.htm: la transparence et le secret par Serge Carfantan)


3) Les brûlures de la transparence (pedagopsy.eu/livre_perdre_connaissance.html chapitre 2)

Nous venons de constater au chapitre précédent que la société de la connaissance à laquelle nous nous identifions ressemble plus à une société de l'information. Nous avons vu aussi en 2-1) que, selon le modèle du triptyque de la connaissance, "l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises". Une société de l'information se préoccupe presque exclusivement de d'assurer la libre circulation, la diffusion et l'échange des Y, sans considération majeure pour les sujets X qui pourtant en sont les citoyens. Dans une telle société, "Y-orientée" vers l'objet, l'absolue transparence de l'information doit devenir un principe incontournable sans que nulle menace ne puisse y être associée. C'est bien ce que claironnent à l'unisson les institutions et organismes qui règlent notre vie politique et les médias bien-pensantes de l'opinion dominante. Mais la connaissance ne devrait pas se limiter à cette circulation des informations. Elle doit incorporer la manière dont le sujet est affecté dans son système de fictions-interprétations-croyances par ces informations. De ce point de vue, l'expérience de la connaissance est toujours susceptible de menace, comme par le passé (voir mes articles 123), menace du sujet dans son identité. 

     3-1) Pour vérifier cette prédiction, Lionel Naccache recherche des situations qui nous révéleraient la manière dont des sujets peuvent être mis à l'épreuve, voire brûlés dans leur chair par la transparence de l'information. Ces "situations limites" vont jouer un rôle comparable à celui des malades neurologiques que nous avons vu avec mon article 3 au chapitre 1 (1-2) Neuroscience-fiction) et au chapitre 2 (Nous interprétons et nous croyons, donc nous sommes). En même temps qu'elles sous-tendent chacune de nos expériences de sujets conscients, elles nous montrent comment nous sommes inévitablement affectés par les informations que nous recevons même si nous ne sommes pas brûlés. Seulement, il est facile de s'en rendre compte quand ça brûle. Pour les décrire, on peut partir du centre qui constitue notre identité propre en traçant des cercles qui incluent nos relations les plus intimes en gagnant de proches les relations les plus éloignées voire celles  qui nous sont inconnues. Un des premiers cercles est celui des brûlures de la transparence du sentiment amoureux. En embrasant et consumant notre existence, il peut ne laisser que des cendres dans un horizon de désespoir et de non-sens. Dans un second cercle, les secrets de famille peuvent nous exposer au péril d'énigmes dépourvues de solutions; savoir ou ne pas savoir? L'écheveau est presque indémêlable entre dans une histoire familiale qui utilise presque indistinctement le réel des fils de l'événement factuel et tranché et le récit imaginaire qui s'affranchit de la réalité, intègre et raconte une autre réalité, psychique, qui ne se superpose pas à la précédente. C'est un impitoyable et explosif écheveau pour celui qui, dans la confusion, saisit le fil du fantasme en déclarant la mise au jour d'un événement caché et alors, boum! Mais ne pas chercher à savoir peut soumettre le fonctionnement de la cellule familiale à un lent et inexorable processus de déflagration silencieuse. Un troisième cercle est celui des secrets d'esculape. Il concerne les secrets du diagnostic et du pronostic médical (Transparence en médecine, quels enjeux?). Savoir? Dénier? Ne pas vouloir savoir ou ne plus vouloir savoir? Demander à savoir tout en implorant en fait de demeurer dans l'ignorance? La loi sur la transparence de l’information médicale enfin en vigueur ! Les souffrances de la transparence sont de plus en plus identifiées et leur prise en compte officielle s'inscrit jusque dans les programmes du concours de l'internat (ECN).Que le malade (ou ses proches dans certaines conditions) ait le droit de savoir (ou de ne pas savoir) est un droit fondamental et une exigence éthique. Puis, au-delà de ces trois cercles, on trouve les cercles de l'information, démesurément allongés par le truchement des médias. La transparence devient telle qu'on croit pouvoir savoir (en toute innocence précise L. Naccache) ce qui se passe dans un fait divers, dans un conflit ou un événement international, dans les arcanes de la prise de décision politique. On s'imagine que les secrets de la raison d'état n'auraient plus de raison d'être. Pourtant, à l'heure de la prétendue parfaite transparence, il n'est pas difficile de constater que l'accès à certaines informations dites "sensibles" demeure extrêmement problématique, ceci en parfaite contradiction avec le discours de façade des institutions qui ne cessent pas de condamner toute forme de censure et de louer les bienfaits de la transparence absolue. Il n'est qu'à citer l'exemple de ce président de la République qui institua le droit des citoyens à connaître la santé de leur dirigeant quelques mois avant de s'apprendre atteint d'un cancer durant plus d'une dizaine d'années. (forme de censure qui vise à protéger cyniquement le pouvoir plutôt que la protection des citoyens-sujets qui en font les frais, contre une brûlure de la transparence). Cette forme d'occultation vise également à une autre fonction: la préservation du confort de nos croyances; c'est à dire ne pas informer les sujets que nous sommes de la réalité tout en prétendant le faire, ce qui permet de demeurer entourés de nos fictions familières. Mais de plus en plus, la violence est exposée et décortiquée de façon exhibitionniste dans les média et nous sommes soumis  des flots d'anxiété de confusion  et d'interrogation (qui confinent souvent à la psychose) dans les informations en temps réel au plus près de ce qui est présenté comme la réalité et la vérité, même si ce n'est pas dans ces actions seules que les situations peuvent être expliquées et comprises. L'information devient de plus en plus manipulée par l'utilisation de l'émotion qui occulte souvent le sens critique, le discernement et l'analyse. On est alors confronté à l'ineptie d'un discours décomplexé, béat ou cynique à propos de l'évidence et de l'innocuité prétendue de la "transparence" dans nos sociétés.

          3-2-1 Première situation présentée par Lionel Naccache: le jeune B. est-il conscient? voir pages 132 à 135.

C'est l'histoire d'un jeune homme de 20 ans victime d'un grave traumatisme crânien suite à un accident de motocyclette et qui tombe dans un profond coma. Deux ans plus tard B. est toujours dans le même état. Son cœur bat normalement, il respire seul sans respirateur artificiel, il est nourri par sonde gastrique. Ses parents avaient perdu en quelques années leurs deux premiers enfants et B. est leur petit dernier. Il est vivant, mais est-il conscient? Les parents veulent savoir. Continue-t-il à faire l'expérience d'une vie mentale à leur insu? Continue-t-il à penser et à ressentir leur présence? La transparence est vitale, et L. Nacache, qui a été confronté à des cas comme celui-ci, se bat pour être capable de la proposer aux familles et aux équipes soignantes, mais ne la considère pas comme inoffensive, au contraire. En effet, si B. est dans un état végétatif et si les mots prononcés et les caresses prodiguées par sa mère (et dont elle espère beaucoup) lors de ses visites quotidiennes ne sont pas consciemment ressenties par B., est-il si évident de communiquer le résultat de l'examen clinique approfondi et l'enregistrement des réponses électriques de son cerveau et d'en informer les parents et surtout la mère qui semble persuadée qu'il est conscient, se demande Lionel Naccache? (son équipe de recherche participe, avec d'autres, à la mise au point de nouveaux tests neuropsychologiques qui permettent de détecter un fonctionnement conscient en observant l'activité du cerveau et sans dépendre des réponses verbales et comportementales du malade)   voir https://www.pnas.org/content/106/5/1672 et  http://sfnrcongres.net/archivesite/www/2015/pdf/presentations2015/Vendredi-10-Avril/AUDITORIUM/15h00-Rohaut.pdf). 

Cette situation extrême met en évidence le fait que la connaissance est avant tout l'affaire des sujets qui en font l'expérience. Et face à des situations comparables qui vient d'être décrite, les réactions des sujets sont très variables et parfois imprévisibles. Si nous en revenons au cadre théorique (voir chapitre 2-1) "l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises"), nous pouvons réaliser que ces cas limites de confrontation avec la souffrance ressentie pour un être proche donnent la démonstration qu'une même information, qui peut être tragique, ne conduit pas à une expérience similaire pour tous les sujets "X" qui la reçoivent. Les connaissances ne sont pas échangeables. L'expérience de chacun se distingue de celles des autres. Connaître l'objet "Y" dépend ici du sujet "X" et parle de la connaissance de "Y" sans prendre en compte qui est "X" est une absurdité. Dans des situations médicales difficiles, l'existence des schémas de fictions-interprétations-croyances ne ne sont pas des concepts abstraits ou des conjectures hasardeuses, mais des évidences qui peuvent se manifester avec violence dans nos réalités tangibles. Cela est moins apparent dans d'autres moments de nos existences, mais notre mode de fonctionnement n'y est pas radicalement différent. Dans cette forme de transparence, l'annonce diagnostique est un moment crucial de la prise en charge d'un malade, moment fondateur à la fois du vécu de sa maladie, et de la qualité de confiance établie avec son médecin. Lionel Naccache nous dit qu'il n'applique en aucun cas une recette ou un protocole codifié. Cette annonce, ou cette non-annonce, avec toutes les formes de discours intermédiaires, résulte de la prise en compte de qui sont ces "X" qui lui font face et dépend de leurs attentes. Un autre cas, encore plus délicat et complexe, et qui défraye la chronique en mai 2019, et celui de Vincent Lambert et de son coup de théâtreLa cour d'appel de Paris "ordonne à l'Etat français (...) de prendre toutes mesures aux fins de faire respecter les mesures provisoires demandées par le Comité international des droits des personnes handicapées le 3 mai 2019 tendant au maintien de l'alimentation et l'hydratation de Vincent Lambert. Ce cas, ultra médiatisé provoque la passion, et le déchirement des familles. C'est un débat de société, qui ré-ouvre le débat sur l'euthanasie et divise alors la société. Il semble être, dans le cadre des « lois éthiques » et de l'éthique publique; un défi pour le droit. Ne nous trouvons nous pas dans la vision que propose Jean Staune (voir aussi Staune) dans "explorateurs de l"invisible", et "les clés du futuravec l'extraordinaire mutation que connait notre époque et ses 5 révolutions -scientifique, technologique, managériale, économique, sociétale- qui bouleversent tous nos repères traditionnels? On rejoint aussi la question des indécidables et des conséquences du théorème d'incomplétude de Gödel. 

 [Il n'y a rien de plus rationnel, de plus logique, de plus formel qu'une démonstration mathématique. Alors, comment une démonstration mathématique pourrait-elle faire éclater "le paradigme même de la rationalité?" En démontrant de l'intérieur des mathématiques les limites des mathématiques; en démontrant logiquement les limites de la logique! C'est le paradoxe du barbier qui permet d'appréhender cette limite que le théorème de Gödel a formalisée ( S’il se rase lui-même, alors il ne respecte pas son enseigne: il raserait quelqu'un qui se rase lui-même. S’il ne se rase pas lui-même, alors son enseigne ment: de ce fait, il ne raserait pas tous les hommes du village). C'est aussi le cas du paradoxe du bibliothécaire. Pour classer "tous les livres" en deux catégories, on peut décider de faire une pile avec les ouvrages qui contiennent une référence à eux-mêmes (comme voir page x du même ouvrage). L'autre pile sera constituée d'ouvrages qui, comme souvent dans la plupart des romans, ne font jamais référence à eux-mêmes dans le corps de leur texte. On met alors chaque livre dans une pile ou l'autre, mais on  obtient alors deux nouveaux ouvrages, la catalogue (1) des livres qui se citent eux-mêmes et le catalogue (2) de ceux qui ne se citent pas eux-mêmes. Maintenant, prenons le catalogue (2): où le mettre? A priori , on le met dans la catégorie ((2) puisqu'il est pour l'instant un ouvrage qui ne se cite pas lui-même. Mais si on veut qu'il soit complet, il faut inscrire dans la liste des ouvrages qu'il contient sont propre titre: "catalogue des ouvrages qui ne se citent pas eux-mêmes".  Mais voilà qu'il fait alors une référence à lui-même, puisqu'il contient son propre titre! Or ce catalogue ne peut contenir que les ouvrages qui ne font pas référence à eux-mêmes. Peut-on le retirer de cette liste pour le mettre dans l'autre, celle des ouvrages qui se citent eux-mêmes? Non, car si nous retirons son propre titre ("catalogue des ouvrages qui ne se citent pas eux-mêmes", il ne contient plus de référence à lui-même et on ne peut le mettre dans le "catalogue des ouvrages qui contiennent une référence à eux-mêmes", puisque nous venons de retirer cette référence! 

 

     C'est comme une boucle sans fin et il n'y a pas de réponse à la question "où mettons-nous le catalogue des ouvrages qui ne se citent pas eux-mêmes?" Notre catalogue peut être soit cohérent, soit complet, mais pas les deux à la fois. Soit le catalogue est incomplet (s'il y a un ouvrage qui se cite lui-même et dont le titre n'est pas dans le catalogue, cet ouvrage étant le catalogue), soit le catalogue est complet (on y rajoute son propre titre pour le rendre complet), mais il est désormais incohérent. 

La portée du théorème d'incomplétude, de Gödel c'est qu'en démontrant que tout système logique qui contient l'arithmétique renferme une proposition du type "où met-on le catalogue des ouvrages qui ne citent pas eux-mêmes?", qu'on appelle proposition indécidable puisqu'on ne peut pas décider de l'endroit où on met ladite proposition, il implique que que tout système logique humain cohérent est forcément incomplet --->complétude. On peut avoir des systèmes logiques complets, mais ils seront forcément incohérents. ]

Tous ces exemples et décisions illustrent la mise en acte de la transparence médicale. Il est fondamental que de telles connaissances médicales et diagnostiques et pronostiques puissent être délivrées aux patients, et que ce droit soit protégé par le législateur, mais il faut être conscient que de telles informations sont très sensibles, ce que comprend avec évidence quiconque fait l'expérience d'une telle situation. Le discours immédiat autour de la transparence en médecine met rarement en évidence cet aspect, en insistant plutôt sur les bienfaits (pouvoir lire son dossier médical ou récupérer ses IRM), mais, s'il est indispensable que nos droits soient assurés, cela ne règle pas le danger qu'il y a parfois à savoir et certains refuseront de savoir...

          3-2-2) Autre situation, l'intimité amoureuse: chéri, pas de secrets entre nous.

Un second espace de ces brûlures de la transparence est celui de l'intimité amoureuse, cette autre forme de connaissance qui n'en finit pas de fasciner nos consciences. On trouve cette brûlure dans le délire de jalousie et la littérature en fait largement état. Madame Bovary et les lamentations post-bourgeoises enragent de ne pouvoir y échapper. Depuis Simone de Beauvoir jusqu'à Catherine Millet, ce feu de l'intimité conjugale dévoilée consume les esprits. Cette dernière a écrit: « C’est mon grand problème, je regrette beaucoup de ne pas avoir été violée. Parce que je pourrais témoigner que du viol, on s’en sort. » Cette modalité de la connaissance, la connaissance érotique pose son énigme: puis-je aimer l'autre que je vais intimement connaître sans fusionner avec lui dans une identité aux limites floues, fusion qui serait le prélude à ma disparition, à notre disparition individuelle? Devoir mourir à soi pour aimer l'autre? C'est alors qu'une question existentielle se pose: cette perte d'autonomie est-elle symétrique? Est-ce que je risque de me retrouver mort à moi-même alors que l'autre continuerait à vivre pour lui-même, et sans moi? D'où la place de l'adultère dans "les mises en scène de cette angoisse existentielle". Une relation amoureuse n'est certes pas inéluctablement condamnée à ce destin de fusion mortifère, et donc de disparition du sujet, mais le risque est inhérent à "ce jeu des je et des corps. La bourgeoisie française du XIXème siècle en particulier en a dégagé une conduite assez consensuelle qui a valorisé l'objet "socialement observable"; le couple, qui a occulté les sujet et l'intimité des psychés. La fusion y  devient "ils sont Mr et Mme "X", unis par les liens du mariage depuis leur premier baiser jusqu'à leur caveau familial..". Ils peuvent se tromper mutuellement, tous les deux le savoir, mais cela doit disparaître derrière le seul objet qu'ils investissent: l'image sociale de leur couple, vierge de toute tâche, de toute ombre. Leur couple, leur amour, c'est l'icône bourgeoise qu'ils donnent à voir; leurs âmes n'intéressent personne, à commencer par eux-mêmes!  On voit bien la perversité malsaine et hypocrite de cette politique érotique de l'autruche. Cette posture a été disséquée, souvent dénoncée par les écrivains du XIXè siècle. Elle a aussi donné toute sa puissance à la psychanalyse naissante. Mais de nos jour, a-t-on vraiment fait le choix de la transparence? La transparence sur nos intimités saurait-elle nous libérer de la "putréfaction bourgeoise" et nous restituer nos places de sujets (sujets de nos existences)? Les iconoclastes ont commencé par briser ces images et icônes bourgeoises, mais offrent-ils une libération plus joyeuse? Simone de Beauvoir fut l'une des premières femmes à faire, avec Jean-Paul Sartre, ce choix d'une intimité amoureuse qui ne sacrifierait pas l'autonomie des deux amants et en particulier pas celle de la femme. Pas de mariage, pas de vie commune, vie sexuelle non exclusive. C'est l'éloge de la transparence érotique. Ce choix, courageux dans ce qu'il tentait de condamner, s'est-il révélé agréable, aisé et libérateur? En pages 138 à 140, L. Naccache dissèque cette transparence nouvelle avec "l'invitée" de S. de Beauvoir...L'équilibre érotique est instable, tout semble vaciller, chacun se sent menacé dans ses repères. Ce récit psychologique de Simone de Beauvoir est lucide et clairvoyant par sa reconnaissance du destin presque inéluctable de cette aventure de transparence érotique. 

Ne retrouvons-nous pas ici, le thème du danger de la connaissance que nous croyions avoir disparu, comme nous l'avons rappelé en conclusion de l'article 2: "mythes et réalité, même combat, même message: pendant plus de 3000 ans, la connaissance a été vécue comme un poison vital mais, désormais nulle menace à connaître ne semble plus habiter les discours dominants de nos sociétés, la connaissance ne poserait plus aucun problème au contraire?Vraiment? Pourquoi et comment notre discours a t-il pu évoluer si rapidement, en rupture radicale avec tous ceux qui l'avaient précédé? Est-ce la menace qui a disparu ou nos yeux ne la vient-elle plus? Serait-ce un cadeau non intentionnel de notre époque? Cadeau de notre techno-science, de l'émancipation religieuse et sexuelle, de l'évolution des consciences toujours plus avides de transparence et qui toutes valorisent la connaissance? Icare serait-il un ringard? Pourtant, le thème de la connaissance qui tue n'était pas un secret qui ne circulait qu'au sein des cercles protégés et instruits. Comment, en l'espace de quelques dizaines d'années, le paysage intellectuel aurait-il été aussi radicalement transformé? Aurions-nous coupé le cordon avec les mythes et leurs traductions sociales et historiques?                     -Ou bien... Il faudrait plutôt considérer l'autre hypothèse: la connaissance aurait conservé l'essentiel de ses menaces.

Les personnages de "L'invitée" sont Françoise (écrivain) et Pierre (directeur de théâtre), l'invitée étant Xavière. L'implacable description description, clinique et franche, de l'atmosphère dans laquelle la transparence tente de se jouer ici entre Sartre/Pierre et Beauvoir/Françoise est le jeu du tissage entre la fiction et le réel. Xavière n'est autre qu'une élève de Simone de Beauvoir (qui a rejoint le cercle de Beauvoir et Jean-Paul Sartre en 1935, âgée de 19 ans. Elle et sa sœur Wanda ont été fusionnées ensemble), Olga Kozakieviczà qui le roman est dédié. Elle deviendra l'épouse de Jacques Laurent Bost/Gerbert (Gerbert est le personnage avec qui a couché Xavière). C'est "le petit Bost" qu'évoque Simone de Beauvoir quand elle annonce à Sartre en 1938: "Il m'est arrivé quelque chose d'extrêmement plaisant  à quoi je ne m'attendais pas du tout et pourtant, c'est que j'ai couché avec le petit Bostvoici 3 jours [...]. Tout au long de cette existence, d'autres personnages viendront s'intégrer, et souffrir, avec Sartre et Beauvoir dans leur jeu dangereux avec la lumière (de la transparence). En fait, ils sont acculés à une contrainte formelle aussi aliénante, aveugle et étouffante que celle de la bourgeoisie du XIXè siècle. Leur projet de la transparence n'est pas une libération de la puissance d'agir et d'être chère à Spinoza nous précise Laurent Naccache.  

Catherine Millet, 60 ans plus tard, livre à son tour son récit des brûlures inattendues de la transparence érotique, transparence pourtant conçue comme clé de voûte de son expérience amoureuse avec son compagnon, cependant dans un contexte social et intellectuel différent. Elle est devenue icône contemporaine d'un nouveau discours amoureux dans son autofiction "la vie sexuelle de Catherine M (2001), pour lequel l'express évoque "les partouzes d'une intello". Le buzz-litteraire.com, lui, parle du "récit explicite de l’éducation sexuelle et des nombreuses aventures (en particulier « sexualité de groupe ») de la très respectable et intellectuelle directrice du magazine Art Press (une référence dans le milieu de l’art moderne), ouvrage souvent comparé à "My Secret Life" d'Henry Miller". Mais, en 2008, Catherine Millet raconte dans jour de souffrance l'irruption irrépressible de du sentiment de jalousie en découvrant les traces, non cachées des aventures extra-conjugales de son partenaire. Alors, "la femme libre, à la sexualité assumée et affichée, adepte des jeux échangistes, se trouve plongée dans une « crise », elle emploie elle-même le terme. Une crise dans son couple, mais aussi une crise au sens le plus médical du terme, dont ce roman est la manifestation. Confrontée aux affres de la jalousie, Catherine Millet analyse, dissèque, expose ses motivations, ses désirs, ses fantasmes, en une langue d’un classicisme absolu, d’une froideur clinique, le feu des passions pointant sous la glace du style". Ainsi, la vestale contemporaine du "pacte de la transparence" est amenée à nous conduire vers le même constat que Simone de Beauvoir. Ainsi, "d'une putréfaction à l'autre, de l'ombre fétide de la bourgeoisie à la lumière violente du couple "libéré", la connaissance de l'être aimé ne finit pas d'être une histoire dangereuse dont la transparence n'adoucit en rien la menace". 

Conclusion de ce chapitre 3-2-2: Eros se joue de nous, Eros se joue en nous. La transparence extérieure du couple "libéré", de même que "la preuve extérieure" du jaloux, qui est très similaire de façon symétrique, se rejoignent dans leur naïveté et leur violence pour tenter de résoudre, une fois pour toutes, cette énigme d'Eros. Du point de vue du triptyque de la connaissance (-le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire X,X',Y), la connaissance amoureuse correspond au cas limite dans lequel Y, l'objet de la connaissance, est un autre X, un sujet dans lequel le JE plonge tout entier en courant le risque de se fondre à lui, c'est à dire mourir à soi en aimant l'autre. 


4) En conclusion, un résumé de cet article 4

Nous nous avons vu en préambule que nous sommes des êtres pétris de fictions et de croyances. Dès que nous prenons conscience d'une information, que nous faisons connaissance avec elle en prenant connaissance, nous l'interprétons et l'incorporons dans des constructions fictionnelles. Donc toute réflexion sur la connaissance et sur le sujet qui en est l'acteur, doit prendre en compte cette dimension de la fiction dans laquelle s'enracine notre subjectivité. Pas de connaissance sans sujet, donc sans système de fictions-interprétations-croyances!

Dans l'article 1, nous avons vu  Adam et Ève face à l'arbre de la connaissance, la connaissance menace Athènes l'éternelle.avec le tragique destin d'Icare, l'allégorie de la caverne de Platon la connaissance menace Jérusalem (du paradis perdu au Pardes retrouvé. Le Pardès (Kabbale) "est un lieu où l'étudiant de la Torah peut atteindre un état de béatitude".  Et enfin nous avons vu dans mon article 2. que la connaissance menace outre-Rhin avec la figure de Faustc'est à dire Johann Georg Sabellicus Alias Docteur Faust" C'est probablement le pont le plus précieux qui nous permet d'établir une continuité directe entre les considérations plus antiques que nous avons examinées sur le pouvoir mortifère de la connaissance et notre époque actuelle. Dans la version moderne, Thomas Mann, l'une des figures les plus éminentes de la littérature européenne de la première moitié du xxe siècle, qui est considéré comme un grand écrivain moderne de la décadence, nous présente le Doktor Faustus (Adrian Leverkhün), dont l'existence sera marquée par l'audace (Khün en allemand). Cet article conclue: 

-Dans l'antiquité le cloisonnement était "la mauvaise solution" antique au problème de la connaissance.

-Au moyen-âge, l'Europe a fait un autre choix. Sa "mauvaise solution" fut celle d'un obscurantisme religieux fondé sur la peur, peur de la mort et de l'enfer, la dichotomie bien-mal et sur le mécanisme de rédemption par la soumission à un discours religieux qui a stérilisé la pensée pour les masses incultes. 

 -La révolution des Lumières s'oppose à l'obscurantisme médiéval ("?") et aboutit à la tentative de débarrasser la connaissance des barrières que les périodes précédentes avaient avaient érigées. 

-Finalement, mythes et réalité, même combat, même message: pendant plus de 3000 ans, la connaissance a été vécue comme un poison vital mais, désormais nulle menace à connaître ne semble plus habiter les discours dominants de nos sociétés, la connaissance ne poserait plus aucun problème au contraire? Vraiment?

-Ou bien... Il faudrait plutôt considérer l'autre hypothèse: la connaissance aurait conservé l'essentiel de ses menaces. Elle serait toujours mortifère, pour l'individu, pour le groupe social et pour le couple. 

Dans mon article 3, la connaissance est présentée comme une histoire de neuro-science fiction avec une dimension fabulatrice de notre activité mentale. Lionel Naccache semble dire que, puisque l'acte de connaître met en scène trois entités: -le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y -L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance. -Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises",  "Nous disposons d'une réponse claire et tranchée à la question de l'actualité des menaces de la connaissance. Plus encore, nous avons proposé une explicitation de l'essence même de ces menaces, d'où il ressort que, telles les deux faces d'une médaille, la connaissance nous expose à certaines menaces du fait même qu'elle nous offre dans le même temps la possibilité unique d'enrichir notre identité". Mais nous avons alors rencontré les risques de la connaissance. Le premier risque peut s'appeler la mue du "JE". La révision de notre système de fictions-interprétations-croyances peut être si radicale que le "JE" qui en ressort peut ne plus rien avoir à partager avec celui que nous étions jusqu'à présent et il peut devenir un autre, étranger à celui qu'il était. On assiste alors à la disparition du "JE" initial. Le deuxième risque, plus périlleux encore, constitue, pour Lionel Naccache, l'étape ultime de la connaissance, l'épreuve finale qui seule autorise, ou non, la poursuite de l'aventure. C'est la connaissance qui rend lucide le sujet sur son propre compte et qui lui permet de réaliser, une fois pour toutes, que le "JE" est une fiction.
Alors que l'actualité en ce début 2019 pose de plus en plus de questionnements, ma lecture du livre va maintenant porter sur notre rapport actuel à la connaissance qui constitue encore une énigme, car, si la connaissance constitue un danger existentiel constitutif de son essence, pourquoi et comment sommes-nous devenus les premières générations de l'histoire de a culture occidentale à ne plus prendre conscience de la menace que représente la connaissance, alors que l'avenir de l'humanité semble menacé?. Pourquoi et comment cette composante qui était présente à nos côtés depuis les récits bibliques et mythologiques antiques a t-elle disparu de notre discours contemporain? Sommes-nous devenus aveugles et insensibles? C'est que les "mauvaises solutions" imaginées au fil des siècles, que nous avons évoquées, ont perdu leur attrait et leur puissance, et sont aujourd'hui explicitement condamnées par les sociétés occidentales, même si certaines resurgissent trop souvent. C'étaient le cloisonnement de la connaissance, l'obscurantisme religieux, la censure politique ou la manipulation idéologique des esprits. 

Et maintenant nous faisons l'apologie de la connaissance comme jamais nulle société humaine ne semble l'avoir fait! Existerait-il une "mauvaise solution" contemporaine ainsi qu'un lien entre toutes ces "mauvaises solutions"? C'est ce que nous essaierons de découvrir dans cet article 4 que nous avons commencé par Bienvenue dans la "société de la connaissance".qui débute la troisième partie du livre de Lionel Naccache.

Nous vivons en effet un malaise inédit dans l'histoire de notre culture occidental qui se manifeste par par un paradoxe entre d'une part un discours apologétique et univoque sur la connaissance ("nous sommes une société de la connaissance !") et d'autre part, la constatation que partout la connaissance continue de nous infliger les multiples brûlures dans chacun de ses champs d'action (brûlures de la connaissance amoureuse, familiale ou médicale, de la connaissance sociale ou médiatique et encore et toujours, brûlures de la connaissance scientifique qui continue à déstabiliser nombre de croyances individuelles et collectives très profondes). Nous verrons dans un prochain article que nous sommes plutôt dans une société de l'information. Mais la question reste posée: Société de la connaissance ou société de l’information ?

Le paradoxe de la transparence: Toutes les informations renferment intrinsèquement une certaine quantité de données objectives, quelque soit leur contenu précis, qu'on y accède ou non et cela n'affecte en rien leur contenu propre. Cette valeur informationnelle intrinsèque ne dépend donc pas du sujet. Il devient donc logique et légitime, pour une société de l'information de se placer sous le principe de "l'absolue transparence". 

Mais, attention! Ainsi définie, cette société fait abstraction des sujets que nous sommes, avec nos systèmes de fictions-interprétations-croyances respectives. Nous sommes ainsi soumis à un "grand écart" souvent douloureux, entre les aspirations de la société de consommation et sa nécessité de transparence la plus totale et les nombreux motifs de résistance de notre psychisme qui est orienté, sinon gouverné par la stabilité de nos croyances subjectives. C'est cette tension qui est à l'origine de notre discours ambivalent et paradoxal vis à vis de la transparence. Notre tension entre l'apologie quasi illimitée de la transparence et les brûlures qu'elle occasionne quotidiennement se manifeste dans ce qui est désigné comme le "malaise contemporain dans la connaissance". 

Les brûlures de la transparence. La connaissance ne devrait pas se limiter à cette circulation des informations; même absolument transparente. Elle doit incorporer la manière dont le sujet est affecté dans son système de fictions-interprétations-croyances par ces informations. De ce point de vue, l'expérience de la connaissance est toujours susceptible de menace, comme par le passé, (voir mes articles 123), menace du sujet dans son identité. Les cas que nous avons vus vont en progression en partant de notre identité propreUn des premiers cercles est celui des brûlures de la transparence du sentiment amoureux. Dans un second cercle, les secrets de famille peuvent nous exposer au péril d'énigmes dépourvues de solutions; savoir ou ne pas savoir? Un troisième cercle est celui des secrets d'esculape. Il concerne les secrets du diagnostic et du pronostic médical (Transparence en médecine, quels enjeux?). Savoir? Dénier? Ne pas vouloir savoir ou ne plus vouloir savoir? Demander à savoir tout en implorant en fait de demeurer dans l'ignorance? Puis, au-delà de ces trois cercles, on trouve les cercles de l'information, démesurément allongés par le truchement des médias. La transparence devient telle qu'on croit pouvoir savoir (en toute innocence précise L. Naccache) ce qui se passe dans un fait divers, dans un conflit ou un événement international, dans les arcanes de la prise de décision politique. On s'imagine que les secrets de la raison d'état n'auraient plus de raison d'être. Pourtant, à l'heure de la prétendue parfaite transparence, il n'est pas difficile de constater que l'accès à certaines informations dites "sensibles" demeure extrêmement problématique, ceci en parfaite contradiction avec le discours de façade des institutions qui ne cessent pas de condamner toute forme de censure et de louer les bienfaits de la transparence absolue.  Cette forme d'occultation vise également à une autre fonction: la préservation du confort de nos croyances; c'est à dire ne pas informer les sujets que nous sommes de la réalité tout en prétendant le faire, ce qui permet de demeurer entourés de nos fictions familières. Mais de plus en plus, la violence est exposée et décortiquée de façon exhibitionniste dans les média et nous sommes soumis  des flots d'anxiété de confusion  et d'interrogation (qui confinent souvent à la psychose) dans les informations en temps réel au plus près de ce qui est présenté comme la réalité et la vérité, même si ce n'est pas dans ces actions seules que les situations peuvent être expliquées et comprises. L'information devient de plus en plus manipulée par l'utilisation de l'émotion qui occulte souvent le sens critique, le discernement et l'analyse. On est alors confronté à l'ineptie d'un discours décomplexé, béat ou cynique à propos de l'évidence et de l'innocuité prétendue de la "transparence" dans nos sociétés.

Sans revenir sur les brûlures de la transparence évoquées au chapitre 3, rappelons simplement le cas de B. le jeune homme de 20 ans victime d'un grave traumatisme crânien ou celui de Vincent Lambert et de son coup de théâtrequi ré-ouvre le débat sur l'euthanasie et divise alors la société. Cela semble être, dans le cadre des « lois éthiques » et de l'éthique publique; un défi pour le droit. Ne nous trouvons nous pas dans la vision que propose Jean Staune dans "explorateurs de l"invisible", et "les clés du futuravec l'extraordinaire mutation que connait notre époque et ses 5 révolutions -scientifique, technologique, managériale, économique, sociétale- qui bouleversent tous nos repères traditionnels? On rejoint aussi la question des indécidables et des conséquences du théorème d'incomplétude de Gödel. Une autre que situation a été décortiquée au chapitre 3-2-2) avec l'intimité amoureuse: chéri, pas de secrets entre nous et le cas de Simone de Beauvoir vue à travers les personnages de "L'invitée".  Ce sont Françoise (écrivain) et Pierre (directeur de théâtre), l'invitée étant Xavière. L'implacable description description, clinique et franche, de l'atmosphère dans laquelle la transparence tente de se jouer ici entre Sartre/Pierre et Beauvoir/Françoise est le jeu du tissage entre la fiction et le réel. Xavière n'est autre qu'une élève de Simone de Beauvoir (qui a rejoint le cercle de Beauvoir et Jean-Paul Sartre en 1935, âgée de 19 ans. Elle et sa sœur Wanda ont été fusionnées ensemble), Olga Kozakieviczà qui le roman est dédié. Elle deviendra l'épouse de Jacques Laurent Bost/Gerbert (Gerbert est le personnage avec qui a couché Xavière). Tout au long de cette existence, d'autres personnages viendront s'intégrer, et souffrir, avec Sartre et Beauvoir dans leur jeu dangereux avec la lumière (de la transparence). En fait, ils sont acculés à une contrainte formelle aussi aliénante, aveugle et étouffante que celle de la bourgeoisie du XIXè siècle. Leur projet de la transparence n'est pas une libération de la puissance d'agir et d'être chère à Spinoza nous précise Lionel Naccache.  

 

Ainsi, cette "société de la connaissance", pierre angulaire de la "société du savoir", expression adoptée par Abdul Waheed Khan (Sous-Directeur général pour la communication et l'information de l'UNESCO de 2001 à 2010) qui est plutôt une société de l'information, car elle occulte trop le sujet au profit de l'objet observé, n'est encore pas au bout de ses peines. Pour beaucoup, l'éveil est sans doute encore loin. Les Lumières ont peut-être enterré trop vite les 3000 ans de culture occidentale pour lesquelles la connaissance est représentée comme un danger, un "poison vital" et qui serait porteuse d'un certain danger existentiel. Cet article s'achève sur ces constats et le prochain article explicitera ce que Lionel Naccache entend par ce qu'il appelle neuro-résistances, puis nous réexaminerons en quoi information et connaissance sont confondues, en particulier la technique efface le sujet.

 

liens:

http://emag.eps-ville-evrard.fr/n2/point-de-vue/dr-gabrielle-arena/internet-espace-d-opacite-ou-de-transparence/Internet espace d'opacité ou de transparence ?

http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=1206: Notre identité propre - Un sujet en soi Les neurosciences, le Talmud et la subjectivité par Lionel Naccache

Jean Staune, à propos de la tentation de l'homme dieu de Bertrand Vergely

http://guykarl.canalblog.com/archives/2019/05/07/37317422.html#utm_medium=email&utm_source=notification&utm_campaign=guykarlLa prison du langage, sujet-objet

http://pierrecassounogues.com/: professeur au département de philosophie à l’université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis, mon travail concerne les relations entre Imaginaire et Raison, et le problème d’une expression philosophique, qui utilise la fiction pour fonder une perspective spéculative et se donner les moyens d’une critique du contemporain. Dans un livre à venir, syndromes technologiques, j’analyse la façon dont les technologies contemporaines transforment la subjectivité et ce que l’on peut appeler la sphère intérieure, l’expérience en première personne: ce que c’est que d’éprouver quelque chose. Mes publications.

 

27 mai 2019

article 3) Perdons-nous connaissance? deuxième partie (chap. 1 et 2)

article 3) Perdons-nous connaissance? 

 Ma lecture du livre Perdons-nous connaissance? de Lionel Naccache:

deuxième partie (chapitres 1 et 2)

 

 

 

http://www.centrebethanie.org/2016/09/l-arbre-de-la-connaissance.html

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Lionel Naccache  "Perdons-nous connaissance?". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que je souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

 Je livre ici "ma lecture" du livre Perdons-nous connaissance? de Lionel Naccache: c'est-à-dire perdons-nous le sens de ce qu'est la connaissance (philosophie) alors que nous nous autoproclamons " société de la connaissance "? Aujourd'hui, la connaissance ne fait plus peur à personne, alors que depuis trois mille ans notre culture occidentale n'a cessé de la décrire comme vitale et dangereuse. Oui, dangereuse, qui s'en sou-vient encore? Cette rupture avec notre héritage constitue-t-elle un progrès ou une régression, une chute ou une ascension? La Mythologie et la Neurologie, sources de " connaissance de la connaissance ", nous offriront de précieuses clés pour résoudre ce paradoxe inédit dans l'histoire de la pensée. 

 

Préambule: Pourquoi cette question "Perdons-nos connaissance?" alors que nous avons cette merveilleuse faculté qui nous semble aller de soi, la capacité de connaître ce que nous ne connaissions pas encore à l'instant qui précédait. Notre société s'autoproclame en effet "société de la connaissance" comme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Et pourtant, depuis les origines de notre culture, la connaissance est représentée comme un danger, un "poison vital". Elle serait porteuse d'un certain danger existentiel qui a imprégné notre culture depuis plus de 3 000 ans jusqu'à l'époque moderne avec le siècle des Lumières que Bertrand Vergely a appelées "obscures Lumières", et dont j'ai présenté ma lecture dans l'article de mon blog. Ce danger multi-millénaire s'est exprimé dans trois grands mythes qui ont façonné notre civilisation. Les chapitres que nous avons vus dans l'article 1:

1) Avant-propos. 1-1) Adam et Ève face à l'arbre de la connaissance. 1-2) Le tragique destin d'Icare1-3) L'allégorie de la caverne de Platon. 1-4) La figure de Faust.

2) Ma lecture du livre de Lionel Naccache. Première partie; une menace vieille comme le monde

2-1) La connaissance menace Athènes l'éternelle -chapitre 1-  

2-1-1) I comme Icare est significatif pour la problématique de la connaissance. Pour l'instant retenons que Icare vient de nous enseigner que connaître sans limites est une démesure  condamnable et dangereuse. Cette menace ainsi stigmatisée semble engager l'individu dans son rapport personnel et solitaire avec la connaissance.

2-1-2) L'homme qui en savait trop. chapitre 1 suite: la connaissance menace Athènes Conclusion: Pour

 Platon et Socrate, l'homme de connaissance serait l'inévitable victime de la violence du groupe qui l'entoure. Icare nous montrait les risques du rapport de l'individu face à la connaissance. Ici, Platon nous indique que l'homme qui connaît est également vécu comme une menace par ses congénères et que cette menace conduit à la disparition inéluctable de celui qui connaît, incapable de transmettre son savoir. Cela conduit à la préservation de l'ignorance, le fondement et la garantie de d'une certaine forme de paix ou de confort social. 

2-2) La connaissance menace Jérusalem -chapitre 2-
2-2-1) Du paradis perdu au Pardes retrouvé."Le Pardès, littéralement jardin, verger, parc, qui s'apparente au mot paradis, désigne, dans la tradition de la Kabbale, un lieu où l'étudiant de la Torah peut atteindre un état de béatitude. Ce terme est tiré d'une anecdote philosophique et mystique qui trouve une explication dans le Pardes Rimonim du Rav Moshe Cordovero. Celui-ci prend l'image de quatre rabbis (Elisha ben Abouya, [Rabbi] Shimon ben Azzaï, [Rabbi] Shimon ben Zoma et rabbi Akiva) pénétrant un verger mais dont les "niveaux" respectifs de pénétration du sens des Écritures ne sont pas équivalents". Ainsi, après intérieure et la paix sociale, voici que la paix des ménages est en péril!

2-2-2) Vie et destin de quatre talmudistes en quête de connaissance
2-2-3) Vie et destin de quatre talmudistes en quête de connaissance suite: le cas de rabbi Akiva -La connaissance? Une vraie boucherie! Conclusion: A ses amis qui lui recommandaient de de se protéger et de suspendre l'enseignement de ses connaissances à la jeunesse de Jérusalem, Rabbi Avika répondait par une parabole: "Un renard, voyant un poisson se débattre pour échapper aux filets des pêcheurs, lui dit "Poisson, mon ami, ne viendrais-tu pas vivre avec moi sur la terre ferme?" Le poisson lui répond: "Renard, on te dit le plus sage, mais en réalité, tu es le sot des animaux. Si vivre dans l'eau qui est mon élément m'est difficile, que crois-tu qu'il en serait sur la terre?" Ce que l'eau est au poisson, la Torah l'est à Akiva. La connaissance semble ici prendre l'aspect de ce "poison vital". N'y a t-il pas ici une impression de déjà-vu? Les allégories sur la connaissance s'avèrent d'une troublante convergence entre Athènes (aux chapitres 2-1-1 avec Icare et chapitre 2-1-2 avec Platon et Socrate) et Jérusalem. Le mythe d'Icare se rapproche des dangers d'une trop grande proximité de l'individu avec la connaissance à laquelle répondent les sombres péripéties de Ben Azaï, Ben Zoma et A'her dans le jardin du Pardès et celles d'Adam et Eve dans le jardin d'Eden. Par contre, à l'allégorie platonicienne de la caverne, qui, comme  on l'a vu, représente la violence du groupe social à l'encontre de ceux qui répandent leur connaissance "corrosive pour la jeunesse", comme Socrate, répond le tragique destin de Rabbi Akiva, qui ne cessa pas, ce que Tumus Rufus lui fit payer très cher, de "corrompre la jeunesse de Jérusalem". On voit donc avec Lionel Naccache que ce n'est pas seulement dans les histoires que la connaissance tue ! Ainsi se termine ma lecture de l'Avant - propos et première partie chapitres 1 et 2 du livre de Lionel Naccache "Perdons-nous connaissance?


Avec mon mon article 2 nous avons vu comment après la Grèce et Jérusalem, la connaissance menace outre-Rhin avec Johann Georg Sabellicus Alias Docteur Faust.

Quelle que soit la version exacte du mythe, Sybellicus, alias Faust, n'avait certainement qu'à s'en prendre à lui-même. Il était fin lettré, alors n'aurait-t-il pas pu ou dû relire la mythologie grecque et les récits allégoriques de la Bible et du Talmud, ou même faire attention aux best-sellers médiévaux se demande L. Naccache? En particulier, le Manuel des Inquisiteurs n'expliquait-il pas, sans aucune équivoque possible, "qu"il ne faut point savoir plus que de mesure, il ne faut ni trop savoir, ni s'abrutir. Par conséquent, nous ne devons pas en savoir plus qu'il ne faut." C'est probablement le pont le plus précieux qui nous permet d'établir une continuité directe entre les considérations plus antiques que nous avons examinées sur le pouvoir mortifère de la connaissance et notre époque actuelle. Dans la version moderne, Thomas Mann, l'une des figures les plus éminentes de la littérature européenne de la première moitié du xxe siècle, qui est considéré comme un grand écrivain moderne de la décadence, nous présente le Doktor Faustus (Adrian Leverkhün), dont l'existence sera marquée par l'audace (Khün en allemand) et qui, comme Nietzsche, braverait la folie. A la fin du récit, il est victime de son propre désenchantement, qu'il pousse dans un cri ultime dans "le chant de douleur du Docteur Faustus". Il est victime de sa croyance en un ordre caché de la musique et de la connaissance, qui vont le conduire à la plus horrible des découvertes: le néant, l'absence de signification du monde et de nous-mêmes. "Lorsque son neveu adoré, l'adorable Nepomuk, "dernier amour de sa vie", meurt d'une méningite cérébro-spinale foudroyante dans d'horribles souffrances, Leverkhün atteint l'étape ultime de son voyage. Le monde est un non-sens. Tel est l'ultime cadeau de la connaissance. Il peut alors mourir dément, atteint de paralysie générale..."

J"ai terminé et conclu "ma lecture" de cette première partie du livre (que j'ai exprimée dans ces articles 1 et 2) par le chapitre 2 de l'article 2: "Des mythes à la réalité ou l'art de la mauvaise solution".

-Dans l'antiquité le cloisonnement était "la mauvaise solution" antique au problème de la connaissance.

-Au moyen-âge, l'Europe a fait un autre choix. Sa "mauvaise solution" fut celle d'un obscurantisme religieux fondé sur la peur, peur de la mort et de l'enfer, la dichotomie bien-mal et sur le mécanisme de rédemption par la soumission à un discours religieux qui a stérilisé la pensée pour les masses incultes. 

-La révolution des Lumières s'oppose à l'obscurantisme médiéval ("?") et aboutit à la tentative de débarrasser la connaissance des barrières que les périodes précédentes avaient avaient érigées. -Enfin, nous rencontrons les idéologies du XXè siècle marquées par deux régressions majeures, le nazisme et le communisme où la connaissance devient totalement asservie à l'idéologie et aux objectifs militaires, politiques, raciaux, sociaux de ces régimes. 

-Finalement, mythes et réalité, même combat, même message: pendant plus de 3000 ans, la connaissance a été vécue comme un poison vital mais, désormais nulle menace à connaître ne semble plus habiter les discours dominants de nos sociétés, la connaissance ne poserait plus aucun problème au contraire? Vraiment?

-Ou bien... Il faudrait plutôt considérer l'autre hypothèse: la connaissance aurait conservé l'essentiel de ses menaces. Elle serait toujours mortifère, pour l'individu, pour le groupe social et pour le couple. Si tel est le cas, il faudrait alors expliquer pourquoi notre discours actuel ne contient aucun signal d'alarme ni aune zone d'ombre. Serions-nous capables de nous autoproclamer "sociétés de la connaissance" sans nous mettre en garde contre ses effets nocifs? Ce serait sans aucun doute tenir un discours "bonasse" inspiré de la méthode Coué, sans nous rendre compte de son inadéquation au réel de son caractère profondément erroné.

-Alors, comment procéder pour avancer? Commençons la lecture de cette deuxième partie du livre par ce premier chapitre.

 

1) La connaissance, une histoire de neuro-science fiction?

     1-1) La dimension fabulatrice de notre activité mentale: Où nous découvrirons que lorsque nous réfléchissons à la connaissance, il est indispensable de prendre en compte la dimension de la fiction dans laquelle s'enracine notre subjectivité. Pas de connaissance sans sujet et donc pas de connaissance sans fictions-interprétations-croyances.

Avançons en commençant par approfondir ce que la Révolution des Lumières et la science nous ont apporté et changé avec les découvertes de la neurologie. Depuis le début du livre, le terme de connaissance ne cesse de nous accompagner. Jusqu'à maintenant, l'usage de ce mot est resté dans ses dimensions abstraites, mythologiques, historiques, sociologiques... Mais pour chacun d'entre nous, c'est une affaire quotidienne, concrète, qui touche chacun des individus que nous sommes. La connaissance se joue au cœur de chacune de nos subjectivités qui, malgré leur diversité, sont singulières, même si elles obéissent à des lois communes. C'est maintenant sous cet angle que nous allons aborder avec Lionel Naccache, la question de savoir en quoi la connaissance pourrait être un "poison vital". Il nous faut plonger au cœur de nos cerveaux, là où se joue notre subjectivité et donc contre connaissance. Ce cerveau, en fait, n'est pas tout seul, mais il appartient à un corps, qui est lui-même inséré dans un tissu social; il est dépositaire d'une biographie personnelle, tout en étant héritier des références culturelles, sociales et intellectuelles qui nous entourent et nous bercent. C'est en ce lieu, dans le cerveau, que s'élabore cette fonction mentale qu'est la connaissance.

C'est dans un ouvrage précédent, le nouvel inconscient que Lionel Naccache "nous invite [...] à une nouvelle odyssée, placée sous les auspices des neurosciences de l’esprit. Au-delà des analogies et des oppositions entre l’inconscient freudien et l’inconscient cognitif)[....]", Il montre que "la posture même du discours freudien détient une clé essentielle de notre faculté à construire notre pensée consciente. Cette clé de la conscience découverte par Freud, à son insu, peut aujourd’hui être pleinement comprise à la lumière d’expériences récentes des neurosciences de l’esprit. Cette nouvelle interprétation de l’inconscient freudien, conjuguée à l’exposition préalable de l’inconscient cognitif contemporain dessinent ensemble le portrait de ce Nouvel Inconscient [...]". Les mécanismes décrits ne sont autres que ceux que nous mettons en oeuvre dès lors que nous sommes conscients et donc que nous faisons acte de connaissance. Dans les descriptions cliniques exposées dans l'ouvrage, il apparaît que nous ne cessons de produire des interprétations du "réel", de ce que nous percevons et qui nous arrive et de ce à quoi nous pensons. Cela se produit même quand nous croyons nous livrer seulement à un exercice de connaissance. C'est une découverte récente de la neuropsychologie que l'on pourrait appeler avec Nancy Hustonla dimension "fabulatrice" de notre activité mentale. C'est un fait que, même lorsqu'on pense accéder en toute "objectivité" à des informations qui existent en dehors de nous, en s'imaginant atteindre la connaissance, nous continuons là encore à "emprunter le chemin de l'interprétation" et de la "fictionnalisation" pour construire nos représentations personnelles de ces savoirs, même dans le cas où on accède à l'information scientifique: l'atome d'oxygène contient 8 protons et 8 neutrons. Ces interprétations sont fictives, elle ne sont pas là pour être "vraies" ou "exactes" (même si elles sont par ailleurs), mais pour faire sens à nos yeux. dans notre désir de cohérence et d'explication. Nous les forgeons et les révisons sans cesse (n'est-ce pas déjà là les prémisses d'une attitude scientifique?). Lionel Naccache nous dit: "nous leur accordons un certain degré de croyance, voire un degré de croyance certain" (le doute scientifique est un prolongement conscient de cette étape à laquelle il ne faut pas renoncer). "A un instant donné, cette trame narrative, roman inachevé de notre vie, constitue l'essence de notre subjectivité, l'image de ce nous croyons être et de notre représentation du monde". Cependant, si ce processus fictionnel caractérise notre fonctionnement mental conscient, il opère à notre insu, comme pour M. Jourdain, qui faisait de la prose sans le vouloir et sans le savoir. Il n'est pas impossible de prendre conscience de cette couche de fictions-interprétations-croyances, mais il faut reconnaître qu'elle demeure le plus souvent bien cachée à notre introspection.

En effet, selon Lionel Naccache, notre perception consciente ne se déroule pas en deux temps comme semble l'indiquer le site scienceseravenir.fr si j'ai bien compris (le cerveau commence par analyser de façon inconsciente les détails, puis il va en quelque sorte livrer son bilan en le rendant conscient), ce qu'on peut traduire par "un je perçois", puis "deux, j'interprète". La définition de la perception varie selon les auteurs; mais l'une de ses constances et "des fonctions principales de l'activité perceptive est de nous permettre une connaissance du monde environnant, des objets qu'il contient en dépit des variations de leurs apparences et donc de la variété des sensations qui leur correspondent. Un objet perçu est une représentation mentale évoquée par des informations sensorielles dont elle ne constitue pas le reflet précis". Pour L. Naccache, "nous percevons et interprétons de concert". C'est pour cela que nous avons une grande difficulté à deviner l'existence d'une couche fictive dans notre représentation d'un objet perçu. Dans de nombreux cas, la part de fiction qui participe à notre perception est faible, voire infime. Voir ce qu'il écrit ci-dessous:

(Lionel NACCACHE invité des Jeudis de l’Imaginaire le jeudi 28 juin à 18h à Télécom Paris-Tech, amphithéâtre B 310): "Notre esprit/cerveau n’a de cesse de produire activement des interprétations signifiantes du monde, interprétations qui aussitôt formulées sont déjà le support de nos croyances subjectives : vous pensez et croyez d’ailleurs en ce moment même tout un ensemble de choses, à commencer par votre simple présence au monde, vous croyez être celui que vous vous représentez être, et d’une certaine façon cette croyance n’est pas infondée, puisque c’est ainsi que vous apparaissez à vos propres yeux, qui que vous soyez par ailleurs, par ailleurs dans l’esprit d’un autre ou dans aucun autre esprit. Les neurosciences cognitives, et plus particulièrement la neuropsychologie, c’est-à-dire l’étude des perturbations cognitives observées de manière reproductible chez des malades neurologiques ou psychiatriques nous ont livré en quelques décennies de formidables démonstrations de l’existence de « fictions interprétations croyances ». Ces fictions sont en effet plus simples à débusquer lorsqu’elles sont grossièrement erronées, lorsqu’elles transgressent les contraintes offertes par la réalité : un homme persuadé que son épouse qui lui fait face est un sosie ; un amnésique qui croît dur comme fer à des souvenirs produits de toutes pièces ; un hémisphère gauche déconnecté de l’hémisphère droit qui s’évertue à imaginer, – et à croire aussitôt -, à des interprétations farfelues et totalement inexactes d’un comportement piloté en réalité par cet hémisphère droit avec lequel il ne peut plus communiquer ; … Une fois découvertes par la neuropsychologie, il est plus simple de les mettre en évidence chez l’homme sain, lorsqu’elles se font plus discrètes, et qu’elles épousent les contours du réel. Nous sommes irrépressiblement narratifs : la prise de conscience d’une information s’accompagne immédiatement d’une attribution de sens assortie d’une certaine croyance subjective. Je ne qualifie pas ces représentations de fictionnelles parce qu’elles seraient systématiquement inexactes : nos fictions peuvent être parfaitement bien contraintes par le réel, mais elles n’en demeurent pas moins fictives en ce qu’elles demeurent toujours un matériau interprétatif et un objet de croyance. Nous sommes les interprètes du réel, et non ses porte-voix. Aujourd’hui, les premières pages de la physiologie cérébrale de cette narrativité consciente commencent à êtres écrites : une véritable conversation cérébrale cohérente à l’échelle du cerveau accompagne la prise de conscience subjective d’une information. De cette conversation proviennent des versions éditoriales successives du manuscrit de notre contenu mental conscient. La même information délivrée inconsciemment au sujet, – par exemple sous la forme d’une image subliminale -, peut faire l’objet de riches traitements mentaux et même de certaines interprétations, mais ces représentations inconscientes sont en général évanescentes, – elles disparaissent en quelques dixièmes de secondes, tout en pouvant laisser des traces -, et elles demeurent confinées à des zones limitées du cerveau sans faire l’objet de cette ignition cérébrale qui semble être la signature neuronale de l'accès conscient"

Comment pouvons-nous prendre conscience de cette couche de fictions? La réflexion philosophique peut nous y aider. Une première voie, avec Kant, on commence par distinguer le "phénomène" (L’effet produit par un objet sur la capacité de représentation, dans la mesure où nous sommes affectés par lui, est une sensation. L’intuition qui se rapporte à l’objet à travers une sensation s’appelle empirique. L’objet indéterminé d’une intuition empirique s’appelle phénomène. C'est la chose qui nous apparaît à l'esprit et qui fait référence à ce qui est connaissable) et le "noumène" (terme employé à l'origine par Platon pour désigner les « Idées », c'est-à-dire la réalité intelligible (par opposition au monde sensible), accessible à la connaissance rationnelle. Au contraire, chez Kant, auquel le terme de « noumène » renvoie le plus souvent, il s'agit de tout ce qui existe et que la sensibilité ne peut atteindre, restreignant par là les prétentions de la raison quant à la connaissance. « Noumène » est parfois considéré comme synonyme de chose en soi, faisant référence aux faits tels qu'ils sont absolument et en eux-mêmes et qui réside dans le monde extérieur, par opposition au terme de phénomène, faisant référence à ce qui est connaissable). Cette voie est empruntée par les courants de la phénoménologie, avec la conscience selon Husserl ou Lévinas.

Une seconde voie est celle de la neuropsychologie comme l'a expliqué Lionel Naccache dans l'encadré au paragraphe précédent. Et ces interprétations signifiantes, ces fictions-interprétations-croyances, "une fois découvertes par la neuropsychologie, il est plus simple de les mettre en évidence chez l’homme sain, lorsqu’elles se font plus discrètes, et qu’elles épousent les contours du réel".

1-2) Neuroscience-fiction.

     1-2-1) Comme on vient de le voir, l'étude de malades neurologiques a joué un rôle fondamental pour découvrir cette couche de fiction dans nos interprétations signifiantes du monde. Chez certains patients, on peut observer, souvent sous forme caricaturale, les œuvres de composition originale de cette couche de fictions-interprétations-croyances. En étudiant comment ces malades élaborent leur "connaissance" à partir des "informations" qui leur sont soumises, on peut prendre conscience de la distance (irréductible, le pense Lionel Naccache) qui sépare l'information objective de la connaissance subjective. En effet, confrontés à la même information, leur construction consciente se distingue pathologiquement de la notre nous qui ne sommes pas affectés par les mêmes lésions cérébrales. Cela nous permet de comprendre que la couche de fictions existe et qu'elle est à l'origine d'interprétations grossièrement erronées. En poursuivant lucidement ce raisonnement, on peut franchir une étape et constater que cette couche de fictions doit également exister chez nous, puisque nos interprétations, même si elles se distinguent des aberrations ou des interprétations farfelues ou totalement inexactes, n'en demeurent pas moins elles aussi des interprétations! Elles restent des interprétations, même si nous en partageons la plupart du temps les grandes lignes avec nos voisins. Ainsi, chez un sujet neurologiquement sain, les mécanismes de construction de ces schémas fictifs sur lesquels le réel opère sont très souvent indistinguables de celles que les autres humains élaborent lorsqu'ils sont soumis à la même situation. C"est cet imaginaire qui colore chacune de nos pensées conscientes, irrépressible activité fictionnelle que nous accréditons avec toute la force du "JE".

     1-2-2-) Le reste de ce chapitre neurosciences-fiction est consacré à la description de ces sanyètes qui dévoilent et mettent en évidence les fictions-interprétations-croyances qui sont beaucoup plus difficiles à déceler chez des individus qui n'ont pas ces lésions cérébrales, lésions qui ont compromis le déroulement habituel de leur vie mentale. Tous ces malades vont rencontrer des situations curieuses pour lesquelles leur cerveau les soumet à des informations contradictoires les unes avec les autres. Mais, au lieu de prendre en compte la nature pathologique de ces informations, et de dire: "c'est absurde! il y a un problème! je suis malade", ces personnes vont utiliser ces ingrédients, a priori incompatibles entre eux; pour imaginer une nouvelle fiction, riche d'une nouvelle signification, qui malgré son caractère irréaliste, saura satisfaire l'irrésistible besoin de produire un sens que chacun d'entre nous peut partager avec eux. Nous trouverons évident la nature proprement fictionnelle chez ces malades de ce constituant, pourtant essentiel de notre activité mentale consciente, parce que ces fictions sont fantastiques irréalistes et en contradiction avec la réalité. Mais ces malades ne peuvent s'empêcher de les produire, sans le savoir, et surtout d'y croire, car ils sont certains de leur réalité. Si leurs fictions nous apparaissent à nous, individus indemnes de lésions cérébrales, pour ce qu'elles sont, la description des cas qui vont suivre va nous permettre, sous la conduite de L. Naccache, de découvrir comment ces malades "font connaissance" avec des informations qui leur sont "présentées" et comment celle-ci procède nécessairement de la fiction. Cela permettra de révéler la généralité de cette fonction première de fictionnalisation, qui ne nous est pas évidente au premier abord, et donc de cette fonction de création de sens et de connaissance dans tous les champs de notre vie mentale. Il peut s'agir de la perception de nos congénères et voisins ou proches, de celle de nous-mêmes, du contenu de notre mémoire ou de notre faculté à exprimer , par des fictions, le sens de nos propres actions. Et, il faut savoir, que ce que ces malades révèlent à travers ces pathologies qui perturbent leurs capacités à produire des significations, vaut également pour chacun d'entre nous, sous une forme dissimulée, moins évidente à mettre au jour: chacun d'entre nous est un créateur de fictions.

Il faut lire les récits complets décrite dans la deuxième partie du livre. On y voit notamment comment les rationalisations, c'est-à-dire les histoires que se raconte un patient pour expliquer un déficit de perception ou d'interprétation sans l'imputer à un trouble interne qui en est la vraie cause mais qu'il ne peut observer lui-même, construisent pour ce patient un univers de connaissances très satisfaisant, mais qui repose évidemment sur une distorsion profonde de ce que nous appelons la réalité. Freud avait fait la même constatation à propos des rationalisations que dans certaines névroses et psychoses le malade invente pour la plus grande gloire de son moi. On sait que dans les rêves, chacun d'entre nous fait de même à tous moments et à tous propos, sans que cela, en principe, ne perturbe la bonne qualité de notre jugement lorsque nous nous réveillons.

"Ces exemples tirés de la clinique permettent à l'auteur de revenir sur la définition de l'acte de connaissance. Cet acte met en scène trois unités, le sujet X tel qu'il était et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y, cet objet Y tel qu'il existe dans le monde extérieur au sujet et enfin le sujet X', le sujet tel qu'il est devenu après avoir assimilé l'objet Y. Les objets de connaissance sont multiples, mais tous modifient en le réorganisant le sujet qui s'en laisse pénétrer et quasiment coloniser. Si l'on veut tenter de comprendre le monde extérieur générant les objets de connaissance qui circulent à son propos, il ne faut pas se limiter à analyser les informations brutes en émanant, mais les sujets et plus précisément, dans le champ de la conscience, les "Je" de ces sujets qui reprennent et interprètent ces informations, en les présentant comme participant à un processus objectif de connaissance. Les sujets subissent en recueillant ces informations des transformations plus ou moins profondes qui se traduisent par des stratégies destinées à protéger ou renforcer leurs Je. Dans certains cas, ces informations leur semblent si dangereuses pour la salubrité de ces Je qu'ils les nient purement et simplement. C'est un déni de réalité, que nous pourrions illustrer par le fameux déni de grossesse dont on a fait mention récemment dans la presse3)

Voyons un résumé succinct de tous ces récits:
- Un sosie qui s'impose! ...Ici, devant le visage de sa femme, le malade a un sentiment de familiarité, mais ne va pas procéder à une analyse cartésienne qui montrerait son trouble qui pourrait le mener à se poser les bonnes questions... Il va adopter un autre comportement. Il va imaginer et croire avec conviction que la personne qui lui fait face et qui ressemble comme deux gouttes d'eau à à son épouse, est un sosie, imposteur qui a emprunté l'apparence physique de sa femme. Cette illusion, ou "délire de sosies" qui s'appelle le 
syndrome de Capgras amène souvent des situations rocambolesques.

Vertige des fictions que nos esprits ne cessent de produire, cela illustre la distinction fondamentale entre l'information et la connaissance. Présenter un visage humain à un sujet n'est pas une simple transmission d'informations, mais correspond à une élaboration subjective qui utilise le socle fictif et interprétatif du sujet qui perçoit, et son système de croyances. La connaissance, celle que le malade élabore ici à partir des informations présentes sur le visage, est irréductible à ces informations. Une personne saine ne voit pas de sosie dans le visage de sa femme ou de son mari. Ce que nous révèle ce cas clinique, c'est que la simple présentation d'un visage participe au flux ininterrompu des informations qui alimentent nos mécanismes interprétatifs et de fiction. Simplement, lorsque ces processus ne conduisent pas à la conviction inébranlable et délirante du sosie, il est plus difficile de deviner leur présence.

-Un homme à trois mains? Pourquoi pas! D'autres malades, encore plus nombreux, sont atteints du syndrome neuropsychologique qualifié d'héminégligence ou négligence gauche, consécutif à une lésion du lobe pariétal droit par exemple après un AVC, tel que je l'ai moi-même vécu en 2009, de façon partielle qui m'a laissé peu de séquelles. Pour moi, c'était la moitié droit de mon propre corps que je voyais, mais qui ne m'appartenait plus car je ne pouvais agir sur mon bras. Mais pour les malades plus gravement atteints d'anosognosie, ils n'ont pas conscience de leur paralysie et ne reconnaissant pas la moitié de leur corps et se livrent parfois à de formidables discours confabulatoires lorsqu'ils sont confrontés à leur hémiplégie par le médecin qui les examine. Il ira jusqu'à affirmer que la main paralysée que le médecin déplace n'est pas la sienne, car il possède une main gauche (ou droite) indemne. Et en prenant entre ses deux mains, il pourra aller jusqu'à dire : "Vous avez peut-être trois mains, en tout cas, ce n'est pas la mienne". La patient perçoit sa main gauche, mais son asomatognosie l'empêche de l'identifier comme étant la sienne. Il sait recueillir les données du réel, mais au lieu d'en dresser un état objectif; il les intègre dans une fiction-interprétation-croyance plutôt singulière. La puissance de la fiction structure ici la conscience en lui imposant un contenu qui arrive à faire vaciller des représentations qui pourtant paraissent inébranlables. La question pertinente n'est pas de savoir quelle est l'interprétation la plus correcte, mais pourquoi la même situation peut donner lieu à des croyances si distinctes? C'est parce que la connaissance que chacun élabore à partir de ce jeu d'informations met en oeuvre son propre système de fictions-interprétations-croyances. Lui et moi ne cessons d'interpréter, de fictionnaliser et de croire. Et simplement, cette couche de fiction est plus aisément visible et caricaturale chez le malade négligent; et donc plus facile à identifier que chez un individu en bonne santé neurologique.

-Oublier, c'est aussi confabuler! Dans l'amnésie de Korsakov, souvent liée à certaines complications cérébrales de l'alcoolisme chronique, on rencontre un phénomène aussi spectaculaire. Le patient ne garde aucun souvenir conscient de votre passage dans sa chambre par exemple et vous accueille à chaque fois que vous y entrez comme si c'était votre première visite. Il n'a pas conscience de son amnésie et si on l'interroge, il présente un discours confabulatoire qui révèle, là encore, l'activité irrépressible de notre (humain) système de fictions-interprétations-croyances. Les patients concernés ne mentent pas et ne se moquent pas de leurs médecins et interlocuteurs. Le contenu de leurs confabulations est réaliste et correspond au télescopage de bribes de souvenirs anciens avec des éléments qui leur sont associés dans le contexte du malade.

De très nombreuses situations ont été étudiées, dans lesquelles des scénarios fictifs ont été accrédités de toute bonne foi. La nature fictionnelle de nos constructions conscientes y était aisée à reconnaître parce que dans tous les exemples de "faux souvenirs", ces fictions étaient fausses. Mais elle ne change pas de nature lorsqu'elle est exacte: nous donnons sens aux choses qui affectent notre esprit, nous les interprétons, nous les accréditons et nous y croyons. Ce n'est pas parce que nos croyances épousent parfois les contours du réel et s'approchent de la réalité objective qu'elles cessent de d'être ce qu'elles sont avant tout: des croyances, produits de nos pensées conscientes.

-Quand j'explique avec assurance les raisons de ce que j'ignore absolument! Les travaux de Roger Sperry et Michael Gazzaniga et la démonstration clinique la plus forte du caractère fictionnel de notre réalité psychiques (années 1970). C'est en étudiant et essayant de traiter des malades atteints d'épilepsie sévère que ces chercheurs ont été amenés à opérer les malades en pratiquant la séparation des deux hémisphères du cerveau par une section chirurgicale des voies nerveuses qui les font normalement communiquer. Chez de tels malades au "cerveau divisé" ou split brain, L'objectif est de réduire le retentissement de leurs crises d'épilepsie quotidiennes. Ce sont des sortes de décharges neuronales au cours desquelles le malade perd connaissance et présente des convulsions des quatre membres. C'est pour éviter l'extension de la crise et sa généralisation au cerveau entier, qui commence à un endroit localisé, que les deux chercheurs interrompent le lien qui unit les deux hémisphères. Cette technique est aujourd'hui de moins en moins réalisée du fait des progrès des thérapeutiques chirurgicales et pharmacologiques, mais aussi de la mise en évidence des conséquences cognitives d'une déconnexion entre les deux hémisphères.

Pour ces études, Sperry et Gazzaniga ont reçu le prix Nobel de médecine en 1981. Ils ont considérablement précisé la spécialisation hémisphérique. Chez un sujet sain et non "splité", les deux hémisphères sont réunis dans un conscient unifié. Chez les malades de Sperry et Gazzaniga, cette unité semble brisée (au moins partiellement): "ces patients subissaient une sorte de dissociation de la conscience : ils pouvaient par exemple manipuler un objet dans leur main gauche en se montrant incapables de le nommer. La raison ? Chaque hémisphère du cerveau commande la partie du corps opposée. Ainsi, chez les patients split brain, l’information partant de la main gauche vers l’hémisphère droit ne peut ensuite parvenir à la « conscience » de l’hémisphère gauche, siège du langage, d’où l’impossibilité de désigner verbalement l’objet". L'un des symptômes de cette condition neurologique porte le nom d'apraxie dite diagonistique. On observe chez ces patients des plans d'action totalement contradictoires: le malade ouvre la porte de son réfrigérateur d'une main (pilotée par l'hémisphère situé du côté opposé), tandis que l'autre la referme violemment. Le même individu construit deux plans d'action intentionnels en compétition. Gazzaniga a révélé le rôle fondamental des mécanismes d'interprétation fictionnelle dans notre fonctionnement conscient et a élaboré des situations expérimentales où un hémisphère devait réaliser un comportement précis et ensuite il demandait à l'autre hémisphère l'explication de ce comportement dont il ignorait l'origine véritable. Le chercheur a découvert qui si on soumet l'hémisphère interrogé à d'insoluble énigmes, il répond très souvent en inventant une explication imaginaire fictive à laquelle il croit en toute bonne foi (voir Gazzaniga, Ledoux et Wilson 1977). Dans ces interactions complexes chez ces patients au cerveau "splité", (pages 89 à 92), on voit que l'hémisphère gauche, doté de facultés du langage, ne cesse d'élaborer consciemment des scénarios qui donnent sens au réel. Cette "réalité psychique", qui est en discordance manifeste avec la réalité objective que constate l'expérimentateur, est ici encore ce qui fait véritablement sens pour le patient, mais c'est une construction mentale fictive.

- Quand j'explique avec assurance les raisons qui m'ont conduit à prendre la décision opposée à celle que j'ai prise. Les cas que l'on vine de voir nous mettent souvent sous les yeux et de manière caricaturale, une propriété fondamentale de l'esprit, que sinon on a bien du mal à découvrir et à imaginer parce que peut-être on pense ne pas y être soumis. Cela s'applique en réalité à chacun d'entre nous, au-delà des cadres spectaculaires de la pathologie neurologique ou psychiatrique. Il existe un mouvement permanent de va-et-vient entre les malades et les sujets "sains" que nous sommes ou plutôt que nous croyons être. Ces liens qui rapprochent l'homme malade de ceux qui ne le sont pas sont une forme d'humanisme. Ce que nous apprennent les patients "split brain" vaut pour chacun d'entre nous. Petter Johansson [vidéo]: "psychologue expérimental, étudie la cécité de choix - un phénomène dans lequel nous nous convainquons que nous obtenons ce que nous voulons, même lorsque nous ne le sommes pas. Dans un discours révélateur, il partage des expériences (conçues en collaboration avec des magiciens!) Qui visent à répondre à la question: pourquoi faisons-nous ce que nous faisons? Les résultats ont de grandes implications sur la nature de la connaissance de soi et sur la manière dont nous réagissons face à la manipulation. Vous ne vous connaissez peut-être pas aussi bien que vous le pensez". Il a fourni une démonstration expérimentale de la dimension interprétatrice et fabulatrice de notre conscience.

A chaque essai, 2 photographies de visages féminins sont présentées à un sujet de sexe masculin, puis elles sont retournées face contre la table. Le sujet doit désigner du doigt la fille qu'il trouve la plus séduisante. L'expérimentateur retourne la carte choisie par le sujet et lui demande d'expliquer son choix (il a donc la photo sous les yeux). Après de nombreux essais survient un essai critique avec un petit tour de passe-passe. Le sujet vient de désigner la photo qui l'attire le plus (la fille A par exemple). L'expérimentateur (prestidigitateur), à l'insu du sujet, glisse alors dans sa manche la photo non choisie (la fille B) et demande au sujet d'expliquer pourquoi il a choisi cette fille, c'est à dire pourquoi il a choisi la fille B alors qu'il avait choisi en réalité la fille A. Dans la majorité des cas le sujet testé s'évertue à expliquer ce qui l'a conduit à choisir la fille B, ce qui correspond à l'inverse de ce qu'il a réellement choisi. Tous ces résultats ne s'expliquent pas par un simple effet de soumission à l'expérimentateur ni par un problème de mémoire ou de motivation, mais tout comme pour le cas du "split-brain" les expérimentateurs ont réussi à débusquer, à travers ce contexte, de nouvelles manifestations de la machine à interpréter, à croire et fabuler de notre activité mentale consciente.

-L'histoire à nulle autre pareille de Monsieur G que Lionel Naccache narre en pages 94 à 98 est tout aussi incroyable et possède un sens similaire.

2) Nous interprétons et nous croyons, donc nous sommes.

-L'aspect par lequel nous différons des patients neurologiques que nous venons de rencontrer au travers des descriptions de Lionel Naccache réside moins dans la faculté mentale d'interprétation consciente, car nous la partageons intégralement avec eux, mais dans la capacité à intégrer les autres données du monde réel afin de corriger en permanence ces états mentaux. Là où les malades neurologiques échouent, nous parvenons sans peine à mettre à jour nos fictions afin qu'elles épousent au mieux les contours du réel, ce qui rend, pour nous, plus difficile de voir le caractère fictionnel de ces créations conscientes et de mettre au jour la part d'interprétation, qui est toujours présente au sein de nos pensées conscientes, sans doute parce que la distance qui les sépare du réel est alors très faible. Lorsque cette distance est plus lâche, il est plus facile de percevoir la statut de fiction-croyance de nos pensées. C'est le cas lorsque nous exposons nos croyances (religieuses, mystiques; sociales ou interpersonnelles). C'est aussi le cas lorsque nous élaborons des interprétations de l'univers qui lui apportent de la causalité, en croyant à ces interprétations alors que la réalité extérieure ne nous envoie pas d'information décisives qui permettent de le valider ou de les invalider. Si plutôt que de douter ou de nuancer nos opinions, nous continuons continuons à leur accorder une croyance, souvent forte. Les malades nous aident à mettre au jour cette dimension de notre condition humaine, dimension qui fait de nous des êtres qui ont recours de manière irrépressible à la fiction, à l'interprétation et à la croyance.

Alors, que signifie l'exclamation pourtant commune: "il vient de se produire une chose incroyable!", sinon que c'est quelque chose à laquelle il est difficile de croire. Mais qui nous demande de croire aux choses que l'on vit ou que l'on pense? Pourquoi s'étonner ou remarquer que quelque chose est incroyable et créer un qualificatif pour caractériser cet état? Peut être parce que c'est ainsi qu'on réussit à exister en nous évertuant à ne pas faire grand chose d'autre que de produire du sens auquel nous parvenons à croire.

-Mais quel lien cela a t-il avec la connaissance, le sujet de départ du livre? En philosophie, "la connaissance est l'état de celui qui connaît ou sait quelque chose. On appelle aussi « connaissance » les choses connues elles-mêmes, et par extension les choses qui sont tenues pour des connaissances par un individu ou une société donnée". Donc la connaissance implique le sujet, elle implique chacun des sujets que nous sommes. Et c'est un rouage essentiels de la condition humaine auquel ce détour neurologique permet d'accéder. Nous sommes des êtres pétris de fictions et de croyances. Dès que nous prenons conscience d'une information, que nous faisons connaissance avec elle en prenant connaissance d'elle, nous l'interprétons et l'incorporons dans des constructions fictionnelles. C'est la couche des représentations que Kant et Husserl  implique le sujet, elle implique chacun des sujets que nous sommes. Et c'est un rouage essentiels de la condition humaine auquel ce détour neurologique permet d'accéder. Nous sommes des êtres pétris de fictions et de croyances. Dès que nous prenons conscience d'une information, que nous faisons connaissance avec elle en prenant connaissance d'elle, nous l'interprétons et l'incorporons dans des constructions fictionnelles. C'est la couche des représentations que Kant et Husserl et en conséquence, "nous ne voyons jamais directement la réalité mais uniquement et toujours des représentations projetées sur l’écran de nos consciences. Et ces projections sont perturbées et influencées par un nombre d’éléments et de faits incalculables : souvenirs, émotions, affectivité, opinions, préjugés, milieu social, éducation…, auxquels on peut rajouter l’imperfection de chacun des sens censés nous apporter des informations." C'est aussi la vision de Schopenhauer. Cette première étape de la construction d'une représentation opère très souvent de façon non consciente. La prise de conscience correspond, en règle générale à un deuxième temps. Par exemple, le site lecerveau.mcgill.ca explique:  dans la perception visuelle, "Qu’observe-t-on alors dans le cerveau lorsque l’on projette un mot brièvement ou plus longuement ? Que le mot soit perçu ou pas, les 275 premières millisecondes (ms) sont identiques : seul le cortex visuel est activé. Cela correspond bien au traitement modulaire bien connu du cortex visuel. Mais par la suite, selon que le mot est rapporté comme ayant été vu consciemment ou non, l’activité cérébrale diffère (voir l'animation ci-contre).quand le mot est vu consciemment, l’activation est largement amplifiée et réverbérée d’abord à travers le cortex frontal (dès 275 ms), ensuite préfrontal (dès 300 ms), cingulaire antérieur (dès 430 ms) et finalement pariétal (dès 575 ms). Mais lorsque le mot n’est pas vu consciemment, l’activation demeure localisée dans le cortex visuel et s’éteint progressivement jusqu’à ce que toute activité cesse à partir de 300 ms. Pour qu’il y ait conscience, il semble donc qu’il doit y avoir échange ou résonance entre différentes régions du cerveau".

En conclusion, l'étape de la prise de conscience n'est pas un accès pur et direct "à la chose" en elle-même (la chose en soi), puisque toute prise de conscience incorpore nécessairement et systématiquement une couche interprétative. Donc toute réflexion sur la connaissance et sur le sujet qui en est l'acteur, doit prendre en compte cette dimension de la fiction dans laquelle s'enracine notre subjectivité. Pas de connaissance sans sujet, donc sans système de fictions-interprétations-croyances!

3) Conclusion de cette deuxième partie "Une histoire de Neuroscience-fiction: au sujet de la connaissance.

liens: https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2004_num_102_3_7564Les actes de connaissance. La pragmatique de la cognition et le problème épistémique de la justification

https://www.etudier.com/dissertations/l'Interpr%C3%A9tation-Acte-De-Connaissance-Ou-De/338404.htmll'interprétation acte de connaissance ou de volonté?

http://www.philocours.com/new/cours/pages/cours-conscience.htmlhttps://www.persee.fr/doc/lgge_0458-726x_1991_num_25_103_1606Objets et discours de représentation                

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1524Nancy Huston développe l’idée d’une fonction cérébrale spécifiquement humaine : la "capacité fabulatrice" ! Comme elle l’écrit dans "L’espèce fabulatrice".

     3-1) Avec Lionel Naccache, on peut maintenant essayer de donner une définition générale de la connaissance à la lumière de ce que nous ont appris les neurosciences de l'esprit sain et de l'homme malade. L'acte de connaissance implique un sujet connaissant et un objet de connaissance. Le sujet fait connaissance de l'objet visé à travers la saisie des d'informations qui sont extraites de l'ob-jet [du latin objectum, est étymologiquement ce qui est jeté devant nos yeux ou plus généralement notre conscience. Il s'agit donc de tout ce que nous pouvons percevoir, penser ou vouloir. En ce sens, tout ce qui existe peut être dit objet, du moment qu'on y pense, y compris une personne qui est "objet d'amour". Un objet est ainsi ce qui est pensé par opposition au sujet qui est ce qui pense. L'objet ne doit pas être confondu avec la chose qui en latin se dit res, c'est-à-dire ce qui existe par soi-même, qu'on y pense ou pas]. Une fois saisies, ces informations propres à l'objet sont assimilées par le sujet qui, comme on l'a vu, en construit une représentation. La connaissance appartient donc à la classe des phénomènes, qui relient un sujet et un objet à travers une relation intentionnelle, avec intentionnalité au sens phénoménologique de Husserl (dont il dit lui-même:  « ce qui devient problématique, c’est la possibilité, pour la connaissance, d’atteindre un objet qui pourtant est en soi-même ce qu’il est »..  Donc la connaissance est toujours connaissance de quelque chose, une visée vers vers un objet de savoir initialement extérieur au contenu immédiat (1) La conscience immédiate : ce qui accompagne tous nos actes, nos perceptions, etc (sorte de présence du monde, à laquelle nous faisons attention : nous ne sommes alors pas "immergés" dans le monde, confondus avec) Ici l’exemple serait : percevoir un objet; se rendre compte qu’un objet est devant nous; et même, c’est ici qu’on rangerait "il a perdu conscience" (ie : il n’est plus "éveillé") de la conscience du sujet.

L'acte de connaître met en scène trois entités:-le sujet X tel qu'il existait et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y-L'objet Y qui est le support de cet acte de connaissance.-Le sujet X' qui est le sujet ayant absorbé l'objet Y, c'est à dire le sujet ayant mis à jour ses représentations mentales à la lumière des nouvelles connaissances acquises. 

Le cadre des champs qui peuvent faire l'objet d'un acte de connaissance est extrêmement varié ( scientifique, artistique, amoureux, religieux, sportif, social etc.). Le point commun à chacune de ses modalité est la transformation du sujet. Etant donné que l'objet peut également être un individu ou un groupe de sujets qui pourront tirer de cette rencontre une expérience de connaissance, cela introduit une récursivité intersubjective et donc une richesse vertigineuse dans cette forme de connaissance qui implique un ou les autres sujets que moi. Mais entre les deux états X et X', qu'est-ce qui va être transformé chez le sujet? L'enjeu de la connaissance est d'abord l'appropriation par le sujet d'informations considérées en elles-mêmes, mais aussi sa possibilité de vivre une transformation, parfois radicale, de son identité. Connaître, c'est donc mettre en jeu notre ensemble de croyances, des plus profondes aux plus superficielles, et prendre le risque de les voir subir des modifications que nous n'avions pas pu (totalement) anticiper et découvrir ce que nous ne connaissions pas encore. Cela peut être une source de joie, de liberté, d'émancipation et d'épanouissement, mais aussi un chemin vers la tragédie et la souffrance. L'expérience de connaissance a donc bien un objet et un contenu objectif, mais n'est comparable avec un téléchargement informatique ou à l'activation d'une mémoire vive, mais elle "insiste" sur la composante qu'on a souvent tendance à négliger, le sujet.qui, dans cette acte se transforme en enrichissement ou en appauvrissement. 

La connaissance est donc autant une histoire de "JE", une histoire de sujets, que la préoccupation et l'étude des objets qui la constituent ou pour les sources d'information qui sauront nourrir nos expériences. Au sujet de la connaissance est l'acteur de la connaissance!  La connaissance expose l'individu à des métamorphoses, parfois imprévisibles, de son identité. Mais il serait illusoire d'imaginer qu'un sujet puisse figer un fois pour toutes son "identité", ce serait décider de ne plus jamais connaître. L'identité est un processus vivant. Morte, elle s'appelle momie, zombie, cadavre. On peut maintenant donner un sens contemporain à ce concept de "poison vital", la connaissance, qui hante l'humanité depuis des millénaires. Rappelons ici qu'en biologie, l'équilibre ne caractérise pas la vie, mais la mort. L'art de la lecture est "est une mise en abyme de la connaissance qui participe elle-même à la réhabilitation du sujet" puisqu'elle affirme que lire n'est pas une opération passive, vierge de sujet, mais une appropriation active, par le lecteur, d'un discours initialement extérieur auquel il confère de nouvelles interprétations. 

De plus, rappelle Lionnel Naccache, le même contenu informationnel et propositionnel délivré dans deux contextes cognitifs différents de plusieurs siècles conserve un même contenu objectif intrinsèque, mais ne donne pas lieu à la même expérience subjective, ni aux mêmes bouleversements des systèmes de croyance des individus connaissants. Rappelons-nous le regard que portait Galilée sur la connaissance de son époque concernant la situation de la Terre dans l'univers, sa propre connaissance et son procès. De nos jours, un enfant de 7 ans n'aurait aucune difficulté à à choisir la réponse: "la Terre tourne autour du soleil" si la question lui est posée par exemple dans une fiche d'un livre pour enfants tel "Les incollables". 
La relation maître à discipleC'est sans doute une des meilleures manières de faire l'expérience de cette "couche interprétative" et de cette dimension subjective indissociable de la connaissance qui a été évoquée à la fin du chapitre 2. Ce mode de relation intersubjective est éprouvé depuis la nuit des temps pour assurer la pérennité et la qualité de la transmission de la connaissance. Elle met en lumière la transformations des 
systèmes de fictions-interprétations-croyances, aussi bien celle du disciple que celle du maître, suijet lui-même qui fait face à un autre sujet. Le maître offre au disciple ses propres mises en forme fictionnelles des informations qu'il transmet et il évolue lui-même au fil de la transmission. Et de son côté, le disciple reçoit, mais doit aussi s'approprier ces connaissances et les faire siennes, et donc prendre suffisamment de recul pour les faire exister en lui-même et les incorporer à ses propres constructions fictionnelles qui, à leur tour, seront modifiées par cette expérience. La connaissance reçue et construite par le disciple peut alors être renvoyée vers le maître qui la découvrira à son tour. Expérience sans fin donc, qui a été célébrée par George Steiner! "C'est une relation riche, complexe, ambiguë, ambivalente, composée de séduction et de distance, d'amour et de haine, de souffrance et de joie"

Le sujet et sa conscience réflexive. C'est le regard que le sujet se porte sur lui-même. Elle n'échappe pas à ce principe général qui semble définir la conscience humaine. C'est ici encore une construction subjective, mais son objet n'est autre que le sujet lui-même. Autrement dit: le "JE" est une fiction! J'existe, bien sûr, mais comme une fiction, produit du système de fictions-interprétations-croyances qui m'habite. C'est une croyance à laquelle nous ne pouvons pas ne pas croire. Le "Je" se construit dans toutes les révisions que ne cesse de lui apporter notre irrépressible activité fabulatrice (le moi?). 

Les risques de la connaissance. 

Le premier risque peut s'appeler la mue du "JE". La révision de notre système de fictions-interprétations-croyances peut être si radicale que le "JE" qui en ressort peut ne plus rien avoir à partager avec celui que nous étions jusqu'à présent et il peut devenir un autre, étranger à celui qu'il était. On assiste alors à la disparition du "JE" initial à travers ce processus de métamorphose. Comment alors restaurer une continuité dans cette chaîne des "JE" successifs qui, à force de ne plus être tout à fait les mêmes courent le risque de n'être plus personne? C'est peut-être ce qui participe en partie des phénomènes actuellement en recrudescence de "crispation identitaire", résistances à l'ouverture vers l'inconnu et qui est vécue comme une menace identitaire. Jean-Claude Kaufmann pointe trois grandes erreurs sur l’identité: "Première erreur: Croire que l’identité renvoie à l’histoire, à notre mémoire, à nos racines. En fait, c’est exactement le contraire. «C’est un travail de l’individu, explique le sociologue. L’identité renvoie à une subjectivité en vue de produire du sens» et résulte des multiples choix que l’on fait à chaque instant [...]". De ces erreurs et confusions peuvent naître «l’engrenage pervers qui renforce les intégrismes identitaires». 

Le deuxième risque, plus périlleux encore, constitue, pour Lionel Naccache, l'étape ultime de la connaissance, l'épreuve finale qui seule autorise, ou non, la poursuite de l'aventure. C'est la connaissance qui rend lucide le sujet sur son propre compte et qui lui permet de réaliser, une fois pour toutes, que le "JE" est une fiction. Il existe, bien sûr, mais pas comme existent les objets qui apparaissent autour de lui. Il n'y a nul autre point d'ancrage à la réalité dans ce monde de "JE", que celui de leur existence fictionnelle. L'épreuve ultime de la connaissance, c'est se reconnaître soi-même comme une fiction, s'aimer et s'admettre comme tel, au risque sinon de sombrer, sombrer dans le néant qui reprend ses droits dès que le sens s'absente, dès que l'interprétation et la fiction faiblissent et n'osent plus faire entendre leur voix. C'est le "connaît-toi toi-même" socratique, prise de conscience première, périlleuse, mais indispensable!

3-2) Néant der Tale, ou le récit du néant.

Civilisation avancée 10 000 ans avant J C.

 

Cette menace existentielle possède une dimension universelle qui permet de donner sens à l'héritage mythologique du "poison vital" que nous avons trouvé dans mes articles 1 et 2. C'est une des clés dont nous sommes héritiers depuis les origines de l'histoire humaine

dans laquelle nos pensées s'inscrivent dans des textes. Plus (?) de trois mille ans de culture (occidentale?) Lionel Naccache a, dans le dernier chapitre de son livre, imaginé un mythe contemporain de la connaissance partant d'une hypothèse dépourvue de vérité historique, scientifique ou même préhistorique: Néant der Tale, ou le récit du néant: et si nous étions les héritiers d'hominidés plus aptes que nous (les auto-proclamés homo-sapiens) à l'exercice de la connaissance? Ces hominidés, qui auraient disparu du fait même du péril de la connaissance pourraient être les contemporains de nos ancêtres l'homme de Néandertal qui a vécu en Europe et au proche et moyen-orient. Apparu il y a environ 300 000 ans, il disparut en quelques millénaires il y a environ 30 000 ans avec l'arrivée des premiers homo-sapiens en Europe. Néandertal disposait d'un volume endocrânien supérieur au notre (1300 - 1 700 cm3) contre (1300 - 1 500 cm3).Il semble que les similitudes de comportements de subsistance entre les Néanderthaliens et les Hommes modernes soient plus importantes que les différences.Ils respectaient des rites funéraires, maîtrisaient la taille des pierres et disposaient probablement du langage et la culture et l'art étaient certainement développées dans leur société. Le mystère de la soudaine disparition de la civilisation Néandertalienne demeure entier, même si de nombreux scénarios ont été envisagés, dont l'extinction par hybridation.

Pourquoi ne pas envisager, avec Lionel Naccache, une hypothèse que peu de personnes imaginent: l'homme de Néandertal, ou l'homme qui en savait trop? Ce serait la première victime de la connaissance, de la connaissance de soi qui, poussée à l'extrême, anéantirait tout espoir de trouver une signification dans l'existence. Néandertal aurait-il été victime d'un suicide collectif (philosophique) inscrit dans la pensée culturelle de cette espèce? Aurait-il attendu, (par conscience existentielle !), durant de nombreux millénaires, la rencontre avec un hominidé plus stupide que lui, cet homme à qui il pourrait transmettre une partie seulement de son savoir, celle qui lui permettrait de survivre, tout en lui chuchotant à l'oreille que connaître est "un poison vital"? Et un jour, cet homme lui apparut, venant de l'est: nous! Nous, dont les ancêtres auraient assisté à sa disparition vécue par ces hommes comme l'aboutissement ultime de la connaissance extrême. Ils auraient transmis cette menace (l'héritage empoisonné de Néandertal?) oralement durant des dizaines de milliers d'années, puis celle-ci serait alors apparue, transfigurée, sous la forme de mythes fondateurs dont nous ignorons les origines? Ainsi, nous, les "Homo Sapiens", qui sommes ignorants des origines de nos mythes, ne fûmes pas les plus sapiens d'entre les Homos.Ce mythe contemporain transculturel est le Néant der Tale, ou le récit du néant que Lionel Naccache a fait figurer dans la quatrième et dernière partis de son livre. C'est à l'époque Moustérienne que vivait cet hominidé dont la connaissance avait atteint des limites existentielles on sans doute atteint des limites nihilistes qui l'ont amené à un suicide individuel et collectif avant de nous laisse la conduite des affaire de ce monde. Ce fut le premier "suicide philosophique" de masse de l'Histoire ou plutôt de la préhistoire. Certains d'entre eux (?) auraient décidé de nous protéger contre ce mal qui les avait détruits, le savoir, la connaissance du monde et surtout la connaissance de soi. 


Terminons cet article et "ma lecture" de cette deuxième partie avec le commentaire de Lionel Naccache: "Nous disposons d'une réponse claire et tranchée à la question de l'actualité des menaces de la connaissance. Plus encore, nous avons proposé une explicitation de l'essence même de ces menaces, d'où il ressort que, telles les deux faces d'une médaille, la connaissance nous expose à certaines menaces du fait même qu'elle nous offre dans le même temps la possibilité unique d'enrichir notre identité".

Alors que l'actualité en ce début 2019 pose de plus en plus de questionnements, ma lecture du livre va maintenant porter sur notre rapport actuel à la connaissance qui constitue encore une énigme, car, si la connaissance constitue un danger existentiel constitutif de son essence, pourquoi et comment sommes-nous devenus les premières générations de l'histoire de a culture occidentale à ne plus prendre conscience de la menace que représente la connaissance, alors que l'avenir de l'humanité semble menacé?. Pourquoi et comment cette composante qui était présente à nos côtés depuis les récits bibliques et mythologiques antiques a t-elle disparu de notre discours contemporain? Sommes-nous devenus aveugles et insensibles? C'est que les "mauvaises solutions" imaginées au fil des siècles, que nous avons évoquées, ont perdu leur attrait et leur puissance, et sont aujourd'hui explicitement condamnées par les sociétés occidentales, même si certaines resurgissent trop souvent. C'étaient le cloisonnement de la connaissance, l'obscurantisme religieux, la censure politique ou la manipulation idéologique des esprits. Et maintenant nous faisons l'apologie de la connaissance comme jamais nulle société humaine ne semble l'avoir fait! Existerait-il une "mauvaise solution" contemporaine ainsi qu'un lien entre toutes ces "mauvaises solutions"? C'est ce que nous essaierons de découvrir dans mes prochains articles, qui sont "ma lecture" de la troisième partie du livre de Lionel Naccache Perdons-nous connaissance?MALAISE CONTEMPORAIN DANS LA CONNAISSANCE.

 

 

liens:

,Johann Carl Fuhlrott 

https://lejournal.cnrs.fr/articles/neandertal-le-cousin-rehabilite

https://www.geo.fr/histoire/comment-l-homme-de-neandertal-a-pris-sa-revanche-189168:   Comment l’homme de Neandertal a pris sa revanche?

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-hyperrealite-outil-de-controle-213621?utm_source=feedburner&utm_medium=email&utm_campaign=Feed%3A+agoravox%2FgEOF+%28AgoraVox+-+le+journal+citoyen%29L’hyperréalité, outil de contrôle des masses

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Conscience: La conscience

http://lecerveau.mcgill.ca/index.php: Le cerveau à tous les niveaux

https://journals.openedition.org/lhomme/20782: Lionel Naccache, Le Nouvel Inconscient. Freud, Christophe Colomb des neurosciences. (Texte intégral)
https://www.cairn.info/revue-natures-sciences-societes-2015-2-page-: La perception au fondement de la connaissance
http://www.aline-louangvannasy.org/article-cours-la-conscience-1-la-conscience-sensible-115909827.html: LA CONSCIENCE 1 - La conscience sensible ; la perception.
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/cerveau-et-psy/comment-le-cerveau-elabore-t-il-la-conscience_103268: Comment le cerveau élabore-t-il la conscience ?,Par Hugo Jalinière le 13.04.2016. Le fait d'être conscient procède-t-il d'un phénomène cérébral continu ou discontinu ? Un vaste débat en neurosciences auquel des chercheurs proposent de substituer une troisième voie.
https://www.em-consulte.com/en/article/959544: Perception consciente ou perception inconsciente : quel rapport entre perception et conscience ?
http://www.philopsis.fr/IMG/pdf_perception_merleau-ponty_dupond.pdf: la perception chez merleau ponty
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/138/ LIBRE ARBITRE ET INTELLIGENCE DE L’INCONSCIENT :QU’EN PENSENT LES PSYCHANALYSTES ? Le récent ouvrage de Michaël Gazzaniga, Le libre arbitre et la science du cerveau, (2013), montre les apports possibles, 1) pour une approche plus proche de la réalité du psychisme, 2) confirme certaines hypothèses de la psychologie analytique de C.G. Jung, et 3) conduit à penser que Freud/Lacan auraient tort, notamment, sur la question cruciale de l’inconscient et de son approche trop langagière.Le libre arbitre et la science du cerveau montre les apports possibles, 1) pour une approche plus proche de la réalité du psychisme, 2) confirme certaines hypothèses de la psychologie analytique de C.G. Jung, et 3) conduit à penser que Freud/Lacan auraient tort, notamment, sur la question cruciale de l’inconscient etde son approche trop langagière. QU’EN PENSENT LES PSYCHANALYSTES ?
http://www.jung-neuroscience.com/michael-gazzaniga/Michael Gazzaniga, neuroscientifique confirme l’expérience de Jung que l’inconscient non seulement parle, mais surtout qu’il interprète nos actions .
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ph%C3%A9nom%C3%A9nologie_de_la_perception: La Phénoménologie de la Perception (1945), œuvre majeure de philosophe Maurice Merleau-Ponty, l'un des fondateurs de la phénoménologie. Dans l'esprit des recherches d'Edmund Husserl, le projet de Merleau-Ponty entreprend de révéler la structure du phénomène de la perception. Traditionnellement la perception est définie comme l'activité de l'esprit par laquelle un sujet prend conscience d'objets et de propriétés présents dans son environnement sur le fondement d'informations délivrées par les sens1Maurice Merleau-Ponty s'est attaché à montrer depuis une précédente œuvre qui date de 1942 La Structure du comportement que l'idée de perception est entachée d'un certain nombre de préjugés qui masquent la vérité. Dans ces deux œuvres l'auteur chercherait à penser selon Pascal Dupond2 ce qu'il appelle un premier « contact naïf avec le monde » qui de fait précéderait toute possibilité de perception. Croire que la perception peut nous dévoiler la vérité sur l'existence et la vérité des choses en soi, c'est prendre appui sur un ensemble informulé de préjugés.
http://filosofi.unblog.fr/2007/03/08/la-perception/: philosophie au 21e siècle: LA PERCEPTION INTRODUCTION I) LA PERCEPTION INTROUVABLE : LES PREJUGES CLASSIQUE A) SENSATION ET PERCEPTION : L’APPROCHE SCIENTIFIQUE CLASSIQUE B) L’APPROCHE EMPIRISTE (texte de Hume) C) L’APPROCHE INTELLECTUALISTE (Descartes) II) LA PHENOMENOLOGIE DE LA PERCEPTION A) LA PSYCHOLOGIE DE LA FORME B) LE CORPS ET LA PERCEPTION (texte de Merleau-Ponty) C) LA METHODE PHENOMENOLOGIQUE D) MERLEAU-PONTY ET LE RETOUR A L’EXPERIENCE DIRECTE
https://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article2316: Comment se repérer entre fiction et réalité ?
https://www.nonfiction.fr/article-6564-entre-le-cerveau-et-la-conscience-le-temps.htm: Entre le cerveau et la conscience : le temps (L'esprit au-delà des neurones : une exploration de la conscience et de la liberté par benjamin libet)
http://www.charlatans.info/droitetgauche.shtml: Cerveau droit, cerveau gauche : le mythe et...le charlatanisme
https://www.matierevolution.fr/spip.php?article1510: d'où vient l'intelligence humaine La dialectique auto-organisée de l’individu et de la collectivité, du corps et du cerveau, des émotions et de la pensée, de l’inconscient et du conscient, de la logique et de l’imaginaire, du lent et du rapide
http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2010/103/naccache.htm#na3: Lionel Naccache s'interroge sur le sens que peut prendre ce concept dans une société telle que la nôtre. Elle se proclame en effet société de la connaissance et dans le même temps, se définit comme une société de l'information. Ces deux qualificatifs sont effectivement mérités.


http://philoscience.over-blog.com/article-perdons-nous-connaissance-par-lionel-nac-43650908.html: Lionel Naccache vient de publier un nouvel essai, « Perdons-nous connaissance » où il s'interroge sur le sens que peut prendre ce concept dans une société telle que la nôtre. Elle se proclame en effet société de la connaissance et dans le même temps, se définit comme une société de l'information. Ces deux qualificatifs sont effectivement mérités. Non seulement les œuvres de toutes sortes sont diffusées très largement (là où du moins le permettent les quelques censures qui demeurent) mais de plus en plus de gens jusque là inaudibles peuvent témoigner et discuter en leur nom propre ou en celui de minorités diverses. Beaucoup d'esprits chagrins déplorent la cacophonie qui en résulte. Ce n'est pas le cas de Lionel Naccache aux yeux de qui les outils de la société de l'information, notamment Internet, rendent d'immenses services. Mais pour lui ils ne règlent pas cependant la question de la connaissance. Si Internet favorise en effet indiscutablement l'accès aux travaux scientifiques qui sont quoiqu'en pensent les sceptiques les seules sources objectives de connaissance sur l'univers et sur tout ce qu'il contient, il favorise aussi la diffusion d'informations dont nul ne peut dire si elles sont inventés et propagées par des esprits y trouvant un moyen de se donner de l'importance, ou si elles renvoient à des faits réels dont nous n'aurions pas été jusqu'à présent informés. 2)
Au delà de la question des relations entre l'information et la connaissance, qui est en effet de plus en plus d'actualité, Lionel Naccache se pose une autre question, dont les implications en philosophie des sciences sont tout aussi grandes: pourquoi les traditions antiques dont témoignent les textes qui nous sont parvenus manifestent-elles une telle défiance à l'égard de la connaissance? Qu'est-ce alors que cette connaissance, décrites comme tellement dangereuse par certains philosophes grecs et surtout par les écritures chrétiennes et juives ? Pourquoi alors aujourd'hui nos sociétés de la connaissance, excepté les contestataires des techno-sciences (dont ils font eux-mêmes sans s'en rendre compte un mythe), ne semblent plus s'en défier?
Lionel Naccache pense répondre à cette double question en rappelant que la connaissance n'est pas seulement une relation entre un Réel extérieur jusque là inconnu et une description qui en est donnée sous une forme impersonnelle. C'est aussi une relation avec le sujet qui procède à cette description ou qui s'en inspire pour améliorer son rapport au monde. Or le sujet n'est pas l'observateur neutre que postulent beaucoup de sciences. C'est une entité singulière, prenant la forme d'un corps et d'un esprit profondément déterminée par des contraintes lui interdisant un rapport objectif avec ce qu'il perçoit du monde. Les constructions que fait son cerveau des données perçues par ses sens, les interprétations qu'il donne ensuite à ces constructions en fonction notamment de la façon dont elles sont reçues par les autres, correspondent à un besoin vital pour le sujet: élaborer une description de lui-même et de son histoire, autrement dit de son Je, qui soit aussi valorisante, mobilisatrice, que possible.
On a pu dire en effet, Lionel Naccache en particulier dans le Nouvel Inconscient, que le Je était une projection hallucinée de l'être tout entier sur l'écran de visualisation permis par la conscience. Il est donc important de montrer comment le Je conscient crée ou utilise l'information, qu'elle soit de détail ou qu'elle s'organise en vastes systèmes de connaissances, pour améliorer son adaptativité dans le conflit darwinien pour la survie qui l'oppose aux autres espèces et à ses semblables.
Pour illustrer cette thèse, que nous espérons avoir résumée sommairement sans la déformer, la première partie du livre propose une incursion dans la Mythologie dont la précision surprendra ceux ayant un peu oublié l'histoire des philosophies et des religions. Il aborde successivement la mythologie grecque et les propos de Platon, les écritures de la Bible et leurs commentaires par le Talmud, les légendes plus récentes de la Renaissance européenne, avec notamment le mythe du Dr Faust. Dans tous ces cas, selon les auteurs inconnus de ces légendes, ceux qui avaient voulu s'alimenter aux fruits de la Connaissance ont subi des destins effroyables, aussi nobles qu'aient pu être leurs intentions.
Lionel Naccache montre ensuite comment le Siècle des Lumières et les Encyclopédistes ont pris le contre-pied de ces attitudes, en proposant au contraire l'accès de tous aux connaissances scientifiques de l'époque, au risque de s'illusionner sur l'influence bénéfique que pouvait avoir l'esprit des Lumières sur des cerveaux encore englués dans les anciennes croyances. Il se pose sans apporter de réponses précises, on le conçoit, une question sur laquelle nous allons revenir: à quel type de Connaissance faisaient allusion les anciens mythes et pourquoi voulaient-ils tellement en tenir écarté le vulgum pecus ? L'hypothèse selon laquelle les institutions religieuses et politiques voulaient s'en réserver le monopole est un peu trop simple sans doute.
La deuxième partie du livre, plaisamment intitulée Une histoire de neurosciences-fiction, est toute différente. Elle commente l'expérience clinique de l'auteur et de nombre de ses confrères confrontés aux véritables drames que sont les destructions, même plus ou moins localisées, des différentes aires cérébrales qui concourent à la cohérence d'ensemble de l'esprit et à son expression à travers le langage et les comportements sociaux. Les ouvrages de neurosciences rapportent dorénavant nombre de tels cas, mais il est bon de les entendre évoqués par un clinicien situé si l'on peut dire en première ligne.
On y voit notamment comment les rationalisations, c'est-à-dire les histoires que se raconte un patient pour expliquer un déficit de perception ou d'interprétation sans l'imputer à un trouble interne qui en est la vraie cause mais qu'il ne peut observer lui-même, construisent pour ce patient un univers de connaissances très satisfaisant, mais qui repose évidemment sur une distorsion profonde de ce que nous appelons la réalité. Freud avait fait la même constatation à propos des rationalisations que dans certaines névroses et psychoses le malade invente pour la plus grande gloire de son moi. On sait que dans les rêves, chacun d'entre nous fait de même à tous moments et à tous propos, sans que cela, en principe, ne perturbe la bonne qualité de notre jugement lorsque nous nous réveillons.
Ces exemples tirés de la clinique permettent à l'auteur de revenir sur la définition de l'acte de connaissance. Cet acte met en scène trois unités, le sujet X tel qu'il était et se représentait à lui-même avant de connaître l'objet Y, cet objet Y tel qu'il existe dans le monde extérieur au sujet et enfin le sujet X', le sujet tel qu'il est devenu après avoir assimilé l'objet Y. Les objets de connaissance sont multiples, mais tous modifient en le réorganisant le sujet qui s'en laisse pénétrer et quasiment coloniser. Si l'on veut tenter de comprendre le monde extérieur générant les objets de connaissance qui circulent à son propos, il ne faut pas se limiter à analyser les informations brutes en émanant, mais les sujets et plus précisément, dans le champ de la conscience, les Je des sujets qui reprennent et interprètent ces informations, en les présentant comme participant à un processus objectif de connaissance. Les sujets subissent en recueillant ces informations des transformations plus ou moins profondes qui se traduisent par des stratégies destinées à protéger ou renforcer leurs Je. Dans certains cas, ces informations leur semblent si dangereuses pour la salubrité de ces Je qu'ils les nient purement et simplement. C'est un déni de réalité, que nous pourrions illustrer par le fameux déni de grossesse dont on a fait mention récemment dans la presse 3)
La troisième partie du livre est consacrée à l'analyse de la société de l'information telle qu'elle s'établit dans les régimes démocratiques où notamment l'Internet se déploie sans censures trop marquées. Lionel Naccache insiste là à juste titre sur le fait que cette information n'est pas pour autant synonyme de connaissance généralisée et uniformément répartie. Il est bon de démonter les illusions que recèle le concept, au moins pour les naïfs qui le prendrait au pied de la lettre. Au delà de considérations qui seraient familières pour nos lecteurs à qui n'échappe aucune des illusions mais aussi aucune des vertus du média que nous utilisons constamment, il souligne à nouveau que ne pas prendre en compte les « sujets qui parlent » conduit directement à l'erreur grossière et à la manipulation. Beaucoup de stratégies de captation de l'intérêt (et du soutien financier) des citoyens de la société de l'information s'appuient sur le prestige tenant à l'argumentation pseudo-technique et pseudo-scientifique. Il cite à cet égard, après bien d'autres, mais qui ne sont pas encore assez nombreux, les mensonges des défenseurs de l'Intelligent Design.
Nous sommes bien placés sur ce site pour en parler puisque nous avons subi les attaques de ceux qui, derrière la Templeton Foundation américaine, prétendent donner des bases scientifiques aux affirmations des Ecritures chrétiennes. Aujourd'hui, les défenseurs d'une prétendue science islamique ne procèdent pas différemment (voir par exemple notre brève d'actualité récente : A la gloire de la science islamique 4).
Dans cette troisième partie, qui comprend beaucoup d'incidentes que nous ne pouvons mentionner, figure une critique que nous estimons tout à fait fondée. Elle s'adresse aux mathématiciens, toujours aussi nombreux, qui prétendent, avec à leur tête l'illustre Alain Connes, déchiffrer un univers existant en soi, en dehors des cerveaux humains et même des réalités matérielles, celui des mathématiques pures. Il montre aisément que les mathématiques, quelles que soient leurs formes et langages, sont des constructions trouvant leurs sources, non seulement dans les intentions des sujets qui les « découvrent », mais dans des bases neurales spécifiques, propres non seulement aux primates que nous sommes mais aussi à de nombreux autres animaux, comme l'a récemment montré Stanislas Dehaene. Il s'agissait initialement de constructions de survie permettant de mettre de l'ordre, en fonction des expériences empiriques vécues par les sujets, dans le flux constant des phénomènes qui les assaillaient.

 

27 mai 2019

article 2) Perdons-nous connaissance? première partie chapitres 3 et 4

               

 


article 2) Perdons-nous connaissance? 

 Ma lecture du livre Perdons-nous connaissance? de Lionel Naccache:

première partie suite chapitres 3 et 4

 

fr.wikipedia.org/wiki/Arbre_de_la_connaissance_du_bien_et_du_mal

http://www.centrebethanie.org/2016/09/l-arbre-de-la-connaissance.html

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Lionel Naccache  "Perdons-nous connaissance?". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que je souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

 

 Ma lecture du livre Perdons-nous connaissance? de Lionel Naccache: c'est-à-dire perdons-nous le sens de ce qu'est la connaissance (philosophie) alors que nous nous autoproclamons " société de la connaissance "? Aujourd'hui, la connaissance ne fait plus peur à personne, alors que depuis trois mille ans notre culture occidentale n'a cessé de la décrire comme vitale et dangereuse. Oui, dangereuse, qui s'en sou-vient encore? Cette rupture avec notre héritage constitue-t-elle un progrès ou une régression, une chute ou une ascension? La Mythologie et la Neurologie, sources de " connaissance de la connaissance ", nous offriront de précieuses clés pour résoudre ce paradoxe inédit dans l'histoire de la pensée. 


Préambule: Pourquoi cette question "Perdons-nos connaissance?" alors que nous avons cette merveilleuse faculté qui nous semble aller de soi, la capacité de connaître ce que nous ne connaissions pas encore à l'instant qui précédait. Notre société s'autoproclame en effet "société de la connaissancecomme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Et pourtant, depuis les origines de notre culture, la connaissance est représentée comme un danger, un "poison vital". Elle serait porteuse d'un certain danger existentiel qui a imprégné notre culture depuis plus de 3 000 ans jusqu'à l'époque moderne avec le siècle des Lumières que Bertrand Vergely a appelées "obscures Lumières", et dont j'ai présenté ma lecture dans l'article de mon blog. Ce danger multi-millénaire s'est exprimé dans trois grands mythes qui ont façonné notre civilisation.Les chapitres que nous avons vus dans l'article 1:

1) Avant-propos. 1-1) Adam et Ève face à l'arbre de la connaissance. 1-2) Le tragique destin d'Icare1-3) L'allégorie de la caverne de Platon. 1-4) La figure de Faust.

2) Ma lecture du livre de Lionel Naccache. Première partie; une menace vieille comme le monde

2-1) La connaissance menace Athènes l'éternelle -chapitre 1-  

2-1-1) I comme Icare est significatif pour la problématique de la connaissance. Pour l'instant retenons que Icare vient de nous enseigner que connaître sans limites est une démesure  condamnable et dangereuse. Cette menace ainsi stigmatisée semble engager l'individu dans son rapport personnel et solitaire avec la connaissance.

2-1-2) L'homme qui en savait trop. chapitre 1 suite: la connaissance menace Athènes Conclusion: Pour

 Platon et Socrate, l'homme de connaissance serait l'inévitable victime de la violence du groupe qui l'entoure. Icare nous montrait les risques du rapport de l'individu face à la connaissance. Ici, Platon nous indique que l'homme qui connaît est également vécu comme une menace par ses congénères et que cette menace conduit à la disparition inéluctable de celui qui connaît, incapable de transmettre son savoir. Cela conduit à la préservation de l'ignorance, le fondement et la garantie de d'une certaine forme de paix ou de confort social. 2-2) La connaissance menace Jérusalem -chapitre 2-
2-2-1) Du paradis perdu au Pardes retrouvé."Le Pardès, littéralement jardin, verger, parc, qui s'apparente au mot paradis, désigne, dans la tradition de la Kabbale, un lieu où l'étudiant de la Torah peut atteindre un état de béatitude. Ce terme est tiré d'une anecdote philosophique et mystique qui trouve une explication dans le Pardes Rimonim du Rav Moshe Cordovero. Celui-ci prend l'image de quatre rabbis (Elisha ben Abouya, [Rabbi] Shimon ben Azzaï, [Rabbi] Shimon ben Zoma et rabbi Akiva) pénétrant un verger mais dont les "niveaux" respectifs de pénétration du sens des Écritures ne sont pas équivalents". Ainsi, après intérieure et la paix sociale, voici que la paix des ménages est en péril!

2-2-2) Vie et destin de quatre talmudistes en quête de connaissance
2-2-3) Vie et destin de quatre talmudistes en quête de connaissance suite: le cas de rabbi Akiva -La connaissance? Une vraie boucherie! Conclusion: A ses amis qui lui recommandaient de de se protéger et de suspendre l'enseignement de ses connaissances à la jeunesse de Jérusalem, Rabbi Avika répondait par une parabole: "Un renard, voyant un poisson se débattre pour échapper aux filets des pêcheurs, lui dit "Poisson, mon ami, ne viendrais-tu pas vivre avec moi sur la terre ferme?" Le poisson lui répond: "Renard, on te dit le plus sage, mais en réalité, tu es le sot des animaux. Si vivre dans l'eau qui est mon élément m'est difficile, que crois-tu qu'il en serait sur la terre?" Ce que l'eau est au poisson, la Torah l'est à Akiva. La connaissance semble ici prendre l'aspect de ce "poison vital". N'y a t-il pas ici une impression de déjà-vu? Les allégories sur la connaissance s'avèrent d'une troublante convergence entre Athènes (aux chapitres 2-1-1 avec Icare et chapitre 2-1-2 avec Platon et Socrate) et Jérusalem. Le mythe d'Icare se rapproche des dangers d'une trop grande proximité de l'individu avec la connaissance à laquelle répondent les sombres péripéties de Ben Azaï, Ben Zoma et A'her dans le jardin du Pardès et celles d'Adam et Eve dans le jardin d'Eden. Par contre, à l'allégorie platonicienne de la caverne, qui, comme  on l'a vu, représente la violence du groupe social à l'encontre de ceux qui répandent leur connaissance "corrosive pour la jeunesse", comme Socrate, répond le tragique destin de Rabbi Akiva, qui ne cessa pas, ce que Tumus Rufus lui fit payer très cher, de "corrompre la jeunesse de Jérusalem". On voit donc avec Lionel Naccache que ce n'est pas seulement dans les histoires que la connaissance tue !Ainsi se termine ma lecture de l'Avant - propos et première partie chapitres 1 et 2 du livre de Lionel Naccache "Perdons-nous connaissance?

Je poursuis ma lecture avec mon article 2 dans lequel nous allons voir comment après la Grèce et Jérusalem, la connaissance menace outre-Rhin avec Johann Georg Sabellicus Alias Docteur Faust, avant d'examiner le chapitre 4: "Des mythes à l a réalité ou l'art de la mauvaise solution", qui précède ce qu'on connait de nos jours, "bienvenue dans la société de la connaissance" où connaissance et information sont confondues peut-être pour le meilleur et... pour le pire.


1) Le mythe de faust (Première partie une menace vieille comme le monde suitechapitre 3 la connaissance menace outre-Rhin).

     1-1) Nous sommes tous des Johann Georg Sabellicus, alias Docteur Faust. 

 

Guy Lerdung, photographe:  amisdesjardinsfamiliauxdesaverne.fr: méphisto brise la nuque de Faust, une fois le pacte écoulé


C'est notre troisième et dernière excursion à la poursuite des sources historiques de ce concept de connaissance mortelle dont la présence remonte à des temps immémoriaux et qui est immortalisé par le mythe du fruit défendu goûté par Adam et Eve. Elle va nous conduire à explorer une odyssée dont le premier épisode s'est déroulé, dit lionel Naccache, "dans un ancien médiéval du sud-ouest de l'Allemagne, le duché de Wurtemberg [...] dans le village de Knittligen où serait né, vers 1480, Johann Georg Sabellicus. 

Les données biographiques sont éparses et fragmentaires. Johann devient un fin lettré, alchimiste à ses heures. D'après le site s.ecriture.over-blog.com, "pour découvrir l'origine de ce mythe hors du commun, il faut remonter loin dans l’histoire. On suppose que la légende s’appuie sur la vie d’un certain Johann Georg Sabellicus surnommé Maître ou Docteur Faust. A-t-il existé ou non ? Personne ne peut l’affirmer. Il aurait étudié la « magie surnaturelle » à l’université de Cracovie en Pologne. On l’a ensuite accusé de pratiquer la magie noire. Méprisé par les réformateurs religieux tels Luther et Melanchthon qui le croyaient « possédé par le Démon », il avait tout de même réussi à s’entourer de fidèles adeptes et leur enseignait même les bases de sa croyance. Après quelques temps, il fut accusé de maltraiter ses étudiants et il quitta l’université où il enseignait pour éviter d’avoir affaire à la Justice."  Selon Lionel Naccache, d'autres images de son existence,  évanescentes et floues proviennent de l'université d'Erfuten Thuringeévêché catholique, en remontant vers le nord. Il ferait apparaître à ses élèves les fantômes de Priam, d'Achille et d'Ulysse tout en leur enseignant les poèmes d'Homère et en faisant participer à la fête le cyclope Polyphème qui emporterait selon son bon plaisir un ou deux étudiants arrachés  de leurs bancs! Peur sur la ville! renchérit L. Naccache. Il rajoute que Sabellicus aurait confié à un moins franciscain: "Je suis allé plus loin que vous ne le pensez". Ce témoignage clérical, donc à l'abri de tout soupçon à l'époque, sera enrichi d'une fin de phrase en conformité avec les intentions des juges chargés d'instruire son procès en sorcellerie: "j"ai fait une promesse au démon avec mon propre sang, d'être sien dans l'éternité, corps et âme". Et c'est ainsi que Johann Georg Sabellicus va être mis à mort en 1540 sur la place publique de Staufen en Breisgau et son cadavre déchiqueté exposé aux bonnes gens de Staufen. Dans son site, Guy Lerdung, nous dit::"Dans ces ruelles tortueuses a vécu le légendaire mage et alchimiste docteur Faust auquel les seigneurs de Staufen ont fait appel afin de leur fabriquer de l´or. C'est dans l'auberge historique "Zum Löwen“ que vécut le docteur Faust jusqu´à sa mort. C´est ici qu´il fût rappelé en l´an 1539 par Mephisto, un des principaux disciples du diable. Une peinture sur la façade montre Mephisto brisant la nuque à Faust.


Autres visions: 

Faust vu par Wikipedia. Faust, "héros d'un conte populaire allemand ayant rencontré du succès au xvie siècle, à l'origine de nombreuses réinterprétations. Cette histoire raconte le destin de Faust, un savant déçu par l'aporie à laquelle le condamne son art, qui contracte un pacte avec le Diable. Ce dernier met au service de Faust un de ses Esprits - dit Méphistophélès, afin de lui procurer un serviteur humain, l'étudiant Wagner. Wagner devient son famulus - et lui offre une seconde vie, tournée cette fois vers les plaisirs sensibles, au prix de son âme. Dans la plupart des versions populaires du récit fantastique, l’âme de Faust est damnée après sa mort, qui suit une longue période durant laquelle le Diable a exaucé la plupart de ses vœux.

Dans fabula.org André Dabezies retrace cinq siècles de production littéraire.   l’ouvrage s’organise selon un ordonnancement chronologique — du xvie siècle au début des années 2000 — et tient compte de l’historicité du mythe et de ses réécritures, une donnée essentielle car, comme le souligne l’auteur, le « contexte historique, sociologique et (inter)culturel » est primordial en ce que les œuvres en « reflètent plus ou moins l’actualité »

Faust, de la damnation médiévale à la consécration romantique".

Pour le site philophil.comnous somme à nouveau dans le cadre de la dangerosité de la dangerosité que représente la connaissance: "[...] Le héros de la quête du savoir... Mais le mythe de Faust est aspiré par la dynamique de la Renaissance qui valorise la quête du savoir. Faust devient un héros de la connaissance assoiffé d’expériences. La veine romantique en fait l’incarnation de la condition humaine écartelée entre le plaisir immédiat et des aspirations plus audacieuses. Dans la version de Goethe le pacte avec le diable prend la forme d’un simple pari ( inspiré du livre de Job) : le diable parviendra-t-il à détourner les nobles aspirations de Faust vers la bestialité des plaisirs sensuels, les satisfactions matérielles et le plaisir de détruire? Dans la version finale du Faust de Goethe, Faust est sauvé : un cortège d’anges escorte son âme vers la lumière « celui qui s’efforce toujours et cherche dans la peine, nous pouvons le sauver ». 

Avec cosmovisions.com, "La tradition représente Faust comme un magicien et nécromancien fameux, originaire de Kundlingen en Wurtemberg, ou de Roda près de Weimar, et qui aurait vécu à la fin du XVe siècle et au commencement du XVIe. On le fait étudier d'abord à Ingolstadt, puis à Wittemberg en Saxe, et on lui donne toutes les connaissances cultivées de son temps, théologie, jurisprudence, philosophie, astronomie; il s'attacha surtout aux sciences occultes, telles que l'astrologie, la chiromancie, la démonologie. Un oncle riche lui ayant légué sa fortune, il en profita pour se livrer à tous les genres d'excès quand son patrimoine fut épuisé, il fit, selon la légende, un pacte de 24 ans avec le Diable. Il reçut de lui pour serviteur le démon Méphistophélès, qui apparut sous la forme d'un petit moine gris, avec lequel il voyagea et mena une vie de plaisir. A l'expiration du pacte, Faust fut emporté par Satan, à Limling en Wurtemberg. C'est vers 1550 qu'on place cet événement. On donne pour amante à Faust l'innocente Marguerite, qu'il avait séduite, et pour compagnon un fidèle valet, Wagner, qui lui aussi avait un démon particulier, Auerhahn. On a parfois dit que Faust n'est autre que Jean Fust de Mayence, un des inventeurs de l'imprimerie, dont la vie aurait été défigurée par les contes populaires".


Epilogue à ce chapitre.

Quelle que soit la version exacte, de tout ceci, Sybellicus, alias Faust, n'avait certainement qu'à s'en prendre à lui-même. Il était fin lettré, alors n'aurait-t-il pas pu ou dû relire la mythologie grecque et les récits allégoriques de la Bible et du Talmutd, ou même faire attention aux best-sellers médiévaux se demande L. Naccache? En particulier, le Manuel des Inquisiteursrédigé en latin par l'inquisiteur Nicolas Eymerich en 1376 et enrichi par le juriste Francisco Peña en 1578 n'expliquait-il pas, sans aucune équivoque possible, "qu"il ne faut poins savoir plus que de mesure, il ne faut ni trop savoir, ni s'abrutir. Par conséquent, nous ne devons pas en savoir plus qu'il ne faut." 

C'est du temps de son magistère universitaire que le Docteur Johann Georg Sabellicus avait été "affublé" de ce surnom propre à effrayer les étudiants: "le docteur au poing fermé", le docteur "Faust" en allemand. C'est là que de Sabellicus au Dr Faust, nous nous retrouvons face à l'un des plus grands mythes de la culture européenne. Il s'inscrit naturellement dans la recherche de "Perdons-nous connaissance?". En effet, tout d'abord, il recèle un discours sur les méfaits de la connaissance dont l'atteinte de la satiété ne semble possible qu'avec la disparition de celui qui s'y livre. Ensuite, il y a ce "maquillage" diabolique et hérétique du Dr Faust, coupable d'un pacte avec le démon, comparable à ce qu'on trouve chez ces fous de connaissance dans la culture européenne depuis le moyen-âge jusqu'à la renaissance et même jusqu'aux Lumières. Enfin, ce mythe présente avec nous une proximité historique plus grande que celle des récits bibliques, de "la voix d'Athènes" ou des pages talmudiques rédigées lors des premiers siècles, car si la légende de Sabellicus s'enracine dans le moyen-âge terminal, elle ne naît véritablement que vers la fin du XVIè siècle et ne cesse plus depuis lors d'inspirer les artistes, les musiciens, les écrivains et les créateurs. C'est probablement, le pense Lionel Naccache, le pont le plus précieux qui nous permet d'établir une continuité directe entre les considérations plus antiques que nous avons examinées sur le pouvoir mortifère de la connaissance et notre époque actuelle.


     1-2) Variations faustiennes, morceaux choisis. 

Dans cette illustration de la Haggadah, les rabbins ne sont pas quatre, mais cinq

https://www.idixa.net/Pixa/pagixa-0710250810.html


La première version écrite du mythe paraît plusieurs décennies après la mort de Sabellicus avec le Faustbuch (ou livre de Faust), un livre de colportage publié par Johan Spies en 1587. Le texte fait fureur, il est lu et raconté dans les villes et villages et mis en scène par des troupes de comédiens ambulants et des marionnettistes. Le dramaturge élizabethain  Cristopher Marlowe l'adapte et le traduit en anglais sous le titre The Tragical History of Doctor Faustus (voir la pièce en ebook ici) entre 1589 et 1592. Le mythe, désormais clair, est l'histoire exemplaire de la damnation d'un savant qui ne pouvant résister à sa soif absolue de connaissance, n'hésite pas à signer un pacte avec le diable (ici Méphistophélès), qui lui livre l'accès aux secrets de la connaissance durant 24 années. On y trouve une étonnante vision du paradis! Après les quatre qui entrèrent au Pardès que nous avons rencontrés dans mon article 1 au chapitre 2-2-2, Faust serait-il le cinquième visiteur du Pardès (autrement dit du Paradis)? Finalement, son âme à lui, sera dévorée à jamais par les flammes de l'enfer.Cette identification de la connaissance aux forces démoniaques à l'époque médiévale signifie t-elle un "retour du refoulé?". Le démoniaque n'est-il pas le daïmon de Socrate que la scolastique médiévale connaissait certainement.  ["Un [...] démon familier [...] est, dans bon nombre de croyances d'Europe occidentale, une entité, animal ou esprit, parfois imaginaire et invisible, à laquelle les hommes s'adressent pour demander des conseils ou obtenir des services, en particulier liés à la sorcellerie".] Le pacte de  Faust avec le diable est une "injection de rappel" qui nous dit: "Ne faites point comme Faust qui a voulu en savoir trop, sinon vous tomberez dans l'univers du démo. Or l'horrible et terrifiant démon, ne l'oubliez pas, n'est autre qu'une créature marquée par un excès de connaissance, un daïmon". 

Après le Faustbuch et la version de Marlowe naissent d'innombrables adaptations littéraires, musicales, cinématographiques qui vont marquer notre culture européenne. C'est Goethe qui donnera un souffle poétique et romantique au mythe en introduisant le personnage féminin de Marguerite que nous avons au chapitre 1-1 avec le site  cosmovisions.com où on donne pour amante à Faust l'innocente Marguerite, objet de sa passion amoureuse. Cela le rapproche du mythe de Dom Juan avec lequel il partage de nombreuses autres similitudes. A ce sujet, consulter l'ouvrage de Jean-Pierre Winter "Les errants de la chair: Etudes sur l'hystérie masculine". Des ponts y sont jetés entre les figures du Marrane, de Dom Juan et de Faust.

Avant de quitter Goethe, il faut aussi consulter le faust de Goethe, ses origines et ses formes successives.et  Méphistophélès, "le célèbre démon qui rend visite au docteur Faust dans l’opéra de Goethe et qui le tente. Dans la légende de Faust, on le fait passer pour un démon primitif, un démon de bas-étage, alors qu’il est en fait l’un des 7 princes des Enfers".

Voyons maintenant comment plus d'un siècle plus tard, en 1947, Thomas Mann livrera son "Doktor Faustus" rédigé durant son exil californien en 1943.


     1-3) Le Doktor Faustus est mort à Büchel en 1940.

Thomas Mann (1875 -1955) "est l'une des figures les plus éminentes de la littérature européenne de la première moitié du xxe siècle et est considéré comme un grand écrivain moderne de la décadence. Rompant peu à peu avec les formes littéraires traditionnelles, ses ouvrages comprenant romans, nouvelles et essais, font appel aux domaines des sciences humaines (histoire, philosophie, politique, analyse littéraire) pour produire une image du siècle et de ses bouleversements. Son œuvre, influencée par Arthur Schopenhauer, est centrée sur l'étude des rapports entre l'individu et la société". Il établit des liens forts avec les versions antiques concernant la connaissance mortifère et une synthèse des 3 niveaux de menace que nous avons vus dans mon article 1

-au chapitre 2-1-1, menace stigmatisée qui semble engager l'individu dans son rapport personnel et solitaire avec la connaissance.
-au chapitre 2-1-2, 
 menace contre le groupe de l'homme qui connaît, vécue comme une menace par ses congénères, menace qui conduit à la disparition inéluctable de celui qui connaît, incapable de transmettre son savoir. Cela conduit à la préservation de l'ignorance, le fondement et la garantie de d'une certaine forme de paix ou de confort social.
-au chapitre 2-1-3, 
 Menace contre Eros et le couple. Après la paix intérieure et la paix sociale, voici que la paix des ménages est en péril !

Mais nous dit Lionel Naccache, le plus important, c'est que "Mann "déniaise" ce mythe de la catéchèse infantile qui habitait l'ensemble de ses versions antérieures. La menace avec Satan devient totalement intériorisée  Plus de pacte avec Satan i d'autre supercherie médiévale". C'est en fait un rapprochement avec les conceptions antiques du danger de la connaissance  qui étaient naturelles et pas dues à un sortilège ou une malédiction. Icare tombe en raison de la fonte de la cire qui cimentait les plumes de ses ailes, argument physico-chimique au sein même de la mythologie grecque qui faisait pourtant entrer l'irrationnel propre au surnaturel. Quant à Rabbi Akiva, lorsque ses lambeaux de chair pendent aux étals de boucherie, ce n'est pas l'oeuvre du diable ou de ses créatures, mais celle des légionnaires romains. 

De Même, Thomas Mann "sécularise et natularise la question de la connaissance mortifère". Chez lui, le Dr Faustus s'appelle Adrian Leverkhün, dont l'existence sera marquée par l'audace (Khün en allemand) et qui, comme Nietzsche, braverait la folie. C'est un musicien de génie; pétri de philosophie théologique, inventeur de la musique dodécaphonique (en réalité par Arnold Schönberg). Dans l'oeuvre, la vie de Leverkhün/Faust est narrée par son ami d'enfance Serenus Zeitblom; "pieux admirateur de son génie et authentique gentilhomme humaniste, citoyen désenchanté du IIIè Reich". Ce dernier, en fait, habite l'ensemble de l'oeuvre où Mann assoit clairement sa position antinazie. Zeitblom naît en 1883, devient docteur en philosophie et théologien, marié à Hélène et père de 3 enfants. Il est catholique, né dans une bourgeoisie "à moitié savante"? Son père anime un petit salon où participent le ciré et la rabbin, ce qui précise Mann n'eût pas été possible dans les milieux protestants (une "pique" vis à vis de l'irascible Luther). Puis un peu plus loin, Zeitblom dit à propos de la catastrophe qui guette sa nation (l'action du roman débute le 27 mai 1943): "Plus redoutable que la défaite allemande serait la victoire allemande". Cette fois c'est au Reich que Mann s'en prend. 

Leverkhün/Faust, génie créateur fait passer la curiosité de l'esprit au-delà même de l'amour. La lecture qu'a L. Naccache du récit que fait Mann à propos de ce compositeur qui plonge à l'origine de la polyphonie pour inventer de nouvelles sonorités nous ramène à une métaphore du retour aux origines du mythe Faustien. La création musicale de Leverkhün y serait pour Mann l'une des modalités les plus élevées de la connaissance et elle reçoit immédiatement une connotation sacrilège et hérétique. Ce serait en précurseur des neurosciences de la subjectivité (comme le suggère l'épisode de la syphilis cérébrale), que Thomas Mann avait perçu que connaître procède d''avantage de la création (artistique, scientifique ou autre), que de la découverte. 

Vient alors la version contemporaine du pacte avec Méphistophélès décrit dans les pages 54 à 56 de "Perdons-nous connaissance": Cherchant une auberge, Adrian Leverkhün tombe entre les mains d'un type louche avec une barbiche qui qui l'oriente vers un bordel où il découvre "une brunette au nez retroussé" qu'il surnomme Esmeralda. Adrian s'enfuit aussitôt; mais Esméralda s'est inscrite dans son esprit et cela l'obsède. Il retourne au lupanar, à Leipzig, mais elle partie dans une autre maison de filles, en Hongrie , suite à un traitement médical. C'est là qu'il retrouve, mais elle lui avoue être syphilitique et contagieuse. Mais, de même qu'il va au-delà des menaces de son exploration de la connaissance musicale, il va au-delà de cette menace. Adrian aime Esméralda et il fait sa connaissance, au sens biblique du terme, puis repart, mais en ayant contracté la syphilis. Le chancre se développe, Adrian consulte un médecin qui meurt 4 jours plus tard. Il s'appelait de Dr Erasmi (référence à Erasme l'humaniste, dont la conception de la connaissance aurait pu peut-être le sauver?). Un second médecin est arrêté devant son immeuble et il n'a que le temps de deviner le sourire inscrit sur ses lèvres (Méphistophèlès lui-même?) Alors, il ne se soigne plus et développe une forme de syphilis cérébrale, la syphilis tertiaire avec des complications neurologiques et surtout neuropsychiatriques. 

On a vu que Le Dr Faustus est une biographie fictive d'un musicien, Adrian Leverkühn (1885-1940), racontée par son ami de longue date Serenus Zeitblom : celui-ci commence la rédaction du récit le 23 mai 1943, soit un peu plus de deux ans après la mort du compositeur, et la termine en 1945. ce n'est qu'après son décès que ce texte, censé être confidentiel tombe entre les mains de Zeiblom (qui ne manquera pas de le publier dans le roman de Mann en bon contemporain de Max Brod nous dit L. Naccache). Leverkhün, qui a écrit a postériori le récit de son hallucination, est alors partagé entre crédulité et conscience du délire. Il est en train de lire seul, l'essai de Kierkegaard sur Don Juan (nouvelle allusion aux liens entre les deux mythes) alors que l'un de ses rares amis Shildknapp vient juste de le quitter. Soudain, un froid cinglant vient le saisit et une fenêtre s'ouvre alors sur le gel du dehors... Shildknapp a dû revenir, car il n'est plus seul... Mais ce n'est pas Shildknapp, c'est méphistophélès en personne Il est assis au coin du sofa, les jambes croisées. Ce dernier fait déjà preuve (on n'est alors que dans les années 1910) d'un nationalisme assez prononcé; "Ne parle qu'allemand ! [...] Il y des moments où je ne comprends que l'allemand!" Puis, dans un long et profond dialogue Méphistophélès expose à Leverkhün la nature de son infection, notamment le fait qu'il soit porteur d'un foyer infectieux cérébral.  La géniale réplique de Leverkhün résonnera, nous le verrons un peu plus tard, dans une signification visionnaire, lorsque nous plongerons dans le domaine des "neurosciences fictions": "Ah! Je t'y prends, idiot! Tu te trahis et tu m'indiques toi-même le point de mon cerveau, le foyer fébrile qui crée l'hallucination de ta présence et sans lequel tu ne serais pas. Tu trahis ainsi, que dans mon trouble, si je te vois et t'entends, il est vrai, tu n'es pourtant qu'un fantasme devant mes yeux." Et, quelques pages plus soin, le pacte est scellé: "L'illumination laissera intactes jusqu'à la fin tes forces intellectuelles: même, elle les stimuleras par périodes jusqu'à la transe clairvoyante". Puis Leverkhün perd brièvement connaissance (au cours d'une crise d'épilepsie du lobe temporel. A son réveil, Shildknapp, qui en fait était encore là et ne s'était aperçu de rien et à nouveau à ses côtés. 

L. Naccache signele ici que "Man a replongé dans les sources médiévales du mythe pour en livrer une version contemporaine, cependant fidèle à la tradition originelle". Cela permet une relation directe avec avec la tradition grecque et judéo-chrétienne qui déjà a été évoquée dans mon article 1 avec les trois formes de connaissance:  Chez Icare ont été identifiés les dangers inhérents à notre rapport individuel à la connaissance; Dans la caverne de Platon, c'est une menace de la stabilité de la collectivité humaine. Dans le récit biblique, la loi a été formulée pour et à deux êtres qui cohabitent; ici, après intérieure et la paix sociale, voici que la paix des ménages est en péril!. Leverkhün, lui, est victime de son désir d'explorer la musique dans la recherche d'un absolu, ce qui l'amènera à se retrancher du monde, à se soustraire à son bruit. Et à évoluer vers une abstraction qui le rend abscons et ridicule aux oreilles ... et aux yeux(?) de ses contemporains. L'interprétation de son Apocalypse en 1926, ne rencontrera que "cris malveillants et rires ineptes". [Rappel: La méthode de composition développée par Schönberg servit [...], par le truchement d'Adorno, d'inspiration à celle inventée par Adrian Leverkühn, le héros du roman Le Docteur Faustus de Thomas Mann, écrit à l'époque où tous les trois vivaient en relatif voisinage dans l'exil californien. Le compositeur poursuivra le romancier et le philosophe de sa vindicte, accusant l'un et l'autre de l'avoir « pillé », de s'être « appropriés indûment » son invention. Les tentatives de conciliation de Mann, notamment une dédicace explicite dès le second tirage, s'avérèrent infructueuses]. Ceci rappelle les moqueries des ignorants de la caverne de Platon, que Socrate évoquait avec Glaucon lors du retour de l'homme qui a accédé à la connaissance. Le rapprochement peut se poursuivre. En effet, Leverkhün est un homme seul, isolé du groupe. Il en fuit aussi la violence comme Socrate. Mais il s'en protège plutôt mal. La fin de son existence ressemble à un procès joué d'avance lorsqu'il invite la trentaine de personnes de son entourage et annonce dans un monologue halluciné son pacte avec Satan. Les jurés qu'il s'est lui-même choisi quittent la scène , comme s'ils en avaient assez entendu pour rendre leur verdict; "coupable." Ce discours terrible est bien sûr le  fruit des complications cérébrales de sa syphilis. Mais il résonne comme les aveux que les inquisiteurs extorquent aux hérétiques. Leverkhün est aussi victime de son désir désir de connaître Esméralda, désir fatal qui incarne les liaisons dangereuses d'Éros et Thanatos. Il a consommé le fruit de l'arbre du désir de la connaissance de l'autre qu'a initié la Bible: "C'est pourquoi l'homme abandonne son père et sa mère; il s'unit à la femme, et ils deviennent une seule chair" Livre de la genèse (ch. II verset 24). 

Il est enfin victime de son propre désenchantement, qu'il pousse dans un cri ultime dans "le chant de douleur du Docteur Faustus", une mise en abyme merveilleuse du mythe, sous forme de pièce musicale fictive, comme l'est la sonate de Vinteuilune œuvre musicale fictive pour piano et violon plusieurs fois évoquée tout au long de À la recherche du temps perdu de Marcel ProustLeverkhün est victime de sa croyance en un ordre caché de la musique et de la connaissance, qui vont le conduire à la plus horrible des découvertes: le néant, l'absence de signification du monde et de nous-mêmes. "Lorsque son neveu adoré, l'adorable Nepomuk, "dernier amour de sa vie", meurt d'une méningite cérébro-spinale foudroyante dans d'horribles souffrances, Leverkhün atteint l'étape ultime de son voyage. Le monde est un non-sens. Tel est l'ultime cadeau de la connaissance. Il peut alors mourir dément, atteint de paralysie générale..." 

Cela n'est pas sans rappeler la fin de  Elisha ben Abouya plus connu sous le nom de ah'er, dans mon article 1 au chapitre  2-2-2) Vie et destin de quatre talmudistes en quête de connaissance: "A'her était devenu un être dépourvu de croyances, non seulement religieuses, mais aussi et surtout de croyances identitaires et existentielles. Il n'a pu remplacer les lois de la Torah par rien d'autre dans son esprit, tout en ne leur reconnaissant aucune valeur. Il attendait de mourir sans pouvoir croire croire en rien ni en lui-même. Il était devenu fou aussi mort dès sa sortie du paradis de la connaissance".


2) Des mythes à la réalité (sinon à la véritéou l'art de la mauvaise solution (Première partie; une menace vieille comme le mondechapitre 4)

Ce sera la conclusion de mon article 1 et de cet article 2 au terme de ce voyage que nous a proposé Lionel Naccache en ces trois lieux symboliques que sont Athènes, Jérusalem et le mythe germanique de Faust où nous avons été face à la dimension mortifère de la connaissance que 3 000 ans de civilisation nous ont transmise en héritage. Cette menace omniprésente est-elle restée confinée dans l'univers imaginaire des mythes et des récits ou s'est-elle concrétisée dans dans la réalité quotidienne des sociétés humaines? Les hommes ont-ils traduit en actes cette conception mythologique du péril de la connaissance et cherché à se protéger par tous les moyens face à un tel danger? Bref, lui ont-ils apporté des solutions? Lionel Naccache pense qu'il est peu risqué d'avancer que l'Histoire regorge de "solutions" apportées à cet antique problème de la connaissance. Mais il qualifie ces solutions de "mauvaises" par convention pour souligner qu'elles consistent à solutionner le problème de la connaissance en le fuyant, à mettre l'individu à distance de cette expérience pour ne plus en affronter les dangers. Ces "mauvaises solutions" n'ont en fait pas été inventées à chaque époques par quelques individus qu'on pourrait qualifier de machiavéliques, capables d'imprimer des croyances à leurs civilisations, mais elles auraient plutôt émergé à partir d'un tissus socioculturel complexe. A chaque époque, nos prédécesseurs ont ainsi imaginé des barrières pour se protéger de l'expérience même de la connaissance. 
-Dans l'antiquité, les sociétés (égyptienne, grecque, romaine...) avaient une organisation sociale très stricte qui partageaient toutes un même principe de cloisonnement de la connaissance qui pouvait en gros être schématisé ainsi: l'accès à l'instruction était réservé à une élite minoritaire alors que les masses populaires restaient en général illettrées et incultes, nourries par un ensemble de croyances et de repères favorables à la stabilité sociale. Ce n'était pas le fruit d'un plan visant à protéger explicitement ces sociétés des méfaits de la connaissance, mais le problème était ainsi résolu de la manière la plus radicale qui soit. Le cloisonnement était donc "la mauvaise solution" antique au problème de la connaissance.

narthex.fr/news la dame à la licorne (la peur?)

-Au moyen-âge, l'Europe a fait un autre choix. Sa "mauvaise solution" fut celle d'un obscurantisme religieux fondé sur la peur, peur de la mort et de l'enfer, la dichotomie   bien-mal et sur le mécanisme de rédemption par la soumission à un discours religieux qui a stérilisé la pensée pour les masses incultes. Cette "mauvaise solution" a donné sa pleine mesure dans la formule du manuel des inquisiteurs: "Nous ne devons pas en savoir plus qu'il ne faut". Ce n'est pas ce que nous avaient appris Icare, la caverne de Platon et Socrate et les rabbins du Talmud, pour qui la connaissance ne peut être définie en aucune façon, mais reste un voyage infini auquel on ne saurait fixer par avance un terme balisé. Cette apologie d'une connaissance limitée était certainement une forme de malhonnêteté intellectuelle qui s'est manifestée sous deux formes complémentaires: D'abord, un "opium du peuple chrétien", lancé dans un anxiogène travail de rédemption sans fin épuisant les efforts mentaux des individus, et en suite, pour les plus lettrés, l'établissement d'une seconde barrière avec la promotion d'une connaissance dénaturée: "pas plus qu'il ne faut". Ici encore, ces mécanismes ne sont pas la création d'un homme seul, comme le moine machiavélique, comme le terrible Jorge de Burgos, aveugle du roman "Le Nom de la Rose" de Umberto Eco ni d'une société secrète, genre Opus Dei, mais l'émergence d'une pensée collective. 

-Entre le moyen-âge et les Lumières, la période de la renaissance semble flou à plus d'un titre. C'est une période de relecture de l'Antiquité avec un renouveau artistique et intellectuel, un feu d'artifice des beaux-arts la diffusion des savoirs par l'imprimerie. C'est un nouveau rapport à la connaissance avec l'humanisme d'Erasme et Montaigne et les découvertes géographiques et culturelles. Les milieux éduqués demeurent minoritaires, mais cette période préfigure la possibilité des Lumières. 
-La révolution des Lumières s'oppose à l'obscurantisme médiéval ("?") et aux traces qu'il avait laissées dans les sociétés et les mentalités. Elle aboutit à la tentative de débarrasser la connaissance des barrières que les périodes précédentes avaient avaient érigées. C'est donc un décloisonnement contre la "mauvaise solution" antique et celles qui ont suivi et c'est une ouverture des savoirs, dans leur plus grande diversité, à tous ou plutôt à chacun. C'est l'espoir du souci de l'individu contre la masse indistincte, de chaque individu, avec le souci d'éclairer et de le libérer de ses chaînes, de le sortir de ses croyances considérées comme débiles et confuses. C'est une réponse à Socrate (et Platon) et à Glaucon: on peut briser les chaînes des aliénés qui croupissent dans la caverne depuis le fond des âges, et les aider à se lever pour voir directement la lumière du soleil et les objets tels qu'ils sont, plutôt que de contempler les ombres infidèles, obscures et trompeuses (vanité peut-on penser avec "le réel voilé" de Bernard d'Espagnat)! Les Lumières, contre le divin Socrate, qui n'était qu'un homme seul, les esprits de "l'Enlightement" anglais et de "l'Aufklärung" allemand, "se sont dressées comme un seul homme pour défaire les entraves mentales des masses". Ce fut un décloisonnement absolu de la connaissance dont le symbole emblématique, l'Encyclopédie, oeuvre collective dirigée par Diderot et D'alembert, est conçue comme un dictionnaire universel des savoirs mis à la disposition de chacun.

La seconde barrière qui vola en éclats fut celle de l'obscurantisme religieux et de ses oripeaux diaboliques qui condamnait les excès du savoir et les savoirs hérétiques. Ce fut une réponse cinglante et définitive au "Manuel des inquisiteurs", qui redonnait voix au poète HoraceSapere Aude!: (aie le courage de savoir), et nous la retrouvons par la voix d'Emmannuel Kant: les Lumières ont répondu à cette peur de savoir, de trop savoir, insufflée dans les esprits, avec l'ouvrage Réponse à la question: «Qu'est-ce que les Lumières?» 

Dans cette période s'enracine notre condition contemporaine face à la connaissance, à la fois dans ce recèle comme richesses, mais aussi comme source de problèmes spécifiques. Mais elle fut aussi marquée par l'apparition d'une nouvelle "mauvaise solution", la censure politique qui commet ses premiers forfaits de grande ampleur, en réaction justement à ces libres savoirs que les pouvoirs en place redoutent plus que tout. 

-Enfin, nous rencontrons les idéologies du XXè siècle marquées par deux régressions majeures, le nazisme et le communisme où la connaissance devient totalement asservie à l'idéologie et aux objectifs militaires, politiques, raciaux, sociaux de ces régimes. Il y a déconnexion du réel avec utilisation de la propagande pour de masse fondée sur les moyens de communication unidirectionnels que sont la presse, la radio et la télévision autorisant un travail de manipulation centralisé qui aboutit à "une hallucination collective", c'est à dire à une distorsion du réel, qui est troqué contre une certaine représentation de ce réel, celle qui épouse l'idéologie du régime. Du fait de sa diffusion massive, elle pousse les individus à penser et à croire que ce qu'on leur propose.n'est pas une représentation d'un réel parmi les possibles, mais le réel tel qu'il est et tel qu'il doit être. Ainsi, dans ces régimes, la connaissance devient telle qu'on retire la couche de la représentation et de l'interprétation du réel pour faire converger les croyances des individus sur un format commun. Ces idéologies "enterrent" la distinction faite par Kant entre le "noumène" (terme employé à l'origine par Platon pour désigner les « Idées », c'est-à-dire la réalité intelligible (par opposition au monde sensible), accessible à la connaissance rationnelle. Au contraire, chez Emmanuel Kant, auquel le terme de « noumène » renvoie le plus souvent, il s'agit de tout ce qui existe et que la sensibilité ne peut atteindre, restreignant par là les prétentions de la raison quant à la connaissance. « Noumène » est parfois considéré comme synonyme de chose en soi, faisant référence aux faits tels qu'ils sont absolument et en eux-mêmes, par opposition au terme de phénomène, faisant référence à ce qui est connaissable) et le "phénomène" (L’effet produit par un objet sur la capacité de représentation, dans la mesure où nous sommes affectés par lui, est une sensation. L’intuition qui se rapporte à l’objet à travers une sensation s’appelle empirique. L’objet indéterminé d’une intuition empirique s’appelle phénomène). 

Mais n'en subit-on pas encore aujourd'hui des effets insidieux par ce qu'on peut désigner la pensée unique sous la forme de pensée dominante alors que les Lumières et leur science, puis la pensée scientifique moderne ont cru fonder, en particulier par la démarche scientifique "l'ensemble des connaissances et études d'une valeur universelle, caractérisées par un objet et une méthode fondés sur des observations objectives vérifiables et des raisonnements rigoureux. La volonté de la communauté scientifique, garante de l'actualisation du contenu des sciences, est de produire des « connaissances scientifiques » à partir de méthodes d'investigation rigoureuses, vérifiables et reproductibles. Quant aux « méthodes scientifiques » et aux « valeurs scientifiques », elles sont à la fois le produit et l'outil de production de ces connaissances et se caractérisent par leur but, qui consiste à permettre de comprendre et d'expliquer le monde et ses phénomènes de la manière la plus élémentaire possible — c'est-à-dire de produire des connaissances se rapprochant le plus possible des faits observables. Non dogmatique, la science est ouverte à la critique et les connaissances scientifiques, ainsi que les méthodes, sont toujours ouvertes à la révision. De plus, les sciences ont pour but de comprendre les phénomènes, et d'en tirer des prévisions justes et des applications fonctionnelles ; leurs résultats sont sans cesse confrontés à la réalité. Ces connaissances sont à la base de nombreux développements techniques ayant de forts impacts sur la société"

-Finalement, mythes et réalité, même combat, même message: pendant plus de 3000 ans, la connaissance a été vécue comme un poison vital mais, désormais nulle menace à connaître ne semble plus habiter les discours dominants de nos sociétés, la connaissance ne poserait plus aucun problème au contraire? Vraiment? Pourquoi et comment notre discours a t-il pu évoluer si rapidement, en rupture radicale avec tous ceux qui l'avaient précédé? Est-ce la menace qui a disparu ou nos yeux ne la vient-elle plus? Serait-ce un cadeau non intentionnel de notre époque? Cadeau de notre techno-science, de l'émancipation religieuse et sexuelle, de l'évolution des consciences toujours plus avides de transparence et qui toutes valorisent la connaissance? Icare serait-il un ringard? Pourtant, le thème de la connaissance qui tue n'était pas un secret qui ne circulait qu'au sein des cercles protégés et instruits. Comment, en l'espace de quelques dizaines d'années, le paysage intellectuel aurait-il été aussi radicalement transformé? Aurions-nous coupé le cordon avec les mythes et leurs traductions sociales et historiques?

-Ou bien... Il faudrait plutôt considérer l'autre hypothèse: la connaissance aurait conservé l'essentiel de ses menaces. Elle serait toujours mortifère, pour l'individu, pour le groupe social et pour le couple. Si tel est le cas, il faudrait alors expliquer pourquoi notre discours actuel ne contient aucun signal d'alarme ni aune zone d'ombre. Serions-nous capables de nous autoproclamer "sociétés de la connaissance" sans nous mettre en garde contre ses effets nocifs? Ce serait sans aucun doute tenir un discours "bonasse" inspiré de la méthode Coué, sans nous rendre compte de son inadéquation  au réel de son caractère profondément erroné. 

-Alors, comment procéder pour avancer? Lionel Naccache propose de prendre appui sur un invariant commun aux trois mille années qui nous ont précédés, ainsi qu'à notre époque contemporaine, c'est l'enracinement cérébral de notre faculté à connaître, c'est à dire la prise en compte des propriétés psychologiques et neurologiques qui font de nous ce que nous sommes depuis bien plus de 3000 ans, peut-être 30 000 ou plus, en fait des êtres de savoir, des hominidés de la connaissance.


Dans le prochain article, l'article 3, Nous avancerons en commençant par approfondir ce que la Révolution des Lumières et la science nous ont apporté et changé, avec l'introduction à la deuxième partie du livre "Perdons-nous connaissance?": La connaissance, une histoire de neurosciences-fiction. Nous découvrirons que lorsque nous réfléchissons à la connaissance, il est indispensable de prendre en compte la dimension de la fiction dans laquelle s'enracine notre subjectivité.  Pas de connaissance sans sujet et donc pas de connaissance sans fictions-interprétations-croyances. 

Ensuite nous évoquerons la troisième partie du livre, à lui seul tout un programme: MALAISE CONTEMPORAIN DANS LA CONNAISSANCE.

 

liens:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arnold_Sch%C3%B6nberg: Arnold Schönberg

https://www.mahj.org/sites/mahj.org/files/dp_schonberg.pdf: Arnold Schönberg. Peindre l’âme

La figure de Faust.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Docteur_Faustus Le roman est une biographie fictive d'un musicien, Adrian Leverkühn (1885-1940), racontée par son ami de longue date Serenus Zeitblom : celui-ci commence la rédaction du récit le 23 mai 1943, soit un peu plus de deux ans après la mort du compositeur, et la termine en 1945. Le roman est une biographie fictive d'un musicien, Adrian Leverkühn (1885-1940), racontée par son ami de longue date Serenus Zeitblom : celui-ci commence la rédaction du récit le 23 mai 1943, soit un peu plus de deux ans après la mort du compositeur, et la termine en 1945.

https://journals.openedition.org/germanica/2414Philosophie de la musique dans le Docteur Faustus de Thomas Mann

https://reseauinternational.net/le-mythe-de-faust-lor-et-la-prochaine-debacle/: Economie, crise, Brexit, Franxit, chute des monnaies, fin chaotique ou provoquée de la zone euro, énième krach boursier, gestion de Trump, nous avons tous peur de ce qui va se passer.

https://la-philosophie.com/platon-caverne-allegorie: L’allégorie de la Caverne présente la théorie des Idées de Platon, qui constitue à la fois sa métaphysique (= sa théorie de la connaissance) et son ontologie (= sa théorie de l’être et du réel).

http://www.philo-bac.eu/auteurs/platon/caverne.html: Le monde sensible, représenté par la caverne, est une illusion et un piège pour les hommes. La vérité est à l'opposé de ce que nous considérons comme le réel. Notre âme doit sortir de cette prison pour trouver la vérité. Mais le chemin qui mène à la connaissance est douloureux. Il exige un guide. Celui qui arrive au bout acquiert : Le SAVOIR, la LIBERTE, le BONHEUR, et la COMPASSION.

https://www.persee.fr/doc/phlou_0035-3841_2006_num_104_4_7694: Kierkegaard et don juan

 

http://www.lmm.jussieu.fr/~sagaut/epistemologie-v14.pdf: Introduction à la pensée scientifique moderne

le second faust:

https://www.babelio.com/livres/Goethe-Faust-et-le-second-Faust/409667: Faust et le second Faust: J'y vois tout d'abord une allégorie de l'Homme en quête de sens à donner à sa vie. Faust n'a plus guère de foi et du haut de sa science se heurte à des écueils insurmontables. Il voit couler sa vie au fond d'un noir terrier et se dit que bientôt la mort viendra le cueillir sans qu'il ait pu jouir de quoi que ce soit dans l'existence. D'où sa secrète invocation du diable, ou plus exactement, avec l'aval de Dieu, du pourquoi le diable s'essaie à le soudoyer.

Ainsi donc, selon Goethe, c'est le désespoir qui crée l'appel aux forces du mal et non comme on pourrait le penser de prime abord, l'envie, même si c'est bien l'envie de connaître toujours plus qui pousse Henri Faust à pactiser avec Méphistophélès.

https://www.persee.fr/doc/slave_0080-2557_1968_num_47_1_1960: Puškin et la conclusion du Second Faust



27 mai 2019

article 1) Perdons-nous connaissance? Avant - propos et première partie chapitres 1 et 2

article 1) Perdons-nous connaissance? 

 Ma lecture du livre Perdons-nous connaissance? de Lionel Naccache:

Avant - propos et première partie chapitres 1 et 2

 

http://www.centrebethanie.org/2016/09/l-arbre-de-la-connaissance.html

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Lionel Naccache  "Perdons-nous connaissance?". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que je souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

 Ma lecture du livre Perdons-nous connaissance? de Lionel Naccache: c'est-à-dire perdons-nous le sens de ce qu'est la connaissance (philosophie) alors que nous nous autoproclamons " société de la connaissance "? Aujourd'hui, la connaissance ne fait plus peur à personne, alors que depuis trois mille ans notre culture occidentale n'a cessé de la décrire comme vitale et dangereuse. Oui, dangereuse, qui s'en sou-vient encore? Cette rupture avec notre héritage constitue-t-elle un progrès ou une régression, une chute ou une ascension? La Mythologie et la Neurologie, sources de " connaissance de la connaissance ", nous offriront de précieuses clés pour résoudre ce paradoxe inédit dans l'histoire de la pensée. 

 

1) Avant-propos.

Pourquoi cette question "Perdons-nos connaissance?" alors que nous avons cette merveilleuse faculté qui nous semble aller de soi, la capacité de connaître ce que nous ne connaissions pas encore à l'instant qui précédait. Notre société s'autoproclame en effet "société de la connaissancecomme elle ne l'avait jamais fait auparavant. Et pourtant, depuis les origines de notre culture, la connaissance est représentée comme un danger, un "poison vital". Elle serait porteuse d'un certain danger existentiel qui a imprégné notre culture depuis plus de 3 000 ans jusqu'à l'époque moderne avec le siècle des Lumières que Bertrand Vergely a appelées "obscures Lumières", et dont j'ai présenté ma lecture dans l'article de mon blog. Ce danger multi-millénaire s'est exprimé dans trois grands mythes qui ont façonné notre civilisation.

      1-1) Adam et Ève face à l'arbre de la connaissance. 

L'Arbre de la Connaissancele fruit défendu: « Yahvé (le tétragramme) Dieu planta un jardin en Eden, à l’orient et il y mit l’homme qu’il avait modelé. Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèce d’arbres séduisants à voir et à manger, et l’arbre de la vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. [...] Yahvé Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Eden pour le cultiver et le garder. Et Yahvé Dieu fit à l’homme ce commandement : “Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien

et du mal tu ne toucheras pas, car le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort. » (Genèse, II, 8,9 et 15,17).

Examinons maintenant les interprétations de De Annick de Souzenelle.

Dans la revue3emillenaire.com on peut lire: "Tout est en nous. Nous avons en nous tous les symboles et tous les mythes, nous sommes habités par la connaissance, mais cette connaissance est en grande partie voilée. Il semblerait que l’embryon, le germe qu’est l’enfant dans le ventre de sa mère, soit totalement connaissant. Et puis cela s’en va. Quand ? C’est difficile à dire. Il y a perte totale de la mémoire et notre vie va consister à nous souvenir".

Dans les interviews en 2012 avec Jean Moutappa, que je présente dans mon blog,  elle déclare: "Il n’y a pas de péché originel. Cela n’existe pas cette histoire-là. En fait c’est nous qui avons à chaque instant à choisir entre la vie et la mort. Alors je crois qu’il faut que nous rétablissions complètement notre regard sur ces textes sacrés pour comprendre que nous ne sommes pas les victimes de quelque chose qui s’est passé il y a des milliers d’années. Nous sommes responsables, dans l’instant, de faire ce choix : ou la vie, ou la mort [...] L’arbre de la connaissance que nous sommes, n’est pas celui du bien et du mal. Il est celui de ce qui s’accomplit de nous, de ce qui émerge à la lumière, au conscient, de ce qui est encore dans le potentiel. C’est qu’il y a en nous toute une information, comme le gland qui contient toute la promesse du chêne, et comme nous ne le savons pas, nous contrevenons continuellement à cette information. D’où les maladies, d’où les drames, d’où toute la souffrance !!"

Dans le site pagesorthodoxes.netAntoine ARJAKOVSKY apporte encore plus de précisions dans le chapitre V (Exégèse biblique : La Genèse) : Qu’on me permette d’achever cette brève présentation des quelques implications de l’œuvre anthropologique de Annick de Souzenelle par une courte évocation de son exégèse et en particulier de son livre Alliance de feu, une lecture chrétienne du texte hébreu de la Genèse. Je ne prendrai qu’un exemple là encore celui de sa traduction de Genèse, chapitre 2, versets 8-17. Prenons la traduction de la Bible de Jérusalem :

« Yahvé Dieu planta un jardin en Éden, à l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait modelé. Yahvé Dieu fit pousser du sol toute espèces d’arbres séduisants à voir et bons à manger, et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Un fleuve sortait d’Éden pour arroser le jardin et de là il se divisait pour former quatre bras. Le premier s’appelle le Pishôn. Il contourne tout le pays de Havila, où il y a de l’or ; l’or de ce pays est pur et là se trouve le bdellium et la pierre de cornaline. Le deuxième fleuve s’appelle le Gihon : il contourne tout le pays de Kush. Le troisième fleuve s’appelle le Tigre. Il coule à l’orient d’Assur. Le quatrième fleuve est l’Euphrate. Yahvé Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder. Et Yahvé Dieu fit à l’homme ce commandement : “Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l’arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort.”

Prenons cette fois la traduction de Annick de Souzenelle :

« Et plante YHVH-’Elohim un jardin en ‘Éden venant de l’Orient, Il place là l’’Adam que ’Il a formé. Fait germer YHVH-’Elohim, à partir de la Adamah tout arbre précieux pour la vue (ouvrir l’intelligence) et bon à manger (accompli et donc assimilable) et l’arbre de vie au milieu du jardin, et l’arbre de la connaissance de l’accompli et du pas-encore-accompli (de la lumière et de son contraire, les ténèbres). Et un fleuve jaillit d’’Éden pour arroser le jardin ; et, de là, il se partage et devient quatre principes. Nom, le UN : Pîshon qui entoure (investit) toute la terre de Hawîlah. Là (se trouve) l’or, et l’or de cette terre est lumière accomplie. Là (se trouvent) l’ambre et la pierre d’onyx. Et NOM le fleuve le deuxième Guîhon, lui il investit toute la terre de Koush. Et le NOM du fleuve le troisième Hidequel =Tigre ; lui, il est le marchant, orient d’’Ashour, et le fleuve le quatrième, lui est Pherat. YHVH-’Elohim saisit le « Adam et le conduit dans le jardin de délices pour la travailler et la garder. Et commande YHVH-’Elohim sur l’’Adam en disant : de chaque arbre du jardin, manger absolument, tu mangeras. Mais de l’Arbre de la connaissance de l’accompli et du non-encore accompli tu ne mangeras pas de lui-de nous car dans le jour où tu mangeras de lui-de nous muter absolument tu muteras. »

L'auteur apporte un commentaire signifiant: "Je ne suis pas en mesure de commenter le bien-fondé de la traduction de Annick de Souzenelle. Une chose est sûre, cette lecture symbolique vaut mieux que la traduction traditionnelle qui fait de l’Irak contemporain l’héritier du paradis des premiers hommes ! Aussi, il me paraît éclairant d’attirer l’attention sur le caractère profondément mystique des commentaires de l’auteur, inspirés de la Kabbale et des Écritures, et sur leur indéniable originalité".

Retenons: Le danger de la connaissance: en mourir ou muter?

     

     1-2) Le tragique destin d'Icare.

 

http://tpevolicare.e-monsite.com/http-tpevolicare-e-monsite-com-/partie-iii-1.html


Icare
 est le fils de l'architecte athénien Dédale et d'une esclave crétoiseNaupacté.

"Le Mythe selon wikipedia: "Dédale est un célèbre ingénieur travaillant au service du roi de Crète, Minos. La reine de Crète, Pasiphaé, s'éprend d'un taureau blanc donné par le dieu  Poséidon et demande à l'inventeur de créer un artifice lui permettant de s'accoupler avec l'animal sacré, requête à laquelle il accède. De cette union naît le Minotaure. Pour cacher le fruit de ce déshonneur, Dédale construit le labyrinthe qui enferme la bête. Dédale donne à Ariane l'idée du fil noué à la cheville de Thésée, lui permettant de fuir le labyrinthe après avoir tué le Minotaure. À cause de ses trahisons répétées, Dédale est jeté avec son fils Icare dans le labyrinthe dont il est l'architecte. Ne pouvant emprunter ni la voie des mers, que Minos contrôlait, ni celle de la terre, Dédale eut l'idée, pour fuir la Crète, de fabriquer des ailes semblables à celles des oiseaux, confectionnées avec de la cire et des plumes. Il met en garde son fils, lui interdisant de s'approcher trop près de la mer, à cause de l'humidité, et du Soleil, à cause de la chaleur. Mais Icare, grisé par le vol, oublie l'interdit et prend de plus en plus d'altitude. La chaleur fait fondre la cire jusqu'à ce que ses ailes finissent par le trahir. Il meurt précipité dans la mer qui porte désormais son nom : la mer Icarienne".

Dédale, fou de douleur, nous dit le site iletaitunehistoire.com, "alla repêcher le corps sans vie de son fils. Le jeune homme, par défaut d'expérience et de sagesse, avait brûlé l'innocence de son jeune âge à l'attirante chaleur de l'astre solaire". Ce mythe, s'il a hanté les rêves de l'humanité est resté, depuis des temps immémoriaux dans le domaine des peurs et des frustrations, tout comme le mystère de la connaissance. Ainsi que l'écrit les site Books.openedition.org, "les utopies politiques et techniques annexent Dédale et Icare, mais à l'Age industriel, c'est le seul Icare qui devient à la fois le pionnier de l'aéronautique et la figure impuissante de la sublimation artistique. La culture contemporaine, plus que jamais, retisse la fable". Et le chapitre III de.Émancipation de l’image d’Icare dans l’« œuvre ouverte » poursuit en ces termes: "Un des curieux renversements qui travaillent le mythe dans les transformations que lui imprime la culture européenne, c’est l’affirmation exubérante du fils : il s’approprie les ailes de son père et convertit sa chute en motif d’exaltation. Là où l’Antiquité et le Moyen Âge prononçaient une irrévocable condamnation, les Temps modernes renversent toute négativité en élan et en gloire, voulant à toute force que le fils vole de ses propres ailes. Icare devient le prête-nom, l’homme de plume(s) d’un rêve d’absolu qui ne porte plus le nom d’hubris".


     1-3) L'allégorie de la caverne de Platon.

https://www.institut-pandore.com/philosophie/caverne-platon/

L'allégorie de la caverne (et non pas le mythe de la caverne comme on trouve parfois dit ou écrit)  « Dans une « demeure souterraine », en forme de caverne, des hommes sont enchaînés. Ils n'ont jamais vu directement la source de la lumière du jour, c'est-à-dire le soleil, dont: ils ne connaissent que le faible rayonnement qui parvient à pénétrer jusqu'à eux. Des choses et d'eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Des sons, ils ne connaissent que les échos. Pourtant, « ils nous ressemblent », observe Glaucon, l'interlocuteur de SocrateQue l'un d'entre eux soit libéré de ses chaînes et accompagné de force vers la sortie, il sera d'abord cruellement ébloui par une lumière qu'il n'a pas l'habitude de supporter. Il souffrira de tous les changements. Il résistera et ne parviendra pas à percevoir ce que l'on veut lui montrer. Alors, « ne voudra-t-il pas revenir à sa situation antérieure » ? S'il persiste, il s'accoutumera. Il pourra voir « le monde supérieur », ce que Platon désigne comme « les merveilles du monde intelligible ». Prenant conscience de sa condition antérieure, ce n'est qu'en se faisant violence qu'il retournera auprès de ses semblables. Mais ceux-ci, incapables d'imaginer ce qui lui est arrivé, le recevront très mal et refuseront de le croire : « Ne le tueront-ils pas ? »

 

Ici aussi on retrouve la menace de la dangerosité de la connaissance, menace qui apparaît explicitement dans l'analyse de l'allégorie de la caverne dans le site .philo-bac.eu: "Le monde sensible, représenté par la caverne, est une illusion et un piège pour les hommes. La vérité est à l'opposé de ce que nous considérons comme le réel. Notre âme doit sortir de cette prison pour trouver la vérité. Mais le chemin qui mène à la connaissance est douloureux. Il exige un guide. Celui qui arrive au bout acquiert : Le SAVOIR, la LIBERTE, le BONHEUR, et la COMPASSION".

 

     1-4) La figure de Faust.

https://reseauinternational.net/le-mythe-de-faust-lor-et-la-prochaine-debacle/

Faust, "héros d'un conte populaire allemand ayant rencontré du succès au xvie siècle, à l'origine de nombreuses réinterprétations. Cette histoire raconte le destin de Faust, un savant déçu par l'aporie à laquelle le condamne son art, qui contracte un pacte avec le Diable. Ce dernier met au service de Faust un de ses Esprits - dit Méphistophélès, afin de lui procurer un serviteur humain, l'étudiant Wagner. Wagner devient son famulus - et lui offre une seconde vie, tournée cette fois vers les plaisirs sensibles, au prix de son âme. Dans la plupart des versions populaires du récit fantastique, l’âme de Faust est damnée après sa mort, qui suit une longue période durant laquelle le Diable a exaucé la plupart de ses vœux.

Dans fabula.org André Dabezies retrace cinq siècles de production littéraire. l’ouvrage s’organise selon un ordonnancement chronologique — du xvie siècle au début des années 2000 — et tient compte de l’historicité du mythe et de ses réécritures, une donnée essentielle car, comme le souligne l’auteur, le « contexte historique, sociologique et (inter)culturel » est primordial en ce que les œuvres en « reflètent plus ou moins l’actualité »

Faust, de la damnation médiévale à la consécration romantique".

Pour le site philophil.comnous somme à nouveau dans le cadre de la dangerosité de la dangerosité que représente la connaissance: "[...] Le héros de la quête du savoir... Mais le mythe de Faust est aspiré par la dynamique de la Renaissance qui valorise la quête du savoir. Faust devient un héros de la connaissance assoiffé d’expériences. La veine romantique en fait l’incarnation de la condition humaine écartelée entre le plaisir immédiat et des aspirations plus audacieuses. Dans la version de Goethe le pacte avec le diable prend la forme d’un simple pari ( inspiré du livre de Job) : le diable parviendra-t-il à détourner les nobles aspirations de Faust vers la bestialité des plaisirs sensuels, les satisfactions matérielles et le plaisir de détruire? Dans la version finale du Faust de Goethe, Faust est sauvé : un cortège d’anges escorte son âme vers la lumière « celui qui s’efforce toujours et cherche dans la peine, nous pouvons le sauver ». 

Conclusion de cet avant-propos. La question "Perdons-nos connaissance?" n'est pas fortuite. Il est devenu extrêmement difficile pour nous, "citoyens éclairés des démocraties de l'ère numérique" de trouver un sens au péril que nous avons évoqué dans les chapitres précédents, péril qui a hanté l'humanité pendant les millénaires de culture occidentale. Nous ne sommes plus prêts à admettre l'existence d'une menace que l'homme pourrait encourir à exercer sa faculté de connaître. Cette conception de la connaissance est absente de nos discours et de nos représentations dominantes, si ce n'est dans les discours qui visent les possibles conséquences apocalyptiques des découvertes "scientifico-technologiques concernant des armes de destruction massive, les risques d'extinction de la vie sur Terre, les risque de disparition de l'espèce humaine (ce siècle selon Frank Fenner mais aussi de Stephen Hawking),  les risques technologies de manipulation de la vie (y compris le risque terroristeou la survie de notre planète dorénavant en danger....

Alors, "perdons-nous connaissance?", perdons-nous le sens de ce qu'est la connaissance alors que c'est maintenant, depuis qui les Lumières ont "balayé" l'obscurantisme, que nous croyons l'incarner? Nous verrons dans la troisième partie que les risques apocalyptiques que nous venons d'évoquer sont aussi le signe d'un malaise contemporain dans la connaissance.  

Je vais maintenant, après cet avant-propos, entamer "ma lecture" du livre de Lionel Naccache qui s'est tourné comme il le dit, vers "les deux bonnes fées qui me semblaient les plus à même de m'apporter leurs lumières! la Mythologie, envisagée comme le véhicule de nos représentations culturelles de la connaissance et la neurologie, en tant que science des fondements de la connaissance". C'est ainsi que nous pourrons explorer l'énigme qui se cache derrière le symptôme que nous avons évoqué: avons-nous réussi à libérer la connaissance des menaces qu'on lui a associées depuis la nuit des temps, au point de ne plus pouvoir en imaginer l'existence, comme l'opinion commune le croit? Ou à l'inverse, serions-nous sous le coup de leurs inexorables et redoutables effets sans le savoir? Progrès ou régression? Chute ou ascension? 

 

2) Ma lecture du livre de Lionel Naccache. Première partie; une menace vieille comme le monde

 

Nous retrouvons ici la mythologie comme le véhicule de nos représentations culturelles, telle que nous avons amplement présentée au chapitre 1 dans l'avant-propos. Le risque intrinsèque à l'activité de connaissance traverse notre culture occidentale depuis ses origines et ceci sous des formes très variées qui produisent ensemble une formidable cohérence. Mais sommes-nous aujourd'hui capables d'attribuer une signification pertinente à ces menaces et que reste-il de ces mythes? Des ruines vestigiales, dernières traces d'un danger aujourd'hui disparu? Ou d'une sagesse antique qui ne demanderait qu'à nous parler et nous atteindre là où nous nous trouvons ici et maintenant. Cette première partie du livre rappelle le portrait de la connaissance brossé par les grandes traditions de pansée qui ont construit notre culture. Pour rechercher une signification intelligible de ce discours qui puisse résonner aux oreilles des citoyens occidentaux du XXIème siècle que nous sommes, Lionel Naccache a choisi trois sources, trois pôles et trois moments de la civilisation occidentale, sources que nous avons évoquées dans l'avant-propos: l'éternelle Athènes de la mythologie  antique, Jérusalem avec certains récits bibliques de la Torah et plusieurs pages de de littérature  talmudique qui fut en réalité rédigée au sein des académies d'Israêl et de Babylonie au cours des premiers siècles de l'ère chrétienne et enfin le mythe Faustien qui plonge ses racines dans le haut Moyen-Àge  allemand. Commençons par Athènes:


     2-1) La connaissance menace Athènes l'éternelle -chapitre 1-

Les récits de la mythologie   grecque contiennent une profusion de personnages aux généalogies complexes, fruit des accouplements d'humains, de dieux et parfois de dieux qui empruntent l'apparence d'animaux. C'est une abondance de signifiants dont la connaissance exhaustive semble hors d'atteinte. 


     2-1-1) I comme Icare est significatif pour la problématique de la connaissance.

Icare, le fils de l'architecte athénien Dédale et d'une esclave crétoiseNaupacté.  a été présenté au chapitre 1. C'est Ovidequi est à l'origine de la narration de cet épisode dans les métamorphoses au livre VIII.  Pour continuer, prenons la narration qu'en fait Lionel Naccache. "Minos, roi de Cnossos sur l'île de Crète, lui-même fils de Zeus et d'Europe (fille d'Agénor), refusait de sacrifier à Poséidon le taureau blanc qui lui était pourtant promis (voir le site les origines du minotaure: "À la tête d’une immense flotte, il (Minos) règne en maître sur les Cyclades et fonde des colonies aux quatre coins de la Grèce. Quand Astérion, le roi de Crète, meurt sans laisser de descendance, Minos voit là l’occasion rêvée pour devenir enfin roi. Il présente aussitôt sa candidature qui est rejetée par l’aristocratie crétoise. Qui sont donc ces misérables pécores qui osent s’opposer au fils de Zeus en personne? Minos est légèrement remonté et assure que les Dieux lui accordent tout ce qu’il souhaite. Pour le prouver, il demande à Poséidon de faire surgir un taureau de la mer qu’il lui offrira ensuite en sacrifice. Sous les yeux émerveillés des Crétois, un magnifique taureau d’un blanc immaculé jaillit des flots. « Les Dieux sont avec Minos! », « Gloire à Minos! », « Minos, Président! »… Des voix s’élèvent d’un peu partout dans l’assemblée. Sans surprise, Minos est aussitôt proclamé roi de Crète. Après un tel prodige, comment pourrait-il en être autrement? Minos doit maintenant tenir sa promesse à Poséidon et lui sacrifier la bête. Mais le taureau est si beau, si pur qu’il ne peut se résoudre à l’égorger. Poséidon entre dans une colère noire! Le roi récemment nommé paiera cher de ne pas avoir tenu les termes de son contrat! En guise de vengeance, le Dieu s’arrange pour que Pasiphaé, l’épouse de Minos, tombe amoureuse du taureau. Et la ruse fonctionne assez bien: cette dernière va trouver Dédale dans l’espoir que celui-ci trouve une solution pour que son union avec la bête sauvage devienne possible. Ingénieux, ce dernier conçoit et fabrique une vache en bois montée sur des roulettes dans laquelle vient se cacher Pasiphaé [...]. Neuf mois plus tard naît le fruit de cette union un peu bizarre: le Minotaure, au corps humain et à la tête de taureau. Forcément, Minos a un peu honte… Se faire cocufier par un taureau, c’est quand même pas très glorieux. Pour cacher le fruit de l’infidélité de son épouse aux yeux de ses sujets, il enferme ce monstre contre-nature dans un labyrinthe construit par l’architecte Dédale. Petit problème, il faut bien le nourrir, ce Minotaure! Minos déclare la guerre à Athènes, la gagne et lui impose un lourd tribut: la cité vaincue devra envoyer chaque année sept garçons et sept filles donnés en pâture au Minotaure." 

Donc, comme on vient de le voir, épouse légitime de Minos, la belle Pasiphaéfille d'Hélios (le dieu soleil) et de Persé), fit les frais de cette friction avec Minos et fut maudite par Poséidon en personne. Elle chercha alors à s'accoupler avec ledit taureau et y parvint grâce au leurre fabriqué par l'ingénieux Dédale qui lui confectionna une vache en bois. Et de cette union naquit ainsi le Minotaure, créature mi-homme mi-taureau. A nouveau sollicité pour trouver une solution respectable à ce drame conjugal, Dédale a conçu le fameux labyrinthe dans lequel Minos fit enfermer le rejeton de son épouse adultère. Comme on vient de le voir, la cité vaincue il fallait envoyer chaque année sept garçons et sept filles donnés en pâture au Minotaure. Mais le fier Thésée Jugeant qu’il n’est pas possible de faire endurer cette infamie à son peuple, se porte volontaire pour être parmi les quatorze "sacrificiés" avec la ferme intention d'en découdre avec le minotaure! Mais Thésée, promis à une mort certaine lorsqu'il doit entrer  dans le labyrinthe pour combattre le Minotaure, séduit Ariane, la fille  Minos et de Pasiphaéqui avait posé des questions à Dédale, le constructeur du labyrinthe . Elle donne à Thésée un moyen de retrouver ensuite la sortie : il faut dérouler un fil le long du trajet. Au retour, il suffira de suivre le fil. C'est cette histoire qui a donné l'expression de « fil d'ariane ».Lorsque Thésée sort du labyrinthe et après avoir tué le Minotaure, il propose à Ariane de l'épouser. Il rentre chez lui mais, amoureux de Phèdre (la sœur d'Ariane), il abandonne Ariane sur l'île de Naxôs. Fou de rage,le malheureux Minos enferma Dédale et son fils Icare dans le maudit labyrinthe. Dédale l'architecte de génie, qui n'était pas résolu à mourir idiot, fabriqua alors des ailes avec des plumes et de la cire d'abeille pour son fils et lui. Et, ultime détail, dédale prévint Icare qu'il ne faudrait pas trop se rapprocher du soleil... Le jeune Icare s'envola donc dans les cieux, non pas de ses propres ailes mais de celles de son père. se rapprocha du soleil, bien trop près de lui, faisant fi de l'avertissement paternel; il voit la cire et ses ailes fondre et s'abîma au fond de la mer. Pour s'être rapproché du soleil, qui n'est autre que Hélios le père de Pasiphaé qui s'accoupla avec l'offrande promise à Poséidon, mais non offerte à ce dernier, Icare mourut dans le royaume de Poséidon! N'est-ce pas vertigineux?

Dédale « maudit un art trop funeste; il recueille le corps de son fils, l’ensevelit sur le rivage » selon Ovide. Il parvient ensuite à atterrir à Cumes, puis à gagner la Sicile. Il y est accueilli par le roi Cocalos, qui le cache et dont il devient l’architecte.

Signification et analyse du mythe.Depuis l'antiquité, durant des siècles jusqu'à nos jours les commentaires se sont accumulés sur ce que semble nous dire le mythe: une mortelle randonnée qui n'a cessé d'alimenter des œuvres  variées dont I comme Icare (1979). On peut retenir: Icare ou les dangers de l'hybris humaine, la démesure aveugle à elle-même, le symbole de la puissance du désir de transgression de l'ordre paternel (nécessaire?), le symbole de la pulsion de mort chère à Freud. Icare, c'est aussi la menace de se frotter à l'astre solaire, source même de la vie. Cette mortelle randonnée vers une recherche illimitée de la Vérité nous présente Icare comme la victime de d'un exercice de connaissance absolue. Cette lecture du mythe repose sur l'identification du soleil et de la connaissance.


La Vérité est, selon Pindarefille du souverain des dieux, rarement personnifiée, AlètheiaEn en se référant au site journals.openedition.org, on lit que c'est un mot composé du a- privatif et du nom propre « Léthé », ce fleuve mythique où l’âme humaine, après avoir contemplé les « idées vraies » et avant de revenir sur terre, doit se baigner dans ses « eaux oublieuses » le secret et l'Alètheia grecque. Il faut donc entendre que la Vérité, c’est ce que serait (saurait) une âme qui, revenue parmi les hommes, se souviendrait encore de ce « monde des idées ». Cette métaphore de la connaissance est fréquente. On la trouve dans le contraste entre les obscurantismes et la philosophie des lumièrespeut-être pas aussi lumineuses qu'on le dit en général selon Bertrand Vergely. dans son livre: obscures lumières. Notre vocabulaire n'en finit pas de tourner autour de cette identification de la connaissance à la lumière et au soleil, source et symbole originaire de la lumière. 

Pour en revenir à Icare, comment expliquer son comportement, au-delà des interprétations fondées sur son Hybris ou sa pulsion de mort? Dans la continuité avec les lumières et la pensée moderne, on peut le voir comme un acte plein de lucidité, dépourvu d'emportement et de plaisir auto-destructeur. Mais ne peut-on y voir aussi une anticipation sur la mort de Dieu et sur la désacralisation du monde post-moderne, Icare aurait saisi l'unique opportunité de prendre date dans l'Histoire en s'affranchissant de sa difficile condition de fils du génial Dédale, en fait de Dieu le Père. C'est un acte que Dédale, le père, trop attaché à la vie pour ne pas se rapprocher plus qu'il ne le faut de la connaissance ne commettrait jamais. Icare ne serait donc pas mort par par excès de confiance ou par plaisir masochiste, mais parce qu'il aurait décidé de se place sous le joug de la connaissance. Icare héros martyr de la connaissance: vivre pour savoir, pour connaître quitte à ne plus vivre! Son nom mythique est inscrit dans nos cerveaux depuis plus de 2 000 ans, rappelant ce danger de la connaissance, mais qui a été occulté de façon que beaucoup pensent définitive par les lumières de la science moderne.  

Une autre idée à rapprocher de cette fin, d'une vie qui disparaît dans son mouvement vers la connaissance est celle de NDE ou mort imminente (cf Moody). "Cette expression désigne un ensemble de « visions » et de « sensations » consécutives à une mort clinique ou à un coma avancé. Ces expériences correspondent à une caractérisation récurrente et spécifique contenant notamment : la décorporationN 1, la vision complète de sa propre existence, la vision d’un tunnel, la rencontre avec des entités spirituelles, la vision d’une lumière, un sentiment d'amour infini, de paix et de tranquillité, l'impression d'une expérience ineffable et d’union avec des principes divins ou supranormaux.Les explications scientifiques proposées font appel à des mécanismes neurochimiques et à des similarités avec d'autres situations neurologiques plus simples comme le sommeil paradoxal.ou les simulations cérébrales qui provoquent un état d'autopsie. Ce phénomène suscite une extrême fascination dans notre société post-moderne où elle prend l'aspect d'un revival du projet d'Icare. Ainsi le sort d'Icare ne serait plus le nôtre? On pourrait se brûler les ailes et aller au bout du tunnel de lumière et en revenir sans séquelles? L'avenir avec les nouvelles technologies semble effectivement  donner la possibilité.de l'immortalité

Pour l'instant retenons que Icare vient de nous enseigner que connaître sans limites est une démesure  condamnable et dangereuse. Cette menace ainsi stigmatisée semble engager l'individu dans son rapport personnel et solitaire avec la connaissance.

 

     2-1-2) L'homme qui en savait trop. chapitre 1 suite: la connaissance menace Athènes

Le second texte choisi par Lionel Naccache pour illustrer l'idée des dangers véhiculés par la connaissance en utilisant aussi la métaphore de la lumière est le livre VII de La République de Platon que nous avons évoqué au chapitre 1-3) avec L'allégorie de la caverneRappel: Socrate y demande à Glaucon, jeune philosophe et neveu de Platon quelle est l'essence de la connaissance et quelles sont les modalités de son acquisition par l'homme. Pour cela, il lui demande de s’imaginer des hommes captifs dans une caverne, enchaînés dos à la sortie, et ne voyant du monde extérieur que les ombres d’objets ayant été placés derrière eux et que la lumière d’un feu projette sur la paroi qui leur fait face.

Le philosophe est celui qui brise ses chaînes, tourne la tête pour regarder ce qui se cache derrière lui, puis sort de la caverne et s’expose effectivement au monde extérieur. Il est celui qui s’arrache aux images, accède au monde réel et affronte la lumière éblouissante du Soleil, comprenant par là même que l’intérieur de la caverne n’est qu’un reflet déformé du monde réel, le monde intelligible. « L’antre souterrain, c’est ce monde visible : le feu qui l’éclaire, c’est la lumière du soleil : ce captif qui monte à la région supérieure et la contemple, c’est l’âme qui s’élève dans l’espace intelligible. Voilà du moins quelle est ma pensée, puisque tu veux la savoir. ». La sortie de la caverne est donc la métaphore de la dialectique ascendante présentée au Livre VI.
Cette métaphore de la condition humaine par Socrate n'est pas sans rappeler un des éléments clé du scénario de la trilogie Matrix des Andy et Larry Wachowski, sorti en 1999. "Ce film est un exemple du sous-genre cyberpunk. Il contient de nombreuses références à des idées philosophiques et religieuses, et rend hommage de façon proéminente à des œuvres telles que l'Allégorie de la caverne de PlatonSimulacres et simulation de Jean Baudrillard et Les Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll"

Socrate en déduit un ensemble de conséquences sur le comportement mental des hommes. Ils sont enchaînés depuis leur naissance et ont du mal à en prendre conscience. En fait ils ne sont pas dépourvus d'organes sensoriels, mais ils n'ont pas accès à la source de leurs perceptions, donc objets eux-mêmes, mais uniquement aux ombres de ces objets situés dans leur dos et qui sont projetées face à eux sur le mur du fond de la caverne et aux échos renvoyés par les parois. C'est pourquoi Socrate suggère à Glaucon que de tels hommes, confrontés à des perceptions incompatibles avec celles qu'ils avaient jusqu'alors connues, ne pourraient commencer que par douter de la réalité. Avec la découverte de la lumière extérieure (du soleil de la connaissance), commence une authentique initiation à cette nouvelle condition d'homme affranchi, initiation marquée par la souffrance, l'effort de lutte contre les tentations de ne pas chercher à voir et à connaître ce qui s'offre à lui. Et à force d'éducation par des mains secourables panse Socrate, son intelligence va pouvoir se déployer et cet homme libre va accéder à la véritable connaissance. Alors, dit-il, "je pense que c'est seulement au terme de de cela qu'il serait enfin capable de discerner le soleil, non pas dans ses manifestations sur les eaux ou dans un lieu qui lui serait étranger, mais lui-même en lui-même, dans son espace propre, et le contempler tel qu'il est". Ce à quoi Glaucon ne peut s'empêcher de répondre: "nécessairement".

L'histoire pourrait s'arrêter là; mais Platon désire nous entretenir de la suite. En effet, un homme ne connaît pas seul, la connaissance n'est pas un exercice solipsiste; c'est une affaire sociale, une activité de transmission et d'échange. Platon veut donc nous entretenir de cet homme et se mission sociale, de son ambition narcissique à recevoir les honneurs dus à son savoir et de son désir de transmettre cette connaissance à ses anciens camarades toujours enchaînés et bercés par leur ignorance congénitale. Alorsn Socrate et Platon vont-ils faire l'apologie du "prosélytisme intellectuel" au service de la connaissance, le nouvel évangélisme post-moderne? Nullement. En effet, il pense que "s'il fallait de nouveau concourir avec les anciens camarades prisonniers et entreprendre de les détacher et de les conduire vers la lumière, et "s'ils avaient le pouvoir de s'emparer de lui de quelque façon et de le tuer, ne le tueraient-ils pas? A toute force répond Glaucon".     
Conclusion: Pour Platon et Socrate, l'homme de connaissance serait l'inévitable victime de la violence du groupe qui l'entoure. Icare nous montrait les risques du rapport de l'individu face à la connaissance. Ici, Platon nous indique que l'homme qui connaît est également vécu comme une menace par ses congénères et que cette menace conduit à la disparition inéluctable de celui qui connaît, incapable de transmettre son savoir. Cela conduit à la préservation de l'ignorance, le fondement et la garantie de d'une certaine forme de paix ou de confort social. C'est un étonnant pessimisme pour ces philosophes aux yeux desquels la vie ne valait certainement pas d'être vécue sans l'aventure de la connaissance et qui ne s'aveuglaient pas sur les limites implacables de sa transmission, ni sur l'inévitable issue de cette aventure: le bol de ciguë pour Socrate, celui qui "corrompait les jeunes gens" d'Athènes et qui s'aventurait à offrir aux dieux de la cité des représentations nouvelles jamais encore révélées. 

 

     2-2) La connaissance menace Jérusalem -chapitre 2-

Le passage d'Athènes à Jérusalem est plus qu'une question de distance, ni progrès ni régression, mais une révolution, car il s'agit d'un changement radical de regard posé sur la place de l'homme dans le monde et sur la signification de son existence. En témoigne, nous dit Lionel Naccache "l'ambivalence symptomatique" qu'éprouvaient les rabbins du Talmud à l'égard des hohme yavan, des savants grecs". Il apparaîtrait que c'est un mélange d'admiration et de mépris, de fascination intellectuelle et de répulsion et même de frayeur à l'égard de ces représentations mentales manipulées. Les hohme yavan eurent-ils vent du contenu des discussions qui enflammèrent les académies talmudiques d'Israël et de Babylonie? Ils furent certainement intéressés par les développements du judaïsme   biblique puis pharisien. Ils furent suivis de nombreux autres courants. Trois récits, l'un biblique les deux autres talmudiques illustrent cette menace de la connaissance.


     2-2-1) Du paradis perdu au Pardes retrouvé.

"Le Pardès, littéralement jardin, verger, parc, qui s'apparente au mot paradisdésigne, dans la tradition de la Kabbale, un lieu où l'étudiant de la Torah peut atteindre un état de béatitude. Ce terme est tiré d'une anecdote philosophique et mystique qui trouve une explication dans le Pardes Rimonim du Rav Moshe Cordovero. Celui-ci prend l'image de quatre rabbis (Elisha ben Abouya, [Rabbi] Shimon ben Azzaï, [Rabbi] Shimon ben Zoma et rabbi Akiva) pénétrant un verger mais dont les "niveaux" respectifs de pénétration du sens des Écritures ne sont pas équivalents". 

Berechit vu par un physicien  https://www.cairn.info/revue-pardes-2001-2-page-85.htm?contenu=resume par Henri Bacry Dans Pardès

Dans le chapitre 1-1), en avant-propos, nous avons vu que depuis les origines de notre culture, la connaissance est représentée comme un danger, un "poison vital".  Nous avons commencé par Adam et Ève  face à l'Arbre de la Connaissance et au fruit défenduUne des sources mythiques des dangers de la connaissance réside dans le premier livre du pentateuque: le livre de Berechit (ou de la genèse) dans ce récit de l'expulsion d'Adam et Eve du jardin d'Eden. Nous avons vu dans ce chapitre l'interprétation de Annick de Souzenelle. Ce n'est pas "le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort", mais "de l’Arbre de la connaissance de l’accompli et du non-encore accompli tu ne mangeras pas de lui-de nous car dans le jour où tu mangeras de lui-de nous muter absolument tu muteras". Quelle que soit l'interprétation, goûter au fruit de l'arbre de la connaissance, donc à la connaissance est intrinsèquement un danger qui a été considéré comme mortifère depuis des temps immémoriaux. Comme l'interprète Annick de Souzenelle, et Lionel Naccache semble partager ce avis, d'avantage qu'une punition infligée par Dieu, on peut lire dans ce passage une information délivrée à l'homme quant aux risques inhérents à l'acquisition de cette connaissance. Dieu ne punirait pas Adam et Eve de connaître, mais les informerait du prix véritable de la connaissance: devenir mortel (muter si on se réfère à A. de Souzenelle) et surtout le savoir consciemment, ce que les animaux ignorent probablement.
L'origine de notre condition humaine reposerait ainsi, selon la tradition biblique, sur notre relation à la connaissance, ou au moins sur celle du bien du  mal, nécessaire à toute forme d'éthique. 

Chez Icare ont été identifiés les dangers inhérents à notre rapport individuel à la connaissance. En remontant la pente de la caverne de Platon, ce sont les dangers de la connaissance envisagée comme une menace de la stabilité de la collectivité humaine qui apparaissent dans leur évidence. Dans le récit biblique, Adam n'est plus seul; l'interdit doit être respecté par les deux, Adam et Eve qui est tour uniment concernée par cet impératif négatif. La loi a été formulée pour et à deux êtres qui cohabitent.  Eve a croqué la première Mais les deux êtres sont liés par cet acte. Il semble grotesque d'imaginer que si Adam n'avait pas goûté au fruit, il aurait pu se la couler douce, alors qu'Eve aurait été chassée de l'Eden; mortelle et enfantant dans la douleur. L'interdit biblique n'a de sens que s'il est respecté, ou transgressé par un couple, par le couple. Consommer du fruit de la connaissance est un acte que l'on commet à deux. L'éthique vise cette relation duelle, qui me relie moi à l'autre, non pas moi à tous les autres, mais à l'autre, cet autre moi, objet de mes représentations, de mon désir. Levinas parle de l’Autre ou l’éthique comme philosophie première. Le texte biblique, lui, nous rappelle la première occurrence de la relation sexuelle amoureuse dans le livre de la genèse: "Et l'homme connut Eve sa femme". L'amour charnel serait donc aussi une authentique modalité de notre aptitude à connaître. Ainsi, après intérieure et la paix sociale, voici que la paix des ménages est en péril!

https://philitt.fr/2013/10/09/levinas-lautre-ou-lethique-comme-philosophie-premiere/Levinas l’Autre ou l’éthique comme philosophie première

Alors est-il possible de rêver à un éventuel retour, eschatologique (cf aussi eschatologie chrétienne), au paradis perdu? L'intuition pourrait nous orienter vers le confinement de la connaissance: si la connaissance est porteuse de tant de malheurs, une solution pourrait être de s'en éloigner le plus possible et à la bannir de notre quotidien. Mais la tradition juive talmudique, elle, propose au contraire une solution contre-intuitive en recommandant de plonger corps et âme dans la connaissance du texte biblique plutôt que de le fuir. Aux yeux du judaïsme, l'étude de la signification du texte révélé, écrit sous la dictée de Dieu, est la quête infinie de cette forme de connaissance, à commencer par savoir qu'il y a un Dieu et c'est le plus important des 613 commandements divins, 613  mitzvot en hébreu,  qui sont, selon la tradition rabbinique, contenus dans la Torah. C'est de ce commandement que découle le sens de l'existence du juif pieux et les autres commandements dont le mise en pratique, sinon, se réduirait à une ritualisation obsessionnelle et aliénante. Le juif traditionaliste semble vouloir dépasser la contradiction interne dû à la consommation du fruit de l'arbre de la connaissance mortifère par son idéal de l'existence sous le signe quasi exclusif de la connaissance. Ce projet revêt une forme allégorique dans l'herméneutique (en hommage à Paul Ricoeur) juive dans un acronyme qui condense les quatre niveaux de signification postulés du texte de la Torah. Chaque verset peut résonner à la fois dans sa signification littérale (Peshat):[P esh a t ( פְּשָׁט ) - "surface" ("droit") ou le sens littéral (direct)], dans un sens allusif (Remez[R emez ( רֶמֶז ) - "allusions" ou sens profond (allégorique: caché ou symbolique) au-delà du sens littéral], dans un sens d'exposition (Derach) [De rash ( רַשׁ ) - de l'hébreu darash : "enquire" ("chercher") - le sens comparatif (midrashique)] et dans un sens secret (Sod[S od ( סוֹד ) (prononcé avec un long O comme dans 'lore') - "secret" ("mystère") ou le sens ésotérique / mystique, donné par l'inspiration ou la révélation]. La réunion des initiales de ces quatre mots compose en hébreu le groupe de consonnes "PRDS" qui permet de prononcer et d'entendre le mot qu'il réalise le "Pardès", qui signifie "paradis". Du Paradis perdu au Paradis retrouvé, c'est le Paradis de l'interprétation et pour le retrouver, les juifs traditionalistes plongent dans la connaissance infinie en étant devenus des êtres de connaissance. Le Pardès (Kabbale) "est un lieu où l'étudiant de la Torah peut atteindre un état de béatitude. Ce terme est tiré d'une anecdote philosophique et mystique qui trouve une explication dans le Pardes Rimonim du Rav Moshe Cordovero. Celui-ci prend l'image de quatre rabbis (Elisha ben Abouya, [Rabbi] Shimon ben Azzaï, [Rabbi] Shimon ben Zoma et rabbi Akiva) pénétrant un verger mais dont les "niveaux" respectifs de pénétration du sens des Écritures ne sont pas équivalent".  

Selon le judaïsme  pharisien il est possible de prendre conscience des risques inhérents à la connaissance sans la bannir du quotidien, bien au contraire. Mais la tradition juive représente cet itinéraire comme ardu et risqué. Le Talmud ne cesse de rappeler l'extrême dangerosité de la connaissance tout en enjoignant de s'y livrer sans limite. Nous sommes chassés de l'Eden, devenus mortels et lucides, mais ce ce n'est pas pour cela que que nous n'avons plus à redouter les effets délétères de la connaissance. nous sommes mortels, mais pire, nous pourrions mourir tout de suite! 

Ces avertissements talmudiques se retrouvent sous la forme de nombreux récits allégoriques qui ont alimenté des siècles de commentaires dont deux d'entre eux vont faire l'objet des deux chapitre suivants.

 

     2-2-2) Vie et destin de quatre talmudistes en quête de connaissance

 

 

Le Pardès (Kabbale) "est un lieu où l'étudiant de la Torah peut atteindre un état de béatitude. Ce terme est tiré d'une anecdote philosophique et mystique qui trouve une explication dans le Pardes Rimonim du Rav Moshe Cordovero. Celui-ci prend l'image de quatre rabbis (Elisha ben Abouya, [Rabbi] Shimon ben Azzaï, [Rabbi] Shimon ben Zoma et rabbi Akiva) pénétrant un verger mais dont les "niveaux" respectifs de pénétration du sens des Écritures ne sont pas équivalent.

Aux textes fondateurs du judaïsme, la Torah (ou pentateuque) ont été rajoutés des textes ultérieurs définissant le canon biblique [On distingue l'établissement ou la construction des canons de la Bible hébraïque (Tanakh), celui de la Septante et des versions en grec, celui de la Peshitta et des versions en araméen, celui du Nouveau Testament, puis les canons des Églises. Par exemple, le canon biblique de l'Église catholique a été fixé à 46 livres de l'Ancien Testament et 27 livres du Nouveau Testamentou Talmud, qui est une version écrite de la tradition dite orale [Rédigé dans un mélange d'hébreu et de judéo-araméen et composé de la Mishna et de la Guemara, il compile les discussions rabbiniques sur les divers sujets de la Loi juive telle qu’exposée dans la Bible hébraïque et son versant oral].  "Il a été  rédigé sur plusieurs siècles et correspond à 2 projets successifs et complémentaires. Les 6 ensembles ou ordres de la Mishna ont été rédigés approximativement entre -30 et -120. C'est ensuite que les rabbins ont rédigé la Guemara, commentaire de la Mishna, qui est une œuvre monumentale totalisant 63 traités visant à expliciter dans ses moindres détails les textes de la Mishna. Les auteurs de la Gémara sont appelés les Amoraïm (« ceux qui parlent » ou « ceux qui expliquent »). Elle fut rédigée simultanément, au vie siècle, en Galilée et en Mésopotamie, notamment sous l'impulsion de Rav Achi et RavinaLa Michna hébraïque et la Gémara araméenne constituent le Talmud. Du fait de l'existence de deux Gémarotes qui diffèrent par le contenu et l'ampleur, il existe deux versions du Talmud : le Talmud de Jérusalem et le Talmud de Babylone, dont l'autorité est bien supérieure au précédent. Le Talmud de Babylone est plus développée que le Talmud de Jérusalem, mais l'une et l'autre ne commentent pas la totalité des traités de la Michna. Le Talmud de Babylone fut composé jusqu'au VIe siècle.


Le traité Haguiga du Talmud de Babylone rapporte l'édifiante et tragique histoire citée dans l'exergue à ce chapitre de 4 figures rabbiniques ayant réussi l'exploit de pénétrer à l'intérieur de ce Pardès, paradis de la connaissance; Temporellement, le cadre historique de cette Hagada se situe quelques décennies après  la destruction du second temple de Jérusalem, en l'an 70. L'épisode débute ainsi (Haguiga 14 b): "Nos sages ont enseigné: "quatre hommes sont entrés au Pardès; Shimon ben AzzaïShimon ben ZomaElisha ben Abouya plus connu sous le nom de ah'er (אחר) : l'autre en hébreu, et rabbi Akiva". Lionel Naccache nous dit: "Quelques lignes plus tard, le destin de ces hommes est scellé. Ben Azaï est mort sur place, abattu par ce qu'il contemplait. Ben Zoma a perdu à tout jamais ses esprits, et A'her a sombré dans l'hérésie. Seul le quatrième de ces Maîtres, Rabbi Akiva, revint plein d'usage et de raison de cette aventure, comme le dit la suite du texte: "Rabbi Akiva entra en paix et sortit en paix". 

Que signifie ce texte? Une espèce d'expédition commando en "terra incognita" menée par un groupe d'élite guidé par un objectif commun, l'accès au Pardès, l'accomplissement ultime de l'apologie de la connaissance que chante le Talmud, comme on l'a vu en 2-2-1? Puis la brutale désillusion pour les trois" géants du savoir", la mort, la folie, l'hérésie? Serait-ce un démenti brutal d'une propagande diffusée au fond des instituts d'études talmudiques par des recruteurs qui enrôleraient dans cette macabre équipée les plus brillants des jeunes esprits?  Je partage l'avis de Lionel Naccache lorsqu'il dit que "en réalité, la signification de ce récit est plus fine que cela, et donc plus intéressante". Ce n'est pas un extrait d'un quelconque "livre noir du Talmud", qui en dénoncerait les graves dangers, mais l'héritage talmudique lui-même. qui invite au voyage infini dans l'univers de la connaissance. C'est un aveu paradoxal que la vie d'un homme ne saurait être conçue sans cet immense appétit pour la connaissance et l'étude des textes sacrés qui conduiront presque immanquablement à la mort, à la folie, ou à l'hérésie. La mort et la folie, qui sont sans appel, sont toutes deux des connaissances néfastes, celles qui menacent depuis des millénaires et que nous avons vu jusqu'à maintenant dans les chapitres précédents. Mais l'hérésie d'A'her ne serait-elle pas une forme de liberté plutôt qu'un drame, une échappée au cadre restreint de la connaissance tel qu'il est défini par le judaïsme? A'her ne pourrait-il correspondre à un type de juif émancipé dont le destin ne serait pas une pure tragédie, au-delà des purs intérêts du Talmud voire du Judaïsme mais à un épanouissement pour ce dernier? Ne serai-il pas comparable à Baruch Spinoza dans son rejet libérateur? Spinoza, destiné aux plus hautes destinées par ses maîtres spirituels de la communauté juive d'Amsterdam fut certes excommunié, mais gagna sa liberté en inventant sa philosophie de l'existence et de la joie. Comme lui, A'her s'est-il libéré dans ce que le Talmud qualifie d'hérésie? Lionel Naccache nous dit non ! En réalité, il s'appelait Elisha ben Abouya avant son hérésie et était considéré comme l'un des esprits rabbiniques les plus profonds de son temps. A'her signifie "l'autre", celui dont on ne veut plus prononcer le nom et dont on efface le nom sur les tablettes pour le remplacer par ce qualificatif anonyme. Qu'a t-il fait une fois son hérésie consommée? (Il est comme le midrach, toujours au seuil, dans un non-lieu sans savoir reconnu ni place où s'établir. N'ayant pas d'identité, il est toujours en passage, comme l'hébreu. N'ayant pas de lien, il est lié à l'inconnu. Il affirme la différence, l'inattendu. Par son rire, il fait éclater toute pensée qui cultiverait l'illusion de la vérité). Il ne s'est donc pas livré à une expérience de nihiliste, ni tourné vers la philosophie des "sages de la Grèce", dont il avait très certainement connaissance, ni transformé en hédoniste résolu ou adhéré à une vision zoroastrienne ou bouddhique de la vie. Il n'a pas non plus préfiguré un esprit des Lumières, ni un héros annonciateur de le science moderne et du libre savoir. Le Talmud continue à raconter ses péripéties, une fois son patronyme effacé de ses pages et de ses enseignements. Comme on l'a vu plus haut, il est devenu un homme vidé de tout ressort ontologique, un être intellectuellement annihilé et brisé. S'il ne respectait plus les lois de la Torah, il continuait à leur porter un intérêt intellectuel. Il avait un élève Rabbi Meïr qui tenait à recevoir les enseignements de ce maître déchu dont les exploits absurdes ne sont pas sans évoquer Don Quichotte, comme dans un passage 15a  du traité Haguiga lorsqu'il chevauche une monture un jour de Chabbat, ce qui en est une transgression majeure des lois du "repos". A'her était devenu un être dépourvu de croyances, non seulement religieuses, mais aussi et surtout de croyances identitaires et existentielles. Il n'a pu remplacer les lois de la Torah par rien d'autre dans son esprit, tout en ne leur reconnaissant aucune valeur. Il attendait de mourir sans pouvoir croire croire en rien ni en lui-même.Il était devenu fou aussi mort dès sa sortie du paradis de la connaissance.

Il est temps maintenant d'examiner le cas du quatrième entré dans le Pardès, rabbi Akiva, dans le chapitre suivant.

liens:

https://hal.univ-lille3.fr/hal-01671068/document: Elisha ben Abouyah, une figure de l’autre dans la littérature rabbinique ancienne Christophe Batsch

Quatre entrèrent au Pardès 

 

    2-2-3) Vie et destin de quatre talmudistes en quête de connaissance suite: le cas de rabbi Akiva -La connaissance? Une vraie boucherie!

Le voyage au Pardès de Rabbi Akiva semble s'être achevé très différemment de celui des trois figures rabbiniques précédentes. Comme nous l'avons vu, "Rabbi Akiva entra en paix et sortit en paix". C'est l'unique rescapé de cette "folle échappée". Est-ce que cela peut nous convaincre qu'il est possible d'être "un citoyen serein du paradis de la connaissance et que ce texte pourrait n'être qu'une allégorie à visée pédagogique visant à enseigner comment la connaissance doit être appréhender afin d'en recevoir les bienfaits sans y laisser trop de plumes? Rabbi Avika serait-il le modèle d'un rapport réussi et sain à la connaissance? Mais le Talmud tempère cette note d'optimisme en racontant dans un autre traité la fin de de sa biographie qui aboutit à la mort et au martyr de celui qui demeure une référence majeure du judaïsme orthodoxe contemporain. Les circonstances de cette mort sont aussi enseignées à l'occasion d'une autre histoire talmudique qui se trouve dans la traité Menachot (page 29b), une célèbre allégorie de la capacité humaine à dévoiler de nouvelles significations de la Torah au fil des générations tout en demeurant fidèle au message originel de la tradition (une forme d'infini dans la totalité de la révélation divine?). Dans le site promenadepardes.blogspot.com on peut lire ce dialogue surprenant évoqué par Lionel Naccache; "Traité Menakhot, page 29b

Moïse monte au ciel pour recevoir les tables de la loi. Il trouve Dieu occupé à mettre des couronnes sur les lettres.
Moïse : « qui à côté de Toi retient ce que Tu as écrit ? » ( En d’autres termes : qui T’empêche d’achever Ton Texte avec les lettres conventionnelles, qui T’oblige d’y ajouter ces fioritures ?)
Et voici la réponse divine :
« Après bien des générations, viendra un homme, son nom sera Akiva ben Yossef. Il construira des montagnes de hala’hah (des lois de conduite, des lois en marche,évolutives) à partir de chacune de ces pointes (sur les lettres) »
Moïse, interloqué demande : « Montre-moi cet homme. Ainsi, je ne reçois pas une loi achevée. Celle-ci continuera à être construite dans le futur par un homme qui n’est ni prophète ni saint»
Dieu : « retourne-toi »
Moïse s’assied modestement derrière la dernière rangée des élèves pour écouter l’enseignement du Maître Akiva. Mais il n’y comprend rien, dépassé qu’il est par les sujets en discussion et par le style des développements. Cela le déprime. Mais, subitement, après que Rabbi Akiva ait énoncé une décision qui semble arbitraire aux élèves, ne s’appuyant sur aucun raisonnement conforme aux règles herméneutiques, ces derniers demandent :
« Rabbi, d’où te vient cette décision ? C’est une loi (hala’hah) reçue par Moïse à Sinaï »
Moïse est rassuré par cette référence à lui qui prouve que l’enseignement porte sur la Torah qu’il a reçue à Sinaï, bien qu’il n’ait aucun souvenir de cette loi.
« Tu as un tel homme et Tu me donnes la Torah à moi ? »
Réponse : « Tais- toi, c’est ainsi que cela est monté en pensée devant Moi »
« Montre-moi sa récompense ».
« Retourne-toi »
Regarde ce qui se passe de l’autre côté, dans le monde des hommes
Et Moïse voit que l’on débite la chair de R. Akiba dans les échoppes, après l’avoir torturé et assassiné pour avoir enseigné, malgré l’interdit promulgué par le pouvoir.
« Maître du monde, est-ce cela la Torah ? Est-ce cela son salaire ? »
« Tais-toi, c’est cela Mon dessein »

Moïse avait compris, lorsque Rabbi Akiva avait dit "C’est une loi (hala’hah) reçue par Moïse à Sinaï ", que l'on ne peut être le dépositaire d'un savoir dont la portée ne se révélera que progressivement à travers les efforts d'exégèse, de lecture et d'interprétation des générations à venir. C'est bien ce que fait la tradition judaïque dont la vitalité est sous-tendue par par la conjugaison d'une capacité de lecture infinie du texte révélé avec fidélité et une reconnaissance de la chaîne de transmission qui remonte jusqu'à la révélation sinaïtique. Mais la fin du texte donne, avec la parcimonie lapidaire des termes du Talmud l'image insupportable de la fin de Rabbi Akiva en 3 petits mots écrits en araméen: "chechokelin bessaro bemakolin" (sa chair qui pendait aux étals), 3 petits mots qui suffisent à exprimer l'horreur et à donner à voir tout ce que les 3 petits mots ne disent pas, mais suggèrent. Ainsi, contrairement à Ben Azaï, Ben Zoma et A'her, Rabbi Akiva ne périt pas de son face à face direct avec la connaissance. Il faut rappeler, pour comprendre l'origine de cette effroyable fin, que la Judée, au IIè siècle est en guerre contre Rome et son empereur Hadrien. Rome va mettre au pas cette province et faire raser la ville de Jérusalem. Bar Kokhba, instigateur de la révolte, se replia dans la forteresse de Betar, au sud-ouest de Jérusalem, mais les Romains finirent par la prendre, et massacrèrent tous ses défenseurs en 135Shimon bar Kochba était considéré comme le Messie par nombre de ses partisans, dont le plus célèbre est Rabbi Akiva. Ce dernier avait continué à enseigner publiquement, au mépris des diktats romains et à former une nouvelle génération de disciples. Quintus Tinneius Rufus (connu sous le nom de Tyrannus ouTurnus Rufus), alors gouverneur de la province de Judée, fut responsable de la déjudaïsation de Jérusalem et a Judée fut, sur ordre d'Hadrien, rebaptisée Palestine, comme pour en effacer toute judéité. Turnus Rufus fit arrêter Akiva et le supplicia sur la place publique. Ses chairs seront exposées aux étals du marché, le "fleishmarket", suspendues à des crochets de boucherie. 


Conclusion

A ses amis qui lui recommandaient de de se protéger et de suspendre l'enseignement de ses connaissances à la jeunesse de Jérusalem, Rabbi Avika répondait par une parabole: "Un renard, voyant un poisson se débattre pour échapper aux filets des pêcheurs, lui dit "Poisson, mon ami, ne viendrais-tu pas vivre avec moi sur la terre ferme?" Le poisson lui répond: "Renard, on te dit le plus sage, mais en réalité, tu es le sot des animaux. Si vivre dans l'eau qui est mon élément m'est difficile, que crois-tu qu'il en serait sur la terre?" Ce que l'eau est au poisson, la Torah l'est à Akiva. La connaissance semble ici prendre l'aspect de ce "poison vital". N'y a t-il pas ici une impression de déjà-vu? Les allégories sur la connaissance s'avèrent d'une troublante convergence entre Athènes (aux chapitres 2-1-1 avec Icare et chapitre 2-1-2 avec Platon et Socrate) et Jérusalem. Le mythe d'Icare se rapproche des dangers d'une trop grande proximité de l'individu avec la connaissance à laquelle répondent les sombres péripéties de Ben Azaï, Ben Zoma et A'her dans le jardin du Pardès et celles d'Adam et Eve dans le jardin d'Eden. Par contre, à l'allégorie platonicienne de la caverne, qui, comme  on l'a vu, représente la violence du groupe social à l'encontre de ceux qui répandent leur connaissance "corrosive pour la jeunesse", comme Socrate, répond le tragique destin de Rabbi Akiva, qui ne cessa pas, ce que Tumus Rufus lui fit payer très cher, de "corrompre la jeunesse de Jérusalem". On voit donc avec Lionel Naccache que ce n'est pas seulement dans les histoires que la connaissance tue !Ainsi se termine ma lecture de l'Avant - propos et première partie chapitres 1 et 2 du livre de Lionel Naccache "Perdons-nous connaissance?" Dans l'article 2 nous verrons comment après la Grèce et Jérusalem, la connaissance menace outre-Rhin avec Johann Georg Sabellicus Alias Docteur Faust avant d'examiner le chapitre 4: "Des mythes à la réalité ou l'art de la mauvaise solution", qui précède ce qu'on connait de nos jours, "bienvenue dans la société de la connaissance" où connaissance et information sont confondues peut-être pour le meilleur et... pour le pire.


liens:
 Jésus et Rabbi Avika deux martyrs juifs de l’ « accomplissement ».

Berechit lu par un physicien

 

http://blog.univ-angers.fr/namurdamyths/2018/05/02/pantheon-mythologie-grecque-dieux/ : Les dieux grecs et la cosmogonie

https://www.grecevacances.com/pages/histoire-du-pays/mythologie-grecque/mythologie-dieux-grecques.html: Mythologie et généalogie des dieux grecs

http://l-univers-magique.over-blog.com/2019/01/poseidon.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail: Rédigé par EVY et publié depuis over-blog - l'histoire des dieux, Poséidon

 

http://www.philo5.com/Les%20philosophes%20Textes/Jung_ConceptsJungiens.htm : 

SOMMAIRE  Le soi et l'inconscient  Le moi  Inconscient collectif  Archétypes  Énergie  Symbole Le symbole du mandala Mana, démon, Dieu et l'inconscient Libido Individuation Compensation Complexe Types psychologiques Extraverti / Introverti 4 fonctions psychologiques fondamentales : Intuition / Sensation — Pensée / Sentiment Animus et Anima Persona Psychologie analytique : Dieu, fonction de l'inconscient  Le côté sombre de Dieu : Psychanalyse de Yahvé Je n'insiste jamais ; le remède peut être un poison 

L'arbre de la connaissance du bien et du mal et Annick de souzenelle

http://pncds72.free.fr/1600_esoterisme/1600_7_souzenelle_bible_revisitee.pdf: La lecture symbolique de la Bible hébraïque selon Annick de Souzenelle : Une supercherie « gnostique »

http://pncds72.free.fr/1600_esoterisme/1600_7_souzenelle_bible_revisitee.pdf: Analyse réalisée par l’abbé Philippe Loiseau, bibliste, à partir de la lecture du livre de dialogue avec Frédéric Lenoir : L’Alliance oubliée, La Bible revisitée, Albin Michel, 2005. voir 4) Le refus de la différence des sexes qui est perçue comme la perte de l’unité originaire et l’entrée dans la régression de l’animalité et de la procréation

https://www.cairn.info/revue-pardes-2001-2-page-85.htm?contenu=resume : Berechit lu par un physicien Henri Bacry Dans Pardès


Obscures lumières de Bertrand Vergely

https://fr.aleteia.org/2018/05/29/bertrand-vergely-les-lumieres-nous-rendent-tranquillement-sadiques/ : Loin de libérer l’homme, pense-t-il, elles l’ont amputé d’une part essentielle de son identité et portent en elles les germes de la Terreur et du totalitarisme.

https://monblogdereflexions.blogspot.com/2018/05/obscures-lumieres-par-bertrand-vergely.html#.XEcA3lxKj4a : On voudrait nous faire croire que les Lumières ont été totalement lumineuses. Mais la Révolution française a débouché sur la Terreur, avant d’accoucher de l’Empire. Est-ce un accident ? Il n’en est rien. Il y a dans la Révolution française une double contradiction. Alors qu’elle se veut antireligieuse, elle donne naissance avec Robespierre au culte de l’Être Suprême. Alors qu’elle se veut morale, elle fait le lit du libertinage poussé au paroxysme par Sade. Il y a une raison à cela. La Révolution française a voulu être révolutionnaire. Elle a cru qu’elle pouvait l’être. Mais elle a été dévorée inconsciemment par l’Ancien Régime dont elle ne s’est jamais vraiment débarrassée. Cette ombre a pesé sur elle. Elle pèse encore sur nous. Bertrand Vergely est philosophe et théologien. Normalien, agrégé de philosophie et professeur de khâgne, il enseigne également à l’Institut d’études politiques de Paris et à l’Institut Saint-Serge. Il est l’auteur de plusieurs livres dont La Mort interdite (2001), Le Silence de Dieu : face aux malheurs du monde (2006) et Une vie pour se mettre au monde"

https://fr.aleteia.org/2018/05/29/bertrand-vergely-les-lumieres-nous-rendent-tranquillement-sadiques/ : Bertrand Vergely : « Les Lumières nous rendent tranquillement sadiques »

 

Le destin d'Icare

http://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/OVIDE_METAMORPHOSES_08.pdf: LES MÉTAMORPHOSES Livre VIII. OVIDE Traduction nouvelle avec le texte latin, suivie d'une analyse de l'explication des fables, de notes géographiques, historiques, mythologiques et critiques par M. G. T. Villenave ;. 1806

https://fr.wikipedia.org/wiki/IcareIcare (en grec ancien Ἴκαρος / Ikaros) est le fils de l'architecte athénien Dédale et d'une esclave crétoise, Naupacté (également appelée Naucraté). Il est connu principalement pour être mort après avoir volé trop près du Soleil alors qu'il s'échappait du labyrinthe avec des ailes de cire créées par son père.

https://www.cairn.info/revue-imaginaire-et-inconscient-2006-2-page-169.htm: Icare, un enfant dans l'imaginaire des origines par Madeleine Natanson

https://www.iletaitunehistoire.com/genres/contes-legendes/lire/icare-biblidcon_066: Icare avait grandi parmi les inventions de son père Dédale, célèbre artisan de Crète. La plus fameuse de ses créations avait permis à la reine Pasiphaé de séduire un taureau, revêtant pour cela le faux costume d'une belle génisse.

https://books.openedition.org/editionscnrs/4919?lang=fr: Un des curieux renversements qui travaillent le mythe dans les transformations que lui imprime la culture européenne, c’est l’affirmation exubérante du fils : il s’approprie les ailes de son père et convertit sa chute en motif d’exaltation. Là où l’Antiquité et le Moyen Âge prononçaient une irrévocable condamnation, les Temps modernes renversent toute négativité en élan et en gloire, voulant à toute force que le fils vole de ses propres ailes. Icare devient le prête-nom, l’homme de plume(s) d’un rêve d’absolu qui ne porte plus le nom d’hubris.

http://tpevolicare.e-monsite.com/http-tpevolicare-e-monsite-com-/partie-i-1.html: La première version du mythe: Les métamorphoses d'Ovide

http://tpevolicare.e-monsite.com/http-tpevolicare-e-monsite-com-/partie-iii-1.htmlLa Chute d’Icare, Carlo Saraceni (peint entre 1600 et 1607)

https://www.mythologie.ca/heros/icare.html : Icare fut enfermé dans le labyrinthe

http://www.mythologica.info/mythologie-grecque/dedale-larchitecte-de-genie/: Dédale, l’architecte de génie, La trahison de Dédale, la fuite par les airs

https://books.openedition.org/editionscnrs/4919?lang=fr: Un des curieux renversements qui travaillent le mythe dans les transformations que lui imprime la culture européenne, c’est l’affirmation exubérante du fils : il s’approprie les ailes de son père et convertit sa chute en motif d’exaltation. Là où l’Antiquité et le Moyen Âge prononçaient une irrévocable condamnation, les Temps modernes renversent toute négativité en élan et en gloire, voulant à toute force que le fils vole de ses propres ailes. Icare devient le prête-nom, l’homme de plume(s) d’un rêve d’absolu qui ne porte plus le nom d’hubris. 

 

L'allégorie de la caverne de Platon

http://rozsavolgyi.free.fr/cours/civilisations/platon/: La république de platon, résumé et thèmes

https://fr.wikipedia.org/wiki/La_R%C3%A9publique:La République est un des dialogues de Platon portant principalement sur la justice dans l'individu et dans la Cité. Platon fait la critique de la démocratie dans sa dégénérescence en démagogie et en tyrannie à cause de l'attrait qu'exerce le prestige du pouvoir. voir la théorie des Formes que Platon y expose et défend

https://fr.wikipedia.org/wiki/All%C3%A9gorie_de_la_caverne

http://www.philo5.com/Les%20philosophes%20Textes/Platon_LaCaverneDePlaton.htm: Allégorie de la caverne de Platon

https://la-philosophie.com/platon-caverne-allegorie: L’allégorie de la Caverne présente la théorie des Idées de Platon, qui constitue à la fois sa métaphysique (= sa théorie de la connaissance) et son ontologie (= sa théorie de l’être et du réel).

http://www.philo-bac.eu/auteurs/platon/caverne.html: Le monde sensible, représenté par la caverne, est une illusion et un piège pour les hommes. La vérité est à l'opposé de ce que nous considérons comme le réel. Notre âme doit sortir de cette prison pour trouver la vérité. Mais le chemin qui mène à la connaissance est douloureux. Il exige un guide. Celui qui arrive au bout acquiert : Le SAVOIR, la LIBERTE, le BONHEUR, et la COMPASSION.

 

La connaissance menace Jérusalem:

https://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1962_L'activité herméneutique des scribes dans la transmission du texte de l'Ancien Testament
http://letalmud.blogspot.com/2010/01/blog-post.html: Le talmud, En une époque de chaos, les rabbins décident d’agir à l’encontre de tous les précédents : rédiger la Loi Orale https://fr.wikipedia.org/wiki/Elizabeth_  
Ses recherches portent sur le développement et la nature d'une petite collection de systèmes cognitifs qui constitueraient, dès les premiers mois de la vie, les principaux éléments de la connaissance non langagière.

https://www.cairn.info/revue-pardes-2002-1-page- La lecture juive – une approche patiente

https://www.massorti.com/Le-Pardes-et-ses-quatre-veritesUne mise au point historique sur le fameux Pardès, les quatre niveaux de sens de la Tora.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Talmud_de_J%C3%A9rusalem : Le Talmud de Jérusalem (hébreu : תלמוד ירושלמי Talmoud Yeroushalmi) est une somme de commentaires et discussions rabbiniques sur la Mishnplus qu'une a, depuis le IIe siècle jusqu’au ve siècle. Contrairement à ce que son nom laisse entendre, il n’est pas rédigé à Jérusalem, alors interdite aux Juifs, mais dans les académies talmudiques de la terre d’Israël, qui se trouvent pour la plupart en Galilée.

http://cicad.ch/fr/les-livres-fondamentaux-du-juda%C3%AFsme.htmlLes livres fondamentaux du Judaïsme

https://fr.wikipedia.org/wiki/Acad%C3%A9mies_talmudiques_en_Babylonie: Les académies talmudiques (yeshivot) de Babylonie, également appelées les académies gaoniques, bien qu'elles aient été fondées à la période des docteurs du Talmud, quelques siècles plus tôt, étaient le centre de l'éducation juive et du développement de la Loi juive en Mésopotamie d'à peu près 220 EC à 1038 EC (ou, selon les dates hébraïques, de 3980 AM à 4798 AM). C'est sur leur modèle que furent conçues les académies talmudiques ultérieures.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Acad%C3%A9mies_talmudiques_en_terre_d%27Isra%C3%ABl:Les académies talmudiques (yeshivot) de la terre d'Israël étaient le centre de l'éducation juive et du développement de la Loi juive en terre d'Israël depuis l'ère du Second Temple jusqu'à 400 EC environ. Un centre persiste et se développe lors de la période des Gueonim, rivalisant avec les académiques talmudiques de Babylonie sans parvenir à leur niveau. Divers centres de faible importance subsistent ensuite, entretenus par les dons de la diaspora juive

https://fr.wikipedia.org/wiki/PaRDeSPeshat ou Pshat (פְּשָׁט), littérale2 Remez (רֶמֶז), allégorique2 Drash (דְּרַשׁ), homilétique2 Sod (סוֹד), mystique2

27 mai 2019

La gravitation quantique à boucles avec Carlo Rovelli: Pour s'initier avec quelques sites

 

"Auteur : Carlo Rovelli, né le 3 mai 1956 à Vérone en Italie. Parle couramment l’italien, le français et l’anglais. Adresse professionnelle : Centre de Physique Théorique. Luminy, Case 907, 13288 Marseille, France.

Éditeur : Dunod. 2012.

Pourquoi ce titre ? Le temps fait vendre. Néanmoins ce titre ne reflète pas du tout l’ensemble des sujets traités.

Pourquoi cette couverture si moche ? * Chacun ses goûts je suppose. Dans un premier temps, cela m’avait empêché de prendre le livre en main. Depuis, j’y ai collé un autocollant :


Quel est le sujet du livre? Vulgariser la notion de gravité quantique à boucles et en profiter pour discourir sur la science (chapitres 4 et 8) et régler (un peu) des comptes (bons ou mauvais).
Par quel biais ? L’auteur raconte son parcours personnel, qui sert de fil rouge tout au long de son court récit (147 pages). 
Quel style ? Texte clair, sans fioriture. Phrases courtes, paragraphes courts. Avec la science, j’ai découvert un mode de pensée qui d’abord établit des règles pour comprendre le monde, puis devient capable de modifier ces mêmes règles. Cette liberté, dans la poursuite de la connaissance, me fascinait. Poussé par ma curiosité, et peut-être par ce que Frederico Cesi, ami de Galilée et visionnaire de la science moderne, appelait « le désir naturel de savoir », je me suis retrouvé, presque sans m’en rendre compte, immergé dans des problèmes de physique théorique. (p 5).
Pourquoi ouvrir ce livre de Rovelli ? L’auteur est un scientifique, passionné à l’idée de résoudre un problème extraordinaire : réconcilier les deux théories reines de la physique : la relativité générale et la physique quantique. D’où la gravité quantique à boucles qui permettrait de décrire les phénomènes se produisant à des échelles inférieures à 10-33cm (des milliards de fois plus petites que les noyaux d’atomes) - pour comprendre les trous noirs et l’univers primordial
Pourquoi lire ce livre ? Il y a si peu de physiciens qui prennent le temps d’écrire pour le grand public, il ne s’agit pas d’en rater un !
De quoi parle-t-il ? Rovelli nous initie aux notions d’espace et de champs. Pour nous faire comprendre qu’en fait l’espace en lui-même n’existe pas, seul le champ gravitationnel a une réalité. Puis il cite les apports fondamentaux de la mécanique quantique : Tout d’abord, on découvre qu’à une petite échelle il y a toujours une certaine "granularité" - ... - L’autre nouveauté de la mécanique quantique est que dans le mouvement de toute chose il y a une composante de hasard. Il y a une indétermination intrinsèque dans le mouvement (p26). Alors : Le déterminisme et le continu, deux structures de base de la pensée classique sur la matière, sont désormais caducs. Quand on regarde le monde de très près, il est discontinu et probabiliste (p27). Puis Rovelli poursuit son cheminement pour nous présenter un peu plus loin la notion de gravité quantique …c’est en fait la notion d’espace-temps qui doit être remplacée par celle de champ gravitationnel. Et donc c’est l’espace-temps qui doit devenir granulaire et probabiliste, pas seulement l’espace.(p29) Il faut penser un monde dans lequel le temps n’est plus une variable continue qui s’écoule, mais devient quelque chose d’autre, fondé sur ce nuage de probabilités de grains d’espace-temps (p30).
Et les boucles alors ? ces boucles constituent les lignes de Faraday du champ gravitationnel quantique - ... - dans la théorie quantique, le champ gravitationnel se brise en lignes de champs séparées les unes des autres, comme le champ électromagnétique se brise en photons. Mais, puisque le champ gravitationnel est l’espace, nous ne pouvons pas dire que ces boucles sont immergées dans l’espace : elles sont l’espace elles-mêmes ! L’espace est constitué de ces boucles (p38) L’espace est tissé de ces objets à une dimension, les boucles, dont les mailles s’enchaînent dans les trois dimensions pour former un tissu 3D (p39) L’espace n’est pas une entité dans laquelle les objets sont localisés : l’entité « espace » n’existe pas. Seul le champ gravitationnel existe, au même titre que les autres champs. En gravitation quantique, les boucles sont les quanta de champ gravitationnel et ce sont leurs relations qui constituent l’espace (p 68) - ... - le volume était en effet une variable non continue, et donc l’espace est constitué de quanta de volume, ou de quanta d’espace. Or, nous avons découvert que ces quanta d’espace se trouvent exactement aux intersections des boucles. Autrement dit, le volume est composé de quanta, de grains d’espace, et les intersections des boucles représentent justement ces grains d’espace. (p75) Les intersections sont devenues plus importantes que les lignes. Nous avons cessé de parler d’un ensemble de boucles avec des points d’intersection, pour parler d’un ensemble de points, les intersections, reliés entre eux par des liens, c’est à dire par un réseau. Sur un même lien allant d'une intersection à l'autre on peut rencontrer plus qu'une seule ligne de Faraday. Le nombre de lignes de Faraday superposées sur le même lien est un nombre entier qu’on associe à chaque lien, et qui s’appelle le spin du lien. - ... - De là, le nom de réseau de spin (p 76) la théorie est formulée en termes de nuages de probabilités associés à ces réseaux de spin. Il faut s’imaginer que ces réseaux de spin qui constituent le monde fluctuent, vibrent et fourmillent, un peu comme les points noirs et blancs d’une télévision analogique sans antenne, et les mathématiques de la théorie décrivent cette agitation des réseaux spin. L’espace physique peut donc être décrit par un nuage de probabilité de réseaux de spin (p 79).
Et le temps dans cette histoire ? on doit conclure que la non-existence de l’espace implique la non-existence du temps (p 96) nous ne mesurons jamais le temps lui-même. Nous mesurons toujours des variables physiques A,B,C…(oscillations, battements, et bien d’autres choses), et nous comparons toujours une variable avec une autre (p 100) Plutôt que de tout rapporter au « temps », abstrait et absolu, ce qui était un « truc » inventé par Newton, on peut décrire chaque variable en fonction de l’état des autres variables - ... - Tout comme l’espace, le temps devient une notion relationnelle. Il n’exprime qu’une relation entre les différents états des choses. (p102).
Et donc : L’espace et le temps usuel vont tout simplement disparaître du cadre de la physique de base, de la même façon que la notion de «centre de l’univers» a disparu de l’image scientifique du monde. (p103)"

 

1) Continuons avec matierevolution.fr -Qu’est-ce que la gravitation quantique à boucles ? La Gravitation quantique à boucles d’après Lee Smolin:

 

"Des atomes d’espace et de temps

Il y a cent ans encore, la plupart des scientifiques pensaient que la matière était continue. Depuis l’Antiquité, philosophes et scientifiques caressaient l’idée qu’en divisant la matière en parties assez petites, on finirait par rencontrer des entités minuscules et indivisibles, c’est-à-dire des atomes. Toutefois, certains pensaient que leur existence ne serait jamais prouvée. Aujourd’hui, nous pouvons visualiser des atomes isolés et nous étudions les particules qui les composent. Les caractéristiques granulaires de la matière nous sont devenues familières. Au cours des dernière décennies, des physiciens et des mathématiciens se sont demandé si l’espace n’était pas, lui aussi, constitué d’entités discrètes. Est-il continu, comme nous l’avons appris à l’école, ou ressemble-t-il davantage à un morceau d’étoffe, tissé de fibres distinctes ? Si nous sondions l’espace à des échelles suffisamment petites découvririons-nous des "atomes" d’espace, de minuscules volumes irréductibles, impossibles à diviser en constituants plus petits ? Et qu’en est-il du temps ? Le monde physique change-t-il de façon continue, ou, au contraire, évolue-t-il par bonds minuscules, un peu comme un ordinateur ? Au cours des seize dernières années pour tenter de répondre à ces question, les physiciens ont élaboré une théorie nommé Gravitation quantique à boucles. Cette dernière prédit que l’espace et le temps sont effectivement constitués d’entités fondamentales discrètes, et les calculs faits dans ce cadre révèlent un monde à la fois simple et élégant. La Gravitation quantique à boucles a éclairé d’une façon nouvelle certains phénomènes étranges, tels les trous noirs et le big-bang. De surcroît, nous pourrons la mettre à l’épreuve de l’expérience : elle prédit les résultats d’expériences que nous pourrons réaliser dans un futur proche, et qui nous permettront de savoir si oui ou non les atomes d’espace-temps existent.

Concilier l’inconciliable

Nous avons élaboré la théorie de la Gravitation quantique à boucles, alors que nous nous heurtions à une difficulté tenace de la physique : la conception d’une théorie quantique de la gravitation. Afin d’expliquer pourquoi c’est une question importante – et comment elle nous a conduits aux propriétés granulaires de l’espace-temps –, retraçons à grands traits la théorie quantique, d’une part, et la théorie de la gravitation, de l’autre. La Mécanique quantique a été formulée au cours du premier quart du XXème siècle, et résulte des travaux qui ont confirmé que la matière est constituée d’atomes. Les équations de la Mécanique quantique exigent que certaines grandeurs, telle l’énergie d’un atome, ne prennent que des valeurs discrètes. La théorie quantique prédit avec succès les propriétés et le comportement des atomes, des particules qui les composent et des forces qui les gouvernent. En fait, les succès de cette théorie sont sans précédent dans toute l’histoire des sciences. Elle sous-tend notre compréhension de la chimie, de la physique atomique et subatomique, de l’électronique et même de la biologie. Simultanément, Albert Einstein construisait la Relativité générale, qui est une théorie de la gravitation. Selon cette dernière, la force gravitationnelle est une conséquence du fait que l’espace et le temps sont déformés par la présence de matière. On obtient une vague analogie de ce phénomène en plaçant une boule de bowling sur une mince feuille de plastique où l’on fait aussi rouler une bille. Les deux sphères représentent le Soleil et la Terre tandis que la feuille de plastique est l’espace lui-même. La boule de bowling creuse une profonde dépression dans la feuille, et la bille suit la pente de la boule, comme si une force – la gravitation – l’attirait. De même, toute matière ou toute concentration d’énergie déforme la géométrie de l’espace-temps, déviant d’autres particules ou des rayons lumineux. C’est ce phénomène que nous nommons gravité. La Mécanique quantique et la théorie de la Relativité générale d’Einstein ont été, chacune de leur côté, confirmées par l’expérience avec une précision étonnante. Cependant jusqu’à présent, aucune expérience n’a exploré de système dont la description théorique nécessiterait l’une et l’autre des deux théories. Cela tient au fait que les effets quantiques sont prédominants à très petite échelle, tandis que les effets relevant de la Relativité générale requièrent de grandes quantités d’énergie … et ces conditions ne sont réunies qu’exceptionnellement. Ce manque de données expérimentales s’accompagne d’une énorme difficulté conceptuelle. La théorie de la Relativité générale est fondamentalement une théorie classique, c’est-à-dire non quantique. Or, si la physique, dans son ensemble, est cohérente il doit exister une théorie unique qui, d’une façon ou d’une autre, rassemble la Mécanique quantique et la Relativité générale. Cette théorie tant attendue est la gravitation quantique. Puisque la Relativité générale traite de la géométrie de l’espace-temps, une théorie quantique de la gravitation sera également une théorie quantique de l’espace-temps.

Des volumes discrets

Les physiciens ont développé un impressionnant outillage mathématique afin de transformer les théories classiques en théories quantiques. Ces méthodes furent appliquées à la Relativité générale mais en vain. Les calculs effectués dans les années 1960-70 semblaient montrer que la théorie quantique et la Relativité générale ne pourraient jamais être combinées correctement. Il semblait donc nécessaire de recourir à des postulats ou des principes totalement nouveaux, qui n’étaient inclus ni dans la théorie quantique ni dans la Relativité générale, par exemple de nouvelles particules, de nouveaux champs, ou toute autre nouvelle entité. À l’aide d’un tel artefact, ou d’une nouvelle structure mathématique, on espérait développer une théorie de type quantique qui, lorsqu’on considérerait son approximation dans le domaine classique redonnerait les résultats de la Relativité générale. Afin de conserver les puissantes prédictions de la Mécanique quantique et de la Relativité générale, ces ingrédients exotiques devraient rester inaccessibles à l’expérience, sauf dans quelques circonstances exceptionnelles où les deux théories partielles président à des effets notables. Parmi les différentes approches relevant de cette stratégie, citons la théorie des twisteurs, la géométrie non-commutative ou encore la super-gravitation. Aujourd’hui, la voie la mieux explorée par les physiciens est celle de la théorie des cordes selon laquelle l’espace a six ou sept dimensions – pour le moment inobservées – en plus des trois qui nous sont familières. La théorie des cordes prédit également un grand nombre de nouvelles particules élémentaires et de forces fondamentales dont l’existence n’est encore qu’hypothétique. Certains physiciens pensent que la théorie des cordes serait elle-même incluse dans une théorie plus vaste, nommé théorie M, mais aucune définition précise n’en a encore été donnée. Pour toutes ces raisons, de nombreux physiciens et mathématiciens pensent qu’il faut explorer de nouvelles pistes, et la Gravitation quantiques à boucles en est une. Au milieu des années 1980, nous avons été plusieurs dont Abhay Ashtekar, de l’Université de Pennsylvanie, Ted Jacobson, de l’Université du Maryland, et Carlo Rovelli, de l’Université de Méditerranée à Marseille, à réexaminer les tentatives de quantification de la Relativité générale, à l’aide des techniques mathématiques standards. Nous savions que tous les résultats infructueux obtenus dans les années 1970 reposaient sur l’hypothèse d’un espace continu, quelle que soit l’échelle considérée (de même qu’avant la découverte des atomes on admettait que la matière était continue). Et si cette hypothèse était fausse ? Les anciens calculs seraient à revoir de fond en comble.

Un gros accroc

Nous avons commencé par chercher une façon de faire les calculs sans supposer que l’espace est lisse et continu. De plus, nous avons veillé à ne faire aucune supposition qui aille au-delà des principes bien établis par l’expérience et déjà contenus dans la Relativité générale et dans la Mécanique quantique. En particulier, nous avons conservé deux des principes clés de la Relativité générale. Le premier de ces principes est l’indépendance d’arrière-plan, stipulant que la géométrie de l’espace-temps n’est pas fixe mais qu’il s’agit au contraire, d’une quantité dynamique en perpétuelle évolution. Pour la déterminer, on doit résoudre certaines équations qui décrivent tous les effets de la matière et de l’énergie. À ce propos, la théorie des cordes, telle qu’elle est formulée aujourd’hui, n’obéit pas à ce principe. Les équations qui décrivent les cordes opèrent dans un espace-temps classique (non quantique) prédéterminé. Le seconde principe, désigné pas le terme d’invariance par difféomorphisme, est très lié à l’indépendance de l’arrière-plan, et se rapporte aux coordonnées dans l’espace d’un événement : on peut choisir n’importe quelle coordonnée d’espace et de temps. Ce système de coordonnées s’apparente à la longitude et à la latitude utilisées à la surface de la Terre, mais sous une forme généralisée à un espace-temps comportant quatre dimensions. Cette invariance garantit que les équations d’une théorie conservent la même forme dans tout système de coordonnées bien choisi. Un point de l’espace-temps n’est défini que par les événements physiques qui s’y découlent, non par un jeu spécial de coordonnées (aucune coordonnée n’est "spéciale"). L’invariance par difféomorphisme est un outil puissant qui a guidé Einstein lors des premiers développements de la Relativité générale. En combinant ces deux premiers principes aux techniques standards de la Mécanique quantique, nous avons élaboré un langage mathématique grâce auquel il nous fut possible de déterminer si l’espace est discret ou continu. Pour notre plus grande joie, les calculs ont montré que l’espace est quantifié. Nous venions de poser les bases de la théorie de la Gravitation quantique à boucles, ce qualificatif provenant du fait que certains des calculs font apparaître de petites boucles dans l’espace-temps. Depuis, ces calculs ont été refaits par de nombreux théoriciens utilisant une large gamme de méthodes différentes. Avec les années, l’étude de la Gravitation quantique à boucles est devenue un domaine de recherche en plein essor, auquel travaillent de nombreuses équipes dans le monde. Nos efforts combinés nous permettent d’accorder une grande confiance à l’image de l’espace-temps, dont je vais esquisser les grandes lignes. La théorie de la Gravitation quantique à boucles est une théorie quantique de la structure de l’espace-temps aux échelles infiniment petites. Pour expliquer ses principes, examinons ce qu’elle prédit pour un volume microscopique de l’espace. Précisons d’abord les grandeurs physiques mesurées. Considérons une région, quelque part dans l’espace, délimitée par une frontière F (voir États quantiques d’espace). Cette frontière peut correspondre à une limite matérielle concrète, telle une coquille de fer, ou être définie par la géométrie de l’espace-temps lui-même, par exemple l’horizon des événements autour d’un trou noir (c’est-à-dire la surface à l’intérieur de laquelle rien pas même la lumière, ne peut échapper à l’emprise gravitationnelle du trou noir). Et si nous mesurions le volume de cette région ? Quels sont les résultats autorisés à la fois par la Mécanique quantique et par l’invariance par difféomorphisme ? Si le résultat peut être un nombre réel quelconque, c’est que la région étudiée peut avoir n’importe quelle taille (aussi proche de zéro que l’on souhaite). Dans ce cas, la géométrie de l’espace est continue. En revanche, si le résultat de la mesure ne peut prendre qu’un ensemble de valeurs discrètes non nulles et ne peut être inférieur à une certaine valeur minimale, la géométrie de l’espace est granulaire.

États quantiques d’espace.

Une des prédictions centrales de la Gravitation quantique à boucles concerne la mesure des aires et des volumes. Considérons une coquille sphérique délimitant la frontière F d’une région de l’espace. Selon la physique classique (c’est-à-dire non quantique), ce volume peut prendre n’importe quelle valeur réelle positive. Au contraire, selon la théorie de la gravitation à boucles, d’une part, il existe un volume minimal absolu non-nul (10-10 5 mètre cube, soit la longueur de Planck au cube) et, d’autre part, pour les volumes supérieurs à cette limite, les valeurs possibles sont limitées à une série discrète de nombres. De même, l’aire de la surface de la sphère est au moins égale à 10-70 mètre carré (la longueur de Planck au carré), et ne peut prendre qu’une série discrète de valeurs supérieures.

Quanta d’aire et de volume

C’est le même problème que celui que pose le calcul de l’énergie des électrons circulant autour d’un noyau atomique. La mécanique classique prédit qu’un électron peut avoir une quantité quelconque d’énergie, tandis que la Mécanique quantique n’autorise que certaines énergies et que l’on ne mesure jamais d’énergie comprise entre ces valeurs. La distinction est analogue à celle que sépare la mesure d’une quantité s’écoulant continûment (l’eau, telle qu’on l’imaginait au XIXème siècle) et la mesure d’une quantité dénombrable (les atomes dans cette même eau).

La théorie de la Gravitation quantique à boucles prédit que l’espace est discontinu, c’est-à-dire que les résultats possibles de la mesure expérimentale d’un volume sont contenus dans un ensemble discret de valeurs. On peut également mesurer l’aire de la frontière F. Encore une fois, les calculs fondés sur notre théorie indiquent que cette aire est elle aussi, quantifiée. En d’autres termes, l’espace n’est plus continu, mais constitué de quanta spécifiques d’aire et de volume. La valeur de ces quanta d’aire et de volume est calculée à partir d’une grandeur nommée longueur de Planck. Cette longueur est liée à l’intensité de la gravitation, à la taille des quanta et à la vitesse de la lumière. Elle correspond à l’échelle au-dessous de laquelle la géométrie de l’espace ne peut plus être considérée comme continue. La longueur de Planck est infinitésimale, de l’ordre de 10-35 mètre. La plus petite aire possible est la carré de la longueur de Planck, soir 10-70 mètre carré. Le plus petit volume non nul est la longueur de Planck au cube, c’est-à-dire 10-105 mètre cube. Ce quantum d’espace est minuscule ! Ainsi, la théorie prédit qu’il y a 10105 "atomes de volume" dans un mètre cube d’espace ; beaucoup plus qu’il n’y a de mètres cubes dans tout l’Univers observable. (1091) ! Quelles autres prédictions notre théorie fait-elle sur l’espace-temps ? L’espace est-il constitué d’une multitude de petits cubes ou de petites sphères ? La réponse est non, ce n’est pas aussi simple, mais nous pouvons dessiner des diagrammes que représentent ces états quantiques d’aire et de volume. Pour comprendre comment fonctionnent ces diagrammes imaginons que nous ayons un morceau d’espace en forme de cube. Dans notre diagramme, ce cube sera un point – le volume – d’où partent six lignes, chacune représentant une face du cube. Nous écrivons un nombre près du point qui indique le volume et un nombre sur chaque ligne, correspondant à l’aire de la face représentée par cette ligne. Supposons que l’on pose une pyramide au-dessus du cube. Ces deux polyèdres, qui ont une face commune, seraient représentés par deux points (deux volumes) reliés par une ligne (la face qui joint les deux volumes). Le cube a cinq autres faces et nous dessinons cinq lignes qui partent du point correspondant. La pyramide en a quatre, représentées par quatre lignes issues du second point. Ainsi, nous savons comment il faut procéder pour représenter, à l’aide de ces diagrammes, des arrangements compliqués comportant des polyèdres plus complexes que des cubes ou des pyramides : chaque polyèdre est représenté par un point, ou nœud, et chaque face plane par une ligne. Ces lignes relient les nœuds de la même façon que les faces forment les polyèdres. Les mathématiciens qualifient ces diagrammes de graphes.

Dans notre théorie, nous oublions les polyèdres et nous ne conservons que les graphes. Les mathématiques qui décrivent les états quantiques de volume et d’aires nous fournissent un ensemble de règles qui déterminent la façon dont les nœuds et les lignes peuvent être connectés, et quels nombres peuvent être associés à tel point ou à telle ligne. Chaque état quantique peut être représenté par l’un de ces graphes, et chaque graphe qui obéit aux règles du jeu correspond à un état quantique possible. Les graphes sont pratiques pour résumer tous les états quantiques possibles de l’espace. Les graphes constituant une meilleure représentation des états correspondant à des états quantiques possibles sont connectés d’une façon trop particulière pour être traduits par un empilement de polyèdres jointifs. Par exemple si l’espace est courbé, on ne peut dessiner de polyèdres qui s’emboîtent correctement, alors que l’on peut dessiner un graphe, et l’on sait déterminer la courbure de l’espace qu’il représente. Puisque cette courbure est la cause de la gravitation, ces diagrammes représentent une théorie quantique de la gravitation. Bien que par souci de simplicité nous dessinions souvent des graphes à deux dimensions, il vaut mieux se les représenter dans un espace à trois dimensions. Cependant, nous devons éviter un piège conceptuel : les nœuds et les lignes ne sont pas localisés dans l’espace. En fait chaque graphe est défini par la façon dont les éléments sont connectés et par leurs relations avec des frontières bien définies, telle la frontière F. L’espace continu que ces graphes occupent dans notre imagination n’existe pas en tant que tel. Tout ce qui existe, ce sont les nœuds et les lignes : ils sont l’espace, et la façon dont ils sont connectés représente la géométrie de cet espace. Ces graphes sont qualifiés de réseaux de spins, parce qu’ils furent d’abord utilisés pour étudier les spins. Dans les années 1960, Roger Penrose de l’Université d’Oxford a, le premier, suggéré que ces réseaux pourraient aussi jouer un rôle dans la gravitation quantique. En 1994 nous avons constaté que des calculs précis confirmaient son intuition. Par ailleurs, malgré leur apparente ressemblance, nos réseaux de spins ne sont pas des diagrammes de Feynman, lesquels représentent des interactions de particules passant d’un état quantique à un autre : au contraire, nos diagrammes représentent un état quantique déterminé de volumes et d’aires. Chaque nœud et chaque ligne de ces diagrammes définissent une petite portion d’espace. Un nœud correspond en général à une longueur de Planck au cube, et une ligne est souvent une surface d’une longueur de Planck au carré. Toutefois, en principe, rien ne limite la taille ou la complexité d’un diagramme de spins. Si nous pouvions dessiner un diagramme détaillé de l’état quantique de notre Univers – la géométrie de tout l’espace courbée et cisaillée par l’action gravitationnelle des galaxies, des trous noirs et des divers constituants –, nous obtiendrions un réseau de spins gigantesque, d’une complexité inimaginable, comportant approximativement 10184 nœuds. Ces réseaux de spins décrivent la géométrie de l’espace. Qu’en est-il maintenant de la matière et de l’énergie contenues dans cet espace, et comment y représentons-nous les particules et les champs ? Les particules élémentaires, par exemple les électrons, sont représentées par certains types de nœuds auxquels nous attribuons en plus du volume, des étiquettes supplémentaires que décrivent leurs attributs et propriétés. Les champs, par exemple le champ électromagnétique, sont représentés, eux, par des étiquettes supplémentaires ajoutées sur les lignes du graphe. Le mouvement de ces particules et de ces champs dans l’espace correspond au déplacement par sauts des étiquettes sur le réseau. Les particules et les champs ne sont pas les seules entités susceptibles de se déplacer. Selon la Relativité générale, la géométrie de l’espace change au cours du temps. Les "bosses" et les "creux" de l’espace se modifient à mesure que la matière et l’énergie se déplacent, et des ondes peuvent la traverser, telles des rides à la surface d’un lac. Dans la Gravitation quantique à boucles, ces ondes gravitationnelles sont représentées par des modifications dans les graphes. Elles évoluent dans le temps par une succession de sauts, au cours desquels la connectivité des graphes est modifiée. Lorsque les physiciens décrivent un phénomène à l’aide de la Mécanique quantique, ils déterminent les modalités selon lesquelles il peut se produire, et attribuent à chacune une probabilité. Nous faisons la même chose lorsque nous appliquons la théorie de la gravitation à boucles à la description des phénomènes physiques, qu’il s’agisse du mouvement de particules ou de champs sur des réseaux de spins ou de la géométrie de l’espace et de son évolution dans le temps. Thomas Thiermann, de l’Institut de physique théorique de l’Université de Waterloo, au Canada, a calculé les probabilités quantiques précises de chaque saut permis sur le réseau de spins. Avec ces probabilités, la théorie est complètement déterminée : nous disposons ainsi d’une procédure bien définie pour calculer la probabilité de n’importe quel phénomène se déroulant dans un monde obéissant aux règles de notre théorie. Il ne reste plus qu’à faire ces calculs et à prévoir l’issue de telle ou telle expérience. Les théories d’Einstein de la relativité restreinte et générale rassemblent l’espace et le temps dans une entité unique que l’on nomme espace-temps. Les réseaux de spins qui représentent l’espace dans la théorie de la Gravitation quantique à boucles adaptent le concept d’espace-temps sous la forme de ce que nous nommons une "mousse" de spins. En ajoutant une dimension supplémentaire – le temps – les lignes et les nœuds d’un réseau de spins croissent pour devenir respectivement des surfaces bidimensionnelles et des lignes. Les points de transition où le réseau de spins change (correspondant aux sauts sur le réseau) sont représentés par des nœuds où se croisent les lignes dans la mousse. L’image "mousse de spins" de l’espace-temps a notamment été proposée par Carlo Rovelli, Mike Reisenberg de l’Université de Montevideo et John Barret de l’Université de Nottingham, pour n’en citer que quelques-uns.

Représentation schématique d’une mousse de spins.

Dans la conception de l’Univers qui fait appel à l’espace-temps, un instantané du monde n’est autre qu’une tranche découpée dans l’espace-temps. De la même façon, lorsque l’on découpe une telle tranche dans une mousse de spins, on obtient un réseau de spins. Il serait cependant incorrect d’imaginer que cette tranche se transforme de façon continue le long de la dimension temporelle de la mousse de spins. Au contraire, de même que l’espace est défini par la géométrie discrète du réseau de spins, le temps est défini par la séquence des différents sauts qui président au réarrangement du réseau. De cette façon, le temps apparaît, lui aussi, discret : il ne s’écoule pas tel un flot continu mais comme les "tic" et les "tac" d’une horloge, chacun durant à peu près un temps de Planck (la longueur de Planck divisée par la vitesse de la lumière), soit 10-43 seconde. Pour être plus précis, disons que dans notre Univers le temps s’écoule comme le tic-tac d’une multitude d’horloge puisque, dans un sens, un quantum de temps s’écoule en chaque point de la mousse où un saut quantique est effectué. Ce qui précède est une description de l’espace-temps à l’échelle de Planck, conforme à la théorie de la Gravitation quantique à boucles. Malheureusement, l’échelle est si petite qu’il est impossible de tester directement nos prédictions. Dès lors, comment pouvons-nous tester notre théorie ? Il est d’abord impératif de vérifier que la théorie classique de la Relativité générale est bien une approximation de la théorie de la Gravité quantique à boucles. En d’autres termes, si l’on compare les réseaux de spins aux fibres tissées qui constituent une étoffe, cela revient à se demander si l’on pourrait retrouver les propriétés élastiques de cette étoffe en calculant une moyenne sur des milliers de fibres. Autrement dit, moyennés sur de très nombreuses longueurs de Planck, les réseaux de spins décrivent-ils la géométrie de l’espace et son évolution d’une façon compatible avec "l’étoffe" continue de la théorie classique d’Einstein ? C’est une question difficile, mais, récemment, les théoriciens ont fait des progrès dans certains cas particuliers, pour certaines configurations de l’étoffe pourrait-on dire. Ainsi, on a montré que les ondes gravitationnelles de grande longueur d’onde, se déplaçant dans un espace plan (c’est-à-dire sans courbure), peuvent être décrites comme des excitations de certains états quantiques de la théorie de la Gravitation quantique à boucles. On peut également étudier ce que la Gravitation quantique à boucles apporte comme éléments nouveaux à certains mystères apparus dans le cadre de la Relativité générale et de la théorie quantique, par exemple, les questions que soulève la thermodynamique des trous noirs et notamment, leur entropie, liée au désordre. Les théoriciens ont établi des prédictions concernant la thermodynamique des trous noirs, en utilisant une théorie approximative et hybride où la matière est traitée à l’aide de la Mécanique quantique, mais dont l’espace-temps est absent. Une théorie complète de la gravitation quantique devrait reproduire ces prédictions. Dans les années 1970, Jacob Bekenstein, à l’Université hébraïque de Jérusalem, postula qu’il fallait attribuer aux trous noirs une entropie proportionnelle à leur surface. Peu de temps après, Stephen Hawking en déduisit que les trous noirs, en particuliers les plus petits, doivent émettre du rayonnement. Ces prédictions comptent parmi les résultats les plus importants de la physique théorique obtenus au cours des trente dernières années. Pour faire ces calculs dans le cadre de la Gravitation quantique à boucles, nous choisissons la frontière F correspondant à l’horizon des événements d’un trou noir. Lorsque nous analysons l’entropie des états quantiques adéquats, nous retrouvons exactement les résultats de J. Bekenstein. La théorie reproduit également les prédictions de S. Hawking concernant le rayonnement des trous noirs. En fait, elle fournit des prédictions supplémentaires quant à la structure fine du spectre de ce rayonnement. Si nous observons un jour un trou noir microscopique, cette prédiction pourra être testée par l’étude du spectre du rayonnement qu’il émet. Malheureusement, ceci pourrait n’avoir lieu que dans un futur très lointain, car nous ne disposons pas des techniques nécessaires pour fabriquer un trou noir, aussi petit fût-il. Tout test expérimental de la théorie de la Gravitation quantique à boucles apparaît d’abord comme un immense défi technique. Les effets caractéristiques de la théorie ne deviennent significatifs qu’à l’échelle de Planck, à laquelle les minuscules quanta d’aire et de volume deviennent perceptibles. Aujourd’hui l’échelle de Planck est inférieure de seize ordres de grandeur à celle que l’on pourra tester dans les plus puissants accélérateurs en construction (plus la distance à sonder est petite, plus l’énergie nécessaire est grande). Par conséquent, on n’atteindra pas l’échelle de Planck de cette façon, et beaucoup de physiciens ont abandonné l’espoir de tester un jour les théories quantiques de la gravitation. Toutefois, au cours des dernières années, des chercheurs ont imaginé de nouvelles façons de tester dès aujourd’hui la Gravitation quantique à boucles. Ces méthodes reposent sur la propagation de la lumière à travers le cosmos. Lorsque la lumière se déplace dans un milieu, sa longueur d’onde subit des altérations qui conduisent à des effets tels que la déviation des rayons lumineux dans l’eau ou la séparation des longueurs d’onde (la décomposition des couleurs). Ces phénomènes doivent aussi se produire dans le cas où les photons (ou d’autres particules) se déplacent dans l’espace granulaire décrit par un réseau de spins. Malheureusement l’amplitude de ces effets est proportionnelle au quotient de la longueur de Planck par la longueur d’onde de la lumière. Pour le rayonnement visible, ce rapport est inférieur à 10-28 et il est de l’ordre d’un milliardième, même pour les rayons cosmiques les plus puissants jamais observés. Ainsi, pour tous les rayonnements que nous pouvons détecter, les effets de la structure granulaire de l’espace-temps sont infimes. Toutefois, ces effets s’accumulent lorsque les distances parcourues sont très longues. Or, dans le cas de cataclysmes astrophysiques, tels que les sursauts gamma, nous détectons des photons et des particules émis sur une vaste gamme d’énergie au cours d’une explosion très brève, et qui ont parcouru plusieurs milliards d’année lumière. Rodolfo Gambini, de l’Université d’Uruguay, Jorge Pullin, de l’Université de Louisiane, notamment, ont calculé dans le cadre de la théorie de la Gravitation quantique à boucles, que les photons émis au même moment à diverses énergies devraient voyager à des vitesses légèrement différentes et, par conséquent nous parvenir à des moments distincts. Nous pouvons rechercher ces effets dans les données recueillies par les satellites qui enregistrent les sursauts gamma. Pour le moment la précision de ces détecteurs spatiaux est mille fois inférieure à la précision requise, mais un nouveau satellite d’observation nommé GLAST dont la mise en service est prévue pour 2006 sera assez précis.

Des indices cosmiques

La Gravitation quantique à boucles ne se contente pas de faire des prédictions sur certains phénomènes spécifiques, comme les protons cosmiques de très haute énergie. Elle ouvre une nouvelle fenêtre sur des questions cosmologiques ; telle l’origine de l’Univers. Nous pouvons utiliser la théorie pour étudier les périodes toutes proche du commencement du temps, juste après le big-bang. La Relativité générale prédit qu’il y a eu un commencement au temps, au premier moment, mais cette conclusion ne tient pas compte de la physique quantique (puisque la Relativité générale n’est pas une théorie quantique). Martin Bojowald, de l’Institut Max Planck de physique gravitationnelle à Golm, en Allemagne, a récemment démontré, dans le cadre de la Gravitation quantique à boucles que la "grande explosion" du big-bang est, en fait, un grand rebond : avant ce rebond, l’Univers était en contraction rapide. Les théoriciens travaillent d’arrache-pied pour établir les prédictions sur l’état de l’Univers primordial qui pourraient être testées lors de futures observations cosmologiques. Il n’est pas impossible que l’on découvre, de notre vivant, des indices sur ce qui se passait avant le big-bang. La constante cosmologique – une énergie de densité positive ou négative qui imprégnerait l’espace vide – constitue une question tout aussi importante. À la fin des années 1990, l’observation de supernovae lointaines et l’étude du fond du rayonnement cosmologique ont fourni des indices suggérant que cette énergie existe et qu’elle est positive, ce qui signifie qu’elle accélère l’expansion cosmique. Cette densité d’énergie positive est tout à fait comparable avec la Gravitation quantique à boucles. Ceci a été démontré dès 1989, lorsque Hidéo Kodama, de l’Université de Kyoto, formula les équations décrivant l’état quantique exact d’un univers doté d’une constante cosmologique positive.

LA théorie ?

La Gravitation quantique à boucles soulève encore bien des questions auxquelles il nous faut répondre. Certaines sont des problèmes techniques qui devront être clarifiés. Nous aimerions également savoir si la relativité restreinte doit être modifiée aux très hautes énergies et, dans l’affirmative comment. Jusqu’ici, nos spéculations ne sont pas solidement reliées à la Gravitation quantique à boucles.

Nous voudrions également savoir si la Relativité générale classique est une bonne approximation à des échelles bien supérieures à l’échelle de Planck de la théorie de la Gravitation quantique à boucles, quelles que soient les circonstances (nous avons déjà signalé que, pour le moment, nous l’avons seulement vérifié pour certains états décrivant la propagation d’ondes gravitationnelles assez faibles sur un espace-temps par ailleurs plan). Enfin, nous voudrions savoir si la Gravitation quantique à boucles est liée au problème de l’unification. Les différentes interactions de la nature – y compris la gravitation – sont-elles des aspects différents d’une unique force fondamentale ? La théorie des cordes est fondée sur un ensemble de concepts qui permettent cette unification mais il existe également des idées pour y parvenir dans le cadre de la Gravitation quantique à boucles.

La théorie de la Gravitation quantique à boucles occupe une place très importante dans le développement actuel de la physique. En effet on peut affirmer qu’elle est LA traduction quantique de la théorie de la Relativité générale, parce qu’elle ne repose sur aucune supposition au-delà des principes de base de la théorie quantique et de la Relativité générale. Un résultat remarquable – à savoir que l’espace-temps est discontinu et décrit par des réseaux et par des mousses de spins – émerge des mathématiques de la théorie elle-même et n’est pas un postulat ad hoc.

Pourtant, toute cette discussion reste théorique. Peut-être, malgré tout, l’espace est-il réellement continu, quelle que soit l’échelle à laquelle on le considère. Si tel est le cas les physiciens devront adopter des postulats plus radicaux, tels ceux de la théories des cordes : l’expérience tranchera. La bonne nouvelle est que sans doute on le saura rapidement.

 

 

2) cnrs.fr/publications -De la gravitation quantique à boucles

De la gravitation quantique à boucles. Article proposé par Carlo Rovelli/ (Centre de physique théorique, UMR 7332, CNRS / Univ. Aix-Marseille / Univ. Toulon, Marseille)


"La théorie des boucles explore les propriétés quantiques de l’espace et du temps. Son étude s’est fortement intensifiée durant les dernières années, particulièrement grâce au développement de sa version covariante. Cette théorie est utilisée pour étudier la physique du début de l’expansion de l’Univers, le comportement thermique des trous noirs et la structure discrète de l’espace physique à très petite échelle".


 3) relativity.livingreviews.org -Loop Quantum Gravity (Gravitation quantique à boucles): Un recueil ("compendium") par Carlo Rovelli/

Abstract

"The problem of finding the quantum theory of the gravitational field, and thus understanding what is quantum spacetime, is still open. One of the most active of the current approaches is loop quantum gravity. Loop quantum gravity is a mathematically well-defined, non-perturbative and background independent quantization of general relativity, with its conventional matter couplings. Research in loop quantum gravity today forms a vast area, ranging from mathematical foundations to physical applications. Among the most significant results obtained are: (i) The computation of the physical spectra of geometrical quantities such as area and volume, which yields quantitative predictions on Planck-scale physics. (ii) A derivation of the Bekenstein-Hawking black hole entropy formula. (iii) An intriguing physical picture of the microstructure of quantum physical space, characterized by a polymer-like Planck scale discreteness. This discreteness emerges naturally from the quantum theory and provides a mathematically well-defined realization of Wheeler's intuition of a spacetime ``foam''. Long standing open problems within the approach (lack of a scalar product, over-completeness of the loop basis, implementation of reality conditions) have been fully solved. The weak part of the approach is the treatment of the dynamics: at present there exist several proposals, which are intensely debated. Here, I provide a general overview of ideas, techniques, results and open problems of this candidate theory of quantum gravity, and a guide to the relevant literature".

 

 

4) futura-sciences.com -Planck : un nouvel éclairage sur la gravitation quantique espère Aurélien Barrau

Planck : un nouvel éclairage sur la gravitation quantique espère Aurélien Barrau

Le cosmologiste Aurélien Barrau, en plus de participer aux observations avec AMS et au programme du LSST, conduit des recherches en cosmologie quantique à boucles. © Université Joseph-Fourier
"Le cosmologiste Aurélien Barrau, en plus de participer aux observations avec AMS et au programme du LSST, conduit des recherches en cosmologie quantique à boucles"

Les premiers résultats de Planck en cosmologie ont été publiés. Ils sont intrigants, confortant le modèle standard d'un côté et remettant en question la pertinence des cosmologies inflationnaires de l'autre. Peut-être est-on à la veille de découvrir d'incontestables traces d'une nouvelle physique, comme celle de la gravitation quantique. Futura-Sciences a demandé l'avis d'Aurélien Barrau à ce sujet.

"Les lecteurs de Futura-Sciences connaissent Aurélien Barrau, qui nous a parlé de ses travaux sur les minitrous noirs et leur observation possible dans les collisions au LHC mais aussi de sa participation aux recherches concernant la matière noire avec AMS. Ce scientifique s'intéresse aussi à la philosophie et à ses relations avec la cosmologie.

Voilà deux ans, il nous avait confié que « bien que l'évaporation des trous noirs soit, suivant la description de Hawking, un processus semi-classique [effet quantique dans un espace-tempscourbe non quantifié, NDLR], il est évident que l'observation de la fin de vie de minitrous noirs au LHC ouvrirait une porte sur la gravitation quantique. Je pense néanmoins qu'aujourd'hui, la voie la plus prometteuse pour tenter de chercher des traces de gravité quantique est la cosmologie ».


"Le cosmologiste Aurélien Barrau, en plus de participer aux observations avec AMS et au programme du LSST, conduit des recherches en cosmologie quantique à boucles".

La cosmologie primordiale, une fenêtre sur la gravitation quantique

"De fait, avec ses collègues, il explore depuis quelque temps déjà le jeune domaine de la cosmologie quantique à boucles (ou LQC, pour loop quantum cosmology). Elle s’est naturellement développée à partir des travaux des fondateurs de gravitation quantique à boucles (Abhay Ashtekar, Lee Smolin et Carlo Rovelli), mais il faut citer aussi le nom de Martin Bojowald. En effet, s’il y a bien un domaine où il faut disposer d’une théorie de la gravitation quantique pour progresser, c’est bien celui de la cosmologie primordiale. On peut même dire que c’est dans ce but que l’on cherche cette mythique théorie qui combinerait les équations de la mécanique quantique avec celles de la relativité générale.

Aurélien Barrau nous avait expliqué qu’en ce qui concerne la LQC et ses équations, « bien que le formalisme soit loin d'être achevé, il a conduit à des résultats très convaincants. Son applicationà la cosmologie est spectaculaire, car la singularité primordiale du Big Bang disparaît naturellement. C'est, au contraire, un grand rebond qui apparaît avec un autre univers en amont du nôtre. Cette voie a été explorée par Martin Bojowald ».

« L'inflation, qui est souvent ajoutée "à la main" dans le modèle cosmologique, apparaît maintenant de façon parfaitement naturelle et presque inévitable. La cosmologie quantique à boucles prédit l'inflation. Il est possible (mais pas assuré) que le modèle soit testable dans un futur raisonnable. Lespectre des fluctuations cosmologiques (en particulier pour ce qui est de sa composante polarisée) pourrait en effet être sensiblement modifié par cette nouvelle histoire cosmologique. »


Une représentation de la courbe du spectre de puissance angulaire du rayonnement fossile, déduite du modèle cosmologique standard complété par la théorie de l'inflation. « Finalement, définir mon travail est simple : essayer d'expliquer ce spectre. Voilà. », résume Aurélien Barrau. Ce schéma est en quelque sorte une courbe de puissance moyenne du rayonnement (en ordonnée) donnant l'importance des fluctuations de température en fonction de la résolution en échelle angulaire (en abscisse). La taille et la position des oscillations dépendent du contenu, de l'âge, de la taille de l'univers, et de bien d'autres paramètres cosmologiques encore. Les points et les barres rouges représentent les mesures de Planck avec des barres d'erreur. L'accord avec les prédictions aux petites échelles angulaires (à droite) est spectaculaire, mais aux grandes échelles (à gauche), ce n'est pas le cas. © Esa

Une énigme dans les résultats de Planck

"Or, dans la présentation des résultats de Planck qu’a faite le cosmologiste George Efstathiou le 21 mars 2013, celui-ci a mentionné le fait que sur de grandes échelles angulaires, les fluctuations de température du CMB (le rayonnement fossile) ne correspondent pas à celles que prévoit lemodèle cosmologique standard complété par les modèles inflationnaires parmi les plus simples. Leur signal n’est pas aussi fort que le laisserait prévoir la structure à plus petite échelle que Planck a mise en évidence.

Pour George Efstathiou, cela pourrait signifier que l’on observe là les traces d’une phase de « pré-Big Bang » de l’univers, bien qu’il soit très difficile de dire quoi que ce soit à ce sujet avec les résultats actuels des analyses d’une partie des données collectées par Planck".

Des modèles d'inflation réfutés

"En tout état de cause, ces premières analyses posent de nouvelles bornes, parfois sévères, sur les modèles de cosmologie inflationnaire, ou d’autres relevant de la cosmologie primordiale. On sait ainsi que parmi les modèles inflationnaires les plus simples, beaucoup prédisent que les fluctuations de température du rayonnement fossile sont presque identiques à ce qu’on attend de simples fluctuations thermiques, c'est-à-dire qu’elles sont gaussiennes, dans le langage des physiciens. Mais des théories plus compliquées prévoient une composante non gaussienne plus importante.

Les membres de Planck ont cherché des signes de ces fluctuations non gaussiennes. Les nouvelles bornes qu’ils ont trouvées mettent particulièrement à mal le modèle cosmologique appelé ekpyrotique, proposé en 2001 par Paul Steinhardt, Burt Ovrut, Justin Khoury et Neil Turok, sans toutefois le réfuter complètement".

 

Abhay Ashtekar a révolutionné le programme de quantification de la relativité générale initié par Paul Dirac, Richard Arnowitt, Stanley Deser et Charles Misner voilà plus de 50 ans. En introduisant les variables d'Ashtekar, il a posé les fondations de la gravitation quantique à boucles de Carlo Rovelli et Lee Smolin. Il se concentre aujourd'hui sur la cosmologie quantique à boucles. © The Regents of the University of California
Abhay Ashtekar a révolutionné le programme de quantification de la relativité générale initié par Paul Dirac, Richard Arnowitt, Stanley Deser et Charles Misner voilà plus de 50 ans. En introduisant les variables d'Ashtekar, il a posé les fondations de la gravitation quantique à boucles de Carlo Rovelli et Lee Smolin. Il se concentre aujourd'hui sur la cosmologie quantique à boucles. © The Regents of the University of California

 

Pour vraiment savoir si l’inflation a eu lieu, et à quel niveau d’énergie (donc précisément à quel moment de l’histoire très primitive de l’univers), il va falloir attendre que l’on termine d’analyser les données de Planck. On y cherche des traces caractéristiques de la polarisation de la plus vieille lumière du cosmos, les fameux modes B.

Des traces d'un pré-Big Bang avec le rayonnement fossile ?

En attendant, nous avons donc demandé à Aurélien Barrau quelle était sa réaction devant les résultats de Planck et ses éventuelles conséquences pour ses travaux. Voici ses commentaires : « Les résultats tout juste publiés de la mission Planck sont magnifiques ! Pour un cosmologiste, c'est un événement comme on en vit moins d'un par décennie ! Le détecteur était un défi technologique, et le succès total de l'expérience est plus que réjouissant. »

Une illustration des théories issues de la cosmologie quantique à boucles qui éliminent la singularité cosmologique initiale en relativité générale en introduisant une géométrie quantique vers le mur de Planck. Ces théories prédisent une phase inflationnaire laissant des traces possibles dans la polarisation du rayonnement fossile, ainsi qu'une phase de pré-Big Bang avant le temps Planck, avec un univers qui s'effondre pour rebondir (on parle de rebond ou bounce en anglais) avec une nouvelle phase d'expansion. © APS, Alan Stonebraker
Une illustration des théories issues de la cosmologie quantique à boucles qui éliminent la singularité cosmologique initiale en relativité générale en introduisant une géométrie quantique vers le mur de Planck. Ces théories prédisent une phase inflationnaire laissant des traces possibles dans la polarisation du rayonnement fossile, ainsi qu'une phase de pré-Big Bang avant le temps Planck, avec un univers qui s'effondre pour rebondir (on parle de rebond ou bounce en anglais) avec une nouvelle phase d'expansion. © APS, Alan Stonebraker

« La qualité des données est telle que pour ce qui est des perturbations de courbure, on peut considérer qu'il s'agit d'une mesure ultime ! Ce qui est plus que rare en physique. Mesurer mieux n'apporterait plus rien, le "flou" résiduel n'est pas dû à l'instrument, mais à l'univers lui-même. En ce qui me concerne, ce que je trouve particulièrement excitant et remarquable, c'est que ces données permettent maintenant de faire de la physique de précision concernant l'inflation. Qu'on puisse ainsi connaître assez en détail ce qui advint moins d'un milliardième de milliardième de milliardième de seconde après le Big Bang, grâce à cette image qui montre pourtant l'univers 380.000 ans plus tard, est extraordinaire. »

« Pour ce qui est de mes recherches propres, je pense que ces données vont permettre d'affiner les contraintes sur le modèle de cosmologie quantique à boucles. Il faudra du temps pour tout prendre en compte : les spectres, les études de non-gaussianité, le petit effet surprenant à grande échelle... Mais, de façon certaine, l'étau se resserrera. Et j'attends avec impatience les prochaines données en polarisation encore plus importantes pour moi. Bien sûr, on peut déplorer que comme avec le LHC, aucune "révolution" ne semble poindre. Mais la qualité de ces données ancre définitivement la cosmologie dans son ère de précision. »

 

Martin Bojowald et la gravité quantique à boucles

Liens: 

universquantique.blogspot.fr -Et si le temps n'existait pas? livre de Carlo Rovelli

pourlascience.fr -Le temps est-il une illusion ?

chasseursdhorizons.fr/interviewes -Carlo Rovelli s'interroge sur la notion d'espace et de temps

strange-univers.over-blog.com -Le temps n'existe pas

philo5.com -Temps, foi et cogito: Temps et Éternité

cedresreflexion.ch -L’UNIVERS A-T-IL CONNU UN INSTANT « ZERO » ? Etienne KLEIN

decouverte.univers.free.fr -Dieu est-il un gaucher qui joue aux dés ? Histoire drôle, mais vraie, de la découverte de l'univers, et des environs.

iyengar-yoga.com -Qu'est-ce que le temps?

clinquart.com -LE TEMPS, L'ESPACE ET L'INFINI : UNE LECTURE (cf Borges)

f2smhstaps.ups-tlse.fr -Le temps est-il une illusion. par craig callender

polysophia.com -Le temps: Qu'est-ce donc que le temps? Si personne ne me le demande, je le sais; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus.

elishean.fr -Le temps n’existe pas! et les expériences d'Alain Aspect

s.correia.free.fr -Le temps n'existe pas

afanet.fr -La mesure du temps

 

 

 

Les scientifiques: wikipedia.org -Anaximandre

wikipedia.org -Richard Feynman

wikipedia.org -Carlo Rovelli

wikipedia.org -John Wheeler

wikipedia.org -Bryce DeWitt

wikipedia.org -LeeSmolin     Abhay Ashtekar

wikipedia.org -Roger Penrose

alainconnes.org -site web officiel      wikipedia.org -Alain Connes

en.wikipedia.org -Ted Jacobson    terpconnect.umd.edu -ted jacobson

marcofrasca.wordpress.com -physicien théorique

wikipedia.org -Ezra Ted Newman

wikipedia.org -Martin Bojowald     larecherche.fr -L'Univers en rebond - Martin Bojowald

wikipedia.org -Aurélien Barrau (cosmologie quantique grenoble)

         Gravité quantique à boucles:

larecherche.fr -1 - La gravité quantique à boucles en 5 questions

astrosurf.com -La théorie de la gravité quantique à boucles

wikipedia.org -Liste de chercheurs en gravitation quantique à boucles

cosmosaf.iap.fr -Gravitation Quantique `a Boucles

larecherche.fr -L'Univers en rebond - Martin Bojowald

perimeterinstitute.ca -laurent freidel

perimeterinstitute.ca -EUGENIO BIANCHI: gravité quantique à boucles et mouses de spin

universcience.tv/video -KARIM NOUI, PHYSICIEN

coulomb.univ-montp2.fr -Le groupe de Théorie des champs et de Physique Mathématique

podcast.quadriviumradio.com -podcast décapant; SIMONE SPEZIALE LA GRAVITÉ QUANTIQUE À BOUCLES

astrosurf.com -Et si le temps n'existait pas ?

apmep.asso.fr -LA MATHÉMATISATION DU TEMPS EPUISE-T-ELLE LA QUESTION DU TEMPS ? Étienne Klein

benjamin-wagener.org -La gravitation quantique

gravitations.pagesperso-orange.fr -La gravitation

gravitations.pagesperso-orange.fr -b) La gravitation quantique à boucles

        Mousses de spin:

hal.archives-ouvertes.fr -David LOUAPRE: Modeles de mousses de spin pour la ` gravite quantique en 3 dimensions

ens-lyon.f -Mousses de spin en gravité quantique

cnrs.fr -Etera Livine: gravité quantique à boucles

ens-lyon.fr -Laboratoire de Physique ENS de Lyon et gravité quantique

pourlascience.fr -Simone Speziale : la gravitation quantique à boucles

         Géométrie non-commutative: wikipedia.org -Alain Connes

wikipedia.org -géométrie non commutative

2.cnrs.fr -Alain Connes: -La géométrie non commutative

science.thilucmic.fr -La géométrie non commutative

repmus.ircam.fr -Algèbres d’opérateurs et Géométrie non commutative.

futura-sciences.com -Boson de Higgs : la résurrection de la théorie unitaire d'Alain Connes et un modèle standard non commutatif

smf4.emath.fr -Géométrie non commutative d’après Alain Connes : la notion de triplet spectral

math.unicaen.fr -Distance en géométrie non-commutative

        Réseaux de spin. wikipedia.org -Roger Penrose

books.google.fr -Penrose: à la découverte des lois de l'univers

hphys.physics.ox.ac.uk -Beauté et Gravité Quantique (voir réseaux de spin)

         La théorie des twisteurs: wikipedia.org -Théorie des twisteurs

philippelopes.free.fr -Théorie des twisteurs de Penrose

 

         Philosophie des sciences: degruyteropen.com -Marisa L. Dalla Chiara

unimib.academia.edu -Federico Laudisa

2.lifl.fr -Michel petitot          wikipedia.org -Michel Bitbol

actu-philosophia.com -Entretien avec Michel Bitbol : autour de "La conscience a-t-elle une origine 

crea.polytechnique.fr -centre de recherche en épistémologie apppliquée


Autres liens  astrosurf.com -cosmologie quantique pages 1 à...

astrosurf.com -La cosmologie quantique et l'équation de wheeler-de-witt

astrosurf.com -La théorie de la gravité quantique à boucles

en.wikipedia.org -Equation de Wheeler de Witt anglais

harxiv.org -Solution Of Wheeler-De Witt Equation, Potential Well And Tunnel Effect

montgomerycollege.edu -Ted jacobson: Introduction à la thermodynamique des trous noirs

wikipedia.org -Gravitation quantique à boucles

cnrs.fr/publications -De la gravitation quantique à boucles

academia.edu -Réalisme et instrumentalisme de la fonction d'one comment devrions nous choisir?

guydoyen.fr -Roger Penrose a découvert des preuves d’un Univers cyclique
larecherche.fr -L'Univers en rebond - Martin Bojowald
jeanzin.fr -les-champs-quantiques

 

17 janvier 2019

Article 8 La renaissance du temps article 8 (Lee Smolin Partie II chap. 15) L'émergence de l'espace

La renaissance du temps article 8 (Lee Smolin Partie II chap. 15)  L'émergence de l'espace

 

la renaissance du temps

 

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Carlo Rovelli "par-delà le visible". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

 

The singular universe and the reality of time

 

 

 

La renaissance du temps article 1: (Partie II chap. 8) Einstein insatisfait - L'erreur et le dilemme cosmologique

La renaissance du temps (Partie II chap. 9) Le défi cosmologique

La renaissance du temps article 3 (Partie II chap. 10) Nouveaux principes de cosmologie


http://www.philipmaulion.com/article-bienvenu-au-moment-present-de-lee-smolin-117515126.html: Bienvenue au ‘Moment Présent’ de Lee Smolin.

http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.htm:l Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lee_Smolin:

Lee Smolin et Roberto Mangabeira Unger ont construit un ensemble d'hypothèses constituant une philosophie de la nature1 :

  1. Il n'y a qu'un seul Univers. Il n'y en a pas d'autre ni quoi que ce soit qui lui soit isomorphe.
  2. Tout ce qui est réel est réel à un instant donné, qui est une succession d'instants. Tout ce qui est vrai est vrai à l'instant présent.
  3. Tout ce qui est réel à un instant est un processus de modification menant à l'instant suivant ou au futur. Tout ce qui est réel est donc le résultat d'un processus à l'intérieur duquel il est la cause, ou il implique, les instants futurs.
  4. Les mathématiques sont déduites de l'expérience comme une généralisation de régularités observées où le temps et les particularités sont supprimées.

 

« La gravitation quantique à boucles décrit l’espace comme un réseau dynamique de relations »2.

Grosso modo, l'espace-temps ne serait pas continu et uniforme, mais granulaire et discontinu. Il existerait un espace et un temps indivisibles. Cette théorie simple à se représenter et élégante a fait ses preuves sur plusieurs points de vue, comme l'explication des aires et des volumes en géométrie, mais laisse à désirer encore sur la dynamique

Dans son livre The Life of the Cosmos, Smolin propose d'appliquer la sélection naturelle à la cosmologie, de sorte que l'univers que nous connaissons serait le résultat de l'évolution par mutation d'univers plus anciens. C'est la théorie des univers féconds.

Smolin avance qu'un univers pourrait en engendrer un autre lors de la formation d'un trou noir. Les constantes fondamentales de la physique, comme la célérité de la lumière dans le vide, seraient différentes d'un univers à l'autre.

 

boucles.html#.XBQYhVxKj4YLa gravitation quantique à boucles

Pour commencer à connaître avec quelques sites internet regroupés sur une même page pour une lecture plus aisée et des liens supplémentaires.

http://www.admiroutes.asso.fr/larevue/2013/136/smolin.htm

(Time Reborn: From the Crisis in Physics to the Future of the Universe)

 

 

 

http://www.paris8philo.com/article-33714241.html: à propos de rien ne va plus en physique: "billet de Jean Zin, pour une physique pluraliste, qui nous paraît essentiel pour comprendre les enjeux des théories physiques actuelles qui souvent tendent vers l'impossible, hors toute avancée, toute brèche se fait par dissymétrie, sans souci du qu'en-dira-t-on il suffit de voir l'attitude de Grigori Perelman, si non-chalante vis-à-vis de la communauté scientifique, ou devrait-on dire l'etablishment. Jean Zin reste un grand guetteur de ce qui se passe en science, nous vous recommandons ses articles."

 

Préambule: Ceci est la suite des articles de mon blog à propos des univers multiples d'Aurélien Barrau pour les quels je retiens ici les commentaires suivants: 

D'après Aurélien Barrau, Univers multiples Chap 1)les propositions nouvelles face aux problèmes et paradoxes de la physique "peuvent constituer une "pulsion inchoactive" qui poussera vers une découverte sans précédent ou bien vers un réenchantement de ce que l'on savait déjà sans en avoir pris la "dé-mesure" et finalement vers une nouvelle sacralisation du "monde".
D'après Aurélien Barrau, Univers multiples. La gravitation quantique chp. 9 L) Conclusion:
Cet article fait suite à mon article "D'après Aurélien Barrau, Univers multiples Chap 1)" que j'avais écrit: aujourd'hui, la physique est en crise, le monde est en crise. Avec Lee Smolin et son "rien ne va plus en physique", Carlo rovelli Parle de la schizophrénie bipolaire des physiciens (voir une révolution inachevée). La vision anthropique de Trin Xhuan Thuan et ma vision évangélique du monde, qui s'origine dans les mythes de l'Un et de l'ordre, émergeant du Chaos initial, semblent exclus de la vision de bien des physiciens et cosmologues qui découvrent, comme l'a fait Jean Pierre Luminet, que l'Univers ne peut avoir été infiniment dense et donc que le big bang ne peut avoir été tel qu'on se l'imaginait depuis de nombreuses décennies. La possibilité d'un avant big bang a été mise en évidence avec un univers précédent qui se serait condensé jusqu'à une taille extrêmement petite mais non nulle et qui aurait "rebondi" en un big bounce pour donner notre Univers actuel en expansion après le phénomène d'inflation cosmique. Un des derniers rebondissements de ces recherches, avec Lee Smolin, pourrait bien aboutir avec sa "renaissance du temps" à une solution de la contradiction entre la physique quantique et la théorie de la relativité. A priori, ce serait une théorie unifiée des interactions fondamentales.

-&&&-

Nous avons vu , au cours de ce long article, de nombreuses théories nouvelles ou hypothèses qui proposent l'unification de la physique ou tout au moins des explications aux dilemmes et paradoxes que la cosmologie moderne a mis en évidence. Mais, au chapitre 8, dans "la renaissance du temps", Lee Smolin prévient: Le paradigme newtonien ne peut même pas apporter un embryon de réponse à ces questions et dilemmes: Pourquoi ces lois? Pourquoi ces conditions initiales de l'univers? Quel mécanisme les a t-il sélectionnées parmi une multitude infinie de possibilités? etc. Il appelle ceci "l'erreur cosmologique": appliquer à l’Univers entier dans sa globalité des lois établies et vérifiées sur des sous-systèmes. Dans le paradigme newtonien, ce que nous appelons une loi doit s'appliquer dans tous les cas. Mais l'application d'une loi à n'importe quel morceau d'univers implique une approximation, parce que nous devons négliger toutes les interactions entre ce morceau et le reste de l'univers. Donc les applications vérifiables d'une loi sont toutes des approximations. Smolin fait remarquer en particulier que les lois se vérifient sur beaucoup de sous-systèmes. Mais si on veut appliquer une loi de la nature sans approximation, c'est à l'univers entier qu'il faudrait l'appliquer, alors que nous n’avons qu’un seul Univers sous la main. Et un seul cas n'apporte pas suffisamment d'indices pour justifier l'affirmation qu'une loi particulière de la nature s'applique. C'est ce que Lee Smolin appelle le dilemme cosmologique (faire de la physique dans une boiteon considère un petit sous-système isolé du reste de l’univers dans lequel on néglige certains effets pour ne s’intéresser qu’à certaines variables qui définissent un espace de configuration, atemporel. ). Et pourquoi cette loi et pas une autre? De plus, beaucoup de théories cosmologiques (théorie des cordeséquation d’Einstein …) admettent en réalité une infinité de solutions, parmi lesquelles une seule correspond à notre univers. Doit-on se résoudre à admettre l’existence d’une infinité d’Univers inaccessibles pour pouvoir justifier le notre par un principe anthropique

Nous pensions, dit Lee Smolin, savoir comment répondre à ces questions. Une théorie unique mathématiquement cohérente pourrait incorporer les 4 lois fondamentales de la nature. Mais cet espoir a été anéanti. On se trouve face à ce qu'il appelle "le défi cosmologique". On vient de voir qu'il faudrait étendre la science à une théorie de l'Univers entier. Le défi est qu'il ne peut pas exister de composante statique qui puisse servir de cadre de référence, car tout dans l'Univers change et il n'existe aucun extérieur., rien qui puisse être qualifié de fond par rapport auquel les mouvements du reste de l'Univers (que nous négligeons). Or, toutes les théories physiques divisent le monde en deux parties, une partie « dynamique », qui change, et une statique, qui contient un « fond » de choses immuables, comme les constantes fondamentales.  Le « défi cosmologique » consiste à formuler une théorie de l’univers « indépendante du fond », purement dynamique afin de ne rien supposer d’extérieur à l’Univers: "Lorsqu’on fait de la « physique dans une boite », le « fond » comprend notamment les conditions initiales, et la méthode expérimentale permet de contrôler les conditions initiales afin de s’assurer que les lois sont indépendantes de ces conditions. En cosmologie, cette distinction entre « lois » et « conditions initiales » aggrave le problème qu’elle résout « dans une boite » : si nos observations du fond diffus cosmologique ne correspondent pas bien à la théorie de l’inflation cosmologique, faut-il corriger la loi ou les conditions initiales? Smolin critique aussi les théories effectives qui décrivent bien ce qui se passe à une certaine échelle de grandeur, mais en négligeant l’influence de ce qui est beaucoup plus grand ou plus petit." Pour Smolin, la théorie issue du défi cosmologique doit tenir compte de tout, sans rien négliger."

Je vais retracer "ma lecture" du livre de Lee Smolin en ne commençant pas par la partie I ("le poids: le mort du temps), mais par la partie II "Lumière: la renaissance du temps". "La mort du temps" est l'épilogue de la constatation de Lee Smolin: "rien ne va plus en physique (l'échec de la théorie des cordes)" et 
Problèmes du modèle standard et physique au-delà du modèleJ'ai commencé cette partie II par ma lecture des chapitre 8 (Mon article 1) Einstein insatisfait - L'erreur et le dilemme cosmologique) 9 mon article 2 (le défi cosmologique)10 mon article 3 (Nouveaux principes de cosmologie)11 mon article 4 (les lois évolutives) 12 mon article 5 (la mécanique quantique et le libération de l'atome)13 mon article 6 (le combat de la relativité et du quantum)Puis j'ai fait une pause pour approfondir l'interprétation non dominante de la mécanique quantique de Bohm dans La physique quantique version variables cachées et le dialogue Bohm et Krishnamurti

J'ai poursuivi par le chapitre 14 "la renaissance du temps par la relativité(Lee Smolin Partie II chap. 14) dont j'ai donné "ma lecture" dans mon article 7 (La renaissance du temps par la relativité): le temps vient d'être redécouvert. L'article conclut par: "La notion globale de temps que nous venons de voir implique qu'en chaque événement il existe un observateur privilégié dont l'horloge mesure la passage du temps. Mais il n'y a aucun moyen de le choisir par une mesure qu'on pourrait faire dans une petite région, ce qui confirme le principe de relativité à des échelles plus petites que celle l'univers. Ce choix d'un temps global particulier est déterminé par la façon dont est distribuée la matière dans l'univers. La dynamique des formes constitue donc "un pont" entre le principe de relativité et le temps global qu'exigent les théories telles que celle à laquelle aspire Lee Smolin avec des lois évolutives ou celles qui expliquent les phénomènes individuels au moyen de variables cachées. Il y a une grandeur par contre qui n'a pas le droit de changer lorsqu'on agrandit ou qu'on rapetisse les échelles, c'est le volume de l'univers à chaque instant, même s'in évolue au cours du temps. Ceci donne donc un sens à la taille totale de l'univers et à son expansion et nous fournit une horloge physique universelle. LE TEMPS VIENT D'ÊTRE REDECOUVERT".


1) Et maintenant, après le chapitre 14, je vais aborder le chapitre 15 de
 "la renaissance du temps (voir le site du Dr Goulu) , L'émergence de l'espace

"Pour le Dr Goulu, "Ce long chapitre est le plat de résistance du livre. C’est là que ça passe où ça casse, et j’ai mis plus de deux semaines à le digérer avec peine. Il commence très fort: L’aspect le plus mystérieux du monde est juste sous nos yeux. Rien n’est plus banal que l’espace, et pourtant lorsque nous l’examinons de près, rien n’est plus mystérieux. Je crois que le temps est réel et essentiel à une description fondamentale de la nature. Mais je crois probable que l’espace va s’avérer n’être qu’une illusion. [...] Selon Smolin, l’existence d’un temps réel est indispensable pour réconcilier les deux pans de la physique, mais l’espace ne l’est pas. Parmi les théories ayant exploré l’idée que l’espace émerge d’une structure de graphe plus fondamentale, la première est la “triangulation dynamique causale” [...].

     1-1) Préambule. Je reprends maintenant la rédaction de cet article, que j'avais commencé avant de rédiger ce que m'a inspiré ma lecture du livre de Carlo Rovelli "Par-delà le visible", dont le dernier article a pour titre celui du dernier chapitre du livre: "Le mystère". j'y ai trouvé le mystère de l'Information et je trouve maintenant le mystère de l'espace avec Lee Smolin. Comme on l'a vu dans mes articles précédents (dont le dernier, l'article 7: "la renaissance du temps par la relativité"), il affirme la renaissance du Temps alors que la plupart des scientifiques, y compris Carlo Rovelli disent que "le temps n'existe pas". Nous avons vu dans le chapitre 3 de mon article 6) l'Information, que C. Rovelli parle d'un temps thermique: Chapitre 3) "Le temps thermique. 3-1) introduction. C'est cette thermodynamique de la relativité générale, la mécanique des quanta d'espace qui sera l'objet de cette dernière idée physique de Carlo Rovelli et de son livre "par-delà le visible", le temps thermique". Dans Carlo Rovelli, par-delà le visible Mon article 2, nous avons vu que ce dernier va même plus loin que dans son livre "Et si le temps n'existait pas?" en affirmant "le temps n'existe pas". On peut lire dans le site 2012un-nouveau-paradigme.com: «On constate que le temps disparaît de l’équation Wheeler-DeWitt », explique Carlo Rovelli, physicien à l’Université de la Méditerranée de Marseille »... « C’est un problème qui laisse perplexes de nombreux théoriciens. Ils se peut que la meilleure façon de penser à la réalité quantique soit en abandonnant la notion du temps car la description fondamentale de l’univers doit être intemporelle.» Donc, dit C. Rovelli, ce qui n'est pas le cas de Lee Smolin, il vaut mieux oublier complètement cette notion, le temps ne joue aucun rôle fondamental. On constate par ailleurs que dans la physique, des notions quotidiennes ne jouent plus non plus aucun rôle dans les équations fondamentales et disparaissent dans la théorie. C'est le cas de "haut" et bas", "chaud" et "froid". On ne sait pas exactement ce que c'est, mais le bas indique simplement la direction dont la gravité nous attire vers une grosse masse. De même il n'y a pas de choses "chaudes" ou "froides" au niveau microscopique, mais dès que nous décrivons un très grand nombre de constituants (par exemple des molécules), en termes de valeurs moyennes, alors apparaît la notion de chaud (un corps est plus chaud qu'un autre si la valeurs moyenne des vitesses de ses molécules est plus élevé). Il doit se passer quelque chose de semblable pour le temps. Mais si cette notion ne joue aucun rôle au niveau élémentaire (des quanta d'espace), elle joue cependant un rôle significatif dans la vie de tous les jours, tout comme le "chaud" ou le "haut". 

C'est la notion de "temps thermique" qui offre une réponse à la question que signifie "du temps a passé" alors que le temps ne fait pas partie de la description fondamentale du monde: l'origine du temps est semblable à celle de la température pour laquelle on établit des moyennes de multiples variables microscopiques. Il y a un lien profond (que personne n'a jamais bien compris) entre température et temps. Tous les phénomènes que nous lions à l'écoulement du temps impliquent la température. Ce qui caractérise le temps, c'est son irréversibilité, il va en avant, vers le futur, et non en arrière. Lorsque la chaleur n'entre pas en jeu, les phénomènes qualifiés de "mécaniques", sont toujours réversibles. Si on les filme et qu'on passe le film à l'envers, les deux films sont réalistes. C'est le cas d'un pendule ou d'un caillou jeté en l'air; qui monte puis redescend Cette séquence est réversible. Par contre on n'a jamais vu un caillou qui jaillit tout seul de la terre. Et quand le caillou qui est descendu arrive à terre, il s'arrête. Que se passe t-il alors. Le mouvement est stoppé; mais l'énergie cinétique du caillou est transformée en chaleur à ce moment précis. Et c'est un phénomène irréversible. Il distingue le film normal du film inversé, le passé du futur. En dernière analyse c'est toujours la chaleur qui distingue le passé du futur. 
C'est le phénomène d'irréversibilité qui fait qu'un objet qui brûle se transforme en fumée, ou que l'eau chaude refroidit mais ne peut se réchauffer sans apport extérieur de chaleur, mais que l'inverse n'est pas possible. C'est aussi pourquoi nous vieillissons ou que les objets matériels vieillissent et s'usent avec le temps, ils nous produisent de la chaleur dans les frottements. C'est le cas pour tous les phénomènes dans notre Univers. Toutes les fois que se produit un phénomène qui garantit l'écoulement du temps, il y a production de chaleur. "Et la chaleur, c'est faire des moyennes sur de nombreuses variables selon la mécanique statistique" nous dit C. Rovelli. 
3-2) L'idée du temps thermique, ce n'est pas de comprendre pourquoi le temps produit une dissipation de chaleur...mais pourquoi la dissipation de chaleur produit le temps? [...].

 

 

     1-2) Mais quid de l'espace?

 

 

Pour Carlo Rovelli et la gravité quantique à boucles, nous avons vu dans mes articles que le monde est aussi sans espace, ce que nous dit bien le site laviedesidees.fr: "La proposition est vertigineuse. Presque grotesque. Une de ces farces que seul un physicien échevelé pourrait inventer : un monde sans espace et sans temps ! Un monde où les champs physiques, éventuellement quantiques, vivraient sur (ou dans) le champ gravitationnel, tenant lui-même lieu d’espace". 

Il en est bien de même pour Lee Smolin dont nous allons regarder maintenant la vision de l'espace. Dans les premières lignes du chapitre 15, il précise: "je crois que le temps est réel et est essentiel à une description fondamentale de la nature. Mais je crois probable que l'espace va s'avérer n'être qu'une illusion au même titre que la température et la pression. - une manière d'organiser nos impressions sur les choses à grande échelle mais une manière de vois le monde en tant que tout, grossière et émergente". C'est le même langage qu'utilise Carlo Rovelli lorsqu'il parle du "Temps thermique" qu'on a évoqué au chapitre 1).

La théorie de la relativité a fait fusionner l'espace et le temps avec la vision de ce qu'on appelle l'Univers-bloc que le Dr Goulu présente comme "une solution de l'équation d’Einstein, dans lequel le temps est une 4ème dimension imaginaire au sens mathématique du terme". Les 4 coordonnées sont x, y, z (réelles) et t (t imaginaire).Dans l'espace de MinkowskiLa pseudo-métrique, notée \ \Delta sest définie pa \ \Delta s^{{2}}=-c^{{2}}(\Delta t)^{2}+(\Delta x)^{{2}}+(\Delta y)^{{2}}+(\Delta z)^{{2}} où c²(Delta t)² est positif.

Dans Wkipedia, on lit que l'Univers-bloc "est une conception du temps selon laquelle l'Univers tout entier se déploie dans un continuum d'espace-temps où tous les événements présents, passés et futurs existent de la même façon. Cette vision est renforcée par le constat de l'inexistence d'une simultanéité absolue valable pour l'univers entier, mis en évidence par la relativité restreinte. Le "présent" devenant une notion relative à un observateur, avec un même événement pouvant être dans le passé d'un observateur et le futur d'un autre se croisant au même endroit au même moment, il devient difficile de soutenir que le réel n'est que ce qui existe maintenant. Cela conduit à considérer l'existence de l'univers dans toute son extension temporelle sans donner une importance particulière au présent. Cette vision éternaliste s'oppose au présentisme".

Donc, “l"éternalisme”, découle logiquement de la théorie de la relativité c'est la théorie de l’Univers-Bloc. Le “présentisme”, lui, résulte résulte d’une vision quantique du monde.

     -Dans l'Univers-bloc, écrit le Dr Goulu"[...] le passé et le futur sont des notions “locales” (principe selon lequel des objets distants ne peuvent avoir une influence directe l'un sur l'autre ; un objet ne peut être influencé que par son environnement immédiat. Ce principe, issu de la relativité restreinte), le seul moyen de rendre le passé d’un point cohérent avec le futur des autres est de considérer que tout “préexiste”.Dans l’Univers-bloc, le passé existe encore et le futur existe déjà. Ils sont prédéfinis. L’Univers-bloc est déterministe, figé, et notre libre-arbitre est une magnifique illusion [...]. |Voir aussi wikipedia Univers-bloc]
     -Les "présentistes", eux, " [...] soutiennent que seul le présent existe. L’univers est défini par un seul “état” que l’on peut imaginer comme un très grand vecteur contenant les positions, vitesses charge électrique etc. de toutes les particules de l’Univers. Les variations de ce vecteur selon les lois statistiques de la mécanique quantique définissent la “flèche du temps” qui pointe en direction d’un Univers plus probable à chaque instant [...]. 

     -fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdf: "Temps des philosophes, temps des physiciens, temps des mathématiciens. Par Fabien Besnard 9 juin 2010. Résumé: La question de la compatibilité du présentisme et du possibilisme avec la Relativité a fait couler beaucoup d’encre depuis l’argument initialement propos´e par Rietdijk et Putnam. L’objectif de ce texte est d’étudier les implications de la Relativité, Restreinte et Générale, ainsi que de la Mécanique Quantique, sur le présentisme, le possibilisme et l’éternalisme, en dégageant clairement les présupposés métaphysiques sous-jacents à ces trois approches de la question du temps...."

Nous retrouvons ici le conflit relativité générale - mécanique quantique qui a amené des chercheurs à se tourner vers de nouvelles théories,comme la théorie des cordes (John SchwarzMichel Green ou David Gross) ou C. Rovelli et Lee Smolin pour la gravité quantique à boucles. Pour Lee Smolin, dans la vision de l'univers-bloc, l'espace et le temps sont compris comme des façons subjectives de diviser une réalité à 4 dimensions. L'hypothèse de la réalité du temps (la renaissance du temps) qu'il appelle de ses vœux, "nous libère des fausses contraintes l'espace de cette unification". Il faut comprendre par là que le temps est très différent de l'espace. En émancipant le temps de l'espace, cela libère aussi l'espace, ouvrant la porte à une meilleure compréhension de la nature de celui-ci. Comme nous allons le voir, l'espace, au niveau quantique, n'est pas fondamental, mais émerge d'un ordre plus profond.

     1-2) Première approche de l'espace dans notre quotidien. 

Qu'est-ce qui fait que les objets de notre quotidien peuvent être "organisés en termes de "proche" ou de "loin"? Pour C. Rovelli, c'est le fait que l'espace existe que les choses soient "locales"pour nous affecter (voir wikipedia: "le principe de localité est un principe selon lequel des objets distants ne peuvent avoir une influence directe l'un sur l'autre ; un objet ne peut être influencé que par son environnement immédiat. Ce principe, issu de la relativité restreinte, a été précisé en ces termes par Albert Einstein"). 

L'évolution a amené les êtres vivants et nous-mêmes à réagir avec l'environnement pour notre survie et notre protection. Les choses peuvent présenter un danger ou une opportunité mais on n'est pas concerné par tout et à tout moment au même degré comme l'écrit C. Rovelli: "Les tigres des pays de l'autre côté de l'océan vous dévoreraient en une minute s'ils le pouvaient, mais vous n'avez pas à vous inquiéter, parce qu'ils ne sont pas vraiment tout près. C'est le grand cadeau de l'espace; presque tout est loin de nous et peut être ignoré pour le moment". Imaginons que notre monde quotidien soit non local, sans "l'organisation de l'espace" et contienne une multitude d'objets. Tout tout pourrait avoir un effet sur tout et à tout instant. Il n'y aurait aucune distance pour garder les choses séparées. Dans cet espace, nous avons conscients, à travers nos sens de ce qui est proche de nous. Et le fait que peu de choses puissent occuper les espaces les plus proches de nous est une propriété de cet espace. C'est une conséquence de sa "faible dimensionnalité". Par exemple, combien ai-je de voisins les plus proches de moi? Il y en a deux dans un espace de dimension 1 (à droite et à gauche), quatre dans un espace de dimension 2 (droite, gauche, face arrière), 6 dans un espace de dimension 3 (il faut rajouter dessus, dessous). Ce nombre de voisins les plus proches augmente proportionnellement au nombre de dimensions (2 fois ce nombre). Dans un espace à 50 dimensions, on aurait 100 plus proches voisins. Ainsi nous sommes coincés dans un monde de faible dimensionnalité. Cela pose problème quand on veut avoir des interactions spontanées directes entre les personnes d'un groupe qui on des idées et des centres d'intérêt différents. S'il n'y a que quelques personnes, les relations spontanées sont relativement faciles. Mais avec une centaine de personnes, cela devient un défi (augmenter le nombre de dimensions de l'immeuble?). C'est ce qui se passait avant l'arrivée de "la technologie". La surface de la terre étant bidimensionnelle, les personnes restaient relativement isolées. Au moyen-âge par exemple, la plupart des gens ne rencontraient en moyenne guère plus que quelques centaines de personnes au cours d'une vie, celles qui se trouvaient à des distances atteignables en marchant. Il y avait bien les fêtes avec les villages voisins, mais seuls les aventuriers et les intrépides s'aventuraient à l'étranger. Au final, l'espace faisait qu'en général,les gens étaient presque tous des étrangers. 

     1-2) Notre espace modifié par la technologie? Est-il une illusion?

Mais la technologie a "trompé" ces limitations inhérentes à notre espace quotidien de faible dimensionnalité. Dans la perspective où je subis l'effet téléphone portable, j'ai la possibilité de parler ou communiquer par SMS à une des 5 milliards de personnes vivant sur cette Terre, qui possèdent un portable. Cette technologie a en fait dissous l'espace, car dans la perspective "téléphone portable", nous vivons dans un espace de dimension 2,5 milliards, dans lequel presque tous nos semblables humains sont devenus nos plus proches voisins. Internet a bien sûr un effet similaire en créant un réseau de connexions qui nous rapprochent tous les uns des autres, en dissolvant l'espace. Le monde devient de plus un monde où nous pourrons choisir de vivre dans un espace de dimension plus élevée, ceci avec toujours un peu plus de réalité virtuelle. C. Rovelli le voit tel qu'un appel téléphonique d'un portable déclenchera notre hologramme là où la personne appelée se trouve alors. 

Dans ce monde de haute dimensionnalité avec un potentiel quasi illimité de connexions, le nombre de choix est très (infiniment) supérieur à ce qu'il était dans le monde physique à 3 dimensions. Cela engendre tellement de défis du monde câblé dans cette mer immense démesurément agrandie de plus en plus gérée et exploitée par des médias sociaux! Dans ce monde et cet espace de grande dimensionnalité, Imaginons, dit C. Rovelli, un enfant élevé dans ce monde virtuel où l'espace ordinaire que nous avons connu ne joue plus aucun rôle. Il le pensera comme "un vaste réseau dans lequel un fluide et des systèmes dynamiques de connexions placent chaque individu à deux pas de n'importe quel autre". Si la prise qui alimente ce monde est retirée, et le courant coupé, les habitants de ce réseau virtuel, dont cet enfant, tombent dans un un monde "plus contraint" et qu'ils vont certainement trouver moins stimulant. Ils découvrent alors, "qu'en réalité", ils vivent dans un monde de trois dimensions et que c'est l'espace qui sépare les gens. Le monde des voisins s'écroule de 5 milliards à quelques personnes et presque toutes deviennent soudain très lointaines. 

     1-3) L'espace revisité par Lee Smolin et la gravité quantique.

Carlo Rovelli pense que cette image est une métaphore pour la manière dont certains physiciens, dont lui-même pensent maintenant l'espace. Mais n'est-ce qu'une métaphore? Notre esprit et surtout celui de nos enfants n'est-il pas dores et déjà formaté par de nouveaux réseaux de relations? Pour mieux connaître notre monde, suivons maintenant cette piste: "l'espace est une illusion et les vraies relations qui forment le monde sont des réseaux dynamiques un peu comme internet ou les réseaux de téléphonie portable. Nous faisons l'expérience de l'illusion de l'espace parce que la plupart des interconnexions possibles sont désactivées, repoussant tout très loin de nous". 

L'approche que propose Lee Smolin fait émerger l'image que nous venons d'évoquer d'une catégorie d'approches de la gravitation quantique dans lesquelles l'espace n'est pas considéré comme fondamental alors qu'il considère que le temps l'est (avec la renaissance du temps (2/2)). Ce type d'approches postule une structure quantique fondamentale qui n'a pas besoin de l'espace pour être définie. L'espace en émergerait, comme la thermodynamique émerge de la physique des atomes. Le site actualite.housseniawriting.com explique qu'au début de 2009, Mark Van Raamsdonk a décidé de s’attaquer à l’un des plus grands mystères de la physique: La relation entre la mécanique quantique et la gravitation. Selon Van Raamsdonk, l’espace-temps est seulement la structure géométrique sur la manière dont le système quantique est intriqué. Son idée a évolué et aujourd'hui, de nombreux physiciens pensent que l’intrication est l’essence de l’étrangeté quantique et certains d’entre eux suggèrent désormais que l’intrication pourrait être aussi la source de la géométrie de l’espace-temps en dépit des objections d'Einstein. De plus ces approches vont dans le sens de la recherche de Lee Smolin, telle qu'on l'a examinée dans les articles 2 et dans l'article 3, recherche qui pourra peut-être déboucher sur une vraie théorie de l'univers entier, (voir le chapitre 2 de l'article 3): une telle théorie doit éviter le dilemme cosmologique et être indépendante du fond, ne supposant donc aucune division du monde en deux parties, l'une contenant les variables dynamiques en évolution, et l'autre le fond, c'est à dire les structures fixes qui constituent l'arrière-plan donnant du sens aux parties en évolution. Une théorie de l’univers « indépendante du fond », est purement dynamique afin de ne rien supposer d’extérieur à l’Univers. A la place de le géométrie de fond fixe, la notion primitive est est celle de graphe ou de réseau défini intrinsèquement, sans référence à l'espace. 


2) Les différentes approches et l'émergence de l'espace.

     2-1) Les triangulations dynamiques causales.

     

fig 2-1 https://slideplayer.fr/slide/3230011/ Réunion Béna 10 oct 2009

  C'est la première des approches à avoir été développée. Une triangulation est une surface construite en assemblant de nombreux triangles comme dans un dôme géodésique. La triangulation dynamique causale est, selon le site  médiapart.fr, "parmi les théories plus abordables de la LQG, qui commencent à circuler. Elle est est dite en anglais causal dynamical triangulation (CDT)  (voir dans le site Médiapart le chapitre La « causal dynamical triangulation »)[...] Selon celle-ci, l'univers serait composé d'unités d'espace-temps s'organisant en pyramides de base triangulaire (comme sur la fig 2-2 et 2-3).

 

 

fig 2-2 http://inspirehep.net/record/1304278

 

fig 2-3


La façon dont ces pyramides triangulaires s'assemblent entre elles génère une dynamique conférant à notre espace-temps la courbure que la relativité générale attribue à la présence de masse et d'énergie. Ce sont évidemment des simulations mathématiques, et non l'observation, qui donnent naissance à ces descriptions. Ces simulations sont en compétition et, de temps à autres, la plus convaincante réussit à s'imposer [...].

Elle a été théorisée par Renate LollJan Ambjørn et Jerzy Jurkiewicz, et popularisée par Fotini Markopoulou et Lee Smolin

Pour une approche plus approfondie; voir Introduction à la triangulation dynamique causale par Alex Forcier (https://arxiv.org/pdf/1109.3879.pdf)


     2-2) Cette approche a été suivie par la graphité quantique, soit en format .pdf:

 https://arxiv.org/pdf/0801.0861.pdf  (voir aussi la vidéo). Elle est ainsi appelée car elle propose que les entités fondamentales dans la nature soient des graphes. La tentative se place dans la continuité avec les principes de symétrie qui ont permis la connaissance des lois de la physique et en particulier de la covariance générale ou invariance de difféomorphisme qui est la symétrie qu'Einstein a utilisé pour la relativité générale. La symétrie évenementielle ou symétrie d’événement inclut les principes d’invariance qui ont été utilisés dans certaines approches discrètes de la gravité quantique où cette invariance de difféomorphisme de la relativité générale peut être étendue à une covariance sous chaque permutation d’événements espace-temps. La graphité quantique s'inclue dans cette démarche de recherche de symétrie. Dans le chapitre Graphité quantique et autres modèles de graphes aléatoires on trouve: "Dans un modèle de graphique aléatoire de l'espace-temps, les points de l'espace ou les événements de l'espace-temps sont représentés par les nœuds d'un graphique. Chaque nœud peut être connecté à un autre nœud par un lien. En termes mathématiques, cette structure s'appelle un graphe. Le plus petit nombre de liens qu'il faut pour aller entre deux nœuds du graphique peut être interprété comme une mesure de la distance qui les sépare dans l'espace. La dynamique peut être représentée soit en utilisant un formalisme hamiltonien si les nœuds sont des points dans l'espace, soit un formalisme lagrangien si les nœuds sont des événements dans l'espace-temps. Dans les deux cas, la dynamique permet aux liens de se connecter ou de se déconnecter de manière aléatoire en fonction de la règle de probabilité spécifiée. Le modèle est symétrique par rapport aux événements si les règles sont invariantes quelle que soit la permutation des noeuds du graphe[...] L'application à la gravité quantique est venue plus tard. Les premiers modèles de graphes aléatoires spatio-temporels ont été proposés par Frank Antonsen (1993), Manfred Requardt (1996) [6] et Thomas Filk (2000) [6][8] Tomasz Konopka, Fotini Markopoulou-Kalamara , Simone Severini et Lee Smolin de l’ Institut canadien de Perimeter pour la physique théorique ont présenté un modèle graphique appelé Quantum Graphity . 

Lee Smolin explique que l'image intuitive que nous avons vue en 1-2 d'un monde virtuel de haute dimensionnalité faisant émerger notre espace tridimensionnel lorsqu'on éteint "l'alimentation" donc les connexions correspond très étroitement au modèle de "graphité quantique".

Un autre avis sur la graphité quantique est donné par motls.blogspot.com: "Les événements dans l'espace-temps ne sont pas symétriques. La structure causale ne pourrait jamais émerger de ce point de départ. De manière plus évidente, la symétrie entre les événements - les points du graphe - donne l’impression que l’espace-temps en gravité quantique peut être discret mais reste fondamental. La dernière décennie en physique théorique a simplement réglé cette question - que cela plaise ou non - et la réponse est "Non". La géométrie de l'espace-temps ne peut pas être fondamentale à l'échelle de Planck. Il est sujet aux transitions, aux dualités et à l'holographie, entre autres phénomènes qui prouvent qu'il doit être flexible et qu'il ne peut pas découler d'un graphe car un graphe est trop local. Aucune des descriptions existantes ne permet de trouver un espace-temps discret et il semble plutôt improbable qu'il existe une description dans laquelle il est discret". (Motls cite:

  https://arxiv.org/find/grp_physics/1/au:+Gibbs_Phil/0/1/0/all/0/1: voir" L'univers est-il uniquement déterminé par invariance sous quantification? Phil E. Gibbs).

Motls a t-il raison? A suivre...Examinons maintenant d'autres approches.

     2-3) Approche dans lesquelles le temps est fondamental.

Elle fut introduite par Petr Hořava. Wikipédia nous dit: La Lifshitz (ou gravité de Hořava) "est une théorie de la gravité quantique proposée par Petr Hořava en 2009. [1] Elle résout le problème des différents concepts de temps dans la théorie des champs quantiques et la relativité générale en considérant le concept quantique comme le plus fondamental. de sorte que l'espace et le temps ne sont pas équivalents ( anisotropes ) à un niveau d'énergie élevé. Le concept relativiste du temps avec son invariance de Lorentz émerge à grande distance. La théorie repose sur la théorie des feuilletages pour produire sa structure causale. [...] la vitesse de la lumière va à l'infini aux hautes énergies. La nouveauté de cette approche, comparée aux approches précédentes de la gravitation quantique telle que la gravitation quantique à boucle , réside dans le fait qu’elle utilise des concepts issus de la physique de la matière condensée, tels que les phénomènes quantiques critiques  [...]". Voir aussi: Quantum Gravity at a Lifshitz Point (https://arxiv.org/pdf/0901.3775.pdf).

Certaines approches de le théorie des cordes, appelées approches à modèles de matrices, peuvent être aussi décrites de cette manière dit Lee Smolin. C'est le cas de celle présentée par T. Banks , W. Fischler , SH Shenker , L. SusskindLa théorie M en tant que modèle matriciel: une conjecture (https://arxiv.org/pdf/hep-th/9610043.pdf). 


Ces approches diffèrent de celles qui sont indépendantes du fond et qui postulent que l'espace-temps, ensemble, comme dans l'univers bloc, doit émerger d'une description plus fondamentale où ni l'espace ni le temps ne sont originels, ce qui est le cas de de la gravitation quantique à boucles et des ensembles causaux et autres approches de la théorie des cordes. 


3) Suite de l'histoire.

     3-1) Comment les approches de la gravitation quantique indépendantes du fond envisagent le monde?

fig 3-1

Dans plusieurs des approches de la gravitation quantique, nous l'avons évoqué, il est imaginé d'utiliser la métaphore d'un espace non continu mais constitué d'un réseau de points discrets. Les particules vivent sur les sites du réseau et se déplacent en sautant vers les plus proches voisins. Elles exercent un force et s'influencent mutuellement seulement si elles sont voisines. Si le réseau est de basse dimensionnalité, c'est ce que nous avons vu au chapitre 1-2, le nombre de particules disponibles pour interagir est faible. Ce nombre augmente donc avec la dimensionnalité. Prenons maintenant l'exemple de photons qui voyagent de site voisin en site voisin au long de ce réseau. Envoyer un photon à une particule lointaine implique des sauts d'autant plus nombreux que la dimensionnalité est faible et cela prend du temps.Avec une forte dimensionnalité et un réseau ayant des connexions beaucoup plus nombreuses, les choses sont plus proches les unes des autres. Cela prend moins de sauts pour se connecter entre n'importe quelle paire de noeuds du réseau. Les principes de la nouvelle cosmologie que préconise Lee Smolin "stipule que rien ne devrait agir sans qu'on puisse agir dessus". Donc ce réseau devrait lui aussi changer en réaction aux positions des particules. Ainsi, ce monde qui est un réseau dynamique de relations, sujet à évolution, tout comme la structure de ce réseau, nous donnerait une image du monde physique pas tellement différente de notre monde humain interconnecté. 

lien: la théorie des graphes

     3-2) La théorie de la gravitation quantique à boucles est la plus ancienne et la plus développée des approches indépendantes du fond... Commençons par elle!

fig 3-2 wikipedia.org/wiki/R%C3%A9seau_de_spin

L'espace y est décrit comme un réseau dynamique de relations. L'état quantique de la géométrie y est représentée comme un graphe constitué par la donnée de nombreux « points », appelés nœuds ou sommets (en référence aux polyèdres), et de « liens » entre ces points. Voir la fig 3-2. ci-contre: "réseau de spin". Les bords ont des étiquettes qui spécifient les relations entre les nœud. qu'ils connectent. Les nœuds ont aussi des étiquettes, non représentées sur le schéma (voir la fig 3-3 N°2 au chapitre 3-3). En physique quantique, on sait que l'énergie est quantifiée et seulement certains états avec certaines énergies discrètes ont des valeurs d'énergie définies. Dans la théorie de la gravitation quantique à boucles, les volumes de régions de l'espace sont également quantifiées et ne peuvent adopter et occuper que des valeurs discrètes de volume, de même que les aires des surfaces. Lee Smolin signale quelques difficultés pour les aires et volumes qui ne sont pas invariants par difféomorphisme et donc ne pourraient pas être des observables physiques. Mais il précise qu'il existe des où ils sont physiques. La théorie donne alors des prédictions précises pour les spectres de volume et d'aire qui ont potentiellement des conséquences observables par exemple sur les spectres de rayonnement qui pourraient être observés émanant de petits trous noirs: voir par exemple Aurélien Barrau , Xiangyu Cao , Jacobo Diaz-Polo , Julien Grain , Thomas CailleteauBoucle de sondage Gravité quantique avec trous noirs évaporés (https://arxiv.org/pdf/1109.4239.pdf). 

Nous savons déjà que la matière, qui nous semble lisse et continue à notre échelle, est constituée d'atomes en un arrangement régulier, connectés les uns autres à l'échelle atomique. De même,l'espace nous semble lisse ou continu, mais si la gravitation quantique à boucles est correcte, il est lui-même composé, à l'échelle de Planck, d'unités discrètes, qu'on peut penser comme des "atomes" d'espace. En relativité générale, la géométrie de l'espace est dynamique, elle évolue avec le temps, comme la matière qui détermine cette géométrie ou les ondes gravitationnelles qui s'y propagent. A l'échelle quantique, des changements dans la géométrie de l'espace doivent être issus de de ceux qui se produisent à cette échelle, par exemple, il doit y avoir des oscillations dans la géométrie quantique au passage d'une onde gravitationnelle. La gravitation quantique à boucles permet de coder la dynamique de l'espace-temps donnée par les équations d'Einstein, en règles simples donnant la manière dont le graphe évolue dans le temps. Ce codage des équations d'Einstein fonctionne dans les deux sens. 

On peut partir d'une théorie classique et suivre une procédure pour transformer en théorie quantique, ce qui a été développé et testé pour de nombreuses théories. L'appliquer à la relativité générale est un exercice techniquement difficile dit Lee Smolin, "mais lorsqu'on le fait proprement, cela mène à la vision que nous avons décrite ici, avec des règles précises pour que les graphes évoluent dans le temps. De cette manière, nous appelons la gravitation quantique à boucles la "quantification" de la relativité générale". Dans l'approche de la gravitation quantique à boucles, le graphe a été considéré comme contenu dans un espace tridimensionnel avec les propriétés les plus simples. Dans cet espace, rien de ce qui peut être mesuré n'y est fixé (longueur, surface, volume...), comme c'est le cas dans un espace affine où on omet les notions d'angle et de distance. Seuls le nombre de dimensions spatiales, la connectivité de l'espace ou sa topologie sont fixés (Dans wikipedia.org, on trouve: "La topologie est l’étude des déformations spatiales par des transformations continues (sans arrachages ni recollement des structures). La topologie s’intéresse plus précisément aux espaces topologiques et aux applications qui les lient, dites « continues ». Elle permet de classer ces espaces, notamment les nœuds, entre autres par leur dimension (qui peut être aussi bien nulle qu’infinie). Elle s’intéresse aussi à leurs déformations". Par exemple, on peut déformer en douceur une sphère pour qu'elle prenne une diversité de formes, mais on ne peut la déformer en douceur pour qu'elle devienne un tore. Une fois que la topologie de l'espace est fixée, on peut considérer les diverses manières dont un graphe peut y être inséré. Par exemple les bords du graphe peuvent être couturés, tressés ou connectés. Chaque façon d'insérer un graphe dans un espace produit un état quantique de géométrie spécifique, même si les graphes sont actuellement définis sans référence à une quelconque insertion, comme le précise Carlo Rovelli.  

A l'inverse, on peut partir des règles quantiques pour faire que les graphiques changent et se demander si on peut en dériver les règles de la relativité générale comme première approximation. C'est un peu comme se demander comment dériver les équations qui décrivent l'écoulement de l'eau à partir des lois fondamentales suivies par les atomes qui la constituent. Cela paraît fou, mais, nous dit C. Rovelli, il y a eu récemment des résultats positifs dans la gravitation quantique à boucles dans une approche d'espace-temps quantique appelée modèle de mousse de spins dans laquelle le réseau sous-tendant la géométrie de l'espace est considéré comme une partie d'un réseau plus grande qui englobe à la fois l'espace et le temps. C'est donc une version quantique de ce que nous avons vu comme étant l'univers bloc, où on aurait l'espace et le temps unifiés au sein d'une même structure. Ainsi, la relativité générale pourrait émerger des modèles de mousses de spins. 

Voir les travaux suivants:- "Un Modèles de mousses de spin pour la gravité quantique en 3 dimensions[https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00337352/document]Cette thèse présente plusieurs résultats nouveaux pour les modèles de mousses de spin pour la gravité quantique en 3 dimensions. A partir des modèles de Ponzano-Regge et Turaev-Viro [https://arxiv.org/pdf/hep-th/9304164.pdf], nous montrons qu'il est possible de réaliser une fixation de jauge de la symétrie par difféomorphisme. Nous introduisons dans ces modèles des particules ponctuelles pour réaliser ainsi un couplage de ces modèles de gravité quantique à de la matière. - Voir aussi: "Asymptotics of Spinfoam Amplitude on Simplicial Manifold: Lorentzian Theory[https://arxiv.org/pdf/1109.0499.pdf] par Muxin Han , Mingyi ZhangVoir aussi: Emergence de la gravité à partir des mousses de spins   [https://arxiv.org/pdf/1108.2258.pdf] par Elena MagliaroClaudio Perini qui écrivent; "Nous trouvons un régime non trivial de gravité quantique de "spinfoam" qui reproduit les équations d'Einstein classiques. Il s'agit de la limite de double échelonnement du petit paramètre Immirzi (gamma), des grandes spins (j) avec une aire physique (temps gamma j) constante. En plus des corrections quantiques dans la constante de Planck, nous trouvons de nouvelles corrections dans le paramètre Immirzi dues à la discrétion quantique de l'espace-temps. Le résultat est une preuve convaincante que la quantification covariante de la relativité générale par spinfoam possède la limite classique correcte".Voir aussi: Lorentzian spinfoam propagator [https://arxiv.org/pdf/1109.6538.pdf] par Eugenio Bianchi , Vous Ding.Voir aussi: Amplitudes de mousse de spin lorentzienne: calcul graphique et asymptotique   [https://arxiv.org/pdf/0907.2440.pdfpar John W. Barrett , Richard J. Dowdall , Winston J. Fairbairn , Frank Hellmann , Roberto Pereira.Voir aussi: Sur la limite semi-classique des modèles en mousse de spin 4d   [https://arxiv.org/pdf/0809.2280.pdf] par Florian Conrady , Laurent Freidel.Voir aussi: La relativité générale comme équation d'état de la mousse de spin [https://arxiv.org/pdf/1205.5529v1.pdf] par Lee Smolin: "En me basant sur les récents résultats significatifs de Ernesto FroddenJewel Kumar Ghosh et Alejandro Perez ("FGP") et Eugenio Bianchi, je présente une version quantique de l'argument de Jacobson selon lequel les équations d'Einstein apparaissent comme l'équation d'état d'un système gravitationnel quantique. Je donne trois critères qu'une théorie quantique de la gravité doit satisfaire si elle veut que l'argument de Jacobson soit exécuté. Je montre ensuite que les résultats de FGP et de Bianchi prouvent que la gravitation quantique en boucle satisfait à deux de ces critères et soutiennent que le troisième devrait également être satisfait en gravimétrie quantique en boucle. Je montre également que l’énergie définie par "FGP" est l’énergie canonique associée au terme limite de l’action de Holst".

     3-3) Continuons, toujours avec Lee Smolin, en ajoutant la matière.

A cette image des graphes de la géométrie quantique, on peut ajouter la matière. Il faut opérer de le même manière qu'u chapitre 3-2 où l'espace est décrit comme un réseau dynamique de relations. Maintenant, c'est le réseau qui change. On peut placer des particules sur les nœud ou sur des sommets. vues de loin, alors qu'on ne voit le graphe et les nœud, mais la géométrie "lisse" dont ils sont une approximation, les particules se déplacent en sautant de nœud en nœud et semblent voyager à travers l'espace. La gravitation quantique à boucles nous invite t-elle à imaginer que ce qui se passe réellement lorsque nous lançons une balle, ce sont les sauts que font les atomes de la balle d'atome d'espace en atome d'espace? 

Cependant, la description montrant la relativité générale émergeant de la LQG présente quelques limitations. Parfois, elle est limitée à une petite région d'espace-temps entourée par une frontière. Cela veut dire que la LQG est mieux conçue comme une description d'une petite région d'espace-temps et que, de ce fait elle est bien en accord avec le paradigme  newtonien. Cela représente t-il une réelle limitation? Lee Smolin ne le précise pas ici. Mais il écrit que des résultats en théorie des cordes suggèrent que l'espace-temps peut émerger dans une région bornée de l'espace, au moins lorsque la constante cosmologique prend une valeur négative. Cela arrive dans le contexte de la dualité entre la relativité générale et la théorie élaborée par Juan Maldacena, qui a été évoquée dans mon article la renaissance du temps chapitre 14 (chapitre 2-3-2: la dualité et la redécouverte du temps). C'est la conjecture de Maldacena [https://arxiv.org/pdf/hep-th/9902131.pdf]. On lit dans le blog de Jean-Pierre Luminet, "qu'une théorie de jauge  4D (Stanley Mandelstam

démontra également que la théorie de jauge supersymétrique 4d  N=4 est preuve que cette théorie est invariante d'échelle pour tout ordre de théorie de perturbation, premier exemple d'une théorie des champs où tous les infinis des diagramme de Feynman s'annulent) est une théorie des champs conforme (CFT), à savoir une variété particulière de théorie quantique des champs admettant comme groupe de symétrie le groupe conforme, lequel caractérise une invariance d’échelle. La conjecture de Maldacena a donc été rebaptisée « correspondance AdS/CFT », ou encore « dualité jauge/gravité ».

[A propos de la symétrie conforme: En physique des hautes énergies plusieurs théories possèdent la symétrie conforme. La théorie de Yang-Mills supersymétrique N=4. La théorie des champs vivant sur la surface d'univers des cordes dans le cadre de la théorie des cordes. A voir: la Transformation conforme et le diagramme de penrose].

Si la conjecture est correcte, (de nombreux résultats vont dans ce sens), alors l'espace-temps classique peut émerger à l'intérieur d'une région dont la frontière possède une géométrie fixe. Ainsi, la gravitation quantique à boucles, aussi bien que le théorie des cordes, suggèrent que la gravitation quantique peut être comprise comme décrivant des régions de l'espace-temps avec des frontières, ce qui est en accord avec le paradigme  newtonien. Il faut savoir que ces résultats sont obtenus dans le contexte de "la physique dans une boite" 

Faisons une digression pour approfondir cette expression "faire la physique dans une boite". Dans mon article 2 nous avons vu au chapitre 2): Quelle est la différence entre la cosmologie et des expériences en laboratoire?: "D'ordinaire, en faisant "de la physique dans une boite", en contrôlant les conditions initiales de l'expérience, nous pouvons par la même occasion tester les hypothèses concernant les lois. Mais en cosmologie, il faut tester simultanément les hypothèses sur les lois et les conditions initiales, ce qui affaiblit l'efficacité de chaque test". Et au chapitre 4) nous avons donné en conclusion de cet article que pour Lee Smolin, la seule manière d'échapper aux problèmes, dilemmes et paradoxes qui se présentent devant la physique actuelle, c'est d'adopter une méthodologie qui va au-delà du paradigme newtonien, c'est à dire chercher un nouveau paradigme applicable à la physique à l'échelle de l'univers. Sinon, on se place face au risque que la physique finisse dans l'irrationalité et le mysticisme.On l'a vu, l'application d'une loi à n'importe quel morceau de l'univers implique une approximation parce que c'est faire de la physique dans une boite, et il faut alors négliger toutes les interactions entre ce morceau et le reste de l'univers. Donc, les applications vérifiables d'une loi de la nature sont toutes des approximations et si on veut appliquer une loi sans approximation, c'est à l'univers entier qu'il faudrait l'appliquer. Mais il n'existe qu'un univers, ce qui signifie qu'appliquer une loi particulière à un cas unique et cela ne peut apporter suffisamment d'indices pour affirmer qu'une loi particulière s'y applique. Lee Smolin suggère d'appeler ceci le dilemme cosmologique. Rien dans la chair des théories existantes ne peut nourrir une théorie vraiment fondamentale affirme t-il avec force. Ce partage du monde en ses composantes dynamiques et un fond qui "le cerne" est comme on vient de la voir la caractéristique géniale du paradigme newtonien. C'est elle qui a contribué au succès fulgurants des modèles scientifiques relativiste et quantique. Mais c'est paradoxalement ce qui rend ce paradigme inapplicable dans sa globalité. En effet, il ne peut pas exister de composante statique car tout dans l'univers change et il n'existe aucun extérieur, rien par rapport à quoi les mouvements du reste puissent être mesurés si l'univers est ce qui contient TOUT. Surmonter cet obstacle est ce que Lee Smolin appelle le défi cosmologique. Mais comment surmonter cet obstacle et relever le défi? Nous devons formuler une théorie nouvelle, que nous pourrons appliquer de façon consistante (sans incohérence) à TOUT l'univers.

C'est pour cela que Lee Smolin dit que ces résultats les plus solides de la gravitation quantique à boucles et de la théorie des cordes, qui sont obtenus dans le contexte de "la physique dans une boite", le sont sans aborder la question de savoir si cette description peut être étendue ou non à une théorie de l'univers fermé dans sa totalité. 


      3-4) Localité et non-localité.

Examinons maintenant une autre hypothèse de la gravitation quantique à boucles sur l'émergence de l'espace-temps, que Lee Smolin explicite ainsi: "Les graphes décrivant la géométrie quantique de l'espace sont limités à ceux qui ressemblent déjà à une image discrète de basse dimensionnalité". On peut le traduire par: "le dual d'une triangulation est une 3-variété".  Voir dans "De la gravitation quantique à boucles", l'encadré 1 intitulé "les réseaux de spins"(le graphe bleu dans la figure E1): "L’espace des états de la gravitation quantique à boucle peut être écrit comme limite d’une famille d’espaces d’états associés à des graphes. Pour chaque graphe, l’espace d’états est le même que celui d’une théorie de gauge SU(2) sur réseau : l’espace de Hilbert des fonctions de L éléments de SU(2) associés aux liens, invariantes sous N transformations « de jauge » sur les nœuds. Pour comprendre l’origine de ces graphes, la façon la plus simple est de penser à une discrétisation de l’espace physique en N cellules séparées par L faces. Si on « efface » de l’espace physique les segments de la discrétisation, on obtient une variété M à topologie non triviale. L’espace des états de la gravitation quantique à boucle est la quantification de l’espace des connections SU(2) plates sur M. Le graphe est le dual de la discrétisation On montre que cet espace d’états admet une base, la base des réseaux de spin, labellée par le graphe, un spin j sur chaque lien du graphe, et un tenseur invariant v sous SU(2) sur chaque nœud. Les spins sont les nombres quantiques qui déterminent l’aire de chaque face de la triangulation initiale, et les tenseurs invariants sont les nombres quantiques qui déterminent le volume des cellules. Les deux sont discrets. Un théorème établi par Roger Penrose montre que les états semi-classiques dans un tel espace d’Hilbert admettent une interprétation géométrique, qui associe un polyèdre à chaque nœud, comme dans la figure E2, où il faut penser les petits polyèdres verts (les quanta d’espace) comme collés les uns aux autres, pour « construire » l’espace physique. L’observation la plus importante est que ces états quantiques ne sont pas des états « dans l’espace », mais des états « de » l’espace".

 

Fig 3-3 n°1 Etiquettes et liens entre noeuds, source  astrosurf.com/luxorion/gravite-quantique-boucles-lqg2.htm

Fig 3-3 N° 2 astrosurf.com/luxorion/gravite-quantique-boucles-lqg2.htm

Dans ce cas, on saisit la localité de l'espace en connectant chaque sommet (ou nœud) à un petit nombre nombre d'autres sommets seulement. C'est comme dans un voisinage où on n'a que peu de voisins proches. Pour qu'une particule ou un quantum transportant de l'information se déplace sur une grande distance, elle doit faire de nombreux sauts et "cela prend du temps". C'est ainsi qu'émerge la description du monde avec la vitesse de la lumière finie. 

Cependant de nombreuses descriptions de la géométrie quantique montrent des graphes où chaque nœud est connecté à tous les autres en seulement quelques mailles. Par exemple les nœuds M et S (très?) distants l'un de l'autre peuvent être directement connectés. C'est une géométrie quantique où M et S sont voisins. C'est comme s'ils avaient acheté un téléphone portable: l'espace qui les sépare a disparu. Lee Smolin pense que la localité émerge du "design" particulier de la géométrie quantique, qui le reproduit. Et la géométrie quantique peut ressembler, aux grandes échelles, à une géométrie classique si chacun des nœuds qui la compose est connecté seulement à quelques voisins proches comme ce que l'on vient de voir dans le cas de la localité de l'espace (il y a peut-être 10180 nœuds à l'intérieur de notre Univers observable soit un nœud par cube-planck). Dans ce cas, il y a le même nombre d'arêtes que de nœuds, parce que chaque nœud est connecté à seulement quelques voisins. Mais, en ajoutant seulement une ou quelques arêtes au nombre gigantesque des 10180 arêtes composant la géométrie quantique, nous dérogeons au principe de localité de l'espace. Et dans ce cas, nous autorisons les points M et S à communiquer instantanément. Cela s'appelle "désordonner la localité" et la ou les arêtes ainsi ainsi ajoutées s'appellent "liens non-locaux". Voir: "Disordered locality" dans les états de gravité quantique à boucles par Fotini Markopoulou et Lee Smolin

Il est facile de désordonner la localité en ajoutant juste un lien non local. Il serait un parmi les 10180 arêtes dans l'univers observable mais il y a 1018010180/210180/2 soit 10360

endroits possibles pour insérer ce lien non local. Si on ajoute un lien au hasard dans un graphe contenant 10180 nœuds, il y a beaucoup de chances qu'il soit non-local plutôt que local. car le nombre de manières d'ajouter un lien non-local est beaucoup plus grand que celui de l'ajouter localement. Si on veut fabriquer une connexion locale, le nœud est relié à un petit nombre d'autres nœuds. Mais si on "se moque de la localité", l'autre extrémité peut se brancher à n'importe quel nœud de l'univers. On voit ainsi en quoi la localité est une énorme contrainte. 
Mais comme c'est celle qu'on constate dans la vie courante, on peut se demander combien de liens non-locaux peuvent être ajoutés à la géométrie quantique de l'espace avant que cela se remarque dans le monde macroscopique. Du fait que les particules ont des longueurs d'onde quantiques 
( \mathbf{ \lambda = { h\over\ p} } ) plus grandes que la longueur de Planck (1,616 10−35 m) par de nombreux ordres de grandeur, la probabilité qu'un photon de lumière visible se trouve à l'extrémité d'un lien non-local (ce qui lui permettrait de sauter directement de S vers M dans notre exemple ci-dessus), est très faible. Des estimations suggèrent, c'est ce que dit Lee Smolin, qu'il faudrait ajouter au moins de l'ordre de 10100 liens non-locaux avant qu'on puisse détecter des communications plus rapides que la lumière. C'est un nombre énorme, mais loin de d'approcher les 10180 nœuds de l'univers observable qui ont été évoqués précédemment. Mais malgré tout, il semblerait que les nœuds reliés non-localement à des endroits à l'autre bout de l'univers pourraient être relativement communs. Il y en aurait en moyenne plus d'un par nanomètre cube d'espace.

Dès que des liens non-locaux sont autorisés, il existe de nombreuses façons de désordonner la réalité. Par exemple, quelques nœuds reliés à de très nombreux autres nœuds, qu'on pourrait qualifier de très sociaux, fonctionneraient comme certains font du commérage dans les réseaux sociaux, véhiculant beaucoup d'informations à travers l'univers, faisant ainsi office de court-circuit. 

     3-4) Quelques hypothèses sur la non-localité.

     -Une première idée est que l'intrication quantique et d'autres manifestations de la non-localité quantique sont des exemples de localité désordonnée. Peut-être dit Lee Smolin, tout est-il potentiellement connecté au tout et le niveau fondamental de description, dans lequel il n'y a pas d'espace, est-il juste un réseau d'interactions? Ce serait peut-être la théorie (à variables cachées dont Lee Smolin a plaidé l'existence au chapitre 14 de "la renaissance du temps" (voir mon article 73) Conclusion: le temps vient d'être redécouvert: La notion globale de temps que nous venons de voir implique qu'en chaque événement il existe un observateur privilégié dont l'horloge mesure la passage du temps. Mais il n'y a aucun moyen de le choisir par une mesure qu'on pourrait faire dans une petite région, ce qui confirme le principe de relativité à des échelles plus petites que celle l'univers. Ce choix d'un temps global particulier est déterminé par la façon dont est distribuée la matière dans l'univers. La dynamique des formes et la dualité avec la correspondance ADS/CFT constituent donc "un pont" entre le principe de relativité et le temps global qu'exigent les théories telles que celle à laquelle aspire Lee Smolin avec des lois évolutives ou celles qui expliquent les phénomènes quantiques au moyen de variables cachées. 

Il y a une grandeur par contre qui n'a pas le droit de changer lorsqu'on agrandit ou qu'on rapetisse les échelles, c'est le volume de l'univers à chaque instant, même s'in évolue au cours du temps. Ceci donne donc un sens à la taille totale de l'univers et à son expansion et nous fournit une horloge physique universelle. LE TEMPS VIENT D'ÊTRE REDECOUVERT). 

 Si c'est le cas, alors la théorie quantique et l'espace émergeraient ensemble.

[Voir à ce sujet le programme de recherche sur lequel a travaillé Lee Smolin: 

*La théorie quantique à partir de la gravité quantique (https://arxiv.org/pdf/gr-qc/0311059.pdfpar Fotini Markopoulou et Lee Smolin.

*Extremal variety as the foundation of a cosmological quantum theory   (https://arxiv.org/pdf/hep-th/9203041.pdf) par Julian Barbour et Lee Smolin*Modèles de matrice en tant que théories de variables cachées non locales    (https://arxiv.org/pdf/hep-th/0201031.pdf) par Lee Smolin

'Fluctuations quantiques et inertie par Lee Smolin; Voir Fluctuations quantiques et inertie (https://arxiv.org/pdf/quant-ph/9506006.pdf) par Marc-Thierry Jaekel et Serge Reynaud 

*Stochastic mechanics, hidden variables, and gravity par Lee Smolin

     -Une autre hypothèse peut-être que les liens non-locaux expliquent la mystérieuse énergie noire dont on pense qu'elle peut-être la cause de l'accélération de l'expansion de notre univers

          *Cette énergie noire ou énergie sombre, peut-être une notion directement reliée à la constante cosmologique, qui apparaît dans le second membre de l'équation d'Einstein « modifiée » : G_{{\alpha \beta }}=8\pi T_{{\alpha \beta }}+\Lambda g_{{\alpha \beta }}."Du point de vue de la physique des particules, la constante cosmologique apparaît comme la densité d'énergie du vide. Or, les calculs de cette densité d'énergie à l'aide du modèle standard donne une valeur gigantesque de l'ordre de {\displaystyle \rho _{vide}=10^{74}GeV^{4}}alors que la valeur attendue de la constante cosmologique est extrêmement faible, de l'ordre de {\displaystyle \rho _{\Lambda }=10^{-47}GeV^{4}} [...] Cette différence de plus de 120 ordres de grandeur entre la valeur théorique et mesurée n'est pas comprise. Il n'existe aucune explication ou théorie physique des champs donnant une valeur faible et non nulle pour l'énergie du vide". Futura-science.com nous dit aussi que "cette énergie semble émerger naturellement des fluctuations quantique des champs de forces et de matière (comme ceux de l'électron ou des neutrinos), quand ils sont décrits en appliquant la mécanique quantique. Ces fluctuations sont gouvernées par les inégalités de Heisenberg, qui conduisent à l'existence des états de plus basses énergies pour ces champs, et donc finalement à celui du vide quantique". Le site continue: "Supposons que l'accélération soit bien un effet de l'énergie du vide quantique. Cela implique quand même que quelque chose cloche dans la façon dont nous calculons l'énergie de ce vide quantique dans le cadre du Modèle standard. Le problème pourrait se situer plus spécifiquement au niveau d'une théorie quantique de la gravitation mais, malgré des tentatives ingénieuses, comme la théorie des supercordes ou la gravitation quantique à boucles, force est de constater que nous ne disposons pas encore d'une telle théorie. Futura-sciences.com poursuit en évoquant un article écrit par 3 chercheurs qui n'ont donc pas été découragés (Qingdi WangZhen Zhu et William G. Unruh): Comment l’énorme énergie du vide quantique incite-t-elle à accélérer la lente expansion de l’Univers?

Selon Futura-sciences.com, "les trois chercheurs sont partis d'une constatation simple. En première approximation, la densité d'énergie du vide quantique que l'on calcule ne représente qu'un état moyen, une valeur qui est constante dans l'espace et dans le temps. Mais les fluctuations autour de cette moyenne sont très grandes, comme viennent de l'établir les trois physiciens. Il semble que l'on puisse alors montrer que ces fluctuations se produisant sur des distances beaucoup plus petites qu'un proton font fluctuer de façon très inhomogène la géométrie de l'espace-temps. De sorte que d'une toute petite région à une autre, celui-ci entre en expansion ou au contraire se contracte, tout cela variant aussi dans le temps. Magiquement, dans une moyenne de ce phénomène à plus grandes échelles, les fluctuations spatiales de la géométrie et de l'énergie du vide quantique au niveau microscopique se compensent avec celles qui donnent l'énergie de base du vide quantique. La valeur à l'échelle macroscopique devient compatible avec celle que l'on observe". Mais reste à voir ce que va dire la communauté scientifique?
          *La localité désordonnée comme explication de l'énergie noire par 
Chanda Prescod-Weinstein et Lee Smolin. Pour Lee Smolin cette hypothèse où les liens non-locaux expliquent cette mystérieuse énergie noire qui cause l'augmentation du rythme d'expansion de notre univers est seulement doucement dingue.
Une hypothèse encor
e plus hardie (mais moins plausible), serait qu'ils puissent expliquer la matière noire. C'est une forme hypothétique de matière qui n'émet aucune lumière mais qui est nécessaire pour expliquer les rotations de galaxies sur la base des lois de Newton. "Différentes hypothèses sont explorées sur sa composition: gaz moléculaire, étoiles mortes, naines brunes en grand nombre, trous noirs, etc. Cependant, les estimations de la densité de l'Univers et du nombre d'atomes impliquent une nature non baryonique. Des astrophysiciens supposent d'autres particules, peut-être des superpartenaires tels que le neutralino, regroupées sous le nom générique de « WIMP ». La matière noire aurait pourtant une abondance au moins cinq fois plus importante que la matière baryonique, pour constituer environ 27 % de la densité d'énergie totale de l'Univers observable, selon les modèles de formation et d'évolution des galaxies, ainsi que les modèles cosmologique". 

Une hypothèse encore plus folle serait que les particules chargées ne seraient rien d'autre que les extrémités de liens non-locaux (voir fermions et topologie par Lee Smolin): "La théorie canonique de la gravité quantique dans la représentation de boucle peut être étendue pour incorporer un changement de topologie, dans le cas simple qui fait référence à la création ou à l'annihilation de "trous de ver minimalistes" dans lesquels deux points de la variété spatiale sont identifiés [...]. 

Cela rappelle une vieille idée citée dans futura-sciences.com: un "[...] mécanisme de régularisation similaire à celui déjà esquissé par John Wheeler dans les années 1950/60 avec la structure en écume de l'espace-temps. Des trous de vers et des trous noirs apparaissant et disparaissant sans cesse à l'échelle de Planck rendent l'espace-temps turbulent et topologiquement compliqué. Ils introduisaient ainsi une nouvelle contribution à l'énergie du vide en se comportant un peu comme celles de nouvelles particules s'attirant mutuellement. Wheeler pensait que l'énergie potentielle d'interaction résultante pouvait peut-être contrebalancer celle du vide quantique calculé de façon naïve". Les Trous de ver sont d'hypothétiques tunnels qui relient deux feuillets distincts ou deux régions distinctes très éloignées de l'espace-temps et se manifestent, d'un côté, comme un trou noir et, de l'autre côté, comme un trou blanc. Un trou de ver formerait un raccourci à travers l'espace-temps. Les lignes de champ d'un champ électrique se terminent sur des particules chargées comme on le voit sur la Fig 3-4 N°2 ci-dessous. Mais elles semblent aussi apparaître, pense-t-on à l'extrémité de trous de ver où elles sautent à travers le tunnel et ressortent à l'autre bout comme on peut le représenter dans la Fig 3-4 N°2. Une extrémité agirait comme une particule avec une charge positive, l'autre comme une particule de charge négative. Selon cette "hypothèse encore plus folle", un lien non-local pourrait faire la même chose. Il piégerait une ligne de champ électrique et ressemblerait à une particule et à une antiparticule éloignée.

 

Fig 3-4 N°1 futura-sciences.com/sciences/dossiers/physique-singularites-trou-ver-voyage-spatiotemporel-614/page/4/

Fig 3-4 N°2: https://fr.wikipedia.org/wiki/Champ_%C3%A9lectrique

Voir à ce sujet le dossier de futura-sciences. com intitulé: Le pont d'Einstein-Rosen et les trous de ver de Wheeler-Misner

     3-5) Que se passe-t-il s'il y a trop de connexions non-locales: le "problème inverse".
S'il y a trop de connexions locales, il y a des difficultés à faire émerger l'espace.En effet, il est facile d'approcher une surface bidimensionnelle lisse par un réseau de triangles, comme la triangulation de Delaunay. C'est ce fit 
Richard Buckminster Fuller lorsqu'il inventa le dôme géodésique. Voir Fig 3-5 ci-dessous.

 

Fig 3-5 N°1https://fr.wikipedia.org/wiki/Biosph%C3%A8re_(Montr%C3%A9al)

Une autre méthode est celle des triangulations implicites par contour dual.

Mais considérons le problème inverse. Essayons, à partir d'un grand nombres de triangles, de construire une structure, simplement en en les collant ensemble, bord à bord, sans aucune autre directive que de d'assembler au hasard la surface à partir des triangles. Il est extrêmement improbable que nous obtenions une sphère ou un surface lisse. Il est plus probable que le résultat soit une surface "démente" du genre de celles que Lee Smolin présente dans son livre en page 202 ou celle de la carte brownienne, limite continue des grandes cartes planaires aléatoires représentée sur la Fig 3-5 ci-dessous.

Fig 3-5 N°2

Mais les résultats montrent que la relativité générale peut émerger de la gravitation quantique à boucles, échappant ainsi à ce problème inverse. C'est parce qu'ils sont basés sur un choix particulier de graphes qui peuvent construits par triangulation de l'espace. C'est déjà un résultat impressionnant, mais cela ne dit pas encore comment décrire l'évolution de graphes qui posséderaient de nombreuses connexions non-locales. Cela montre à quel point la localité de l'espace est particulière et contraignante. Le fait que chaque atome d'espace n'ait que quelques voisins immédiats doit être "forcé" parce que cela ne se produit pas si on les laisse s'assembler de manière aléatoire. Si l'espace émerge d'une structure quantique, il doit y avoir une force ou un principe qui les guide dans leur assemblage d'une façon qui limite les arrangements possibles au arrangements qui "ressemblent" à de l'espace qu'on connait. 

La question soulevée par le "problème de inverse" touche aussi d'autres approches de la gravitation quantique l'idée que l'espace ou l'espace-temps possède l'équivalent d'une structure atomique. C'est le cas des approches comme la théorie des ensemble causaux, de la théorie des cordes à modèle de matrice et de la triangulation dynamique. Cette question, rappelons-le est: pourquoi le monde ressemble-t-il à l'espace tridimensionnel que nous connaissons plutôt qu'à un réseau hautement interconnecté. 

     3-6) Retour sur le voisinage, les réseaux et l'origine de l'espace.

Pour apprécier la difficulté, Lee Smolin nous propose d'imaginer que nous vivons dans le réseau des utilisateurs de téléphone portable. L'espace n'y existe pas et la seule notion de distance et de voisinage est provient de qui appelle qui. Si je vous parle à au moins une fois par jour,  on peut considérer que sous sommes plus proches voisins. Moins j'appelle une personne, plus j'en suis éloigné. Cette notion de distance est bien éloigné de celle que nous "ressentons" dans notre monde ordinaire, dans un espace où tout le monde a le même nombre de voisins, c'est à dire, contrairement à un réseau de téléphones portables, pas plus de six dans les trois dimensions (gauche, droite, devant, derrière, au-dessus, au-dessous).
Dans un réseau de portables, on est libre d'être aussi proche ou éloigné d'un autre utilisateur qu'on le souhaite, et il faut une quantité bien plus grande d'information pour spécifier comment il est organisé que de spécifier comment sont disposés les objets dans un espace bi- ou tri-dimensionnel. pour spécifier la connexion des environ 5 milliards d'utilisateurs du téléphone, on a besoin d'un bit d'information distinct pour chaque paire potentielle d'utilisateurs, soit de l'ordre du carré de 5 milliards (2,5 10
19). Mais pour spécifier l'emplacement de chaque utilisateur à la surface de la Terre, on a seulement besoin de deux nombres, sa longitude et sa latitude, soit seulement 10 milliards de nombres (2X109). Donc, si notre espace ordinaire émerge de l'extinction de dont les liens non-locaux que nous avons évoqués, alors un nombre connexions potentielles doivent être éteintes. 
Mais comment ces connexions sont-elles éteintes? On peut supposer que qu'il faut de l'énergie pour créer et maintenir des connexions au sein d'un réseau. Cependant cela demande beaucoup moins d'énergie de créer un réseau bi- ou tri-dimensionnel comme celui vu au Chapitre 3, Fig 3-1 que de créer des réseaux de plus grande dimensionnalité. Cela suggère que l'univers primordial étant très chaud et énergétique; toutes les connexions actives pouvaient être maintenues. Ainsi, tout était connecté avec tout, dans une extrême proximité. Puis, lorsque l'univers se refroidit, des connexions commencèrent à s'interrompre jusqu'à ne restent que les "quelques" connexions nécessaires à la réalisation d'un réseau tridimensionnel. Cela expliquerait l'émergence de notre espace quotidien que certains collègues de Lee Smolin appellent Big Freeze
 plutôt que Big Bang (par analogie avec le Big Freeze décrit pour une fin de l'univers). Ce processus a aussi été appelé "géométrogenèse" Il est décrit dans "Conserved Quantities in Background Independent Theories" par Fotini Markopoulou Kalamara: "Nous discutons des difficultés que rencontrent les théories indépendantes de fond basées sur la géométrie quantique pour dériver la relativité générale en tant que limite de basse énergie. Nous suivons un scénario de géométrogenèse d’une phase de transition d’une théorie pré-géométrique à une phase géométrique suggérant qu’un premier pas vers la limite de basse énergie consiste à rechercher les excitations collectives efficaces qui la caractériseront. En utilisant la correspondance entre la théorie indépendante du fond pré-géométrique et un processeur d'informations quantiques, nous sommes en mesure d'utiliser la méthode des sous-systèmes sans bruit pour extraire de telles excitations collectives cohérentes. Nous illustrons cela dans le cas de graphiques en évolution locale" [https://arxiv.org/pdf/gr-qc/0703027.pdf: voir le chapitre 4] .

Pour Lee Smolin, la géométrogenèse peut expliquer certains faits énigmatiques concernant les conditions initiales de l'univers. Pourquoi le fonds diffus cosmologique CMB vient au-devant de nous dans toutes les directions avec la même température et le même spectre de fluctuation? Smolin répond: "c'est parce qu'initialement l'univers  était un système hautement interconnecté. La géométrogenèse nous offre ainsi une alternative à l'hypothèse que l'univers aurait subi une inflation colossale au début de son existence".
La raison pour laquelle le BIG Freeze devrait aboutir à une structure régulière, comme le réseau bidimensionnel mentionné au chapitre 3 (Fig 3-1), plutôt qu'à une structure plus chaotique.

Elle fait actuellement l'objet de recherches citées dans la note 20 page 318 du livre de Lee Smolin:

Localité désordonnée et relations de dispersion de Lorentz: un modèle explicite de la mousse quantique [https://arxiv.org/pdf/1201.3206.pdfpar Francesco Caravelli , Fotini Markopoulou: "En utilisant la structure de Quantum Graphity, nous construisons un modèle explicite d’une mousse quantique, un espace-temps quantique avec des liens spatiaux non locaux. Les états dépendent de deux paramètres: la taille minimale du lien et leur densité par rapport à cette longueur. L'invariance macroscopique de Lorentz nécessite que la superposition quantique d'espaces-temps soit supprimée par la longueur de ces liens non locaux". 

Propriétés de la graphité quantique à basse température par Francesco Caravelli , Fotini Markopoulou [https://arxiv.org/pdf/1008.1340.pdf] (Graphité quantique: voir  http://chaours.rv.pagesperso-orange.fr/physique/Quant/qgrav.htm)   

Surfaces piégées et espaces courbes émergents dans le modèle de Bose-Hubbard par Francesco Caravelli , Alioscia Hamma , Fotini Markopoulou , Arnau Riera: [https://arxiv.org/pdf/1108.2013.pdf] "Un modèle de Bose-Hubbard sur un réseau dynamique a été introduit dans des travaux antérieurs en tant qu'analogue du système de spin de la géométrie et de la gravité émergentes. Les graphiques présentant des régions de haute connectivité dans le réseau ont été identifiés comme analogues candidats des géométries espace-temps contenant des surfaces piégées. Nous réalisons une étude détaillée de ces systèmes et montrons explicitement que les sous-graphes hautement connectés piègent la matière". 

L'espace comme régime de graphes à basse température par Florian Conrady: "Je définis un modèle statistique de graphes dans lequel des espaces bidimensionnels apparaissent à basse température. Les configurations sont données par des graphes avec un nombre d'arêtes fixe et l'hamiltonien est une simple fonction locale des graphes. Les simulations montrent qu’il existe une transition entre un régime à basse température dans lequel les graphiques forment des triangulations de surfaces bidimensionnelles et un régime à haute température dans lequel les surfaces disparaissent".

Holographie et invariance d'échelle des fluctuations de densité par Joao Magueijo , Lee Smolin , Carlo R. Contaldi[https://arxiv.org/pdf/astro-ph/0611695.pdf]: "Nous étudions un scénario pour l’univers très précoce dans lequel il existe une transition rapide de phase non géométrique à haute température à une phase géométrique à basse température décrite par une solution classique aux équations d’Einstein. Malgré l'absence d'une métrique classique, la thermodynamique de la phase à haute température peut être décrite en utilisant le principe holographique. Le spectre thermique des fluctuations de la phase à haute température se manifeste après la transition de phase sous forme de spectre de fluctuations invariant par l’échelle".

     3-7) Résoudre le problème inverse (voir le chapitre 3-5) apprend deux leçons au sujet de la nature du temps.

-La première concerne le temps. L'espace a plus de chances d'émerger dans les modèles d'univers quantique qui supposent l'existence d'une variable temps global. On en trouve l'illustration des les modèles de triangulation dynamique que nous avons vues au chapitre2:  [Rappel: Une triangulation est une surface construite en assemblant de nombreux triangles comme dans un dôme géodésique. Une théorie dite en anglais causal dynamical triangulation (CDT) est, selon médiapart.fr, "parmi des théories plus abordables que la LQG  (voir dans le site Médiapart le chapitre la « causal dynamical triangulation »)[...] Selon celle-ci, l'univers serait composé d'unités d'espace-temps s'organisant en pyramides de base triangulaire (comme sur la fig 2-2 et 2-3) voir introduction aux triangulations dynamiques causales].

Un espace courbe à 3 dimensions peut être construit ainsi, en jouxtant des tétraèdres, l'équivalent de triangles en 3 dimensions. Un modèle de triangulation dynamique les utilise comme atomes d'espace. Une géométrie quantique est alors décrite non par un graphe, comme en graphité quantiquemais par un arrangement de tétraèdres collés face contre face. Il est à noter que les graphes et les triangulations sont étroitement liés. En effet, étant donnée une triangulation, on peut fabriquer un graphe dans lequel les nœuds représentent les tétraèdres et 2 nœuds sont connectés par un bord si les tétraèdres correspondants sont jointifs à une face. selon Lee Smolin, "une telle configuration d'espace évolue dans le temps pour construire une version discrète triangulée dans un espace-temps à 4 dimensions". On a vu au chapitre 2 que "la façon dont ces pyramides triangulaires s'assemblent entre elles génère une dynamique conférant à notre espace-temps la courbure que la relativité générale attribue à la présence de masse et d'énergie. Ce sont évidemment des simulations mathématiques, et non l'observation, qui donnent naissance à ces descriptions. Ces simulations sont en compétition et, de temps à autres, la plus convaincante réussit à s'imposer [...]".

Il existe deux sortes d'approches de triangulation dynamique.

     -Celle où ce qui va émerger est un espace-temps constitué d'atomes, comme celui de la vision de l'univers-bloc de la relativité générale 

     -Celle où on suppose une notion de temps universel (« Il est temps que la physique reconnaisse que le temps est réel. » et où ce n'est plus l'espace, mais le temps qui émerge. 

Mais les deux constructions sont similaires et un espace-temps cohérent émerge seulement dans les modèles où le temps est supposé réel. Dans les autres modèles, ceux dépourvus de temps global croulent sous une multitude de géométries qui ont été qualifiées de démentes au chapitre 3-5 (Fig 3-5 N°2) et qui ne ressemblent en rien à de l'espace. Les modèles qui résolvent le problème inverse sont les triangulations dynamiques causales inventées par Renate Loll , Jan Ambjørn et Jerzy Jurkiewicz et popularisée par Fotini Markopoulou et Lee Smolin.  Ils sont les premiers exemples d'univers quantiques à ressembler, aux grandes échelles aux solutions de la relativité générale et qui doivent se dilater de le façon qu'exigent les équations au cours du temps. Un autre défi est de savoir s'ils savent reproduire des phénomènes que les ondes gravitationnels ou les trous noirs et comprendre ce que deviendra la notion de temps global contenu dans les équations. Est-ce le temps réel attendu par Lee Smolin?  Une autre question est ancienne revient à se demander si la notion de temps global transgresse le principe de symétrie de la relativité générale du temps ramifié (voir la page 69 du livre "la renaissance du temps" (Fig 6-3): Dans la notion usuelle du temps, celui-ci file partout au même rythme; de sorte que les surfaces de temps égal sont uniformément espacées, vers le futur. En relativité générale, le temps peut être mesuré en chaque point par une horloge différente, chacune pulsant de façon arbitraire et indépendamment des autres. On dit que la liberté du temps est ramifiée ("many fringed"). Cela revient à se demander si la relativité générale est, ou peut être retrouvée à travers la dynamique des formes (vue par Bernard Dugué) qui, comme on l'a vu dans article 7  au chapitre 2-3) est une théorie du temps global équivalente à la relativité générale: 

-La deuxième leçon du fait que l'espace soit émergent, est qu'alors il ne peut y avoir de relativité de la simultanéité au niveau le plus profond, car tout est connecté avec tout et alors le temps doit être global (cf encore l'article 7). En effet, on peut envoyer un signal entre nœuds éloignés en seulement 1 ou 2 étapes et il n'y a aucune difficulté à synchroniser le temps. 

 

4) Conclusion.

Cela est illustré par les résultats des modèles de graphité quantique, 

 [https://arxiv.org/pdf/0801.0861.pdf en format .pdf (voir aussi la vidéo)]. On se trouve ici avec un graphe à grand nombre de nœuds dont n'importe quelle paire est reliée à n'importe quelle paire ou... ne l'est pas. Les géométries quantiques incluent tous les graphes, qui interconnectent tous les nœuds. Plusieurs modèles ont été étudiés en leur supposant des lois qui permettent de mettre les arêtes sur "ON" ou sur "OFF". Ces modèles ont fait apparaître 2 phases analogues aux phases de l'eau. Dans la phase haute température, presque toutes les arêtes sont activées et chaque nœud est étroitement connecté à tout autre nœud en très peu d'étapes. Il n'y a pas de localité parce que l'information est peut sauter rapidement et facilement entre n'importe quelle parties des nœuds. Dans cette phase il n'y a pas d'espace ni rien qui lui ressemble. Mais si on refroidit le modèle, on assiste à une transition vers une phase gelée où presque toutes les arêtes sont éteintes. Chaque  nœud  n'a qu'un petit nombre de plus proches voisins, comme dans un espace de faible dimensionnalité. Il faut de nombreux sauts pour relier des nœud qui sont alors éloignés. 

On peut aussi mettre de la matière dans un modèle de graphité quantique. Les particules y vivent sur des nœuds et peuvent sauter d'un nœud à l'autre, à la condition que l'arête correspondante soir activée. Cette dynamique peut être comparée au principe d'action réciproque de la relativité générale selon lequel la géométrie dicte à la matière la direction vers laquelle elle doit se déplacer et la matière dit à la géométrie comment elle doit évoluer. Dans ces modèles, on trouve aussi des phénomènes de type gravitationnel, analogues des trous noirs quantiques dans lesquels des particules peuvent être piégées et s'évaporent à la manière du processus décrit par S. Hawking.

Ces modèles doivent être encore travaillés pour savoir s'ils sont réalistes, mais estime Lee Smolin, ils montrent déjà que si tout est relié à tout, alors il doit y avoir un temps global. On sait qu'en relativité restreinte il est impossible de déterminer si des événements distants sont simultanés car la vitesse de la lumière impose une limite supérieurs à la transmission des signaux. On ne peut déterminer la simultanéité que que pour deux événements qui se trouvent au même endroit. La relativité de la simultanéité est uns conséquence de la localité. Mais dans un univers quantique où tout est relié à tout, toute particule est potentiellement "à un pas" de n'importe quelle autre. Tout est "essentiellement" au "même endroit". C'est ce qui fait qu'il n'y a aucun problème pour synchroniser les horloges et que dans ces univers il existe un temps universel. 


L'espace émerge dans de tels modèles et avec lui émerge la localité ainsi que l'existence d'une vitesse limite pour la transmission des signaux. Cela a été démontré dans les modèles de graphité quantique. Voir par exemple "les limites de Lieb-Robinson et la vitesse de la lumière de l'ordre topologique"  [ https://arxiv.org/pdf/0808.2495.pdf ] par Alioscia HammaFotini MarkopoulouIsabeau Premont-Schwarz et Simone Severini. Dossier: les limites de Lieb-Robinson.

Tant qu'on ne regarde les phénomènes que dans l'espace émergeant sans les sonder à l'échelle des atomes d'espace-temps, lla relativité restreinte semble approximativement vraie. cu qui confirmera ce que Lee Smolin nous apprend dans son livre: "l'espace pourrait bien n'être qu'une illusion, mais le temps doit réel". 

L'avenir nous dira si toutes ces approches réussissent. Celles qui réussiront le mieux, pense Lee Smolin seront celles qui, "si elles s'accordent avec le paradigme newtonien, nous parleront d'espace-temps quantique dans une boite; et si elles remportent le défi cosmologique, elles nous montreront le chemin vers la réalité du temps".

liens:     

l'espace chez Merleau Ponty

L'eidétique de l'espace chez Merleau-Ponty

recherche des plus proches voisins

 

Graphité quantique

https://scholar.google.com/citations?user=Z-EXYCkAAAAJ&hl=en Edgar Witten écrits
https://www.telerama.fr/idees/carlo-rovelli,-physicien-le-present-est-une-notion-locale,-pas-globale
Carlo Rovelli, physicien : “Le présent est une notion locale, pas globale”

https://actualite.housseniawriting.com/science/physique/physique-quantique/2015/11/18/la-source-quantique-de-lespace-temps/10611/: De nombreux physiciens pensent que l’intrication est l’essence de l’étrangeté quantique et certains d’entre eux suggèrent désormais que l’intrication pourrait être aussi la source de la géométrie de l’espace-temps.

http://www.sciences.ch/htmlfr/geometrie/ De manière générale, un graphe permet de représenter la structure, les connexions d'un ensemble complexe en exprimant les relations entre ses éléments: réseau de communication, réseaux routiers, interaction de diverses espèces animales, circuits électriques, ...
https://perso.liris.cnrs.fr/samba-ndojh.ndiaye/fichiers/App_ : Quelques rappels sur la théorie des graphes
http://guillemant.net/pdf/ITV_PG_KAIZEN_HS10.pdf: philippe guillemand - l'espace un saut dans le vide? superposition quantique de tous les états possibles?

https://studylibfr.com/doc/3188620/gravitation-quantique: La gravitation quantique, le manuscrit de carlo rovelli

http://www-cosmosaf.iap.fr/gravitation%20quantique.htmGravitation quantique à boucles VS théorie des cordes !

http://chaours.rv.pagesperso-orange.fr/physique/Quant/qgrav.htmLa démarche suivie par les tenants de la gravitation quantique à boucles est complètement différente de celle des cordistes. Elle part de l’hypothèse que la géométrie de l’espace-temps s’identifie au champ gravitationnel. La géométrie peut donc être assimilée à un champ. Or, la physique quantique est une théorie des champs. Que se passe-t-il si on cherche à quantifier le champ représentatif de la géométrie de l’espace-temps ? variables d'ashtekar 
https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582:

2 La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information https://arxiv.org/pdf/gr-qc/ INTRODUCTION TO LOOP QUANTUM GRAVITY AND SPIN FOAMS par ALEJANDRO PEREZ ∗ 

http://www.ens-lyon.fr/DSM/SDMsite/M2/stages_M2/Dupuis.pdfMousses de spin en gravit´e quantique https://arxiv.org/pdf/1705.01597.pdf: Testing different approaches to quantum gravity with cosmology: An overview Aurélien Barrau - Among the available quantum gravity proposals, string theory, loop quantum gravity, noncommutative geometry, group field theory, causal sets, asymptotic safety, causal dynamical triangulation (voir VIII. CAUSAL DYNAMICAL TRIANGULATION), emergent gravity are among the best motivated models. https://actualite.housseniawriting.com/science/physique/physique-quantique/2015/11/18/la-source-quantique-de-lespace-temps/10611/De nombreux physiciens pensent que l’intrication est l’essence de l’étrangeté quantique et certains d’entre eux suggèrent désormais que l’intrication pourrait être aussi la source de la géométrie de l’espace-temps.

http://www.philipmaulion.com/2017/05/emergence-pourquoi-les-physiciens-recourent-ils-a-cette-notion.html: Emergence : pourquoi les physiciens recourent-ils à cette notion ?

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Quantique_Connaissance.pdf: LA STRUCTURE QUANTIQUE DE LA CONNAISSANCE INDIVIDUELLE ET SOCIALE par Michel Bitbol, 

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdfCE QU'EN DISENT LES PHYSICIENS Le temps est devenu un casse-tête pour les physiciens. Il leur pose des problèmes à la fois formels, conceptuels et philosophiques dans des disciplines aussi diversifiées que la mécanique quantique, la thermodynamique et la théorie de la relativité.

http://fabien.besnard.pagesperso-orange.fr/articles/temps.pdf: Temps des philosophes, temps des physiciens, temps des mathématiciens Fabien Besnard 9 juin 2010 Résumé La question de la compatibilité du présentisme et du possibilisme avec la Relativité a fait couler beaucoup d’encre depuis l’argument initialement proposé par Rietdijk et Putnam....

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/06/presentisme-et-theorie-de-la-relativite.html: I) Présentisme et théorie de la relatisité

http://ungraindesable.blogspot.com/2013/08/presentisme-et-mecanique-quantique.html: II) Présentisme et mécanique quantique https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.html  Un monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

http://www.doublecause.net/index.php?page=Carlo_Rovelli.htm: Carlo Rovelli, Et si le temps n'existait pas ? Un peu de science subversive

http://interlivrehypertexte.over-blog.com/2018/04/le-temps-est-une-emotion-carlo-rovelli-l-ordre-du-temps.htm: le mystère du temps est lié à la nature de notre conscience, le temps est une émotion. Notre cerveau enregistre des changements qui se produisent dans le corps et dans sa perspective, et des sentiments (feelings, voire rasa) émergent de cette mise en mouvement cérébrale. Sentiments qui, à leur tour, propulsent toute une culture (A. Damasio, L'ordre étrange des choses,

https://fr.wikipedia.org/wiki/Discussion:Causalit%C3%A9_(physique): wikipedia, causalité et physique. Voir théories indépendantes du fond.

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.htmlUn monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Relations_Mauss.pdf: La mécanique quantique comme théorie essentiellement relationnelle1 Michel Bitbol 

https://arxiv.org/pdf/quant-ph/9609002.pdfRelational Quantum Mechanics Carlo Rovelli

http://opportunisme-cognitif.blogspot.com/2010/06/epistemologie-relationnelle-de-la.html: Épistémologie relationnelle de la physique quantique Kant, nouveau sage tibétain de la physique quantique ? par Hicham-Stéphane Afeissa

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-bataille-decisive-entre-172128: La «bataille décisive» entre physique quantique et relativité générale a déjà commencé

par Bernard Dugué (son site)

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00220690/document: RÉFLEXIONS SUR LA PHILOSOPHIE DE BOHR, HEISENBERG ET SCHRÖDINGER A. Shimony

https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Principes_de_la_connaissance_humaine/IntroductionGeorge Berkeley Les Principes de la connaissance humaine Traduction par Charles Renouvier

http://www.blog-chaman-esoterisme.com/2018/09/l-incroyable-hypothese-de-rupert-sheldrak-la-resonance-morphique-une-theorie-holistique-de-la-realite.html: l'hypothèse holistique de Rupert Sheldrake, la raisonnance morphique


http://www.neotrouve.com/?p=348: Physique Quantique : entre Science et Conscience
http://guillemant.net/index.phpcate=articles&part=physique_information&page=Un_univers_dinformations.htm: P
hilippe Guillemant - L’idée selon laquelle notre univers serait un espace-temps composé d’informations a été considérablement popularisée par un film de science fiction : Matrix. La réalité pourrait rejoindre la fiction puisqu’il s’agit là d’une idée qui reçoit de plus en plus d’appuis scientifiques.

http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/09/03/vers-une-physique-de-linformation/Vers une physique de l'information

http://www.pileface.com/sollers/pdf/Le%20temps.pdf: Le temps, ça n'existe pas : le physicien Carlo Rovelli nous explique pourquoi. "Seule la thermodynamique connaît la direction du temps"

https://www.rocq.inria.fr/secret/Nicolas.Sendrier/thinfo.pdf; École polytechnique Informatique Introduction à la théorie de l'information Nicolas Sendrier 

https://books.openedition.org/cdf/527?lang=fr: Physique quantique

Leçon inaugurale prononcée le jeudi 13 décembre 2001 par Serge Haroche

https://www.miniwebtool.com/log-base-2-calculator/: calcul des logarithmes à base 2

https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: Sur le livre de Lee Smolin rien ne va plus en physique parMichel Mizony juillet 2007

17 janvier 2019

Article 7) Carlo Rovelli par-delà le visible Mon article 7 Le mystère

Carlo Rovelli par-delà le visible Mon article 7 Le mystère

 

Livre de carlo rovelli par-delà le visible http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article673

 

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Carlo Rovelli "par-delà le visible". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

http://www.cnrs.fr/publications/imagesdelaphysique/couv-PDF/IdP2011/06_Rovelli.pdf (La « théorie des boucles » est une théorie quantique pour le champ gravitationnel. Son objectif est de décrire les phénomènes gravitationnels quand leurs effets quantiques ne peuvent pas être négligés)

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3814 (Comment la physique se prépare à une nouvelle révolution conceptuelle fondamentale?)

http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-la-poursuite-de-l-espace-temps-quantique-38387.php  À la poursuite de l'espace-temps quantique. L'espace et le temps émergeraient de l'intrication quantique de minuscules bribes d'information : telle est l'audacieuse hypothèse explorée par le projet collaboratif It from Qubit (https://arxiv.org/pdf/1306.0545.pdf). Clara Moskowitz]

https://perimeterinstitute.ca/people/research-area/quantum-gravity (liste des chercheurs en gravité quantique)

Site conçu dans le cadre des TPE (Travaux Personnels Encadrés) en classe de Terminale S:

http://gravitations.pagesperso-orange.fr/plan.htm

http://gravitations.pagesperso-orange.fr/boucles.htm (la gravitation quantique à boucles)





1) Préambule.

Comme je l'ai dit dans Dans mon article 1, j'ai interrompu mes articles à propos du  livre de Lee Smolin "La renaissance du temps" au chapitre 14 Je vais d'abord approfondir la question du temps avec la lecture du livre de Carlo Rovelli "par-delà le visible, la réalité du monde physique et la gravité quantique". Dans l'article 1), j'ai sauté directement à la troisième partie:  espace quantique et temps relationnel. Après les rappels historiques passionnants et des explications dont Carlo Rovelli a le secret concernant la relativité et la physique quantique, leurs limites et questionnements et qui ont abouti à ce que Lee Smolin décrit comme la crise de la physique avec son "rien ne va plus en physique", nous abordons ici les mystères de la gravitation quantique dont l'ambition est de dépasser ces problèmes et limites par une nouvelle théorie qui en réalisera peut-être l'unification. Dans l'article 2, nous avons vu que l'espace est un réseau de spins, dont les noeuds représentent les grains élémentaires, et les liens leurs relations de voisinage. L'espace-temps est créé à partir des processus où ces réseaux de spins se transforment les uns en les autres, et ces processus sont exprimés par des sommes de Mousses de spins, où une mousse représente un parcours idéal d'un réseau de spins, c'est à dire un espace-temps granulaire, où les sommets du réseau se combinent et se séparent. Ce pullulement microscopique de quanta à l'origine de l'espace et du temps obéit au calme apparent de la réalité macroscopique qui nous entoure. Chaque centimètre cube d'espace et chaque seconde de temps qui passe sont le résultat de cette mousse dansante de quanta minuscules....

Tous mes articles sur "ma lecture du livre de Carlo Rovelli "par-delà le visible:

 

Qu'avons-nous appris dans cet article 6?

Carlo Rovelli revient à la théorie et examine ce qu'il appelle un véritable fantôme qui va hanter la physique théorique en suscitant enthousiasme et confusion: "l'INFORMATION". Il pense que de nombreux scientifiques soupçonnent que le concept d'information peut être fondamental pour accomplir de nouveaux pas en avant en physique. Et quel rapport a t-elle avec la gravité quantique?

En 2-1) Introduction sur l'information: on a vu que l'information ne mesure pas ce qu'on sait, mais le nombre d'alternatives possiblesc'est la capacité de distinguer entre des alternatives, la possibilité pour les systèmes physiques de communiquer entre eux.

En 2-2) les réseaux d'information: On a vu que l'idée de Shannon de compter les alternatives et sa  théorie de l'information pouvaient conduire à cette vision de l'information comme interconnexion du monde puis comme connaissance du réel?

En 2-3Ludwig Boltzmann et la chaleur, l'entropie est l'information manquante:  on a vu que si un liquide se refroidit, un peu de son énergie est transmise à l'air. Les molécules s'agitent plus lentement, et celles de l'air plus rapidement. Et si on calcule l'information manquante, on trouve qu'elle a augmenté. C'est ce manque d'information que Boltzmann avait pressenti en comprenant ce qu'est la chaleur et pourquoi une tasse d'un liquide chaud laissé seul ne peut que se refroidir au lieu de s'échauffer. Cela a conduit à introduire la notion d'entropie. En physique (source wikipedia), "l'entropie est une grandeur thermodynamique associée à un système de particules, en théorie de l'information, elle quantifie le manque d'information"; toujours selon wikipedia "c'est une propriété étendue d'un système thermodynamique, étroitement liée au nombre Ω de configurations microscopiques (micro-états ) qui correspondent aux quantités macroscopiques qui caractérisent le système (telles que son volume, sa pression et sa température). En supposant que chaque micro-état est également probable, l’entropie S est le logarithme naturel du nombre de micro-états , multiplié par la constante de Boltzmann: S = k . ln Ω

En 2-4) Information et quantique. Jean Zin dans L'entropie, l'énergie et l'information au chapitre "L'entropie est une probabilité statistique (égalisation des températures) "[...] pour expliquer l'entropie il faut donc faire intervenir une perte d'information à chaque collision ou interaction, un oubli des conditions initiales (ou pour suivre le Prigogine de 1962, le fait qu'il y a des composantes négligeables, au regard des composantes principales, dont l'influence est donc perdue. C'est un effet de seuil semble-t-il)... Et plus loin; il dit: "L'information c'est le contraire de l'entropie". 

Selon Carlo Rovelli, la structure de la mécanique quantique peut être vue en termes d'information. En effet, sa structure formelle et ses axiomes peuvent être déduits de deux postulats simples:

     1) L'information importante dans tout système physique est finie (Il caractérise la granularité de la mécanique quantique)

     2) On peut toujours obtenir une nouvelle information sur un système physique (Il caractérise l'indétermination, le fait qu'il y ait toujours quelque chose d'imprévisible, ce qui permet une nouvelle information). L'information que nous avons sur un système donné peut être vue comme conséquence de nos interactions passées avec lui, information qui nous permet de prévoir quel sera l'effet, sur nous de future interactions avec le système. 

Pour C. Rovelli, Jonh Wheeler a été un des premiers "à saisir que la notion d'information est fondamentale pour comprendre la réalité quantique". L'équation dite de Wheeler-De Witt a ce ouvert la voie à  la gravitation quantique à boucles et à la cosmologie quantiqueWheeler a forgé le concept "it from bit": "tout vient du bit"c'est à dire de l'unité d'information, le choix (alternative minimale) entre un oui et un non. Le sens est donc: TOUT EST INFORMATION. Wheeler croyait qu'une analyse minutieuse de ce qu'est une information et de sa signification peut nous apprendre à connaître la réalité. Carlo Rovelli nous dit qu'en gravité quantique à boucles, "l'aire d'une surface quelconque" .. ."est déterminée par les spins des boucles qui coupent cette surface". Ce sont des quantités discrètes, quantifiées, et chacun d'eux contribue à l'aire. Et il continue: "Et donc, si je connais l'aire de de la surface, mais que je ne sais pas comment sont distribués ses quanta d'aire, j'ai de l'information manquante sur la surface". 

C'est Jacob Bekenstein qui, le premier a suspecté que l'information perdue peut apparaître, vue de l'extérieur, comme une entropie associée à l'aire du trou noir.  il est le précurseur de la thermodynamique des trous noirs. Il a également abordé divers aspects des liens entre gravitation et informationOn parle maintenant de l'entropie de Bekenstein-Hawking. Les trous noirs émettent une radiation thermique de Hawking, deviennent plus petits et finissent par s'évaporer jusqu'à disparaître en posant donc le redoutable problème connu sous le non de paradoxe de l’information qui n'est pas encore résolu. Voir l'article de futura-sciences.com - Trou noir et paradoxe de l'information: le dernier article posthume de Hawking apporte-t-il la solution? Il a été vu sous une nouvelle lumière alors que Cumrun Vafa et Andrew Strominger ont montré que l'on pouvait expliquer la formule de Hawking-Bekenstein pour l'entropie de certains trous noirs, bien particuliers, dans le cadre de la théorie des cordes. L'évaporation complète de ces trous noirs exotiques devait assurer la conservation quantique de l'information, selon la conjecture holographique de
Maldacena. Voir le site futura-sciences.com où il est rappelé que "Bekenstein d'abord, puis Hawking ont montré que la surface de l'horizon des événements d'un trou noir était effectivement une mesure de l'entropie associée à la perte d'information. 
Pour Gérard 't Hooft et Léonard Susskindcela voulait dire que l'information perdue concernant un objet en 3D tombant dans un trou noir était caractérisée par un objet en 2D. Ils baptisèrent cette conjecture le principe holographique. Aujourd'hui, certains physiciens supposent qu'il peut s'agir d'une loi universelle. Et Rovelli pense "qu'en réalité, personne n'a bien compris ce qu'est ce principe holographique". On calcule la probabilité de ce qui se trouve sur le bord, mais on en peut jamais décrire ce qui se passe exactement à l'intérieur. Il semble que la réalité en refuse la description complète. Il est question de la relation entre les systèmes et de l'information qu'ils ont les uns sur les autres. C'est cette information que les système s'échangent au bord entre un processus et un autre. De fait, on a toujours des corrélations entre des systèmes au-delà du bord, c'est à dire une situation "statistique". Carlo Rovelli envisage qu'à la base de notre compréhension du monde, outre la relativité générale et la mécanique quantique, il faut inclure la théorie de la chaleur, c'est à dire la mécanique statistique et la thermodynamique, donc la théorie de l'information.

En 3) 3-1introduction. Le temps thermique. Quand un caillou arrive à terre, il s'arrête, le mouvement est stoppé; mais l'énergie cinétique est transformée en chaleur à ce moment précis. Et c'est un phénomène irréversible. Il distingue le film normal du film inversé de la chute, réversible, le passé du futur. En dernière analyse c'est toujours la chaleur qui distingue le passé du futur.Toutes les fois que se produit un phénomène qui garantit l'écoulement du temps,  il y a production de chaleur. Et la chaleur, c'est faire des moyennes sur de nombreuses variables selon la mécanique statistique.

 En 3-2) L'idée du temps thermique. Ce n'est pas de comprendre pourquoi le temps produit une dissipation de chaleur...mais pourquoi la dissipation de chaleur produit intrinsèquement, produit et génère du temps? Dans notre vie quotidienne, nous ne regardons pas les molécules, mais les objets macroscopiques, nous sommes toujours corrélés avec des moyennes. Et les moyennes dégagent de la chaleur et intrinsèquement, génèrent du temps. Pour comprendre le temps, il faut donc dépasser notre intuition, car le temps n'est "qu'un effet de notre négligence à l'égard des micro-états physiques des choses", c'est l'information que nous n'avons pas. Le temps est notre ignorance.

En 4) Réalité et informationLa question qu'est-ce que le réel? est une question fondamentale de la connaissance humaineD"Espagnat parle "du réel voilé", qu'on peut mettre en perspective avec le Védanta. Lrévolution quantique et  la philosophie de BOHR, HEISENBERG et SCHRÖDINGERLa nouvelle physique montre la prétention de la mécanique classique à connaître une réalité indépendante est impossibleNous venons de voir que le temps est notre ignorance. Dans notre intuition, nous confondons ce que nous savons d'un système avec "son état absolu", la réalité indépendante. Ce que nous savons est toujours quelque chose à propos de notre relation entre "nous" et le système. Tout savoir est une relation et dépend donc à la fois de l'objet et du sujet. Il n'y a pas de savoir absolu. C'est pourquoi la notion d'information joue un rôle aussi central. Lorsqu'il est dit que "nous avons de l'information" sur la température mais pas sur la vitesse des molécules, cela n'est pas à comprendre en termes d'idées abstraite ou d'états mentaux. Cela exprime seulement que les lois de la physique ont fait qu'il existe une corrélation entre nous et la température (par ex, nous avons regardé un thermomètre), mais il n'y en a pas entre nous et les vitesses individuelles des molécules. Quand in dit 'la bille blanche dans tes mains a de l'information", c'est le fait qu'elle soit blanche aussi au lieu d'être rouge, ce qui est une des N possibilités du tirage lorsqu'on n' a vérifié ensemble la couleur. car alors, il n'y aurait pas d'information. La bille peut avoir de l'information, même si elle n'a pas d'état mental et ne pense pas, tout comme une clé USB contient de l'information même si elle ne pense pas: c'est le nombre de Gigabits gravés sur la clé qui contient l'information qu'elle peut contenir. 

Cette information, ces corrélations entre états des systèmes sont partout dans l'Univers. Carlo Rovelli pense pour comprendre le réalité, il faut savoir que nous nous référons  et nous parlons de quelque chose qui est étroitement lié à ce réseau de relations, d'information réciproque, qui tisse le monde. Nous avons morcelé cette réalité en objets mais "en réalité", elle n'est pas faite d'objets, c'est un flux continuel et variable. Nous avons établi des frontières aux objets. Mais où commencent et où finissent les vagues, les montagnes? Pourtant elles ont une réalité. Mais la question a t-elle un sens? Car ce ne sont pas des objets "en soi", mais de habitudes que nous avons prises de découper le monde pour pouvoir en parler plus facilement.  Leurs frontières sont arbitraires, conventionnelles et commodes. Ce sont des façons d'organiser l'information ou mieux, des formes de l'information dont nous disposons. Il en est de même de la notion de "système physique", cette notion abstraite qui n'est qu'une idéalisation, une façon d'organiser notre notre information "fluctuante" sur le réel. 

Synthèse: 

A propos du vivantC'est un système particulier qui se reproduit, se reforme sans cesse, semblable à lui-même et interagit sans arrêt avec le monde extérieur. Comme ne subsistent que les plus efficaces à le faire, dans les systèmes existants, se manifestent les propriétés qui les font subsister; celles qui rendent leur subsistance possible - c'est pour cela qu'ils sont interprétables et que nous interprétons en termes d'intentionnalité, de finalité. Ainsi, selon C. Rovelli la découverte de Darwin est l'expression, c'est à dire le nom, que nous donnons au résultat de le sélection des formes complexes. Mais la façon la plus efficace pour subsister dans un milieu est de bien gérer ses corrélations avec le monde extérieur, donc l'information qu'on a sur lui (savoir la recueillir, l'emmagasiner, la transmettre et l'élaborer). Pour maximaliser l'efficacité de cette gestion de l'information, les outils on évolué depuis les codes ADN, les systèmes immunitaires, les organes sensoriels, les systèmes nerveux et les cerveaux complexes jusqu'à des langages, des livres, les illustres bibliothèques comme celle d'Alexandrie, les ordinateurs et ...?

A propos de l'information: C. Rovelli approfondit le sens de l'information en rappelant comment "la bille blanche que tu tiens dans ta main" peut te dire que la mienne est blanche aussi. Si, sur l'ensemble de N couleurs différentes, nous voyons tous les deux la même couleur blanche, la quantité d'information est égale à -Log2 N. C'est comme une mesure de la diversité. On peut mettre ceci sur le même plan que celui que C. Rovelli cite à propos d'Aristote: "La statue qu'Aristote voit dans un bloc de marbre existe; elle est réelle et c'est quelque chose en plus du bloc de marbre, mais qui ne s'épuise pas dans la statue même: c'est quelque chose qui réside dans l'interaction entre le cerveau d'Aristote, ou le nôtre, et le marbre. C'est quelque chose qui concerne l'information que le marbre a avec quelque chose d'autre et qui significatif pour Aristote et... pour nous. C'est quelque chose de très complexe qui concerne un discobolePhidias, Aristote et le marbre, et qui réside dans la disposition corrélée des atomes de la statue et dans les corrélations entre ceux-ci et mille autres dans notre tête et celle d'Aristote."

 

2) Le dernier chapitre du livre "par-delà le visible":  Le mystère

L'aveugle-né


En exergue:
Platon dans « Théétète » :

« S’étonner, voilà un sentiment qui est tout à fait d’un philosophe. La philosophie n’a pas d’autre origine ». 

(Théetète est un dialogue de Platon sur la science et sa définition. Ce dialogue est le premier d'une série de trois (avec Le Sophiste et Le Politique), ou de quatre, si l'on compte Le Philosophe).

Aristote dans « Métaphysique » :
« Le commencement de toutes les sciences, c’est l’étonnement de ce que les choses sont ce qu’elles sont…. Ce fut l’étonnement qui poussa, comme aujourd’hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques. Au début, ce furent les difficultés les plus apparentes qui les frappèrent, puis, s’avançant ainsi peu à peu, ils cherchèrent à résoudre des problèmes plus importants, tels les phénomènes de la Lune, ceux du Soleil et des Étoiles, enfin la genèse de l’univers. Apercevoir une difficulté et s’étonner, c’est reconnaître sa propre ignorance (et c’est pourquoi aimer les mythes est, en quelque manière se montrer philosophe, car le mythe est composé de merveilleux). Ainsi donc, si ce fut pour échapper à l’ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, il est clair qu’ils poursuivaient la science en vue de connaître et non pour une fin utilitaire. »

     2-1) Ignorance et connaissance. Carlo Rovelli a terminé le chapitre 12 de "Par-delà le visible" par ces lignes:

"En tant qu'hommes, nous sommes ce que les autres connaissent de nous, et ce que nous connaissons de nous, d'une part et de ce que les autres connaissent de nous, d'autre part. Nous sommes des noeuds complexes dans un réseau très riche d'informations réciproques. Tout cela n'est pas une théorie. Ce sont des traces, sur lesquelles nous évoluons - je crois - pour tenter de comprendre un peu mieux notre monde intérieur. Il nous reste beaucoup à comprendre". 

En retraçant le développement des idées clé de la physique fondamentale et les grandes découvertes de la physique du XXè siècle, avec une image du monde en train d'apparaître dans les recherches orientées vers la gravité quantique, Carlo Rovelli est-il sûr de tout cela? Il répond non sans hésiter.

Il écrit qu'un des premiers à avouer ne pas être sûr du savoir de son temps a été Socrate. Une premières et plus belles pages de l'histoire des sciences est celle du Phédon de Platon dans lequel Socrate explique la forme de la Terre. On lit en LVIII: "-Alors Simmias prit la parole : « Que dis-tu là, Socrate ? Au sujet de la terre j’ai entendu dire, moi aussi, bien des choses, mais qui ne sont pas celles dont tu es convaincu ; aussi j’aurais plaisir à t’entendre.

- Pour exposer ce qui en est, Simmias, je ne crois pas qu’on ait besoin de l’art de Glaucos ; mais d’en prouver la vérité, la difficulté me paraît excéder l’art de Glaucos. Peut-être même n’en suis-je pas capable, et à supposer même que je le sois, le temps qui me reste à vivre ne suffirait sans doute pas à une si longue exposition. Néanmoins rien ne m’empêche de dire quelle idée on m’a donnée de la forme et des différents lieux de la terre [...] Eh bien donc, je suis persuadé pour ma part que tout d’abord, si la terre est de forme sphérique et placée au milieu du ciel, elle n’a besoin, pour ne pas tomber, ni d’air ni d’aucune autre pression du même genre, mais que l’homogénéité parfaite du ciel seul et l’équilibre de la terre seule suffisent à la maintenir ; car une chose en équilibre, placée au milieu d’un élément homogène, ne pourra ni peu ni prou pencher d’aucun côté et dans cette situation elle restera fixe. Voilà, ajouta-t-il, le premier point dont je suis convaincu [...]. Ainsi, Socrate "croit" que la terre est une sphère. C. Rovelli parle avec enthousiasme de ce texte, le plus ancien qui soit parvenu jusqu'à nous et qui dise explicitement que le Terre est ronde. Mais, tel un bon scientifique, Platon reconnaît les limites du savoir de son époque. "Je n'en suis pas sûr" dit Socrate. C'est cette conscience aiguë de notre ignorance qui est au coeur de la pensée scientifique. Comme mis en exergue, Aristote, dans Métaphysique, la situe dans la capacité de s'étonner« [...] Ce fut l’étonnement qui poussa, comme aujourd’hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques [...] Ainsi donc, si ce fut pour échapper à l’ignorance que les premiers philosophes se livrèrent à la philosophie, il est clair qu’ils poursuivaient la science en vue de connaître et non pour une fin utilitaire.» Aujourd'hui, l'homme explore ce qui se trouve au bord de notre savoir. Dans son livre les limites de la connaissanceHervé Zwirn "constate que, alors que la fin du 19ème siècle était pleine des promesses d’une science progressant de façon certaine et assurée vers la connaissance parfaite et complète de la nature, la fin du 20ème siècle ne peut que constater l’échec de cet espoir". C'est cette manifestation et l'expression de mon étonnement qui m'ont amené à donner "ma lecture" de ce livre dans les articles de mon blog dans la catégorie "les limites de la connaissance", à voir en fin de cet article 7. Le dernier étant Les limites de la connaissance 6-8) Conclusion la cécité empirique: "La science nous permettra-t-elle un jour de tout savoir? Ne rêve-t-elle pas d'une formule qui explique tout? N'y aurait-il rien qui entrave sa marche triomphale? Le monde deviendra-t-il transparent à l'intelligence humaine? Tout mystère pourra-il être à jamais dissipé? Hervé Zwirn pense qu'il n'en n'est rien.La science, en même temps qu'elle progresse à pas de géant marque elle même ses limites. C'est ce que montre la découverte des propositions indécidables qui ont suivi le théorème de Gôdel. Ou celle des propriétés surprenantes du chaos déterministe. Ou encore les paradoxes de la théorie quantique qui ont opposé Einstein et Bohr en mettant en cause toute notre manière de penser. L'analyse de ces limites que la science découvre à sa propre connaissance conduit à poser une question plus profonde: qu'est ce que le réel?"

Liens: 

http://remacle.org/bloodwolf/philosophes/platon/phedonfr.htm: Le phédon de Platon
https://archipel.uqam.ca/773/1/M10030.pdf: LES ÉLÉMENTS ORPHIQUES DANS LE PHÉDON DE PLATONhttps://journals.openedition.org/asr/1247Les interprétations néoplatoniciennes du Phédon de Platon


     2-2) Connaissance et certitude.

Mais la conscience des limites de notre connaissance doit aussi être conscience du fait que ce que nous savons, ou croyons savoir peut s'avérer imprécis, voire erroné... des ombres projetées sur la paroi de la caverne de Platon. La science naît de cette attitude d'humilité, il ne faut pas se fier aveuglément à ses intuitions ou à ce que tout le monde dit, ni à la connaissance accumulée par nos pères et nos aïeux. En effet, nous n'apprenons rien si nous croyons que l'essentiel a été dit ou écrit et que c'est suffisant. Il est vrai que durant les siècles durant lesquels les hommes ont eu une "foi aveugle" en ce qu'ils croyaient, tout restait figé et on n'apprenait rien de nouveau. C'est parce qu'ils ont remis en cause les croyances et les savoirs de leurs aïeux que Copernic, Newton et Einstein ont permis à notre savoir de progresser. Mais même le savoir le plus élaboré de son époque, celui de Newton, peut se révéler finalement naïf, comme l'a montré Einstein. Contrairement à ce qu'on reproche souvent à la science, "celle-ci" ou plutôt les "véritables" scientifiques ne prétendent pas tout expliquer. Faire de le science, c'est signifie se confronter quotidiennement à ses limites, à ses propres limites ou aux limites de la connaissance, à tout ce qu'on ignore ou qu'on ne parvient pas à faire; on est loin de la prétention à tout expliquer. Et c'est bien ce qui se passe dans le cas des recherches sur la gravité quantique à boucles.

Mais, si on n'est sûr de rien, comment pouvons-nous nous fier à ce que dit la science? La réponse de C. Rovelli est: "ce n'est pas parce qu'elle nous donne des réponses certaines, mais parce qu'elle nous donne nous fournit les meilleures réponses au moment présent,les meilleures réponses trouvées jusque là". C'est son ouverture à l'apprentissage et à la remise en question du savoir qui garantit que les réponses qu'elle offre sont les meilleures disponibles et si on trouve de meilleures, ces nouvelles réponses deviennent de la science. Par conséquent, les réponses de la science ne sont pas fiables parce que'elles sont définitives mais parce que ce sont les meilleures disponibles à l'heure actuelle et ceci parce qu'elles ne sont pas considérées comme définitives, et c'est la raison pour laquelle les scientifiques sont toujours disposés à les améliorer. Pour Carlo Rovelli, ce n'est pas la certitude dont nous avons besoin, c'est la fiabilité. Car on n'a pas de vraies  certitudes et on n'en n'aura jamais. Les réponses les plus fiables sont les réponses scientifiques. 

La science plonge ses racines dans une histoire qui remonte à des millénaires, peut-être beaucoup plus. C. Rovelli, dans son livre, fait remonter cette histoire à la culture grecque. Pour le site actuphilosophia.com, "il défend "une certaine idée de la science ainsi qu’une épistémologie résolument matérialiste et extrêmement sévère, l’amenant à critiquer parfois vertement certaines physiques de l’Antiquité qui se trouvent moins condamnées pour leur ancienneté que pour leur refus de suivre les intuitions de Démocrite. La référence pourtant inaugurale de Rovelli demeure Anaximandre auquel il a consacré un bel ouvrage [Anaximandre de Milet ou la naissance de la pensée scientifique] [...] Ainsi ouvre-t-il son ouvrage "Par-delà  le visible" par une assez longue description de ce que fut la science grecque, en insistant évidemment sur ses chers Milésiens. Il rend un hommage appuyé à Anaximandre, mais aussi à Démocrite et Leucippe qui avaient compris la nature illimitée de l’espace, la nécessité de raisonner avec des atomes, et l’ineptie d’un haut et d’un bas absolus. Et l’auteur n’hésite pas à tracer une sorte de longue chaîne des siècles qui, partie des atomistes antiques, trouverait une confirmation définitive avec Einstein..."  On a vu aussi en l'exergue  à ce chapitre qu'avec Platon et Aristote, « Le commencement de toutes les sciences, c’est l’étonnement ». Cette histoire dont on a tiré profit de chaque pensée, la science n'a pas hésité à en rejeter une partie quand il en était trouvé une plus efficace. La pensée scientifique est par nature critique, rebelle, elle ne tolère pas les vérités intouchables. Elle ne se nourrit pas de certitudes mais d'un manque radical de certitudes. Cela signifie qu'elle n'accorde pas son crédit à qui prétend détenir la vérité. C'est pourquoi la science et la religion se trouvent souvent opposées. Mais sont-elles incompatibles?   science et foi s'opposent-elles?  dieu et la science: le débat existe-t-il?  Dieu, le Big Bang et le débat science/foi


      2-3) Le dernier chapitre du livre "par-delà le visible: le mystère.

Pour aborder ces questions, voyons ce qui se passe quand il y a un manque radical de certitudes. Accepter l'incertitude de notre savoir, c'est accepter de vivre plongés dans l'ignorance et donc dans le mystère. C'est vivre avec des questions auxquelles nous ne savons pas (peut-être pas encore, voire jamais) répondre. Face à l'incertitude, née de la conscience de ses propres limites, les réponses et le attitudes sont très variables. C. Rovelli l'analyse ainsi: certains préfèrent n'importe quelle certitude, même non fondée. "D'autres préfèrent croire à une histoire juste parce qu'y croyaient les anciens de la tribu - peu importe qu'elle soit vraie ou fausse - plutôt que d'accepter le courage de la sincérité: accepter que nous vivions sans savoir tout ce que nous aimerions savoir". L'ignorance peut faire peur et je comprends l'analyse de C. Rovelli lorsqu'il dit "Par peur, nous pouvons nous raconter une histoire qui nous rassure, quelque chose qui calme notre inquiétude". Les religions on inventé les paradis et les jardins enchantés. "Peu importe si c'est vrai; nous pouvons décider d'avoir foi en cette rassurante histoire, mais elle nous ôte l'envie d'apprendre".  Rovelli insiste beaucoup sur cette prétention de tous ceux qui prétendent avoir des réponses ultimes et détenir la Vérité, qu'ils l'aient apprise de leurs pères, lue dans un Grand Livre ou reçue directement d'un Dieu. Il voit aussi une réponse à cette peur dans celle que Saint Augustin a entendue (cité dans les confessions au chapitre XII) pour la question "que faisait Dieu avant de créer le monde?": C. Rovelli dit seulement: "Alta... scrutantibus gehennas parabat" (Il préparait des supplices à ceux qui scrutent ces profonds mystères). Mais on trouve une réponse plus complète et subtile dans ce site "Et je réponds à cette demande : Que faisait Dieu avant de créer le ciel et la terre? Je réponds, non comme celui qui éluda, dit on, les assauts d’une telle question par cette plaisanterie : Dieu préparait des supplices aux sondeurs de mystères. Rire n’est pas répondre. Et je ne réponds pas ainsi. Et j’aimerais mieux confesser mon ignorance, que d’appeler la raillerie sur une demande profonde, et l’éloge sur une réponse ridicule. Mais je dis, ô mon Dieu, que vous êtes le père de toute créature, et s’il faut entendre toute créature par ces noms du ciel et de la terre, je le déclare hautement: avant de créer le ciel et la terre, Dieu ne faisait rien. Car ce qu’il eût pu faire alors, ne saurait être que créature. Oh ! que n’ai-je la connaissance de tout ce qu’il m’importe de connaître, comme je sais que la créature n’était pas avant la création !"  Et Rovelli cite cette même "profondeur" de l'abîme où Démocrite dit qu'il va chercher la vérité: "La vérité est au fond de l'abîme" (cité par Diogène Laërce dans "vie doctrines et sentences des philosophes illustres").         

C. Rovelli préfère "regarder notre ignorance en face, l'accepter et tenter de regarder au-delà, d'essayer de comprendre...". Je partage son point de vue, c'est bien la meilleure façon de faire face à la superstition et aux préjugés et... la plus vraie, la plus belle et la plus honnête. C'est aussi l'émerveillement que j'ai découvert dans le village de mon enfance où j'avais reçu en cadeau d'anniversaire le livre "les merveilles de la nature", livre magnifique s'il en est. Je l'ai gardé toute ma vie. C'est là que j'ai eu une fascination pour ces merveilles qui constituent l'essence et le titre de mon blog. Je ne me lassais pas des images d'astronomie, comme celle d'une éclipse de soleil, de paléontologie avec les dinosaures, des plantes, d'animaux... Comme C. Rovelli, j'aime ces choses splendides qui donnent sens à la vie, comme la curiosité d'apprendre, de découvrir et regarder au-delà du paysage, contempler le ciel... 

Certes, "le monde est plus extraordinaire et profond que n'importe laquelle des fables que nous racontent nos pères". Accepter l'incertitude ne nous enlève pas la goût du mystère. Suivons l'enthousiasme justifié (et que je comprends) de Rovelli, qui le libère dans ce dernier paragraphe du livre. "Nous sommes plongés dans le mystère et dans la beauté du monde. Le monde dévoilé par la gravité quantique est un monde nouveau, étrange, encore plein de mystère, mais cohérent dans sa beauté simple et limpide. C'est un monde qui n'existe pas dans l'espace et qui n'évolue pas dans le temps. Un monde fait seulement de champs quantiques en interaction, dont le pullulement de quanta engendre, à travers un réseau dense d'interactions réciproques, espace,temps, particules, ondes et lumière. Un monde sans infinis, où l'infiniment petit n'existe pas, car une échelle minimale, au-dessous de laquelle il n'y a rien, s'y oppose. Des quanta d'espace se confondent dans la mousse de l'espace-temps et de la structure des choses naît de l'information réciproque que tissent les corrélations entre les régions du monde. Un monde que nous savons décrire par une ensemble d'équations... qu'il faudra sans doute corriger".   


3) En guise d'épilogue au livre de C. Rovelli.

      3-1) Une solution à la crise de la physique?

Nous avons vu dans mes articles 123456 précédents articles que le science était arrivé à un point crucial, qui permet à Lee Smolin de dire "rien ne va plus en physique". Comme solution, il propose "la renaissance du temps" dont je donne ma lecture dans mes articles dans cette catégorie "la renaissance du temps". Aurélien Barrau en parle en ces termes: "les propositions nouvelles face aux problèmes et paradoxes de la physique "peuvent constituer une "pulsion inchoactive" qui poussera vers une découverte sans précédent ou bien vers un réenchantement de ce que l'on savait déjà sans en avoir pris la "dé-mesure" et finalement vers une nouvelle sacralisation du "monde".

Carlo Rovelli, lui, dans "Par-delà le visible" dont mes articles à sont "ma lecture", propose une fresque des grandes avancées de la science au-delà de ces difficultés avec l'approche de la gravité quantique à boucles. Il me semble qu'il voit dans les secrets de l'INFORMATION le creuset qui permettra peut-être aux chercheurs intrépides actuels ou des nouvelles générations de sortir de l'impasse. C'est ce que nous avons vu dans mon article 5 (la fin de l'infini) où il est dit: "comme  selon d'Espagnatle réel est voiléil n'est pas impossible qu'au bout du compte Max Tegmark  ait vu juste: l'Univers n'est pas simplement décrit par les mathématiques, il EST un objet mathématique". Et dans ce cas, un des éléments essentiels pour la connaissance de ce qui est, c'est l'information. C'est l'objet du dernier chapitre du livre de Carlo Rovelli et de mon article 6 (l'information).   Nous conclurons avec Vincent Verschoore: Information, réalité fondamentale de l'Univers?   "L’information fait partie de notre quotidien, elle en est même l’élément central. Rien n’est possible sans la récolte, le traitement et la transmission d’information, quels qu’en soient les moyens. Et pourtant aucune des grandes théories de la physique, mécanique quantique ou relativité, ne définissent la notion d’information – ni même ne proposent de manière de la mesurer. En outre l’information a une caractéristique particulière qui est la contrafactualité physique ou philosophique: un message est sans information si un message alternatif n’est pas possible. On doit toujours pouvoir poser la question "Et si… " . Nous ne saurons donc  pas encore si le questionnement de Carlo Rovelli est la piste qui permettra (avec la gravité quantique à boucles) de sortir de cette crise de la physique... à suivre!

     3-2) A propos du "mystère".

Retour sur le questionnement de C. Rovelli du chapitre 2-2): la pensée scientifique est par nature critique, rebelle, elle ne tolère pas les vérités intouchables. Elle ne se nourrit pas de certitudes mais d'un manque radical de certitudes. Cela signifie qu'elle n'accorde pas son crédit à qui prétend détenir la vérité. C'est pourquoi la science et la religion se trouvent souvent opposées. Mais sont-elles incompatibles?   science et foi s'opposent-elles?  dieu et la science: le débat existe-t-il?  Dieu, le Big Bang et le débat science/foi.  Et au chapitre 2-3) nous avons vu que C. Rovelli pense de certains qu"ils préfèrent n'importe quelle certitude, même non fondée. "D'autres préfèrent croire à une histoire juste parce qu'y croyaient les anciens de la tribu - peu importe qu'elle soit vraie ou fausse - plutôt que d'accepter le courage de la sincérité: accepter que nous vivions sans savoir tout ce que nous aimerions savoir" et "Par peur, nous pouvons nous raconter une histoire qui nous rassure, quelque chose qui calme notre inquiétude". Il dit que les religions ont inventé les paradis et les jardins enchantés et "Peu importe si c'est vrai; nous pouvons décider d'avoir foi en cette rassurante histoire, mais elle nous ôte l'envie d'apprendre". Il insiste beaucoup sur cette prétention de tous ceux qui prétendent avoir des réponses ultimes et détenir la Vérité, qu'ils l'aient apprise de leurs pères, lue dans un Grand Livre ou reçue directement d'un Dieu. Et enfin Il voit aussi une réponse à cette peur dans celle que Saint Augustin a entendue (cité dans les confessions au chapitre XII), réponse à la question "que faisait Dieu avant de créer le monde? : "Alta... scrutantibus gehennas parabat?" Il préparait des supplices à ceux qui scrutent ces profonds mystères nous dit seulement Rovelli.  Mais on trouve une réponse plus complète et subtile dans ce site "Et je réponds à cette demande : Que faisait Dieu avant de créer le ciel et la terre? Je réponds, non comme celui qui éluda, dit on, les assauts d’une telle question par cette plaisanterie : Dieu préparait des supplices aux sondeurs de mystères. Rire n’est pas répondre. Et je ne réponds pas ainsi. Et j’aimerais mieux confesser mon ignorance, que d’appeler la raillerie sur une demande profonde, et l’éloge sur une réponse ridicule. Mais je dis, ô mon Dieu, que vous êtes le père de toute créature, et s’il faut entendre toute créature par ces noms du ciel et de la terre, je le déclare hautement: avant de créer le ciel et la terre, Dieu ne faisait rien. Car ce qu’il eût pu faire alors, ne saurait être que créature. Oh ! que n’ai-je la connaissance de tout ce qu’il m’importe de connaître, comme je sais que la créature n’était pas avant la création !" N'est-ce pas une façon de regarder le "mystère" avant que la science ne prenne un essor vertigineux avec Copernic et n'aboutisse à la crise actuelle de la physique? Et C. Rovelli nous a bien dit "Accepter l'incertitude ne nous enlève pas le goût du mystère".


     3-3)  Les lumières et la science - Science et religion- Problématique de la science.

     -Les lumières et la science

Dans le chapitre 3) de mon article 5 nous avons vu que la science moderne, "cette façon de connaître le monde, a pris son essor au XVIIe siècle. À partir de ce moment inaugural, en moins d'un siècle, on est passé d'une nature mystérieuse, où intervient Dieu ou des forces occultes et que l'on tente de comprendre de manière spéculative, à un univers mécanique explicable par la raison appuyée sur l'expérimentation". 

Cette science victorieuse et dominatrice qui occulte la révélation dont parle René Girard a certes permis ce que l'on nomme dorénavant le progrès d'abord scientifique, mais de plus en plus technologique. Il semble irrésistible, mais on en aperçoit maintenant les limites et les dangers. C'est ce qu'a bien vu Bertrand Vergely dans obscures lumières et que j'ai voulu partager dans un article de mon blog: Obscures lumières par Bertrand Vergely -le prologue - "On voudrait nous faire croire que les Lumières ont été totalement lumineuses. Mais la Révolution française a débouché sur la Terreur, avant d’accoucher de l’Empire. Est-ce un accident ? Il n’en est rien. Il y a dans la Révolution française une double contradiction. Alors qu’elle se veut antireligieuse, elle donne naissance avec Robespierre au culte de l’Être Suprême. Alors qu’elle se veut morale, elle fait le lit du libertinage poussé au paroxysme par Sade. Il y a une raison à cela. La Révolution française a voulu être révolutionnaire. Elle a cru qu’elle pouvait l’être. Mais elle a été dévorée inconsciemment par l’Ancien Régime dont elle ne s’est jamais vraiment débarrassée. Cette ombre a pesé sur elle. Elle pèse encore sur nous." Dans un autre passage, on peut lire: "En reje­tant la contem­pla­tion au pro­fit de l’action per­pé­tuelle, Dide­rot place la force au centre de l’histoire. « Toute la vio­lence de la moder­nité et des Lumières, écrit avec rai­son Ver­gely, se trouve là. » Et on n’insistera pas sur l’âme d’exterminateur de Vol­taire qui trai­tait les Juifs d’ennemi du genre humain…Bref, les Lumières créent un monde qui « domine tout, qui maîîtrise tout, par la poli­tique et par la science », ce que furent exac­te­ment les uto­pies tota­li­taires...".

Par cette science, notre culture semble avoir dépassé le stade du mythe parce que l'opinion dominante  pense que la représentation objective de la science moderne nous en débarrassés. Mais est-ce si sûr? Les mythes technologiques (manipulations génétiques, réalité virtuelle) avec leur problématique et leur questionnement ne sont-ils pas la suite des mythes de l'antiquité, grecque en particulier? Auguste Comte n'a-t'il pas créé la religion positivisteNoam Chomsky se demande si L'intelligibilité du monde est à portée de la science et répond par la négative et la réponse à la question "la science est-elle vraie" ne va pas de soi "Au XXe siècle, le chaos et le hasard ont fait irruption dans la science. La philosophie des sciences a dû s’affirmer pour accompagner cette évolution sans se trouver elle-même rejetée dans ce chaos. On ne sait pas si la science est vraie, mais on peut affirmer tout de même qu’elle s’appuie sur des faits et sur des idées, sur des expériences et sur des paradigmes. On doit également renoncer à démontrer la primauté du fait sur l’idée ou de l’idée sur le fait. L’époque n’est plus aux philosophies fermées mais aux idées complexes, ouvertes, comme aurait dit Gaston Bachelard. Les faits et les idées s’influencent réciproquement, avancent ensemble, cahin-caha. Ainsi marche la connaissance d’un pas d’écrevisse vers un but indéfini".

     -Science et religion: le débat reste ouvert

Mais sont-elles incompatibles?   Science et foi s'opposent-elles?  Dieu et la science: le débat existe-t-il?  Dieu, le Big Bang et le débat science/foi.    Hubert Reeves: la science et la religion ne sont pas incompatibles, mais il vaut mieux les séparer.   Science et religion n'ont rien à se dire.   Le christianisme est-il une foi aveugle?
Pour ces questions, ce sera un autre débat. On assiste, est-il dit dans le site huet.blog.lemonde.fr à une ’"expulsion lente et inexorable de Dieu" et est-ce 
«l’intersection vide de deux univers de discours?». Il me semble que le questionnement de C. Rovelli et d'autres chercheurs sur "ce Mystère" où l'information joue un rôle fondamental peut converger vers une vision holistique du monde où la scission sujet/objet décelée par Shrödinger trouvera sa ré-solution.

Le blog de guykarl.canalblog.com propose cependant une réflexion qui me donne à réfléchir: "La mystique propose une sorte de fusion du sujet dans le Tout, que nous pouvons certes expérimenter à l’occasion, mais qui ne fournit aucune sorte de connaissance communicable, qui repose sur l’effusion du sentiment, et parfois, il faut bien le dire, sur une élation pathologique. De telles extases sont vécues par les poètes, elles nous ravissent, et nous déçoivent tout aussitôt. Voir par exemple les superbes développements de Hölderlin dans les premières pages de son Hypérion : l’exaltation cosmique l’emporte au-delà des bornes de la subjectivité, le dissout dans l’illimité de la nature, et soudain l’abandonne. Le sentiment de perte est encore plus vif après tant de sublimes espérances. La raison ne peut dépasser l’opposition puisqu’elle repose sur elle. Le sentiment nous égare. Que reste-t-il ? Il nous reste cet humble témoignage de l’expérience. A de certains moments quand nous renonçons à penser, quand nous nous abandonnons au cours du Grand Fleuve, nous sommes au plus près de l’énigme. Sans passion, sans raison, sans exaltation, nous expérimentons cette grande paix qui nous délasse du souci et du travail de pensée. C’est la simple présence de l’être-là où se donne ce que nul ne cherche, et qui s’en va, et qui reviendra peut-être. En tout cas cela n’a rien à voir avec la connaissance, ni avec le sentiment : il y a, et cela suffit". Nous avons peut-être atteint ici la limite extrême de la connaissance dont "nous ne pouvons juger de la valeur faute de critère extérieur à nous"  et comme le dit Guy Karl: "[...] si, comme chez Descartes, Dieu en personne venait garantir la validité de nos lois la cause serait entendue. Mais il n’en est rien. Depuis longtemps Dieu a raccroché son téléphone".

Mais Dieu a t-il vraiment raccroché? Dieu, le big bang et le débat science-foi cite ces paroles incompréhensibles pour un scientifique qui n'a pas la foi: "Quand Christ devint homme ce fut comme si l’auteur de la création s’écrivait un rôle dans sa propre pièce. Certains furent confus et offensés par ses déclarations. Quand Jésus dit: Avant qu’Abraham fut, moi, je suis ! (Jean 8 : 58)."

     -Problématique de la science.

     *Commençons par un article de Léna Solercertitudes, incertitudes et enjeux de la philosophie des sciences contemporainElle écrit, en résumé: "le présent article dresse un inventaire des principaux problèmes, mis en évidence par la philosophie des sciences contemporaines, auxquels se heurte la conception commune de la science comme ensemble de propositions bien assurées issues de l’observation et fondées sur elle. Il examine à partir de là ce qui peut encore être soustrait au doute, et soutient finalement que si la science n’est peut-être pas exactement ce que l’on avait cru, il n’y a pas pour autant lieu de conclure au relativisme extrême". Et on trouve dans l'ensemble des conclusions de Léna Soler:

79- Bref, l’histoire des sciences aurait pu être autre (même si elle n’aurait pas pu être n’importe quoi) : le contenu des théories scientifiques retenues à chaque étape aurait pu être différent. L’on n’a donc pas affaire à une évolution nécessaire. Et l’on n’est jamais autorisé à conclure que les données disponibles à un moment donnée imposent à tout être raisonnable une théorie déterminée, sorte de double approximatif du réel.
80- Les certitudes et incertitudes associées à une telle conception de l’histoire des sciences sont-elles beaucoup ou sont-elles peu ? Portent-elles un coup fatal, ou ne font-elle qu’égratigner l’image et la valeur de la science ?

Cela semble ne pas être en contradiction avec tout ce que nous avons vu ni avec ce que C. Rovelli dit au chapitre 2-3): "regarder notre ignorance en face, l'accepter et tenter de regarder au-delà, d'essayer de comprendre...".

     *Et plus grave: 

Peut-on encore se fier aux études scientifiques?. C'est la question que pose Vincent Lucchese: "La science est invoquée aussi bien pour prouver l’innocuité du glyphosate que sa toxicité. On apprend un jour que des chercheurs n’arrivent à reproduire les résultats que de la moitié des études de leurs confrères et un autre jour que 2 % des scientifiques interrogés par Nature ont déjà falsifié des résultats. Publier est devenu le Graal de la science, la condition pour obtenir des financements. Le nombre d’études explose : plus de 2,5 millions d’articles écrits tous les ans selon Le Monde. Entre fraudes, controverses et conflits d’intérêt, il y a de quoi se perdre dans cette jungle de littérature scientifique. « Qu’est-ce que la vérité scientifique ? », en vient à se demander le CNRS lors de son forum. Nous nous sommes penchés sur la question".

La fiabilité des études scientifiques en question (Fraudes, business et politique) par www.egaliteetreconciliation.fr, fondé par Alain Soral. L'article titre: "L’analyse de nombreuses études publiées dans les grandes revues médicales et scientifiques le montre : elles sont souvent fausses. La majorité d’entre elles n’est pas « réplicable ». C’est flagrant en psychologie, en pharmacie et d’une manière générale dans les sciences humaines, mais le phénomène touche aussi une science dure comme la physique des particules. La proportion des études fiables régresse".

 

Les deux problèmes précédents doivent être regardés avec sérieux car ils n'ont pas de solution facile. La science est de plus en complexes et les intervenants de plus en plus en plus variés, avec des intérêts qui ne convergent pas forcément: scientifiques, individus sociaux (qui peuvent être les mêmes avec des intérêts divergents), catégories sociales, organisations ou associations, groupes financiers, politiques.... 

 

4) Pour terminer: le mystère et l'information avec ma lecture du livre des frères Bogdanov "au commencement du temps"

https://www.youtube.com/watch?v=YwuJxomtO1o: L'Univers a t-il connu un instant zéro? Par Etienne Klein

 

J'ai terminé cette lecture par deux de mes articles consacrés à ce qui pourrait être un suite imaginaire (?)  du mystère que Carlo Rovelli nous a fait découvrir à la fin de son livre. Ce serait L'Univers information deuxième partie et L'Univers information première partie   

Dans la première partie, nous avons vu que notre quête du commencement du temps  et "La recherche de l'ombre portée par la cinquième dimension dans notre réalité s'achève." Nous avons rencontré à de nombreuses reprises le concept d'information. Il se retrouve aux deux bouts de la chaîne du temps: là où il commence, au coeur de la singularité initiale, et là où il s'achève, dans le "piège" de la singularité finale. Dans les deux cas, c'est là où, pour les frères Bogdanov, il devient imaginaire. Nous concluons cette quête du commencement du temps par un dernier article, celui de l'Univers information. Qu'allons y trouver de nouveau?

Comme la plupart des interrogations touchant à l'essence même des choses et au sens caché de notre existence, celles-ci semblent "comme reflétées, portées et déjà présentes au sein de la question unique, l'une des plus fascinantes de toutes: le temps a-t-il eu un commencement?" Et ce commencement ressemble-t-il à ce que nous avons vu au cours de nos articles, dont le dernier, Au commencement du temps 4-8) Au fond d'un trou noir? Est-il raisonnable et pensable de considérer avec les frères Bogdanov que l'Univers est né d'un prodigieux "flot" d'information qui aurait trouvé sa source dans le zéro?

a) La réponse à cette question passe, pour commencer, par l'étrangeté du monde qui nous entoure. Derrière les scènes de la vie quotidienne et les divers objets qui nous environnent, se dissimulent des forces fondamentales. En fait, il n'existe en tout et pour tout que quatre forces dans la nature. Elles expliquent à la fois le comportement des atomes et celui des étoiles, la désintégration des particules élémentaires ou la course des galaxies dans l'immensité de l'Univers. Certains pensent qu'il existe peut-être une cinquième force responsable de l'accélération accélérée de l'Univers, mais pour le moment il s'agit d'hypothèses. 
b) Et si l'une des forces, la gravitation par exemple, pour une raison inconnue, cesse d'être active (Que se passerait-il si le soleil disparaissait d'un coup?).

c) Mais qu'en est-il des trois autres forces? Commençons par la force électromagnétique que nous côtoyons à chaque instant. C'est elle qui assure la cohésion de la matière solide et qui s'oppose à la dissolution pure et simple de tous ces objets. Elle est portée par les photons.Mais que se passerait-il si elle venait à disparaître subitement? Cette fois, nous serions confrontés à des conséquences encore plus épouvantables que dans le cas de la gravitation: tous les objets se dissocieraient en quelques instants. Pour la disparition de la force nucléaire faible  le scénario serait aussi désastreux. Nous assisterions, impuissants à l'extinction pure et simple du soleil. Pourquoi? Parce que la   fusion   thermonucléaire est à l'origine de son rayonnement et il repose sur les interactions nucléaires faibles. On peut imaginer ce qui se produirait si l'effet de l'interaction nucléaire forteun peu comparable à une sorte de "colle" qui assure la cohésion du noyau atomique, cessait brutalement. Les protons, de charge positive, se repousseraient violemment avant de se dissocier à leur tour en particules infinitésimales. Tout dans l'Univers, serait transformé en vapeur de "quarks" ultimes constituants du proton (et du neutron).

e) Qu'est-ce que la réalité? Dans la vie courante, la réalité nous apparaît sous une forme tangible. Nous pensons que les objets sont composés de particules à propos desquels nous supposons, intuitivement qu'il s'agit de petits grains de matière. Mais en même temps, lorsque nous lâchons l'objet, la réalité se manifeste sous une autre forme, immatérielle: la force de gravitation, qui agit sur la matière et sur ses particules.

Dans mon article 6), nous avons examiné la question qu'est-ce que le réel?  au chapitre 2-2) Que sont les réseaux d'information? et au chapitre (4) Réalité et information. C'est une question fondamentale de la connaissance humaine et nous  avons noté avec le site Physique quantique et Vedanta une mise en perspective de l'école Védanta, en particulier de l'Advaïta védanta  avec le « réel voilé » et la "physique et réalité" de B.d’Espagnat, c'est à dire un rapprochement des pensées indiennes et de la science moderne. Dans ce chapitre 4) nous avons aussi vu que le temps est notre ignorance. De plus, dans notre intuition, nous confondons ce que nous savons d'un système avec "son état absolu" (le réel?). Ce que nous savons est toujours quelque chose à propos de notre relation entre "nous" et le système qu'on étudie. La prétention de la mécanique classique à connaître une réalité indépendante est impossible. C'est pourquoi la notion d'information joue un rôle aussi central

 

 

 

La deuxième partie de l'article 9) rappelle qu'au voisinage du mur de Planck et à fortiori avant, les lois, dans le meilleur des cas, se transforment, et au pire, s'effondrent. Mais la singularité garde tout son mystère. Les physiciens n'ont pas la moindre idée (actuellement) de ce qu'elle est. 

Pour Etienne Klein, on ne peut expliquer l'Origine de quelque chose en invoquant autre chose. On n'exprime l'être que par l'être et pas par du devenir. Si on dit qu'à l'Origine il y avait déjà ceci ou quelque chose, on n'explique pas l'Origine, sauf à invoquer que la chose a toujours été là, donc qu'il n'y a pas d'Origine. En fait, pour lui, la science ne peut dire que deux choses: 
-1) Il n'est pas prouvé que l'Univers a eu une Origine, qui serait le transit qui fait passer de l'absence de toute chose à au moins une chose.
-2) Il n'est pas prouvé que l'Univers n'a pas d'Origine.
C'est donc, comme la question de Dieu (si on se réfère à des philosophes comme Kant), du domaine de l'indécidable au sens de Gödel
Rappel des points importants de cet article 9):

a) Avant de répondre à la question "est-il raisonnable et pensable de considérer que l'Univers est né d'un prodigieux flot d'information qui aurait trouvé sa source dans le zéro?", nous avons d'abord pénétré dans l'étrangeté du monde qui nous entoure. plongeons maintenant dans cet Univers information et mathématique, en rejoignant en cela Max Tegmark (Notre univers mathématique En quête de la nature ultime du Réel). Nous nous dirigerons ainsi vers les questions: existe-t-il un code initial? Une information initiale et finale?

b) Leibniz et le mystère l'origine (l'équation Bogdanov?Répondre à la question "qu'y a t-il au commencement du temps", c'est aller jusqu'au pourquoi des choses et jusqu'à  l'interrogation vertigineuse formulée par Leibniz au XVIIè sièclepourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien? Leibniz pensait cette question en philosophe et en mathématicien.

c) De la relativité au calcul binaire. Leibniz, qui s'est fortement opposé à l'idée de temps absolu de Newton, en incroyable précurseur, comme s'il avait "vu" la relativité deux siècles en avance est le découvreur du calcul binaire. Dans un compte-rendu de l'académie des sciences daté de 1703, on trouve un article prophétiquement intitulé  "explication de l'arithmétique binaire, qui se sert des seules caractères 0 et 1". Un quart de millénaire avant la naissance de l'informatique, on y sent passer le souffle du futur. Selon les frères Bogdanov, il s'interrogea "longuement sur les applications possibles de ce calcul binaire, s'émerveillant de la facilité d'un tel procédé pour tout calculer: non seulement des chiffres mais aussi des choses!"

 

https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/physique-ordinateur-quantique-apres-qubits-voila-qutrits-14778/

 


d) 
Vers l'Univers informationLe réel, une scène banale sur une photographie, si simple à interpréter, va devenir incompréhensible si je la réduis à ce qu'elle est réellement, une image numérique, une suite: 01100010001101100011100000011... Comment puis-je établir le moindre rapport entre cette suite de 0 et de 1 et la couleur d'un chapeau sur la photo. La réalité n'est donc pas ce qui paraît sur l'écran. La substance ultime de ce que j'interprète m'est totalement inaccessible. Ce qui est vrai pour cette photo l'est pour la réalité toute entière. L'essence profonde des objets qui nous entourent nous échappe. Nous savons(?) que ces matériaux se décomposent en molécules, qui elles-mêmes, se décomposent en atomes. "Au-dessous" des atomes, il y a des particules élémentaires, des électrons, des protons, des neutrons...Et ce que nous pouvons "voir" à ce niveau, c'est surtout du "vide". Le premier niveau, le tissu des choses est  incroyablement loin... Ce qui, à notre échelle, dans notre monde ordinaire, représente une chaise cohérente, n'est plus qu'un essaim de particules tourbillonnant dans tous les sens, essaim auquel nous ne comprenons plus rien et dont on est bien incapable de dire qu'il forme une chaise. La seule chose qui compte, nous dit la physique, ce sont les interactions entre particules. Et  à ce niveau profond de la réalité, nous allons retrouver les 0 et les 1 nous disent les théoriciens de la physique numérique. 

jeanzin.fr écrit à propos de notre ère actuelle (information et communication) : "Nous vivons une révolution comme l'humanité en a connu bien peu dans son histoire, un véritable changement d'ère qui se produit à une rapidité inouïe et dont nous arrivons difficilement à prendre toute la mesure. Les technologies numériques et informatiques ont bouleversé nos modes de vie et de production [...]". 

fr.wikipedia.org/wiki/Om%C3%A9ga_de_Chaitin Oméga de Chaitin

e) La Théorie de l'information et l'Univers. Grégory Chaitin, père du vertigineux "nombre de Chaitin", et qui tient Leibniz pour son premier maître a écrit :"Dans les bits 0 et 1, Leibniz pressentait véritablement une puissance combinatoire capable de donner naissance à l'Univers tout entier". Jonh Wheeler a lancé une formule légendaire "it from bit", qui marque le point de départ d'un mouvement conceptuel qui paraît maintenant irréversible. Pour lui, "It from bit symbolise l'idée que chaque élément du monde physique a un fondement très profond dans la plupart des cas, correspondant à une source immatérielle. ce que nous appelons réalité provient, en dernière instance, des questions "oui" ou "non". [D'où vient "it fir bit"? ou https://arxiv.org/pdf/1306.0545.pdf]

Les idées et les interrogations de Lubos Motl vont dans cette nouvelle direction. Pour lui, "peut-être que la forme la plus fondamentale de l'existence se situe hors de l'espace et repose sur différentes formes d'information qui n'admettent pas une interprétation géométrique simple" (voir l'équation Bogdanov. que nous retrouverons à la fin de cet article) Alors le "fond" de la réalité ne serait pas ait d'atomes et de particules élémentaires, mais de bits et de qubits d'information? Ces nouvelles idées sur l'information commencent à s'implanter. Une nouvelle communauté de chercheurs s'est regroupée autour de Seth LLoydStephen WolframCharles BennettDavid Deutsch (son livre: l'étoffe de la réalité. Il est aussi darwiniste "fort, comme Dawkins), Peter Shor et beaucoup d'autres. On retrouve chez eux l'hypothèse avancée par Leibniz trois siècles plus tôt: le fond de la réalité, son étoffe première, n'est pas composé de particules matérielles mais d'information. David Deutsch, professeur de physique à l'université d'Oxford, lauréat du prix Dirac, a été le premier à fournir un algorithme complet de calcul quantique, à l'origine des premiers ordinateurs quantiques. Le mot préféré de Deutsch (est "it from qubit"). A ses yeux, la substance de la réalité n'a rien de matériel, mais se réduit à un nuage binaire fait de 0 et de 1: "La séquence infinie de zéros et de un dans son expansion binaire (une quantité infinie d'information observable), se trouve présente dans n'importe quel objet habituel(dans Science and Ultimate Reality: Quantum Theory, Cosmology and Complexity -2003). Les 0 et les 1 sont, comme on l'a vu, la "matière première" des qubits, les unités d'information quantique qui existent dans l'infiniment petit, ce qui permet à Deutsch de conclure, sûr de lui: "le monde est fait de qubits". [A noter l'ultra matérialisme de L'Étoffe de la réalité (The Fabric of Reality en anglais) est un ouvrage grand public du physicien britannique David Deutsch, où il présente quatre mécanismes de base comme présidant à la construction du monde réel, aussi bien que de notre connaissance progressive de celui-ci :

Ce point de vue est partagé par presque tous les membres de cette "l'école informationnelle" dont on vient de parler. Il débouche sur la résolution de la très ancienne question, soulevée cinq siècles avant J.-C par les philosophes grecs, notamment Zénon d'Elée avec son célèbre paradoxe d'Achille et la tortue: la réalité est-elle discrète ou continue? Pour les fondateurs de la théorie de l'information quantique, le réel (parce qu'il est constitué de qubits), est à la fois discret et continu, résultat de la dualité onde-particule. Cela permet de résoudre l'une des impasses sur laquelle butait la physique numérique. Mais, cette description, sans doute valide à l'échelle des phénomènes quantiques, a t-elle atteint  le fond ultime de la réalité? N'y a t-il pas encore quelque chose qui existe à l'échelle zéro de l'espace-temps, que nous avons entrevu lors de notre plongée vers l'origine du temps dans mes premiers articles? C'est ce que pensent les frères Bogdanov.

 

eL'échelle zéro.

Posons-nous d'abord la question: l'Univers a t-il connu un instant zéro? (par Etienne Klein)

souriez la fin de l'univers: dans un gogol d'années 

Pour Etienne Kleinon ne peut expliquer l'Origine de quelque chose en invoquant autre chose. On n'exprime l'être que par l'être et pas par du devenir. Si on dit qu'à l'Origine il y avait déjà ceci ou quelque chose, on n'explique pas l'Origine, sauf à invoquer que le chose a toujours été là, donc qu'il n'y a pas d'Origine. En fait, pour lui, la science(?) ne peut dire que deux choses: 

a) Il n'est pas prouvé que l'Univers a eu une Origine, qui serait le transit qui fait passer de l'absence de toute chose à au moins une chose.

b) Il n'est pas prouvé que l'Univers n'a pas d'Origine.

 

Si on se réfère à des philosophes comme Kant, on peut dire que, de même que les questions relatives à Dieu, cette question relève du domaine de l'inconnaissable. mais de nos jours, les limites reculent de plus en plus mais il reste l'indécidable au sens de Gödel même si les théories fusent comme la théorie des cordes ou la gravitation quantique à boucles et les univers en rebond.

 

Ici se situe la redoutable singularité de Friedmann, ce point marquant, en temps imaginaire pur selon les frères Bogdanov, l'origine de tout ce qui est, comme on peut le voir dans mon article Au commencement du temps 3-11) l'instant zéro

Comment les Bogdanov voient-ils cet instant? : Il pourrait "encoder", sous une forme mathématique, la totalité des informations qui ont donné naissance à notre Univers. Il n'y existe plus que deux types de "particules": les monopôles et les instantons. ce sont eux les premiers habitants de l'Univers avant le Big Bang, les premier "Parisiens", avant toutes les autres particules...

Comment peut-on imaginer ce moment unique? Le temps fluctue à l'échelle de Planck entre la direction réelle et la direction imaginaire. Les monopôles et les instantons se couplent et se découplent, les deux familles se transforment l'une dans l'autre à un rythme frénétique, mais chacune a son territoire. Au voisinage de la longueur de Planck, immédiatement avant et après le Big Bang, ce sont les monopôles qui dominent, les instantons sont encore rares et n'apparaissent qu'avec de fortes fluctuations quantiques, qui détruisent l'enveloppe du cône de lumière de l'espace-temps. 

Puis peu à peu, à mesure qu'on s'enfonce vers la singularité initiale, leur nombre augmente. A mi-chemin (ce mot a certes peu de sens, mais l'échelle nous est fournie par les populations respectives d'instantons et de monopôles), il y a autant d'instantons que de monopôles. Les particules (monopôles) se transforment en pseudo-particules (c'est le nom qu'a donné le physicien russe Alexander Polyakov en 1975 aux instantons).

Ces transformations illustrent les fluctuations de la quatrième coordonnée de l'espace-temps, (le temps), mais elles expriment aussi la transition d'une configuration portant de l'énergie (les monopôles) vers une configuration portant de l'information (les instantons). 

Poursuivons notre descente. Nous parvenons finalement à une région où les terribles remous quantiques se sont calmés. Autour de nous, tout est d'un grand calme, silencieux, d'une immobilité presque glacée. Il n'y a pratiquement plus de monopôles, rien que des instantons dont le rayon décroît à mesure qu'on se rapproche de la singularité initiale. Notre voyage touche à sa fin. Nous sommes en bas du cône de lumière dont les contours s'estompent. Nous "voyons" à présent la nappe lumineuse, inouïe de la singularité initiale de l'espace-temps. 

(On peut sans doute se poser la question: est-ce que le voyage que nous venons de faire serait similaire si on pénétrait dans un trou noir?).

Et arrivons à l'instanton initial de taille zéro.

Nous pouvons voir cette nappe lumineuse qui vient de nous apparaître, entamons une nouvelle descente. A présent, les instantons, devenus totalement stables, dominent le paysage. Ils se mettent à converger en une étonnante spirale vers le point zéro. A mesure qu'ils s'en rapprochent, leur rayon diminue et ils commencent à se superposer et à se fondre les uns dans les autres. En effet, une propriété de ces objets existant en temps imaginaire est de pouvoir se condenser en un seul point. Ce fait me semble "similaire" à la propriété des photons qui n'obéissent pas au principe d'exclusion contrairement aux particules de matière comme les électrons. Ainsi, il se produit une chose importante: la densité de charge topologique, c'est à dire l'information augmente au voisinage du point zéro. Elle peut même devenir infinie si le nombre d'instantons tombés sur ce point est lui-même infini.

Un nouveau phénomène apparaît alors: les instantons (tous les instantons) finissent par disparaître au sein du tout dernier (du tout premier?) instant présent à l'instant zéro, l'instanton singulier de taille zéro. Invraisemblable?

Au milieu des années 1990, le théorie des instantons de taille zéro a été étudiée par de grands physiciens dont Edgar Witten qui a écrit en 1995 un article intitulé "petits instantons en théorie des cordes" où il montre l'existence et les étranges propriétés de ces instantons. En particulier, il se demande ce qui va se passer lorsqu'un "instanton rétrécit jusqu'à la taille zéro". Dans notre hypothèse, cela signifie: il correspond à ce que pourrait être la singularité initiale.

Instanton initial et information originelle.

La singularité initiale devient de plus en plus sensible. Nous voici près de toucher cet instanton initial qui marque le début absolu des choses. Il pourrait contenir, en temps imaginaire, l'information indispensable à la naissance et à l'évolution de l'Univers tout entier. Le monde physique a disparu, cédant la place à la place d'un monde de mathématiques pures. Le temps réel et a cessé d'exister, de même que l'énergie. Ils sont remplacés par du temps imaginaire, de zéro jusqu'à l'infini. Est-ce ainsi que Platon aurait pu voir le monde des idéesEn imageant ceci, c'est un peu comme dans les sillons d'un DVD: lorsqu'il est dans sa boite, l'image qu'il contient n'existe (n'est en fait codée), que dans le temps imaginaire. Elle ne deviendra réelle que lorsque le DVD est placé dans un lecteur, pour alors se dérouler dans le temps réel. Selon cette vision, on peut s'imaginer l'instanton singulier de taille zéro comme la source, en temps imaginaire, du "scénario" cosmologique de l'Univers. Au moment du Big Bangce scénario commence à se dérouler dans le temps réel et une infinité d'évènements vont se retrouver étalés dans le temps tout au long de l'histoire de l'Univers. Une question me paraît cependant encore mystérieuse à ce point du voyage: les conditions initiales et le "choix" des lois physiques sont-ils aussi l'issue de cette source? 

f) De l'énergie à l'information?
     Premier constat: au point zéro, le temps réel, celui que nous connaissons à la surface de cette "plongée" dans le temps jusqu'à l'instant zéro, a bel et bien disparu sans laisser de traces. Nous sommes baignés dans un océan sans fond, sans limites de temps imaginaire dont les "particules" représentatives sont les instantons. Une particularité de l'Univers au voisinage de cette singularité initiale est que son entropie, (son désordre) est nulle.
     Deuxième constatation: toute échelle de distance s'est évanouie, tous les repères qui nous permettent d'établir l'échelle des objets s'évanouissent également. Nous sommes immergés dans une sorte d'absolu qui n'a ni haut ni bas, ni proximité ni limite, à la fois ponctuel et infini, en fait indescriptible par la métrique habituelle. 

     Troisième observation.

L'énergie, celle qui déferlera en de furieux torrents à l'échelle de Planck, au moment du Big Bang, n'existe plus du tout, ou plutôt pas encore, de même que le temps réel. Donc, contrairement à l'image habituelle proposée par les astrophysiciens, la singularité initiale n'est pas caractérisée par une température infinie, une courbure divergente et une énergie infinie. Elle est dominée par une réalité duale de l'énergie, l'information initiale. C'est une conséquence de la nullité de l'entropie. Entropie et information sont "inverses" l'une de l'autre. Une entropie nulle signifie que la quantité d'information du "système Univers" est alors maximale. "L'information initiale "codée" au point zéro pourrait, par construction, atteindre une valeur infinie (même si l'information finale - sous forme de complexité- est, elle, très grande, mais finie)". 

      Pourquoi parle-t-on d'information? L'évolution d'un système en mécanique quantique, en fait son énergie, est décrite par l'équation de Erwin Schrödinger. Le temps y est représenté explicitement par le symbole t. Que se passe-t-il si nous y remplaçons le temps réel par le temps imaginaire, opération qu'on appelle prolongement analytique? On tombe alors sur une équation plus ancienne, mais tout aussi célèbre, appelée "équation de la chaleur". L'équation de Schrödinger apparaît en effet comme une équation de la chaleur en temps imaginaire. Or, l'équation de la chaleur ne donne plus accès à une évolution en termes d'énergie, mais, étrangement  en termes d'information (entropie = inverse de l' information). On retrouve cette correspondance entre énergie et information en partant d'autres formes mathématiques comme l'opérateur d'évolution de Heisenberg, équation qui décrit l'évolution d'un système en temps réel  Il est possible, à partir de l'état d'équilibre de retrouver la même équation, mais construite en temps imaginaire pur. 

Quelle conclusion peut-on en tirer? "L'état d'équilibre idéal que représente l'échelle zéro peut-être vu comme équivalent à une évolution du pré-Univers en temps imaginaire. Autrement dit, à un codage à l'instant zéro de l'information initiale".

     Densité de charge topologique et information de l'instanton. Une des propriétés fondamentales de l'instanton est sa "charge topologique". Là se trouve "stockée" toute l'information qui le caractérise. Or, cette propriété est indépendante de sa taille. Cela veut dire que la charge topologique, l'information, est conservée et existe toujours, même si l'instanton a un rayon nul.  Or, l'instanton singulier de taille zéro résulte de l'accumulation en un point singulier de tous les instantons, d'une infinité d'instantons selon le principe de superposition. Ce résultat implique deux choses:

a) Ce qu'on va trouver sur notre instanton singulier, c'est sa charge topologique, c'est à dire une information initiale précieuse. Ce qui est considéré comme information la plus importante est un nombre entier qui caractérise l'instanton et que les experts appellent le "nombre d'instanton". S'agissant de l'instanton singulier qui, par construction est unique, ce nombre est 1. 

b) Mais comme l'instanton initial résulte de l'accumulation d'une infinité d'autres instantons, la charge topologique atteint une valeur infinie

Cela voudrait donc dire que l'information portée par l'instanton singulier de taille zéro a une valeur infinie.

A ce sujet, les frères Bogdanov font remarquer qu'Edward Witten observe dans son article consacré aux instantons de taille zéro: "Lorsqu'un instanton rétrécit jusqu'à la taille zéro, l'espace-temps développe un tube infini dans lequel le dilaton (voir aussi dilatondevient infini". Qu'est ce que dilaton? Un champ primordial de type scalaire qui agit sur la facteur d'échelle de l'Univers. Il peut permettre de comprendre l'expansion de l'Univers et en particulier la phase appelée inflation. Le fait que pour Witten, l'espace-temps développe un "tube infini" lorsqu'un instanton a un rayon nul, débouche ainsi sur l'infini de la densité de charge topologique. 

g)  Les nombre-univers

Comme nous venons de le voir, la charge topologique de l'instanton est caractérisée par un nombre entier (généralement 1). Sa densité de charge peut être vue comme la suite infinie des nombres entiers. A partir de là, on peut construire tous les nombres, réels et imaginaires. Le temps (pas encore le temps réel ou le temps imaginaire) peut être vu alors comme la suite de nombres (réels ou imaginaires). L'expansion de l'instanton initial de taille zéro dans ce qu'on appellera "l'espace des modules" de l'instanton peut donner une idée du changement d'échelle (Nous retrouvons le dilaton de Witten (https://arxiv.org/pdf/hep-th/9407118.pdf) grâce auquel on peut décrire le commencement du flot temporel). Il est également possible d'écrire cette suite en langage binaire et de construire ce que les mathématiciens appellent un "nombre-univers"  dans lequel se trouve n'importe quelle succession de chiffres de longueur finie. A partir de là, nous disposons potentiellement le moyen de "coder" toutes les séquences d'information possibles et imaginables et donc de quoi engendrer les 10120 bits d'information qui selon Seth Lloyd ou Stephen Wolfram suffisent pour coder notre Univers tout entier et appelé la limite de LloydCe chiffre paraît relativement petit? oui et non! c'est le plus grand nombre qui ait un sens du point de vue physique. Il est supérieur aux nombre de particules composant l'Univers. En revanche, il est ridiculement petit, presque inexistant, face aux très grands nombres calculés par les mathématiciens, nombres qui donnent le vertige. Partons par exemple du "gogol", qui a donné son nom à "google", le moteur de recherche inventé en 1938, et qui vaut 10 puissance 100, nombre encore plus petit que le nombre de bits calculé par Lloyd. L'ascension commence avec le "googleplex" défini comme (10 puissance  gogol), soit ((10 puissance 10) puissance 100). Ce nombre est tellement grand, que, s'il fallait l'écrire en entier, à la vitesse de 3 chiffres/seconde, il faudrait 100 mille milliards de milliards, de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards d'années, c'est à dire des milliards de milliards de fois plus de temps qu'il ne s'en n'est écoulé depuis le commencement du temps. Et pour le stocker avec tous ses chiffres dans un ordinateur, il faudrait une mémoire de la taille de l'Univers! C'est impressionnant. En 1933, alors qu'il était étudiant à Cambridge, il a eu l'idée, surprenante de simplicité, de construire ce nombre très particulier, qui est une constante, la constante de ChampernowneCe nombre est étonnamment simple à construire: en base 10il est formé de 0, d'une virgule et ensuite de la suite des nombres entiers. Ce qui nous donne   0,1234567891011... C'est un nombre univers dans lequel nous pouvons retrouver notre date de naissance, notre première dissertation, le livre que nous tenons dans la main, la Bible ou les oeuvres complètes de Victor Hugo. Il contient absolument tout ce qui existe dans l'Univers. Si maintenant, nous écrivons notre constante de Champernowne en base 2, le début s'écrit: 0,1101110010111...Nous avons donc, en principe, de quoi écrire en langage binaire le grand nombre 10120 correspondant, comme nous l'avons vu avec Seth Lloyd, au nombre de bits d'information de l'Univers entier.


h) Y a t-il un code ( cosmologique) initial comme le pensent les frères Bogdanov? 

Dans l'infiniment petit,il apparaît raisonnable de penser que, lorsque la physique quantique domine tous les phénomènes, les bits habituels d'information, ceux qu'on retrouve à notre échelle de tous les jours, sont remplacés par des qubits. Au delà du mur de Planck, avant le Big Bang, le pré-Univers (selon le point de vue David Deutsch), est "fait de "qubits". Ce sont ainsi eux qui règlent les fluctuations entre le temps réel et le temps imaginaire. Mais si la plupart des théoriciens s'arrêtent à ce stade, les frères Bogdanov pensent que les qubits ne constituent pas les entités d'information ultimes. Pourquoi? Parce que le niveau quantique, bien qu'essentiel pour comprendre l'Univers, n'en constitue pas la trame fondamentale. Il y a encore autre chose de plus bas, "au-dessous". Où donc?

Est-ce là le secret des choses? Nous venons de voir qu'au point zéro, l'énergie n'existe pas encore. A la place nous trouvons une information primordiale. A la suite des travaux des mathématiciens sur les théories dites "topologiques", elle est appelée un "invariant topologique" (en travaillant sur les propriétés des instanton et la topologie, le mathématicien anglais Simon Donaldson, les a découverts (en particulier le premier invariant de Donaldson, voir sa théorieet a obtenu la médaille Fields) . 

Cet invariant initial est une sorte d'être mathématique, un "code" qu'on appellera "code cosmologique". Par "construction", cet "être mathématique" pourra contenir toute l'information qui va permettre par la suite à l'Univers d'apparaître et d'évoluer dans le temps. On pourrait en donner l'image d'un code similaire au code génétique qui contient sous forme "codée" toute l'information qui va permettre à un organisme de se développer. Sous une forme binaire, nous pouvons en extraire n'importe quel type d'information. Cependant, il est impossible d'en connaître la loi initiale, l'algorithme qui permet de le déchiffrer. Peut-être ce qu'on peut extraire de l'Origine, de ce point zéro, est-il l'existence d'un "trace" comme en algèbre, ou en topologie? Ici, la somme est calculée sur le nombre d'instantons de la théorie qui est dans l'hypothèse retenue, infini. Retenons donc que c'est cette trace qui renferme la "loi" à partir de laquelle le code cosmologique pourrait être élaboré, tel un code génétique..


Question ultime avant de terminer le voyage de zéro à l'infini: pourquoi va-t-on passer de la taille zéro (taille de l'Univers à l'instant zéro) à tout ce qui existe aujourd'hui qui s'est "étalé" sur des milliards d'années-lumière tel le DVD qui nous a servi d'image pour illustrer le déroulement de cette histoire du monde initialement dans le zéro de cet instanton initial et se déroulant maintenant dans le temps réel? Quel est donc le "premier moteur"  à partir duquel le temps va commencer sa longue course?

Que voyons nous face à cette singularité initiale? A vrai dire rien ! ce n'est qu'un point mathématique, une abstraction invisible qu'on peut représenter par 0, "ce zéro dont va jaillir, des milliards d'années plus tard, notre galaxie, puis la Terre, les insectes géants, les dinosaures et, bien plus tard encore, la Gaule et tous ses habitants puis la France, Paris, la place du Trocadéro et ses cafés, le champ de Mars et la tour Eiffel", bref, tout ce que nous avons vu dans mes articles (voir à la fin de cet article), au cours de ce voyage à l'envers dans le temps et cette plongée dans le passé.

Tout serait contenu dans le zéro? Tel était sans doute le rêve de ce moine anonyme, dans les brumes solitaires du Moyen-Age, au IIè siècle, lorsqu'il écrivait dans le codex de Salem ainsi que le cite lestoutespremieresfois.com « chaque nombre jusqu’à l’infini a jailli de 1 et, par conséquent, de 0. En ceci réside un profond mystère ».... Omnia ex nihilo creat, conservat, et gubernat." Les frères Bogdanov citent une anecdote que raconte Jonh Von Neumann, fasciné par ce nombre, avait pour répondre avec un sourire sarcastique à ceux qui se plaignaient que les mathématiques étaient incompréhensibles: "On ne comprend pas les mathématiques! Tout au plus peut-on s'habituer à elles." 

Selon lui, le zéro permet d'engendrer, à partir d'un ensemble vide noté \varnothing \,, tous les nombres réelsil est ainsi possible, à partir de zéro, d'assister à un véritable "Big Bang" numérique. Comment? en utilisant la théorie des ensembles et c'est ce qu'a fait le grand Von NeumannSelon la définition donnée par John von Neumann dans les années 1920, l'ensemble des nombres entiers naturels ℕ a pour éléments 0 = Ø, 1 = {Ø} = {0}, 2 = {Ø, {Ø}} = {0, 1},..., « successeur de n » = {0, 1, 2, ..., n}, etc., le successeur de n étant noté < […]

 

La première étape consiste donc à partir de l'ensemble vide qui ne contient rien, puis en deuxième étape, on place cet ensemble dans un autre ensemble vide. Et miracle(?), nous avons engendré un élément  et donc "créé" le chiffre 1 à partir du zéro. On fait ainsi surgir tous les nombre possibles: les entiers, les relatifs, les algébriques, les transcendants, les imaginaires etc. On peut ainsi fabriquer les espaces multiples à 2, 3, 4...dimensions et bien d'autres choses. Il n'y a en théorie aucune limite à ce qu'il est possible d'engendrer!

C'est peut-être cette intuition qui amena la mathématicien allemand Léopold Kronecker (ennemi juré de Cantor, autre mathématicien de génie) à s'exclamer: "Dieu a créé les nombres entiers. L'homme a fait le reste." Est-ce cette possibilité qui a mis Von Neumann sur la piste du premier logiciel informatique, avec l'ordinateur ENIAC en 1945?

Et qu'est-ce que le zéro serait capable d"engendrer? Le nombre de Lloyd dont nous avons parlé au chapitre g), soit 10120 bits. Selon lui, ce nombre majore le nombre de bits d'information traités par l'univers depuis le Big Bang. Combien de temps a t-il fallu à l'Univers pour "dérouler" ce nombre? 13 milliards 700 millions d'années! Mais, à l'échelle de l'infini qu'engendre le zéro, ce nombre est ridiculement petit. 

Une autre caractéristique du 0 est le fait que n'importe quel nombre élevé à la puissance 0 soit 1. La meilleure (?)  convention possible adoptée aujourd'hui par la plupart des mathématiciens concernant la valeur de 0 puissance 0 est non pas une valeur indéterminée mais 1de même, la factorielle de 0 n'est pas 0, mais à nouveau par convention. On touche ainsi du doigt le formidable "potentiel d'engendrement" du zéro  qui a fasciné tant de mathématiciens. 

Mais il y a encore un propriété du zéro, peut-être la plus extraordinaire: ce nombre est à la fois réel et imaginaire pur, autrement dit il peut être vu comme un nombre complexe. En effet, il peut s'écrire 0 + 0i. Quelle est la conséquence de ce fait mathématique simple? A l'Origine, le zéro n'est pas un être stable, il a un contenu dynamique lié au faut qu'il fluctue, qu'il oscille entre sa forme réelle et sa forme imaginaire pure. C'est peut-être là l'origine profonde, la plus fondamentale de ce qui a été appelé par les frères Bogdanov la fluctuation quantique de la métrique originelle, la fluctuation du temps entre sa forme réelle et sa forme imaginaire pure. Le secret du commencement du temps - l'infini -à partir de zéro. C'est donc avec cette image-miroir  énigmatique, le reflet de l'infini au fond du zéro, que s'achève notre fabuleux voyage, la remontée du temps vers l'Origine.

En conclusion, les frères Bogdanov proposent l'existence à l'origine d'une information initiale portée par un algorithme (une loi simple d'engendrement), dont la structure est essentiellement numérique, la base adoptée étant, comme pour les calculs informatiques, la base binaire entrevue par Leibniz.

 

a) La singularité initiale porte donc une seule information: l'information initiale. En effet, comme le temps réel n'existe pas encore, il n'y a aucune complexité à cet instant zéro. L'information finale est donc nulle. Cette singularité initiale peut être considérée comme l'objet le plus simple de notre univers. Comment peut-on expliciter l'information initiale? C'est l'entropie du pré-Univers à l'échelle zéro qui peut en suggérer l'existence et la quantité. Cette entropie, le désordre de l'Univers, doit être considérée comme nulle, ce qui a deux conséquences. En premier lieu, un système caractérisé par une entropie nulle ne peut exister en temps réel. Le point zéro ne peut donc exister qu'en temps imaginaire pur. La deuxième conséquence est que l'information initiale portée par le point zéro est nécessairement infinie (l'entropie est l'inverse de l'information).

 

 

b) En conséquence, l'information initiale déroule une infinité de bits, infiniment plus que que les 10 puissance 120 bits nécessaires pour "construire" l'Univers (la limite de Lloyd, qui majore le nombre debits d'information traités par l'univers depuis le Big Bang. Cette limite est estimée par ses calculs à 10120 bits).

 

Elle pourrait correspondre l'existence de ce que Lloyd, Deutsch, Wolfram, Bennet et d'autres appellent un programme. A quoi pourrait ressembler un tel code? Impossible de le dire, on peut seulement en suggérer l'existence et quelque unes de ses caractéristiques telles qu'on peut les supposer. 

 

Pour la première, il devrait s'agir d'une structure numérique, voire digitale. A partir de là, il est plausible de d'imaginer à l'échelle zéro l'existence d'un invariant, en fait d'une constante. C'est le cas de la constante de ChampernowneEn continuant dans cette voie, on peut construire un algorithme permettant de générer le nombre univers de Champernowne en binaire. Nous touchons alors à la dernière étape: à partir de zéro et d'un algorithme simple, il est possible d'engendrer en base binaire un nombre univers la plus simple, le nombre de ChampernowneCe nombre, comme nous l'avons vu, contient toutes les suites numériques (les suites digitales) possibles et imaginables. 

 

c) C'est comme le pensait Leibniz, un nombre plus vaste que l'Univers. Ainsi, "dans ce temps imaginaire, ce temps de la première aube, le nombre univers le plus simple pourrait bien contenir la complexité la plus haute que l'esprit humain puisse entrevoir. Peut-être est-ce dans ce sens qu'il faut comprendre  ces mots que Jonh Wheeler répétait souvent vers la fin de sa vie: "A présent, je pense que tout, absolument tout dans l'Univers, se résout, finalement, à de l'information"." (Jonh Wheeler dans Geons, Black Holes, and Quantum Foam).

La singularité initiale porte donc une seule information: l'information initiale. Le point zéro ne peut exister qu'en temps imaginaire pur. La conséquence est que l'information initiale portée par le point zéro est nécessairement infinie. Si nous suivons Jonh Wheeler, tout, absolument tout dans l'Univers, se résout, finalement, à de l'information. 

Le Mystère qu'évoque Carlo Rovelli et qui est le titre de cet article nous a amenés à La singularité initiale, qui porte une seule informationl'information initiale. Selon les frères Bogdanov, le point zéro ne peut exister qu'en temps imaginaire pur. La conséquence est que l'information initiale portée par le point zéro est nécessairement infinie. 

Si nous suivons Jonh Wheeler, tout, absolument tout dans l'Univers, se résout, finalement, à de l'information. 

Je rajoute en complément deux éléments qui vont aussi orienter mes futures réflexions.

a) Mon article récent "Equation du tout et ...information"

b) Un article de Mario Cosentino (http://fdier.free.fr/UniversQuantique.pdf): Une cosmologie quantique par la théorie de l'information: Comment notre Univers se comporte comme un  gigantesque  ordinateur  calculateur programmé par les  paramètres  fondamentaux  de  la  physique

 

c) Un article du blog dieuexiste.com: "Le fameux Max Tegmark, dont j'ai généreusement parlé dans le post précédent" (La richesse de l'univers trouve son explication en Dieu).a proposé le schéma suivant dans son article": Is “the theory of everything” merely the ultimate ensemble theory?

 

 

L'équation Bogdanov par le Pr de Luboš Motl 

son blog: https://motls.blogspot.com/

Les Bogdanov auraient-ils percé le secret de l'origine de l'Univers ? Un ancien chercheur de Harvard, le Pr Lubos Motl, répond à cette question.Existait-il " quelque chose " avant le big bang ? Telle est la question que se sont posée Igor et Grichka Bogdanov. Pour la première fois, un des plus grands spécialistes du sujet, le Pr Lubos Motl, analyse et confirme. En 2002, les frères Bogdanov déclenchent une tempête dans le monde scientifique en publiant six articles sur l'origine de l'Univers. Des articles parus dans les meilleures revues de physique théorique, notamment la prestigieuse Annals of Physics dont les experts ont conclu que les Bogdanov apportaient des solutions nouvelles aux problèmes de l'origine du temps et de l'espace en dessous de l'échelle de Planck, avant le big bang. Dans les laboratoires, les discussions s'enflamment. Les Bogdanov sont-ils de véritables chercheurs ou bien s'agit-il d'un canular ?
Un expert, ancien professeur de l'Université de Harvard, a analysé en profondeur leurs travaux. Il nous livre ses conclusions dans cet ouvrage : les Bogdanov proposent rien de moins qu'une théorie alternative à la gravité quantique. De même qu'il existe un code génétique à l'origine des êtres vivants, il pourrait ainsi exister un " code mathématique " à l'origine de l'Univers tout entier.

 

Mes autres articles déjà parus dans cette rubrique "au commencement du temps:

https://monblogdereflexions.blogspot.com/2012/03/mes-liens-pour-les-articles-au.html#.XAgcsWhKj4ZMes liens pour les articles: au commencement du temps

 

Mes articles catégorie "les limites de la connaissance.

Les limites de la connaissance 6-8) Conclusion- la cécité empirique.Les limites de la connaissance 6-8) Conclusion la cécité empirique. La "La science nous permettra-t-elle un jour de tout savoir? Ne rêve-t-elle pas d'une formule qui explique tout? N'y aurait-il rien qui entrave sa marche triomphale? Le monde deviendra-t-il transparent à l'intelligence humaine? Tout mystère pourra-il être à jamais dissipé?

Les limites de la connaissance 6-7) Positions et attitudes philosophiques (deuxième partie).

Les limites de la connaissance 6-7) Positions et attitudes philosophiques (première partie).

Les limites de la connaissance 6-6) Premier contact avec les limites.

Les limites de la connaissance 6-5) Réalisme et monde quantique: conséquences philosophiques.

Les limites de la connaissance 6-4) Réalisme et monde quantique Le principe de la mesure

Les limites de la connaissance 6-3) Réalisme et monde quantique:ébauche d'analyse des implications ontologiques. théories à variables cachées, non-séparabilité et le problème de la mesure.

Les limites de la connaissance 6-2) Réalisme et monde quantique éléments de physique quantique

Les limites de la connaissance 6) Réalisme et monde quantique 6-1: introduction

Les limites de la connaissance 5) déterminisme et chaos. deuxième partie: le chaos déterministe

Les limites de la connaissance 5) déterminisme et chaos. Première partie)

Les limites de la connaissance 3) le programme de Hilbert et les indécidables. Partie 2) les indécidables.

Les limites de la connaissance 3) le programme de Hilbert et les indécidables. Partie 1) le programme de Hilbert.

Les limites de la connaissance 2) l'effondrement des fondations, L'empirisme logique

Les limites de la connaissance1) présentation

Les limites de la connaissances. Le chaos quantique

Théorie de Hans et Dicke (Concurrente de la relativité générale) Article pour réfléchir sur une théorie difficile.

 

 

 

liens:

Carlo Rovelli: la naissance de la science       Mécanique quantique relationnelle     

Physique numérique (théorique) univers escriptible par l'information, donc calculable     

formulation hamiltonienne de la gravitation         axiomes de la mécanique quantique    l'information quantique est finie   Le Qubit   le paradoxe de l'information    

chaleur     température   chaleur et température?     les principes de la thermodynamique     

Les concepts fondamentaux de la mécanique quantique       théorie de l'information  Théorème du viriel    équation du viriel     théorie mathématique de la communication     Polytechnique: Introduction à la théorie de l'information   Architecture de Von Neuman    la limite de Shannon  Entropie de Shannon

corrélation    vers une physique de l'information le solipsisme convivial de Hervé Zwirn   


Jakob Bekenstein     Gérard 't Hooft     Léonard Susskind      Cumrun Vafa     Hervé Zwirn   Andrew Strominger      

Jonh Wheeler    Norbert Wiener   Claude Shannon   AlanTuring   Jonh Von Neumann   

BNF- Tous les savoirs du monde     Ludwig Boltzmann    Ernst Mach    Ylia Prigogine

loi de Stefan-Boltzmann   constante de Boltzmann  équation de Boltzmann    Distribution de Boltzmann    Chronologie de la thermodynamique et de la physique statistique    statistique de Maxwell-Boltzmann

 

la connaissance humaine    le développement de la connaissance humaine d'après Saint Thomas      Berkeley: Traité des principes de la connaissance humaine (1/4)     l'Advaïta védanta  Oeuvres complètes de Saint Augustin


https://arxiv.org/  La physique:

Mathématiques:

 

Autres liens: 

La science et la religion se trouvent souvent opposées. Mais sont-elles incompatibles   science et foi s'opposent-elles?  dieu et la science: le débat existe-t-il?  Dieu, le Big Bang et le débat science/foi. Science et foi sont-elles compatibles? La science est-telle vraie?     Hubert Reeves: la science et la religion ne sont pas incompatibles, mais il vaut mieux les séparer    Science et religion n'ont rien à se dire

 

http://www.doublecause.net/index.php?page=physique_de_demain.htm: Vers la physique de demain La physique de l'information

http://www.wikistrike.com/2018/05/notre-univers-est-il-une-simulation-informatique.html:   Notre univers est-il une simulation informatique ?

http://www.internetactu.net/2009/06/03/wolframalpha-une-nouvelle-sorte-de-science-pour-une-nouvelle-sorte-de-moteur-de-recherche/ WolframAlpha : Une nouvelle sorte de science pour une nouvelle sorte de moteur de recherche

https://www.davrous.com/2018/04/20/lia-et-la-fin-du-silicium-introduction-aux-ordinateurs-quantiques/L’IA et la fin du Silicium : introduction aux ordinateurs quantiques

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-mecanique-quantique-conduit-206835La mécanique quantique conduit vers une révolution philosophique par Bernard Dugué (son site)

http://www.globenet.org/transversales/grit/informat.htm: par jean zin, Théorie de l'information et physique. voir le chapitre  Information, biologie et régulation - L'enjeu politique de la théorie de l'information:

https://www.rocq.inria.fr/secret/Nicolas.Sendrier/thinfo.pdf: Introduction à la théorie de l'information Nicolas Sendrier

https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/information-realite-fondamentale-163860: Information, Réalité fondamentale de l’Univers… ? par Vincent Verschoore (son site) 

https://www.amazon.fr/Theory-Applications-Instanton-Calculations/dp/1107155479The Theory and Applications of Instanton Calculationsde Manu Paranjape (Auteur)

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-science: Crise de la culture scientifique, crise de "la science"

https://blogs.mediapart.fr/michel-pinault/blog/010318/crise-de-la-culture-scientifique-crise-de-la-scienceCrise de la culture scientifique, crise de "la science"

http://www.doublecause.net/index.php?page=Carlo_Rovelli.htm: Carlo Rovelli, Et si le temps n'existait pas ? Un peu de science subversive

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

https://laviedesidees.fr/Un-monde-sans-temps-ni-espace.htmlUn monde sans temps ni espace À propos de deux ouvrages de Carlo Rovelli.

http://interlivrehypertexte.over-blog.com/2018/04/le-temps-est-une-emotion-carlo-rovelli-l-ordre-du-temps.htm: le mystère du temps est lié à la nature de notre conscience, le temps est une émotion. Notre cerveau enregistre des changements qui se produisent dans le corps et dans sa perspective, et des sentiments (feelings, voire rasa) émergent de cette mise en mouvement cérébrale. Sentiments qui, à leur tour, propulsent toute une culture (A. Damasio, L'ordre étrange des choses,

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/2-la-gravite-quantique-elaboree-178582 : La gravité quantique élaborée comme une physique de l’information

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/Relations_Mauss.pdf: La mécanique quantique comme théorie essentiellement relationnelle1 Michel Bitbol 

https://arxiv.org/pdf/quant-ph/9609002.pdfRelational Quantum Mechanics Carlo Rovelli

http://opportunisme-cognitif.blogspot.com/2010/06/epistemologie-relationnelle-de-la.html: Épistémologie relationnelle de la physique quantique Kant, nouveau sage tibétain de la physique quantique ? par Hicham-Stéphane Afeissa

https://www.agoravox.fr/actualites/technologies/article/la-bataille-decisive-entre-172128: La «bataille décisive» entre physique quantique et relativité générale a déjà commencé

par Bernard Dugué (son site)

https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00220690/document: RÉFLEXIONS SUR LA PHILOSOPHIE DE BOHR, HEISENBERG ET SCHRÖDINGER A. Shimony

https://fr.wikisource.org/wiki/Les_Principes_de_la_connaissance_humaine/IntroductionGeorge Berkeley Les Principes de la connaissance humaine Traduction par Charles Renouvier

http://www.blog-chaman-esoterisme.com/2018/09/l-incroyable-hypothese-de-rupert-sheldrak-la-resonance-morphique-une-theorie-holistique-de-la-realite.html: l'hypothèse holistique de Rupert Sheldrake, la raisonnance morphique


http://www.neotrouve.com/?p=348: Physique Quantique : entre Science et Conscience
http://guillemant.net/index.phpcate=articles&part=physique_information&page=Un_univers_dinformations.htm: Philippe Guillemant - L’idée selon laquelle notre univers serait un espace-temps composé d’inform
ations a été considérablement popularisée par un film de science fiction : Matrix. La réalité pourrait rejoindre la fiction puisqu’il s’agit là d’une idée qui reçoit de plus en plus d’appuis scientifiques.

http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/09/03/vers-une-physique-de-linformation/: Vers une physique de l'information

http://www.pileface.com/sollers/pdf/Le%20temps.pdf: Le temps, ça n'existe pas : le physicien Carlo Rovelli nous explique pourquoi. "Seule la thermodynamique connaît la direction du temps"

https://www.rocq.inria.fr/secret/Nicolas.Sendrier/thinfo.pdf; École polytechnique Informatique Introduction à la théorie de l'information Nicolas Sendrier 

https://books.openedition.org/cdf/527?lang=fr: Physique quantique

Leçon inaugurale prononcée le jeudi 13 décembre 2001 par Serge Haroche

https://www.miniwebtool.com/log-base-2-calculator/: calcul des logarithmes à base 2

https://www.jp-petit.org/science/smolin/SmolinLivre.pdf: Sur le livre de Lee Smolin rien ne va plus en physique parMichel Mizony juillet 2007


Mes articles catégorie "les limites de la connaissance.

 https://monblogdereflexions.blogspot.com/2013/04/concurrente-de-la-relativite-genarale.html#.W_21uehKj4YThéorie de Hans et Dicke (Concurrente de la relativité générale) Article pour réfléchir sur une théorie difficile

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17 janvier 2019

Article 6) Carlo Rovelli par-delà le visible Mon article 6: l'information

 

Carlo Rovelli par-delà le visible Mon article 6: l'information

J'écris mon blog pour partager ma soif de connaissances, mes réflexions et mes passions et mes lectures. Dans ces articles, je voudrais partager "ma lecture" du livre de Carlo Rovelli "par-delà le visible". Ecrire ce que je retiens de mes lectures me permet de réfléchir à la compréhension que j'en ai. je mets entre guillemets les passages qui me semblent importants ou qui me frappent. Et par dessus tout je fais des recherches sur internet pour compléter ma lecture avec le maximum de liens que souhaite responsables, qui permettent aux lecteurs d'approfondir la connaissance du sujet.   

 

https://libreinfotv.com/2017/03/03/lenergie-libre-pourquoi-en-sommes-nous-rendu-la/

 

Livre de carlo rovelli par-delà le visible http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article673

 

https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/cosmologie-hawking-multivers-buzz-fake-news-70583/?utm_content=futura&utm_medium=push&utm_source=wonderpush&utm_campaign=wonderpush: (Il se produit actuellement, et d'abord dans les médias anglo-saxons, un véritable buzz autour du dernier article scientifique de Stephen Hawking, présenté comme révolutionnaire et fournissant un moyen de tester l'existence d'univers parallèles. La communauté scientifique doit s'étrangler et estimer se retrouver parfois quasiment devant une fake news. Bien que brillant et fort intéressant, l'article en question est en effet à des années-lumière de ces affirmations)

http://www.cnrs.fr/publications/imagesdelaphysique/couv-PDF/IdP2011/06_Rovelli.pdf (La « théorie des boucles » est une théorie quantique pour le champ gravitationnel. Son objectif est de décrire les phénomènes gravitationnels quand leurs effets quantiques ne peuvent pas être négligés)

http://www.doublecause.net/index.php?page=Carlo_Rovelli.htm (Et si le temps n'existait pas par carlo rovelli)

http://www.astrosurf.com/luxorion/temps-nexistepas.htm (Et si le temps n'existait pas?)

http://www.actu-philosophia.com/spip.php?article673 (Carlo Rovelli: Par-delà le visible)

http://www.wearealgerians.com/up/uploads/139910915883722.pdf (rien ne va plus en physique, l'échec de la théorie des cordes préface d'alain connes...Dieu pourrait être ou ne pas être. Ou les dieux. Pourtant, il y a quelque chose qui nous ennoblit dans notre quête du divin. Quelque chose d’humanisant, dans chacun des pas qui mènent les hommes vers la recherche d’une vérité plus profonde. Certains cherchent la transcendance dans la méditation ou la prière...)

https://www.matierevolution.fr/spip.php?article3814 (Comment la physique se prépare à une nouvelle révolution conceptuelle fondamentale?)

https://arxiv.org/abs/physics/0401128 (Ruediger Vaas au-delà de l'espace et du temps:  Une introduction informelle à la géométrie quantique (gravité quantique en boucle), les réseaux de spin, les trous noirs quantiques et le travail d'Abhay Ashtekar, Carlo Rovelli, Lee Smolin et autres.

http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-la-poursuite-de-l-espace-temps-quantique-38387.php  [À la poursuite de l'espace-temps quantique. L'espace et le temps émergeraient de l'intrication quantique de minuscules bribes d'information : telle est l'audacieuse hypothèse explorée par le projet collaboratif It from Qubit (https://arxiv.org/pdf/1306.0545.pdf). Clara Moskowitz]

https://perimeterinstitute.ca/people/research-area/quantum-gravity (liste des chercheurs en gravité quantique)

http://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/physique-gravitation-quantique-boucles-8832/ (La gravitation quantique à boucles)

http://www.ens-lyon.fr/DSM/SDMsite/M2/stages_M2/Gerardin.pdf  (Étude des contraintes de simplicité dans les modèles de mousses de spins)

Site conçu dans le cadre des TPE (Travaux Personnels Encadrés) en classe de Terminale S:

http://gravitations.pagesperso-orange.fr/plan.htm

http://gravitations.pagesperso-orange.fr/boucles.htm (la gravitation quantique à boucles)


https://arxiv.org/abs/1801.01479 (les trous noirs comme condensats de gravité quantique)

 

Comme je l'ai dit dans Dans mon article 1, j'ai interrompu mes articles à propos du  livre de Lee Smolin "La renaissance du temps" au chapitre 14 Je vais d'abord approfondir la question du temps avec la lecture du livre de Carlo Rovelli "par-delà le visible, la réalité du monde physique et la gravité quantique". Dans l'article 1), j'ai sauté directement à la troisième partie:  espace quantique et temps relationnel. Après les rappels historiques passionnants et des explications dont Carlo Rovelli a le secret concernant la relativité et la physique quantique, leurs limites et questionnements et qui ont abouti à ce que Lee Smolin décrit comme la crise de la physique avec son "rien ne va plus en physique", nous abordons ici les mystères de la gravitation quantique dont l'ambition est de dépasser ces problèmes et limites par une nouvelle théorie qui en réalisera peut-être l'unification. Dans l'article 2, nous avons vu que l'espace est un réseau de spins, dont les noeuds représentent les grains élémentaires, et les liens leurs relations de voisinage. L'espace-temps est créé à partir des processus où ces réseaux de spins se transforment les uns en les autres, et ces processus sont exprimés par des sommes de Mousses de spins, où une mousse représente un parcours idéal d'un réseau de spins, c'est à dire un espace-temps granulaire, où les sommets du réseau se combinent et se séparent. Ce pullulement microscopique de quanta à l'origine de l'espace et du temps obéit au calme apparent de la réalité macroscopique qui nous entoure. Chaque centimètre cube d'espace et chaque seconde de temps qui passe sont le résultat de cette mousse dansante de quanta minuscules....

 

Tous mes articles sur "ma lecture du livre de Carlo Rovelli "par-delà le visible:

Carlo Rovelli par-delà le visible mon article 1: Espace quantique et temps relationnel

 

Maintenant, dans l'article 6), poursuivons notre découverte des recherches de Carlo Rovelli  avec le chapitre 12 de son livre "par-delà le visible: Information.


2) L'information.

     2-1) Introduction sur l'information.

Après avoir évoqué les applications concrètes de la gravité quantique avec la description de ce qui est arrivé à l'Univers aux alentours du big bang, les propriétés thermiques des trous noirs et la suppression des infinis, Carlo Rovelli revient à la théorie et examine ce qu'il appelle un véritable fantôme qui va hanter la physique théorique en suscitant enthousiasme et confusion: "l'INFORMATION". Il pense que de nombreux scientifiques soupçonnent que le concept d'information peut être fondamental pour accomplir de nouveaux pas en avant en physique. Quel rapport a t-elle avec la gravité quantique?

Voyons d'abord qu'est-ce que l'information? On en parle en thermodynamique et dans les sciences de la chaleur ou dans les fondements de la mécanique quantique ou dans de nombreux domaines, souvent de manière très imprécise. Dans wikipedia, on trouve: information "L’information est un concept des sciences de la communication. Au sens étymologique, l'information est ce qui donne une forme à l'esprit. Elle vient du verbe latin informare, qui signifie « donner forme à » ou « se former une idée de ». L'information désigne à la fois le message à communiquer et les symboles utilisés pour l'écrire. Elle utilise un code de signes porteurs de sens tels qu'un alphabet de lettres, une base de chiffres2, des idéogrammes ou pictogrammes. [...] c'est ce qui lie notre expérience du monde avec le monde lui même".

Notons que Jérôme Segal retrace dans "le zéro et le un" l'histoire de la notion scientifique d'information   avec "les origines lointaines de la théorie de l’information à la croisée de la statistique, de la physique et des techniques de télécommunication dans les années 1920. Puis il étudie la naissance, il y a cinquante ans, de cette notion marquée par les travaux de Norbert Wiener sur la cybernétique et de Claude E. Shannon sur la théorie mathématique de la communication"

C'est ce texte qui, en 1948, a jeté les bases de notre société connectée, des réseaux omniprésents (Internet, téléphone, satellites, etc...). L’informatique en est alors à ses débuts et Shannon montre l’importance de l’algèbre de Boole dans la conception des circuits électriques. Parmi les travaux précurseurs, il y a eu la machine à calculer de Pascal au XVIIe siècle, le métier à tisser inventé par Jacquard en 1801, le développement par Ada Lovelace du premier programme informatique, résultat de son travail sur un ancêtre de l'ordinateur : la machine analytique de Charles Babbage dans les années 1830. Mais pour passer à l’informatique, il fallait au moins trois ingrédients supplémentaires : 1) un système de codage   symbolique qui remplacera les cartes perforées des machines anciennes, l’électricité puis 2) l’électronique, et sur le plan purement conceptuel, 3) la logique mathématique. Pour le codage symbolique, la base est le système binaire qui permet de représenter n'importe quel nombre, mais aussi les lettres, les couleurs, les niveaux de gris, les fréquences et donc les images, les sons, la musique…L’électronique et les circuits électriques, la deuxième condition nécessaire, émergen dans les années 1930. Ils prennent appui sur le codage zéro-un (1: le courant passe. 0: il ne passe pas). Enfin, troisième condition, il n’y aurait pas eu d’informatique dans les années 1940 sans le développement de la logique mathématique entre la fin du XIXe et les années 1930, et l’article fondateur de Turing en 1936, et les travaux de von Neumann et d’autres après la guerre. La théorie de l’information a connu un développement prodigieux depuis 1948 pour aboutir à l'internet qu'on connait de nos jours.

Pour résumer et simplifier, l'information, c'est une mesure du nombre possible d'alternatives pour quelque chose. Par exemple un dé peut tomber sur 6 faces. S'il est tombé sur une face particulière (la face **), on a une quantité d'information N = 6, car il y avait 6 possibilités. Au lieu du nombre d'alternatives, on utilise le logarithme à base 2 de N appelé S. L'information de Shannon est donc S = log2 où N est le nombre d'alternatives. Donc, l'unité de mesure de l'information, S = 1 correspond à N = 2, car 1 = log2 2. C'est l'alternative minimale, qui comprend seulement deux possibilités. Pour un dé à 6 faces, l'information S = calcul  log6 = 2.584962500721156 (c.à.d log2 6). L'unité de mesure S = 1 est l'information entre seulement deux alternatives et elle est appelée bit (voir wikipedia: dans la théorie de l'information, un bit est la quantité minimale d'information transmise par un message, et constitue à ce titre l'unité de mesure de base de l'information en informatique. La quantité d'information effectivement transmise s'exprime en shannons, et ne peut dépasser la taille du message en bits). A la roulette, quand on sait qu'un numéro rouge est sorti au lieu d'un noir, on a une information de 1 bit. Quand on sait qu'un rouge-pair est sorti, on a 2 bits d'information (qui correspondent à 4 alternatives). Si c'est un rouge-pair-manque, on a 3 bits d'information (qui correspondent à 8 alternatives). En clair, l'information ne mesure pas ce qu'on sait, mais le nombre d'alternatives possibles. L'information qui dit que c'est le numéro 3 qui est sorti à la roulette est N = 37, car il y a 37 numéros. Mais l'information qui dit que, parmi les numéros rouges, c'est le numéro 3 qui est sorti est N = 18, car il y a  18 numéros rouges. Maintenant suivons les explications de C. Rovelli qui nous introduit au phénomène de corrélation"un point clé est que l'information peut-être située quelque part". En résumé, Imaginons que vous avez en main une bille, qui peut être blanche ou noire et que j'ai moi aussi une bille, blanche ou noire. Cela fait en tout 4 (= 2x2) possibilités, deux de chaque côté: blanche-blanche, blanche-noire, noire blanche, noire-noire. Mais si nous sommes certains que les deux billes (qui sont en fait une seule et même bille, apparaissant à deux personnes différentes), sont de la même couleur, parce que nous les avons par exemple tirées d'un sac où toutes les billes sont de la même couleur, ou parce que nous pensons que le réel est tel que nous attribuons cette même couleur aux deux billes (c'est ce que Hervé Zwirn appelle le solipsisme convivial pour la connaissance du réel), alors le nombre total d'alternatives est seulement de deux: blanche-blanche ou noire-noire, même si le nombre d'alternatives est de deux de chaque côté. Dans ce cas, le nombre d'alternatives (2) est plus petit que que le produit (4) du nombre d'alternatives de chaque côté (2x2). Dans ce cas, chacun sait de quelle couleur est la bille de l'autre. On dit que les couleurs des deux billes sont corrélées. L'information de la couleur de "ma bille" vaut aussi pour "ta bille". "Ma bille" a de l'information sur "ta bille". C'est ce qui se passe quand nous communiquons avec notre téléphone. Ce dernier est un objet qui fait en sorte que les sons ne sont pas indépendants pour chaque interlocuteur. Ils sont corrélés, comme la couleur des billes. Shannon, qui travaillait dans une compagnie de téléphone, cherchait un moyen de mesurer ce que pouvait "transporter" une ligne téléphonique. Et la réponse est: elle transporte de l'information, c'est à dire la capacité de distinguer entre des alternatives, la possibilité pour les systèmes physiques de communiquer entre eux. C'est pourquoi la notion d'information est utile et même fondamentale pour comprendre le monde. 


     2-2) Que sont les réseaux d'information?

Refaisons un détour par le matérialisme de Démocrite pour lequel La réalité est fondamentalement composée d’atomes. Le matérialisme de Démocrite s’inscrit dans la continuité des théories des philosophes d’Élée (notamment Parménide et Zénon) en distinguant l’être et le non-être ; mais il ne souscrit pas à la thèse de l’unité et de l’immobilité de l’être. Il propose donc la première physique explicitement corpusculaire, selon laquelle la matière est faite d’une infinité de petits corpuscules. Mais dit C. Rovelli, ne manque t-il pas quelque chose? Platon et Aristote ont pensé qu'en effet il manque quelque chose et l'on mis dans la forme des chosesC'est la doctrine de Platon selon laquelle les conceptsnotions, ou idées abstraites, existent réellement, sont immuables et universels et forment les modèles (archétypes) des choses et formes que nous percevons avec nos organes sensoriels. Ces formes existent donc en soi, dans un monde absolu, ce monde des idées: "Les idées platoniciennes sont indépendantes du monde sensible. En effet, celui-ci ne constitue en vérité qu’un flux incessant qui empêche de fixer la connaissance et les définitions. Platon illustre cette thèse avec l’exemple de la beauté : beaucoup de choses sont belles, mais il ne semble pas possible de remonter à une propriété commune qui les relie [...] La beauté existe donc en elle-même : elle est une essence, une réalité permanente indépendante des choses et des mots, qui ne peut pas être vue, mais seulement pensée par le philosophe. [...] Les idées platoniciennes constituent la vérité authentique. Elles sont la réalité profonde, ou ontologique, de chaque chose, par opposition aux manifestations imparfaites qu’en donnent les sens. Elles sont plus précisément les archétypes dont sont issus les éléments du monde sensible et dans lesquels la multiplicité retrouve l’unité. Ainsi, Platon les caractérise par l’éternelle identité à soi, l’universalité et l’indivisibilité, et il les localise dans un lieu supracéleste que seule l’âme peut apercevoir. De ces propriétés découle un dualisme ontologique : il existe un monde des idées platoniciennes, séparé du monde sensible". Aristote est un peu plus réaliste, mais pour lui non plus, la forme ne se réduit pas à la substance. Dans uns statue, la substance est la pierre dont elle est faite, mais il y a un "en plus". Dans la "définiton" aristotélicienne de l'âme de l'âme, il parle de L’âme-forme qui pourrait être cet "en plus". Cette critique adressée au matérialisme "démocritéen" est encore aujourd'hui une critique majeure du matérialisme. 

Mais la proposition de Démocrite était-elle bien que tout se ramène à des atomes?

En consultant le site philosophie-marseille.com on peut constater que c'est plus complexe et subtil: "Chacun des atomes conserve les attributs fondamentaux de l’Etre de Parménide. Pour Démocrite, l’âme humaine est aussi formée d’atomes, extrêmement subtils, arrondis et lisses, les plus mobiles de tous. Ils flottent dans l’espace et se sentent attirés vers le corps par la pression de sa présence. Démocrite soutient que les sens seuls ne permettent pas de concevoir la vérité. Les sens captent les qualités secondaires et ne nous servent qu’à nous faire une opinion. Les objets, les corps émettent des spectres, des images subtiles composées d’atomes très fins, qui pénètrent à travers les organes des sens et arrivent finalement à l’esprit comme une copie ou une réplique de la chose. Le vide : en fait Démocrite appelle espace le non-êtreL’espace est plus subtil que les atomes qui y circulent. Il est vivant. L’espace permet aux atomes de circuler à travers lui et ils se meuvent par une loi que Démocrite appelle : nécessaire, indispensable, mécanique éternelle, mais qu’il n’explique pas. Les atomes bougent, s’attirent, s’accrochent ou se rejettent par leurs caractéristiques propres, mais aussi pour rechercher l’équilibre final".

C. Rovelli cite aussi Démocrite qui explique que les lettres de l'alphabet, qui ne sont qu'une vingtaine, peuvent se combiner de diverses façon pour produire des comédies, des tragédies ou des poèmes épiques, mais aussi des histoires ridicules. Il y a bien plus que des atomes dans cette idée; il y a quelque chose de signifiant dans la façon dont ils se disposent les une par rapport aux autres. 

Alors, si les atomes sont aussi un alphabet, la façon dont ils se disposent dans un monde où il n'y a que des atomes a t-elle un sens et une signification? Et qui peut lire les phrases écrites dans cet alphabet? Carlo Rovelli donne une réponse qu'il qualifie de subtile: la façon dont les atomes se disposent peut être corrélée à la façon dont d'autres atomes se disposent. Donc, un ensemble d'atomes peut être porteur d'une information (dans le sens d'information telle qu'on vient de la décrire) sur un autre système. Ainsi, en chaque instant et en chaque lieu, la lumière qui parvient à nos yeux transporte de l'information sur les objets dont elle provient tout comme la couleur de la mer donne une information sur la couleur du ciel qui s'y reflète ou comme la cellule possède une information sur le virus qui l'a attaquée. Cette inter-corrélation est généralisée car tout est interconnecté. Le monde ne réduit pas à un réseau d'atomes (Comme on vient de le voir, Démocrite lui-même le pensait-il réellement?) qui se rencontrent, il est un réseau de corrélation entre des ensembles d'atomes, un réseau d'information réciproque entre des systèmes physiques. Pour compléter cette vision, je voudrais évoquer et rajouter ce que j'ai lu dans le site indecise.hypotheses.org, dans l'article Physique quantique et Vedanta : une mise en perspective avec le « réel voilé » de B.d’Espagnat. Ce dernier affirme que "la réalité dans son ensemble est au moins composée de deux «niveaux de réalité» distinctes:
1) la réalité empirique , qui se réfère à l’ensemble des phénomènes accessibles à travers la totalité de l’expérience humaine et

2) la réalité ontologique, ou la réalité en elle-même, «ce qui existe indépendamment de notre existence".

Alors que la physique classique se réfère aux choses en elles-mêmes, sans référence à l’activité humaine elle est implicitement vraie pour tout observateur. Parce qu’elle implique essentiellement l’interaction humaine, la physique quantique n’est pas concernée par la réalité – en-soi – , mais seulement par la réalité empirique . En d’autres mots, la physique quantique ne traite pas des «objets -en- soi » mais des représentations conceptuelles, symboliques ou mathématiques de ces objets.
Cela ne veut pas dire, cependant, que la réalité est purement une construction mentale, mais qu'il y a quelque chose dont l'existence ne dépend pas de la pensée. Donc les lois lois de la physique ne dépendent pas totalement de nous, mais de quelque chose d'autre. Bernard 
D’ Espagnat "situe la réalité ontologique au-delà de la portée de l’enquête scientifique . La science ne peut faire aucune déclaration cognitive de la réalité en en soi parce que son domaine d’enquête est strictement limité à la réalité empirique", ce à quoi je souscris. Et vertu de la non-séparabilité, la réalité -en-soi ne peut pas être séparée en parties distinctes par la pensée, sinon elle serait la réalité empirique. Mais elle n'est selon d'Espagnat pas inconnaissable, mais "voilée", en ce sens qu'elle n'est pas cachée, mais que dont la science peut obtenir un aperçu de la « structure» à travers les grandes lois physiques et mathématiques. C’est ce «quelque chose» vers lequel l’esprit tend constamment avec émerveillement grâce à la science, la spiritualité, et peut-être les arts comme la poésie et la musique , mais qu’il n’atteint jamais complètement. Dans l'article Physique quantique et Védanta  (qui sert de référence à ce commentaire sur D'Espagnat et le réel voilé)SABINE RABOURDIN écrit que la "notion de « coemergence » indique clairement que la conscience et la matière (la réalité empirique) sont des aspects non séparés, ou les manifestations, d’une seule et même réalité. Les vues de d’Espagnat offrent un moyen intéressant d’intégrer la conscience dans un cadre philosophique qui prenne en compte les problèmes fondamentaux liés à la «réalité» en physique quantique.

 Shannon se doutait-il que son idée de compter les alternatives et sa théorie de l'information  pouvaient conduire à cette vision de l'information comme interconnexion du monde puis comme connaissance du réel?



podcastscience.fm: tombe de Boltzmann à Vienne


     2-3) Ludwig Boltzmann et la 
chaleur

Continuons avec Carlo Rovelli ...  Maintenant on sait que le réseau d'information existe... comment l'utiliser pour décrire le monde?

Rovelli propose de partir d'un aspect du monde bien compris depuis la fin du XIXè siècle la chaleur. C'est le physicien autrichien Ludwig Boltzmann qui l'a compris le premier. "Il est considéré comme le père de la physique statistique et un fervent défenseur de l’existence des atomes. Validant l’hypothèse de Démocrite selon laquelle « la matière peut être considérée comme un ensemble d'entités indivisibles », Boltzmann, à l'aide de son équation cinétique dite « de Boltzmann », a théorisé de nombreuses équations de mécanique des fluides et de théorie cinétique des gaz. Bien que n'ayant pas utilisé le concept d'information, son travail peut être lu dans ce sens.  Il est aussi considéré comme le père de la mécanique quantique (historique- quelques dates) :Futura-sciences.com explique "Les travaux de Boltzmann, décriés par beaucoup de ses contemporains qui ne croyaient pas à l'existence des atomes, ont permis à Planck et Einstein de découvrir la quantification de l'énergie et du rayonnement avec le problème du corps noir. Bien que reposant sur des bases mathématiques problématiques (par exemple avec l'hypothèse d'ergodicité), la mécanique statistique de Boltzmann et de Gibbs s'est finalement largement imposée au début du XXe siècle. Une version quantique en a été donnée dans les années 1930 par von Neumann et LandauIls ont introduit l'opérateur densité, ce qui a conduit à la physique statistique quantique

Donc, la question de départ à laquelle a répondu Boltzmann est: qu'est-ce que la chaleur? Que signifie le fait qu'une chose est chaude? Et pourquoi une tasse d'un liquide bouillant se refroidit-il au lieu de se réchauffer? On sait la chaleur est le mouvement microscopique et fortuit des molécules. Quand le liquide est plus chaud, les molécules s'agitent plus vite. Wikipedia nous dit que L'énergie thermique "est l'énergie cinétique d'agitation microscopique d'un objet, qui est due à une agitation désordonnée de ses molécules et de ses atomes". Oui, mais pourquoi le liquide se refroidit-il au contact de l'air? Boltzmann hasardé une réponse qui était très osée à son époque où l'atomisme n'était pas admis par des penseurs comme Mach. C'est parce que le nombre d'états possibles des molécules qui correspondent au liquide chaud et à l'air froid est supérieur au nombre de ceux qui correspondent au liquide froid et à de l'air un peu plus réchauffé. Si on traduit en termes d'information de Shannon, c'est parce que l'information contenue dans le liquide froid et dans l'air plus chaud est inférieure à celle contenue dans le liquide chaud et dans l'air plus froid (nombre de molécules équivaut à information). Et comme l'information n'augmente jamais seule, le liquide chaud ne peut pas se réchauffer, mais seulement refroidir. 

En fait, les molécules dans une masse donnée de liquide sont innombrables. La mole est la quantité de matière d'un système contenant autant d'entités élémentaires qu'il y a d'atomes dans 12 grammes de carbone 12Une mole d’atomes contient environ 6,022 140 40 ×1023 atomes. Ce nombre est immensément grand et nous ne connaissons jamais leur mouvement précis. Il nous manque de l'information. Mais celle-ci peut se calculer, et c'est ce qu'a fait Boltzmann, il a calculé combien d'états différents les molécules de liquide chaud peuvent prendre. C'est la statistique de Maxwell-BoltzmannOn se donne un système de N particules pouvant prendre les différents états d'énergie discrets Ei 

Si le liquide se refroidit, un peu de son énergie est transmise à l'air. Les molécules s'agitent plus lentement, et celles de l'air plus rapidement. Et si on calcule l'information manquante, on trouve qu'elle a augmenté. Si c'était le contraire qui s'était produit (le liquide se réchauffant en absorbant de l'air plus froid), alors l'information, c'est à dire le nombre d'alternatives possibles, ici le nombre de façon dont les molécules de liquide et d'air s'agitent à des températures données, aurait augmenté. Et ce que nous ne savons pas nous ne le savons pas, l'information ne peut pas augmenter toute seule et le liquide ne peut pas se réchauffer de lui-même au contact de l'air plus froid. En consultant wikipedia.org, on trouve pour le mot entropie: "En physique, l'entropie (thermodynamique) est une grandeur thermodynamique associée à un système de particules; En théorie de l'information, l'entropie quantifie le manque d'information : l'entropie de Shannon, est exprimée sous une autre forme par Ludwig Boltzmann en thermodynamique ; et en écologie, l'entropie de Shannon est utilisée comme mesure de la biodiversité à travers l'indice de Shannon". C'est ce manque d'information que Boltzmann avait pressenti en comprenant ce qu'est la chaleur et pourquoi une tasse d'un liquide chaud laissé seul ne peut que se refroidir au lieu de s'échauffer. Mais il n'a pas été pris au sérieux et il s'est suicidé (Après une tentative de suicide à Leipzig en 1901, il se pend lors de vacances familiales à Duino près de Trieste le 5 septembre 1906, à l'âge de 62 ans. Outre ses troubles de santé, il souffrait fréquemment de dépression en raison des oppositions les plus vives qu'il rencontra (dont celle de Wilhelm Ostwald)surtout dans le monde germanique, en tant que partisan déclaré de l’atomisme, pour lequel il a lutté jusqu’à la fin et qu'il considéra comme la meilleure description qui puisse être donnée, à ce moment, des phénomènes). Aujourd'hui, il est considéré comme un des plus grands génies de la physique auquel on a donné le nom d'une médaille. Sur sa tombe est écrite la formule S= k log W, qui est la même que la formule de Boltzmann, c'est à dire l'entropie statistique, en fonction du nombre W d’états microscopiques, ou nombre de configurations, définissant l’état d'équilibre d'un système donné au niveau macroscopique. L'entropie exprime l'information manquante S comme le logarithme du nombre d'alternatives W, qui est l'idée clé de Shannon et dont Boltzmann s'est aperçu que cette quantité S coincide exactement avec l'entropie introduite en 1865 par Rudolf Clausius en thermodynamique (dans le cadre du deuxième principe de la thermodynamique, d'après les travaux de Sadi Carnot. Clausius a montré que le rapport Q/T (où Q est la quantité de chaleur reçue par un système thermodynamique et T sa température thermodynamique) est inférieur ou égal à la variation d'une fonction d’état qu'il a appelée entropie, notée S, et dont l'unité est le joule par kelvin (J/K).


     2-4) Information et quantique. 

 

 

 


Il faut retenir du paragraphe précédent que l'entropie est l'information manquante c'est à dire l'information avec le signe -. Si on se réfère à une analyse de Jean Zin dans L'entropie, l'énergie et l'information au chapitre "L'entropie est une probabilité statistique (égalisation des températures)", on peut lire: "[...] pour expliquer l'entropie il faut donc faire intervenir une perte d'information à chaque collision ou interaction, un oubli des conditions initiales (ou pour suivre le Prigogine de 1962, le fait qu'il y a des composantes négligeables, au regard des composantes principales, dont l'in fluence est donc perdue. C'est un effet de seuil semble-t-il). Le retour à l'équilibre thermodynamique, est une loi probabiliste et non pas mécanique, passage du déséquilibre à l'équilibre résultant de l'interaction d'un grand nombre de particules ou du relâchement d'une contrainte (causalité négative)". Et plus loin; il dit: "L'information c'est le contraire de l'entropie". L'entropie totale ne peut qu'augmenter, à cause du fait que l'information ne peut que diminuer. On a vu précédemment que l'entropie vaut Klog W où W  est le nombre de configurationsdéfinissant l’état d'équilibre d'un système donné au niveau macroscopique. C'est le volume de l'espace des phases. Concrètement, dans l'exemple d'un gaz constitué de N particules, l'espace des phases sera à 6N = 2M dimensions. On aura 3N coordonnées de position et 3N coordonnées de quantité de mouvement kest la constante de Boltzmann, qui transforme l'unité de mesure de l'information; le bit, en unité de mesure de l'entropie, le joule/kelvin. 

Boltzmann en serait certainement surpris, mais on constate que les physiciens acceptent tout à fait aujourd'hui que l'information puisse être utilisée comme instrument conceptuel pour faire le lumière sur le monde sur la base des "sciences de la chaleur" comme la thermodynamique et de plus en plus  de théoriciens pensent que le concept d'information peut aider à comprendre les aspects de la mécanique quantique qui demeurent mystérieux. Une des idées clés est que l'information est finie et se produit par quanta, les qubits. On représente le qubit par une sphère de Bloch. Selon la mécanique classique, le nombre de résultats alternatifs que l'on peut obtenir en mesurant un système physique est infini dans une région finie de l'espace des phases (espace infiniment divisible). Mais en réalité, ce nombre est fini car quantifié. La mécanique quantique peut donc être vue comme la découverte que l'information, par nature, est toujours finie.

La structure de la mécanique quantique peut être vue en termes d'information. Qu'est-ce que cela signifie selon Carlo Rovelli? Un système physique se manifeste toujours en interagissant avec un autre et sa description se fait donc par rapport à l'autre système avec lequel il interagit. Toute description de l'état d'un système physique est donc toujours une description de l'information qu'un système physique a d'un autre, c'est à dire de la corrélation entre les systèmes comme on l'a vu au chapitre 2-3). la description d'un système devient alors une façon résumer toutes les interactions passées avec ce système et d'essayer de les organiser de façon à pouvoir (peut-être) prédire l'effet d'interactions futures. On peut alors voir la mécanique quantique, sa structure formelle et ses axiomes sous une nouvelle forme qui peut être déduite de deux postulats simples:

     1) L'information importante dans tout système physique est finie. 

     2) On peut toujours obtenir une nouvelle information sur un système physique. 

"Information importante" signifie celle que nous avons sur un système donné comme conséquence de nos interactions passées avec lui, information qui nous permet de prévoir quel sera l'effet, sur nous de future interactions avec le système. 

[C. Rovelli nous indique qu'on peut trouver une discussion détaillée de ces deux postulats dans "Relational quantum mechanics" soit en .pdf: https://arxiv.org/pdf/quant-ph/9609002.pdf. Et dans wikipedia, on trouve "La mécanique quantique relationnelle ( MQR ) est une interprétation de la mécanique quantique qui considère que l'état d'un système quantique dépend de l'observateur, c'est-à-dire que l'état est la relation entre l'observateur et le système. Cette interprétation a été définie pour la première fois par Carlo Rovelli dans une pré - impression de 1994 et a depuis été développée par un certain nombre de théoriciens. Il s’inspire de l’idée clé de la relativité restreinte , selon laquelle les détails d’une observation dépendent du référentielde l’observateur, et utilise certaines idées de Wheeler sur les informations quantiques . Le contenu physique de la théorie ne concerne pas les objets eux-mêmes, mais les relations entre eux. Comme le dit Rovelli: " La mécanique quantique est une théorie sur la description physique des systèmes physiques par rapport à d'autres systèmes, et c'est une description complète du monde " L'idée essentielle derrière RQM est que différents observateurs peuvent donner différents comptes rendus de la même série d'événements: par exemple, pour un observateur à un moment donné, un système peut être dans un seul état propre "effondré" , tandis que pour un autre observateur en même temps, il peut sembler être dans une superposition de deux ou plusieurs états. Par conséquent, si la mécanique quantique doit être une théorie complète, RQM soutient que la notion d '"état" ne décrit pas le système observé, mais la relation ou corrélation entre le système et son ou ses observateurs. Le vecteur d'état de la mécanique quantique conventionnelle devient une description de la corrélation de certains degrés de libertédans l'observateur, par rapport au système observé. Cependant, RQM soutient que cela s'applique à tous les objets physiques, qu'ils soient conscients ou macroscopiques (tous les systèmes sont des systèmes quantiques).]

Le premier postulat caractérise la granularité de la mécanique quantique qui touche aussi l'espace ou les dans les représentations spatio-temporelles. C'est le fait qu'il existe un nombre limité donc non infini, de possibilités, le quantum étant la plus petite mesure indivisible, que ce soit celle de l'énergie, de la quantité de mouvement... 

Le deuxième postulat caractérise l'indétermination, le fait qu'il y ait toujours quelque chose d'imprévisible, ce qui permet une nouvelle information. Cette imprévisibilité qui gênait Einstein explique sans doute le pourquoi des théories à variables cachées. La réduction du paquet d'onde" d'onde peut être vue et lue à partir de postulat 2). Quand on acquiert une nouvelle information sur un système, comme l'information totale ne peut croître indéfiniment en vertu du 1er postulat, il s'ensuit qu'une partie de l'information précédente doit devenir négligeable et donc elle ne doit plus avoir d'effet sur les prédictions futures. C'est pourquoi, quand on on interagit avec un système, non seulement on acquiert quelque chose (de l'information), mais en même temps on "efface" une partie de l'information du système. Dans blogs.mediapart.fr on lit: "La réduction du paquet d'onde [...] est un concept selon lequel, après une mesure, un système physique, par exemple une particule, voit son état entièrement réduit à celui qui a été mesuré. Auparavant, cet état était défini par l'équation dite de Schrödinger qui ne permet de le représenter que de façon probabiliste. Ainsi la particule ne peut se voir assigner avant mesure une position précise dans l'espace et le temps [...] Existe-t-il une réalité objective, autrement dit définie en dehors de toute observation? [...] la théorie suggère que ce que nous considérons comme la "réalité" possède une infinité théorique d'états quand elle n'est pas "observée", plus exactement perturbée par une mesure. Par contre la mesure provoque une réduction de l'équation de Schrödinger, qualifiée de décohérence quantique. Elle permet alors de la situer dans le temps et dans l'espace". Ce concept de réduction du paquet d'onde implique de nombreuses difficultés sur le plan logique et épistémologique. La lecture en termes d'information que propose C. Rovelli donnera t-elle des percées pour comprendre et lire de façon nouvelle les mystères de la mécanique quantique et son conflit avec la relativité?  Allons donc plus loin avec lui.

plus.maths.org/content/it-bit

Il attire notre attention sur le fait que le premier, ou un des premiers "à saisir que la notion d'information est fondamentale pour comprendre la réalité quantique a été "Jonh Wheeler".

Il est considéré comme le père de la gravitation quantique. Voir le site:   chaours.rv.pagesperso-orange.fr "La première tentative de quantification de la géométrie a été faite sur la base des travaux [...] de Charles Misner [...] en1962. [...] il cherchait à trouver une formulation hamiltonienne de la gravitation : la physique quantique offre en effet un formalisme très efficace pour quantifier toute relation exprimée sous une forme hamiltonienne. Les physiciens Jonh Wheeler et Bryce DeWitt cherchèrent à quantifier cette formule mais ils échouèrent. L'équation dite de Wheeler-De Witt a cependant ouvert la voie. De nombreux chercheurs ont tenté par la suite de la formuler sous une forme permettant de l'exploiter". Cela a ouvert la porte à  la gravitation quantique à boucles et à la cosmologie quantiqueWheeler a forgé le concept "it from bit" mis en exergue ci-dessous et que nous allons examiner maintenant.

Pour le site plus.maths.org,"Le concept "it from bit" de Wheeler implique que la physique, en particulier la physique quantique, ne concerne pas vraiment la réalité, mais simplement notre meilleure description de ce que nous observons. Il n'y a pas de "monde quantique", juste la meilleure description que nous puissions avoir de la façon dont les choses nous apparaîtront. Comme le disait Niels Bohr , l'un des fondateurs de la théorie quantique, "il est faux de penser que la tâche de la physique est de déterminer la nature de la nature. La physique concerne ce que nous pouvons dire de la nature".

Traduit à la lettre, cela veut dire: "tout vient du bit", c'est à dire de l'unité d'information, le choix (alternative minimale) entre un oui et un non. Le sens est donc: TOUT EST INFORMATION. Avant de revenir à ce qu'en dit Rovelli  continuons, toujours avec le site plus.maths.org où Anton Zeilinger explique: "Mon interprétation [de" tout ça "] est que, pour définir la réalité, il faut prendre en compte le rôle de l'information: principalement le fait que quoi que nous fassions en science repose sur des informations que nous recevons par quelque moyen que ce soit Mais pouvons-nous aller plus loin? Peut-on dire que la réalité est une information, qu’elles sont une seule et même chose? Zeilinger ne pense pas: "Non, nous avons besoin des deux concepts. Mais la distinction entre les deux est très difficile sur une base rigoureuse, et peut-être que cela nous dit quelque chose." Au lieu de cela, nous devons penser ensemble à la réalité et à l’information, l’une influençant l’autre, les deux restant cohérents l’un avec l’autre. La réponse sera peut-être dans la lignée de la perspicacité d'Einstein qui a montré qu'il était impossible de distinguer l'espace entre le temps et l'espace, mais plutôt d'un concept plus vaste: l'espace-temps.  Peut-être dit Zeilinger, "nous avons peut-être besoin d'un nouveau concept qui englobe à la fois la réalité et l'information, plutôt que de nous concentrer sur leur distinction"Une conséquence évidente de "tout cela" est l’importance de l’observateur: la réalité en exige un. Toujours selon zeilinger, Wheeler était très radical, "Il parle de l' univers participatif , où l'observateur n'est pas seulement passif, mais dans certaines situations, l'observateur rend la réalité réelle." En effet, avant d'observer une particule, elle est dans un état de superposition quantiquese trouvant simultanément à différents endroits. Mais lorsque nous effectuons une mesure, nous ne la retrouvons plus qu'à un seul endroit. La physique quantique ne décrit pas la réalité telle qu'elle est, mais telle qu'elle est perçue par un observateur. Il ne peut tout simplement pas répondre à des questions telles que "que faisait la particule alors qu'aucune observation n'était faite?" (voir que signifie l'équation de Shrödinger?). Mais Wheeler est allé plus loin et ne s'est pas contenté de dire "nous ne pouvons décrire la réalité que par nos observations". "Il aurait dit qu'il n'y a pas de réalité au-delà de ce que l'on peut au moins observer. Je ne sais pas si c'est vrai ou pas, mais j'aime la radicalité de cette approche."  Cette idée rejoint celle du philosophe Georges Berkeley dont la philosophie peut se résumer dans la formule de la doctrine immatérialiste  esse est percipi aut percipere (« être c'est être perçu ou percevoir » (Principes de laconnaissance humaine). Zeilinger pense plutôt que Wheeler croyait qu'une analyse minutieuse de ce qu'est une information et de sa signification peut nous apprendre à connaître la réalité. Tout comme Rovelli  qui pense que cette notion est fondamentale.

Continuons avec C. Rovelli en examinant comment l'information apparaît dans la gravité quantique. Dans mon article 1) Espace quantique et temps relationnel ("ma lecture" du livre de Carlo Rovelli par-delà le visible), on a vu au chapitre 3-3) que Carlo Rovelli nous dit qu'en gravité quantique à boucles, "l'aire d'une surface quelconque" .. "est déterminée par les spins des boucles qui coupent cette surface". Ce sont des quantités discrètes, quantifiées, et chacun d'eux contribue à l'aire. Et il continue: "Et donc, si je connais l'aire de de la surface, mais que je ne sais pas comment sont distribués ses quanta d'aire, j'ai de l'information manquante sur la surface". C'est une des façons de calculer la chaleur des trous noirs

Rappel (source wikipedia): "La thermodynamique des trous noirs est la branche de l'étude des trous noirs qui s'est développée à la suite de la découverte d'une analogie profonde entre certaines propriétés des trous noirs et les lois de la thermodynamique au début des années 1970. Cette analogie est ensuite devenue pertinente grâce à la découverte par Stephen Hawking du phénomène d'évaporation des trous noirs (1975), démontrant qu'un trou noir n'est pas un objet complètement sombre, mais émet un très faible rayonnement thermique [...] Ces objets sont décrits par seulement trois paramètres (voir Théorème de calvitie): la masse M, la charge électrique Q et le moment cinétique L. le paramètre pertinent décrivant la structure d'un trou noir n'est pas son rayon, mais sa surface (c'est-à-dire la surface de l'horizon des évènements).

Les quanta d'aire d'un trou noir enfermé dans une surface sont l’aire d’une petite surface, voir gravité quantique (encadré 2): A=8 πγhG(/c3)(√j(j+1). Ils peuvent présenter N différentes distributions possibles. C'est une situation comparable à la thermodynamique où la loi de distribution de vitesses des particules d'un gaz obéit à la loi de distribution de Maxwell qui quantifie la répartition statistique des vitesses des particules dans un gaz homogène à l'équilibre thermodynamique. Or nous avons vu en 2-3) que Si le liquide se refroidit, un peu de son énergie est transmise à l'air. Les molécules s'agitent plus lentement, et celles de l'air plus rapidement. Et si on calcule l'information manquante, on trouve qu'elle a augmenté. Donc pour un trou noir, où l'équivalent des particules sont les quanta d'aire, cela signifie qu'on peut lui associer une quantité d'information manquante, donc de l'entropie comme le précise le site webinet.cafe-sciences.org: "[...] entropie, manque d’information et désordre d’un système, sont trois façons de désigner la même chose".

La quantité d'information ainsi associée au trou noir dépend directement de son aire A. Plus cette aire A est plus importante, plus l'information manquante est importante. 

Mais.que se passe-t-il quand on tombe dans un trou noir? "Un trou noir, c’est une région de l’espace de laquelle rien ne peut s’échapper, pas même la lumière". Donc quand de l'information rentre dans un trou noir, elle n'est pas récupérable pour quelqu'un à l'extérieur. Or, une propriété fondamentale de toute la physique microscopique est que si on connait exactement l’état présent d’un système, on peut en principe reconstituer son passé. L'information ne disparaît pas, elle est conservée. On constate donc que ce principe de conservation de l’information est incompatible avec les trous noirs! Mais on a vu dans l'article 4 de mon blog..chapitre 3-2 .la chaleur des trous noirs et la physique quantique qu'une application des boucles concerne une découverte de Stephen HawkingIl a théorisé en 1975 que les trous noirs se comportent comme des corps chauds ayant une certaine température. Ils peuvent émettre des radiations, un phénomène appelé "rayonnement de Hawking" ou "radiations de Hawking". Mais qui dit rayonnement dit perte d’énergie et il devenait alors possible que les trous noirs s’évaporent avec le temps. Mais là se cache un grave problème associé à la notion d’information qui, selon qui est connu aujourd’hui de la nature quantique de l’Univers, ne se perd pas. Dans le modèle "pré-Hawking", l’information (sous forme de rayonnement ou de quoi que ce soit) qui arrivait à l’horizon du trou noir s’y retrouvait enfermée pour l’éternité, mais n’était pas perdue pour autant : elle existait toujours sous une forme ou sous une autre à l’intérieur du trou noir. Mais s’il y a évaporation, cela signifie que l’information finira par disparaître avec la disparition du trou noir. Or, l’un des piliers de la physique quantique est que l’information ne disparaît pas. L'existence du rayonnement Hawking pose donc un redoutable problème connu sous le non de paradoxe de l’information qui n'est pas encore résolu. 


C'est Jacob Bekenstein qui, le premier a suspecté que l'information perdue peut apparaître, vue de l'extérieur, comme une entropie associée à l'aire du trou noir. Il est le premier à suggérer que les trous noirs ont une entropie et une température, il est donc le précurseur de la thermodynamique des trous noirs. Il a également abordé divers aspects des liens entre gravitation et information. Mais cette idée d'entropie des trous noirs fut l'occasion d'une controverse avec Stephen Hawking .Le site scholarpedia.org explique que "l'entropie de trou noir est la quantité d' entropie qui doit être affectée à un trou noir pour qu'il soit conforme aux lois de la thermodynamique telles qu'elles sont interprétées par des observateurs extérieurs à ce trou noir . Cela est particulièrement vrai pour les première et deuxième lois. L'entropie du trou noir est un concept à racine géométrique mais avec de nombreuses conséquences physiques. Il associe des notions de gravitation, de thermodynamique et de théorie quantique et est donc considéré comme une fenêtre sur le monde encore largement caché de la gravité quantique.
La controverse a commencé en 1970, alors que Stephen Hawking est un jeune professeur de physique théorique à l'université de Princeton. Dans le même département, Jacob Bekenstein, alors en doctorat en physique théorique, travaille lui aussi sur les trous noirs. De ses travaux résultera un conflit qui l’opposera à S. Hawking, jusqu’à que ce dernier reconnaisse non seulement son erreur, mais confirme également l’hypothèse de Bekenstein, révolutionnant aux passages la compréhension théorique de ces objets célestes. On parle maintenant de l'entropie de Bekenstein-Hawking
Mais la situation n'est pas très claire, car on a vu que les trous noirs émettent une radiation thermique de Hawking, deviennent plus petits et finissent par s'évaporer jusqu'à disparaître en posant donc le redoutable problème connu sous le non de paradoxe de l’information qui n'est pas encore résolu. 

Voir dans l'article de futura-sciences.com - Trou noir et paradoxe de l'information, le dernier article posthume de Hawking apporte-t-il la solution ?Ce paradoxe de l'information a été vu sous une nouvelle lumière au cours des années 1990, lorsque les physiciens Cumrun Vafa et Andrew Strominger ont montré que l'on pouvait expliquer la formule de Hawking-Bekenstein pour l'entropie de certains trous noirs, bien particuliers, dans le cadre de la théorie des cordes. Ces trous noirs étaient décrits par d'autres quantités conservées que sont la masse, le moment cinétique et la charge électrique. Ces quantités pouvaient coder un grand nombre d'informations. Les trous noirs supersymétriques extrêmes, comme on les appelle, avaient donc une sorte de mémoire cachée que l'on pouvait facilement mettre en évidence. Surtout, dans le cadre des derniers développements de la théorie des cordes au cours des années 1990, sa seconde révolution, l'évaporation complète de ces trous noirs exotiques devait, cette fois-ci, assurer la conservation quantique de l'information, selon la conjecture holographique du physicien argentin Maldacena [...] comme Hawking l'avait avancé initialement avant de changer d'avis suite à la seconde révolution des cordes, on pouvait aussi admettre que la mécanique quantique était en fait réfutée et qu'il fallait aller au-delà de ces équations, probablement vers une version non-linéaire de l'équation de Schrödinger. Une possibilité qui aurait sans doute été accueillie avec empressement par Einstein lui-même, puisque c'est ce qu'il prévoyait à la fin de sa vie".                                               Nota sur Curum Vafa: Ses contributions à la théorie des cordes incluent la théorie F - une des théories des cordes -, de nombreux articles sur la théorie des cordes topologique, ainsi qu'un article célèbre en collaboration avec Andrew Strominger sur l'origine microscopique de l'entropie des trous noirs.

/blogs.futura-sciences.com -le principe holographique

C. Rovelli nous dit que les physiciens se divisent sur la question: où est passée l'information tombée dans le trou noir, alors que ses dimensions s'amenuisent?  Bekenstein, qui a eu le premier l'intuition que les trous noirs devaient avoir des propriétés thermiques, a supposé l'existence d'un principe selon lequel "dans une région quelconque entourée par une surface d'aire A; il est impossible de découvrir un système qui ait une information manquante supérieure à celle d'un trou noir de même surface". On retrouve des explications détaillées à propos des trous noirs et du paradoxe de l'information dans le site futura-sciences.com où il est rappelé que "Jakob Bekenstein d'abord, puis Hawking ensuite ont montré que la surface de l'horizon des évènements d'un trou noir était effectivement une mesure de l'entropie associée à la perte d'information". Et selon Bekenstein, la surface de l'horizon des événements permet donc d'associer une entropie à un trou noir. Pour Gérard 't Hooft et Léonard Susskind, cela voulait dire que l'information perdue concernant un objet en 3D tombant dans un trou noir était caractérisée par un objet en 2D, à savoir la surface de l'horizon de ce trou noir. On peut le reformuler par: "la combinaison des lois de la mécanique quantique et de la relativité générale conduit à penser que l'information physique concernant une portion en 3D de l'espace se retrouve codée sur une frontière en 2D de cette espace. Cela évoque bien un hologramme en 2D qui contient toute l'information nécessaire pour reconstruire une image d'un objet en 3D". Ils "baptisèrent cette conjecture le principe holographique". Aujourd'hui, certains physiciens supposent qu'il peut s'agir d'une loi universelle. Son nom métaphorique vient de l'analogie avec l'holographie. Susskind le résume ainsi : «La quantité maximale d'informations contenues dans un volume d'espace ne peut être plus importante que celle qui est emmagasinée à la surface de ce volume, où une quantité élémentaire ou « bit » d'informations occupe un quart de la surface dite de Planck.» On retrouve bien l'idée que Rovelli a attribué à Bekenstein au début de ce paragraphe. Et Rovelli continue "en réalité, personne n'a bien compris ce qu'est ce principe holographique..." En gravité quantique, ce sont des processus qui sont décrits c'est à dire des régions d'espace-temps. Donc, ce dont on parle, c'est le calcul de la probabilité de ce qui se trouve sur le bord, mais on en peut jamais décrire ce qui se passe exactement à l'intérieur. Il semble, ce que répète C Rovelli, que la réalité refuse la description complète de ce qui se passe à l'intérieur. Il est question de la relation entre les systèmes et de l'information qu'ils ont les uns sur les autres  C'est cette information que les système s'échangent au bord (sur la surface) entre un processus et un autre. De fait, on a toujours des corrélations entre des systèmes au-delà du bord, c'est à dire une situation "statistique". Cela amène Carlo Rovelli à envisager qu'à la base de notre compréhension du monde, outre la relativité générale et la mécanique quantique, il faut inclure la théorie de la chaleur, c'est à dire la mécanique statistique et la thermodynamique, donc la théorie de l'information. Mais la thermodynamique de la relativité générale, c'est à dire la mécanique des quanta d'espace (au lieu de celle des particules), n'en n'est qu'à ces premiers balbutiements avec par exemple la gravité quantique à boucles.

La gravité entropique, hypothèse proposée par Erik Verlinde en 2009 et selon laquelle la gravitation ne serait pas une force fondamentale mais une force entropique, combine le principe holographique avec l'approche thermodynamique de la gravitation

L’UNIVERS HOLOGRAPHIQUE (3) : DE L’ENTROPIE À L’HYPOTHÈSE HOLOGRAPHIQUE

 

3) Le temps thermique.

     3-1) introduction. C'est cette thermodynamique de la relativité générale, la mécanique des quanta d'espace qui sera l'objet de cette dernière idée physique de Carlo Rovelli et de son livre "par-delà le visible": le temps thermique. 

DanCarlo Rovelli, par-delà le visible Mon article 2, nous avons vu que ce dernier va même plus loin que dans son livre "Et si le temps n'existait pas?" en affirmant "le temps n'existe pas". On peut lire dans le site 2012un-nouveau-paradigme.com «On constate que le temps disparaît de l’équation Wheeler-DeWitt », explique Carlo Rovelli, physicien à l’Université de la Méditerranée de Marseille. « C’est un problème qui laisse perplexes de nombreux théoriciens. Ils se peut que la meilleure façon de penser à la réalité quantique soit en abandonnant la notion du temps car la description fondamentale de l’univers doit être intemporelle.» Donc, dit C. Rovelli, il vaut mieux oublier complètement cette notion, le temps ne joue aucun rôle fondamental. Dans la physique, des notions quotidiennes ne joue plus aucun rôle dans les équations fondamentales et disparaissent dans la théorie. C'est le cas de "haut" et bas", "chaud" et "froid". On ne sait pas ce que c'est, mais le bas indique simplement la direction dont la gravité nous attire vers une grosse masse. De même il n'y a pas de choses "chaudes" ou "froides" au niveau microscopique, mais dès que nous décrivons un très grand nombre de constituants (par exemple des molécules), en termes de valeurs moyennes, alors apparaît la notion de chaud (un corps est plus chaud qu'un autre si la valeurs moyenne des vitesses de ses molécules est plus élevé). Il doit se passer quelque chose de semblable pour le temps. Si cette notion ne joue aucun rôle au niveau élémentaire (des quanta d'espace), elle joue un rôle significatif dans la vie de tous les jours, tout comme le "chaud" ou le "haut". 

C'est la notion de "temps thermique" qui offre une réponse à la question que signifie "du temps a passé" alors que le temps ne fait pas partie de la description fondamentale du monde: l'origine du temps est semblable à celle de la température pour laquelle on établit des moyennes de multiples variables microscopiques. Il y a un lien profond (que personne n'a jamais bien compris) entre température et temps. Tous les phénomènes que nous lions à l'écoulement du temps impliquent la température. Ce qui caractérise le temps, c'est son irréversibilité, il va en avant, vers le futur, et non en arrière. Lorsque la chaleur n'entre pas en jeu, les phénomènes qualifiés de "mécaniques", sont toujours réversibles. Si  on les filme et qu'on passe le film à l'envers, les deux films sont réalistes. C'est le cas d'un pendule ou d'un caillou jeté en l'air; qui monte puis redescend Cette séquence est réversible. Par contre on n'a jamais vu un caillou qui jaillit tout seul de la terre. Et quand le caillou qui est descendu arrive à terre, il s'arrête. Que se passe t-il alors. Le mouvement est stoppé; mais l'énergie cinétique du caillou est transformée en chaleur à ce moment précis. Et c'est un phénomène irréversible. Il distingue le film normal du film inversé, le passé du futur. En dernière analyse c'est toujours la chaleur qui distingue le passé du futur. 

C'est le phénomène d'irréversibilité qui fait qu'un objet qui brûle se transforme en fumée, ou que l'eau chaude refroidit mais ne peut se réchauffer sans apport extérieur de chaleur, mais que l'inverse n'est pas possible. C'est aussi pourquoi nous vieillissons ou que les objets matériels vieillissent et s'usent avec le temps, ils nous produisent de la chaleur dans les frottements. C'est le cas pour tous les phénomènes dans notre Univers. Toutes les fois que se produit un phénomène qui garantit l'écoulement du temps, il y a production de chaleur. "Et la chaleur, c'est faire des moyennes sur de nombreuses variables selon la mécanique statistique" nous dit C. Rovelli

     3-2) L'idée du temps thermique, ce n'est pas de comprendre pourquoi le temps produit une dissipation de chaleur...mais pourquoi la dissipation de chaleur produit le temps? Nous savons (grâce au génie de Boltzmann), que la notion de chaleur vient du fait que nous avons seulement affaire à des quantités moyennes (vitesses...) de nombreuses variables (molécules...). Il est de même pour la notion de temps. Pour une distribution statistique de Maxwell-Boltzmann en physique classique, l'état statistique de Boltzmann est décrit par une fonction sur l'espace des phases (espace abstrait dont les coordonnées sont les variables dynamiques du système étudié de N particules dans un gaz possédant donc 3N coordonnées de position et 3N coordonnées de vitesse ). Cette fonction est l'exponentielle du hamiltonien. L’opérateur de Hamilton,un opérateur mathématique qui fait partie de la mécanique hamiltonienne a été développée par Sir William Rowan Hamilton lorsque celui-ci a reformulé les lois de la mécanique newtonienne. Bien que le formalisme hamiltonien ne soit pas aussi bien adapté que le formalisme lagrangien à la description des symétries d'un système physique, il est tout de même largement utilisé par la mécanique classique, la physique statistique et la mécanique quantique. Pour cette distribution statistique le calcul donne une fonction de distribution de forme exponentielle. L'interaction quantique du point de vue de Shrödinger  conduit à un opérateur d'évolution des valeurs propres E_{i} d'un hamiltonien {\displaystyle H} indépendant du temps. {\displaystyle U\left(t_{f},t_{i}\right)=e^{-iE_{i}\times \left(t_{f}-t_{i}\right)/\hbar }} (source wikibooks.org). C. Rovelli nous dit que "quand on se limite à une description complète du système, toutes les variables sont égales et aucune ne représente le temps. Mais dès que la description porte sur des quantités moyennes sur de nombreuses variables, alors ces quantités moyennes se comportent comme si le temps existait. Et c'est un temps au cours duquel la chaleur se dissipe, le temps de notre expérience quotidienne. Même si le temps n'est pas un constituant fondamental du monde, il est quand même partout, car le monde est constitué de très nombreux petits systèmes qui interagissent seulement avec des variables macroscopiques qui reposent toujours sur d'innombrables variables microscopiques". Dans notre vie quotidienne, nous ne regardons pas les molécules, mais les objets macroscopiques, cailloux, couchers de soleil, sourires, composés certes de myriades d'objets élémentaires, mais nous sommes toujours corrélés avec des moyennes. Et les moyennes dégagent de la chaleur et intrinsèquement, génèrent du temps. Il est difficile de saisir cette idée et penser un monde sans temps et à une formation statistique du temps, donc de façon approximative. Nous sommes tellement habitués à penser la réalité comme n'existant que dans le temps, nous sommes des êtres qui vivons dans le temps et nous nous nourrissons du temps. Nous sommes un effet de la temporalité produite par des valeurs moyennes de variables microscopiques. 

Pour comprendre le temps, il faut donc dépasser notre intuition, car le temps n'est "qu'un effet de notre négligence à l'égard des micro-états physiques des choses", c'est l'information que nous n'avons pas. Le temps est notre ignorance.


4) Réalité et information. La question qu'est-ce que le réel? est une question fondamentale de la connaissance humaine. Nous avons évoqué le réel et sa connaissance au chapitre 2-2) où nous  avons noté avec le site Physique quantique et Vedanta une mise en perspective de l'école Védanta, en particulier de l'Advaïta védanta  avec le « réel voilé » et la "physique et réalité" de B.d’Espagnat, c'est à dire un rapprochement des pensées indiennes et de la science moderne. 

Nous venons de voir que le temps est notre ignorance. Dans notre intuition, nous confondons ce que nous savons d'un système avec "son état absolu" (le réel?). Ce que nous savons est toujours quelque chose à propos de notre relation entre "nous" et le système. Tout savoir est une relation et dépend donc à la fois de l'objet et du sujet. Il n'y a pas, c'est ce que je comprends de savoir absolu. Il n'existe pas d'états d'un système qui ne soit pas lié à un autre système physique (implicitement ou explicitement). La physique classique triomphante au XIXe siècle, a cru pouvoir ignorer cette vérité et donner, au moins en théorie, une vision du monde et de la réalité indépendante de celui qui la regarde. Mais la révolution quantique et  la philosophie de BOHR, HEISENBERG et SCHRÖDINGER   viennent bouleverser cette conception du monde: "[...] Au moment où Bohr nie le sens des mots "réalité physique" s'ils ne font pas référence à un dispositif expérimental, il re- nonce à toute connaissance de la "chose en soi" [...].  On a vu que D"Espagnat parle "du réel voilé". La nouvelle physique montre la prétention de la mécanique classique à connaître une réalité indépendante est impossible.

C'est pourquoi la notion d'information joue un rôle aussi central. Mais attention au sens! lorsqu'il est dit que "nous avons de l'information" sur la température mais pas sur la vitesse des molécules, cela n'est pas à comprendre en termes d'idées abstraite ou d'états mentaux. Cela exprime seulement que les lois de la physique ont fait qu'il existe une corrélation entre nous et la température (par ex, nous avons regardé un thermomètre), mais il n'y en a pas entre nous et les vitesses individuelles des molécules. C'est le même sens que quand dans le chapitre 2-1) on disait: "la bille blanche dans tes mains a de l'information". C'est le fait qu'elle soit blanche aussi au lieu d'être rouge, ce qui est une des N possibilités du tirage avant de vérifier ensemble la couleur. La bille peut avoir de l'information, même si elle n'a pas d'état mental et ne pense pas, tout comme une clé USB contient de l'information même si elle ne pense pas: c'est le nombre de Gigabits gravés sur la clé qui contient l'information qu'elle peut contenir. Cette information, ces corrélations entre états des systèmes sont partout dans l'Univers. Carlo Rovelli pense pour comprendre le réalité, il faut savoir que nous nous référons  et nous parlons de quelque chose qui est étroitement lié à ce réseau de relations, d'information réciproque, qui tisse le monde. Nous avons morcelé cette réalité en objets mais "en réalité", elle n'est pas faite d'objets, c'est un flux continuel et variable. Nous avons établi des frontières aux objets. Mais où commencent et où finissent les vagues, les montagnes? Pourtant elles ont une réalité. Mais la question a t-elle un sens? Car ce ne sont pas des objets "en soi", mais de habitudes que nous avons prises de découper le monde pour pouvoir en parler plus facilement.  Leurs frontières sont arbitraires, conventionnelles et commodes. Ce sont des façons d'organiser l'information ou mieux, des formes de l'information dont nous disposons. Il en est de même de la notion de "système physique", cette notion abstraite qui n'est qu'une idéalisation, une façon d'organiser notre notre information "fluctuante" sur le réel. 

A propos du vivantC'est un système particulier qui se reproduit, se reforme sans cesse, semblable à lui-même et interagit sans arrêt avec le monde extérieur. Comme ne subsistent que les plus efficaces à le faire, dans les systèmes existants, se manifestent les propriétés qui les font subsister; celles qui rendent leur subsistance possible - c'est pour cela qu'ils sont interprétables et que nous interprétons en termes d'intentionnalité, de finalité. Ainsi, selon C. Rovelli la découverte de Darwin est l'expression, c'est à dire le nom, que nous donnons au résultat de le sélection des formes complexes. Mais la façon la plus efficace pour subsister dans un milieu est de bien gérer ses corrélations avec le monde extérieur, donc l'information qu'on a sur lui (savoir la recueillir, l'emmagasiner, la transmettre et l'élaborer). Pour maximaliser l'efficacité de cette gestion de l'information, les outils on évolué depuis les codes ADN, les systèmes immunitaires, les organes sensoriels, les systèmes nerveux et les cerveaux complexes jusqu'à des langages, des livres, les illustres bibliothèques comme celle d'Alexandrie, les ordinateurs et ...?

A propos de l'information: C. Rovelli approfondit le sens de l'information en rappelant comment "la bille blanche que tu tiens dans ta main" peut te dire que la mienne est blanche aussi. Si, sur l'ensemble de N couleurs différentes, nous voyons tous les deux la même couleur blanche, la quantité d'information est égale à -Log2 N. C'est comme une mesure de la diversité. On peut mettre ceci sur le même plan que C. Rovelli cite à propos d'Aristote: "La statue qu'Aristote voit dans un bloc de marbre existe; elle est réelle et c'est quelque chose en plus du bloc de marbre, mais qui ne s'épuise pas dans la statue même: c'est quelque chose qui réside dans l'interaction entre le cerveau d'Aristote, ou le nôtre, et le marbre. C'est quelque chose qui concerne l'information que le marbre a avec quelque chose d'autre et qui significatif pour Aristote et... pour nous. C'est quelque chose de très complexe qui concerne un discobolePhidias, Aristote et le marbre, et qui réside dans la disposition corrélée des atomes de la statue et dans les corrélations entre ceux-ci et mille autres dans notre tête et celle d'Aristote."


5) Conclusion.

Ce bref aperçu montre que la notion d'information est beaucoup profonde que celle de quantité d'information. Elle touche chaque personne de façon différente et construit nos êtres dans les corrélations et les interactions qu'elle produit. L'information joue donc un rôle considérable dans nos tentatives pour comprendre le monde. On est parti de Démocrite  pour qui "la nature se compose dans son ensemble de deux principes : les atomes (ce qui est plein) et le vide (ou néant)". Pour lui, c'est non seulement quels atomes sont là, mais dans quel ordre ils sont disposés. Ils sont comme les lettres d'un alphabet, tellement riche qu'il permet de se lire, de se réfléchir et même de se penser lui-même. La nature de l'homme n'est pas définie par sa conformation physique interne, mais par le réseau d'interactions personnelles, familiales et sociales dans lequel il s'inscrit. Ce sont elles qui nous font, nous construisent et noue préservent. Nous somme ce que les autres connaissent de nous, et ce que nous connaissons de nous-mêmes. Nous sommes les noeuds d'un très riche réseau d'informations réciproques. Les deux encadrés suivants nous donnent à réfléchir et méditer par les sens signifiants de leur information.

Information, réalité fondamentale de l'Univers?  par Vincent Verschoore  "L’information fait partie de notre quotidien, elle en est même l’élément central. Rien n’est possible sans la récolte, le traitement et la transmission d’information, quels qu’en soient les moyens. Et pourtant aucune des grandes théories de la physique, mécanique quantique ou relativité, ne définissent la notion d’information – ni même ne proposent de manière de la mesurer. En outre l’information a une caractéristique particulière qui est la contrafactualité physique ou philosophique: un message est sans information si un message alternatif n’est pas possible. On doit toujours pouvoir poser la question "Et si… "

"http://www.globenet.org/transversales/grit/informat.htm: par jean zin, Théorie de l'information et physique. voir le chapitre  Information, biologie et régulation - L'enjeu politique de la théorie de l'information:       

Nos sociétés subissent une mutation majeure encore mal comprise. Nous sommes submergés par l'information, les réseaux et les technologies numériques qui ont profondément transformés nos vies et les modes de production, accélérant la mondialisation et modifiant les questions politiques, notamment la question des régulations. La domination des marchés et le néolibéralisme que nous subissons depuis 25 ans, ne sont pas le retour au libéralisme originel, comme on le croit trop souvent. La théorie de Hayek, qui sert de référence depuis l'échec des politiques de régulation  keynésiennes (sombrant dans la stagflation après la crise pétrolière), diffère profondément des anciennes théories néoclassiques de l'équilibre et de l'optimum puisque le néolibéralisme se construit sur le caractère imparfait de l'information et non plus sur l'hypothèse d'une concurrence parfaite. Ce caractère imparfait de l'information, rencontré depuis toujours par le renseignement militaire, va de la simple dissymétrie de l'information, à la rationalité limitée jusqu'à la théorie des jeux (stratégie) et au marketing (propagande). C'est au nom de cette théorie de l'information et de l'auto-organisation, de la complexité et de l'ordre spontané "naturel" que toute régulation est assimilée au totalitarisme ("La route de la servitude", "La présomption fatale ", ouvrages de Hayek voulant nous persuader que nous ne pouvons comprendre notre monde, encore moins le diriger). Il nous faut montrer le paradoxe qu'il y a à se servir du concept d'information (certes imparfaite) pour nous persuader qu'on ne pourrait tirer aucune conséquence d'informations répétées sur les désastres annoncés, ni donc corriger notre action à temps. De même c'est au nom de la liberté qu'on prétend ne pouvoir rien faire (There Is No Alternative disait Tatcher qui se référait tout le temps aux théories d'Hayek). Cela nous semble contradictoire puisque l'information suppose la rétroaction, et la liberté (du citoyen) l'action (politique).

Les conséquences d'une mauvaise compréhension de la portée des concepts d'information et de régulation sont considérables, aussi bien sur le plan politique (biopouvoir et libéralisme) que médical économique, écologique, scientifique, se traduisant dans la pratique effective des régulations sociales. Une meilleure compréhension de ces concepts semble bien nécessaire pour fonder une régulation souple et vivante basée sur l'autonomie, d'autant plus que c'est seulement par l'information que peut se tisser au niveau planétaire une coopération sans violence".

Dans l'article 6) Nous aborderons le dernier chapitre de "par-delà le visible" de Carlo Rovelli:  "le mystère", où nous verrons qu'il nous reste encore beaucoup à comprendre pour tenter de cerner sinon comprendre notre monde intérieur.

 

 

Nous y évoquerons  les articles que j'ai écrit sur l'information au cours de ma lecture du livre des frères Bogdanov "au commencement du temps":

Avec les frères Bogdanov: Au commencement du temps 4-9 partie 2) L'Univers information deuxième partie

 

liens:

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/esprit.matiere.html: E. Schrödinger, L'esprit et la matière, précédé de L'élision par M. Bitbol.

http://michel.bitbol.pagesperso-orange.fr/nature.grecs.html; E. Schrödinger, La Nature et les Grecs Précédé de La clôture de la représentation par M. Bitbol

http://webinet.cafe-sciences.org/articles/entropie-et-temperature/: entropie et température

http://webinet.cafe-sciences.org/articles/lentropie-des-trous-noirs/: l'entropie des trous noirs

http://webinet.cafe-sciences.org/articles/au-fait-cest-quoi-lentropie/: au fait c'est quoi l'entropie?

http://webinet.cafe-sciences.org/articles/temperatures-de-lautre-cote-du-miroir/; températures, de l'autre côté du miroir

http://webinet.cafe-sciences.org/articles/comment-le-quantique-vient-a-la-physique-2/ comment le quantique vient à la physique?

http://webinet.cafe-sciences.org/articles/cosmologie-fastoche-33/: la cosmologie fastoche 3

http://webinet.cafe-sciences.org/articles/cosmologie-fastoche-2/: la cosmologie fastoche 2

http://webinet.cafe-sciences.org/articles/cosmologie-fastoche-1/: la cosmologie fastoche 1

 

liens. 

Physique numérique (théorique) univers descriptible par l'information, donc calculable     

Mécanique quantique relationnelle    formulation hamiltonienne de la gravitation         aaxiomes de la mécanique quantique    l'information quantique est finie   Le Qubit   le paradoxe de l'information    

chaleur     température   chaleur et température?     les principes de la thermodynamique     

Les concepts fondamentaux de la mécanique quantique       théorie de l'information  Théorème du viriel    équation du viriel     théorie mathématique de la communication     Polytechnique: Introduction à la théorie de l'information   Architecture de Von Neuman    la limite de Shannon  Entropie de Shannon

corrélation    vers une physique de l'information le solipsisme convivial de Hervé Zwirn   


Les scientifiques: wikipedia.org -Anaximandre

wikipedia.org -Richard Feynman

wikipedia.org -Carlo Rovelli

wikipedia.org -John Wheeler

wikipedia.org -Bryce DeWitt

wikipedia.org -LeeSmolin     Abhay Ashtekar

wikipedia.org -Roger Penrose

alainconnes.org -site web officiel      wikipedia.org -Alain Connes

en.wikipedia.org -Ted Jacobson    terpconnect.umd.edu -ted jacobson

marcofrasca.wordpress.com -physicien théorique

wikipedia.org -Ezra Ted Newman

wikipedia.org -Martin Bojowald     larecherche.fr -L'Univers en rebond - Martin Bojowald

wikipedia.org -Aurélien Barrau (cosmologie quantique grenoble)...

Abhay Ashtekar  John Baez   Julian Barbour   Martin Bojowald   Louis Crane  (https://arxiv.org/abs/gr-qc/0602120: (fondements mathématiques de la RG quantique)            Rodolfo Gambini    Brian Greene    Stephen Hawking    Peter Higgs        Christopher Isham         Ted Jacobson   (https://arxiv.org/abs/gr-qc/9504004: thermodynamique de l'espace-temps, l'équation d'état d'einstein)   Michio Kaku   Renate Loll    Robert B. Mann   Fotini Markopoulou-Kalamara  (https://arxiv.org/abs/0909.1861Roger Penrose Jorge PullinCarlo Rovelli Tony C. Scott Lee Smolin Andrew Strominger Thomas Thiemann (conférences sur la gravité quantique à boucles)

 

 Jakob Bekenstein     Gérard 't Hooft     Léonard Susskind      Cumrun Vafa     Hervé Zwirn   Andrew Strominger      

Jonh Wheeler    Norbert Wiener   Claude Shannon   AlanTuring   Jonh Von Neumann   

BNF- Tous les savoirs du monde     Ludwig Boltzmann    Ernst Mach    Ylia Prigogine

loi de Stefan-Boltzmann   constante de Boltzmann  équation de Boltzmann    Distribution de Boltzmann    Chronologie de la thermodynamique et de la physique statistique    statistique de Maxwell-Boltzmann

 

la connaissance humaine    le développement de la connaissance humaine d'après Saint Thomas      Berkeley: Traité des principes de la connaissance humaine (1/4)     l'Advaïta védanta  


le monde des idées     le monde du ciel ou des idées selon Platon    La définition aristotélicienne de l'âme   

Empédocle et Démocrite   Démocrite   platon   aristote

 

http://www.neotrouve.com/?p=348Physique Quantique : entre Science et Conscience

http://guillemant.net/index.phpcate=articles&part=physique_information&page=Un_univers_dinformations.htm: Philippe Guillemant  - L’idée selon laquelle notre univers serait un espace-temps composé d’informations a été considérablement popularisée par un film de science fiction : Matrix. La réalité pourrait rejoindre la fiction puisqu’il s’agit là d’une idée qui reçoit de plus en plus d’appuis scientifiques.

http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/09/03/vers-une-physique-de-linformation/Vers une physique de l'information

http://www.pileface.com/sollers/pdf/Le%20temps.pdf: Le temps, ça n'existe pas : le physicien Carlo Rovelli nous explique pourquoi. "Seule la thermodynamique connaît la direction du temps" [...]  les lois élémentaires qui décrivent les mécanismes du monde – mécanique, gravité, électricité, magnétisme – ne distinguent pas le passé du futur, leurs équations ne connaissent pas le temps. Une seule connait la direction du temps, stipule un sens dans le déroulement des phénomènes. Enoncée par le scientifique allemand Rudolf Clausius, c'est la deuxième loi de la thermodynamique, elle stipule que: «La chaleur ne peut pas passer spontanément d'un corps froid à un corps chaud.» Une balle qui tombe, par exemple, peut rebondir, aller de haut en bas ou l'inverse, mais, en l'absence d'un changement extérieur, la chaleur d'un corps ne peut, elle, «remonter» du chaud au froid. La différence entre le passé et l'avenir ne tient qu'à cela, ce passage du chaud au froid. Clausius a nommé «entropie» la mesure de cette quantité du mouvement irréversible de la chaleur. [...] "chap. Une erreur de l'évolution": Les savants dès l'Antiquité, pourtant, en avaient déjà découvert beaucoup sur la nature du temps. Pour Aristote, le temps, c'est la mesure du changement continuel des choses, du passage entre un événement et un autre. Là où rien ne se passait, le temps, en somme, n'existe pas. Newton a lui supposé au contraire l'existence d'un temps absolu qui s'écoule indépendamment du monde et de ses phénomènes. Einstein a montré que tous deux avaient raison à la fois. La définition générale donnée par Aristote est pertinente, mais comme Newton en avait eu l'intuition, il existe bien une trame indépendante qui tisse le temps: c'est le champ gravitationnel qui interagit avec tous les autres champs. Einstein l'appelait «la méduse». Mais ce champ n'est ni absolu, ni uniforme. Il se plisse comme les autres. Si les horloges ralentissent c'est parce que là où la gravité est différente, ce champ se déforme, il est élastique et s'étire là où le temps est plus long, se contracte là où il est plus rapide

La gravité entropique, hypothèse proposée par Erik Verlinde en 2009 et selon laquelle la gravitation ne serait pas une force fondamentale mais une force entropique, combine le principe holographique avec l'approche thermodynamique de la gravitation

http://villemin.gerard.free.fr/Referenc/Outils/AOUTILS/Symboles.htm: nombres, opérations, structures, fonctions

https://books.openedition.org/cdf/527?lang=fr: Physique quantique

Leçon inaugurale prononcée le jeudi 13 décembre 2001 par Serge Haroche

https://www.miniwebtool.com/log-base-2-calculator/: calcul des logarithmes à base 2

Deutsch.http://internetactu.blog.lemonde.fr/2014/09/03/vers-une-physique-de-linformation/;; vers une physique de l'information.

http://rustyjames.canalblog.com/archives/2011/02/25/20486982.html: La densité zéro est la condition de propagation de l’information à une vitesse infinie. Cela révèle un mécanisme qui expliquerait la non localité et la télépathie.

https://www.persee.fr/doc/colan_1268-7251_1963_num_5_1_4795 Théorie de l'information et sémantique

https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Commencement_de_l%27infini: Le Commencement de l'infini - Les explications transforment le monde est un livre du physicien et philosophe David Deutsch.

http://villemin.gerard.free.fr/Wwwgvmm/Nombre/Zerinfin.htm:: NOMBRES - Curiosités, théorie et usages

https://sciencetonnante.wordpress.com/2016/09/02/la-gravite-quantique-a-boucles/: la gravité quantique à boucles

http://dans-la-lune.fr/2015/12/03/latomisme-antique-1-survivre-au-temps/; L’atomisme antique – 1 – Survivre au temps

http://dans-la-lune.fr/2015/12/15/latomisme-antique-2-de-la-nature-des-choses/: L’atomisme antique – 2 – De la nature des choses

http://www.lps.ens.fr/~krzakala/PhyStat/tut2.pdf: Entropie de Shannon, théorie de l’information, et compression de données  Claude Shannon formalisa mathématiquement la nature statistique de ”l’information manquante” dans les signaux des lignes téléphoniques. Pour ce faire, il développa le concept d’entropie et d’information. Cette entropie qui se trouve être la même, à une constante multiplicative près, que celle de Boltzmann et ses liens avec la compression de données.

 

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